Les petits prieto. Prieto est un terme de l’espagnol mexicain (que l’on retrouve aussi en République Dominicaine) qui désigne une personne à la peau sombre. Au début du XXème siècle, lorsque le football s’exporta au Mexique, ce sport était tout d’abord pratiqué par les expatriés anglais puis se propagea dans la bourgeoisie mexicaine via les écoles privées de la capitale (où étudiaient les enfants des expatriés britanniques). Toutefois, à l’image de son développement en Europe, le football se diffusa petit à petit dans toutes les classes de la population, en particulier dans les banlieues populaires. Mais le manque de moyen empêcha aux équipes d’ouvriers de structurer une association officielle. Ce fut le cas pour Trinidad Martínez et un groupe d’amis, employés dans l’usine de chaussures Excelsior, qui se réunissaient régulièrement dès 1916 pour jouer des matchs informels. Il leur fallut attendre 1918 pour enfin officiellement fonder un club de football, du nom de Sinaloa, qui devint en 1921 Atlante. Durant les années 30, Atlante étaient toujours supportés par des personnes aux origines modestes. Or dans la société inégalitaire mexicaine, les membres des classes populaires avaient pour beaucoup la peau matte. Ainsi, Atlante hérita du surnom prietitos. Surtout que les adversaires du club à l’époque était des associations nées au sein de la bourgeoisie (America), parmi les mexicains d’origine hispanique (CF Asturias, Real Club España) ou les colonies européennes (Germania FV) dont les membres avaient naturellement la peau plus claire.
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#442 – Royale Union Saint-Gilloise : les Apaches
La tournée de Buffalo Bill en Europe et en Belgique qui donna le surnom au club de Gent (cf article #69) et qui illustrait les luttes avec les indiens au Far West n’est pas directement à l’origine de ce sobriquet donné aux joueurs de l’Union. S’il fait bien référence au peuple indien, il est surtout lié aux bandes criminelles du Paris de la Belle Époque qui étaient surnommées les Apaches. Au début du XXème siècle, dans les classes populaires habitant l’Est parisien naquirent des bandes de délinquants qui se différenciaient du grand banditisme par leurs actes de violence gratuite et leurs habits distinctifs (pull rayé, foulard rouge, casquette à visière). Ce surnom, écrivait un juge au tribunal de la Seine en 1907, « est depuis quelques années une façon de désigner tous les individus dangereux, ennemis de la société, sans nation ni famille, déserteurs de tous les devoirs, prêts aux affrontements les plus audacieux, et à toutes sortes d’atteintes aux personnes et aux biens ». Ces bandes, qui faisaient face à une police dépassée en nombre et en moyen, firent trembler la bourgeoisie parisienne. Ce surnom fut attribué par la presse à ces bandes à partir de 1900 afin d’assimiler les mœurs de ces voyous à celles supposées des apaches du Far West. En effet, à l’époque, les récits erronés, empreints de brutalités et de faits sanglants, sur le Far West et les terrifiants Peaux-Rouges circulaient en Europe, la tournée de Buffalo Bill véhiculant ces fantasmes.
Comment le surnom arriva à Bruxelles ? Il semble que dans les mêmes années, l’Union développait un jeu brutal où il arrivait fréquemment que l’équipe adverse se retrouvait avec des joueurs blessés à l’issue du match. Le lien fut donc établi avec les délinquants violents parisiens et les joueurs de l’Union. Toutefois, d’autres avances que le lien serait les origines modestes communes aux malfrats parisiens et aux joueurs de l’Union.
#411 – ACN Sienne 1904 : Bianconeri
Encore un club évoluant en blanc et noir en Italie. Tout d’abord, le club, qui a vu évoluer Vincent Candela, Tore Andre Flo et Enrico Chiesa, a de nouveau connu la faillite à l’été 2020, après la précédente en 2014. Mais, le noir sur le maillot ne symbolise pas le marasme dans lequel le club vit depuis près d’une décennie. Sienne adopta ses couleurs à sa création en 1904, en reprenant les couleurs de la ville. A partir de la seconde moitié du XIIIème siècle, le blason argent (blanc) et noir comme principal symbole de la ville s’affirma et prit le nom de balzana, dérivé de l’arabe بلقاء (balqâ) signifiant « bigarré de blanc et de noir ». La raison exacte de ce mariage de couleurs est inconnue mais de nombreuses hypothèses existent, mêlant mythologie et histoire. La première version repose sur la fondation de la ville par les romains Senius et Aschius, fils de Rémus, frère de Romulus (les fondateurs de Rome). Après le meurtre de leur père par Romulus, les deux frères fuirent de Rome et emmenèrent avec eux la louve (qui éleva Rémus et Romulus) jusqu’à la vallée de Tressa où ils fondèrent Sena Julia (Sienne). La légende raconte que pour leur fuite, les deux frères montèrent un cheval blanc et un autre noir. Toutefois, d’autres avancent que pour remercier les Dieux de la fondation de la ville, ils allumèrent un feu dont la fumée était blanche et noire. Mais, les explications ne s’arrêtent pas là. Pour certain, ce blason noir et blanc rappelle les marbres blanc et vert foncé (proche du noir) qui ornent la Cathédrale Santa Maria et d’autres palais de la ville. Pour d’autres, le blanc et le noir, couleurs opposées, symbolisent deux populations de la ville. Mais, de même, les versions diffèrent. D’un côté, ces deux couleurs représenteraient la noblesse et le peuple de la ville. D’un autre côté, cette union dans un seul blason indiquerait la paix conclue entre les factions rivales des Guelfes blancs et noirs (au Moyen-Âge, alors que la guerre entre Gibelins, les partisans du Saint-Empire et les Guelfes, les soutiens de la Papauté, faisait rage, le partie Guelfe se divisa encore entre les deux clans). Enfin, une dernière hypothèse veut que ces deux couleurs soient tirés des emblèmes des anciens Comtes de la cité à l’époque Carolingienne.
#399 – Getafe CF : los Azulones
Les bleus azur ou bleus rois. Comme beaucoup d’équipes, le surnom de Getafe est liée à la couleur de leur maillot bleu. Toutefois, comme souvent, il y a une histoire derrière ce choix de couleur. En 1923, le dessinateur et sculpteur Filiberto Montagud impulsa la fondation d’un premier club de football du nom de Sociedad Getafe Deportivo. Le bleu aurait été retenu comme couleur des maillots pour rappeler les bleus de travail des ouvrier de la ville. En effet, Getafe, ville située en banlieue sud de Madrid, était jusqu’au XIXème siècle un village agricole et rural. Puis, le développement de la capital espagnole entraina dans son sillon Getafe qui devint une grande cité industrielle, engendrant une croissance démographique forte ainsi que des activités commerciales et industrielles.
Une autre version préfère se référer à la Vierge des Anges (Virgen de los Ángeles), Saint Patronne de la ville de Getafe et apparaissant sous les traits d’une statue conservée non loin de Getafe. La ville et ses habitants catholiques ont une véritable dévotion pour cette statue de la Vierge Marie, chaque année, une procession étant menée lors des fêtes patronales qui démarre le Jeudi de l’Ascension. La statue porte un manteau bleu carmel qui serait donc à l’origine de la couleur du club. Le bleu est généralement la couleur avec laquelle la Vierge Marie est représentée. Cette teinte est porteuse de nombreuse signification telle que la fidélité, la justice et la spiritualité. Dans l’ancien testament, le bleu représente la fidélité du peuple d’Israël à Dieu tout comme la Vierge Marie. L’étoffe qui recouvre l’Arche d’Alliance est bleue et pour rappeler que la Vierge Marie, en ayant porté Jésus Christ, est comme l’Arche, elle serait représentée avec des vêtements bleus. Plus prosaïquement, à compter du XIIIème siècle, le bleu est la couleur des princes et nobles car le pigment bleu (dit de lapis-lazuli) était l’un des plus chers. Les tissus bleus démontraient donc la richesse et la noblesse de son porteur. L’Eglise se serait servie de cette riche symbolique pour désigner le caractère sacré de la Sainte Vierge.
Le club, Sociedad Getafe Deportivo, disparut en 1933. Mais, ces successeurs, aussi bien le Club Getafe Deportivo en 1946 que le Getafe Club de Fútbol en 1983, reprirent les couleurs du club originel.
#394 – KV Courtrai : de Kerels
Les gars, les hommes. Au Moyen-Age, dans les pays germaniques et anglo-saxons, il existait une classe sociale qui regroupait des hommes libres de basse naissance, généralement un paysan. S’ils devaient rester fidèle à leur seigneur et au roi, ils jouissaient d’une assez grande liberté par rapport aux serfs. En Angleterre, cette classe sociale portait le nom de churl et kerel pour les contrées néerlandophones. Ces termes dérivent des mots d’ancienne langue germanique, karilaz, karl, karal, dont le sens était « homme ». Au XIVème siècle, la Flandres était occupé par des vassaux du Roi de France et les conflits entre les deux se multiplièrent. La ville de Courtrai était alors devenue le symbole de l’esprit d’indépendance des Flandres. En 1323, plusieurs rebellions paysannes éclatèrent dans les Flandres maritimes suite à la mauvaise récolte, le refus de payer la dîme et les impôts ainsi qu’une haine de la noblesse et de l’autorité. En particulier, le Comte de Flandres, Louis II de Nevers, tenta de lever un nouvel impôt pour payer les amendes dues aux français suite à la paix d’Athis. Les villes dont principalement Bruges et Courtrai prirent le relais de ces révoltes. En 1324, Louis II arriva à Courtrai mais sans armée pour contenir la révolte et dut négocier. Une première paix fut trouvée alors. Mais, en 1325, l’agitation reprit après le meurtre d’un artisan par un chevalier et l’arrestation de six Brugeois par le Comte de Courtrai. Bruges prit les armes et le comte fut fait prisonnier par les habitants de Courtrai. Après la mort du roi Charles IV de France, le Comte Louis II demanda de l’aide au nouveau roi, Philippe VI. Ce dernier accepta et l’armée royale écrasa la rebellion flamande à la bataille de Kassel le 23 août 1328. Cette révolte paysanne est connue comme la révolte des Karls (kerel) ou soulèvement de la Flandre maritime.
#367 – Widzew Łódź : Czerwona Armia
L’armée rouge. Le club polonais joue en rouge depuis sa fondation. Le 24 janvier 1922, le Parti Socialiste Polonais fonda un nouveau club à Łódź, le Robotnicze Towarzystwo Sportowe Widzew Łódź (l’Association Sportive des Travailleurs Widzew Łódź), sur les ruines d’un club ouvriers créé en 1910, par des employés de l’usine textile Heinzel and Kunitzer Cotton Products, dans le quartier populaire de Widzew. La ville de Łódź était un grand centre de production textile entre le XIXème siècle et les années 1990, ce qui conduisit la population à passer de 13 000 habitants en 1840 à plus de 500 000 en 1913. Juste avant la Première Guerre mondiale, Łódź était devenue l’une des villes industrielles les plus densément peuplées au monde (avec 13 280 habitants par km). Les idées socialistes se diffusèrent donc rapidement et avec enthousiasme au sein de la classe ouvrière de la ville et le Parti Socialiste y développa un bassin d’adhérents importants. Avec ce club, il souhaitait « propager la culture physique et l’exercice corporel parmi les masses ouvrières ». Comme une émanation du Parti Socialiste, la couleur rouge s’imposa donc naturellement. D’autant plus que le précédent club ouvriers, qui s’arrêta avec la Première Guerre Mondiale, évoluait également en rouge. En 1913, le terme czerwoni (rouge) était déjà utilisé par la presse pour évoquer l’équipe de football de Widzew. En 1914, la presse locale qualifiait aussi les spectateurs du Widzew, les czerwonymi (les rouges), et parfois également les biało-czerwonymi (les blancs et rouges). Aujourd’hui, les termes de czerwona armia (l’armée rouge), czerwoni (les rouges) et czerwono-biało-czerwoni (les rouges-blancs-rouges) sont généralement utilisés come synonyme du Widzew Łódź.
#363 – CA Progreso : los Gauchos del Pantanoso
Les gauchos du Pantanoso. Le club uruguayen fut fondé le 30 Avril 1917 à Montevideo, dans le quartier de La Teja, où coule la rivière Pantanoso, le deuxième cours d’eau le plus important de la baie de Montevideo. Ses membres fondateurs provenaient du syndicat des tailleurs de pierre, où le courant anarchiste faisait des émules. Si le quartier urbanisé de La Teja ne faisait pas penser à la pampa ou aux grandes étendues où les gauchos exerçaient auprès des troupeaux de vaches, les aspirations anarchistes des membres du club se rapprochaient de l’imagerie véhiculée par le vacher sud-américain. Au cours des XVIIIème et XIXème siècles, de nombreux gauchos vivaient dans les pays sud-américains, allant de ranch en ranch. Ces hommes conduisaient et élevaient le bétail. Le gaucho joua un rôle important et symbolique pour les uruguayens. Ils représentaient la liberté, le courage de se frayer un chemin dans la vie en s’accrochant à leurs propres idéaux et croyances. Le gaucho fut souvent utilisé dans la littérature pour donner un visage à la lutte contre la corruption. Ces valeurs étaient finalement partagées par les anarchistes du club.
#336 – Boca Juniors : los Bosteros
Les bouseux. Deux jours après le décès de Maradona, hommage au club de sa carrière avec Boca. Les versions sont nombreuses concernant l’origine de ce surnom. Mais, dans tous les cas, il fut utilisé au départ par les adversaires qui venaient à la Bombonera et le surnom n’était évidemment pas flatteur. Pourtant, au fil des années, les supporteurs de Boca l’ont appréhendé et en sont désormais fiers. Aujourd’hui, dans les travées de la Bombonera, on entend monter des tribunes le chant « Yo soy ‘bostero’, es un sentimiento, no puedo parar » (Je suis un bosteros, c’est un sentiment, qui ne peut pas partir). Ils en sont d’autant plus fiers qu’il caractérise les origines du club et s’oppose au surnom de son rival, River. En effet, River est le club des classes sociales favorisées de Buenos Aires et est surnommé Millonarios (millionnaires). Tandis que Boca puise ses racines dans les couches laborieuses de la ville.
Quelque soit la version, bosteros rappelle un lien entre les excréments, les déchets et le club de Boca. Certains prétendent qu’avant la Bombonera se trouvait une briqueterie qui utilisait des excréments de cheval ou de vache comme matière première. D’autres suggèrent que le quartier de la Boca était souvent inondé, entrainant des débordements des égouts. D’ailleurs, les supporteurs de River chantent à ce propos « La Boca, la Boca se inundó y a todos los bosteros la mierda los tapó » (La Boca, La Boca a été inondée et tous les bouseux ont été couverts de merde). Dans la même lignée, l’origine pourrait s’expliquait par la proximité du stade de Boca avec la rivière Riachuelo qui serait pleine de déchets et de fumier. Ceci aurait alors amené des effluves peu agréables dans le stade qui auraient inspirées les adversaires.
Mais, une autre version présente une histoire moins désobligeante pour les supporteurs de Boca. Les habitants du quartier de La Boca étaient appelés boteros (batelier) car ils devaient utiliser des bateaux pour traverser la rivière Riachuelo. Des fans rivaux auraient déformé boteros en bosteros pour insulter les supporters de Boca Juniors.
#209 – AC Milan : Casciavìt
Les tournevis. Ce surnom désigne le club mais surtout ses supporteurs. Le football s’est retrouvé rapidement être le reflet de la société, avec ses contradictions et ses oppositions. Au départ, le jeu se répandit au travers des étudiants des universités anglaises qui venaient tous des classes bourgeoises de la société. Mais, la facilité de sa pratique séduisit rapidement les couches populaires qui y voyaient un loisir simple et plaisant. Comme au XIXème et au début du XXème siècle, ces deux strates de la société ne pouvaient cohabiter ensemble, chacune se développa au sein de ses propres structures. Parfois, ces clubs ne s’ouvraient pas statutairement aux autres classes. Et lorsqu’il n’y avait pas d’interdiction, c’était tout simplement la géographie de la ville qui empêchait des joueurs de rejoindre un club d’une autre couche sociale (Les clubs étaient attachés à un quartier de la ville où était concentrée une classe). Résultat, dans les grandes villes, il existait le club de la bourgeoisie et le club des couches populaires, ouvrières.
Pourquoi les surnommer les supporteurs du Milan AC les tournevis ? Tout d’abord, le terme provient du dialecte milanais. Ensuite, le tournevis rappelle que les supporteurs du club milanais étaient des personnes travaillant dans les métiers manuels, des ouvriers. Ce surnom fut au départ affublé par les supporters de l’Inter à ceux du Milan par dédain. Ces derniers se l’approprièrent avec fierté. L’AC Milan fut créé en 1899 notamment par un groupe d’anglais. En 1908, la fédération italienne interdît la présence de footballeurs étrangers dans les équipes italiennes. L’AC Milan se plia à cette décision mais 44 membres du club décidèrent de faire dissidence pour créer un club qui accepta les joueurs étrangers, l’Inter Milan (d’où son nom Internazionale). La population de Milan se partagea alors entre les deux clubs : la classe ouvrière pour l’AC Milan, la petite bourgeoisie et les classes moyennes pour l’Inter. La raison de cette répartition est inconnue. Le football à Milan séduisit peut-être en priorité les couches populaires qui se tournèrent vers l’AC Milan, en tant que premier club. En outre, les premiers matchs se jouèrent dans des « enceintes » ouvertes, ce qui en faisaient une distraction gratuite pour les ouvriers. En tout cas, il est certain que les supporteurs du Milan habitaient des HLM de l’époque, les Case di Ringhiera, et se rendaient au stade en transport en commun, à l’inverse des supporteurs intéristes qui étaient propriétaires et venaient en voiture.
#185 – Académica de Coimbra : a Briosa
Les vaillants, les fiers. L’association sportive de l’Académie de Coimbra est l’une des plus vieilles institutions du Portugal. Créée en 1887, cette association visait à offrir des loisirs sportifs aux étudiants de l’Université. La section football fut l’une des plus renommées, et jusqu’en 1974, l’équipe, qui était semi-professionnel, était composée notamment d’étudiants. Face aux autres équipes qui se professionnalisaient dans les années 1930, les étudiants n’avaient que leur panache à offrir pour lutter. Et cette force de caractère suffisait pour intégrer la première division, nouvellement créée en 1935, ainsi que remporter la première Coupe du Portugal le 26 juin 1939. Si le surnom serait apparu à ce moment là, il mit quelques décennies à s’installer comme un synonyme du club. Aujourd’hui, il fait partie intégrante des valeurs et symboles du club.
Mais, l’origine du surnom pourrait remonter beaucoup plus loin et se rattacher à l’Académie plus qu’au club de football. A la fin du XIXème siècle, l’Université regroupait deux types d’étudiants : les classes aisées et bourgeoises surnommées polainudos (les guêtres) et les étudiants provenant de classe plus populaire (sans être ouvrière pour autant). Evidemment, les deux castes ne se mélangeaient pas, voire s’ignoraient. En 1885, la rupture fut définitive, avec la mort de Fernando II de Portugal, prince consort du Portugal et veuf de la Reine Maria II. Un groupe de polainudos décida de se rendre à l’enterrement, en se présentant comme les représentants élus de l’Académie. Selon les autres étudiants, ce groupe n’avait aucune légitimité et déclara que cette action était une offense faite à l’honneur (Brio en portuguais) de l’Académie. En réponse, les polainudos traitèrent dédaigneusement les autres étudiants de briosa, surnom qui serait finalement resté.
