#977 – Shamakhi FK : şirlər

Les lions. Double vainqueur du championnat azéri (2008 et 2010) et double vainqueur de la coupe nationale (2018 et 2021), le club fut fondé en 1997 au sein de l’Université de Khazar, l’un des établissements d’enseignement supérieur privés d’Azerbaïdjan, situé dans la capitale du pays, Bakou. Deux ans après sa fondation, la formation amateur intégra la ligue nationale. En 2004, la banque d’Etat Azərbaycan Beynəlxalq Bankı (ABB – Banque Internationale d’Azerbaïdjan) racheta les droits du club pour créer l’Inter Bakou. Le club connut ses belles heures en produisant un football offensif. Mais, à compter de la saison 2015-2016, l’Inter fit face des difficultés financières, le soutien de la banque diminuant. Fin 2017, la banque annonça la fin de son partenariat avec le club, qui amena un changement de nom pour Keşla FK. Parallèlement, en 2020, la construction d’un nouveau stade, d’une capacité de 2 200 places, fut lancée dans la ville de Shamakhi, financée conjointement par la fédération azéri, la ville de Shamakhi et l’UEFA. L’inauguration eut lieu le 1er novembre 2021 et, afin d’exploiter régulièrement ce nouveau stade et de soutenir le développement du football dans les régions, il fut proposé à Keşla FK de représenter la ville de Shamakhi. Le club répondit positivement à cette idée, lui permettant de se développer dans une grande ville régionale et sans concurrence. Ainsi, en 2022, le club déménagea et changea de nouveau de nom pour Shamakhi FK.

Avec le changement de nom, un nouveau logo fut dévoilé. Il représentait deux lions se faisant face et séparé par un ballon de football. Cette représentation faisait directement référence aux armoiries de l’Etat des Chirvanchah. Ces derniers présentaient deux lions se faisant face avec une tête de taureau qui s’y intercalait. L’Etat des Chirvanchah existait dans le Caucase du Sud-Est entre 861 et 1538 et couvrait principalement l’actuelle République d’Azerbaïdjan. Fondé par une dynastie arabe, les Mazyadides puis développé par une autre, les Yazidide, cet Etat vécut en étant le vassal des différentes empires voisins (Seldjoukides, Mongols, Timourides, Séfévides et de l’Empire ottoman). Shamakhi fut la capitale de cet Etat de 918 à 1192, puis en raison des récurrents séismes que subissait la cité, le pouvoir se partagea entre Shamakhi et Bakou. L’emblème de cet Etat serait apparu au Xème siècle et les lions étaient un symbole du pouvoir et de la puissance de l’État de Shirvanshah tandis que la tête de taureau était un symbole d’abondance pour le pays. Pour le club, les lions étaient également symbole de puissance mais aussi de pratique d’un football offensif.

#973 – Aston Villa : the Lions

Les lions. L’écusson du club de Birmingham affiche un lion rampant depuis quasiment la création de l’association en 1874. Il s’agit d’un des marqueurs de l’identité des villans. L’animal est un symbole commun en héraldisme et véhicule certaines valeurs de force, de noblesse et de bravoure. Mais, pour Aston Villa, le roi des animaux créait un lien avec la population écossaise qui joua un rôle important dans les premières années de la vie d’Aston Villa.

Le club fut fondé en 1874 par quinze joueurs, principalement de l’équipe de cricket de Villa Wesleyan Chapel, afin de s’occuper pendant les mois d’hiver. Entre 1760 et 1850, les années centrales de la révolution industrielle, Birmingham devint un des plus importants centres industriels et financiers de l’Angleterre. L’industrie métallurgique, textile, chimique, ferroviaire et de construction navale supportèrent le développement de la cité. Naturellement, la croissance de l’activité industrielle nécessita une importante main d’oeuvre. Entre 1800 et 1900, la population de la ville passa d’environ 100 000 personnes à 600 000. Ces ouvriers et ingénieurs venaient des autres contrées de l’Angleterre mais égaiement des autres régions britanniques, principalement de l’Ecosse et de l’Irlande. Ainsi, à la fin du XIXème siècle, une grande communauté écossaise vivait à Birmingham. Elle participa naturellement à la structuration du club comme à former le gros des troupes de supporteurs du club. Les deux principaux acteurs écossais qui menèrent le club au succès furent William McGregor et George Ramsay.

Né dans le Perthshire en 1846, William McGregor déménagea de l’Écosse à Birmingham pour créer une entreprise de draperie en 1870. La présence de trois Écossais dans l’équipe d’Aston Villa éveilla son intérêt pour le club qu’il rejoignit en 1877. En 1881, il devint administrateur du club et le servit pendant près de 20 ans, notamment en tant que président. Né à Glasgow en 1855, Georges Ramsay intégra Aston Villa en 1876. La légende raconte que Georges passait devant une séance d’entraînement de l’équipe lorsqu’il fut invité à venir la compléter pour faire le nombre. Son talent éclata aux yeux des joueurs qui, une fois la session terminée, lui demandèrent de rejoindre le club, et quelques mois plus tard, il en devint le capitaine. En 1882, Ramsay prit sa retraite en raison d’une blessure au genou, et en 1886, il fut nommé entraîneur, le premier professionnel dans le pays. Manager jusqu’en 1926, il forgea l’identité de jeu du club (basée sur des mouvements rapides et des passes courtes tels que les écossais pratiquaient le football) et lui fit connaître son age d’or, avec 6 titres de champion et 6 FA Cups. D’autres écossais occupèrent également des postes sur le terrain ou dans les sphères de direction. Fergus Johnstone fut vice-président pendant que McGregor était président. Son fils, Charles, joua pour Aston Villa et devint plus tard également vice-président dans les années 1920. Né à Peterhead en Ecosse en 1834, George Kynoch fut président d’Aston Villa de 1887 à 1888. Il était également un homme d’affaires local et un député. Enfin, sur le terrain, l’écossais Archie Hunter fut aussi un des maîtres à jouer de l’équipe et son capitaine (après le retrait de Ramsay). Il joua pour le club pendant 12 ans et était une idole des fans. Fiers de ce lien, McGregor et Ramsay en 1878 insistèrent pour que le club ait un blason qui intègre le lion, symbole de l’Ecosse. Ils savaient aussi que l’animal attirerait les écossais de Birmingham dans les travées du stade.

Pour rappel, le lion rampant constitua les armoiries et l’étendard royal d’Ecosse du XIIème siècle (certainement la première fois sous le règne de Guillaume Ier, dit William the Lion) jusqu’à l’unification des couronnes en 1603.

#960 – K Berchem Sport : de Leeuwen van ‘t stad

Les lions de la ville. Dans la ville d’Anvers, le football se réduit souvent au doyen du Royal Anvers (#139) et au club de Beerschot (#685) mais un troisième, souvent oublié ou négligé, a su aussi marquer l’histoire sportive de la ville. Basé dans le quartier de Berchem, le club connut son heure de gloire après la guerre, en terminant 3 fois de suite vice-champion de Belgique (1949, 1950 et 1951).

Au début du XXème siècle, un groupe d’amis, qui se nomment eux-même Vlaamsche Vrienden (amis flamands) souhaitaient pratiquer des sports tout en ne se fondant pas dans les clubs existants à l’époque qui rassemblaient les communautés francophones ou anglophones de la ville. En outre, ces derniers étant plutôt élitistes, ces amis voulaient une association sportive ayant un caractère populaire. Ainsi, le 13 août 1906, dans le café Limburgia situé à la Beernaertstraat, ils fondèrent un club de lutte et d’athlétisme (la section football apparu en 1908). Cette identité flamande se traduisit dans le choix des couleurs, jaune et noir, celles de la Flandre. En effet, les armes de la Flandre sont ornées d’un lion noir sur fond jaune. Probablement que ce lion, symbole des flamands, donna son surnom au club qui se revendiquait être le club flamand d’Anvers (Anvers est surnommé ‘t stad).

Selon la légende, le lion apparaît sur les armes du Comté de Flandre pour la première fois à compter du XIIème siècle. Lors de la troisième croisade, Philippe d’Alsace, comte de Flandre, aurait combattu Nobilion, roi d’Abilene et de Syrie et, après l’avoir tué, aurait pris ses armes avec le lion dessus. Toutefois, le lion (ou un « animal courageux ») serait apparu sur le blason de Philippe dès 1162, soit quelques années avant la croisade (1177). Ainsi, l’autre version serait que le comte Philippe adopta le lion rampant (ie debout) des armoiries de Guillaume d’Ypres, dont Philippe voulait s’accaparer le titre et les terres au détriment du fils de Guillaume. Guillaume aurait peut-être hérité de son père, Philippe d’Ypres, ces armes où le lion était toutefois marchant. Une autre hypothèse prétend que Guillaume se serait inspiré du lion marchant de son oncle, Geoffrey Plantagenêt (fondateur de la Maison Plantagenet qui régna sur le Royaume d’Angleterre), qu’il combattit en 1137. Enfin, une autre hypothèse avance qu’il ramena ce lion d’Angleterre où il émigra après avoir été banni de ses terres flamandes. En tout cas, dès sa première représentation en couleur, au XIIIème siècle, le lion flamand était entièrement noir sur fond jaune. Quand le Comté de Flandre devint une possession d’autres maisons (Bourgogne, Habsbourg, Espagne …), le lion flamand s’intégra dans les armes de ces maisons (le lion figura dans les armoiries des rois d’Espagne jusqu’en 1931). En 1816, le lion flamand devint une partie des armoiries des provinces de Flandre orientale et de Flandre occidentale qui couvraient la majeure partie du territoire de l’ancien comté. En outre, au XIXème siècle, le mouvement nationaliste flamand s’appropria des symboles historiques, dont le lion, comme un instrument de ralliement, de construction d’une identité flamande. En 1838, Hendrik Conscience rédigea un roman historique populaire titré « De leeuw van Vlaanderen » (Le lion de Flandre). Dans cet oeuvre, il fit de la Bataille de Courtrai (1302), également connue sous le nom de bataille des éperons d’or, où les troupes flamandes anéantirent les soldats du Roi de France, une incarnation de la résistance flamande contre l’oppression étrangère. Cette Bataille de Courtrai entre les flamands et les français était une allégorie parfaite pour traduire les tensions entre la France et la jeune Belgique (indépendante en 1830) au XIXème siècle. Ce même contexte conduisit en 1847 Hippoliet van Peene à écrivir l’hymne « De Vlaamse Leeuw » (le lion flamand). Comme pour « la Marseillaise », « De Vlaamse Leeuw » est une chanson de combat nationaliste. À la fin du XIXème siècle, les partisans du mouvement flamand hissaient le drapeau au lion noir sur fond jaune chaque 11 juillet, date anniversaire de la bataille de Courtrai.

#872 – CSD Concepción : León de Collao

Le lion de Collao. Ce surnom a une histoire particulière car il fut d’abord attribué à un joueur. Puis, au fil du temps, il se rependit et se confondit alors avec le club. Dans les années 1960, le CSD Concepción recruta un défenseur nommé Haroldo Peña. Il évolua de longues années sous les couleurs lilas du club et avec qui il parvint à atteindre l’élite chilienne. Après un match contre l’Universidad Técnica del Estado, l’entraineur de ce dernier déclara « si perdimos fue porque ellos tenían un león y al medio » (Si nous avons perdu, c’est parce qu’ils avaient un lion au milieu) ou alors que Haroldo Peña défendait comme un lion. En effet, il se battait sur un terrain avec ferveur et détermination. Collao est le nom de l’avenue où se situe le stade du club, Municipal Alcaldesa Ester Roa Rebolledo, et c’est devenu le surnom de l’enceinte. Puis, le surnom fut popularisé par le journaliste de « El Sur » Luis García Díaz. En 1998, les dirigeants de Concepción décidèrent de changer le blason du club. Ne se sentant pas soutenu par la municipalité, ils supprimèrent de l’écusson les armoiries de la ville et rendirent hommage à l’une des grandes idoles de l’histoire des lilas, Haroldo Peña, le León de Collao. A partir de là, le maillot du club affichait la figure du roi des animaux (visage regardant droit devant) dans un cercle blanc. Depuis, le club a modifié son blason pour revenir aux armoires de la ville avec l’aigle impérial de Charles Quint.

#871 – Fortaleza EC : Leão do Pici

Le lion de Pici. Dans les premières années d’existence du club, son siège se trouvait dans le bâtiment appelé Majestic Palace, situé sur la Praça do Ferreira. Cette dernière était à proximité de la Praça General Tibúrcio (Place du Général Tiburcio), plus connue sous le nom de Praça do Leões (Place des Lions). Cette place, aménagée au XIXème siècle, compte 2 statues de lions et une d’un tigre (souvent confondu avec un lion), toutes fondues par la célèbre fonderie française du Val d’Osne et deux d’entres elles, oeuvres du sculpteur français Henri Alfred Jacquemart. La première se trouve en haut de l’escalier et s’appelle « Lion attaqué par un serpent ». La deuxième statue présente un « Lion debout rugissant ». Enfin, la troisième est un « Tigre debout rugissant ». Etant donné que les premiers championnats étaient locaux, toutes les équipes venaient de la même commune et pour les distinguer, elles se nommèrent selon leur quartier d’origine. Ainsi, du fait de cette localisation près de la place aux Lions, les adversaires déclaraient lors des confrontations contre Fortaleza, « vamos enfrentar o time da praça do Leões » (nous allons affronter l’équipe de la place aux Lions). Ce symbole fut renforcé par la voracité du club dès les années 1920 puisque l’équipe domina le championnat régional de l’Etat du Ceará. Entre 1920 et 1940, Fortaleza remporta 11 titres (sur 21 édition). Sur les 9 premières éditions auquel Fortaleza participa, il signa l’exploit d’en gagner 7 et apparut comme un dévoreur de titres et d’adversaires. Dans les années 1940, un caricaturiste d’un journal de la ville croqua des mascottes pour chacun des participants du championnat de Ceará. Pour Fortaleza, comme l’équipe effrayait ses adversaires, la mascotte choisie fut Fortão, qui désignait une personne très forte. Puis, dans les années 1960 , le journaliste Vicente Alencarde de la Rádio Uirapuru utilisa et popularisa le surnom de Leão do Pici pour Fortaleza. Pici faisait référence au quartier du siège alors nouvellement acquis par le club où se trouve maintenant le stade Alcides Santos. Le surnom se répandit rapidement et les membres du club de supporteurs « Charanga de Gumercindo » adoptèrent bientôt l’animal comme mascotte. L’initiative fut soutenue par Silvio Carlos, qui deviendra président en 1982, et le lion devint la mascotte officielle. Cette décision survint après un voyage de Fortaleza à Belém. A cette occasion, Fortaleza affronta Remo en amical. Les joueurs de Fortaleza affichèrent une forte détermination et se battaient comme des lions sur le terrain. A noter que le surnom des joueurs de Remo était également Leão, que ce club avait gagné lors d’un match pour illustrer le comportement de ses joueurs (cf. article #469), ce qui inspira certainement encore la direction de Fortaleza. Ainsi, le surnom et la mascotte traduisaient les lieux historiques du club (Praça do Leãos, Pici) ainsi que les valeurs de dévouement de l’équipe.

#844 – Eintracht Brunswick : die Löwen

Les lions. Depuis quasiment la création du club (et sauf entre 1972 et 1986), un lion trône fièrement sur le blason. De couleur rouge et rampant, il copie intégralement les armes de la ville de Brunswick. Figure héraldique traditionnelle, le lion s’affichait aussi sur les armes des différentes formes étatiques de la région, en particulier la puissante Principauté de Brunswick-Wolfenbüttel. Même les 5 quartiers historiques de Brunswick (Altstadt, Neustadt, Hagen, Altewiek, Sack) ont des blasons qui contiennent une représentation d’un lion. Les origines de ce lion se trouvent dans les armoiries de la famille Welf (ou Guelfes), dont le roi des animaux est la figure principale.

La date exacte de création des armoiries de la cité n’est pas connue, mais il existe une première représentation colorée qui date des années 1366-1367. Dans une lettre de 1438, qui est conservée dans les archives de la ville de Brunswick, Albert II, prince de la maison des Habsbourg et Roi des Romains, reconnut les armoiries de la ville. Avant les armoiries, le sceau de la ville montrait déjà un lion au milieu de l’architecture municipale dès 1231. Cette dernière représentation s’appuyait sur la statue du lion, connu comme Lion de Brunswick ou de Löwenstein, qui est devenu le symbole de la ville. Mais, avant d’être celui de la ville, cette statue de lion fut le représentant de la puissante famille noble Welf et de son ancêtre Henri le Lion.

Issu de la vieille famille germanique des Welf dont les origines sont documentées dès le VIIIème siècle (elle est une des plus vieilles maisons nobles d’Europe encore existante), Henri hérita de nombreuses terres à la mort de son père en 1139 mais avait perdu les principales, les duchés de Saxe et de Bavière. Il reconquit le premier en 1142 et le second en 1156. Vers 1165, il établit sa résidence et sa cour à Brunswick, donnant à la cité une grande dimension, puisque ses possessions équivalaient désormais à un royaume. Désirant afficher toujours plus cette puissance et prospérité, Henri choisit le lion comme symbole. Roi des animaux, le lion affirmait à la fois la puissance et le courage d’Henri ainsi que sa dimension royale. Pour preuve, l’animal était déjà le symbole d’une autre forte couronne, l’Angleterre (pour certain, cette représentation fut la source d’inspiration d’Henri. Ce serait possible d’autant plus qu’il épousa en seconde noce en 1168 Mathilde d’Angleterre, fille de Henri II, roi d’Angleterre, et d’Aliénor d’Aquitaine). Ainsi, en septembre 1156, à la réunification des deux duchés, il reçut son nouveau nom : Henri le Lion. Outre son nom, il décida d’ériger sur la Burgplatz (place centrale de Brunswick qui était entourée du palais d’Henri, le chateau de Dankwarderode, ainsi que la cathédrale et d’autres bâtiments administratifs), un lion en bronze d’un poids de 880 kg, mesurant 1,78 m de haut et 2,79 m de long, dans une forme rappelant la louve du capitole (la charge symbolique est très forte car cela établissait un lien avec l’Empire Romain donc par extension avec le trône impérial du Saint Empire Germanique). Cette statue se dresse encore aujourd’hui sur la place et est devenu le symbole de la ville. Par la suite, un récit médiéval tardif créa une légende autour d’Henri et son lion. L’histoire raconte que lors de son pèlerinage en Terre Sainte, Henri fut témoin d’un combat entre un lion et un dragon. Le duc vint en aide au lion en tuant le dragon. Reconnaissant, le lion le suivit lorsque le duc retourna dans ses terres à Brunswick. Après la mort d’Henri, le lion en deuil se laissa mourir, allongé sur la tombe de son maître. En son honneur, les habitants de Brunswick fondèrent la statue sur la Burgplatz.

#817 – ASO Chlef : les Lions du Chélif 

Un regard rapide sur le blason du club permet de s’apercevoir qu’il est orné de deux lions. Le roi des animaux est donc bien ancré dans la culture de l’ASO. Pourquoi ? Les lions de l’écusson peuvent rappeler celui qui s’affichait sur les armes d’Orléansville, nom de la cité à l’époque de l’Algérie Française. Les armoiries d’Orléansville reprenaient un certain nombre de symboles. La fleur de Lys, armes de la Maison d’Orléans, et la couronne ducale d’Orléans, surplombaient le blason pour rappeler que la ville algérienne avait été nommée ainsi en l’honneur de Ferdinand duc d’Orléans, fils du roi de France, tué dans un accident de voiture l’année précédent la fondation de la ville en 1843. La cité fut d’ailleurs fondée par la volonté du Général Bugeaud dont la devise était ense et aratro (Par l’épée et par la charrue), éléments que l’on retrouvait sur les armoiries. Les origines chrétiennes de la ville, à l’époque romaine, et la présence de la population musulmane s’illustraient sur les armoiries respectivement par une croix ou un chrisme et par le croissant et l’étoile. Enfin, un des emblèmes traditionnels de la région du Chélif apparaissait aussi sous le forme d’un lion rampant. S’il a disparût depuis plus de 70 ans, le lion de barbarie (ou lion de l’Atlas) avait élu domicile dans la région (comme dans toutes l’Afrique du Nord). Difficile à croire aujourd’hui que le lion vivait ici. Mais dans l’ouvrage « Tartarin » publié en 1872, le héros d’Alfonse Daudet erra pendant un mois dans l’immense plaine du Chélif (ou se situe la ville de Chlef) pour chasser en vain des lions. Selon Abed Benmehdia, membre fondateur de l’ASO, le surnom fit son apparition dans les années 1970, quand le président de l’époque, Boudjaltia Djazouli, imposa des maillots avec de nouvelles couleurs (noir et blanc) et un lion sur la poitrine. Si l’histoire est vrai, ce choix put être étonnant. En effet, par ce nouvel équipement, l’ASO s’acapera les symboles de son ancien rival du GSO. Revenons aux origines du club. Fondé en 1947, l’ASO se voulait le club des musulmans indigènes face à l’ancien GSO, association des français et des européens (bien que des musulmans y jouaient également). Or, le GSO avait pour surnom « les lions du Chélif » depuis l’entre-deux guerres. En effet, lors de la saison 1924-1925, un homme nommé Heim endossa les rôles de joueur, entraineur, capitaine ainsi que dirigeant et diffusa un nouveau style de jeu. Sous la vigoureuse impulsion de ce dernier, l’équipe enchaîna les bons résultats et, avec leur maillot noir et blanc (sur lequel un lion était parfois brodé), elle faisait peur à ses adversaires. Cette réputation donna naissance au surnom.

#724 – SC Telstar : de Witte Leeuwen

Les lions blancs. Au nord du pays, dans l’aglommération de Velsen, deux clubs, VSV et Stormvogels, fusionnèrent en 1963 pour donner naissance au SC Telstar et ainsi conserver une équipe professionnelle aux moyens financiers plus importants. Dans ce genre de fusion, la difficulté est de trouver un subtile équilibre entre la culture des deux clubs pour former l’identité de la nouvelle entité.

Pour le nom du club, les pourparles s’éternisaient pour trouver la bonne combinaison de noms de VSV et de Stormvogels. Les négociations se déroulaient dans les bureaux du président de Stormvogels, qui se trouvaient dans sa société d’ingénierie et de construction de bateaux. Entre les sessions de discussion, les directeurs se promenèrent dans l’usine et découvrirent un bateau commandé par le pêcheur belge Willy van Waes et nommé Telstar par la mère de ce dernier. Elle avait choisi ce nom en l’honneur du satellite du même nom qui avait été lancé en 1962 et qui avait rendu possible la première communication entre les continents. Les membres du club trouvèrent que ce symbole de connexion entre deux continents s’accordait bien avec l’union du VSV et de Stormvogels et le club fut dénommé Telstar.

Après d’avoir convenu du nom, le choix du blason fut le nouveau défi. Henk Zwart, membre du conseil d’administration, chargea son fils Jack de le réaliser. Ce dernier dessina le satellite Telstar confondu avec une torche enflammée sur un fond reprennant les couleurs de chacun des clubs : rouge (VSV) et bleu (Stormvogels).

Enfin, il fallait trouver un accord sur les couleurs du maillot du nouveau club. Dans les discussions initiales, il était prévu d’opter pour un maillot orange, couleur qui devait représenter le mélange du rouge du VSV et du bleu de Stormvogels. Mais, pour une raison inconnue, le 7 août 1963, l’équipe Telstar se présente pour la première fois à son public au Sportpark Schoonenberg, pour un match d’entraînement, contre DWS avec un maillot entièrement blanc. Peut-être que la neutralité de cette couleur fut le moyen de trouver un meilleur compromis que l’orange. Une autre histoire indique que ce choix fut influencé par le conseiller municipal de Velsen, M. de Boer, qui avait un penchant pour Tottenham Hotspur. Depuis lors, l’uniforme de Telstar a toujours été blanc.

Dans le surnom, en revanche, un club a pris le pas. S’il fait référence à la couleur du nouveau club, ce surnom se base sur celui du VSV, qui avait pour sobriquet de Rode Leeuwen (les lions rouges). Le lion apparaissait sur le blason du VSV et, aux Pays-Bas et en particulier dans la région de Hollande où se trouve la ville de Velsen, il est un symbole héraldique important. Le Comté de Hollande, au Moyen-Âge, utilisait depuis utilisé 1198 le lion rouge, qui était les armes d’une famille régnante de l’époque, les Gerulfingen.

#698 – Millwall FC : the Lions

Les lions. Ce club londonien, qui vit dans l’ombre d’Arsenal, Chelsea ou Tottenham, n’en reste pas moins un club historique et comptant de nombreux fans. Le club fut fondé en 1885 sous le nom de Millwall Rovers par les ouvriers de l’usine de conserverie JT Morton à Millwall, un quartier du Sud-Est de Londres. JT Morton était une entreprise fondée en Ecosse, à Aberdeen qui ouvra sa première usine anglaise à Millwall en 1870. Cette usine attira particulièrement une main d’oeuvre venue d’Ecosse. Comme la plupart des membres du personnel de l’usine et du nouveau club étaient des écossais émigrés, le choix naturel était d’évoluer avec des maillots en bleu marine et blanc (couleurs de l’Ecosse). Lorsqu’un lion rampant rouge fut introduit sur le blason du club en 1936 (à l’initiative du manager Charlie Hewitt qui modifia également l’intensité du bleu du maillot), tout le monde fit le lien avec la figure héraldique de l’Ecosse. Pour rappel, les armes royales de l’Ecosse sont d’or (fond jaune) au lion rampant de gueules (rouge) armé et langué d’azur et auraient été utilisées pour la première fois par Guillaume Ier d’Écosse au XIIème siècle. Ainsi, certains pensent que le surnom provient des origines écossaises du club. Toutefois, ce lion rouge rampant avait surtout une ressemblance frappante avec les panneaux utilisés par les pubs nommés The Red Lion.

Une minorité estime que ce surnom est venu avec le fait que le club évolua pendant 83 ans (de 1910 à 1993) dans son enceinte qui se nommait The Old Den, Den signifiant l’antre. Un monstre ou un animal féroce comme le lion pouvait donc résider dans l’antre.

Néanmoins, il faut balayer toutes ces hypothèses et plutôt y voir que ce surnom, advenu pour une autre raison, collait bien avec l’histoire de Millwall. En effet, il apparut au début des années 1900. Le football anglais était alors dominé par les clubs du nord du pays tels que Blackburn Rovers, Aston Villa, Sunderland AFC ou Sheffield Wednesday. En 1900, en Coupe d’Angleterre, Millwall parvint jusqu’en demi-finale. En quart de finale, Millwall affronta l’ogre Aston Villa (qui avait déjà gagné 3 fois le championnat et ainsi 3 fois la FA Cup) et réussit l’exploit de les battre. Les deux équipes se neutralisèrent lors des deux premiers matchs (0-0 le 24 février 1900 et 1-1 le 28 février 1900). Rejoué le 5 mars 1900, Millwall remporta le match 2 buts à 1. Aston Villa était surnommé les lions (en raison de la présence d’écossais comme fondateurs du club qui importèrent le lion rampant sur le blason du club de Birmingham). Ayant terrassé le lion de Birmingham, Millwall gagna alors le surnom de Lion of the South (Lion du Sud, car le club évoluait dans la Southern Football League (la ligue du Sud). Puis, au fil des années, le surnom fut réduit à Lion et, sur le blason, il devint bleu, à l’image du maillot du club.

#696 – Avaí FC : Leão da Ilha

Le lion de l’île. Avaí, club de a ville de Florianopolis, se situe dans la partie insulaire de la ville d’où la référence à l’île. Durant les années 1950 et 1960, le club connut deux décennies de disette où il ne remporta aucun titre tel que le Campeonato Catarinense (le championnat de l’Etat de Santa Catarina). Pourtant, à cette époque, les joueurs étaient combatifs et courageux. Ainsi, lors d’une victoire face au rival local de Figueirense dans les années 1950, le commentateur radio, Olímpio, assimila l’équipe à un lion, le félin représentant ces valeurs. Le club détailla un peu plus l’histoire en retrouvant son protagoniste. Olímpio Sebastião Silva, un fan natif de l’île, suivait partout l’équipe et était à l’origine du premier fan club organisé de Santa Catarina du nom de ATA (Associação dos Torcedores Avaianos – Assaciation des fans avaianos). Il ressentit le besoin de donner un surnom qui représenterait l’équipe. Lors d’un interview à un journaliste du club, il rappela sa version de la naissance de ce surnom. « O Avaí sempre teve garra e força. Sempre foi um time forte. Pensei muito sobre isso e conversei com alguns amigos. Foi ai que eu disse: É o Leão da Ilha ! » (Avaí a toujours eu du courage et de la force. C’était toujours une équipe solide. J’y ai beaucoup réfléchi et j’en ai parlé avec des amis. C’est là que je me suis dit : c’est le Lion de l’île !). A partir de là, à chaque match, il utilisait ce surnom, jusqu’à en parler aux journalistes des radios Guarujá et Diário da Manhã. Ces derniers commencèrent alors à utiliser le terme dans leurs commentaire et l’immortalisèrent. Aujourd’hui, le lion est devenu la mascotte du club et il trône en statue à l’entrée du stade Aderbal Ramos da Silva, plus connu sous le nom de Ressacada.