#1170 – Íþróttafélagið Fylkir : Fylkismenn

Les hommes de Fylkir. Le nom de ce club islandais n’est pas courant et l’a naturellement caractérisé. Basé dans le quartier de Selás, au sein du district d’Árbær, Fylkir est un club relativement jeune, ayant été fondé le 28 mai 1967, alors que le quartier se développait, avec la construction de nombreux logements. Les jeunes de ce quartier souhaitaient pratiquer le football dans leur propre quartier et fondèrent alors une association sous le nom Knattspyrnufélag Seláss og Árbæjar (KSÁ), ie le Football Club de Selás et Árbær. Depuis la création du club, l’accent est mis sur la formation des jeunes et dans les premières années, il n’y avait pas d’équipe senior. En 1972, la première équipe senior se présenta en 3ème division et depuis, le club est un participant régulier de l’élite islandaise. Il compte deux coupes nationales à son actif.

Mais, dans les premières années, le nom du club, KSÁ, ne plaisait pas à tous les membres et une nouvelle identité fut recherchée. En 1969, le conseil d’administration vota pour le terme Fylkir, qu’il préféra à une autre proposition, Elliði. Elliði est un mot de vieux norrois, une langue scandinave médiévale, qui désigne un navire. D’ailleurs, dans le district d’Árbær coule une rivière du nom d’Elliðaár, dont son étymologie fait référence à une légende de l’île. En effet, selon la Saga des Sturlungar, un manuscrit islandais du XIIIème siècle, un vieux colon du nom de Ketilbjörn Ketilsson débarqua de Norvège en Islande à bord d’un navire appelé Elliði. Mais, revenons au nom du club, Fylkir, qui est également un terme de vieux norrois, qui signifie un chef ou un roi. Certainement que pour les membres du club, ce nouveau nom montrait l’aspiration de l’association au leadership, à l’excellence et aux triomphes. Au-delà de ses connotations sportives, le nom reliait également ce club de quartier à la mythologie islandaises, à son riche héritage.

#887 – Knattspyrnufélag ÍA : Skagamenn

Les péninsulaires. En Islande, si les 3 clubs de Reykjavik, KR, Valur et Fram, dominent le football local (ayant respectivement remporté 27, 22 et 18 championnats), il faut également compter sur un club de province (à 50 km de la capitale) qui a gagné 18 championnats : Knattspyrnufélag Íþróttabandalag Akraness, régulièrement simplifié en ÍA. La performance est remarquable dans la mesure où la ville d’Akraness ne compte que 7 habitants. En outre, contrairement aux clubs de Reykjavik, qui sont plus que centenaires et donc fréquentent l’élite depuis de nombreuses années, ÍA débuta son existence en 1946 et, 5 ans plus tard, il remportait déjà son premier titre.

Mais, revenons à cette ville d’Akranes. Elle était initialement connue sous le nom de Skipaskagi, qui signifie la péninsule du bateau. En effet, fort de ces 7 000 habitants, la cité est située à l’extrémité d’une petite péninsule en face de Reykjavík. Cette péninsule est entourée par deux fjords, Hvalfjörður au Sud et Leirárvogur au Nord. Une grande partie est occupée par la montagne Akrafjall. Son isolement s’est grandement réduit en 1998 avec l’ouverture de Hvalfjarðargöng, un tunnel sous-marin situé sous le Hvalfjörður d’une longueur de 5 770 mètres. Colonisée au IXème siècle par des irlandais, la ville se développa au XIXème siècle avec les activités de pêche, notamment à la baleine. Il est désormais le plus grand port de pêche d’Islande.

#707 – Breiðablik Kópavogur : Blikar

Le mot provient de la dernière syllabe du nom du club est fait penser à la splendeur, le scintillement. Mais, il pourrait aussi reposer sur le mot bliki qui désigne le canard mâle en islandais. Plus connu pour son équipe féminine (18 fois championnes du pays) que celle des hommes (1 fois championne en 2010 avec tout de même plusieurs secondes places ces dernières années), le club possède un nom plutôt singulier Breiðablik, sur lequel il convient de se pencher. En effet, ce dernier fait appel à la Mythologie nordique puisque le Breiðablik est le domaine où règne le dieu Baldr. Situé dans les cieux il s’agit d’une contrée où le mal est banni. Dans l’Edda de Snorri Sturluson (dans sa première partie dénommée Gylfaginning), l’auteur explique qu' »en ce lieu rien ne peut être impur » ou « il n’y a pas dans le ciel de plus belle demeure ». Il n’en fallait pas moins pour Baldr, dieu de la lumière, la beauté, la jeunesse et l’amour. Avec comme « parrain » le dieu de la lumière, le club prit pour blason une torche blanche avec une flamme rouge sur fond vert. D’où la référence à la splendeur, au scintillement paraît logique. Comme vous l’aurez noté, la couleur principale de Breiðablik est le vert. Or, le canard colvert, qui arbore un superbe plumage vert au niveau de son visage, demeure certainement le plus connu et reconnaissable de tous les canards. Le surnom joue donc certainement sur ces deux aspects.

#419 – Knattspyrnufélagið Víkingur : Víkingar

Les vikings. Le surnom est bien entendu tiré du nom de l’équipe. Il s’agit d’un des plus anciens clubs de football du pays et fut fondé par des pré-adolescents en 1908 afin de réunir des fonds pour s’acheter un ballon. Les principaux initiateurs habitaient au centre-ville, au plus proche du port. Pour le choix du nom, ils se référèrent à l’histoire de la ville et du pays. S’il est probable que des romains puis des moines irlandais avaient vécus sur ces terres, le développement du pays se réalisa avec la colonisation viking au IXème siècle. L’Histoire nationale veut que le viking d’origine suédoise Garðar Svavarson fut le premier d’entre eux à vivre en Islande. Par la suite, des vikings norvégiens s’installèrent. A Reykjavik, au XIème siècle, les vikings islandais venaient ancrer leurs navires, rassembler leurs forces et s’abriter avant de retourner explorer les océans et piller les terres européennes. Vík signifie en norrois « anse, crique, baie » mais ne serait pas pour autant à l’origine du mot víking. En vieil islandais, il fut utilisé pour la première fois sous la forme víking (mot féminin) dans l’expression fara í víkingu qui signifiait « partir en rapine, en maraude, en piraterie ». Le terme aurait été emprunté très certainement au vieil anglais, où le mot wīcing signifie « pirate », attesté dès le VIIIème siècle.

#381 – Fram Reykjavík : Framarar

Les attaquants. Le terme est dérivé du nom du club Fram, qui signifie « En avant ». Evidemment rien à voir avec le cher club du président de la FFF, l’En Avant Guingamp. Le club islandais fut fondé au printemps 1908 dans le centre de Reykjavík par un groupe de jeunes garçons. Pendant sa première année d’existence, cette organisation était plutôt informel : Aucun conseil d’administration n’avait été nommé, aucun statut rédigé et le club n’avait même pas de nom. Mais au fil des mois, la création d’une véritable structure se fit sentir afin de participer aux matchs locaux avec un vrai équipement. Chose faite avec la première réunion du conseil d’administration le 15 mars 1909. Il fut alors convenu que le nom du club serait Knattspyrnufélagið Kári (Kári Football Club), en hommage au célèbre mercenaire viking Kári Sölmundarson, un des personnages principaux de la saga islandaise Njála, qui vécut à la fin du Xème siècle et au début du XIème. Mais, ce nom ne faisant pas consensus, il fut décidé de changer pour Knattspyrnufélagið Fram (En avant Football Club). La raison de ce choix n’est pas connue mais plusieurs possibilités sont avancées. En début du siècle, l’Islande demeurait une dépendance du Danemark et peut-être que les jeunes de Reykjavík furent influencés par le nom de clubs danois tels que BK Frem (fondé en 1886 et l’un des plus anciens clubs de football danois) ou BK Fremad Valby (Frem ou Fremad signifiant aussi aller de l’avant). Une autre version fait référence au nom du célèbre navire d’exploration polaire norvégien Fram (également traduit par en avant). Cette goélette à trois mâts avec moteur à vapeur, conçue et construite par Colin Archer, accompagna les expéditions de nombreux explorateurs norvégien tels que Fridtjof Nansen au pôle Nord en 1895 ou Roald Amundsen au Pole Sud en 1911. Enfin, dans cette Islande en route vers l’indépendance, il est possible que Fram provienne du nom du partie autonomiste islandais, Heimastjórnarfélagsins Fram (En avant vers notre autonomie), principal soutien du premier ministre de l’époque, Hannes Hafstein.

#119 – KR Reykjavik : Stórveldið

Les superpuissants. Le KR est à la fois le doyen des clubs islandais (sa création remonte au 16 février 1899) et surtout le plus titré du pays. Le club a été sacré 27 fois champion d’Islande (et 27 fois vice-champion), remporté 14 coupes d’Islande (dont 5 d’affilée entre 1960 et 1964), 5 coupes de la ligue et 5 super coupes d’Islande. 3 fois, l’équipe fit le doublé Championnat-Coupe. Dans tous ces tournois, il détient le record de nombre de titres. Par ailleurs, le club compte le plus grand nombre de supporteurs du pays. En moyenne, entre 1991 et 2011, 2 000 spectateurs fréquentaient les travées de l’enceinte du club, contre 1 000 pour le championnat. Et les stades des équipes adverses atteignent leurs pics de spectateurs lorsque ils reçoivent le KR Reykjavik. La section féminine n’est pas en reste puisqu’elle a remporté 6 titres de championne et 4 coupes d’Islande.

Fondé initialement comme un club de football, il est devenu au fil du temps une association omnisport, comptant aujourd’hui 10 sections (football, basket-ball, handball, tennis de table, badminton, lutte, bowling, ski, échecs et natation). Mais, d’autres existèrent comme l’athlétisme. Et dans de nombreux sports, le club se distingua, en particulier dans les sports collectifs comme le basket-ball et le handball. La section basket masculine a remporté 18 championnats d’Islande et 14 coupes. La section féminine a quant elle gagné 14 titres de championne et 10 coupes du pays. Au Handball, les hommes ont gagné 1 championnat et 2 pour les femmes.

Sans aucun doute, le KR est le plus puissant club de l’île.

#20 – Valur Reykjavik : Valsarar

Valsarar signifie les hommes-faucons. Le Valur Reykjavik demeure l’un des principaux clubs de football islandais. Le 11 mai 1911, une réunion de 6 garçons se tint dans la salle de lecture de l’association chrétienne de la jeunesse (KFUM) où se décida la création d’une section football. La même année, l’histoire raconte que ces garçons jouaient sur leur terrain d’entrainement, des vautours tournèrent au-dessus de leur tête. Ils décidèrent alors d’appeler le club Valur (faucon gerfaut en islandais). Naturellement, le surnom du club fit les hommes-faucons.

Le faucon islandais (falco rusticolus islandicus) est un oiseau endémique de l’île, où la population serait de 300 à 400 couples. De plumage blanc et gris, il est le plus grand et le plus lourd représentant de la famille des faucons avec une envergure de 1,35 mètres pour un poids maximum de 1,6 kg. Il impressionna donc certainement les jeunes membres quand il survola le terrain de football. Il est même estimé qu’un quart de la population européenne de faucons viendrait se reproduire en Islande, où il est un oiseau protégé. L’oiseau est même devenu un symbole de l’île, un ordre honorifique instauré en 1921 se nomme l’ordre du Faucon (Hin íslenska fálkaorða).

L’autre nom du faucon islandais est donc valur. Ce nom dériverait du vieux norrois valr, qui désigne une mort prématurée survenu le plus souvent au combat. Ceci ferait référence à la chasse menée par les faucons qui tuent de gros gibiers qui gisent ensuite dans son nid. Le terme appartient aussi à la mythologie nordique. Il était souvent un suffixe à divers noms liés au culte d’Ódin. En outre, Freyja, une déesse importante de la mythologie, possédait un valshamr, un manteau en plumes de faucon qui permettait de se transformer en faucon et de traverser ainsi les neuf mondes.