#557 – Albacete Balompié : el Queso Mecánico

Le fromage mécanique. Au début de la saison 1989-1990, le club évoluait encore en seconde division et nomma à la tête de l’équipe première un jeune entraineur de 29 ans, Benito Floro. Dès sa seconde saison, Floro réussit à terminer premier de son groupe et fit accéder Albacete Balompié à la première division, grace à un style de jeu brillant et offensif. Après cette montée, l’entraîneur et son équipe obtinrent l’un des meilleurs résultats sportifs de l’histoire du club, en étant la révélation de la saison et en terminant à la 7ème place – à un point seulement de participer à la Coupe de l’UEFA. Durant cette saison, l’équipe enchaîna 15 matchs consécutifs sans défaite. Le club demeura 5 saisons en première division mais le travail de Benito Floro fut remarqué et il rejoint dès 1992 le grand Real Madrid.

Le succès et le jeu développé par l’équipe eurent un grand écho et un fort impact médiatique dans l’Espagne des années 1990. Benito Floro promut un jeu offensif tout en reposant sur un bloc solide et solidaire. Il innova également avec le recours à de psychologues pour motiver l’équipe. Cette dernière fut ainsi comparée aux Pays-Bas de Johan Cruyff, connus sous le nom d’Orange mécanique et qui pratiquait le fameux « football total » (en raison de la mécanique lié au football total, de la couleur orange du maillot et de la sortie en 1971 du film de Stanley Kubrick). Albacete hérita alors du surnom de queso mecánico, la région d’Albacete étant productrice du fameux fromage espagnol, le Manchego.

#533 – Club River Plate : el Kelito

Ce surnom est simplement le nom d’une marque de glace. En effet, dans les années 1940, le stade du club, situé à l’intersection des avenues Mariscal Lopez et General Santos à Asuncion, était rudimentaire. Sans mur d’enceinte, les spectateurs pouvaient regarder le match de l’extérieur du stade sans avoir à payer de billets. Cette perte de recettes ne convenaient évidemment pas à la direction du club, qui chercha alors une alternative. Un des membres du club possédait une usine de glace, dénommée Helados Kelito. Il offrit au club une clôture composée de barrière en laiton, sur lesquels le nom de sa marque de crème glace apparaissait. Cette structure précaire fut d’abord un support de promotion pour ce partenaire mais au fil du temps, elle était devenu un signe distinctif du stade et de son club résident, au point que le stade commença à être surnommé el Kelito. Malgré la construction et le déménagement dans un nouveau stade, le terme el Kelito était devenu populaire dans le milieu du football et, au fil du temps, il s’apparenta plus au club de River Plate qu’au stade lui-même. En 2016, le président du club se permit un jeu de mot après une victoire contre Sol de América en déclarant « El helado derritió al sol » (la glace a fait fondre le soleil).

#490 – Club Puebla : los Camoteros

L’état mexicain de Puebla et sa capitale Puebla (de Zaragoza) possède l’une des cuisines les plus riches du Mexique, reconnus pour ses plats emblématiques tels que le mole poblano ou les chiles en nogada. Il existe également de nombreuses préparations sucrées dont l’une des plus typiques est les camotes de Puebla. Il s’agit d’une préparation de patates douces mijotées dans du lait et du sucre, puis aromatisées au gout souhaité (citron, fraise, orange, noix de coco, ananas, vanille …). Ils sont présentés sous la forme d’une barre recouverte de sucre glace et emballée dans du papier. Camote, qui provient du terme nahuatl Camohtli, signifie patate douce en espagnol mais cette confiserie est si connue que personne ne confondrait la confiserie avec le tubercule quand il s’agit de camotes de Puebla.

La légende de l’origine de cette confiserie se déroule dans le couvent de Santa Clara aux environs du XVIIIème siècle. Une religieuse laissa une casserole sur le feu. Une autre pour faire une blague ajouta dans la casserole une patate douce et du sucre et les mélangea jusqu’à cela devienne une masse dégoûtante. Mais, lors de la dégustation, les religieuses découvrirent une saveur agréable et, petit à petit, améliorèrent la recette en y ajoutant des arômes.

Toutefois, ce n’est pas la seule version. Une deuxième raconte qu’à Oaxtepec, (dans l’état actuel de Morelos), une fille nommée María Guadalupe arriva pour être ordonnée au couvent de Santa Clara de Jesús. Un jour, elle voulut envoyer une confiserie comme cadeau à son père. Elle se rendit au jardin du couvent pour ramasser des patates douces. Elle les mélangea avec du sucre, un zeste de citron et produisit une pâte. Elle fabriqua alors deux barres et créa ainsi une grande tradition.

Ce n’est pas tout puisque une troisième histoire concurrence les deux autres. A l’époque coloniale, les couvents vivaient des dons des classes aisées. Mais, il y avait une ressource abondante et bon marché, la patate douce. Ainsi, un jour, un haut ministre de l’Église catholique en visite à l’un des couvents se vit servir une patate douce en dessert, un novice ayant eu cette brillante idée.

#409 – Peñarol Montevideo : Manyas

Terme difficilement traduisible mais dont voici l’histoire. Tout est lié avec le joueur uruguayen Carlos Scarone, d’origine italienne et dont toute la famille supportait Peñarol. Scarone joua pour le CURCC (ancêtre de Peñarol). Avant-centre agressif et techniquement brillant, Scarone composa avec un autre jeune joueur, Jose Piendibene, un formidable duo d’attaque qui conduisit Peñarol au titre de champion en 1911. Tenté par une aventure à l’étranger et un beau salaire, Scarone signa pour Boca Juniors en Argentine en 1913. Au bout d’une année, après une maladie contractée en Argentine, il rentrât au pays. Il eut alors deux offres : une de Peñarol et une autre, du club rival de Nacional. Seulement, le second lui offrit des émoluments nettement supérieurs au salaire proposé par Peñarol et également beaucoup d’attention. Scarone n’hésita pas longtemps. Sa famille fut déçu et, lors d’un repas de famille, Carlo Scarone justifia son choix pécunier en déclarant: « ¿ A qué me iba a quedar ?¿ A mangiare merda ? » (pourquoi y aller [à Peñarol] ? pour manger de la merde ?). Cette phrase mélangeant italien et espagnol (le terme mangiare était un mot italien) était typique de la communauté italienne d’Uruguay. Et l’expression « mangiare merda » se contracta et s’espagnolisa pour devenir manyas. Les manyas étaient donc des mange merde.

Quelques mois plus tard (le 26 juin 1914), Carlos Scarone et le Nacional jouèrent le derby face au Peñarol. Ce dernier le remporta 2-1. Pendant tout le match, le milieu de Peñarol, Manuel Varela, empêcha Carlos Scarone de développer son jeu qui lui répondit par des coups de pieds. Excédé, Carlos Scarone déclara avec mépris à son adversaire : « Jueguen ustedes que son unos manyas » (jouez, vous êtes des mangeurs de merde). Sa prestation fut si décevante que le journal « La Razón » écrivit sur Scarone : « jugó más mal que los demás. Se cayó 22 veces en el partido, cuando podía jugar la pelota. Es malo caerse » (Il a joué moins bien que les autres. Il est tombé 22 fois dans le jeu, alors qu’il pouvait jouer le ballon. C’est mauvais de tomber). A la fin du match, le père de Carlos Scarone, qui assistait au match dans les gradins et avait supporté son club de toujours, Peñarol, célébra la victoire et répondit à son fils « perche no juega ahora usted que no es manya » (et pourquoi vous ne jouez pas maintenant puisque vous n’êtes pas des mange merde »).

Par la suite, ce terme désobligeant fut revendiqué avec fierté par les supporteurs de Peñarol. Il signifie maintenant que la fidélité et l’attachement inconditionnel au Peñarol est plus fort que les aspects économiques. Cette mésaventure ne perturba pas Carlos Scarone qui évolua avec le maillot du Nacional pendant 13 saisons (jusqu’en 1927). Il fut huit fois champion d’Uruguay avec Nacional, marquant 152 buts en 227 matchs disputés. Il fut également champion d’Amérique avec l’équipe uruguayenne en 1917 et 1920.

#285 – AZ Alkmaar : Kaaskoppen

Le terme n’est pas traduisible car il s’agit d’un utensil de forme ronde pour fabriquer les fromages hollandais, en particulier l’Edam. La ville d’Alkmaar est connue pour son marché aux fromages (Edam et Gouda) qui se déroule sur la place Waagplein, au centre ville. L’année 1593 est considérée comme la première année du marché au fromage. Dès 1612, la ville comptait 4 balances à fromage et des archives datant de 1619 mentionnaient déjà la Guilde des Porteurs à Fromage (kaasdragers). Au XVIIème siècle, le marché au fromage avait lieu le vendredi et le samedi, du mois de mai à la Toussaint et au XVIIIème siècle, jusqu’à quatre jours par semaine. Aujourd’hui, il se déroule les vendredis (du premier vendredi d’avril au premier vendredi de septembre) et présente un aspect folklorique, touristique mais demeure encore une vrai bourse aux fromages.

Par extension, le mot est utilisé pour une tête humaine ronde et s’utilise également de manière péjorative pour désigner un cancre. Pour les Belges (surtout les les Limbourgeois du Sud) et les Allemands (sous le terme Käskopp), le mot est devenu le surnom des néerlandais. Aux Pays-Bas, le surnom a été attribué aux habitants d’Alkmaar et de Gouda. Alkmaar a transformé ce surnom en un événement annuel, appelé Kaeskoppenstad, qui célèbre le siège d’Alkmaar en 1573. Lors de la Guerre de Quatre-Vingts Ans, Alkmaar faisait partie de la confédération des provinces rebelles et fut assiégée par les espagnols entre la fin du mois d’août et le 8 octobre 1573. Ce siège s’acheva par une victoire hollandaise, suite au retrait des troupes de Don Fadrique Álvarez, duc de Toledo. Cette victoire est considérée comme le moment charnière de cette guerre où les troupes hollandaises prirent le dessus sur les armées espagnoles.

#239 – FC Porto : Tripeiros

Les mangeurs de tripes. Il y a les tripes à la mode de Caen, les callos a la madrilena (tripes à la madrilène) et donc la recette de Porto. Les tripes à la mode de Porto sont un plat typique de la gastronomie de la ville, au point d’en être même l’identité et le trait de caractère des Portuans. D’ailleurs, le terme tripeiros désigne les habitants de la ville, plus que simplement les joueurs de l’équipe de football. La recette contient des tripes, de l’oreille et de la queue de porc ou des lardons, du chorizo, des tomates et des haricots blancs. Remontant 1415, elle est donc étroitement liée à l’histoire de la ville du Porto et de ses habitants.

Donc en 1385, le Portugal vit monter sur le trône une nouvelle dynastie avec le couronnement de de Jean Ier. Mais, le royaume s’enlisait dans les crises. Tout d’abord, la peste noire qui engendra une profonde crise démographique et économique. Puis, son indépendance avait été menacée entre 1383 et 1385. Le prédécesseur de Jean Ier mourut sans descendant mâle et la Castille voisine espérait alors récupérer le trône, de par ses alliances maritales avec sa fille. En résistance, les Cortes portugais élurent sur le trône Jean Ier et s’ensuivit alors une guerre avec la Castille, que Jean Ier, avec l’aide des Anglais, remporta. Dans cet Etat instable politiquement et pauvre économiquement, Jean Ier se devait pour légitimer son pouvoir de donner une perspective. Il confia alors à son fils, Henri le Navigateur, de conquérir de nouvelles terres et donc de nouvelles richesses.

Tout débuta avec la conquête de la ville de la Ceuta, sur la côte marocaine, en 1415. La Ceuta était à la fois une place stratégique pour le contrôle de la navigation sur la côte africaine mais également un symbole politique, puisqu’il fallait reprendre la ville à la dynastie mérinide, les maures qui avaient occupé le Portugal pendant des siècles. Cette expédition fut un succès et marqua la renaissance du pays. Et la ville portuaire de Porto joua un rôle important dans cette conquête en tant que centre logistique. La flotte royale venait s’approvisionner dans la ville, qui lui donna un important stock de nourriture, en particulier de viande. Cette fourniture d’aliments assécha la ville en vivre. Après le départ de la flotte, les habitants durent se contenter des provisions restantes qui étaient principalement des abats, dont les tripes. Les abats étaient difficiles à emporter et conserver lors des expéditions. Depuis cette date, les tripes sont devenues un pilier de la gastronomie de Porto.

#224 – Real Madrid : los Merengues

Les meringues comme cette fameuse confiserie à base de blanc d’œuf et de sucre qui a une couleur blanche. La même couleur que l’équipe porte et qu’il a toujours porté depuis sa création. En 1902, le Real Madrid établit dans ses statuts que l’uniforme réglementaire se composerait d’une chemise blanche, d’un pantalon bleu foncé et de chaussettes foncées. Des pantalons et des chaussettes qui avec le temps deviendront totalement blancs. Deux versions existent pour expliquer le choix de cette couleur.

Au début du football, il aurait été courant de jouer avec un maillot blanc et presque toutes les équipes portaient du blanc. La raison de ce penchant immaculé était le prix des équipements. Les équipes pouvaient se procurer facilement des chemises blanches à des prix compétitif alors que les tenues colorés venant d’Angleterre étaient onéreuses. Au fil du temps, les équipements se démocratisèrent et de nombreux clubs choisirent de coloriser leurs uniformes mais le Real Madrid continua à utiliser des maillots blancs, sous prétexte qu’il était l’un des plus anciens clubs madrilènes.

Les fondateurs auraient choisi le maillot blanc pour rendre hommage au club anglais des Corinthians FC, qui évoluait en blanc. Ce dernier était un club amateur basé à Londres et fondé en 1882 par Nicholas Lane Jackson, secrétaire adjoint de la Fédération Anglaise. Jackson voulait rassembler dans ce club les meilleurs joueurs amateurs pour rivaliser avec l’équipe nationale d’Ecosse, qui dominait alors les débats. En outre, le club défendit un certain football, promouvant l’esprit sportif et le fair-play, et jouant pour l’amour du jeu. Ceci permit au club de devenir une référence, affligeant à Manchester United sa plus large défaite 11–3 (record encore aujourd’hui) ou de défaire 8-1 Blackburn Rovers qui venait pourtant de remporter la Coupe d’Angleterre face à Queens Parks, alors la référence des équipes écossaises et de l’époque.

Il y a des sources qui soulignent que le surnom était déjà utilisé par la presse dès 1913. Dans une chronique publiée le 13 mars 1916 dans Mundo Deportivo, le journaliste écrivit « Su combinación fue perfecta, jugando todos con el afán bien palpable de hacer un buen papel y cuando de una corrección tan exquisita que han merecido en Madrid, donde tan aficionados son a ponerle a todo motes, el alias Merengue Club » (Leur combinaison était parfaite, tous jouant avec le désir très palpable de faire du bon travail et quand ils ont donné une correction si exquise qu’ils ont méritée à Madrid, où ils aiment tellement donner des surnoms à tout, le pseudonyme de Club Merengue). Le Merengue soulignait alors le beau jeu développé par l’équipe. Mais la vulgarisation du surnom fut l’œuvre de l’animateur de radio, Matias Prats Cañete, qui a commencé à l’utiliser dans les années 1940 dans ses émissions.

#175 – Heart of Midlothian FC : Jam Tarts

Les tartes à la confiture. Comme pour l’autre club de la ville, Hibernian, le surnom provient d’un jeu de mot en argot d’ouvriers londoniens (rhyming slang). En effet, jam tart rime avec Heart. Le jeu de mot consiste à remplacer un mot par une phrase ou un mot, sans rapport avec le mot mais ayant la même sonorité que ce dernier. Le surnom serait apparu après la première guerre mondiale. En novembre 1914, alors que Heart of Midlothian menait confortablement le championnat d’Ecosse, 16 joueurs rejoignirent l’armée et s’engagèrent pour combattre en France. Ces joueurs-soldats faisaient partie du Bataillon McCrae du 16ème Régiment Royal (Royal Scots) ou du Bataillon Provost du 1er Régiment Royal. En revenant au pays à la fin de la guerre, ils ramenèrent avec eux cet argot.

#97 – Everton FC : Toffees

Toffees (ou Toffeemen) qui fait référence à une sucrerie, un caramel. Il s’agit du surnom le plus commun d’Everton. Son origine est floue mais certainement liée à une confiserie se situant près du club. La version la plus admise fait mention de l’échoppe nommée Mother Noblett’s Toffee Shop. Elle avait l’avantage commerciale de se situer non loin de Goodison Park, le stade où le club s’installa en 1892 et d’y vendre les Everton Mint, un bonbon enveloppé dans un papier rayé noir et blanc, rappelant un ancien maillot du club. L’autre version rappelle une autre confiserie, Ye Anciente Everton Toffee House, qui se trouvait tout proche de l’hôtel Queen’s Head, siège officieux du club à ses débuts.

Peu importe l’origine puisqu’elle donna lieu à la même tradition, la Toffee Lady. Des jeunes filles distribuent avant les matchs aux spectateurs des bonbons. De quoi faire passer peut-être le gout amer des défaites et la suprématie du rival, Liverpool … . Mais, même cette tradition a sa propre légende. Une dame appelée Old Ma Bushell avait l’habitude de vendre de grandes quantités de caramels les jours de match près des anciens terrains où jouait Everton (Stanley Park, Priory Road et Anfield). Cependant quand Everton déménagea à Goodison, il y avait un vendeur de caramels déjà établi (Mother Nobletts) près de la nouvelle enceinte. Ma Bushell négocia et obtint la permission du club de vendre ses Toffees à l’intérieur du stade.

Il existe aussi une autre théorie beaucoup plus méconnue. Toffee était aussi un terme argotique pour désigner un Irlandais. Or, il existait une grande communauté irlandaise à Liverpool au XIXème siècle qui avait tendance à supporter Everton.

#84 – BV 09 Borussia Dortmund : Borussen

Borussen est dérivé du nom du club, Borussia. En 1909, éclata une scission au sein de l’association catholique de Dortmund, la congrégation de la Trinité, à cause du football. En effet, les jeunes de la communauté y jouaient mais ce jeu apparaissait « sauvage » aux yeux de l’aumônier Hubert Dewald, président de la communauté. Depuis au moins 3 ans, les jeunes de la congrégation passaient leurs dimanches à jouer au football plutôt qu’à observer leurs devoirs religieux. Pour éradiquer ce loisir « futile », l’aumônier Hubert Dewald introduisit une prière supplémentaire le dimanche après-midi … que les jeunes n’hésitèrent pas à déserter.

La tension monta et, de manière totalement spontanée, plusieurs jeunes (18 au final) se réunirent le 19 Décembre 1909 au 1er étage de l’auberge « Zum Wildschütz » dans le quartier de Borsigplatz (aujourd’hui situé au 60 de la Oesterholzstrasse) pour fonder le club. L’établissement rencontrait un certain succès auprès des jeunes hommes de l’église catholique de la Trinité, qui se rassemblaient ici au lieu d’aller à l’église. La réunion était improvisée et personne n’avait de nom pour cette nouvelle association. Selon une anecdote, le terme « Borussia » fut proposé par Franz Jacobi car un panneau publicitaire de la brasserie Borussia était affichait sur le mur de la salle. Cette bière était semble-t-il la préférée des jeunes fondateurs et le père de Franz Jacobi, qui était déjà décédé, avait travaillé dans cette brasserie. La brasserie Dortmund Borussia existait depuis 1885 et se situait sur la Borsiggplatz, non loin du restaurant « Zum Wildschütz ». La brasserie représentait autrefois les habitants du nord de la ville.

Peut-être aussi que ce nom plut aux fondateurs car, en ces années où le nationalisme montait au sein des nations européennes et en particulier dans cette jeune Allemagne, il faisait référence aux racines du pays. Le terme « Borussia » était le nom latin de la Prusse, qui, durant la fin du XIXème siècle, fédéra les différents Etats du Saint Empire Germanique pour donner naissance à l’Empire Allemand. Ce fut une tendance forte pour la dénomination des nouvelles associations sportives allemandes nées à la fin du XIXème siècle et au début du XXème : Borussia (également à Mönchengladbach et un club de Berlin), Preussen qui signifie prusse en allemand (à Hamm et à Berlin), Germania nom latin de l’Allemagne (à Berlin, Brême, Francfort, Mühlhausen, Mannheim et Braunschweig), Arminia, en rapport avec le chef barbare Arminus, présenté comme un héros national (à Bielefeld), Alemannia pour le peuple germanique qui donna son nom à l’Allemagne (à Aix-la-Chapelle), Teutonia dérivé du peuple germanique Teuton, parfois synonyme d’Allemagne (pour un club de Berlin) et Deutscher, Allemand en allemand (à Hannovre).