#1238 – Boyacá Chicó : los Ajedrezados

Les joueurs d’échec. Malgré la jeunesse du club (fondé il y a seulement 22 ans, le 26 Mars 2002), Boyacá Chicó réussit à s’installer en première division en 2004 et devint le 3ème club de Bogota, derrière les deux géants Millonarios et Santa Fe. Pour parvenir à cette « popularité, il fallait réussir à créer une identité. Objectif difficile à réaliser étant donné la faible histoire du club et surtout quand au bout de 3 ans d’existence, il déménagea du quartier Sud de Bogota, Chicó, pour s’installer à 140 km au Nord de Bogota. Pourtant, un choix judicieux permit de le distinguer des autres clubs : un maillot à damier. Depuis sa création, le club cherche ses couleurs : noir et rouge jusqu’en 2003, noir et blanc de 2003 à 2007, vert et blanc en 2007 et en 2009, noir et bleu en 2008, blanc et bleu en 2010, puis retour au vert et blanc de 2010 à 2012, le noir et blanc en 2012, 2014 et 2015, avec une incursion en noir et orange en 2013, de nouveau vert et blanc en 2016-2017 et bleu foncé et blanc en 2018. Depuis, un accord semble avoir été trouvé avec un mariage de bleu (bleu foncé et bleu roi). Toutefois, les couleurs officielles du club sont le bleu et blanc, avec du orange qui apparaît sur l’écusson.

Dans cet arc-en-ciel de couleur, un élément du maillot est demeuré immuable : un damier. Assez peu de club dans le monde arbore ce type de tenue de manière régulière : Boavista au Portugal (cf. #159) et l’équipe nationale de Croatie. Exceptionnellement quelques clubs se livrèrent à cette originalité : Liverpool pour un maillot Third en 2020, Barcelone en 2019 pour son maillot à domicile et Lorient pour sa tunique originelle dans les années 1920 et repris en 2016. Pour Boyacá, le damier représente les échecs, un jeu d’intelligence et de stratégie, valeurs qui symboliseraient le style de jeu de l’équipe. Le damier s’imposa donc sur le maillot mais également sur le blason du club.

#159 – Boavista FC : os Axadrezados

Les damiers. Boavista, l’autre club de Porto, est connu principalement pour deux choses. La première est d’avoir réussi en 2000/2001 à remporter le Championnat du Portugal au nez et à la barbe du triumvirat du Benfica Lisbonne, FC Porto et Sporting Portugal qui trustait les titres depuis 54 ans (à l’exception de la saison 1945/1946 remporté par Belenenses). Emmené par le meneur de jeu bolivien Erwin « Platini » Sánchez, Boavista avait terminé devant le FC Porto pour un point et avec la meilleure défense du championnat (seulement 22 buts encaissés en 34 matchs).

La seconde est le fameux maillot du club qui arbore un damier noir et blanc. A la création du club en 1903, la tenue fut intégralement noire et faisait la fierté des jeunes britanniques et portugais vivant dans le quartier de Boavista. Mais, cette tunique semblait bien trop austère pour certains. Ainsi, un short blanc remplaça le noir. Toutefois, la tenue ne faisant encore pas l’unanimité (le noir étant encore trop dominant), le maillot adopta des rayures noires et blanches en 1920. Toujours pas satisfait, un changement radical fut opéré en 1928 avec un maillot à rayure bleu, rouge et blanche, un short noir et des chaussettes à rayures horizontales blanches et noires. Mais, ne respectant pas les traditions du club, il fut rejeté par les supporteurs et la presse.

Suite à un séjour en France où il vit une équipe française jouait avec un maillot à damier, le président du club, Artur Oliveira Valença, proposa d’adopter cet équipement à damier noir et blanc. Le 29 janvier 1933, lors d’un match amical face au Benfica, le club arbora pour la première fois ce maillot et remporta ce match 4-0. La victoire aidant, le club adopta définitivement cette unique tunique. Mais quelle équipe française inspira Boavista ? Le mystère demeure. Personnellement, je mettrai peut-être une pièce sur le FC Lorient. En effet, à compter de 1926, le club breton portait un maillot à damier orange et noir. Toutefois, malgré les excellents résultats du club (dont un seizième de finale en Coupe de France), sa réputation demeurait au niveau régionale et, ainsi, difficile d’imaginer qu’Artur Oliveira Valença ait pu assister à l’un des matchs de Lorient.