#1355 – Fluminense : Tricolor

Le tricolore. Le maillot comme l’écusson de Fluminense se distinguent par leur mélange de 3 couleurs, qui les ont souvent fait élire comme les plus beaux du monde. Les fameuses trois couleurs sont le vert, le blanc et le grenat. Pourtant, à la fondation du club en 1902, sa tenue se composait d’un maillot blanc et gris associé à un short blanc. L’écusson reprenait également ses couleurs sur lesquelles était apposées en rouge les lettres FFC. Toutefois, cette équipement avec ces couleurs était difficile à trouver même lorsque le président Oscar Cox avec son ami Mário Rocha se rendirent à Londres où se trouvaient les principaux équipementiers. Résultats, les deux membres tombèrent sous le charme d’un maillot aux couleurs vert, grenat et blanc. Le 15 juillet 1904, lors d’une assemblée générale, une lettre envoyée d’Angleterre par Oscar Cox et Mário Rocha décrivant leur trouvaille convainquit les membres d’adopter ces nouvelles couleurs. Fluminense porta pour la première fois son maillot tricolor lors d’une victoire 7 buts à 1 contre Rio Cricket le 7 mai 1905.

En 1940, le parolier Lamartine Babo (avec le chef d’orchestre Lyrio Panicali) composa un nouvel hymne pour le Fluminense, qu’il appela « Marcha Popular« . Et dans les 3 dernières strophes, il donna une raison à chacune des couleurs. Tout d’abord, la première phrase clame « Sou tricolor de coração » (Je suis tricolore dans l’âme). Puis, la 3ème strophe déclare que « Vence o Fluminense/Com o verde da esperança » (Fluminense gagne/Avec le vert de l’espoir). La 4ème « Vence o Fluminense/Com o sangue do encarnado » (Fluminense gagne/Avec le sang du rouge). Enfin, le 5ème et dernier « Vence o Fluminense/Usando a fidalguia/Branco é paz e harmonia » (Fluminense gagne/En utilisant la noblesse/Le blanc est la paix et l’harmonie).

Ce surnom est décliné en Tricolor carioca, Máquina Tricolor (la machine tricolore) et Tricolor de Laranjeiras (Laranjeiras étant le nom du quartier d’origine de Fluminense).

#1339 – RB Bragantino : Linguiça Mecânica

Les saucisses mécaniques. Le club de Bragantino intégra le giron de la galaxie Red Bull en Mars 2019, avec pour objectif de revenir dans l’élite brésilienne. Objectif rempli dès l’année suivante. Depuis, les supporteurs espèrent revivre l’âge d’or du club qui se déroula à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Et cette période donna le nom de linguiça mecânica.

A cette époque, le CA Bragantino se trouvait bien loin de Red Bull. L’équipe enchainait les saisons en seconde division pauliste jusqu’au début de la grande aventure. En 1988, le CA Bragantino remporta le championnat pauliste de seconde division, lui donnant accès à l’élite de l’État mais surtout à l’anti-chambre de l’élite brésilienne (la Série B). En octobre 1988, alors qu’il avait été recruté pour entrainer l’équipe réserve de Bragantino, l’entraineur Vanderlei Luxemburgo convainquit la direction de lui laisser prendre la tête de l’équipe première. Avec son jeu léché et une équipe composée de joueurs jusqu’alors inconnus, mais qui intégrèrent ensuite l’équipe nationale brésilienne, comme Gil Baiano, Mauro Silva et Silvio, il obtint d’excellents résultats. En 1989, son équipe remporta, notamment, dès sa première année la Série B. Promu en première division brésilienne en 1990 où il terminait à une très prometteuse 6ème place, Bragantino devint cette année là champion de l’État de São Paulo en battant Novorizontino pour la première fois de son histoire. L’année suivante, l’expérimenté Carlos Alberto Parreira succéda à Luxemburgo sur le banc et poursuivit son oeuvre. Après avoir terminé 2ème de la première phase du Championnat du Brésil 1991, l’équipe élimina en demi-finale le Fluminense et échoua de justesse à conquérir le titre suprême face au São Paulo FC de Telê Santana. La période dorée s’acheva en 1994 avec une relégation. Pendant ces années, l’équipe développa un jeu ciselé et il n’était pas rare qu’elle s’imposât face aux plus grandes équipes comme les Corinthians, Santos, Palmeiras et São Paulo FC. Au point qu’elle fut comparée à la grande équipe des Pays-Bas des années 1970 qui avait reçu le surnom d’Orange mécanique (en hommage au film de 1971 et en référence à son uniforme orange et la mécanique chirurgicale et efficace de son fameux football total).

Mais, évoluant en noir et blanc, le terme orange fut remplacé par saucisse. Pourquoi ? Au début du siècle dernier, Bragança Paulista constituait l’un des plus grands centres d’élevage porcin du Brésil et accueillait une grande communauté d’immigrés italiens. L’histoire raconte que Palmira Boldrini, une Italienne d’origine, préparait une saucisse maison à base de cuisse de porc, de vin et d’épices, qui conquit le palais de l’ensemble du Brésil. La ville devint ainsi connu grâce à cette charcuterie et gagna le nom de Terra da Linguiça (Pays de la saucisse). Aujourd’hui, la ville compte douze fabricants.

#1317 – Goiás EC : Verdão, Alviverde, Esmeraldino

Le vert, le blanc et vert, l’émeraude. Tous ces surnoms font bien évidemment référence à la couleur verte du maillot et du blason du club de la capitale de l’État de Goiás. Sa naissance, poussée par les frères Carlos et Lino Barsi, se fit tardivement par rapport aux autres clubs de l’Etat (1943) et humblement, sur le trottoir, sous les lumières d’un vieux réverbère. Surtout le club disposait de peu de moyen. L’équipe s’entraînait sur un terrain en terre battue et jouait ses matchs sur un terrain en herbe dans une vieille enceinte. Pour son premier match contre l’Atlético Goianiense, le club n’avait pas de maillots pour ses joueurs et fit appel à la solidarité des autres clubs du Sud-Est du Brésil. Un seul club répondit à cet appel à l’aide. : l’América Mineiro (Belo Horizonte) à 900 km de Goiânia. Toutefois, il envoya un jeu de seulement 9 maillots aux couleurs de l’América (rayures horizontales vertes et blanches). Goiás compléta avec deux maillots blancs. Peu de temps après, la direction de Goiás officialisa les couleurs verte et blanche comme celles officielles du club, en signe de gratitude et d’hommage à l’acte de l’América.

Lors de la fondation d’América en 1912, les jeunes membres avaient du mal à choisir un nom et des couleurs à leur nouveau club. Résultat, ils réalisèrent un tirage au sort qui donna le nom América (au détriment d’autres propositions comme Arlequim, Guarany et Tymbiras) et les couleurs vert et blanc. Un an plus tard, le noir fut rajouté aux deux précédentes.

Certes, l’adoption du vert rendait hommage au don de l’América mais la couleur ne devait certainement pas déplaire aux joueurs et fondateurs de Goiás. En effet, elle rappelle la principale teinte de la bannière et de l’écusson de la ville de Goiânia, qui représente l’espoir.

#1291 – Fluminense : Time de Guerreiros

L’équipe des guerriers. La fin des années 2000 fut mouvementée pour le club de Rio. Tout démarra bien. En 2007 , Fluminense remporta la Copa do Brasil, signant ainsi son retour en Copa Libertadores après 23 ans d’absence. Puis, en 2008, le club attint la finale de la Copa Libertadores, perdue contre les équatoriens du LDU Quito. Mais, une première alerte apparut, Fluminense terminant à la quatorzième place du championnat brésilien cette saison là, à seulement un point du premier club reléguable.

En 2009, 27 joueurs furent recrutés, et bien que l’équipe comptait quelques bons joueurs (l’ancien attaquant lyonnais Fred, l’ailier Marquinho, le milieu Thiago Neves et l’argentin Dario Conca), la mécanique ne prit pas et l’équipe se trainait au classement. La direction usa 4 entraineurs (René Simões, Carlos Alberto Parreira, Vinícius Eutrópio et Renato Gaúcho) pour redresser les résultats. Seulement, à la 23ème journée, Fluminense stationnait à la dernière place du championnat brésilien, avec seulement 20 points, 4 victoires et à 5 points du premier non-relégable. Dans ce contexte, la direction rappela à la tête de l’équipe Cuca, qui officiait déjà en 2008, mais il fallut un peu de temps pour que la mayonnaise prît. Après 4 matchs, Fluminense demeurait toujours en queue de peloton et les statistiques donnaient 2% de chance de se maintenir. En clair, Fluminense était promis à la relégation malgré les dix matchs restant. Cuca décida de se débarrasser de certains des joueurs les plus expérimentés et donna sa chance aux jeunes. Fluminense alla gagner à Santo André, un autre relégable, à la 29ème journée puis enchaina 2 matchs nuls. Le 29 Octobre, à domicile, Flu remporta la rencontre face à l’Atlético Minero, lui permettant de remonter à la 17ème place et de se lancer dans une série de 7 victoires d’affilée. 66 884 supporters assistèrent au Maracanã à la victoire 1-0 contre Palmeiras le 8 novembre, 55 030 la semaine suivante, lors de la victoire 2-1 contre l’Atlético Paranaense et 55 083 lors de la victoire 4-0 contre l’EC Vitória le 29 novembre. A 3 journées de la fin, Fluminense sortait de la zone de relégation et terminait finalement à la 16ème place.

En même temps que l’incroyable remontada en championnat, Fluminense réussit un magnifique parcours en Copa Sudamericana, les conduisant en finale. La seconde finale continentale en deux ans et toujours face à LDU Quito. Ce fut toutefois une nouvelle défaite. Cette belle dynamique se poursuivit l’année suivante et en 2010, Flu remporta le championnat brésilien pour la troisième fois de son histoire, 26 ans après le second.

Pour réaliser ce sauvetage en si peu de matchs, il fallait adopter un certain état d’esprit, qui fut qualifié de guerrier par la presse. Ce qui donna le surnom. La brasserie Cervejaria Brahma rendit hommage à cette équipe en faisant fabriquer une cuirasse dorée, frappée de l’écusson de Fluminense et en 2016, le club remplaça son ancienne mascotte par une nouvelle, dénommée Guerreirinho, représentant un guerrier.

#1256 – CR do Flamengo : o Mais Querido do Brasil

Le préféré du Brésil, le plus aimé du Brésil. Tout en nuance et modestie pour l’un des clubs brésiliens les plus connus. Flamengo s’est constitué au fil des années un des plus beaux palmarès du Brésil, avec notamment 7 titres de Champion, 5 coupes nationales, une coupe intercontinentale, 3 Copa Libertadores, 1 Recopa Sudamericana et 1 Copa Sudamericana. Ces trophées, associés à un style de jeu offensif à certaines périodes et à des grandes stars brésiliennes (le pelé blanc, Zico, Bebeto, Júnior, Leonardo, Carlos Mozer, Zizinho et Leônidas), catalysèrent naturellement l’amour des fans.

Régulièrement des sondages sont effectués pour déterminer le club qui compte le plus de supporteurs dans le pays. Ni surprise, ni contestation, Flamengo ressort sondage après sondage à la première place. Le club carioca recueillait 20,1% des suffrages dans l’enquête réalisée par AtlasIntel en Août 2024, loin devant le second (Corinthians 14,5%). Ce résultat demeure en ligne avec tous les autres études réalisées (25% pour CNN Esportes/Itatiaia/Quaest, 21% pour Datafolha). En 2022, le journal « O Globo » et l’institut de sondage « Ipec » estimait que Flamengo comptait 46,5 millions de fans à travers le pays (contre 33,06 millions pour le second, Corinthians). A fin Août 2024, près de 60 millions de personnes suivaient Flamengo sur les grands réseaux sociaux (Facebook, X, Tik Tok, YouTube, Instagram) et le club glanait le titre de l’équipe brésilienne la plus suivie sur chacun des réseaux.

Mais, avant tout ce palmarès et toutes ces études, il y a une petite histoire qui conduit à ce surnom honorifique. Dans l’édition du 1er octobre 1927, le quotidien « Jornal do Brasil » annonçait l’organisation, en partenariat avec l’entreprise d’eau minérale « Salutaris », d’un concours pour déterminer le club le plus aimé du Brésil. Selon le règlement du concours, les supporters devaient voter en écrivant le nom de leur équipe préférée sur l’étiquette d’une bouteille d’eau Salutaris ou sur le coupon imprimé dans le journal, et l’envoyer au siège du quotidien. Les récompenses pour le vainqueur était la Taça Salutaris, un trophée en argent d’environ un mètre et demi de long, ainsi que le titre du club le plus aimé du Brésil. A la fin du premier tour, Flamengo et Vasco da Gama furent sélectionnés en finale et un nouveau vote fut organisé. Dans toute la ville, les deux clubs mobilisèrent leurs fans et leurs supporteurs organisèrent des collectes des bulletins de vote. À la fin du dépouillement, Flamengo obtint 254 850 voix et remporta le titre. Seulement, pour les supporteurs du Vasco, le résultat du concours aurait été faussé suite à des malversations des fans du Flamengo. En effet, des membres du Flamengo occupèrent la porte du siège du journal, déguisés en fans du Vasco. Confiants, les supporteurs des noir et blanc, qui se rendaient chez le quotidien pour y déposer les sacs remplis de bulletins de vote, les donnèrent aux faux sympathisants, qui s’empressaient d’aller les jeter aux toilettes. Pour les fans de Flamengo qui ne renient pas cette histoire, ces manoeuvres ne visaient qu’à compenser la puissance financière de Vasco et ses fans qui pouvaient acheter des milliers de journaux et de bouteilles.

Ce titre contesté fut confirmé bien des années plus tard. En 1973, le magazine « Placar » organisa le même concours que Flamengo remporta une nouvelle fois, ainsi qu’une nouvelle coupe. Les deux trophées sont exposés au siège du club et les supporters de Flamengo aiment afficher dans leur stade des bannières portant les mots O Mais Querido.

#1220 – SC Corinthians : Timão

La grande équipe ou barre (de gouvernail). Deux traductions car il existe deux versions à l’un des surnoms les plus connus de l’équipe de São Paulo. Si vous circulez dans les travées de l’Arena Corinthians, vous entendrez l’explication des supporteurs. En 1933, sous la présidence d’Alfredo Schurig, l’aviron fut intégré dans la palette des sections sportives des Corinthians et, connaissant un certain succès dans les sports nautiques, le club rajouta en 1939 dans son blason une bouée (entourant le cercle central), ainsi qu’une paire d’avirons croisée et une ancre. Avec ces nouveaux attributs marins, la barre de gouvernail comme surnom semble logique. Surtout que les supporteurs voient dans la composition de ces trois attributs, le dessin d’une barre de gouvernail à roue.

Mais, dans le musée du club, la version officielle est tout autre. L’équipe de football des Corinthians connut un âge d’or dans les années 1950 en remportant le championnat paulista par 3 fois (1951, 1952 et 1954) et le tournoi Rio-São Paulo également 3 fois (1950, 1953 et 1954). Elle atteignit même le toit du monde en gagnant la Copa Presidente Marcos Pérez Gimenez (également connue sous le nom de Petite Coupe du Monde) de 1953, avec six victoires en six matchs face notamment à des équipes européennes (Roma et Barça). Seulement, après cette période faste, le club fit face à une longue disette, distancée par ses rivaux de Palmeiras, São Paulo FC et Santos (avec un certain Pelé). Pour tenter de redresser la situation, en 1966, le président Wadih Helu alloua des fonds records au département de football, qui se lança dans d’onéreux transferts. L’équipe intégra le défenseur Ditão et le mileu Nair (en provenance de Portuguesa) et surtout recruta l’ailier star, Garrincha (pour un montant équivalent aujourd’hui à 100 000 dollars américains). Ces joueurs venaient épauler le jeune prometteur Roberto Rivellino. Avec un tel effectif,  la presse fut séduite. Le 2 mars 1966, le journal « A Gazeta Esportiva » titra « Voces vão ver como é Ditão, Nair e Mané » (Vous verrez comment sont Ditão, Nair et Mané – le prénom de Garrincha) en allusion à la chanson de samba de Jackson do Pandeiro, composée en l’honneur de l’équipe brésilienne, championne du monde en 1962 « Vocês vão ver como é, Didi, Garrincha e Pelé » (Vous verrez comment sont Didi, Garrincha et Pelé). Dans la foulée, le même journal commença à traiter l’équipe comme la Timão do Corinthians (la grande équipe des Corinthians).

Mais, alcoolique et gêné par ses problèmes au genou, Garrincha n’était plus que l’ombre de lui-même et finalement, l’équipe de « stars » n’obtint pas les résultats espérés. Le club termina a la seconde place du championnat pauliste et remporta le tournoi Rio-São Paulo. Toutefois, pour ce dernier, Corithians termina à la première place ex-aequo avec Botafogo, Santos et Vasco et aucun départage ne fut effectué pour désigner un unique vainqueur. Après seulement 13 matchs et 2 buts, Garrincha partit et la disette de trophées pour les Corithians se poursuivit jusqu’en 1977. Résultat, face à cet echec, les fans adverses scandaient « Cadê Timão, Cadê Timão » (Où est Timão, où est Timão).

#1183 – Vila Nova FC : o Tigre

Le tigre. En 1943, le colonel, Francisco Ferraz de Lima, fonda la club avec le soutien de Gercina Borges, épouse de Pedro Ludovico, sénateur et gouverneur de l’Etat de Goiás, et du prêtre Giuseppe Balestiere. Ce dernier avait depuis plusieurs années œuvré dans le développement d’activités sportives et culturelles pour la communauté du quartier de Vila Nova. Notamment, en 1938, le prêtre avait créé l’Associação Mariana, un club de football amateur, qui fut la base du Vila Nova FC. En raison d’une crise financière, le nouveau club changea de nom en 1946 pour Operário Futebol Clube. Puis, en 1949, il se dénomma Araguaia et en 1950, il prît le nom de Fênix Futebol Clube. Finalement, en 1955, le club redevint définitivement le Vila Nova Futebol Clube.

Certains avancent que la création du tigre viendrait de l’illustrateur Fernando Pierucetti (mieux connu sous le pseudonyme de Mangabeira). En effet, dans les années 1940, ce dernier, sous l’impulsion de Álvares da Silva, secrétaire du quotidien Folha de Minas, qui avait décidé d’imiter son confrère de Rio de Janeiro, Jornal dos Sports, qui avait quelques années auparavant personnalisé les équipes cariocas au travers de personnages de bande dessiné (Flamengo <=> Popeye, Fluminense <=> Pó-de-arroz #79, Vasco <=> Almirante #194, Botafogo <=> Donald Duck et America <=> Diable), réalisa plusieurs caricatures des équipes de l’Etat du Minas Gerais. Ces illustrations devaient puiser leur source dans l’univers des fables d’Ésope et de La Fontaine, mais en utilisant des animaux de la faune brésilienne (América FC <=> Lapin #920, Cruzeiro <=> Renard #78  et Atlético Mineiro <=> Coq #24). Mais, je pense que pour Vila Nova FC, le tigre ne provient pas de Pierucetti. En effet, le Vila Nova ne réside pas dans l’Etat du Minas Gerais (Or Pierucetti avait croqué des animaux uniquement pour les clubs de cet Etat) et qu’il s’agirait plutôt d’une confusion avec le club de Villa Nova AC (Villa avec 2 l). En effet, ce dernier est basé à Nova Lima dans l’État du Minas Gerais et a pour surnom Leão do Bonfim. Or, ce lion avait effectivement été dessiné par Pierucetti.

Donc l’origine du Tigre pour le Vila Nova FC n’est pas claire. Aujourd’hui, le symbolisme du tigre est un témoignage des valeurs du club, force et passion et permet d’inciter les joueurs à faire preuve de courage, d’agressivité et de détermination. D’ailleurs, il pourrait symboliser la ténacité du prêtre Giuseppe Balestiere qui se battit pour créer un club de football et le soutînt durant de nombreuses années. Ce surnom s’est vu accolé aussi le nom du quartier d’où est originaire le club, Tigre da Vila Famosa, ainsi que le diminutif, Tigrão.

#1158 – Cruzeiro EC : Barcelona das Américas

Le Barcelone des Amériques. Du spectacle sur le terrain, des rafales de buts, des victoires mémorables … il y a 13 ans Cruzeiro captait le rayonnement de l’équipe catalane, qui sublimait l’Europe avec Messi, Xavi, Iniesta et Pep Guardiola aux commandes. Vice-champion du Brésil en 2010, Cruzeiro abordait la Copa Libertadores 2011 avec confiance après avoir été finaliste deux ans auparavant et quart de finaliste la saison précédente. Fábio gardait les cages tandis que Thiago Ribeiro emmenait l’attaque. Dans son groupe, le Cruzeiro devait affronter les argentins d’Estudiantes (Champion du Tournoi Ouverture 2010 et qui avait vaincu en finale 2009 Cruzeiro), les colombiens du Deportes Tolima et les paraguayens de Guaraní.

Au premier match, Cruzeiro donna un récital à domicile à Estudiantes avec une victoire 5 buts à 0. Dans la foulée, l’équipe brésilienne enchainait par une victoire (4-0) contre Guaraní, réalisait un autre impressionnant résultat contre Tolima à domicile (6-1) et battait une nouvelle fois Guaraní à l’extérieur (2-0). Le seul « faux pas » était un match nul contre Tolima (0-0) en Colombie. Pour le dernier match de poule, Cruzeiro affronta une nouvelle fois Estudiantes en Argentine et personne ne s’attendait à cette performance, une victoire 3 buts à 0. Ainsi, à l’issue des poules, Cruzeiro affichait le meilleur bilan de tous les participants avec 16 points, 20 buts marqués et un seul encaissé. Evidemment, ce parcours sans faute additionné à un style de jeu flamboyant (qualité du touchée de balle, pressing, jeu tout en mouvement et organisation qui ne disposait pas d’avant-centre fixe) effraya les autres prétendants au titre. Diego Aguirre, alors entraîneur de Peñarol, qui avait terminé à la 2ème place de son groupe, souhaitait éviter les brésiliens et ne tarit pas d’éloges sur Cruzeiro. Il déclara au site uruguayen Tenfield « Con las debidas proporciones, en el continente, (Cruzeiro) es como Barcelona. Su juego y los resultados que obtuvo en la Copa Libertadores son impresionantes » (Tout compte fait, sur le continent, Cruzeiro est comme Barcelone. Son Jeu et ses résultats qu’il a obtenu en Copa Libertadores sont impressionnants). A l’époque, Gardiola était à la tête du club catalan depuis 3 ans et avait peaufiné son style de jeu, lui permettant de devenir une référence mondiale avec un palmarès exceptionnel (3 championnats d’Espagne, 3 SuperCoupe d’Espagne, 1 coupe d’Espagne, 2 Ligues des Champions, 2 SuperCoupe d’Europe, 2 Coupe du monde des clubs). Les Puyol, Messi, Iniesta et Xavi avaient réussi l’exploit de remporter en 2009 six titres (soit toutes les compétitions dans lesquelles il était engagé), une première mondiale dans l’histoire du football.

Malheureusement, la comparaison avec Barcelone ajouta du poids sur les épaules des joueurs et fut peut-être une malédiction pour Cruzeiro, pourtant favori pour le titre. En huitième de finale, bien qu’il eût battu Once Caldas 2-1 en Colombie à l’aller, il perdit le match retour 2 buts à 0 à domicile, avec pour conséquence d’être éliminé. En championnat brésilien, Cruzeiro termina à une piteuse 16ème place, avec 17 défaites.

#1120 – Botafogo FR : o Glorioso

Le glorieux. La direction comme les supporteurs du club n’hésitent pas à dire de leur club « tu és o glorioso » (tu es le glorieux). Au début du XXème siècle, le football brésilien était déchiré entre les différents championnats des Etats et aucune compétition brésilienne au niveau nationale avait émergé. Créé en 1906, celui de Rio de Janeiro (le championnat carioca) s’installa rapidement comme une des références du pays. Botafogo inscrit son nom pour la première fois au palmarès de la compétition lors de la saison 1910 (le titre de champion de 1907 est historiquement le premier de Botafogo mais il fut attribué en 1996 après près de 90 ans d’un combat juridique. Botafogo avait terminé cette édition premier ex-aequo avec Fluminense et les deux équipes n’étaient pas parvenues à se départager. Ayant un meilleur goal-average, Fluminense se déclara champion). La victoire de 1910 donna naissance au surnom qui l’accompagne encore aujourd’hui o glorioso.

L’équipe débuta le championnat par une défaite face à l’America (4-1) mais redressa rapidement la barre en enchainant 4 victoires (25 buts marqués pour seulement 2 encaissés) qui lui permit de prendre la tête (à égalité avec America et Fluminense) à l’issu des matchs aller. Pour les matchs retour, l’équipe enregistra 3 nouvelles victoires écrasantes face à Rio Cricket (5-0), Riachuelo (15-1) et l’America (3-1). Avec cette série impressionnante, le club recevait déjà des félicitations d’admirateurs et de rivaux via des télégrammes adressés o glorioso. L’avant-dernier match face à son rival de Fluminense faisait office de finale. En cas de victoire, Botafogo qui devançait d’un point au classement Flu aurait été mathématiquement champion. En cas de match nul, le dernier match des Alvinegro contre Haddock Lobo apparaissait comme une formalité, offrant alors le titre. Dans son enceinte, le Dimanche 25 septembre 1910, Botafogo écrasa Fluminense 6 buts à 1, s’adjugeant le titre par une victoire symbolique. Comme prévu, le dernier match se transforma en récital (11 buts à 0). La presse subjuguait par ce nouveau style de jeu offensif et dynamique (qui permit à Botafogo de marquer 66 buts en 10 matchs) adopta aussi ce surnom flatteur et certains journalistes considérèrent que la victoire de Botafogo contre Fluminense contribua à populariser le football parmi les habitants.

Un an auparavant, le Dimanche 30 mai 1909, Botafogo avec des joueurs comme Flávio Ramos, Dinorah, Coggin, Lulú Rocha, Rolando de Lamare et Gilbert Hime marqua déjà les esprits en remportant un match face Mangueira sur un score fleuve : 24 à 0. Le match s’étant joué sur 80 minutes, cela signifiait un but toutes les 3 minutes. Botafogo avait montré l’image d’une machine sans pitié, avec des passes et tirs efficaces et précis. Cette déroute constitue encore aujourd’hui le record de la plus large victoire lors d’une compétition brésilienne.

#1097 – CA Paranaense : Furacão

L’ouragan. Le club de l’Etat du Paraná, basé dans la ville de Curitiba, naquit le 26 Mars 1924 par la fusion de l’International Football Club et de l’América Futebol Clube. Il gagna ce surnom avec sa formidable équipe de la saison 1949. Sous le commandement de l’entraineur Rui Santos, également connu sous le nom de Motorzinho, elle était composée en partie de joueurs formés au club. Les gardiens Caju (international brésilien qui fut le joueur qui disputa le plus de match sous le maillot Paranaense) et Laio, les défenseurs Délcio et Waldomiro et les milieux Waldir, Wilson et Sanguinetti constituaient son épine dorsale. Surtout son jeu offensif innovant et explosif reposa sur les 5 milieux offensifs et attaquants Viana, Rui, Neno, Jackson (le numéro 10 qui marqua 143 buts pour le club) et Cireno (le goléador au 114 buts pour le club).

La saison débuta notamment par un match amical face à Fluminense, une des équipes fortes au Brésil à cette époque, que l’équipe de Curitiba remporta sur le score fleuve de 5-2. Match prémonitoire puisque le Paranaense allait imposé, lors de cette saison, son rythme et sa domination sur le championnat d’Etat. Sur les 12 matchs de la compétition, Paranaense en gagna 11 d’affilé avant de perdre l’ultime rencontre. Il fut donc champion d’Etat (son 9ème titre de l’Etat à l’époque). L’attaque de feu parla en marquant 49 buts au total (soit un moyenne de 4 buts par match), Neno terminant meilleur buteur de l’équipe avec 18 buts marqués en 12 matchs. Dans cette avalanche de buts, Paranaense en passa 8 à son grand rival de Coritiba (sur l’aller-retour) et 7 en un seul match à Água Verde. La défense n’encaissa que 17 buts, contribuant au surnom Fortaleza Voadora (la forteresse volante) attribué au gardien Laio.

La presse locale était impressionnée par les performances de l’équipe qui balayait ses adversaires à coups de grosses raclées. Au bout du 5ème match, suite à une nouvelle large victoire (5-1 face à Britânia), le 20 juin 1949, le journal « Desportos Ilustrados » titra en une et en caractères gras « O Furacão Levou o Tigre » (la fureur prend le tigre – surnom du Britânia). Ce surnom reflétait bien la manière impitoyable avec laquelle l’équipe battait ses adversaires. Selon les chroniqueurs sportifs, ce fut l’une des meilleures formations du club à travers son histoire.