#77 – IFK Göteborg : Blåvitt

Les bleus et blancs. L’IFK Göteborg joue en bleu et blanc et ce n’est pas un hasard. A la fin du XIXème siècle, il existait un magazine pour la jeunesse appelé « Kamraten » (Camarade) qui était publié dans tout le pays. En 1895, deux étudiants, Louis Zettergren et Per Ehnemark, lancèrent un appel pour créer un mouvement sportif dans toute la Suède et publièrent une annonce en ce sens le 1er février dans le magazine « Kamraten ». Au mois de Mars, la première réunion de l’association se tint et la décision fut prise de la dénommer Idrottsföreningen Kamraterna (IFK – Camaraderie d’associations sportives, en français). A une époque où il n’existait pas d’organisation sportive nationale, cette association visait à développer le sport en Suède en créant un club à Stockholm et en essaimant des « filiales » dans les autres villes. Un nouvel appel à la jeunesse fut publié dans le journal « Kamraten » et les invitait à fonder des clubs sous la devise ihärdighet, färdighet, kraft och kamratskap (Persévérance, Compétence, Pouvoir et Camaraderie). Très vite, de nombreux clubs naquirent un peu partout. En 1904, une 39ème structure apparut, l’IFK Göteborg.

Ce dernier adopta alors comme tous les autres clubs de l’IFK, les couleurs bleus et blancs. Ces dernières sont censées symboliser l’innocence (blanc) et la loyauté (bleu). Elles furent inscrites dans les statuts de l’association générale dès 1899 et tous les IFK respectent cette charte. Ou alors, il faut obtenir une dérogation pour afficher d’autres couleurs. C’est le cas de l’IFK Malmö qui utilise le jaune et le blanc ou le bleu et rouge de l’IFK Stockholm.

Le club de Göteborg s’inscrivit donc dans la tradition bleue et blanche de l’IFK certainement aussi car ces deux couleurs correspondent à celles de la ville. D’ailleurs, l’écusson du club repose sur les armes de la cité. Göteborg se situe dans la région du Götaland, cœur historique de la Suède, dont les armoiries étaient celles de la Maison de Bjelbo, également connue sous le nom de Maison de Folkung. Cette dernière fut l’une des plus puissantes et riches familles nobles de Suède à partir du XIIème siècle. Elle donna au royaume de Suède plusieurs évêques et souverains ainsi que 3 rois de Norvège et un roi de Danemark au XIVème siècle. La description la plus ancienne des armoiries du Götaland apparaît dans une lettre de privilège de 1607.

#72 – Real Betis Balompié : Verdiblancos

Les verts et blancs. Le surnom fait bien évidemment référence aux couleurs du maillot du Real Betis. Dans les premières années, le club jouait en maillot bleu et un short blanc. Fin 1911, le club commença à utiliser une chemise à rayures verticales de couleurs vertes et blanches. L’un des fondateurs, Manuel Ramos Asensio, avait étudié une année aux Maristes de Dumfries, près de Glasgow. Or, les Maristes de Glasgow représentaient le berceau du Celtic Glasgow qui évoluait avec un maillot à rayures blanches et vertes, couleurs traditionnelles de l’Irlande (cf. #249). Il influença donc pour que le club se fournit en Ecosse et que l’équipe portât cette nouvelle tenue blanche et verte.

Après la fusion entre le club et le Betis Football Club en 1914, le club abandonna le maillot vert et blanc pour se tourner vers d’autres couleurs. Parfois, les joueurs portaient un maillot avec des rayures jaunes et noires que le Betis Football Club utilisait par le passé. D’autres fois, un maillot vert intégralement vert était arboré. Cependant, la tenue dominante demeurait le maillot bleu et le pantalon blanc.

Puis, en 1919 ou 1920, le maillot vert et blanc que Manuel Ramos avait proposé en 1911 redevint la tenue principale. Hasard ou pas (personne ne le sait), le retour à ces couleurs coïncida avec l’adoption officielle par l’Andalousie lors de l’Assemblée de Ronda en 1918 de sa bannière qui se composait de deux bandes horizontales vertes (une en haut et l’autre en bas) et d’une centrale blanche. Ce drapeau fut l’oeuvre de Blas Infante, homme politique nationaliste andalou. Dans un article intitulé Las insignias de Andalucía (les insignes de l’Andalousie) publié dans la revue Andalucía le 31 Décembre 1919, le drapeau était ainsi décrit « Verde es la vestidura de nuestras sierras y campiñas prendida por los broches de las habitaciones campesinas blancas (…), blancas son nuestras villas y antiguas ciudades de blancos caseríos con verdes rejerías orladas de jazmines. Pura y blanca como un niño, es la Andalucía renaciente que nuestro regazo calienta. Y es aquella esperanza siempre reverdecida y ya conscientemente sentida y definida por los nacionalistas andaluces (…). La bandera blanca y verde enseña de esa pureza y de esa esperanza. » (Le vert est le vêtement de nos sierras et de nos campagnes épinglées par les broches des chambres blanches des paysans (…), le blanc est celui de nos villages et de nos vieilles villes aux fermes blanches à treillis vertes bordées de jasmin. Pure et blanche comme un enfant, c’est l’Andalousie renaissante que notre giron réchauffe. Et c’est cet espoir qui est toujours vert et déjà consciemment ressenti et défini par les nationalistes andalous (…). Le drapeau blanc et vert est l’enseigne de cette pureté et de cette espérance). Mais ce drapeau eut du mal à se faire connaître des andalous et il fallut attendre les années 1930 pour que son aura investît la population andalouse. En 1932, pour l’imposer aux Andalous, la Commission de l’Assemblée régionale rappelait à la presse que l’interprétation symbolique la plus largement acceptée des bandes alternées vertes et blanches était qu’elles représentaient des maisons blanches sur un champ vert, les villages et les champs andalous.

Depuis le début des années 1920, le kit de l’équipe a été le maillot rayé vert et blanc et le short blanc.

#70 – Hajduk Split : Bili

Les blancs. Le club de Split évolue en maillot blanc et short bleu. Comme souvent, ce choix de couleur n’est pas anodin. A la fondation du club, Hajduk Split joua son premier match équipé d’un maillot rayé verticales rouges et blancs, qui rappelaient évidemment les armoiries croates. Sauf que dans le cadre de l’empire Austro-Hongrois, ces émanations nationalistes pouvaient être mal vues et le conseil municipal de la ville exigea du club de changer ses maillots. Hajduk changea alors pour un maillot rayé rouge (qui symbolisait la Croatie) et bleu (qui représente la mer). Puis, en 1914, un choix moins partisans et plus consensuels fut encore fait : maillot blanc, short et chaussettes bleus.

Ce choix était teinté de symbolisme puisqu’il représentait les voiles blanches d’un bateau sur une mer bleue. En effet, Split est une ville maritime, un des grands ports de la région. Historiquement, il fut un point de commerce important dès sa fondation sous les grecs, qui s’est confirmé sous la domination vénitienne ou ottomane. Depuis 2017, il est le plus grand port de passagers de Croatie et de l’Adriatique et le 11ème plus grand port de la Méditerranée. On y trouve aussi un grand centre de construction navale, Brodosplit.

L’avantage de ce mariage de couleur est qu’il correspondait également à celles de la ville. Les armoiries de Split représentent dans un écu rectangulaire la partie des murs nord du palais de Dioclétien, et au milieu, au-dessus des murs, le clocher de la cathédrale. Au début du XXème siècle, le palais et le clocher de la cathédrale étaient blancs sur un fond bleu. Aujourd’hui, les teintes sont inversées.

#65 – AS Roma : Lupa

La louve. La référence est évidente à la fois car il s’agit du symbole du club qui apparaît sur son écusson et souvent dans ses produits dérivés. Egalement car le mythe de Romulus et Remus est l’identité de la ville éternelle et connu par beaucoup. Ces jumeaux, fils du dieu Mars et de la vestale Rhéa Silvia, sont connus pour être les fondateurs de Rome. Nouveau-nés, ils furent abandonnés à la demande de leur oncle sur le Tibre et recueillis par une louve qui les allaitèrent. Par la suite, les jumeaux se vengèrent de leur oncle, fondèrent Rome mais la volonté de gouverner la ville entraîna le fratricide de Remus par Romulus. Depuis l’Antiquité, l’image des jumeaux allaités par une louve est un symbole de la ville de Rome et depuis de l’AS Roma.

En 1927, l’AS Roma naquit de la fusion de trois clubs de football romain (Fortitudo Pro Roma, Alba Audace et Roman). L’objectif était de créer un grand club portant haut les couleurs de la capitale afin de s’opposer aux clubs du nord du pays. Pour conserver la base de supporteurs des 3 clubs comme élargir l’audience à toute la ville, les fondateurs comprirent que la symbolique allait jouer un rôle crucial. Tout d’abord, le choix simple de retenir le nom de la ville comme nom du club. Puis, le choix des couleurs en se référant aux bannières de l’Empire Romain et du Capitole (cf. #980). Il était donc logique que la louve du Capitole soit adoptée comme symbole du club et complète son identité. Paradoxalement, elle n’apparut sur le maillot du club et son écusson qu’un demi-siècle après la fondation. Au cours des premières années, aucun blason se présentait sur le maillot. Puis, au milieu des années 1930, un premier écusson formé des initiales du nom du club « ASR » au sein d’un cercle s’installa sur la tunique. Puis, il disparut de nouveau pour revenir sporadiquement en 1953 et au début des années 1960. Finalement, en 1978, Dino Viola prit la direction du club et s’intéressa immédiatement à développer les revenus du merchandising. Ainsi, pour se distinguer, la louve s’imposa à cette époque dans le blason comme sur le maillot. Encore que ce n’était pas vraiment une louve et encore moins dans sa position d’allaitement actuelle et classique. En effet, il s’agissait d’une tête de loup, affectueusement appelé Lupetto, créé par le graphiste milanais Piero Gratton (1939-2020). A cette époque, la stylisation des emblèmes du club étaient à la mode parmi les clubs italiens (diavoletto du Milan, le taureau du Torino ou l’aigle de la Lazio). Cette tête demeura jusqu’au milieu des années 1990 avant que la louve capitoline se dévoila sur le maillot à l’été 1997.

Seulement si le terme Lupa signifie louve en italien, en latin il a le même sens que celui de prostituée. Or, une des légendes raconte que les jumeaux furent recueillis par un berger du nom de Faustulus et sa femme, Larentia, prostituée. En jouant sur le double sens du mot, d’autres auteurs auraient détourné la légende pour y intégrer une louve, dont la symbolique est plus puissante que celle d’une prostitué. Officiellement, le surnom de l’AS Roma provient de l’animal. Si vous n’aimez pas le club, vous pouvez en changer le sens.

#61 – SC Heerenveen : de Superfriezen

Les superfrisons. Heerenveen est une ville des Pays-Bas, situé dans la province de la Frise. Le club joue à fond la carte de l’identification régionale. En effet, le maillot rayé bleu et blanc, avec des pompeblêden rouges (feuilles du nénuphar) du club est totalement semblable au drapeau de la province. En outre, avant l’entrée des joueurs sur le terrain, les haut-parleurs du stade diffusent l’hymne frison. Heerenveen n’est certes pas la capital de la province et elle ne fait pas historiquement partie des 11 villes de la province. Mais elle porte fièrement les couleurs de la province en Eredivisie, sans jamais friser le ridicule.

#38 – Alania Vladikavkaz : барсы

Les léopards. Voici un animal puissant, bondissant dont nombre d’équipes aimeraient être comparées. Pourtant, on imagine mal ce félin déambuler dans les montages du Caucase du Nord. Mais, il existe bien un léopard perse ou léopard caucasien que l’on rencontre dans cette région. Le léopard caucasien est l’une des plus grosses sous-espèce de léopard mais malheureusement en voie d’extinction dans le Caucase du Nord. La république d’Ossétie du Nord-Alanie, dont Vladikavkaz est la capital, se situe dans cette région. Animal emblématique, il apparaît sur les armes de la république comme sur celle du club. Normal car le club s’identifie totalement à la république et a hérité de la plupart de ses symboles.

#34 – Valence CF : los Murciélagos

Les chauves-souris. Même si les super-héros occupent depuis une quinzaine d’année l’espace (surtout les grands et petits écrans), Batman n’est pas le parrain du club valencien. Car la chauve-souris est l’emblème du club depuis sa création en 1919 et même celui de la ville depuis le moyen-âge (donc bien avant la naissance de Batman en 1939). En général, les villes préfèrent afficher des animaux symbolisant la puissance tels que le lion, l’ours, le dragon. Ce n’est pas le cas donc de Valence qui a préféré faire référence à un moment historique de la ville. En 1230, lors de la Reconquista (la reconquête par les espagnols catholiques de l’Espagne occupé par les maures), Jacques Ier d’Aragon et ses troupes établirent leur campement à Turia afin d’attaquer Valence où résidaient les maures et la dynastie almohade. Ces derniers avaient domestiqué des chauves-souris pour chasser les moustiques. L’animal était même un protecteur de la ville puisqu’une prophétie racontait qu’aussi longtemps que ces petits mammifères voleraient au-dessus de la ville, Valence resterait aux mains des maures. Et pourtant la chauve-souris changea de camp. Au campement de Jacques Ier d’Aragon, une chauve-souris établit son nid sur une des tentes. Lors d’une nuit, durant le sommeil des troupes de Jacques Ier d’Aragon, les maures tentèrent une attaque. Alertés par la réaction de la chauve-souris à cette attaque surprise (cris, battement d’aile), les soldats espagnols furent réveillés et purent répondre à l’attaque. Les maures ressortirent affaiblis par cet échec. Le souverain almohade locale, Abû Zayd, se rendit auprès du roi Jacques Ier d’Aragon et lui prêta même allégeance. Valence était alors libéré.

En valencien, les chauves-souris se disent los rats penat, autre surnom de l’équipe.

#13 – Inter Milan : il Biscione

Il Biscione signifie la Vouivre, un animal mythologique prenant la forme d’une vipère/couleuvre, parfois ailée. Il est souvent confondu avec un Dragon. Cet animal est l’emblème du club car celui de la ville de Milan. A Milan, il apparaît généralement en train de manger un homme ou un enfant. Le mot biscione (bisson en patois milanais) est le masculin de biscia, qui signifie couleuvre. L’origine remonte au XIIIème siècle et à la puissante famille Visconti, dont les armes affichent une Vouivre. Dans le « Purgatoire » de la « Divine Comédie », Dante Alighieri présentait la Vouivre comme l’étendard de la famille milanaise Visconti. Plusieurs origines sont évoquées. Une légende veut qu’Ottone Visconti, alors commandant dans la croisade de 1099, adopta ce symbole après l’avoir vu sur l’étendard d’un Sarrasin qu’il avait vaincu lors du siège de Jérusalem. Dans la même veine, Boniface, alors seigneur de Pavie et mari de la fille du Duc de Milan partit en guerre contre les Sarrasins. Son fils se vit avalé par un énorme biscione. A son retour, Boniface retrouva la créature, la tua et lui fit recracher son fils miraculeusement encore vivant. Une autre légende veut qu’un membre de la famille Visconti, Uberto, tua un serpent qui terrorisait les habitants. Au final lorsque la famille prît le pouvoir de la ville en 1277, la Vouivre devint aussi l’emblème de Milan. Aujourd’hui, l’animal mythique s’affiche un peu partout dans la ville (sur les murs du Duomo, à la gare Centrale, à l’église Sant’Ambrogio ou encore celle de Sant’Eustorgio). Certaines entreprises milanaises comme l’automobile Alfa Romeo, ou la holding de la famille Berlusconi, Fininvest, l’adoptèrent également dans leurs logos.

L’association avec le club de l’Inter apparut en 1928. Le 10 octobre 1928, l’hebdomadaire Guerin Sportivo sorta dans les kiosques avec en une, un article se proposant de décrire l’héraldisme des équipes de football italiennes. L’humoriste et illustrateur Carlo ‘Carlin’ Bergoglio avait décidé d’associer aux principales équipes un animal qui devait être leur mascotte. Pour l’Inter, le choix fut fait de la vouivre.

Un excellent article sur les fondamentaux de l’Inter sur le footichiste.

#6 – FC Porto : Dragões

Le dragon, animal mythique, liée à la terre et au feu, symbole de la puissance des forces naturelles, devient naturellement un emblème pour de nombreux clubs. C’est le cas du FC Porto qui l’affiche fièrement sur son écusson comme dans le nom de son stade (Estádio do Dragão) et de son complexe sportif adjacent (Dragão Arena). Son principal groupe de supporteurs s’appelle depuis sa création en 1986 Super Dragões (les Super Dragons), qui était une émanation d’un autre groupe dénommé Dragões Azuis. Son programme de formation des jeunes talents se nomme Dragon Force et son magazine, Dragões. Evidemment, ses mascottes sont un couple de dragons nommé Draco et Viena. Enfin, l’association récompense ses meilleurs employés et sportifs d’un Dragãos de Ouro (Dragon d’or). L’animal fantastique est si imbriqué dans la vie du club que l’expression Chama do Dragão (le feu du dragon) est souvent utilisé pour parler du club.

Ce dragon est apparu sur l’écusson du club en 1922 sur proposition du joueur Augusto Baptista Ferreira. Fondé 29 ans plus tôt, FC Porto adoptait alors son emblème actuel, qui est l’imbrication des armoiries de la ville (un dragon surmontant une couronne ducale) à l’emblème original du club (un ballon de football bleu antique avec les lettres FCP en blanc). Par une ordonnance du 25 avril 1940, la dictature de Antonio de Oliveira Salazar imposa de nouvelles normes héraldiques avec la volonté d’effacer tous les symboles libéraux et monarchiques des armoiries des municipalités et des paroisses. Ainsi, la couronne ducale et le dragon disparurent des armoiries de la cité de Porto et furent remplacés par une couronne surmontée de cinq châteaux. Dans une sorte de résistance, certaines institutions de Porto (l’orchestre municipale, les pompiers de la ville, la ligue de football, la chambre de commerce et d’industrie de Porto) conservèrent le dragon. Le FC Porto suivit également cette mouvance et n’abandonna pas le dragon (et la couronne ducale).

La présence du dragon sur les armes de la ville fut concédée par la reine Marie II, en reconnaissance de la résistance héroïque de la ville. Revenons aux origines. En 1828, le Roi Michel Ier monta sur le trône et tenta de restaurer un pouvoir absolue, au grand dam de la population. Son frère, Pierre Ier, alors Empereur du Brésil et libéral, rentra au Portugal et recruta une armée aux Açores. Les deux frères aux conceptions politiques contraires, s’affrontèrent à Porto. Pierre Ier et ses 7 500 hommes occupaient Porto tandis que les 40 000 soldats de Michel Ier encerclèrent la cité. Pendant un an, de juillet 1832 à août 1833, Porto fit face à un siège terrible (bombardement quotidien, épidémies de cholera et typhus, manque de nourriture). Mais, les forces de Pierre Ier n’abdiquèrent pas et les habitants de Porto apportèrent leur soutien à ces soldats et demeurèrent stoïques. A la fin du conflit en 1834 remporté par Pierre Ier, ce dernier décida de récompenser la ville et ses habitants pour leur héroïsme et leur soutien inépuisable. Il promit d’offrir son cœur à la ville et décerna la plus haute décoration, Ordem Militar da Torre e Espada, do Valor, Lealdade e Mérito (Ordre Militaire de la Tour et de l’Epée, de la Valeur, de la Loyauté et du Mérite) aux habitants. Il ordonna également la construction d’une bibliothèque (Biblioteca Pública Municipal do Porto), d’un musée (l’actuel Museu Nacional Soares dos Rei) et un jardin (Jardim de São Lázaro). Il attribua à la ville le titre – unique parmi les autres villes du Portugal – d’Invicta Cidade do Porto (« la ville invaincue de Porto »), qui est la devise du club également. Enfin, il décréta que que le second fils du roi du Portugal portera le titre de duc de Porto, avec pour armes « Dessa coroa sobressai um dragão negro das antigas armas dos senhores reis destes reinos » (De cette couronne, un dragon noir émerge des armes séculaires des seigneurs et rois de ces royaumes). Sa fille, la reine Marie II, exécuta ses volontés, et le 14 janvier 1837, accorda à la ville un nouveau blason (qui comprenait la couronne ducale, et donc la figure du dragon). L’animal mythologique représentait le caractère invincible, résistant et indomptable de la ville de Porto. Par ailleurs, il était aussi un symbole de la Deuxième maison de Bragance, dont étaient issus Pierre Ier et Marie II.