#918 – Çaykur Rizespor : Atmacalar

Les éperviers. Au bord de la Mer Noire, entre Trabzon et la frontière géorgienne, la ville de Rize s’étale. Ville coincée entre la mer et les montagnes, les activités économiques se concentrent sur l’agriculture, particulièrement le thé noir. L’entreprise publique Çaykur, dont le siège est à Rize, organise la culture et la production dans cette région et constitue la plus grande et la plus importante entreprise de l’industrie turque du thé (avec 47 usines dont 33 à Rize). En 1991, le club de football, fondé en 1953, fut absorbé par Çaykur, qui devint le sponsor du club. Après la promotion de Çaykur Rizespor dans l’élite turque lors de la saison 2013-2014, deux groupes de supporters dénommés Göçebe (les nomades) et Derebeyler, décidèrent de s’unir sous le nom d’Atmacalar (les éperviers). Les deux groupes comptaient ensemble environ 1 500 fans et par ce mouvement espéraient convaincre les 6 à 7 autres groupes de supporteurs à les rejoindre, afin de mieux soutenir leur club. Göçebe avait pour symbole l’épervier et il fut reprit pour la nouvelle association de fans. Au côté du thé dont des feuilles ornent le blason depuis la création du club, Çaykur Rizespor choisit également à cette époque l’épervier comme symbole et surnom.

L’élevage de faucons (dont l’éperviers est une sous-famille) pratiqué dans la région de Rize remonte à l’Antiquité et se perpétue encore aujourd’hui comme une tradition (qui s’étend même au-delà de la frontière géorgienne). L’épervier sert à la chasse (connue sous le nom de Atmacacılık), en particulier de la caille. Située sur l’importante route de migration entre l’Eurasie et l’Afrique, le ciel de Rize est témoin de mouvements d’innombrables faucons, descendant vers le sud, entre Août et fin Octobre puis remontant vers le nord entre Avril et Juin. Après le 15 août, les habitants de la région partent en congé sans solde des usines où ils travaillent pour s’installer dans les montages environnantes et capturer des faucons qui seront éduqués pour la chasse. Cette tradition ancestrale est bien répandue dans la région et connue dans toute la Turquie. Les faucons sont divisés en trois groupes principaux selon la couleur (noir, rouge et jaune) et la forme de leurs plumes. Les rouges sont d’habiles chasseurs tandis que les jaunes apparaissent comme les plus nobles. Cette dépendance des habitants de la région à l’égard de l’épervier et leur amour sincère pour lui ont fait l’objet de nombreuses chansons folkloriques et de poèmes. On raconte même que les gens pleurent pendant des jours lorsque leur faucon meurt.

#868 – Giresunspor : Çotanaklar

Il s’agit de l’involucre, cette enveloppe de feuilles qui recouvre le fruit du noisetier. On en retrouve 3 exemplaires sur le blason du club, qui est revenu dans l’élite turque en 2022 après 44 années d’absence. Si votre café provient certainement du Brésil, la fève de cacao principalement de Côte d’Ivoire (et depuis peu le consommateur a appris que le Canada était le premier producteur de graines de moutarde), les noisettes qui composent nos fameuses pâtes à tartiner sont essentiellement importées de Turquie. Les collines du nord de la Turquie bordant la Mer Noire (couvrant les provinces d’Ordu, Trabzon, Samsun et Giresun) concentrent la quasi-totalité de la culture nationale (90%) et représentent 70% de la production mondiale, faisant de la Turquie le premier producteur et exportateur de noisettes au monde. Giresun est l’un des principaux centres de culture. Ces régions présentent un climat favorable avec des températures entre 8 degrés Celsius et 30 degrés Celsius ainsi que des précipitations certaines. La nuciculture aurait débuté en Turquie entre 2800 et 1500 avant J.-C. tandis que Xénophon mentionnait la noisette dans la ville de Giresun au IVème siècle av. J.-C.. Au ΧΙΙΙème siècle, les Génois possédaient un comptoir à Trabzon et exportaient les noisettes vers l’Europe. En 1403, un document rédigé par Roy Gonzalez Clavio, chef de la délégation envoyée auprès de Tamerlan, par le roi Henri III d’Espagne, mentionnait le départ d’un bateau chargé de noisettes de Trabzon en direction de l’Espagne. Entre 1920 et 1950, la production était estimée à environ 30 à 50 000 tonnes. Dans les années 1950-1960, elle oscillait entre 44 et 130 000 tonnes. Sur la campagne 2021-2022, la production devrait atteindre 625 000 tonnes (pour une année normale, la moyenne est plutôt autour de 600 000 tonnes). Les pays de l’Union Européenne représentent le premier marché avec près de 80% des exportations de noisettes turques. Un tiers des exportations turques est même acheté uniquement par l’entreprise italienne Ferrero pour son Nutella (la noisette turque entra dans la recette de la célèbre pâte à tartiner après la Seconde Guerre Mondiale). En 2020, 35% des exportations de noisettes du pays étaient des produits transformés tandis que le reste était des noisettes crues, générant des revenus de près de 2 milliards de dollar par an. Aujourd’hui, les terres agricoles consacrées à cette culture atteignent près de 8 millions d’hectare pour 76 000 nuciculteurs. Dans son ensemble, le secteur fait vivre plus de quatre millions de personnes. D’où, en Turquie, la noisette est appelée l’ « Or Vert ».

#754 – Galatasaray : Avrupa Fatihi

Le conquérant de l’Europe. 17 Mai 2000 et 25 Août 2000, deux dates où l’équipe dorée de Galatasaray emmena sur le toit de l’Europe la Turquie. Depuis la première apparition d’un club turc en coupe d’Europe en 1956 jusqu’à l’année 2000, le football turc, dominé par les 3 grands clubs stambouliotes, s’était rarement distingué sur la scène européenne. En 1969, Göztepe fut le premier représentant turc à se hisser en demi-finale d’une compétition européenne (Coupe des Villes de Foire). Fenerbahçe et Galatasaray étaient parvenus quelques années auparavant en quart de finale respectivement en 1964 pour la Coupe des Coupes et en 1963 pour la Coupe des Clubs Champions. Par la suite, Göztepe, Bursaspor et Galatasaray s’illustrèrent parfois mais globalement les joueurs turcs regardaient les finales européennes à la télévision.

En 1999, Galatasaray remporta son 3ème titre de champion de Turquie consécutif et abordait de nouveau la Ligue des Champions. Nommé entraineur en 1996, Fatih Terim, ancien joueur du club (1974-1985) et ancien sélectionneur national, composa une solide formation avec quelques joueurs internationaux (les roumains Gheorghe Hagi et Gheorghe Popescu et le gardien brésilien Claudio Taffarel) et une talentueuse génération turque (avec le grand attaquant Hakan Sukur entouré de Umit Davala et Emre Belözoğlu). La phase de poule de la Ligue des Champions se solda par une 3ème place inespéré après une dernière victoire face au Milan AC (3 buts à 2) qui permit au club turc d’être repêché en 16ème de finale de Coupe de l’UEFA. En C3, Galatasaray réalisa un meilleur parcours face à de redoutables adversaires, éliminant respectivement les italiens de Bologne, les allemands du Borussia Dortmund, les espagnols de Majorque et en demi-finale les anglais de Leeds (après des heurts à Istanbul où deux supporteurs anglais perdirent la vie).

Le 17 Mai 2000 au Parken Stadium de Copenhague, Galatasaray se retrouva opposé à la grande équipe d’Arsenal composé de Šuker, Berkamp, Viera, Petit, Henry et Overmars entre autres. Il s’agissait de la première finale européenne pour le club anglais. Mais, au terme d’un match dominée par les anglais (0-0 à l’issue du temps réglementaire), Galatasaray remporta aux tirs au but le premier trophée européen pour une équipe turque. 3 mois plus tard, renforcé de l’attaquant brésilien Jardel, le club réédita un nouvel exploit face au Real Madrid en gagnant la Super Coupe d’Europe. Galatasaray se retrouva sur le toit de l’Europe et cette dynamique profita à l’équipe nationale, qui se hissera en demi-finale de la Coupe du Monde en 2002.

#738 – Gaziantepspor : Şahinler

Les faucons. Le 31 juillet 2020, après 53 ans d’existence, les faucons s’écrasèrent définitivement, ne pouvant assumer leurs dettes envers les joueurs. Avant cette triste fin, ils bousculèrent un peu la domination stambouliote en terminant dans les premières places du championnat au début des années 2000. Le rapace déploit ses ailes sur le blason du club et fait référence à Mehmed Said, mieux connu sous le nom de Şahin Bey. Né à Gaziantep en 1877, il fut tout d’abord un militaire qui défendit l’Empire Ottoman au Yemen ou en Libye. Au lendemain de la Première Guerre mondiale qui vit l’Empire Ottoman s’effondrait et être partagé entre ou occupé par différents pays (Grèce, France, Grande-Bretagne, Kurdistan, Arménie), Şahin Bey intégra le Kuva-yi Milliye, une organisation de résistance turque qui, dans le sillage de Mustapha Kemal, cherchait à chasser les occupants et établir la République turque. Il entreprit la défense de la route Kilis-Gaziantep et organisa les forces miliciennes de la ville de Gaziantep. Fin février-début Mars 1920, il repoussa les forces françaises près de Gaziantep. Puis, le 24 mars 1920, une importante force française lança une opération contre la ville d’Urfa, à 140 km de Gaziantep. Une nouvelle fois, Şahin Bey et ses miliciens parvinrent à stopper le convoi français. Cependant, en raison de l’arrivée de renfort et de la puissance de feu des militaires fraçais, Şahin Bey et ses troupes durent battre en retraite. Il mourrut le 28 mars 1920, lors de cette retraite. Aujourd’hui, il est un personnage important de Gaziantep. Son nom a été donné à un quartier de Gaziantep en raison de ses efforts pour défendre la ville. Un mausolée a été construit en son honneur sur l’autoroute Gaziantep-Kilis, à l’endroit où il perdit la vie. La combativité et le courage qu’il démontra dans sa lutte sur le chemin d’Urfa amenèrent à son surnom de Şahin (faucon).

Outre la référence au héros de la résistance Şahin Bey, le club opta pour le noir et rouge comme couleurs pour rendre hommage aux 6 317 « martyrs » qui défendirent la ville pendant 10 mois face aux forces françaises en 1920-1921. Le noir est pour porter leur deuil et le rouge rappelle leur sang.

#693 – Antalyaspor : Akrepler

Les scorpions. En 2019, la municipalité fit élevé devant l’enceinte du club, Antalya Stadyumu, une statue de scorpion (4 mètres de haut et 7 mètres de large) qui était déjà la mascotte de l’équipe. L’apparition du scorpion comme mascotte remonterait aux années 1990. Selon Mehmet Yaman, l’un des anciens présidents du groupe de supporteurs, 07 Gençlik’in (07 Jeunesse), et également ancien membre du conseil d’administration du club, les équipes qui évoluaient en Anatolie, région où réside le club, avaient souvent pour symbole l’éclair. Résultat, lors des matchs, les supporteurs de chaque équipe pouvaient scander les mêmes slogans du type de « Şimşek gol gol » (L’éclair but but), ce qui étaient perturbant pour les joueurs comme pour les supporteurs.

Les membres de 07 Gençlik’in proposèrent alors à Mehmet Yaman de prendre comme symbole le scorpion. A cette période, le groupe allemand de Hard Rock dénommé Scorpions, connaissait un certain succès en Turquie. La réputation du groupe de musique ainsi que de l’animal, qui a une charge symbolique (dans la culture musulmane, il est associé aux enfers, une incarnation du diable mais il représente aussi un signe de protection), semblaient aux yeux des fans l’animal qui devait représenter le club. Mehmet Yaman proposa ce changement à la direction, qui après un premier refus, accepta d’en faire le symbole, la mascotte (et donc le surnom) du club.

#673 – Samsunspor : Kırmızı Şimşekler

L’éclair rouge. Le football naquit dès le début du XXème siècle (1909) dans la principale ville turque de la Mer Noire, Samsun. Toutefois, les premiers clubs vécurent à peine quelques années. Puis, les années 1920 furent le véritable point de départ du développement des associations sportives dans la ville. Certains de ces clubs fusionnèrent entre eux et, lors de l’un de ces mariages, un nouveau club du nom de Samsunspor émergea en 1927. Portant des maillots noirs et blancs (dans une conception qui pouvait différer d’un joueur à l’autre), ses débuts furent chaotiques et après plusieurs fermetures-réouvertures, le club commença vraiment une nouvelle vie le 16 novembre 1950. Mais, dans le contexte de la structuration du football turque qui donna naissance à sa première division professionnelle en 1959 et à sa seconde division en 1963, la création de l’association actuelle se réalisa le 30 juin 1965 quand Samsunspor fusionna avec 4 autres clubs de la ville : 19 Mayıs, Fener Gençlik, Akınspor et Samsun Galatasaray. Cette nouvelle structure fut encouragée par le directeur régional de la Türk Ticaret Bankası (Banque Commerciale Turque), Kadri Ersan, qui accéda à sa présidence. Comme les couleurs de la banque était le rouge et le blanc, elles s’imposèrent alors au nouveau club. Même si le dessin du premier maillot était similaire à celui du Slavia Prague (un maillot séparé verticalement en deux avec une partie rouge et une partie blanche), le premier kit porté lors de sa première saison fut plus simple : un maillot rouge, un short blanc et des chaussettes rouges et blanches.

#581 – Istanbulspor : Boğalar

Les taureaux. La capitale turque compte un certain nombre de club dont les plus connus sont Galatasaray, Fenerbahçe et Beşiktaş. Mais, les autres clubs ont également leur notoriété comme Istanbulspor qui fut le premier club de la capital a remporté le championnat de Turquie en 1932. Le 4 janvier 1926, porté Kemal Halim Gürgen, les enseignants et les élèves du lycée Istanbul Erkek fondèrent Istanbulspor, le premier club sportif issu d’un établissement d’enseignement à l’époque républicaine. Les fondateurs reprirent alors pour le club les symboles du lycée. Tout d’abord les couleurs jaunes et noires. Au début de la Première Guerre mondiale, une partie des bâtiments du lycée fut réquisitionnée pour y accueillir un hôpital. Les murs furent alors peints en jaune, couleur des hôpitaux à l’époque. Lors de la bataille des Dardanelles, des étudiants du lycée moururent. Lorsque la nouvelle de leurs morts fut connue, les élèves de l’école peignèrent les fenêtres et les portes en noir à la mémoire de leurs amis. Ainsi, le jaune et noir devint les couleurs de l’école. De même, le nouveau club adopta la même mascotte que l’école, soit un taureau, qui donna son surnom.

#558 – Adana Demirspor : Mavi Şimşekler

Les éclairs bleus. Le bleu est définitivement la couleur du club qui vient d’accéder à la première division turque puisque que le maillot de l’équipe marie usuellement du bleu et du bleu marine. En 1940, en pleine Seconde Guerre Mondiale, alors que le Turquie demeurait neutre, l’Etat Kémaliste préparait la jeunesse à un éventuel conflit. Une loi nommée « Obligation de défense civile » fut votée dans le but d’orienter les jeunes vers le sport pour qu’ils s’entretinssent physiquement, aiguisassent leur esprit de compétition et leur sentiment nationaliste et se disciplinassent. Ainsi, les entreprises employant plus de 500 collaborateurs du secteur public ou privé devaient créer des associations sportives. Adana est un centre ferroviaire et ce depuis longtemps. La première ligne de chemin de fer vers Adana fut construite par les Britanniques en 1886. Situé sur la ligne Istanbul-Bagdad, passant par Ankara, Adana accueille la 6ème direction régionale de la compagnie des chemins de fer turque, TCDD. Résultat, en 1940, le directeur des opérations de la TCDD, Esref Demırag, fonda le club. Lié à la compagnie ferroviaire, l’association adopta sa couleur, ie le bleu.

#532 – Galatasaray : Cimbom

Encore un mot qui n’a aucune signification mais qui est aujourd’hui synonyme de Galatasaray. Selon la version officielle du club, ce sobriquet serait né dans les années 1920. Un ancien joueur du club, Sabit Cinol, partit en Suisse pratiquer le football avec le Servette de Genève (pour la petite histoire, il s’agirait du premier footballeur turque à exporter ses talents hors d’Anatolie). Au Servette, évoluait un joueur prénommé Jim. Pour l’encourager à marquer, les supporteurs des grenats criaient « Jim Bom Bom » (bom bom étant l’onomatopée pour imiter le bruit d’une frappe lourde). Cette association phonétique fonctionnant à merveille, Sabit Cinol la rapporta avec lui en 1924 à son retour au pays et créa un chant repris par les fans pour donner un tempo aux joueurs. Ainsi naquit le fameux chant « Re Re Re Ra Ra Ra Galatasaray Galatasaray Cim Bom Bom ». Jim se transforma en Cim car la lettre «j» en anglais sonne comme «c» en turc.

Une autre légende circule également dans les travées du stade et situe la création du surnom à 1957. Un des leaders des supporteurs du club, dénommé Murtaza, partit en Amazonie à la chasse au crocrodile. Pour lui servir de guide, un australien du nom de Jim l’accompagna dans ses aventures. Murtaza ne parlait pas anglais et pour signifier la présence d’un crocrodile, il interpellait son guide avec « Jim Bom Bom ». Il voulait lui dire qu’il avait vu un crocodile et que Jim devait tirer avec son arme (Bom étant dans ce cas l’onomatopée pour la détonation du fusil). Une fois revenu dans le stade, Murtaza raconta ses aventures en Amazonie aux ultras. A l’évocation du « Jim Bom Bom », les spectateurs prirent des crises de rire et racontaient l’histoire à leurs voisins. Se propageant dans les gradins, ce son conquit les supporteurs qui finirent par l’entonner en chœur. Elle paraît un peu plus improbable que l’histoire officielle mais ce genre de légende fait l’Histoire du football et de ses supporteurs.

#519 – Sivasspor : Yiğidolar

Les braves. Sivas est l’une des villes les plus anciennes et les plus importantes de la région de l’Anatolie centrale. Les fouilles et des recherches ont montré que le premier établissement de la région date du néolithique (8000-5500 avant JC). Puis, la ville se développa sous les différents empires qui se succédèrent (notamment Hittite, Perse, Macédoine, Romain, Byzantin, Seldjoukide et Ottoman). Sivas est une forme tronquée du nom de la ville en grec byzantin, Sivastei, lui même provenant de son nom en koinè (grec ancien) Σεβαστεία (Sébaste). Ce dernier terme dérive des mots grecs σεβαστός (qui signifie vénérable), σέβας (la crainte) et le verbe σέβομαι (éprouver de la crainte, du scrupule). Ainsi, les habitants et leur club de football se surnomment eux-mêmes Yiğido, ce qui provient du mot turc Yiğit qui signifie homme courageux. 

Il est vrai qu’ils se sont aussi montrés braves dans leurs actes. Une légende raconte d’abord qu’en 324, 40 légionnaires de la Legio XII Fulminata, furent condamnés pour leur foi chrétienne. Ils n’y renoncèrent pas malgré la sanction de dormir nus la nuit dans un lac gelé. Ils moururent en martyre et devinrent des saints chrétiens fêtés le 9 mars. Puis, tout au long de l’histoire, la ville fut envahie et parfois détruite. Elle fut secouée lors du génocide arménien de 1915-1916, par les premiers mouvements nationalistes kurdes de 1920 et par les massacres islamistes de 1993. Malgré ces épreuves, la ville et ses habitants se relevèrent à chaque fois.