#573 – FC Paços de Ferreira : os Castores

Les castors. Evidemment il n’y a aucun castor recensé dans la région ou aucune présence d’une immigration canadienne qui supporterait le club. Ce surnom résulte d’une opération marketing lancée par la direction du club au début des années 2000. Aidée par une agence de création, la direction opta pour le rongeur comme mascotte et surnom du club. L’animal est un constructeur de digues, de barrages en bois. Avec des dents acérées, ils travaillent le bois avec une habileté inhabituelle. Le bois est essentiel aux castors comme pour les habitants de la région de Paços de Ferreira. En effet, la ville se surnomme la capitale du meuble. Avec 5 000 entreprises, dans un rayon de cinq kilomètres autour de la ville de Paços de Ferreira, l’industrie du meuble est l’un des secteurs économiques importants de la région, devant le textile. Les usines représentent 1 million de m2 de surface de production et cette économie génère 1 milliard d’euros par an. Cette activité exporte 80% de sa production, avec une chiffre d’affaires moyen mensuel de 25 millions d’euros. Enfin, son salon du meuble, organisé chaque année sous le slogan « Capital Europeia do Móvel » (capitale européenne du meuble), est le plus important du Portugal.

#176 – Djurgårdens IF : Järnkaminerna

Les poêles en fonte. Le surnom remonte au second age d’or du club, dans les années 50. A compter de 1920 et pendant 35 ans, le club faisait l’ascenseur entre la seconde division et l’Allsvenskan, l’élite du football suédois. Au passage, l’équipe subissait, lors de la saison 1945-1946, la plus grosse défaite de tous les temps dans l’Allsvenskan contre l’IFK Norrköping (11 buts à 1).

En 1954, la direction nomma comme entraineur, le sino-anglais Franck Soo (qui exerçait depuis deux ans en Suède). Sous son impulsion, le club retrouva son lustre d’antan. Pour cela, Franck Soo développa un style de jeu rugueux et physique, basé sur des entraînements physiques rigoureux. Ainsi, le club remporta le championnat de Suède en 1955, avec le plus grand nombre de victoires (14), le plus petit nombre de défaite (3), la meilleure attaque (53) et la meilleure défense (27). Franck Soo ne resta qu’une saison à la tête de l’équipe mais son jeu s’imposa au club pour la décennie, avec son joueur emblématique Gösta « Knivsta » Sandberg. Djurgårdens rajouta ainsi 3 nouveaux titres de champion en 1959, 1964 et 1966. Ce jeu physique, dur fut symbolisé par ce surnom de poêle en fonte (cet ustensile de cuisine était si dur et faisait mal quand on se cognait avec). Cette image collait bien également avec les couleurs du club. L’équipe arborait un maillot rayé bleu foncé et rouge foncé. Le bleu rappelait la fonte, tandis que le rouge la lueur du feu.

#43 – Atlético de Madrid : los Colchoneros

Los colchoneros signifie les matelassiers. Le jeu développé par l’équipe de Diego Simeone n’est certes pas flamboyant mais de là à faire penser que l’équipe fait dormir … Evidemment, ce surnom date de bien avant les années 2010 et n’est pas lié au style de jeu de l’Atlético. Son origine remonte aux années après la guerre civile (1933-1936). À l’époque, les matelas étaient recouverts de tissu à rayures rouges et blanches, à l’image du maillot du club. Résultat, l’Atlético de Madrid hérita de ce surnom, qui est le plus usité.

Toutefois, il y a une autre variante reposant sur la même origine, moins connue et sujette à caution. En 1911, le club évoluait avec un maillot semblable à celui de Blackburn Rovers. Ce choix avait été dicté par le fait que le club madrilène fut créé par des étudiants basques, fan de l’Athletic Bilbao. Ainsi, l’Atlético fut à son origine affilié au club basque. Il prit donc un nom et des maillots similaires (cf #9 pour savoir pourquoi les basques jouaient dans ces couleurs). Seulement en 1911, l’Atlético devait s’approvisionner en maillot et il fut difficile de le faire avec des fournisseurs anglais. La solution était donc locale. Or, à l’époque, les matelassiers espagnols recouvraient leur fabrication de tissus rouge et blanc. Ainsi, il était aisé de trouver des chutes de qualité et en quantité auprès de ses artisans. Les madrilènes furent convaincus par cette solution moins onéreuses et changèrent de couleurs. Cette version est contestable car le passage du bleu/blanc aux rayures rouges et blanches pour Madrid a une autre explication, qui est la plus admise. En 1909 ou 1911, les deux clubs qui portaient le même maillot, l’Atlético et l’Athletic, eurent besoin de constituer un stock de maillot. Les deux clubs entretenant de bonnes relations (étant donné le lien historique), un joueur de Madrid, Juan Elorduy fut chargé par les deux clubs de se rendre en Angleterre et de trouver des nouveaux maillots pour les deux entités. N’ayant pas trouvé ces maillots, il se procura des maillots rouges et blancs du club de Southampton. Conquis par ses maillots, l’Athletic Club de Bilbao opta pour changer les couleurs de son maillot du bleu/blanc aux rayures rouges et blanches. Il conserva en revanche le short noir de Blackburn. Du côté de Madrid, le maillot séduit également mais les madrilènes optèrent pour un short bleu, en rappel des anciennes couleurs.

Il n’en reste pas moins que c’est la couleur des revêtements des matelas qui inspira le surnom madrilène.