#1279 – Deportivo Cali : el Decano

Le doyen. Lorsque la Colombie devint un état indépendant en 1831, le pays connut rapidement une croissance économique. Cependant, plusieurs conflits dans la seconde moitié du XIXème siècle ralentirent son développement mais aussi l’implantation du football. Heureusement, la culture du café poussa, à partir de 1881, le pays à accroitre ses infrastructures (ports et voix ferrés et routières) entre le centre du pays, producteur, et les villes côtières, centre d’exportation. Or, que trouvait-on à l’époque dans les ports ? Des marins britanniques. Qui construisait les chemins de fer ? Des ingénieurs britanniques. Evidemment, ils apportèrent dans leur bagage des ballons de football.

Néanmoins, ni la date exacte, ni le lieu du début du football colombien ne sont connus avec certitude, menant de nombreuses villes (Barranquilla, Pasto, Santa Marta et Bogotá) à revendiquer aujourd’hui sa paternité. Certains avancent que le football arriva en 1892 à Bogotá, à l’initiative du directeur de l’École militaire, le colonel américain Henry Rown Lemly qui publia les règles dans le journal « El Telegrama » et organisa le 22 juin le premier match de football entre deux équipes de son école. Ce n’est pas l’avis des défenseurs de Barranquilla qui affirment qu’en 1903 eut lieu le premier match de football sur le territoire colombien, joué entre des ingénieurs anglais qui construisait une chemin de fer à Barranquilla et des jeunes locaux. Evidemment, d’autres préfèrent raconter l’histoire de marins anglais débarquant à Santa Marta pour charger des cargaisons de banane et qui se divertissaient en jouant au football vers 1909. Une chose est sure : la fragmentation du pays n’aida pas à diffuser et populariser le football qui se développa certainement de manière indépendante dans chaque région au début du XXème siècle.

Ce retard de développement par rapport aux autres pays sud-américains se ressentit dans la fondation de structures organisées. En effet, les premiers clubs colombiens apparurent en 1908 avec le Deportivo Santa Marta et en 1909 avec le Barranquilla FBC. Cette naissance du précurseur fait également débat puisque le premier club de la capitale, le Football Club de Bogotá, serait apparu en 1902. En tout cas, tous ces clubs disparurent et aujourd’hui, le plus vieux du football colombien est le Deportivo Cali fondé le 23 novembre 1912. Et là aussi, les britanniques n’étaient pas loin. Les frères Lalinde (Nazario, Juan Pablo et Fidel) firent leurs études en Angleterre pendant plus de cinq ans. Ils découvrirent le football en regardant jouer des équipes comme Aston Villa et Arsenal. Dès leur retour à Santiago de Cali, les frères Lalinde entrainèrent d’autres hommes pour fonder le Cali Football Club.

#859 – Deportivo Cali : los Verdiblancos

Les vert et blanc. Les raisons du choix de ces couleurs peuvent s’appuyer sur plusieurs histoires différentes mais aux racines communes. Le site du club, dans ses pages histoires, se garde bien de prendre une position entre ces différentes versions. Le Deportivo Cali fut fondé grâce aux frères Lalinde (Nazario, Juan Pablo et Fidel). Ces derniers avaient réalisé leurs études en Angleterre où ils avaient découvert et succombé aux charmes du football. De retour en Colombie et après plusieurs pourparlers, ils établirent le Cali Football Club le 23 septembre 1912. Dans les premières années d’existence, il y eut une scission qui mena à la création de deux équipes. L’une s’appelait le Cali FC A. L’autre Cali FC B. Les raisons de la scission ne sont pas claires. Une des versions avance que Gustavo Lotero prétendait au poste de gardien de but, dont le titulaire était l’italien Eduardo Goeta. Mais, en raison de sa petite taille (1,57 mètres), il n’obtint pas le poste et décida donc de créer une autre équipe.

L’équipe A évoluait dans un maillot composé d’une bande rouge et une autre blanche dans toutes les versions (copiée sur Arsenal d’après certaines sources, ce qui peut-être probable car les frères Lalinde auraient étudié à Londres). En revanche, les couleurs de l’équipe B varient selon les histoires. Pour l’une, le maillot était vert et blanc (les couleurs auraient été inspirés par celles de l’Irlande du Nord). Tandis que pour les autres, il était rouge et vert, accompagné d’un short blanc et de chaussettes noires. Les deux versions se rejoignent sur le fait qu’il était prévu une opposition entre les deux équipes afin de determiner laquelle représenterait la ville et le département dans les compétitions régionales. Le match eut lieu avec une victoire 3 buts à 1. Dans l’une des histoires, l’équipe B aurait été le vainqueur et ses couleurs vertes et blanches s’imposèrent. Toutefois, elles demeurent minoritaires et une grande majorité des sources reconnaissent plutôt une victoire de l’équipe A. A la fin des années 1930 et au début des années 1940, les deux équipes semblent disparaître et deux autres apparurent, Aire y Sol et Pingüinos. En 1945, elles fusionnèrent et donnèrent naissance au Deportivo Cali dont le maillot était vert et le short blanc.

#132 – Deportivo Cali : los Azucareros

Les sucriers. Si la ville de Cali est connu pour le trafic de la cocaïne, ce n’est pas la seule poudre blanche à faire sa richesse. En effet, depuis les années, la culture de la canne à sucre et la production de sucre est devenu un des pans importants de l’économie colombienne et en particulier de la vallée de Cauca où se situe Cali. Importé par Sebastián de Belalcázar, conquistador espagnol du XVIème siècle, le secteur du sucre colombien se concentre dans la vallée du Cauca et compte, dans cette région, 225.560 hectares de plantation, qui approvisionnent 13 usines dans la région. La ville de Cali concentre un certain nombre d’usines de confiserie notamment. Ce développement dans la région de Valle de Cauca a été favorisé par le climat local qui permet de planter et récolter de la canne à sucre toute l’année, contrairement aux autres zones de production dans le monde (à l’exception d’Hawaï et du nord du Pérou). Résultat, le rendement est l’un des plus élevé au monde en atteignant 14 tonnes de sucre par hectare et par an. En Colombie, en 2013, 2,12 millions de tonnes de sucre ont été produites à partir de 21,56 millions de tonnes de canne. La production est destinée à 50% pour le marché local et 25% pour l’export (principalement vers le Chili, les îles des Caraïbes, le Pérou, les États-Unis, Haïti, le Mexique et la Bolivie). L’importance de cette culture ne devrait pas disparaître car un nouveau relais a été promu par le Gouvernement avec la production d’éthanol. 387 millions de litres d’éthanol ont été produits en 2013.