#1367 – Girone FC : Tossuts

Les têtus. Les fans comme les joueurs de Girone (et certains étendent même la caractéristique à tous les habitants de la ville) seraient têtus, déterminés et persévérants. Et ce surnom n’adopte pas un ton ironique. Les supporteurs affichent fièrement la phrase « som tossuts » (nous sommes têtus – en catalan) sur leurs maillots et banderoles.

Club modeste évoluant entre la 4ème (44 saisons en 95 ans d’existance) et 2ème division espagnole (24 saisons), Girona gagna un peu de notoriété lorsqu’il intégra le giron du City Football Group, le fameux fonds d’Abu Dhabi, chantre et symbole de la multi-proriétés (le fonds possède entre autre les clubs de Manchester City, Troyes, New York City, Montevideo City Torque …). Puis, l’année dernière, l’humble stade du club, Municipal de Montilivi, accueillit pour la première fois dans l’histoire du club des matchs de coupe d’Europe. Et pas n’importe laquelle puisque l’équipe avait obtenu son ticket pour la Ligue des Champions. Girona s’illumina à la lumière des fans curieux du football européen. Mais, pour arriver à cette consécration, il fallut beaucoup de patiente et de persévérance.

Fondé en 1930, l’histoire du Girona débuta lors de la saison 1935-1936 lorsque le club concourra pour la première fois en play-off de promotion pour la première division mais échoua. Il fallut attendre de nombreuses années pour que le club eut une nouvelle chance de rejoindre l’élite. Lors de la saison 2012-2013, ayant terminé 4ème au classement, Girona joua les play-off et atteignit la finale. Mais, Almería doucha les espoirs. Girona se classa 3ème deux an plus tard et obtint une nouvelle opportunité de monter. Mais, l’équipe perdit en demi-finale de play-off face à Saragosse. L’année suivante (2015-2016), Girona disputa encore les play-off de montée mais achoppa en finale contre Osasuna. En 2016-2017, le club gagna son accession direct et joua pendant deux saisons en première division avant de redescendre. En 2019-2020, lors de son retour dans l’antichambre, Girona parvint en play-off mais échoua en finale face à Elche. Nouvelle chance la saison suivante et nouvel échec contre le Rayo Vallecano (encore en finale). Et malgré tant de tentative, l’espoir ne faiblit pas et les joueurs comme les supporteurs se montrèrent persévérants et têtus. Cette obstination finit par payer en 2021-2022. Girona remporta enfin les play-off face à Tenerife et accéda à la première division pour connaître ses premiers émois européens.

#1353 – América Cali : el Pentacampeón

Le quintuple champion. Au début des années 1980, l’América débuta son incroyable voyage vers les titres et les records, qui en fait aujourd’hui l’un des plus grands de Colombie. Fin 1978, l’expérimenté Docteur Gabriel Ochoa Uribe (7 titres de champion remportés entre 1959 et 1972 avec Millonarios et Santa Fe) remplaça l’entraîneur uruguayen Víctor Pignanelli. Partisan d’un football défensif, Uribe construisit l’équipe autour d’une défense solide et d’un jeu fermé, surtout quand son équipe menait. Après avoir laissé son rival du Deportivo Cali remporter le tournoi Apertura, l’équipe conquit son premier titre national en 1979. En 1980, América recruta le gardien uruguayen Ladislao Mazurkiewicz et l’attaquant argentin Carlos Miori et atteignit les demi-finales de la Copa Libertadores. La saison suivante, l’argentin Julio César Falcioni remplaça Mazurkiewicz et l’argentin Roque Alfaro renforça le milieu de terrain. L’América remporta pour la première fois le tournoi Apertura.

1982 marqua le début de la suprématie de l’América sur le football colombien. Avec l’intégration du jeune attaquant Antony de Ávila, l’América fut sacré champion national pour la deuxième fois de son histoire et, pour la première fois en Colombie, l’équipe remporta tous les tournois (Apertura, Finalización et Finale octogonale). En 1983, l’América recruta l’attaquant Willington Ortiz et l’équipe remporta son deuxième titre consécutif. L’année suivante, l’équipe se consolida avec les offensifs péruviens César Cueto et Guillermo La Rosa tandis qu’Álex Escobar fit ses débuts en équipe première. Nouveau sacre national, avec la victoire dans tous les tournois une nouvelle fois ainsi qu’une série de 23 matchs sans défaite. En 1985, América engagea les internationaux Ricardo Gareca (Argentine) et Roberto Cabañas (Paraguay) et l’équipe gagna son 4ème titre national consécutif. Pour la première fois de son histoire, América atteignit la finale de la Copa Libertadores mais la perdit face à Argentinos Juniors. En 1986, l’América fut une nouvelle fois champion, ravissant son 5ème titre consécutif au nez et à la barbe de son rival du Deportivo. Face à River Plate, l’équipe perdit sa deuxième finale de Libertadores. Si sa suprématie nationale s’arrêta sur ce 5ème titre (devenant le premier et l’unique Pentacampeón de Colombie), América atteignit sa 3ème finale consécutive de Copa Libertadores en 1987, face à l’uruguayen Peñarol, mais sans plus de succès.

#1350 – The Strongest : el Derribador de Campeones

Le destructeur de champions. Dans les années 1940, le football bolivien demeurait en retard par rapport à ses voisins. Un championnat national professionnel existait depuis 1931 en Argentine, 1932 pour l’Uruguay, 1933 au Chili et 1935 pour le Paraguay. Au Brésil, l’immensité du pays et sa pauvreté ne favorisèrent pas l’émergence d’une ligue nationale mais les championnats régionaux étaient forts et les clubs adoptèrent le professionnalisme en 1937. En Bolivie, la situation était bien différente avec des ligues régionales ou interrégionales amateures (le premier championnat national ne verra le jour qu’en 1950) et toutes les régions du pays ne comptaient pas de fédération pouvant organiser une compétition (la fédération du département de Pando ne verra le jour qu’en 1997 !). Ceci ne concourrait pas à faire croître les clubs du pays.

Le 9 novembre 1941, le club argentin d’Independiente arriva à La Paz pour disputer un match amical face à The Strongest. L’équipe argentine venait de terminer une série de 15 matchs sans défaite et affichait deux titres de champion d’Argentine conquis en 1938 et 1939. L’équipe comptait dans ses rangs les piliers de l’équipe nationale argentine, Vicente de la Mata, José Battagliero et Juan Maril, et surtout le paraguayen star, Arsenio Erico, meilleur buteur du championnat argentin en 1937, 1938 et 1939 (130 buts en 96 matchs). The Strongest paraissait à côté un petit poucet mais devant 25 000 spectateurs et avec 5 attaquants, l’équipe bolivienne délivra une prestation légendaire et remporta le match 3 buts à 1. Avec cette victoire, le club bolivien reçut le surnom de Derribador de Campeones par la presse et les supporters. Car ce succès ne fut pas sans lendemain. Pendant toute l’année qui suivit, d’autres champions nationaux ou équipes renommées comme Universitario de Lima (champion du Pérou en 1939 et 1941), Wanderers (Chili), Cerro Porteño (triple champions du Paraguay en 1939, 1940 et 1941) et Nacional (champion du Paraguay en 1942), Banfield et Estudiantes de la Plata (Argentine).

L’histoire remonte à mathusalem et pourtant le surnom est toujours utilisé. Car, le club s’est forgé un grand prestige en remportant des matchs contre des équipes de renom et à chaque victoire, il est ressorti par la presse et les supporteurs.

#1312 – Bucaspor : Fırtına

La tempête. Dans un football turc naissant, la ville d’Izmir accueillit rapidement plusieurs équipes qui soutenues par des hommes d’affaire de la ville, participaient occasionnellement à des tournois à Istanbul. Les 5 premières équipes d’Izmir furent ainsi Karşıyaka (fondé en 1912), Altay (1914), İzmirspor (1923), Altınordu (1923) et Göztepe (1925). En Mars 1928, dans le village voisin de Buca, le 6ème club d’Izmir fut fondé sous le nom de Buca İdman Yurdu. Lorsqu’en 1959, la Ligue nationale de football vit le jour en Turquie, les 4 meilleures équipes d’Izmir furent invitées : Karşıyaka, Altay, İzmirspor et Göztepe. Altınordu les rejoint l’année suivante, et ces équipes furent les cinq représentant d’Izmir dans les ligues professionnelles pendant de nombreuses années, rangeant dans l’ombre les autres équipes. Mais à partir des années 1990, Buca monta dans la hiérarchie pour atteindre en 2010 l’élite turque.

En 1990, Bucaspor accéda pour la première fois de son histoire à la seconde division. Et son début de parcours dans cette ligue fut tonitruant, malgré son dépaysement. En effet, le stade de Buca subissait des travaux d’entretien et le club dut se délocaliser pendant les trois premiers matchs au stade Alsancak. Lors du premier match, Altınordu tomba, battu 1-0. Le club enregistra une deuxième victoire d’affilé face à İzmirspor (6-0). L’équipe enchaina avec 2 nouvelles victoires, face à Antalyaspor (1-0) et Sökespor (2-1). Lors du 5ème match de championnat, Bucaspor affronta Göztepe, l’un des tenors de le seconde division après avoir souvent évolué dans l’élite. Bucaspor surprit une nouvelle fois tout le monde en remportant le match 2-1. Ainsi, Bucaspor avait gagné ses 5 premiers matchs et reçut le surnom de fırtına. La séquence s’acheva lors du match suivant contre l’une des équipes les plus fortes de la ligue, Altay, sur un score de 1-0. Bucaspor termina la première moitié du championnat à la 5ème place, 13 points derrière Altay.

#1308 – SV Werder Brême : Sphinx des Nordens

Le Sphinx du nord. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les alliées occupants l’Allemagne firent dissoudre toutes les associations sportives que le régime Nazi avait toléré après leur nettoyage politique du sport allemand. De même, les fédérations et ligues disparurent. Mais, les allemands ne pouvaient rester sans loisirs sportifs et les clubs comme les ligues se reformèrent avec l’aval des autorités alliées. Ainsi, le Werder fut dissous le 10 novembre 1945 mais grâce à la fusion des clubs TV Vorwärts et Freie Schwimmer 1910, interdits à l’époque nazie, le Werder réapparut en Novembre. La même année, les premières ligues régionales élites, celles du Sud et du Sud-Ouest, furent fondées, et deux ans plus tard, celles du Nord et de l’Ouest suivirent. De 1947 à 1963 (date de création de la Bundesliga), le Werder évolua donc dans la « Fußball-Oberliga Nord » au côté notamment de Hambourg SV, FC St. Pauli et Hanovre 96, avec la possibilité de se qualifier pour le tour final du championnat allemand.

Durant ces 16 années, l’Oberliga Nord fut dominé par Hambourg qui la remporta 15 fois. Le Werder ne parvint jamais à la première place de l’Oberliga mais disputa les 16 saisons et obtint la deuxième place au classement cumulé avec 466 matchs joués pour 246 victoires. Ainsi, le Werder était un des grands animateurs du championnat, terminant vice-champion lors des 5 dernières saisons, de 1959 à 1963. Lors des matches face aux cadors de Hambourg ou St. Pauli, l’équipe de Brême s’imposait souvent. En revanche, face à des équipes plus faibles, elle perdait tout aussi régulièrement. Avec ces performances imprévisibles, l’équipe gagna le surnom de Sphinx des Nordens.

Mais, pourquoi le sphinx ? En évoquant le sphinx, l’image de l’immense statue à la tête d’humain et le corps de lion se dressant devant les grandes pyramides du plateau de Gizeh revient. Cette créature légendaire, qui revêtit différentes formes mi-humaine, mi-animal, parfois ailé, s’imposa dans le monde antique. Le terme « sphinx » viendrait du grec ancien Σφίγξ qui signifie « étrangler », lui-même dérivant du sanskrit स्थग, signifiant « dissimulé ». Ce qui corrobore le sens que les égyptiens donnaient à la créature. Placé devant les temples, les sphinx empêchaient le peuple, les non-initiés, de pénétrer dans les sanctuaires et donc d’accéder aux Dieux. Ils perpétraient l’idée que la connaissance des Dieux était entouré de mystères, réservé à des sachants. Au fil des siècles, le sphinx conserva cette imaginaire de mystère. Et, par ces résultats aléatoires, l’équipe de Brême paraissait bien mystérieuse pour ses supporteurs. Quand, de nos jours, le club retombe dans ses travers, ce surnom, un peu poussiéreux, reprend vie.

#1306 – CD San Antonio Bulo Bulo : el Matagigantes

Le tueur de géants. Le club réside dans une petite agglomération d’à peine 22 000 habitants, au pied de la cordillère des Andes, dans le département de Cochabamba. Fondé le 31 Octobre 1962, il évoluait dans des ligues mineures et dans un relatif anonymat jusqu’au début des années 2020. Sous la conduite de l’entraineur Hugo Albarracín, l’équipe de San Antonio remporta, en étant invaincu, son premier titre en 2021, le championnat Primera A (qui représente le 3ème échelon au niveau du pays et le premier du département de Cochabamba). Avec ce titre, San Antonio accéda pour la première fois à la Copa Simon Bolivar, où s’opposent les champions et finalistes des différentes ligues départementales du pays. L’équipe remporta une nouvelle fois le championnat de Primera A en 2022 et atteignit la finale de la Copa Bolivar en 2023. Après ces bons résultats, le club accéda pour la première fois de son histoire à la Primera División 2024.

Cette première saison au sein de l’élite du football bolivien se révéla exceptionnelle. Le promu frappa un grand coup à domicile dès la 3ème journée en battant The Strongest 5 buts à 1. The Strongest est l’un des plus grands clubs boliviens (avec 16 titres de champion) et était le champion en titre. L’équipe termina la première phase de poule du championnat d’ouverture à la seconde place (4 victoires, 2 nuls et 2 défaites, avec 15 buts marqués pour seulement 7 buts encaissés). En quart du tournoi finale, Bulo Bulo se retrouva face à Bolívar, l’autre grand du football bolivien, champion en 2021 et 2022 et comptant 30 titres à cette date. Résultat : victoire de Bulo Bulo 1 but à zéro à l’aller. Suite au nul du match retour, Bulo Bulo éliminait Bolívar et accédait au demi-finale. Bulo Bulo ridiculisa Independiente Petrolero, champion de Bolivie en 2021, au match aller (6 buts à 1), ce qui assurait sa place en finale du tournoi d’ouverture. Et là, l’équipe réalisa l’exploit de remporter la finale et d’obtenir sa première qualification en Copa Libertadores.

La magie ne se reproduisit pas en tournoi de clôture, terminant à une 13ème place (sur 16). En super finale, le club s’inclina face au vainqueur du tournoi de clôture, Bolívar, et termina vice-champion 2024. Malgré une deuxième partie de saison plus difficile, Bulo Bulo s’offrit le scalp d’autres grands du championnat bolivien, comme Jorge Wilstermann (3ème club le plus titré du pays) et Oriente Petrolero (4ème club). Cette surprenante performance pour un promu en battant et écartant des clubs importants du championnat bolivien lui valut le surnom de matagigantes.

#1291 – Fluminense : Time de Guerreiros

L’équipe des guerriers. La fin des années 2000 fut mouvementée pour le club de Rio. Tout démarra bien. En 2007 , Fluminense remporta la Copa do Brasil, signant ainsi son retour en Copa Libertadores après 23 ans d’absence. Puis, en 2008, le club attint la finale de la Copa Libertadores, perdue contre les équatoriens du LDU Quito. Mais, une première alerte apparut, Fluminense terminant à la quatorzième place du championnat brésilien cette saison là, à seulement un point du premier club reléguable.

En 2009, 27 joueurs furent recrutés, et bien que l’équipe comptait quelques bons joueurs (l’ancien attaquant lyonnais Fred, l’ailier Marquinho, le milieu Thiago Neves et l’argentin Dario Conca), la mécanique ne prit pas et l’équipe se trainait au classement. La direction usa 4 entraineurs (René Simões, Carlos Alberto Parreira, Vinícius Eutrópio et Renato Gaúcho) pour redresser les résultats. Seulement, à la 23ème journée, Fluminense stationnait à la dernière place du championnat brésilien, avec seulement 20 points, 4 victoires et à 5 points du premier non-relégable. Dans ce contexte, la direction rappela à la tête de l’équipe Cuca, qui officiait déjà en 2008, mais il fallut un peu de temps pour que la mayonnaise prît. Après 4 matchs, Fluminense demeurait toujours en queue de peloton et les statistiques donnaient 2% de chance de se maintenir. En clair, Fluminense était promis à la relégation malgré les dix matchs restant. Cuca décida de se débarrasser de certains des joueurs les plus expérimentés et donna sa chance aux jeunes. Fluminense alla gagner à Santo André, un autre relégable, à la 29ème journée puis enchaina 2 matchs nuls. Le 29 Octobre, à domicile, Flu remporta la rencontre face à l’Atlético Minero, lui permettant de remonter à la 17ème place et de se lancer dans une série de 7 victoires d’affilée. 66 884 supporters assistèrent au Maracanã à la victoire 1-0 contre Palmeiras le 8 novembre, 55 030 la semaine suivante, lors de la victoire 2-1 contre l’Atlético Paranaense et 55 083 lors de la victoire 4-0 contre l’EC Vitória le 29 novembre. A 3 journées de la fin, Fluminense sortait de la zone de relégation et terminait finalement à la 16ème place.

En même temps que l’incroyable remontada en championnat, Fluminense réussit un magnifique parcours en Copa Sudamericana, les conduisant en finale. La seconde finale continentale en deux ans et toujours face à LDU Quito. Ce fut toutefois une nouvelle défaite. Cette belle dynamique se poursuivit l’année suivante et en 2010, Flu remporta le championnat brésilien pour la troisième fois de son histoire, 26 ans après le second.

Pour réaliser ce sauvetage en si peu de matchs, il fallait adopter un certain état d’esprit, qui fut qualifié de guerrier par la presse. Ce qui donna le surnom. La brasserie Cervejaria Brahma rendit hommage à cette équipe en faisant fabriquer une cuirasse dorée, frappée de l’écusson de Fluminense et en 2016, le club remplaça son ancienne mascotte par une nouvelle, dénommée Guerreirinho, représentant un guerrier.

#1281 – Hapoël Ra’anana : קוטלת העליות

Le tueur de promotion. Le club de football de la ville de Ra’anana fut fondé le 18 Juin 1938 par Martin Drucker, un immigrant en provenance d’Allemagne. L’équipe joua principalement dans les ligues inférieures et les matchs amicaux au début de son existence avant de devenir une valeur établie du football israélien, principalement en seconde division. Le club gagna ce surnom durant la première décennie des années 2000 lorsqu’évoluant en seconde division, il empêcha 3 équipes concurrentes à accéder à l’élite du football.

Tout commença lors de la saison 2002-2003. Pour la dernière journée de championnat de seconde division, l’Hapoël Jérusalem était au coude à coude avec l’Hapoël Bnei Sakhnin, devançant cette dernière d’un point, pour la dernière place donnant accès à la première division. Mais, l’Hapoël Jérusalem ne parvint pas à faire mieux qu’un match nul (0-0) face à l’Hapoël Ra’anana tandis que l’Hapoël Bnei Sakhnin remportait son dernier match, passant devant Jérusalem et lui ravissant le dernier ticket pour l’élite. La saison suivante, le même schéma se reproduisit. L’Hapoël Nazrat-Ilit et l’Hapoël Kiryat-Shmona se battaient pour la promotion en première division et était à égalité de points avant le dernier match. Pour ce dernier club, son sort allait se jouer sur son terrain mais face à l’Hapoël Ra’anana. Une nouvelle fois, un score de parité (2-2) scella l’issue de la rencontre, privant Kiryat-Shmona de l’accession au profit de Nazrat-Ilit. 7 ans plus tard, pour ne pas trahir le fameux adage « jamais deux sans trois », ce cruel scénario (pour les adversaires de Ra’anana) se renouvela. Les promus à l’étage supérieur étaient alors décidés à l’issue de play-off auquel participaient les 6 premiers de la saison régulière. Parmi ces 6 candidats, on retrouvait le leader, l’Hapoël Kfar-Saba, ainsi que Ra’anana, 5ème de la saison régulière. A la dernière journée des play-off, Kfar-Saba devançait d’un point l’Hapoël Rishon LeZion. Mais, Kfar-Saba échoua à la dernière marche suite au match nul (1-1) face à Ra’anana, ce qui permit à Rishon LeZion de lui chipper la dernière place pour l’élite.

Durant toutes ces années, Ra’anana se contenta souvent de places d’honneur (généralement la 5ème place). Mais, lors de la saison 2008-2009, en raison de l’expansion du championnat de première division, cinq clubs furent automatiquement promus, ce qui permit à Ra’anana d’accéder à l’élite pour la première fois de son histoire. Ce fut seulement pour une saison …

#1274 – Sporting Cristal : el Equipo que Nació Campeón

L’équipe qui naquit championne. Dans le quartier Rimac à Lima, dans les années 1950, le club du Sporting Tabaco, alors en grande difficulté financière, évoluait en première division péruvienne, professionnelle depuis 1951. A la même époque, la brasserie du quartier dénommée Backus & Johnston était rachetée par un groupe d’hommes d’affaires péruviens, emmené par Ricardo Bentín Mujica. Voulant favoriser la pratique du sport et en faire un vecteur de marketing, Ricardo Bentín Mujica investit dans le sport local, notamment en faisant l’acquisition du Sporting Tabaco et en le renommant Sporting Cristal. L’avantage de reprendre ce club était de pouvoir démarrer dans l’élite péruvienne dès la première saison avec son épine dorsale, notamment le gardien Rafael Asca, les défenseurs Alberto del Solar et Alfredo Cavero et le buteur Faustino Delgado.

Et cette première saison d’existence pour le Sporting Cristal s’avéra exceptionnel. En effet, les nouveaux moyens financiers permirent d’attirer le meilleur buteur du championnat Máximo Mosquera en provenance du futur grand rival, l’Alianza Lima, ainsi que le trio uruguayen Dardo Acuña, Antonio Sacco et Carlos Zunino et le célèbre entraineur chilien, Luis Tirado. Face au Sporting, se dressaient les grandes équipes habituées de la première division comme l’Alianza Lima (champion en titre et déjà sacré 8 fois champions), le Club Universitario (7 fois champions), le Deportivo Municipal (4 fois champions) et le Sport Boys (4 fois champions). La saison débuta le 5 août 1956 par une défaite 2-1 contre Alianza Lima. Mais, dès la deuxième journée, l’équipe redressa le tir avec une victoire 3-0 contre Ciclista Lima puis enchaîna alors une série de 15 matchs sans défaite. Le Vendredi 7 Décembre 1956, pour l’ultime rencontre de la saison, le Sporting battit le dernier du classement, Carlos Concha, par 4 buts à 0 (avec pour buteurs, Faustino Delgado (x2), Luis Navarrete, et Carlos Zunino). Mais, il fallut attendre le lendemain et la défaite de l’Alianza Lima face au Sport Boys (4 à 0) pour que le Sporting remportât officiellement son premier titre de champion. Et cet exploit se réalisa dès sa première saison dans l’élite et alors que le club n’avait pas un an d’existence (sa fondation remontant au 13 Décembre 1955). À l’issue de la saison, le Sporting Cristal termina également meilleur attaque (43 buts) et meilleur défense (19 buts). Les journalistes péruviens commencèrent à utiliser l’expression el equipo que nació campeón et la FIFA la consacra en 2012 en la reprenant comme titre d’un article présentant le club péruvien.

#1262 – RC Ferrol : los Diablos Verdes

Les diables verts. Ferrol, ville de Galice, se situe sur une péninsule vers l’estuaire du Ferrol. Son port, ses chantiers navals ainsi que son arsenal avec la présence des forces marines sont les moteurs de sa région depuis des siècles. Au XIXème siècle, ces activités attirèrent des ingénieurs et techniciens britanniques ainsi que des marins de la marine marchande britannique qui faisaient escale au port de Ferrol. Cette forte présence anglaise influença la ville et notamment permit l’importation et le développement rapide du football. Ainsi, au cours des premières années du XXème siècle, différentes équipes de football tournaient dans la ville : Arsenal, Giralda, Ferrol FC, Alfonso XIII, Unión Club de La Graña, Circulo Rojo et Jaime I. En 1919, des joueurs et supporters de plusieurs associations se réunirent pour créer un club puissant, capable de rivaliser avec les prestigieuses équipes régionales. Ainsi, Giralda FC et Jaime I FC s’unirent pour donner naissance au Racing Club de Ferrol.

Les succès du Racing de Ferrol ne tardèrent pas à venir et, en 1928, ils furent proclamés champions de Galice, battant le Deportivo La Corogne en finale. L’équipe fut alors admis en Coupe du Roi pour la première fois de son histoire. Au premier tour, Ferrol élimina les basques d’Alavés. Au tour suivant (huitième de finale), une nouvelle formation basque mais bien plus prestigieuse s’opposait à Ferrol, l’Athletic Bilbao. Au match aller, Ferrol tint le choc et obtint le nul, un but partout. Au match retour, à San Mamés, ce fut une défaite, sur un score excessif de 4 buts à 0. Malgré tout, la vaillance des joueurs galiciens comme Gorostiza, Gerardo Bilbao ou Manuel Rivera de Ferrol fut remarquée par la presse basque qui les qualifièrent de diablos verdes.

Mais que diable jouaient-ils en vert ? Tout au long de son histoire, le Racing Club de Ferrol a joué avec un maillot vert (accompagné d’une short blanc), l’intensité de sa teinte dépendant des années et des équipementiers. La raison réside dans la forte présence militaire dans la ville. Ferrol accueille une base navale, abritant aujourd’hui le 31ème Escadron d’escorte, un corps des marines et deux écoles spécialisées. A l’époque, elle était déjà une destination courante pour les recrues appelées au service militaire. Ces jeunes hommes portaient généralement des chemises vertes.