Ceux du campanile. Si le club omnisport (et sa section football) est assez jeune avec une création en 1994, il dépend de l’Université de Concepción, la troisième plus ancienne université du Chili, fondée le 14 mai 1919. L’université rassemble près de 30 000 étudiants et 1 300 professeurs sur 3 sites, dont le principal est celui situé dans la ville de Concepción. Construit en 1919, s’étendant sur 1 500 hectares, ce campus a été reconnu comme un site du patrimoine national en 2016 par le Conseil des monuments nationaux du Chili. En 2010, les autorités en charge de célébrer le Bicentenaire du Chili distinguait déjà le campus comme l’une des infrastructures les plus remarquables de la première moitié du XXème siècle. Les habitants de Concepción le considèrent comme une icône de la ville de Concepción et un lieu de promenade. Deux monuments demeurent emblématiques de ce campus : l’Arche et le Campanile. Inspiré par les campus américains, le fondateur de l’Université, Enrique Molina Garmendia, proposa la construction d’un campanile en 1941. Achevée en 1943, cette tour, haute de 42,5 mètres, fut influencée par le design de la célèbre Tour Sather de l’Université de Californie à Berkeley construite entre 1914 et 1917. Enrique Molina Garmendia avait présenté ce projet comme le symbole universitaire par excellence, un signe de droiture et d’élévation. C’est ce qu’est bien devenu le campanile, un patrimoine architectural et un symbole de l’Université et de la ville. Il est souvent repris sur des timbres, des fresques … . Il s’affiche également et logiquement sur le blason du club sportif de l’Université.
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#590 – CD Magallanes : la Academia
L’Académie. Dénommé CD Magallanes depuis 1904, le club s’appela à sa fondation en 1897 Club Atlético Escuela Normal. En effet, par décret du gouvernement chilien, la Escuela Normal Superior, l’école normale supérieure, en charge de former les futurs enseignants, fut autorisé à fonder un club de sport. Ainsi, le jour de l’anniversaire du directeur de l’école, un groupe d’étudiants encouragés par le professeur Erasmo Arellano fonda une association à vocation culturelle et sportive ouverte à tous les membres de l’école mais également au-delà des murs de cette académie. Après des fusions avec d’autres entités (soit créées au sein de l’Ecole Normale, soit au sein d’autres écoles comme la Escuela de Artes y Oficios, l’Ecole des Arts et Métiers), le club changea de nom pour Magallanes. En effet, en 1904, le club fut admis au sein de la seconde division de Santiago. Pour poursuivre le développement du club, la direction estima qu’il fallait prendre ses distances avec la Escuela Normal Superior. Ceci passa notamment par le changement du nom du club. Il est généralement admis que le nom fut tiré du conflit frontalier entre le Chili et l’Argentine pour la possession du détroit de Magellan, qui conduit au traité de 1881 où l’Argentine reconnut la souveraineté chilienne sur ce détroit situé en Patagonie, dans la région de Magallanes et de l’Antarctique chilien. Mais, même après ce détachement de l’Ecole ainsi que la disparition de l’Ecole Normale chilienne en 1974, le club et ses supporteurs restent attachés à ses origines scolaires.
#581 – Istanbulspor : Boğalar
Les taureaux. La capitale turque compte un certain nombre de club dont les plus connus sont Galatasaray, Fenerbahçe et Beşiktaş. Mais, les autres clubs ont également leur notoriété comme Istanbulspor qui fut le premier club de la capital a remporté le championnat de Turquie en 1932. Le 4 janvier 1926, porté Kemal Halim Gürgen, les enseignants et les élèves du lycée Istanbul Erkek fondèrent Istanbulspor, le premier club sportif issu d’un établissement d’enseignement à l’époque républicaine. Les fondateurs reprirent alors pour le club les symboles du lycée. Tout d’abord les couleurs jaunes et noires. Au début de la Première Guerre mondiale, une partie des bâtiments du lycée fut réquisitionnée pour y accueillir un hôpital. Les murs furent alors peints en jaune, couleur des hôpitaux à l’époque. Lors de la bataille des Dardanelles, des étudiants du lycée moururent. Lorsque la nouvelle de leurs morts fut connue, les élèves de l’école peignèrent les fenêtres et les portes en noir à la mémoire de leurs amis. Ainsi, le jaune et noir devint les couleurs de l’école. De même, le nouveau club adopta la même mascotte que l’école, soit un taureau, qui donna son surnom.
#542 – Akademik Sofia : Студентите
Les étudiants. Dans les années 1940, les championnats sportifs inter-étudiants devirent populaires en Bulgarie. En 1947, un groupe d’étudiants de l’Université de Sofia se décida à créer un club de football au sein du plus ancien et plus grand établissement d’enseignement supérieur de Bulgarie (fondé le 1er octobre 1888). À cette époque, près de 14 000 étudiants fréquentaient l’université, avec un corps professorale composé de 182 enseignants et 286 assistants. Avec l’arrivée des communistes au pouvoir, des transformations profondes avaient lieu dans l’université. Trois nouvelles écoles furent fondées en 1947 au sein de l’Université, une sur les forêts , une de zoologie et une d’économie. De nombreux départements firent, dans le même temps, sécession pour former des institutions distinctes. C’est donc dans cet environnement bouillonnant que le club vit le jour, en se référant à l’Université.
#535 – LDU Quito : los Centrales
Les centraliens. Le 11 janvier 1930, le club de la capitale équatorienne fut fondé par des étudiants de l’université Universidad Central del Ecuador et les membres du Club Universitario, convoqués par le président du club Dr. Bolívar León et par le recteur de l’université Dr Aurelio Mosquera. Le Club Universatrio, comme son nom l’indique, n’était pas étranger à l’université. En 1918, sous la direction du Dr. César Jácome Moscoso, représentant de l’université, naissait l’équipe « Universitario », équipe semi-professionnelle de football. Le club puise donc ses origines dans l’Université. L’ Universidad Central del Ecuador est la plus ancienne université et la deuxième en nombre d’étudiants de l’Équateur. Située au centre-nord de la ville de Quito, elle est né de l’union des Universités San Gregorio Magno fondée en 1620 par les Jésuites et Santo Tomás de Aquino, fondée en 1688 par les Dominicains. En 1826, par décret de Simón Bolívar, elle est devenue l’Université Centrale de Quito puis, 10 ans plus tard, par un décret du président Vicente Rocafuerte, le mot Équateur remplaça le terme Quito.
#512 – Hamilton Academical FC : the Accies
Même si cela n’apparaît pas à la première lecture, Accies est le diminutif de Academical. A la fin des années 1860, le football commença à s’installer dans la ville écossaise et plusieurs clubs s’établirent (Hamilton Thistle Cricket and Football Club, Hamilton Gymnasium, Hamilton FC). A la fin de l’année 1874, le recteur de l’école dénommée Hamilton Academy, James Blacklock, et certains des élèves créèrent un nouveau club de football et de cricket, Hamilton Academical Cricket and Football Club. La Hamilton Academy était un établissement privé, fondé en 1588 par le 1er marquis de Hamilton et décrite comme l’une des meilleures écoles en Ecosse. Même si le nouveau club n’était pas rattaché officiellement à l’école, sa filiation était naturelle par le statut de ses fondateurs. Par ce lien, on aurait pu s’attendre à ce que le club adopta le bleu et le vert, couleurs de l’école, mais le bleu était porté par l’autre club de Hamilton FC. Comme le premier match de l’équipe était justement contre Hamilton FC, il semble que le nouveau club choisit le rouge et le blanc à la place. Ces couleurs ne les quittèrent jamais. Si les couleurs ne traduisaient pas les origines du club, en revanche, le nom original d’Academical établissait cet héritage. Mais pour une raison inconnue, la presse rajouta un « s » à la fin d’Academical. Le premier surnom fut alors Acas. Après la Seconde Guerre Mondiale, le surnom changea pour devenir Accies. En 1965, au moment de sa promotion en première division, le club supprima officiellement le « s » de son nom pour revenir à celui d’origine.
#507 – CDU San Martín de Porres : los Santos
Les saints. Fondé récemment (en 2004), le club s’est installé dans l’élite péruvienne et compte déjà 3 titres de champion du Pérou. Il est affilié à l’Université de San Martín de Porres (d’où son nom et surnom), établissement d’enseignement privé à Lima, très lié à l’Eglise. L’institution romaine, Pro Deo, impulsa en 1952 la création d’un institut d’enseignement sous la houlette de l’Ordre Dominicain. Le but était certes d’éduquer les jeunes péruviens mais les objectifs politiques n’étaient pas nuls. En effet, les étudiants devaient être éveillés à la doctrine sociale chrétienne afin de réduire l’avancée du marxisme dans les universités péruviennes. Le 16 mai 1962, le Pape Jean XXIII canonisa un religieux dominicain péruvien du nom de Martín de Porres. La même année, l’institut obtint le statut d’Université et prit le nouveau saint comme patron et comme nom. Frère Martín naquit à Lima le 9 décembre 1579 et y mourut le 3 novembre 1639. A l’age de 16 ans, il entra dans les ordres et vécut une vie humble. D’une grande foi, il œuvra à la fondation d’un orphelinat, instruit les enfants et fut proche des pauvres de la ville. On lui prêta des dons de guérison et lui attribua des miracles (don de bilocation, contrôle de la nature, lévitation, voyance …).
#453 – Académica de Coimbra : os Estudantes
Les étudiants. Le 3 novembre 1887, deux associations sportives étudiantes, Clube Atlético de Coimbra (fondé en 1861) et Academia Dramática (fondé en 1837), décidèrent d’unir leur force au sein d’un nouveau club omnisports. Ils installèrent leur création au Colégio de São Apóstolo, qui dépendait alors de l’Université de Coimbra, et son premier président était António Luiz Gomes, un étudiant en droit à l’Université qui deviendrait plus tard recteur de cette dernière. La toute première équipe était composé d’étudiants de l’Université venant de tous les horizons : 5 provenant d’étude en Droit, 3 en Médecine, 1 en Mathématique et 1 en étude agricole (1 joueur est inconnu, ne s’étant pas identifié sur la photo de l’époque). Depuis et jusqu’en 1974, les équipes du club furent principalement composés d’étudiants de l’Université de Coimbra, évoluant dans un cadre semi-professionnel. Aujourd’hui, en pratique, le club professionnel de football s’est détaché de l’association sportive étudiante mais le surnom os estudantes est définitivement dans la culture populaire locale.
#433 – Cadix CF : el Submarino Amarillo
Le sous-marin jaune. Le surnom fait naturellement référence à la couleur jaune des maillots du club andalous. Mais, contrairement à Villarreal (cf. article #120), ce surnom n’est pas uniquement lié à la couleur et venu de l’influence de la chanson des Beatles. Fondé en 1910, le club évolua tout d’abord dans des maillots blancs, certainement car ce tissu était facile à trouver. En 1924, Cadix CF fusionna avec Mirandilla FC, qui lui, créé avec le soutien de la congrégation lasallienne (Jean-Baptiste de La Salle) arborait les couleurs de cette école, jaune et bleu. Mouvement chrétien, le jaune symbolisait la terre et la foi tandis que le bleu représentait le ciel. Le nouveau club, qui associa le nom des deux équipes au départ, conserva les couleurs jaunes et bleus à l’issu de l’Assemblée Extraordinaire du 25 juin 1936 où le club prit définitivement le nom de Cadix CF. Aujourd’hui, l’hymne officiel du club avance « Los colores que lleva el equipo, amarillo y azul se impondrán. Como el sol, el color amarillo y el azul del color de su mar » (Les couleurs que l’équipe porte, le jaune et le bleu, s’imposeront. Comme le soleil, la couleur jaune et le bleu la couleur de la mer).
Le surnom apparaîtrait au début des années 80. De la saison 1977-1978 à 1984-1985, l’équipe effectua le yoyo entre la première et seconde division tel un sous-marin qui immerge et émerge. Mais, les références claires à ce surnom eurent lieu dans la seconde moitié des années 80. Lors de la saison 1984-1985, le club remonta en première division mais cette fois, elle demeura pendant huit années au sein de l’élite. Même si le club viva lors de ses huit saisons un de ses plus belles périodes, leur maintien fut souvent difficile et miraculeux, avec un budget bien en deçà des autres équipes. Durant ces huit ans, le club apparaissait toujours « immergé » au plus profond du classement, mais finissait par « émerger » dans les dernières journée à la surface des non-relégables, comme un sous-marin. Par exemple, en 1987, le club termina dernier lors de la saison régulière et également dans les play-offs de relégation. Mais, suite à des décisions contestables de la fédération espagnole, le président de Cadix réussit à faire jouer un nouveau play-off (connu sous le nom de la Liguilla de la Muerte) entre les 3 derniers du classement et, à l’issu de ce tournoi, Cadix se maintint en première division au dépend du Racing Santander. Lors de la saison 1990-1991, même si l’équipe perdit sa confrontation face à un concurrent direct au maintien, Cadix parvint à remporter 3 de ses 5 derniers matchs (dont une victoire 4-0 contre le futur champion, le FC Barcelone) plus un nul pour terminer à la 18ème place (sur 20). Cette performance lui permit de ne pas être relégué directement et de jouer un barrage face à Malaga, 4ème de la seconde division. A l’issu des deux matchs, les deux équipes ne se départagèrent pas et Cadix sauva sa tête uniquement lors de la séance des tirs au but, lors du dernier pénalty. Par conséquent, le surnom de « Submarino Amarillo » apparut presque spontanément parmi les médias et les fans, car il était non seulement associé à l’équipe par la couleur, mais aussi par la connotation au mouvement de l’équipe dans le classement.
#315 – PFC Botev Plovdiv : Жълточерните
Les jaunes et noirs. Le Botev Plovdiv, dont le nom rend hommage au poète et révolutionnaire bulgare, Hristo Botev, est l’un des plus anciens clubs bulgares de football, né officiellement le 11 mars 1912. Mais, dès le début du XXème siècle, des équipes de football s’organisèrent au sein des écoles de la ville et diffusèrent auprès de la jeunesse urbaines ce nouveau sport. Le 11 mars 1912, les élèves du Collège de Saint Augustin et ceux du Premier Lycée d’Hommes unirent leurs ressources pour fonder le club du Botev Plovdiv. Toutefois, l’époque était troublée par les guerres balkaniques (ainsi que la première guerre mondiale) et ceci perturba les premières années d’existence du club, qui fut parfois au bord de la disparition. Finalement, les membres décidèrent de renforcer le club et rédigèrent les premiers statuts en 1917. Ils adoptèrent également les couleurs du club : le jaune et le noir.
Le jaune reprenait la couleur du Collège catholique de Saint-Augustin, dont venait une partie des fondateurs. Elle symbolisait aussi « златните жита на Тракия » (les grains d’or de Thrace), ce qui signifiait les grands champs de céréales cultivés en Thrace. Plovdiv est située dans la région historique de la Thrace. L’autre couleur, le noir, était celle de l’orthodoxie, religion du Premier Lycée d’Hommes, provenance des autres membres du club. En outre, le noir rappelait le tchernoziom du sol fertile de la région. Le tchernoziom est le nom donné à cette terre épaisse et noire, contenant un fort pourcentage d’humus (3 à 15 %), riche en potasse, phosphore et oligo-éléments. Ainsi, religion et agriculture furent les inspirations des membres du club pour décider les couleurs du club.
