#773 – NK Istra 1961 : Zeleno-žuti

Les vert et jaune. Le surnom appelle à la simplicité en faisant référence aux couleurs des maillots du club. Pourtant, la confusion fait parti intégrante de l’histoire de ce club de la ville de Pula, dans la région de l’Istrie. En 1948, au sein du puissant chantier naval Uljanik émergea un club nommé NK Uljanik. En 1961, ce dernier fusionna avec le NK Pula pour donner naissance au NK Istra. Alors que le NK Istra tentait de survivre en seconde division yougoslave, en 1964, le NK Uljanik renaquit de ses cendres pour évoluer en division régionale.

Pendant les 40 années suivantes, les deux clubs eurent des histoires croisées avec toutefois une domination locale du NK Istra, soutenu par les autorités. Par exemple, en 1978, le NK Uljanik accéda à la Ligue inter-républicaine yougoslave (une ligue inter-régionale comprenant la Slovénie, Zagreb, l’Istrie, Rijeka et une partie de la Bosnie-Herzégovine) où évoluait déjà le NK Istra. La municipalité de Pula considéra qu’elle ne pouvait supporter financièrement deux clubs à ce niveau de compétition. Appréciant plus l’organisation et l’équipe du NK Istra, la ville privilégia ce dernier et demanda au NK Uljanik de se retirer de cette ligue, ce que le club fit. Rebelote en 1983 quand NK Uljanik remporta le championnat régionale et accéda de nouveau dans le championnat dans lequel jouait NK Istra. Même décision de la municipalité. Mais, le NK Uljanik refusa cette fois de s’y plier et évolua donc dans la même division que son rival.

L’indépendance de la Croatie en 1992 donna naissance à une nouvelle organisation des championnats dans le pays. NK Istra rejoignit la première division tandis que le NK Uljanik joua en seconde. Au début des années 2000, le NK Uljanik entama son ascension qui le fit suplanter finalement et définitivement son rival du NK Istra. En 2003, les deux clubs se retrouvèrent en seconde division et le NK Uljanik remporta le derby lors de la dernière journée du championnat. Cette même année, ce dernier réussit l’exploit d’atteindre la finale de la Coupe de Croatie, aucun club de seconde division n’étant auparavant parvenu à se hisser si haut. Après 40 ans de domination du NK Istra, l’autre club de la ville était enfin reconnu et reprenait le flambeau de meilleure équipe de la ville.

Par la suite, NK Uljanik eut du mal à se stabiliser (changement de nom, problèmes financiers …) malgré sa présence dans l’élite croate. En 2007, le club descendit en seconde division tandis que le NK Istra se débattait en troisième division. Les deux associations tentèrent d’unir leur force mais le projet de fusion échoua. Déçus, les supporteurs du NK Istra, regroupés sous le nom de Demoni (les démons), proposèrent leur service au NK Uljanik (alors renommé à l’époque NK Pula) si ce dernier acceptait de changer ses couleurs. En effet, depuis sa fondation, le NK Uljanik évoluait en bleu, couleur de la société Uljanik, propriétaire du chantier naval. Le NK Istra portait des équipements jaune et vert, aux couleurs de la ville de Pula. Le NK Pula, qui ne disposait pas d’une large et organisée base de supporteurs accepta la proposition. Les dirigeants changèrent également le nom du club en NK Istra 1961. Depuis, NK Istra 1961 est le club de la ville de Pula, évoluant toujours au sein de l’élite croate, en ayant subtiliser l’aura, les couleurs ainsi que le nom de l’autre club de la ville, le NK Istra, qui depuis joue au 5ème niveau national.

Les armoiries de Pula, qui représente une croix jaune sur fond vert, ressemblent à bien d’autres en Istrie, mais la combinaison de couleurs utilisée est plutôt unique. La municipalité de Pula a commencé à utiliser un sceau avec un bouclier ovale avec une croix au début du XIXème siècle, tandis que le bouclier vert avec une croix dorée surmontée d’une couronne murale a été confirmé en 1846.

#769 – SpVgg Greuther Fürth : die Kleeblätter

Les trèfles. Abonné à la seconde division allemande, le club bavarois va y retourner après cette saison 2021-2022 où il termine à la 18ème place. Le trèfle qui arbore son blason ne lui aura pas porté chance. Ce trèfle provient directement des armoiries de la ville de Fürth. Les armoiries actuellement en vigueur furent approuvées en 1939 mais le trèfle apparaît pour la première fois le 18 janvier 1562 dans le sceau personnel de Johann Hornung, bailli de la cathédrale de Bamberg. Les notaires et les échevins de justice résidant dans la cour de Fürth continuèrent à utiliser le trèfle comme sceau. Puis, en 1693, le trèfle fut utilisé pour la première fois comme cachet de la commune de Fürth. Avec son élévation au rang de ville indépendante au début du XIXème siècle, Fürth se dota pour la première fois d’armoiries qui représentaient donc un trèfle.

Il y a eu de nombreuses tentatives pour expliquer la signification du trèfle et de ses trois feuilles. Cependant, son origine comme le sens demeurent toujours mystérieuses malgré l’existence de plusieurs hypothèses. Dans toutes ces versions, le trèfle à 3 feuilles représentent 3 composantes réunies et unies. Le premier maire de Fürth, Franz Joseph von Bäume, supposa que les 3 feuilles du trèfle représentaient le triumvirat qui dirigeait la ville de 1400 à 1792 : la principauté d’Ansbach (ou margraviat de Brandebourg-Ansbach), la ville impériale de Nuremberg et le diocèse de Bamberg. Version populaire, elle semble historiquement peu probable car les 3 maîtres ne formèrent pas une gouvernance unique, s’opposèrent souvent et chaque quartier de la ville ne se soummettait qu’à un seul de ces seigneurs. Une autre possibilité revient à celui qui introduit le trèfle, Johann Hornung. Etant donné qu’il était bailli de la cathédrale de Bamberg, le trèfle pouvait avoir la symbolique classique du catholisme, la trinité. En effet, St Patrick, le saint irlandais, se servit d’un trèfle pour expliquer la trinité de Dieu. Chaque feuille représente le Père, le Fils et le Saint Esprit et le tout forme le trèfe, Dieu (Trois et pourtant un). L’historien Schwammberger était un partisan de cette théorie. Enfin, comme toutes les versions tournent autour de ces 3 feuilles, il fallait une troisième hypothèse. Ce trèfle serait le symbole de la coexistence pacifique des 3 religions. Depuis la Réforme, la ville de Fürth comptait 3 confessions, les protestants, les catholiques et les juifs, qui cohabitaient pacifiquement.

#761 – Lobos BUAP : los Lobos

Les loups. L’équipe professionnel de la Benemérita Universidad Autónoma de Puebla disparut en 2019. Empêtré dans les dettes, elle dut vendre sa licence à un autre club, le CF Juarez (#1233). Créée dans les années 1960, cette équipe liée à l’Université de la 4ème ville du pays, aurait pu reprendre les symboles du blason de l’école, soit le phénix, soit la déesse Athéna. Mais, ce dernier fut introduit en 1937 et les fondateurs préférèrent se référer à l’ancien écusson, qui s’inspirait des armoiries de Don Melchor de Covarrubias y Cervantes. Ces armes affichaient tout simplement un loup, un animal très commun dans l’héraldisme espagnole, qui symbolisait la combativité et la générosité. Certainement des valeurs que les fondateurs du club voulaient que l’équipe défende.

Pourquoi ces armes étaient utilisées par l’Université ? L’Université autonome de Puebla demeure un pilier de l’enseignement supérieur de sa région et occupe une place de choix parmi les universités publiques du pays. Elle est la résultante d’une longue histoire qui remonte au 9 mai 1578. Dans la nouvelle ville de Puebla, un groupe de religieux jésuites venus d’Espagne s’établit et, à la demande expresse du conseil municipal, fonda le Séminaire de la Compagnie de Jésus de San Jerónimo. Neuf ans plus tard, le 15 avril 1587, ils érigent une école sous le nom de Colegio del Espíritu Santo. Elle fut parrainée par Don Melchor de Covarrubias. Né en Espagne, ce dernier fut l’un des premiers colons à s’installer lors de la fondation de la ville de Puebla en 1531. Destiné à une carrière sacerdotale, il devint marchand dans les Amériques et amassa une fortune importante. Maire de la ville, il effectua une donation considérable aux jésuites pour fonder un établissement scolaire qui devint plus de 400 ans plus tard une des grandes université du Mexique.

#758 – Adelaide United FC : the Reds

Les rouges. Sans surprise, l’équipe d’Adélaïde, capitale de l’Etat d’Australie-Méridionale, évolue avec un kit intégralement rouge, depuis quasiment sa création. A l’issue de la saison 2002-2003, le club d’Adélaïde City se retira de la première ligue australienne (NSL), imitant son rival local, West Adelaide, qui avait pris la même décision en 1999, laissant alors la 5ème ville d’Australie et l’Etat d’Australie-Méridionale sans aucune équipe professionnelle de football. Gordon Pickard, un magnat de l’immobilier et l’un des hommes les plus riches d’Australie-Méridionale, fonda alors l’équipe d’Adelaide United en Septembre 2003 pour reprendre le flambeau et porter les espoirs de tout un peuple. Se voulant le représentant de l’Etat d’Australie-Méridionale et non seulement de la ville d’Adélaïde, l’équipe se pouvut des couleurs officielles de l’État d’Australie-Méridionale depuis le 25 novembre 1982, le rouge, le bleu et l’or (que l’on retrouve sur le swoosh de l’écusson). En 2005, l’A League remplaça la NSL comme plus haut niveau du football australien. Naturellement (et certainement pour des raisons marketing et faciliter le lancement de cette compétition), les clubs simplifièrent leurs uniformes. Ainsi, chacun opta pour des maillots presque unicolores et la couleur principale de chaque équipe était différente. Le choix d’Adelaide United se porta sur le rouge, première couleur de l’Etat, qui rappelle aussi la plante Swainsona formosa, qui se distingue par sa fleur rouge sang et qui fut choisie comme emblème de l’Etat d’Australie-Méridionale.

#745 – FC Corvinul Hunedoara : Corbii

Les corbeaux. Disparu en 2004, le club fondé en 1921 était l’un de ses pourvoyeurs de talents durant le régime communiste pour les clubs de Bucarest, en particulier le Dinamo. Son nom (Corvinul) comme son blason reprennent le symbole de la ville, le corbeau. Hunedoara est inexorablement lié à la famille Hunyadi, maison également connue sous le nom de CorvinCorvinus ou Corvinești. A compter du XIVème siècle, la cité était connue comme la résidence de la famille Hunyadi. Le 18 octobre 1409, Wayk de Hunyad fut annobli et reçut en récompense de sa bravoure militaire et sa loyauté envers Sigismond de Luxembourg, roi de Hongrie, la citadelle et le domaine royal de Hunedoara. Le village reçut les privilèges de ville en 1448 et le fils de Wayk, Jean Hunyadi, consolida la citadelle, la réputation de la ville ainsi que la position de la famille. Matthias Corvin, fils de Jean, continua l’oeuvre de son père, en agradissant le château de Hunedoara qui devint l’un des plus grands du monde médiéval, et le pouvoir de la maison Hunyadi. Le nom de la cité serait une translation du hongrois Hunyadvár signifiant « Château de Hunyad ». Cette forteresse était le signe de la puissance de la famille Hunyadi, témoignant de sa grandeur en tant que guerriers et hommes d’État. Matthias fut d’ailleurs élu Roi de Hongrie. Les origines de cette famille demeurent confuses tout comme l’animal qui la représentait, le corbeau. Son nom, CorvinCorvinus ou Corvinești provient certainement du mot latin corvus (corbeau). L’oiseau s’affichait aussi sur les armoiries en tenant dans son bec un anneau en or. D’où vient ce lien avec le corbeau ? D’après les annales de Silésie, un jour un corbeau vola l’anneau que le roi Jean Hunyadi avait retiré de son doigt. Jean parvint à le tuer avec son arc et récupéra sa bague. Selon la légende, il aurait alors pris le corbeau comme symbole de son sceau pour commémorer cet incident. D’autres historiens pensent que les armoiries rappellent que le chateau de la famille se situait sur le rocher au corbeau (Hollókő en hongrois). Certains prétendent que la mère de Matthias put communiqué avec lui lorsqu’il fut emprisonné à Prague graçe à un corbeau. Cette histoire permet aussi d’expliquer pourquoi le service postal hongrois a eu comme symbole un corbeau pendant plus d’un siècle. Mais, finalement, ce lien pourrait être « parlant » car l’origine géographique de la famille étant obscure, leur racine pourrait être la ville serbe de Kovin.

Outre le corbeau, le club hérita également du surnom de Corviniștii qui signife les Corvin (du nom de la famille).

#729 – CS Sedan : les Sangliers

Le 27 mai 1956, la 39e édition de la Coupe de France proposa en finale un affrontement entre deux équipes de la région Champagne-Ardennes : Sedan face à Troyes. Sedan s’imposa 3 buts à 1 et au côté des joueurs et de la Coupe, sur la photo, un sanglier, dénommé Dudule, prit la pose. Pour les finales de 1961 et 1965, la laie Dora remplaca Dudule et Césarine reprit le rôle pour les finales de 1999 et 2005. La mascotte sedannaise était donc un sanglier et pour tout connaisseur de la région, c’était tout sauf une surprise (même si au début des années 1950, le club était représentait par un bulldog nommé Whiski). Le sanglier apparût à la même période sur le blason du club pour ne plus le quitter. Le club et l’animal était devenu indiscociable et son intronisation ne résulta pas du hasard ou d’une rencontre dominicale lors d’une partie de chasse d’un des membres de la direction du club. Le sanglier était en réalité endémique de Sedan et de la région des Ardennes.

En effet, dans la forêt des Ardennes, l’animal pullule et s’impose donc dans toute la culture de la région. Depuis, le 8 août 2008, un sanglier en méral de 8 mètres de haut et pesant 50 tonnes se dresse sur l’aire d’autoroute de Saulces-Monclin sur l’A34 (autoroute reliant Reims à Sedan). Il s’affiche, depuis la Première Guerre mondiale, sur les armoiries du département des Ardennes. Plusieurs régiments militaires de la région le prirent pour symbole (dont les résistants du maquis ardennais). Surtout il orne celles de Sedan depuis le XVIème siècle. Le seigneur souverain de Sedan, Henri-Robert de La Marck dota en 1568 la ville d’armoiries (où le sanglier y est représenté au pied d’un chêne) qui mettaient à l’honneur un de ses ancêtres surnommé le « Sanglier des Ardennes », Guillaume de La Marck. Ce liégois, acoquiné à Louis XI, gagna une réputation de barbare et d’assassin. Outre le fait, avec sa bande de ravager des villages en détruisant des récoltes et en violant des filles, Guillaume de La Marck ne cessa tout sa vie de susciter des troubles et d’ourdir des intrigues. Il écrivit sa légende noire en assassinant lachement lors d’une embuscade le prince-évêque de Liège, Louis de Bourbon, qui pourtant suppliait sa pitié. Pour se distinguer, il portait un habit rouge avec une hure de sanglier brodée sur la manche, ce qui lui valut le surnom de Sanglier des Ardennes. L’animal jouissait d’une certaine réputation depuis la nuit des temps dans les pays celtes en symbolisant la force et le courage.

En outre, pour les celtes, il était un lien vers l’au-delà en représentant une autorité spirituelle (contrairement à l’ours qui était une autorité temporelle). D’ailleurs, dans une chanson de geste au Moyen-Âge, une autre filiation se tisse entre les Ardennes et le sanglier. Par deux fois, dans « Chanson des quatre fils Aymon » (également intitulée « Chanson de Renaud de Montauban »), des vers présentent Renaud, chevalier d’Ardenne, sous les traits d’un sanglier le temps d’un songe (moment où l’esprit rejoint un monde mystérieux, parallèle). Pour certains, cette association résulte des terres d’origine de Renaud, l’Ardenne (qui correspond à la forêt et en partie au département français des Ardennes), dont les racines étymologiques puisent dans l’indo-européen commun u̯erdʰ qui signifie « pousser, poindre, se lever » et se partagent avec le grec ὀρθός et le latin orior qui signifient « se lever » (ce dernier donnant le terme arduus (se dresser)). Or, ce qui est à l’origine, au commencement et qui se dresse correspond à une autorité spirituelle (représenté donc par un sanglier). Les bois denses et mystérieux de la forêt Ardenne viendront renforcer ce côté sacré.

#724 – SC Telstar : de Witte Leeuwen

Les lions blancs. Au nord du pays, dans l’aglommération de Velsen, deux clubs, VSV et Stormvogels, fusionnèrent en 1963 pour donner naissance au SC Telstar et ainsi conserver une équipe professionnelle aux moyens financiers plus importants. Dans ce genre de fusion, la difficulté est de trouver un subtile équilibre entre la culture des deux clubs pour former l’identité de la nouvelle entité.

Pour le nom du club, les pourparles s’éternisaient pour trouver la bonne combinaison de noms de VSV et de Stormvogels. Les négociations se déroulaient dans les bureaux du président de Stormvogels, qui se trouvaient dans sa société d’ingénierie et de construction de bateaux. Entre les sessions de discussion, les directeurs se promenèrent dans l’usine et découvrirent un bateau commandé par le pêcheur belge Willy van Waes et nommé Telstar par la mère de ce dernier. Elle avait choisi ce nom en l’honneur du satellite du même nom qui avait été lancé en 1962 et qui avait rendu possible la première communication entre les continents. Les membres du club trouvèrent que ce symbole de connexion entre deux continents s’accordait bien avec l’union du VSV et de Stormvogels et le club fut dénommé Telstar.

Après d’avoir convenu du nom, le choix du blason fut le nouveau défi. Henk Zwart, membre du conseil d’administration, chargea son fils Jack de le réaliser. Ce dernier dessina le satellite Telstar confondu avec une torche enflammée sur un fond reprennant les couleurs de chacun des clubs : rouge (VSV) et bleu (Stormvogels).

Enfin, il fallait trouver un accord sur les couleurs du maillot du nouveau club. Dans les discussions initiales, il était prévu d’opter pour un maillot orange, couleur qui devait représenter le mélange du rouge du VSV et du bleu de Stormvogels. Mais, pour une raison inconnue, le 7 août 1963, l’équipe Telstar se présente pour la première fois à son public au Sportpark Schoonenberg, pour un match d’entraînement, contre DWS avec un maillot entièrement blanc. Peut-être que la neutralité de cette couleur fut le moyen de trouver un meilleur compromis que l’orange. Une autre histoire indique que ce choix fut influencé par le conseiller municipal de Velsen, M. de Boer, qui avait un penchant pour Tottenham Hotspur. Depuis lors, l’uniforme de Telstar a toujours été blanc.

Dans le surnom, en revanche, un club a pris le pas. S’il fait référence à la couleur du nouveau club, ce surnom se base sur celui du VSV, qui avait pour sobriquet de Rode Leeuwen (les lions rouges). Le lion apparaissait sur le blason du VSV et, aux Pays-Bas et en particulier dans la région de Hollande où se trouve la ville de Velsen, il est un symbole héraldique important. Le Comté de Hollande, au Moyen-Âge, utilisait depuis utilisé 1198 le lion rouge, qui était les armes d’une famille régnante de l’époque, les Gerulfingen.

#715 – Piacenza Calcio : Lupi

Les loups. Le club naquit en 1919 par la fusion de deux associations, Giovine Italia et Unione Football Club Piacenza, qui s’affrontaient régulièrement dans les rues et places de la ville. Composés de jeunes étudiants, le club se structura et s’inscrivit à la fédération italienne pour concentrer les principales ressources footballistiques de la ville. Souhaitant devenir la référence du football de la ville, face à la concurrence des autres activités sportives populaires (aviron, cyclisme, athlétisme, gymnastique ou tir sur cible), les fondateurs identifièrent leur club avec la ville. Premier élément, les couleurs des équipements qui reprirent celle de la ville, rouge et blanc. Puis, l’écusson arriva rapidement en copiant partiellement les armoiries de la ville. Il se divisait verticalement avec une partie blanche et une autre rouge, cette dernière intégrant un carré blanc.

Ce symbole géométrique qui représente la ville est connu depuis le XIIIème siècle et se trouve représenté sur la façade de l’hôtel de ville, inauguré le 16 avril 1281. L’origine de ce carré blanc appelé dé demeure inconnue et plusieurs versions s’affrontent. La plupart se plongent dans les origines romaines de la ville. Plaisance, fondée en 218 av. J.-C. sur les restes d’une colonie celtique comme camp militaire, avait un lien fort avec Rome puisqu’elle constituait, avec Crémone, une des premières colonies de droit latin dans le nord de l’Italie. Les premières hypothèses se fondent sur des analogies entre des mots latins et le nom de la ville en latin (Placentia). Ce carré pourrait ainsi représenté un pain romain nommé placenta. Autre hypothèse latine, le mot « place, large rue » qui se disait platea et qui se représentait sous la forme d’un carré. Etant donné que la première colonie romaine était un camp militaire, le carré pourrait représenter le castrum, le camp militaire romain, qui s’organisait sur la forme d’un carré. Pour rester dans les origines militaires, d’autres pensent qu’il s’agit d’une allusion au Saint Patron de la ville, Antonin de Plaisance. Selon la légende, Antonin serait un soldat de la Légion thébaine et l’iconographie le représentait portant la bannière de la Légion thébaine (un tissu rouge avec un carré d’argent (blanc) au centre). D’ailleurs, élément qui vient étayé cette hypothèse est la présence sur les clés des voûtes de l’église Saint-Antoine du carré. Toutefois, appelé dé par les habitants de Plaisance, ce carré serait une référence à la célèbre maxime de César qu’il aurait prononcée le 10 janvier 49 av. J.-C. lorsqu’il franchît le Rubicon, « Alea jacta est » (le sort en est jeté ou les dés sont jetés). Dernière hypothèse, plus tardive, ce carré s’inspirerait du blason de la famille Pallavicino, qui domina la ville au Moyen-Âge, et qui se composait d’un damier rouge et blanc. Enfin, des chercheurs estiment que ce carré n’a aucune valeur symbolique et ne visait qu’à distinguer les armes de la ville avec celles d’autres cités.

Toutefois, il manquait un élément important sur l’écusson du club qui était présent dans les armoiries de la ville : une louve. Dès le XVème siècle, l’animal apparaît comme un autre symbole de la ville et faisait également référence aux racines romaines de la cité. En effet, la louve protégea Romulus et Rémus qui fondirent la ville de Rome (cf. article #65) et devint le symbole de la cité dans l’Antiquité. Résultat, à l’entrée de Plaisance, au bout de la Via Æmilia venant de Rimini (achevée en 187 av. J.-C.), s’élevait une colonne de granit qui supportait une copie de la fameuse « Louve capitoline » (le bronze représentant la louve allaitant Romulus et Rémus). Ce don de Rome symbolisait le statut de civitas romana (citoyenneté romaine) accordé aux habitants de Plaisance. Dans les premières années de la présidence de Léonard de Garilli (au début des années 80), le blason du club fut modifié et fit apparaître pour la première fois une louve (blanche sur fond rouge). La féline ne représentait plus seulement la ville mais également maintenant le club de football. Au point que lorsque fit faillite en 2012, la nouvelle entité qui prit la suite se nomma dans un premier temps Lupa Piacenza.

#714 – FC Sète : les Dauphins

Revenu au niveau du National, le club héraultais fait parti du patrimoine du football français, en étant l’un des tout meilleurs clubs français de l’entre-deux-guerres. Son écusson affiche un dauphin, surnom des joueurs. Les origines ne sont pas connues mais le dauphin ressemble à si méprendre à la baleine qui orne les armoiries de la ville. Et certainement qu’il faut se tourner vers la ville pour tenter de comprendre son origine. Jusqu’en 1927, le nom de la ville s’écrivait « cette » et si son étymologie n’est pas certaine, les explications possibles sont multiples et ramènent souvent au cétacé. A l’époque de l’Antiquité, la cité était connue sous différent nom (To Sition oros, Sêtion oros et Setius mons) et sa forme évolua au Moyen-Âge vers De CetaSeta, ou Cetia. Tous ces termes se référait au mont (ou montagne) car la ville se greffait au Mont Sain-Clair. Or, ce dernier ressemble à une baleine, ce qui aurait inspiré les armes de la ville. Néanmoins, pour d’autres, les mots Ceta ou Cetia proviendraient du latin cetus qui signifiait « gros poisson » et qui donna naissance au mot français cétacé. Or, cetus dérivait lui-même du grec kêtos (monstre marin) et le terme baleine découlait du grec phallaina qui désignait les monstres marins et également la baleine. Pour les tenants de cette version, ceci expliquerait la présence de la baleine sur le blason de la ville. En tout cas, ce n’est pas étonnant de voir un animal marin comme emblème pour une ville ancrée dans la Méditerranée, 2ème port français méditerranéen de pêche. Toutefois, si la baleine ornait le blason de la ville, pour le club, les joueurs furent affublés plutôt du gentil cétacé qu’est le dauphin. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des dauphins venir près de Sète voire malheureusement des cadavres échouer.

#701 – FC Eindhoven : Blauw-witten

Les bleu et blanc. Depuis sa fondation en 1909, le second club d’Eindhoven joue avec un maillot rayé bleu et blanc et ce n’est pas en réaction au maillot rouge et blanc du grand PSV Eindhoven. Le 16 novembre 1909, un groupe d’hommes se réunirent afin de créer un club de football à Eindhoven capable de rivaliser avec les équipes des autres grandes villes du pays qui performaient de plus en plus et gagnaient en réputation. Pour les couleurs de ce nouveau club, étant donné que le club avait l’objectif de devenir l’étendard de la ville au niveau du football, il apparaissait logique pour les fondateurs de reprendre les couleurs d’Eindhoven. En 1909, les armes de la ville se composait, sur fond bleu, d’un lion rampant sur sa partie gauche et de trois cors sur celle de droite. La représentation la plus ancienne de ces armoiries d’Eindhoven remontent à un sceau datant de 1282. Les cors proviennent des armoiries de la famille Van Horne, seigneurs de Cranendonk, qui avait acquit la seigneurie d’Eindhoven au XIIIème siècle. Le lion provient des armoiries du duc de Brabant, où la ville d’Eindhoven se situait. Seulement, si on regarde les armes actuelles de la ville, elles reprennent exactement les composantes décrites ci-avant mais on s’aperçoit qu’elles ne sont pas bleus mais rouges. Entre le 16 juillet 1817 et le 17 octobre 1923 (donc au moment de la fondation du FC Eindhoven), les armoiries étaient bien sur un champs (fond) bleu. En effet, en 1815, le congrès de Vienne donna naissance au nouvel état du Royaume des Pays-Bas qui, pour ses armoiries, reprit en partie les armes de la Maison de Nassau, famille régnante, qui étaient bleus. Dans les années suivantes, soit les villes et provinces qui voulaient enregistrées leurs armoiries choisirent le bleu pour s’identifier au Royaume soit les autorités gouvernementales leur imposaient si les couleurs n’étaient pas renseignées dans la descriptions des armoiries. Résultat, les armes d’Eindhoven devinrent bleus alors que dès le XVIème siècle, elles étaient décrites comme rouge dans l’armoriale de Brocx. Ce rouge provenait certainement des couleurs du Duché de Basse-Lotharingie, dont le Duché de Brabant était issu. Finalement, en 1923, lors de la fusion de plusieurs communes avec Eindhoven, une demande fut déposée pour rétablir la couleur originelle des armes de la ville qui redevinrent donc rouges. Seulement, pour le club du FC Eindhoven, il devait certainement être compliqué après près de 15 ans d’existence de modifier ses couleurs. En outre, le rouge était la couleur de son nouveau rival du PSV, dont la notoriété montait en flèche.