#1359 – Dumbarton FC : the Sons

Les fils. Fondé le 23 décembre 1872 par un groupe de jeunes hommes qui venaient d’assister à un match entre Queen’s Park et Vale of Leven FC voisin, Dumbarton constitue aujourd’hui l’un des plus anciens clubs de football d’Écosse. Son âge d’or où il remporta une coupe d’Ecosse (1883) et deux titres de champion d’Ecosse (1890-1891 et 1891-1892) paraît bien loin. Ayant longtemps évolué dans le vieux stade de Boghead Park (de 1879 à 2000), l’équipe déménagea au début du XXIème siècle, dans son antre actuel de Dumbarton Football Stadium, au pied du château qui surplombe la ville.

Le château de Dumbarton (en gaélique écossais Dùn Breatainn « la forteresse des Bretons ») est, à l’image du club de football de la ville, le doyen des châteaux forts de Grande-Bretagne (son histoire remontant à 1 600 ans). Il constitua le centre du royaume breton indépendant de Strathclyde puis devint un important château royal dans l’Ecosse médiévale. A partir du XVIème siècle, il demeurait un fort de garnisons. Pour l’admirer, il faut graver près de 500 marches car sa particularité est de se situer sur un rocher volcanique en basalte, formé il y a environ 340 millions d’années, connu sous le nom de Dumbarton Rock et haut de 73 mètres. Pour les habitants, ce rocher a la forme d’un éléphant et l’écusson du club affiche depuis les années 1970 un éléphant avec un château sur le dos (symbolisant le Dumbarton Rock avec le Dumbarton Castle). Ce Rock étant l’identité de la ville, les habitants ont gagné le surnom de Sons of the Rock qui a été réduit à Sons pour l’équipe de football.

#1358 – NK GOŠK Gabela : Plavi lavovi

Les lions bleus. Dans la Bosnie-Herzégovine multi-ethnique, le club de GOŠK a toujours représenté la communauté croate de la ville de Gabela. On retrouve d’ailleurs sur son écusson un ballon aux couleurs croates (le damier blanc et rouge, šahovnica). Et ce ballon se situe sous les pattes d’un lion. Pourtant, le club était dénommé par le passé Zmaj, ie le dragon (de 1919 – date de sa fondation – à 1926 puis de 1948 à 1949), et le lion ne symbolise que la région de la Dalmatie, dans la Croatie actuelle. Alors, ce lion, qui donne le surnom au club, provient d’un autre voisin plus éloigné et qui fut à une certaine époque plus puissant : la République de Venise (697-1797). Au Moyen-Âge, les marchands et marins vénitiens dominèrent une grande partie de la Mer Adriatique (et même plus loin), laissant aujourd’hui dans ces contrées un héritage important dont des lions ailés. Et dans la cité de Gabela, on trouve une stèle sur laquelle est représenté un lion, datant de 1693 à 1715, époque à laquelle la municipalité bosniaque était possédée par Venise. Il s’agit du dernier symbole restant de la domination vénitienne dans la Bosnie d’aujourd’hui.

Le lion ailé tenant une bible est associé à la cité des Doges depuis le IXème siècle et continue d’être son symbole universel aujourd’hui. Ce fameux lion constitue la représentation symbolique dans l’iconographie chrétienne de l’évangéliste Saint Marc. En effet, dans deux passages de la Bible, il est évoqué le tétramorphe, quatre créatures ailées, qui plus tard furent associés au quatre évangélistes : le lion pour Marc, l’homme ou l’ange pour Matthieu, le bœuf pour Luc et l’aigle pour Jean. Cette attribution résulterait des premiers mots de leurs évangiles. Ainsi, pour Saint Marc, les premières lignes de son évangile décrive la prédication de Jean le Baptiste dans le désert (« un cri surgit dans le désert »), équivalent à un lion rugissant.

Au IXème siècle, dans une Europe déchirée mais profondément chrétienne, Venise se cherchait une protection et elle le trouva dans des reliques, celles de Saint Marc. A cette époque, les cités qui possédaient des reliques gagnaient non seulement un sentiment de protection spirituelle et une identité pour leur peuple, mais tiraient aussi des revenus importants des pèlerinages. En 828, deux marchands vénitiens, Buono da Malamocco et Rustico da Torcello, se rendirent à Alexandrie et volèrent les reliques de Saint Marc. Le Doge fit alors construire la célèbre basilique pour accueillir ces reliques. Le choix des reliques de Saint Marc ne fut pas le fruit du hasard puisqu’une vieille légende, évoque Saint Marc, voyageant en bateau d’Aquilée (vers Udine) à Alexandrie en Égypte, et qui fit face à une tempête et dut accoster au Rialto. Le Saint aurait alors trouvé l’hospitalité dans une pauvre cabane de pêcheurs et, dans un rêve, un ange lui serait apparu qui lui aurait prédit : « Sur cet îlot, ô Marc, un jour surgira une grande ville merveilleuse et tu y trouveras ton dernier repos et tu auras la paix ».

#1348 – FC Schaffhouse : die Munotstädter

La ville du Munot. L’article précédent présentait le club danois de Hillerød Fodbold et expliquait que la présence d’un chateau royal important dans la ville avait conduit à son surnom. Nous retrouvons la même logique pour le club suisse du FC Schaffhouse, où la forteresse du Munot constitue incontestablement l’emblème de la cité.

Commune de 36 habitants, chef-lieu du canton éponyme, Schaffhouse garde la frontière Nord de la Suisse. Et justement, après son adhésion à la Confédération helvétique en 1501, et la révolution religieuse que la Réforme représenta en 1529, le besoin de renforcer les fortifications de la ville se fit de plus en plus pressant. Le conseil de la cité décida, le 6 novembre 1563, de construire la nouvelle forteresse d’artillerie. Sa construction, située sur les hauteur de la ville, nécessita de nombreux ouvriers (notamment les habitants de la cité lors des corvées) et dura de 1564 à 1589. La forteresse est constituée d’un bâtiment cylindrique de 50 mètres de diamètre et de 25 mètres de hauteur. Ses murs de 4 mètres de profondeur abrite notamment une imposante casemate. Enfin, une tour de 15 mètres de haut, couronnée d’un toit pointu, coiffe l’ensemble. Imposant bâtiment, l’achitecture employée reposait malheureusement sur des techniques obsoletes, notamment face au dernier progrès de l’artillerie (boulet en fonte). Résultat, dès son achèvement, son emploi militaire apparaissait limité et finalement, son édification semblait plus revêtir un rôle symbolique. De manière ironique ou prémonitoire, à son emplacement, dès le Moyen-Âge, se dressait des fortifications qui se dénommaient Annot en 1376 et Unot 1460, qui en moyen-haut-allemand signifiait « sans nécessité ».

Etant donné sa faible utilité militaire, le Munot fut petit à petit abandonné, servant de lieu de stockage et de carrière au début du XIXème siècle. En 1839, Johann Jacob Beck, professeur de dessin à l’école cantonale, fonda une association qui entreprît jusqu’en 1902, sa restauration et depuis, gère le site et les festivités associées. A compter de 1905, une colonie d’une douzaine de daims vit dans les douves. De la fin juin à la fin août, des traditionnels bals se tiennent sur la Zinnenplattform (le toit de la forteresse) et une fête des enfants, avec des feux d’artifice, s’y déroule également depuis 1940. Les « Opernspiele Munot », un festival d’opéra, jouissent d’une grande popularité depuis 2016. Les terrains avoisinants abritent à compter de 1913 le vignoble du Munot (49 ares de Pinot Noir et 27 ares de Tokay ou Pinot Gris) qui produit annuellement autour de 6 000 litres de Munötler. Enfin, le gardien du Munot réside dans la tour et sonne la légendaire cloche du Munot (Munotglöggli – fondue en 1589 et immortalisée dans une chanson populaire) tous les soirs à 21 heures.

#1347 – Hillerød Fodbold : Slotsbyens hold

L’équipe de la ville du château. Fondé en 1938, le club monta lentement mais surement des divisions locales à l’échelon national en 2017. Dénommé initialement Ullerød Gymnastik Forening, reflétant la résidence du club dans le district d’Ullerød dans la partie ouest de Hillerød et la principale activité sportive parmi ses membres (la Gymnastique), le club changea de nom pour l’actuel afin de mieux s’identifier à la ville.

Cité de 36 000 habitants, Hillerød est située au nord de la région du Zélande, à quelques encablures (30 km) de la capitale Copenhague. Bien qu’il y eut une présence humaine avant, les plus anciennes traces de l’existence du village d’Hillerødsholm remontent à 1275. Mais, en 1560, la ville prit son envol avec la transformation, par le Roi danois, Frédéric II, d’un manoir, construit sur un îlot dans une zone marécageuse entourée de forêts, en une résidence royale, baptisée Frederiksborg. Son fils, Christian IV, remania la majeure partie du château entre 1600 et 1625. Le palais devint un symbole fort du pouvoir, représentant la puissance de la monarchie absolue danoise (le Roi régnait alors sur de vastes étendues dont le Schleswig du Sud aujourd’hui allemand, la Norvège, le Sud de la Suède, l’Islande, les Îles Féroé ainsi que le Groenland). Les rois y résidaient et entre 1671 et 1840, ils furent couronnés dans l’église du château, qui est également la chapelle des ordres de chevalerie danois (l’Ordre de l’Éléphant et l’Ordre du Dannebrog).

Avec ses briques rouges, ses pignons, ses flèches et des détails en grès clair, le chateau est de style Renaissance néerlandaise. Le bâtiment principal se compose de trois grandes maisons de quatre étages : l’aile royale au milieu, l’aile de l’église à gauche et l’aile de la princesse à droite. Il subit plusieurs incendies (en 1692, 1733 et 1834) mais celui du 17 Décembre 1859 fut le plus dévastateur. Le bâtiment principal fut réduit en cendres en quelques heures et une grande partie des décorations intérieures et collections partirent en fumée. La destruction ayant été vécue comme une tragédie nationale, le chateau fut reconstruit à partir de plans et de représentations anciennes et ses appartements furent rouverts au public le 1er Février 1882 sous le nom de Musée national d’histoire danoise. Plus grand palais de la Scandinavie, il est souvent surnommé le « Versailles danois » et demeure l’une des attractions culturelles les plus visités du Danemark. De par sa situation reculée, la région attira peu la population danoise jusqu’à la construction du château. Puis, la ville de Hillerød devint fortement dépendante du château, son expansion économique suivant le développement de la résidence royale. Le château et son immense parc se situe désormais au centre de la ville.

#1218 – FK Riteriai : Riteriai

Les chevaliers. Vous allez me dire que le surnom n’est pas très original étant donné qu’il s’agit du nom du club et que ce symbole s’affiche en grand sur le blason de l’équipe. Seulement, dans le cas présent, c’est le surnom qui donna le nom du club. L’équipe avait connu une progression rapide, de sa fondation en 2005 à sa promotion dans l’élite lituanienne en 2014, et devait se consolider pour durer. Souhaitant poursuivre son développement en bénéficiant de meilleures infrastructures et d’une zone de chalandise plus large, le club déménagea de la petite localité de Trakai vers la capitale Vilnius (certes seulement distancés d’une trentaine de kilomètres). Il changea alors de nom, passant du FK Trakai au FK Riteriai. Depuis sa fondation, l’identité du KF Trakai se concentrait sur l’image du chevalier, qui apparaissait sur l’écusson de l’équipe, et qui rappelait l’âge d’or de la ville au Moyen-Âge.

Petite bourgade d’à peine de 6 000 habitants, Trakai se distingue en Lituanie par la présence de plusieurs chateaux forts. Le plus important se situe sur une île du lac Galvė. Au départ, il s’agissait d’une construction en bois mais après plusieurs attaques, le développement d’un édifice en pierre débuta au XIVème siècle et fut décidé par le Grand Duc de Lituanie, Kęstutis. Vers 1409, des travaux majeurs (extension de deux ailes, renforcement de l’enceinte avec des murs de 2,5 mètres d’épaisseur ainsi qu’un donjon de 35 mètres) furent achevés par son fils Vytautas le Grand, qui mourut dans cette citadelle en 1430. A l’issu de ces derniers travaux, le château de l’île de Trakai devint le plus puissant et le plus grandiose du Grand Duché ainsi que la résidence la plus importante de Vytautas le Grand. Reconstruit dans les années 1950, ce château est désormais une attraction touristique majeure.

Si ce château vit le jour à Trakai, c’est que la ville avait prit une certaine importance au sein du Grand Duché. En 1321, le Grand Duc Ghédimin avait déjà fait de Trakai sa capitale et vers 1375, le Grand Duc Kęstutis la confirma comme le deuxième centre administratif et politique du Grand-Duché après Vilnius. Son trésor avait été déplacé dans le chateau de l’île. Il s’agissait également d’une position militaire stratégique face aux attaques teutoniques. Pour défendre le château de l’île ainsi que la ville de Vilnius, plusieurs forteresses situées dans les collines avoisinantes furent également bâties sous le règne de Kęstutis. Les principales places fortes étaient le château de la presqu’île de Trakai (situé sur une péninsule entre le sud du lac Galvė et le lac Luka et construit vers 1350-1377) ainsi que le château de Senieji Trakai (où Kęstutis se maria et Vytautas y naquit mais fut détruit en 1391).

#1161 – FC Den Bosch : Blue White Dragons

Les dragons bleus et blancs. En néerlandais, le terme approprié serait de blauwwitte draken et pourtant, c’est bien le surnom en anglais qui est usité. Et en regardant le blason du club, il paraît logique. Le bleu et le blanc sont bien les couleurs du club tandis qu’une tête de dragon l’orne. D’où provient ce dragon ? Certainement du surnom gagné par la ville de Bois-le-Duc pendant la guerre de Quatre-Vingts ans, qui opposa les 7 des 17 Provinces des Pays-Bas espagnols (soutenus par la France et l’Angleterre) à la monarchie espagnole (soutenue par le Saint-Empire Germanique) de 1568 à 1648.

Au XVIème siècle, les Pays-Bas espagnols, alors possession de Philippe II, Roi des Espagnes, regroupaient de riches villes et régions (certaines villes – Bruges, Gand, Anvers – constituaient des places fortes économiques mondiales), divisées entre les 7 provinces du Nord (actuels Pays-Bas), où le protestantisme dominait, et les Pays-Bas méridionaux (actuels Belgique, Luxembourg et Nord-Pas-de-Calais), plutôt catholiques. Sur fond d’oppositions religieuses, les 7 provinces du Nord se rebellèrent et déclarèrent leur indépendance. En 1648, après 80 ans de combat, interrompu par une trêve de 12 ans, le Roi d’Espagne la reconnut, avec le traité de Münster, qui mit également fin à la guerre. Mais, revenons plus tôt dans le conflit, en 1629 précisément, quand Bois-le-Duc constituait un bastion fidèle au Roi d’Espagne, difficile à conquérir avec ses imposantes fortifications et défenses. Surtout, la ville comptait plusieurs marécages qui l’entouraient et lui donnaient la réputation d’être imprenable. D’ailleurs, en 1601 et 1603, Maurice de Nassau, leader des indépendantistes néerlandais, s’y étaient cassés les dents par deux fois. La ville gagna le surnom de moerasdraak (dragon des marais). Son demi-frère, Frédéric-Henri d’Orange-Nassau, entama un nouveau siège en Avril 1629 avec d’importants moyens humains et techniques (il fit assécher les marais en détournant le lit de deux rivières, l’Aa et le Dommel). Après 5 mois de siège, la ville céda enfin, perdant alors son surnom, et cette victoire porta un coup fatal aux positions espagnols dans le Nord du pays. Aujourd’hui, sur la place Stationsplein, la plus célèbre fontaine de la ville représente un dragon en or, au sommet d’une colonne, et aux pieds de cette dernières 4 dragons crachant de l’eau. Cela pourrait être une allusion à ce surnom tout comme le surnom et l’écusson du club.

L’origine des couleurs bleu et blanche est méconnue. Le club fut fondé en 1965, par la fusion de deux rivaux de la ville, RKVV Wilhelmina (1897) et BVV (1906), afin de constituer un club capable de rivaliser en première division. Wilhelmina évoluait en jaune et noir, tandis que le BVV affichait du rouge et du noir. Peut-être que dans un esprit de conciliation, le bleu et le blanc furent choisis pour créer une nouvelle identité, héritée d’aucun de ses prédécesseurs.

#1155 – Celta Vigo : Olívicos

Il n’existe pas de traduction officielle mais cela pourrait se rapprocher de « ceux de l’olivier » . L’olivier évoque généralement des images de la Méditerranée et pourtant, Vigo, situé plus au Nord, au bord de l’Atlantique, était connu comme la Ciudad de la Oliva (Ville de l’olive) qui devint au fil des années la ciudad Olívica (Ville de l’olivier). D’ailleurs, dans ses armoiries, un olivier figure à droite d’un chateau. Jusqu’à la guerre d’indépendance (1808-1814), le bouclier de la ville présentait un chateau accompagné d’une coquille Saint-Jacques (pour indiquer que Vigo dépendait de la juridiction de l’Église de Compostelle). En 1813, la municipalité de Vigo demanda au roi de remplacer la coquille, signe de vassalité à l’Eglise par « un magnífico olivo con que de tiempo inmemorial se hallan enriquecidos sus naturales (…) cuia distinguida gracia servirá de eterno monumento a la posteridad y a sus conciudadanos de la más completa satisfacción » (un magnifique olivier dont ses habitants se sont enrichis depuis des temps immémoriaux (…) dont la grâce distinguée servira de monument éternel à la postérité et à ses concitoyens de la satisfaction la plus complète).

Quel est donc cet ancien olivier, symbole des habitants ? Entre le XIIème et le XIVème siècle, les moines de l’Ordre du Temple de Jérusalem, les Templiers, régnaient sur la Collégiale de Santa María et plantèrent dans l’atrium un olivier. En Galice, ainsi que dans d’autres régions atlantiques comme les Asturies, l’Irlande ou l’Angleterre, il était courant de planter un arbre à feuilles persistantes dans l’atrium des églises en signe de paix et de vie éternelle. En 1809, l’explosion d’une poudrière, située dans le château de Castro, provoqua une importante onde de choc qui endommagea gravement la collégiale, obligeant sa démolition et l’abatage de l’arbre. Le fils du maire Don Cayetano Parada y Pérez de Límia, Manuel Ángel Pereyra, enleva une bouture du vieil olivier et la planta dans son jardin. Puis, l’arbre fut transplanté au Paseo de Alfonso, en août 1932. Dans son nouvel emplacement, l’olivier était protégé par une clôture en fer et une plaque de bronze rappelait que « dentro de esta verja, ofrenda de los vigueses a su árbol simbólico, queda hoy depositada por ellos la promesa firme de su amor, de su lealtad y de su abnegación por la ciudad amada » (A l’intérieur de cette porte, l’offrande des habitants de Vigo à leur arbre symbolique, est aujourd’hui déposée par eux la ferme promesse de leur amour, de leur loyauté et de leur abnégation pour leur ville bien-aimée). L’arbre s’y trouve encore aujourd’hui. Selon des tests récents, l’arbre aurait 207 ans aujourd’hui. En octobre 2016, la Mairie de Vigo a de nouveau planté un olivier bicentenaire à côté de la collégiale de Santa María (reconstruite entre 1816 et 1834).

#1102 – Shirak FC : Սև հովազներ

Les panthères noires. Shirak est connu pour être l’un des plus anciens clubs de football d’Arménie, le club ayant été fondé en 1958 à une époque où l’Arménie était une république de l’Union Soviétique. Seule équipe à avoir participé à toutes les saisons de la première division arménienne depuis sa création en 1992, le club compte un des plus riches palmarès d’Arménie, avec 4 titres de champion national, 2 Coupes d’Arménie et 5 Super Coupe d’Arménie. Basé dans la ville de Gyumri, deuxième ville d’Arménie, Shirak s’est inscrit dans les traditions de la ville. Tout d’abord, les couleurs du maillot sont le noir et l’orange. Ces deux teintes se retrouvent dans de nombreux bâtiments de Gyumri, en particulier les murs de l’Église du Saint-Sauveur et du Musée Dzitoghtsyan. En outre, le blason de l’équipe reprend un des éléments des armoiries de la ville et de son drapeau, une panthère surmontée d’une croix.

Au IXème siècle, l’Arménie était un état vassal des arabes omeyyades puis abbassides. Mais, les arméniens profitèrent de l’affaiblissement des omoyades et de la concentration des abbassides à défendre leur territoire face aux Byzantins pour créer un état indépendant au début des années 880, le Royaume bagratide d’Arménie. Achot Ier de la dynastie Bagratide et ses descendants furent à la tête de cet Etat jusqu’en 1080 et firent de la ville d’Ani, dans la banlieue Nord de Gyumri, la capitale de ce Royaume. Le bannière de ce dernier représentait probablement une panthère surmontée d’une croix. Ce symbole fut retrouvé sur un bas-relief dans les ruines d’Ani.

Ce nom est également celui du principal groupe de supporteurs du club.

#1071 – Moghreb Atlético Tétouan : الحمامة البيضاء

La colombe blanche. Située à 60 km de Tanger, au Nord du Maroc, sur les bords du Rif et de la Méditerranée, Tétouan possède une culture et une architecture singulières au sein de l’Empire Chérifien. En effet, par sa proximité avec l’Espagne, Tétouan fut le réceptacle de nombreuses immigrations qui remodelèrent la cité marocaine. Au XVème siècle, la Reconquista des monarques catholiques sur les derniers territoires occupés d’Andalousie parvenait à sa fin et conduisait à l’émigration des populations maures et juives vers le Maroc voisin. Ces derniers atterrirent à Tétouan et participèrent à sa reconstruction puisque, ville millénaire, elle fut détruite plusieurs fois par les espagnols puis les portugais à la même époque. Puis, entre 1609 et 1614, une nouvelle vague d’immigration eut lieu lorsque Philippe III d’Espagne expulsa les derniers musulmans vivant encore en Andalousie. Ces nouvelles populations s’établirent notamment à Tétouan tout en maintenant leurs propres traditions andalouses. Ainsi, les émigrés venant d’Espagne constituèrent l’élite intellectuelle et les classes aisées qui influencèrent durablement le paysage urbain et culturel. Grace à cet héritage, Tétouan est une ville à l’architecture hispano-mauresque unique avec une médina magnifique, considérée comme la plus belle du Maroc et inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Entourée de remparts datant du XVème siècle percés de 7 portes, la médina se compose de nombreuses maisons et palais blancs (avec des patios, des fontaines et des jardins). Cette histoire, ce style de vie et cet urbanisme préservés firent désigner Tétouan sous les surnoms de « la fille de Grenade » ou « la petite Jérusalem ». Mais, elle fut également appelée par l’ancien occupant espagnol Tetuan la Paloma Blanca (Tétouan, la Colombe Blanche) ou encore la « Colombe Blanche des poètes arabes ». Sur la place al-Hamama (la colombe), une statue d’une colombe blanche réalisée par l’artiste espagnol né à Tétouan, Carlos García Muela, trône comme symbole de la ville.

#1060 – Defensor SC : la Farola

La lanterne. L’histoire du Defensor est liée au quartier de Punta Carretas de Montevideo, ayant été fondé le 15 mars 1913 près du Parque Urbano, au cœur de Punta Carretas. Ce quartier se situe à l’extrémité sud de la capitale uruguayenne, sur une pointe rocheuse qui lui a donné son nom. Enfin, ses deux noms car en effet le quartier est dénommé Punta Carretas ou Punta Brava, selon dans quel sens on regarde cette pointe rocheuse. Les marins l’appelaient Punta Brava car la pointe s’étend sous l’eau et provoqua plusieurs naufrages de navires. A l’inverse, d’autres marins voyaient une charrette dans cette amas de pierres, ce qui donna le nom Punta Carretas. Surtout, sur cette pointe rocheuse, un phare nommé Faro de Punta Brava se distingue depuis la fin du XIXème siècle. Construit par l’entreprise Faros de Costa y Compañía, la tour fut mis en service le 1er Octobre 1876. En 1907, le phare passa dans le giron de l’Etat qui en 1911 remplaça le système d’éclairage par un dispositif lenticulaire. Depuis 1948, un flash blanc et rouge fut intercalé toutes les 10 secondes pour le différencier des autres phares et bouées. Enfin, en 1962, le phare fut relié au réseau électrique. Haut de 19 mètres et ayant une porté lumineuse de 18,5 milles marins (environ 34 km), le phare joue encore aujourd’hui un rôle important pour diriger les bateaux de pêche.

Monument emblématique du quartier, le phare de Punta Brava est représenté de manière stylisée sur le blason du Defensor depuis des décenies. Le chanteur uruguayen Jaime Ross, fan de Defensor, dédia au club une chanson titrée « Cometa de la Farola » (le cerf-volant de la lanterne). Le cerf-volant qui monte en prenant le vent est une allégorie du Defensor s’élevant dans l’élite uruguayenne et talonnant les deux grands clubs, Peñarol et Nacional.