#1302 – Achilles ’29 : de Witzwarten

Les blanc et noir. Dans le village de Groesbeek, le 1er Juin 1929, 13 garçons d’une vingtaine d’années se réunirent pour créer un club de football, encouragés par l’Église catholique qui œuvrait dans le pays pour créer des associations culturelles ou sportives qui encadreraient la jeunesse. Le club fut baptisé du nom du héros grec, Achille. Aux Pays-Bas, comme en Grèce, la mode au nom mythologique marcha plutôt bien avec la création des clubs de Hercule Utrecht (1882), Sparta Rotterdam (1888), Ajax Amsterdam (1893), Achille Assen (1894), RFC Xerxes (1904), KSV Achilles ’12 (1912), et Fortuna’54 (1954).

Pour les couleurs, le noir et le blanc furent retenues, sans connaître la raison de ce choix. Au départ, la tenue adopta un design sobre avec un maillot blanc accompagné d’un short noir. Dans les années 1950, un scapulaire noire fit son apparition. Puis, en 1974, 3 rayures verticales noires à droite s’imposèrent sur le maillot blanc. Elles furent remplacées par des rayures sur les manches en 1978. Au début des années 1980, un kit intégralement blanc fut utilisé. Enfin, dans les années 1990, l’équipe commença à porter le maillot à rayures verticales noires et blanches qui est devenu aujourd’hui la tenue standard. L’inspiration ne vint pas de Grèce comme pour le nom mais d’Italie. Le club Piémontais de la Juventus était la référence. Avec l’arrivée de Luciano Moggi comme directeur général et de Marcello Lippi comme entraineur, la Juventus de Turin connut une période faste dans les années 1990 tant en Italie que sur le continent. L’équipe remporta le Scudetto en 1995, 1997 et 1998 mais surtout, gagna sa 2ème couronne européenne en 1996 (suivi par deux finales de Ligue des Champions en 1997 et 1998). Le 26 novembre 1996, une deuxième Coupe intercontinentale fut également soulevée par la Juventus. L’équipe compta des stars comme Gianluca Vialli, Roberto Baggio, Ciro Ferrara, Alessandro Del Piero, Didier Deschamps, Zinédine Zidane, Filippo Inzaghi et Edgar Davids.

#1253 – ASC Daco-Getica Bucarest : Bătrâna Doamnă din Colentina

La vieille dame de Colentina. Pour les connaisseurs de notre site, mentionner le terme « vieille dame » pour un surnom fait souvent allusion à un club historique, doyen du football local. Toutefois, le Daco-Getica Bucarest naquit en … 1992, soit à peine il y a 32 ans. Même si le football roumain a connu de nombreux soubresauts avec de nombreuses faillites de clubs, il reste encore des associations avec une histoire bien plus longue que 3 décennies. « Vielle dame » fait également penser au célèbre club turinois (cf. #499). Et là, on met dans le mille.

En 1992, l’homme d’affaires, Ilie Ciuclea, surnommé Regele gunoaielor (le Roi des Ordures) car il détient une entreprise de recyclage et de traitement des déchets, Supercom SA, fonda une école de football dont l’objectif était de servir de rampe de lancement pour de jeunes talents. Son association reprit la licence du club du Calculatorul Bucuresti qui était l’équipe mascotte du quartier de Bucarest dénommé Colentina. En outre, Ilie Ciuclea, fan de l’équipe turinoise, eut l’idée de faire revivre la légende d’un ancien club de la capitale, la Juventus Bucarest. En 1924, les deux équipes Triumf et Romcomit (lié à la banque Italo-roumaine éponyme) fusionnèrent pour donner naissance à un club à la tradition latine, la Juventus Bucarest. Jusqu’à la fin des années 1940, la Juventus marqua le football roumain, devenant champion national à l’issu de la saison 1929-1930. Puis, sous la pression des autorités communistes, le club déménagea dans la ville de Ploiești, changeant de nom au passage. 68 ans plus tard, Calculatorul Bucuresti devint ainsi la Juventus Bucarest et le blason de l’équipe s’inspira fortement de celui de son homologue italien.

Seulement, tant que le club se morfondait dans les divisons inférieures roumaines, la Juventus de Turin ignorait ces très fortes similitudes. Mais, à la fin des années 2010, le club roumain passa de l’ombre à la lumière (de la 3ème division à l’élite) et ce coup de projecteur attira l’attention de la Juventus de Turin. En Décembre 2017, alors que la Juventus Bucarest occupait la dernière place de la première division, elle reçut une missive des italiens lui intimant de changer de nom. Ilie Ciuclea déclara « Am primit o notificare, apoi ne-am pomenit cu avocaţii lui Juventus Torino la Bucureşti. Am avut o discuţe civilizată bazată doar pe acte. Ni s-au prezentat documentele oficiale care atestă că italienii au licenţă oficială de la UEFA pentru numele de Juventus pe tot teritoriul Europei. Ei deschis școli de fotbal în toată Europa și vor ca numele Juventus să-l poarte doar respectivele entități » (Nous avons reçu une notification, puis nous avons rencontré les avocats de la Juventus de Turin à Bucarest. Nous avons eu une discussion civilisée basée uniquement sur des actes. On nous a présenté les documents officiels certifiant que les Italiens disposent d’une licence officielle de l’UEFA pour le nom Juventus dans toute l’Europe. Ils ont ouvert des écoles de football dans toute l’Europe et veulent que le nom de la Juventus soit utilisé uniquement par ces entités). L’année d’après, la Juventus Bucarest devint Daco-Getica Bucarest.

#834 – Tauro FC : los Toros de Pedregal

Les taureaux de Pedregal. Le football panaméen est assez méconnu et a longtemps été peu organisé. Mais, à la fin des années 1980, avec l’enthousiasme d’un immigré italien, il a versé dans le professionnalisme avec la création d’un championnat national. Cet immigré italien, Giampaolo Gronchi, avait quatre ans auparavant fondé son club, le Tauro FC, et ne satisfaisait plus de faire évoluer son équipe dans des ligues régionales ou corporatistes. Giampaolo Gronchi, technicien dans l’art du tannage du cuir, quitta l’Italie pour s’établir en Colombie et enseigner le tannage. Puis, en 1974, il s’exila au Panama pour poursuivre son art et fonda sa tannerie. En réussite, il utilisa une partie de ses richesses pour établir une équipe de football. Il prit pour nom Tauro, en référence à l’animal, qui s’affiche également sur le blason du club. Ce choix symbolisait en premier lieu le métier de Giampaolo Gronchi et sa tannerie, où il travaille la peau du taureau. En deuxième lieu, comme de nombreux italiens, Gronchi est un fervent supporteur de la Juventus, où il avait vu évoluer l’argentin, Omar Sivori, Gianpiero Boniperti et le géant gallois John Charles. La Juventus (tout comme son rival le Torino) met en avant le taureau, symbole de la ville de Turin. En effet, dès le moyen-âge, le taureau apparaissait sur le blason de la ville piémontaise, qui était dit parlant. Car le nom de la ville de Turin provient du nom du peuple, Taurin, vivant dans le piémont avant sa romanisation. Taurin est sans doute basé sur le latin taurus qui signifie « taureau ». Les auteurs latins, les seuls à avoir mentionné les Taurins, leur donnèrent ce nom peut-être parce que ce peuple gaulois semblait vouer un culte à un dieu thérianthrope à tête de taureau (cf. #849).

Enfin, Pedregal est le nom du quartier de Panama City où le club fut fondé et réside.

#640 – Botafogo FR : Alvinegro

Les blanc et noir. Le choix des couleurs remonte aux origines du club. En 1904, durant un cours d’algèbre au Collège Alfredo Gomes, deux jeunes garçons du nom de Flávio Ramos et Emmanuel Sodré s’échangèrent des mots portant sur l’idée de fonder un nouveau club de football. Le professeur de mathématiques intercepta les messages et les réprimanda car ce n’était pas le moment le plus approprié pour des conversations de ce type. Toutefois, il les encouragea à créer ce nouveau club. Dans l’après-midi du 12 août 1904, le club du Botafogo FC fut fondé par un groupe d’écoliers âgés de 14 à 15 ans, dans une vieille maison en ruines de la Rua Conselheiro Gonzaga, à l’angle de Rua Humaitá et Largo dos Leões.

La première tenue du club était composée d’un maillot et un short blanc, accompagnés de chaussette orange. En 1906, Itamar Tavares, l’un des fondateurs du club, proposa de changer pour un maillot rayé verticalement de couleur noir et blanc. Itamar avait étudié en Italie et était alors devenu un supporteur de la Juventus. Les nouveaux maillots furent fabriquées en Angleterre par Benetfink & Co et furent inaugurés lors d’un match face à Fluminense, qui devint par la suite l’un des principaux rivaux de Botafogo. Pour compléter la tenue, les joueurs portèrent un short blanc et des chaussettes noires. Lors de la fusion en 1942 avec le club d’aviron du Club de Regatas Botafogo, la section football conserva son maillot rayé noir et blanc. En même temps, il n’y avait pas tant de différence avec les tenues des rameurs qui étaient intégralement noires. Ces derniers conservèrent également leur tenue. A partir de 1948 et pendant 7 ans, Botafogo commença à utiliser des shorts et des chaussettes blancs. Puis de 1954 à 1956, en raison du suicide du président du Brésil Getúlio Vargas, Botafogo portait à nouveau des bas et des chaussettes noirs. En 1957, les bas gris furent introduits.

Il faut savoir que le maillot de Botafogo est depuis très codifié. Selon les statuts du club, le nombre de rayures doit être compris entre sept et neuf. En outre, le maillot frappé du numéro 7 est mythique pour le peuple de Botafogo car de nombreux grands joueurs l’ont porté tels que Garrincha (dans les années 1960), Jairzinho, Rogério et Zequinha (dans les années 1970), Túlio Maravilha (dans les années 1990) et Dodô (dans les années 2000). Après un sondage auprès des supporteurs, en 2021, Botafogo nomma son nouveau programme de fidélité « Camisa 7 ».

#614 – CS Sfaxien : يوفنتوس العرب

La Juventus des Arabes. En 1912 et en 1922, des tentatives furent menées pour créer le premier club réservé aux musulmans en Tunisie. Mais, alors sous protectorat de la France, l’accord des autorités ne fut pas obtenu et les activités gelées. A compter de 1925, Zouhair Ayadi, journaliste à La Tunisie Nouvelle, déposa plusieurs demandes pour fonder un club musulman. Finalement, le 28 mai 1928, le club fut autorisé. Le journal La Tunisie Nouvelle était un hebdomadaire indépendantiste à caractère national (ie bien qu’il soit publié à Sfax, il couvrait la Tunisie dans son ensemble) et Zouhair Ayadi était un nationaliste actif. Résultat, le nouveau club avait pour vocation d’être un étendard de la cause nationaliste et devait donc arborer des symboles tunisiens. Tout d’abord, le nom était Club Tunisien pour représenter l’ensemble des musulmans du pays et revendiquer l’unité de la Tunisie. Ensuite, les couleurs retenues furent le rouge et le vert. Selon certains, le rouge évoquait le sang des martyrs et le vert, la nature tunisienne. Tandis que d’autres avancent que ces couleurs étaient celles de la bannière arborée par la résistance sfaxienne lors de son affrontement en 1881 avec l’armée française (couleurs qui étaient aussi en symbiose avec les couleurs du drapeau du Bey de Tunis). Ces choix demeurèrent jusqu’en 1962 où il fut décidé de changer de nom et de couleur à l’issue d’une session extraordinaire du comité directeur du club sous la tutelle directe du maire de Sfax. Pourquoi changer ? Personne ne sait aujourd’hui. Selon certains acteurs de l’époque, il semble que le président tunisien, Habib Bourguiba, aurait agit directement ou indirectement pour faire changer le nom et les couleurs du club. La raison demeure encore inconnue aujourd’hui mais il semblerait que la décision de Bourguiba fut prise après une défaite du Club Tunisien face à une équipe du FLN algérien. Le Club Tunisien devint le Club Sportif Sfaxien. Quand aux couleurs noires et blanches, elles furent proposés par l’entraineur Milan Kristić. Entraineur du club entre 1961 et 1966, ce dernier fut déterminant dans les succès futurs du CSS. Ayant carte blanche du président, il était l’entraineur de toutes les équipes, des minimes aux seniors. Il professionnalisa l’organisation du club, structura la formation des joueurs et leurs hygiènes de vie et insuffla un style de jeu offensif et spectaculaire. Son influence était donc grande et il n’eut pas de mal à imposer ces couleurs. Etant yougoslave, il importa peut-être les couleurs noires et blanches d’une des équipes yougoslaves telles que le Partizan Belgrade. Avec un maillot rayé (donc blanc et noir) et un joli palmarès qui s’est constitué à partir des années 1970, l’analogie avec le club italien de la Juventus se fit naturellement et donna le surnom de la Juventus des Arabes.

La comparaison avec la Juventus ne fut pas la seule pour le CSS. En 1970, le CSS perdit la finale de la Coupe du Maghreb des clubs champions face au club algérien CR Belcourt au tir aux penalties. Malgré la défaite, les spectateurs furent ravis par le jeu développé par le club tunisien. Le président du CR Belcourt dit à son homologue tunisien : « Si l’on pouvait partager la coupe en deux, nous l’aurions fait » . Résultat, le commentateur de la télé algérienne qualifia le CSS de Real Madrid du Maghreb.

#499 – Juventus Turin : la Vecchia Signora

La vieille dame. L’attribution de ce surnom remonterait aux années 1930. Si l’explication la plus logique et souvent avancée concerne le fait que la Juventus est l’un des doyens, d’autres origines existent également.

Si des jeux similaires au football ont été pratiqué en Italie avant le XIXème siècle, la variante moderne (et connu aujourd’hui) aurait été introduite en Italie dans les années 1880 par un ouvrier marchand de l’industrie textile britannique, Edoardo Bosio. Ce dernier avait visité l’Angleterre (il travaillait dans l’ usine textile Thomas & Adams à Nottingham) et découvert le football. Revenu à Turin, il diffusa le football dans son pays natal, en créant le club du Torino Football and Cricket Club en 1887. Turin était donc le berceau du calcio. Un autre club turinois suivit en 1889, Nobili Torino. Les clubs se multiplièrent alors dans la capitale piémontaise (FBC Torinese en 1894) mais également dans les autres villes marchandes du nord-ouest italien, ayant tissé des liens commerciaux avec l’Angleterre (Genoa CFC en 1893). Fondé à l’automne 1897, la Juventus n’est donc pas le plus ancien club de Turin et de la péninsule italienne mais la plupart des clubs plus anciens disparurent rapidement après leur création. Finalement, des clubs nés avant la Juventus, il ne reste aujourd’hui que le Genoa. Cette « vieille dame » saluerait donc son ancienneté.

Club certainement le plus supporté en Italie, son emprise sur le football italien suscita également de la jalousie et les adversaires ne manquèrent pas de se moquer. Ainsi, « vieille dame » pourrait aussi être un jeu de mot avec le nom du club. En effet, Juventus signifie en latin « jeunesse » et donc l’attribution du sobriquet vieille serait ironique.

Par ailleurs, de 1930 à 1935, la Juventus remporta 5 titres d’affilé de Champion d’Italie. Pour ce faire, la direction fit confiance à des anciens, ie des joueurs trentenaires, du nom de Gianpiero Combi, Virginio Rosetta, Umberto Caligaris, Giovanni Vecchina, Luis Monti et Raimundo Orsi. Cette équipe de « vieux » aurait donc inspiré le surnom.

Enfin, en 1923, la famille Agnelli, propriétaire du constructeur automobile FIAT, basé à Turin, racheta le club de la Juventus. À cette époque, la classe ouvrière appelait l’élite et les hommes d’affaires riches du pays « vecchios signores » (les vieux monsieurs) et pour cette raison, la Juventus qui appartenait à la famille bourgeoise Agnelli hérita de ce surnom. Mais, ce surnom est féminisé, comme d’ailleurs de nombreux sobriquets de la Juventus. La raison est simple. Le football dans les années 20 et 30 étaient une affaire d’hommes. Les supporteurs de la Juve aimait alors tellement le club que ce dernier était devenu en quelque sorte leurs moitiés, leurs amantes. C’était leur femme .

Ce surnom de Vieille Dame est parfois moqué par les supporteurs adverses puisque dans différentes régions d’Italie, les femmes qui possèdent des bordels et des clubs d’hôtesses sont connues sous le nom de « vecchias signoras » .

#362 – Sport Boys : los Rosados

Les rosés. Le club de Callao est considéré comme le 4ème plus grand club du Pérou (après Alianza Lima, Sporting Cristal, et Universitario) et le premier en dehors de la capital. Il jouit donc d’une grande popularité au Pérou. Un autre élément le distingue fortement des différentes équipes péruviennes : le club joue en rose et ce, depuis 1927. Pour des raisons marketing, le rose s’est démocratisé, popularisé dans le sport masculin, même les plus virils tels que le rugby. Mais, en 1927, il s’agit d’une couleur plutôt peu commune et fortement marqué.

Le club fut fondé par un groupe de jeune étudiants qui fréquentaient le Collège Mariste San José de Callao. Le premier maillot était rayé jaune et rouge, accompagné d’un short noir. La raison n’est pas connue mais il ne serait pas déraisonnable de supposer que les ecclésiastiques espagnols (ou spécifiquement catalans) du Collège Mariste avaient pu suggérer ou influencer les couleurs du club en reprenant celles de l’Espagne et de la Catalogne (en particulier les rayures jaunes et rouges sont une réplique du drapeau catalan Barras de Aragon, cf article #190) ou auraient pu faire don du premier ensemble d’uniformes. Toutefois, ce ne fut pas un choix pérenne car, après le premier championnat auquel le club participa (un tournoi pour enfants organisé par le Raimondi Intellectual Club de La Victoria), les fondateurs du club décidèrent de changer de couleur en adoptant le rose. Là encore, la raison de ce choix est inconnue. Certains avancent que les fondateurs des Boys étaient d’origine italienne et choisirent la couleur de l’équipe de la ville d’où provenaient leurs parents, Palerme et Turin (dans les premières années, la Juventus évoluait en rose).

Un autre récit soutient que les fondateurs décidèrent d’opter pour les couleurs du drapeau du premier navire qui rentrerait dans le port de Callao. Selon la légende, ce fut un navire de l’Union soviétique, avec un drapeau rouge fané. Mais, cette histoire ressemble à une adaptation locale (voire un plagiat) de celle de l’équipe argentine de Boca Juniors (cf. article #219).

Il y a quelques temps, Don Abraham Alfaro, le dernier membre fondateur vivant de Sport Boys, ruina toutes ces versions car, selon lui, certains des fondateurs voulaient une couleur, d’autres une autre. Finalement, ils optèrent pour le rose et le noir simplement pour se distinguer des autres équipes.

#275 – Atalanta Bergame : Nerazzurri

Les noirs et bleus, couleurs traditionnelles du club. Même si les maillots du club de Bergame sont similaires à ceux du grand voisin milanais de l’Inter, aucun des deux ne fut inspiré pour le choix de ses couleurs par l’autre clubs. L’Atalanta fut plutôt influencé en partie par un autre club italien.

En 1907, l’année de sa fondation, Atalanta adopta une tunique noire et blanche à fines rayures verticales, avec des shorts normalement noirs, inspiré par la Juventus. Cet uniforme resta jusqu’à la saison 1920. En 1919, les deux clubs de Bergame, l’Atalanta et le Bergamasca, se retrouvait au sein de la Première Catégorie, le plus haut niveau de compétition organisé par la fédération italienne (FICG). Pour cette dernière, il ne pouvait avoir deux clubs de la ville de Bergame au sein de l’élite et elle édicta qu’un seul club de Bergame pouvait participer à la Première Catégorie pour la saison 1919-1920. Leur rivalité étant trop forte, la fusion fut écartée et un barrage fut organisée et remportée par l’Atalanta. Finalement, un an après, les deux clubs se résolurent à fusionner pour donner naissance à l’Atalanta e Bergamasca di Ginnastica e Scherma, simplifié plus tard dans l’actuel Atalanta Bergamasca Calcio. L’Atalanta jouait donc avec un maillot rayé blanc et noir tandis que Bergamasca arborait un maillot rayé bleu et blanc. Les membres du club fusionné choisirent de ne pas retenir la couleur commune aux deux équipes, le blanc. A la place, en mémoire des deux précédentes équipes, ils optèrent pour le bleu de Bergamasca et le noir de l’Atalanta.

Dans les premières années suivant la fusion, le maillot s’organisait verticalement en une moitié noire et l’autre bleue. Ce fut qu’après quelques saisons, que le maillot s’agrémenta de rayures verticales noires et bleues.

#242 – Juventus Turin : Bianconeri

Les blancs et noirs. La Juventus est connu notamment par son maillot rayé noir et blanc, que le marketing d’Adidas commence à ne plus respecter … Pourtant, ce maillot ne fut pas le premier choix du club et résultat même d’une erreur du fournisseur. Les premières couleurs du club fut le rose et noir. Aujourd’hui, la couleur rose est devenu à la mode mais à l’époque, ce choix constituait plus qu’une singularité. En réalité, les contraintes financières s’imposèrent aux fondateurs qui durent choisir le tissu le moins onéreux, le vichy rose. Mais la mauvaise qualité des maillots fit qu’au fil des rencontres, le rose devient blanchâtre. En outre, le rose atteignait la virilité du club et de ses joueurs. En 1903, insatisfaits, les dirigeants décidèrent de changer de couleur.

Là, les versions diffèrent. Une légende raconte qu’ils commandèrent à leur fournisseur anglais des maillots rouges semblables à ceux du club de Nottingham Forest, et par malheur, une erreur fit qu’on leur livra des maillots rayés blancs et noirs, de l’autre club de la ville, Notts County. A la réception de la commande, les turinois ne furent pas ravis mais, comme le premier match de championnat était proche, il était trop tard pour les renvoyer.

L’autre version repose sur John Savage, un négociant en gros de produits textiles à Turin et joueur de football. Après avoir joué pour le Torino, il rejoignit la Juventus en 1901. Originaire de Nottingham, John Savage fournit les nouveaux maillots au club, en prenant ceux de son équipe de cœur, Notts County. Ses nouvelles couleurs furent perçues comme un symbole de « simplicité, d’austérité, d’agressivité et surtout, de pouvoir » .

#157 – Udinese Calcio : Bianconeri

Les blancs et noirs. Depuis sa fondation en 1896, le club du Frioul joue dans un maillot noir et blanc. Quand il fallut choisir les couleurs du club, les membres fondateurs ne firent pas preuve d’originalité. En effet, ils reprirent tous simplement les couleurs de la ville d’Udine, qui elle-même reprend les armes de la famille Savorgnan. Les membres de la famille Savorgnan furent baron, marquis et comte dans le Frioul et en 1385, la famille fut agrégée à la noblesse vénitienne. Créé en 1896, Udinese est le second club le plus ancien d’Italie, après le Genoa. Et ses couleurs sont répandus au sein de la péninsule, d’autres clubs héritant également du surnom de Bianconeri (Juventus, AC Sienne, Ascoli). Ainsi, il est parfois décrit comme I Primi Bianconeri d’Italia (les premiers blancs et noirs d’Italie).