#886 – AS Nancy Lorraine : les Chardons

Si on regarde le blason du club et que l’on connait les armoiries de la ville de Nancy, ce surnom est tout sauf une surprise. Le chardon lorrain (ou Onopordum acanthium ou Onopordon à feuilles d’acanthe ou chardon aux ânes) est une plante épineuse surmontée d’une fleur violette. Même si elle est répandue en Lorraine, elle n’était pas endémique à cette région initialement. Il fut importé au XVème siècle par René Ier d’Anjou, pair de France, aux nombreux titres dont ceux de Duc d’Anjou, Roi de Naples et Duc consort de Lorraine (1431-1453). Son petit-fils, René II, prit sa succession de Duc de Lorraine en 1473. A cette époque, le Duché se trouvait en friction avec son ambitieux et puissant voisin du Duché de Bourgogne. Charles le Téméraire, le Duc de Bourgogne, voulait mettre la main sur la Lorraine qui séparait ses possessions au Nord (Luxembourg, Flandres, Brabant …) et au Sud (Bourgogne). En 1475, Charles le Téméraire conquit la Lorraine, René II se réfugiant à Joinville en Champagne. Mais, les déboires de Charles sur un autre théâtre d’opération (face aux Confédérés Suisses) réveillèrent les lorrains qui se révoltèrent. Le 7 octobre 1476, René II, après un siège d’un mois et demi, reprit possession de Nancy, qui devait être la nouvelle capitale des bourguignons de Charles. Puis, René II repartit à la chasse de Charles. Mais, dès le 22 octobre, Charles le Téméraire débuta le siège de Nancy. Le 5 janvier 1477, après avoir reconstitué ses troupes, René II battit Charles le Téméraire près de Nancy, ce dernier étant tué au combat. Cette bataille sonna le glas du Duché de Bourgogne et réaffirma le pouvoir ducal de Lorraine. Pour se rappeler de cette victoire, René II imposa un certain nombre de symbole : instauration d’une fête nationale de la Lorraine (le 5 janvier) et édification sur le lieu de la bataille de l’église Notre-Dame-de-Bonsecours. En outre, René II donna le chardon aux armes de la ville de Nancy (la plante trône désormais sur les armoiries), accompagné de la devise « Non inultus premor » ou « Ne toquès mi, je poins » . Les traductions peuvent changer mais l’idée générale est « Qui s’y frotte, s’y pique ». Cette expression fait ainsi tout autant référence aux épines du chardon qu’aux épées des seigneurs lorrains. Il symbolise la fierté des Lorrains.

Dans la culture nancéenne, le chardon est particulièrement présent. Par exemple, il existe depuis le XIXème siècle une gourmandise ayant une forme de boule épineuse mélangeant le chocolat blanc à de l’alcool (liqueur, l’eau de vie ou Schnaps). Tout d’abord produit par des confiseurs de Nancy, le savoir-faire se propagea dans toute région pour devenir une spécialité typiquement lorraine. Dans la chanson « l’hymne lorrain » composée en 1932 par Félix Chevrier et Georges Lauweryns, le refrain se termine par « Son blason dit aux importuns/Voyez-vous, qui s’y frotte s’y pique/Aux chardons de Verdun » . Il sert également d’emblème au Parc Naturel Régional de Lorraine. En 1967, lorsque un groupe de passionnés, emmené par Claude Cuny, relança le football professionnel à Nancy, les fondateurs comprirent qu’il fallait s’appuyer sur les symboles de la ville. Ainsi, le logo de l’AS Nancy Lorraine reprit le chardon comme image centrale. Et depuis 1967, le chardon ne quitta jamais le blason.

#846 – Figueirense FC : Figueira

Le figuier. Le surnom n’est pas un diminutif du nom du club comme habituellement. Ce serait plutôt le contraire. En 1921, alors que les principales capitales des Etats brésiliens comptaient déjà au moins une équipe de football (voire plus) qui s’installait durablement dans le paysage sportif, à Florianópolis, les premiers clubs déclinaient les uns après les autres. Jorge Albino Ramos réunissait régulièrement des amis pour parler football et, au fil des discussions, l’idée de créer un nouveau club émergea. Pour choisir le nom de la nouvelle association, un des fondateurs, João Savas Siridakis, plus connu sous le nom de Janga, défendit l’idée que le club devrait s’appeler Figueirense car de nombreuses réunions du groupe d’amis s’étaient tenues sur la Praça XV de Novembro, où trônait un figuier.

Ce figuier est le symbole de la place mais également devenu un célèbre arbre de la ville. Aujourd’hui, comme à l’époque, il est difficile pour les touristes de ne pas venir admirer ce figuier, niché au milieu de la Praça XV de Novembro, dans le centre ville. Centenaire, s’appuyant sur des cannes pour soutenir ses branche, l’arbre est entouré de magie et de mystère. Une plaque placée au pied de ses racines indique : Muito tem sido decantada, em prosa e verso, a nossa tradicional figueira da praça “15 de novembro”, este majestoso pálio verdejante, cuja exuberante copa lhe dá cada vez mais graça e beleza, tornando-a sempre altaneira e esplêndida! Foi numa manhã de verão, cheia de sol e vida, do mês de fevereiro do ano de 1891, que a jovem figueira, contando, talvez, seus vinte anos, foi retirada do Jardim da Matriz, e aqui carinhosamente replantada (On a beaucoup décanté, en prose et en vers, sur notre traditionnel figuier de la place du 15 Novembre, ce majestueux dais vert, dont la couronne exubérante lui donne de plus en plus de grâce et de beauté, le rendant toujours haut et splendide ! C’est par un matin d’été, plein de soleil et de vie, en février 1891, que le jeune figuier, qui devait avoir une vingtaine d’années, a été arraché du jardin du Matriz et replanté ici avec amour). Sa replantation est certainement liée à une vieille croyance de l’époque qui disait que si un arbre était abattu, les sorcières qui l’habitaient pouvaient jeter une malédiction. D’autres mosaïques (47 au total) représentant les traditions culturelles de l’île, des coutumes quotidiennes aux histoires folkloriques, décorent également son parterre. Enfin, selon le folklore local, le figuier de Florianópolis peut réaliser les souhaits, de ceux qui savent tourner autour de son tronc, dans le sens des aiguilles d’une montre. Les « tarifs » sont simples : un tour pour ceux qui souhaitent revenir à Florianópolis, deux tours pour ceux qui veulent trouver un partenaire, trois tours pour ceux qui veulent se marier et sept tours pour tous autres souhaits. Moins cher que jeter des pièces dans une fontaine et plus physique que de regarder une étoile filante.

#828 – Omonia Nicosie : το ο Τριφύλλι

Le trèfle. Aujourd’hui, l’île de Chypre est toujours partagée entre la partie grecque et celle au nord, avec la communauté turque. La division fait partie de la culture de l’île, qui a été en outre, tout au long de son histoire, sous la tutelle d’une autre puissance (hellénique, romaine, byzantine, arabe, franque, vénitienne, ottomane et britannique). En 1948, année de fondation du club d’Omonia, les tensions sur l’île étaient plus que vives.

En premier lieu, Chypre constituait une colonie britannique et avant la Seconde Guerre Mondiale, les tensions entre l’administration coloniale et la population se multipliaient. Les Chypriotes grecs considéraient l’île comme historiquement grecque et croyaient que l’union avec la Grèce était un droit naturel (« Énosis » ). Ces revendications furent violemment réprimées par les autorités britanniques mais restaient parmi la population grecque.

Ensuite, au-delà de la présence coloniale britannique, l’île se divisait profondément entre deux communautés, grecques et turques. Cette opposition s’accentua lorsque, apeurée par la possibilité que Chypre s’unisse avec la Grèce, la communauté turque apporta son soutien aux colons.

Enfin, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Grèce bascula dans la guerre civile, déchiré entre les communistes et les nationalistes. Le conflit s’importa à Chypre où le climat nationaliste s’imprima dans la communauté grecque qui chercha à étouffer les mouvements de gauche.

Ces antagonismes s’exprimèrent aussi au travers des organisations sportives et culturelles. Par exemple, l’APOEL naquit en 1928 avec la volonté d’être réservé aux chypriotes grecs tandis que le Çetinkaya Türk SK rassemblait à partir de 1930 les turques de la capitale. Au lendemain de la guerre, les athlètes de gauche furent exclus des clubs de l’époque, devenus le creuset du nationalisme grecque. En raison de ces restrictions, ces athlètes fondèrent de nouvelles associations sportives comme le Nea Salamina à Famagouste, le 7 mars 1948 et Alkí à Larnaca, le 10 avril 1948.

Dans ce contexte, l’APOEL Nicosie se divisa suite à une initiative prise par la direction qui apportait son soutien aux nationalistes. De nombreux sportifs de gauche de l’APOEL quittèrent le club et se rassemblèrent pour la création d’une nouvelle association sportive à Nicosie. Cette nouvelle association avait pour ambition de maintenir le sport chypriote au haut niveau, loin des sentiments partisans. Résultat, il se devait de porter de forts symboles pour défendre ces valeurs. Le nom Omonia (Ομόνοια) fut choisi après mûre réflexion car son sens (unité, concorde) démontrait l’opposition du club à la division et à la désunion. En outre, la direction avait également besoin d’un emblème qui incarnerait ses idéaux. Le choix se porta sur le trèfle car sa couleur est verte, couleur de l’espoir. Les fondateurs avaient de l’espoir quand aux succès futurs du club et que la nouvelle association traduirait leur force de conviction, leur militantisme et leur persévérance.

#764 – Real Oviedo : los Carbayones

Surnom du club, il s’agit surtout du gentilé des habitants d’Oviedo. Il provient de deux éléments typiques de la région d’Oviedo. Tout d’abord, Carbayón était le nom en asturien (Oviedo étant la capitale de la principauté, de la communauté autonome et de la province des Asturies) d’un chêne centenaire qui se trouvait dans la Calle de Uría, principale artère d’Oviedo ouverte en 1874. Cet arbre, qui atteignaient une hauteur de 30 mètres, dont la cime mesurait 38 mètres de circonférence et agé d’environ 500 ans, était devenu un lieu de loisirs et de promenade pour les habitants d’Oviedo. Mais, il fut abbatu en 1879 car des vers l’avaient colonisé. Une plaque commémorative rappelle aujourd’hui l’emplacement de cet arbre légendaire.

Mais, le Carbayón est aussi une patisserie d’Oviedo, créée dans la première moitié du XXème siècle. Entre 1920 et 1923, José de Blas, propriétaire de la confiserie Camilo de Blas, demanda à son maître boulanger, José Gutiérrez, de confectionner une friandise représentant Oviedo. Il créa une patisserie à base d’une pâte feuilletée renfermant un mélange d’œuf, d’amandes moulues, de cognac ou de vin doux et de sucre, recouverte d’un sirop fait d’eau, de jus de citron, de sucre et de cannelle. Il fut dévoilé lors de la première foire commerciale des Asturies qui se tenait à Gijón en 1924. Comme il devait être symbolique de la région, son nom aurait été tiré de l’arbre.

#758 – Adelaide United FC : the Reds

Les rouges. Sans surprise, l’équipe d’Adélaïde, capitale de l’Etat d’Australie-Méridionale, évolue avec un kit intégralement rouge, depuis quasiment sa création. A l’issue de la saison 2002-2003, le club d’Adélaïde City se retira de la première ligue australienne (NSL), imitant son rival local, West Adelaide, qui avait pris la même décision en 1999, laissant alors la 5ème ville d’Australie et l’Etat d’Australie-Méridionale sans aucune équipe professionnelle de football. Gordon Pickard, un magnat de l’immobilier et l’un des hommes les plus riches d’Australie-Méridionale, fonda alors l’équipe d’Adelaide United en Septembre 2003 pour reprendre le flambeau et porter les espoirs de tout un peuple. Se voulant le représentant de l’Etat d’Australie-Méridionale et non seulement de la ville d’Adélaïde, l’équipe se pouvut des couleurs officielles de l’État d’Australie-Méridionale depuis le 25 novembre 1982, le rouge, le bleu et l’or (que l’on retrouve sur le swoosh de l’écusson). En 2005, l’A League remplaça la NSL comme plus haut niveau du football australien. Naturellement (et certainement pour des raisons marketing et faciliter le lancement de cette compétition), les clubs simplifièrent leurs uniformes. Ainsi, chacun opta pour des maillots presque unicolores et la couleur principale de chaque équipe était différente. Le choix d’Adelaide United se porta sur le rouge, première couleur de l’Etat, qui rappelle aussi la plante Swainsona formosa, qui se distingue par sa fleur rouge sang et qui fut choisie comme emblème de l’Etat d’Australie-Méridionale.

#712 – Inverness Caledonian Thistle FC : Caley Jags

D’un côté, il est fait mention à un diminutif du nom du club (Caley pour Caledonian). De l’autre, jag est un verbe anglais qui signifie déchiqueter, taillader et qui fait le lien avec un autre terme du nom du club, thistle, le chardon. Dans la même veine, le club est aussi connu sous le terme Caley Thistle. Il résulte de l’addition des surnoms des deux clubs (Inverness Thistle FC, fondé en 1893, et Caledonian FC, fondé en 1882) qui, en fusionnant, donnèrent naissance en 1994 au Inverness Caledonian Thistle FC. Et autant dire, que pour la ville d’Inverness, fière représentante de l’Ecosse des Highlands (la ville étant la capitale de la région du Highland) , ce surnom fait appel aux racines du pays. Caledonian rappelle la Calédonie (en latin Caledonia), nom par lequel les terres situées au delà du mur d’Hadrien étaient désignées et qui correspondent globalement à l’Écosse actuel. Le chardon est, quand à lui, l’un des symboles les plus connus de l’Écosse. Cette petite herbe résiliente (dont le nom scientifique est l’Onopordum acanthium et connu également comme le chardon aux ânes) a toujours appartenu au paysage écossais et en est devenue le symbole après une légende qui remonte au XIIIème siècle (selon la version la plus connue). A cette époque, le royaume de Norvège, régi par le roi Håkon IV, possédait des territoires en Ecosse, les Hébrides (une archipel au sud de la Mer d’Ecosse), que le Roi d’Écosse, Alexandre III, revendiquait. Une guerre se déclencha et dura de 1262 à 1266. En 1263, 5 navires norvégiens débarquèrent à Largs, une ville côtière écossaise. Les norvégiens voulurent prendre par surprise les forces écossaises. Ils décidèrent d’attaquer durant la nuit et, pour ne pas faire de bruit (pour ne pas réveiller les soldats écossais), d’enlever leurs bottes. Malheureusement pour ces envahisseurs imprudents, l’un des soldats, pieds nus, marcha sur un chardon et ses cris de douleur suffirent à réveiller les archers écossais endormis qui purent vaincre les envahisseurs. Ainsi, en raison du rôle héroïque que la plante a joué dans l’issue de la bataille, le chardon fut immédiatement choisi comme emblème national. Evidemment, il s’agit d’une légende et sa véracité peut être mise en doute. En tout cas, dès le XVème siècle, le chardon était utilisé comme symbole du pays. Il apparaît ainsi sur les pièces d’argent émises en 1470 sous le règne du roi Jacques III et, au début du XVIème siècle, il est devenu une partie intégrante des armoiries d’Écosse.

#677 – Cerezo Osaka : 桜

Sakura (桜 / 櫻 / さくら), les cerisiers ornementaux du Japon. Comme tout club de football japonais, Cerezo connut deux vies. Une première, patronnée par une entreprise, Yanmar (fabricant de moteurs), débuta en 1957 pour s’achever avec l’intégration à la J-League au milieu des années 1990. En 1965, le club était l’un des 8 fondateurs de la Japan Soccer League (JSL) aujourd’hui dissoute. Avec quatre titres de champion du Japon à son actif, il demeurait un pilier de la JSL Division 1 jusqu’en 1990.

Sa seconde vie, détachée du lien corporate, commença en 1995 pour se poursuivre encore aujourd’hui. En effet, lors de la création de J-League en 1993, ses organisateurs décidèrent que, pour leurs noms, les clubs participants devaient ne plus faire apparaître l’entreprise-actionnaire et accoler celui de la localité où il résidait avec un surnom. Pour assurer le succès de leur nouveau championnat, les dirigeants de la J-League avaient compris à la fois l’importance du marketing (avec le surnom) et la nécessité d’ouvrir les club à un horizon de public plus large que celui de l’entreprise. Il devait donc exister un lien entre le club et sa localité d’attache pour attirer les fans et leur permettre de s’identifier.

En 1995, quand Yanmar Diesel Soccer Club souhaita rejoindre la J-League, les dirigeants interrogèrent par sondage leurs supporteurs pour choisir le nouveau nom. Cerezo, qui est le mot espagnol pour 桜 (Sakura), emporta le vote. Sachant qu’il y avait déjà en J-League un club de la ville d’Osaka (Gamba Osaka), le choix des supporteurs étaient judicieux. Non seulement le nom du nouveau club intégrait la ville (Osaka) mais en plus son surnom était directement lié à cette ville puisque le sakura est la fleur/arbre associé à Osaka. Le club prenait un avantage sur son rival dans le futur combat pour la domination locale. Pour aller au bout de cette identification, le rose et le bleu furent choisis comme couleur. Le rose pour rappeler la fleur du sakura. Le bleu, la couleur de la ville d’Osaka.

#671 – SV Darmstadt 98 : die Lilien

Les fleurs de Lys. L’écusson du club, fondé en 1898, affiche une fleur de lys, de couleur bleue et blanche et reprend directement les armes de la ville de Darmstadt. Ces dernières sont coiffées par une couronne grand-ducale (celle du Grand-Duché de Hesse où se situe Darmstadt) et se divisent en deux parties : en haut de l’écu, un lion rouge sur fond jaune et en bas, une fleur de lys blanche sur fond bleu. Les deux parties étaient par le passé séparées par une bande noire intégrant une boule blanche mais cet élément disparut quand ces armoiries furent réattribuées à la ville le 10 Mars 1917 par une lettre d’armoiries délivrée par le Grand-Duc de Hesse, Ernst Ludwig. Toutefois, ce blason apparaît déjà sur une clé de voûte de la partie inférieure de la tour de l’église de la ville (église protestante de Stadtkirche Darmstadt) datant du XVème siècle. La présence du lion se réfère à l’animal des armes des comtes de Katzenelnbogen. Il faut rappeler qu’un comte de Katzenelnbogen en 1330 obtint de l’empereur Louis de Bavière l’autorisation de construire Darmstadt, d’entourer la ville d’une enceinte et d’y tenir un marché hebdomadaire. La fleur de lys dans le bas demeure un signe distinctif par rapport aux autres villes du Grand-Duché. En effet, les autres cités (Pfungstadt, Viernheim, Zwingenberg, Riedstadt, Bischofsheim) affichaient aussi des armes divisées avec dans la partie haute le lion et dans la partie basse des éléments caractéristiques de la ville. Alors pourquoi une fleur de lys blanche sur fond bleu ?

L’origine exacte n’est pas connue avec certitude mais la cité ne souhaitait pas mettre à l’honneur le Royaume de France ou la ville italienne de Florence. Il semblerait plutôt que la fleur de lys blanche sur fond bleu soit une référence à la Vierge Marie. La fleur de lys blanche était signe de pureté dans la symbolique du Moyen Âge et était donc utilisé comme attribut dans la représentation de l’Annonciation (l’annonce par l’Archange Gabriel à la Vierge Marie de sa maternité divine). De même, la couleur bleu est celle de Marie dans la liturgie (cf articles #399 et #497). Ces références à la Vierge visaient certainement à rappeler que l’église de la ville (citée dans le paragraphe ci-avant) était la principale de la cité, n’était plus rattachée à l’église mère de Bessungen (donc était une église paroissiale indépendante) et surtout sous le patronage de la Vierge Marie, avant la Réforme.

#633 – CDC Atlético Nacional : los Verdolagas

Le pourpier. Il s’agit d’une plante aux fleurs colorés, mesurant de 15 cm à 60 cm de hauteur. Cette plante appartient au genre portulaca, qui comprend environ 200 espèces, et à la famille des portulacacées, où l’on dénombre près de 500 variétés. Originaire d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique, son aire s’est étendue aux différentes régions ensoleillées du globe, au climat tempéré ou subtropicale. Souvent utilisé comme bordure ou parterre, notamment afin de retenir l’humidité au profit d’autres plantes, le pourpier se compose d’une tige droite ou prostrée ainsi que des feuilles vertes et charnues. Leurs fleurs peuvent être solitaires ou en grappe recouvrent une multitude de couleurs : jaune, rose, rouge et blanc. Justement, cette plante est endémique de la région d’Antioquia, où se situe Medellín, depuis l’époque précolombienne. La variété aux fleurs blanches est la plus courante dans la région. Or, cette association d’une tige et feuilles vertes et d’une fleur blanche rappelle les couleurs du maillot du club. En outre, la Colombie est un grand producteur et exportateur de fleurs (en 2019, le pays a exporté environ 1 480 millions de dollars et 260 000 tonnes de fleurs vers 100 pays) et le département d’Antioquia est connu pour sa production de chrysanthème et d’hortensias. Depuis 1957, Medellín organise même un festival annuel, Feria de las Flores (fête des fleurs), qui constitue l’événement le plus important de la ville au même titre que le carnaval à Rio ou l’Oktoberfest en Bavière. La référence à cette plante s’imposa donc comme surnom de l’équipe dès la création du club.

#598 – KAC Marrakech : فارس النخيل

Le chevalier de la palmeraie. Avec neuf titres dont une Coupe continentale (Coupe de la CAF 1996) et deux titres de champion du Maroc (1958 et 1992), le KAC Marrakech est le 5ème club le plus titré du Royaume Chérifien. Malheureusement, depuis plus de deux ans, le club est retombé en 2nde division et, surtout, connaît une grave crise financière et institutionnelle. Toutefois, il demeure toujours le club phare de la cité impériale, 3ème agglomération marocaine. Pour le surnom, l’un des emblèmes de la ville a été retenu : la Palmeraie. Ecrin de verdure situé au nord-est de la ville, la Palmeraie de Marrakech constitue l’un des plus grands sites historiques et touristiques du Maroc. Composée de plus de 100 000 palmiers sur un terrain de 14 000 hectares, la Palmeraie fut créée à l’époque de la dynastie almoravide au XIème siècle. Le Sultan Youssef Ibn Tachfin, fondateur de la dynastie almoravide, fit de Marrakech la capitale de son nouvel Empire et dota la ville de cette Palmeraie en faisant construire un réseau de canaux souterrains (khettaras) pour l’irriguer. A cette époque, certaines espèces de palmiers étaient vénérées, symboles de la vie. Aujourd’hui, lieu incontournable pour les touristes, la Palmeraie est entourée par des complexes touristiques de luxe. Mais, elle permet aussi la culture de dates et de cœur de palmier ainsi que la production d’huile ou de vin de palme.