#275 – Atalanta Bergame : Nerazzurri

Les noirs et bleus, couleurs traditionnelles du club. Même si les maillots du club de Bergame sont similaires à ceux du grand voisin milanais de l’Inter, aucun des deux ne fut inspiré pour le choix de ses couleurs par l’autre clubs. L’Atalanta fut plutôt influencé en partie par un autre club italien.

En 1907, l’année de sa fondation, Atalanta adopta une tunique noire et blanche à fines rayures verticales, avec des shorts normalement noirs, inspiré par la Juventus. Cet uniforme resta jusqu’à la saison 1920. En 1919, les deux clubs de Bergame, l’Atalanta et le Bergamasca, se retrouvait au sein de la Première Catégorie, le plus haut niveau de compétition organisé par la fédération italienne (FICG). Pour cette dernière, il ne pouvait avoir deux clubs de la ville de Bergame au sein de l’élite et elle édicta qu’un seul club de Bergame pouvait participer à la Première Catégorie pour la saison 1919-1920. Leur rivalité étant trop forte, la fusion fut écartée et un barrage fut organisée et remportée par l’Atalanta. Finalement, un an après, les deux clubs se résolurent à fusionner pour donner naissance à l’Atalanta e Bergamasca di Ginnastica e Scherma, simplifié plus tard dans l’actuel Atalanta Bergamasca Calcio. L’Atalanta jouait donc avec un maillot rayé blanc et noir tandis que Bergamasca arborait un maillot rayé bleu et blanc. Les membres du club fusionné choisirent de ne pas retenir la couleur commune aux deux équipes, le blanc. A la place, en mémoire des deux précédentes équipes, ils optèrent pour le bleu de Bergamasca et le noir de l’Atalanta.

Dans les premières années suivant la fusion, le maillot s’organisait verticalement en une moitié noire et l’autre bleue. Ce fut qu’après quelques saisons, que le maillot s’agrémenta de rayures verticales noires et bleues.

#268 – Royal Charleroi SC : les Zèbres

Comme la Juventus, le club a hérité de son surnom en raison de son maillot rayé noir et blanc. Il fut utilisé par les journalistes à compter de 1926 quand le club remonta en promotion après avoir été sacré champion du Hainaut. Modeste village dont les premières traces remontent à 863, la ville connut un essor significatif quand elle devint une forteresse espagnole en 1666. La ville tomba alors dans le domaine de Philippe-Balthazar de Gand, dit Vilain, prince de Masmines, comte d’Isenghien et de Middelbourg, Seigneur des Villes de Lannoy, de Watten et de Charleroi dont le blason était de sable au chef d’argent (ie noir et blanc). Ces couleurs perdurèrent au fil des successions et des nouveaux possesseurs et la ville hérita de ces deux couleurs dans son premier blason de 1847. Elles s’y trouvent encore aujourd’hui. Certainement que cela inspira les fondateurs du club pour trouver les couleurs du maillot du club.

Par ailleurs, l’utilisation du noir ne faisait pas injure à la ville qui se situe dans la province de Hainaut, surnommée le Pays Noir, en raison de son passé minier Long d’Est en Ouest de près de 45 km, large d’une bonne dizaine de kilomètre, ce bassin houiller couvrait la région de Charleroi et s’étirait jusqu’à Namur. Des documents attestent de l’exploitation de charbon dans la région dès le XIIIème siècle (1251), mais ce fut les révolutions industrielles du XVIIIème et XIXème siècle qui démultiplièrent les capacités de production et transformèrent ce pays. En 1770, le Pays Noir comptait 32 exploitations de grande taille puis, en 1830, déjà 128 puits dont le plus profond atteignait 200 mètres. En 1840, la production du Pays Noir dépassait celle du bassin de Liège et 25 ans plus tard, celle du Borinage, devenant ainsi le premier bassin houiller belge. L’extraction de charbon atteignit 7,7 millions de tonnes en 1897 et 8,6 millions de tonnes en 1910. Le bassin était alors dominé par la société des Charbonnages de Monceau-Fontaine (fondé en 1807) dont la concession s’étendait sur 7 260 hectares et 25 localités (la distance entre les deux puits les plus éloignés était de 16 km). Sa production atteignit à son apogée 2 millions de tonnes de charbon et la société devint le premier producteur belge de houille, employant plus de 10 000 personnes. A partir de l’entre deux-guerre, l’économie du charbon en Belgique démarra un long déclin. En 1929, dans le bassin houiller de Charleroi, 42 300 mineurs travaillaient dans 79 fosses pour une production annuelle de 7,8 millions de tonnes de charbon. En 1950, 18 sociétés se partageaient 57 puits pour une production de 6,7 millions de tonnes de charbon, ce qui correspondait à 33% de la production wallonne et 25% de la production belge. A partir des années 1960, avec la concurrence internationale, les puits fermèrent les uns après les autres et les derniers wagonnets de charbon remontèrent le 29 septembre 1984.

Enfin, à noter que le football à Charleroi se partage entre deux clubs : le Sporting et l’Olympic. Malgré leur fort antagonisme, les deux formations évoluent dans les mêmes couleurs, noir et blanc. Or, ce n’est pas l’Olympic qui inspira le Sporting mais l’inverse. Profitant de discordes au sein de la direction du Sporting, l’Olympic récupéra les kits du Sporting et évolue depuis dans les mêmes couleurs que son rival (à l’exception du début des années 1970 où l’Olympic joua en rouge et blanc).

#244 – Gençlerbirliği SK : Alkaralar

Les rouge et noir. Deux versions s’affrontent pour expliquer le choix de ces couleurs. Les étudiants, qui souhaitaient créer un club de football car ils n’avaient pas été retenus par l’équipe de leur lycée, avaient du mal à trouver un mécène. Finalement, le père d’un des fondateurs, député de la province, accepta de soutenir l’équipe et sa première demande fut de trouver un jeu de maillots. Les jeunes se rendirent dans le seul magasin qui en vendaient et les seuls maillots disponibles étaient rouge et noire.

Pour d’autres, le choix de ces couleurs résulte des fleurs de pavot. Gençlerbirliği fusionna rapidement avec l’équipe du lycée, dont les fondateurs de Gençlerbirliği avaient été exclus et supporté par l’association des professeurs. Lors de la réunion organisée pour l’unification des clubs, en signe de bonne volonté, les lycéens de Gençlerbirliği offrirent un bouquet composé de fleurs de pavot, communes dans les steppes d’Ankara, au directeur du lycée et au président de l’Association des enseignants. Les couleurs rouge-noir de ces fleurs furent alors choisies comme celles du club.

#242 – Juventus Turin : Bianconeri

Les blancs et noirs. La Juventus est connu notamment par son maillot rayé noir et blanc, que le marketing d’Adidas commence à ne plus respecter … Pourtant, ce maillot ne fut pas le premier choix du club et résultat même d’une erreur du fournisseur. Les premières couleurs du club fut le rose et noir. Aujourd’hui, la couleur rose est devenu à la mode mais à l’époque, ce choix constituait plus qu’une singularité. En réalité, les contraintes financières s’imposèrent aux fondateurs qui durent choisir le tissu le moins onéreux, le vichy rose. Mais la mauvaise qualité des maillots fit qu’au fil des rencontres, le rose devient blanchâtre. En outre, le rose atteignait la virilité du club et de ses joueurs. En 1903, insatisfaits, les dirigeants décidèrent de changer de couleur.

Là, les versions diffèrent. Une légende raconte qu’ils commandèrent à leur fournisseur anglais des maillots rouges semblables à ceux du club de Nottingham Forest, et par malheur, une erreur fit qu’on leur livra des maillots rayés blancs et noirs, de l’autre club de la ville, Notts County. A la réception de la commande, les turinois ne furent pas ravis mais, comme le premier match de championnat était proche, il était trop tard pour les renvoyer.

L’autre version repose sur John Savage, un négociant en gros de produits textiles à Turin et joueur de football. Après avoir joué pour le Torino, il rejoignit la Juventus en 1901. Originaire de Nottingham, John Savage fournit les nouveaux maillots au club, en prenant ceux de son équipe de cœur, Notts County. Ses nouvelles couleurs furent perçues comme un symbole de « simplicité, d’austérité, d’agressivité et surtout, de pouvoir » .

#235 – Sunderland AFC : Black cats

Les chats noirs. En 2000, le club mena un sondage pour connaître le surnom officiel que les supporteurs souhaitaient adopter car, après avoir quitté leur stade de Roker Park, le club n’avait plus de surnom (le précédent était lié au nom de l’ancien stade). Black cats ressortit vainqueur (48% sur les 10 000 votants) et ce ne fut pas une surprise, tant ce symbole accompagna le club dès sa création. Evidemment beaucoup y voit une superstition.

En 1937, Sunderland affrontait Preston North End en finale de la FA Cup. A la 44ème minute, Preston prit l’avantage avec un but de son attaquant écossais, Frank O’Donnell. Un jeune supporter de 12 ans de Sunderland, Billy Morris, avait emporté dans sa poche un chat noir pour porter chance au club. Au retour des vestiaires, Sunderland marqua 3 fois et remporta sa première Coupe d’Angleterre. Evidemment, pour les supporteurs de Sunderland, ce chat était à l’origine de ce renversement.

Belle version mais elle n’est pas à l’origine du surnom car le symbole du Chat noir remonte bien avant 1937. Un chat noir ornait, en son cœur, le premier écusson du club, en 1879. Puis, sur une photo de fin XIXème siècle/début XXème siècle, le joueur Billy Hogg et 2 de ses coéquipiers apparurent assis à une table avec un chat noir entre ses mains. En 1905, le président de Sunderland posa avec un chat assis sur un ballon rond. Puis, le chat apparut aussi sur des photos d’équipe entre 1908 et 1912. Selon la légende, ce chat avait élu domicile dans le stade du club.

Mais quel est l’origine de ce symbole ? Il semblerait qu’il remonte au XVIIIème siècle. Des batteries de canon étaient installées à l’embouchure de la rivière Wear. Selon une version, l’un des soldats quitta son poste, terrorisé par le hurlement d’un chat noir. Pour d’autres, ces canons noirs ressemblaient à des silhouettes de chat.

#234 – AEK Athènes : Κιτρινόμαυροι

Les noir et jaune. Les couleurs du club sont directement à l’histoire de la population grecs de Constantinople. En 1919, portée par son nationalisme, la Grèce lança une expédition militaire pour occuper les régions d’Asie Mineure où habitaient des populations orthodoxes de langue grecque, héritières de l’époque hellénistique, qui étaient persécutaient par l’Empire Ottoman. Soutenu par les britanniques et les français ainsi que leurs victoires, la Grèce obtint des possessions en Anatolie suite au Traité de Sèvres (1920). Mais, ce traité ne fut pas ratifié par les deux parties, qui demeuraient insatisfaites, et la guerre reprit. Au final, les troupes de la jeune Turquie renversèrent le jeu des alliances et gagna des batailles qui conduisit pour les grecs à la Megalê katastrophê (la Grande Catastrophe) en 1922. La Grèce perdit tous les territoires conquis et surtout un grand échange de population eut lieu. 1 300 000 Grecs de Turquie émigrèrent vers la Grèce tandis que 385 000 Turcs quittèrent la Grèce pour la Turquie. Arrivée en 1922, notamment à Athènes, ces immigrés se regroupèrent au sein de nouvelles associations proposant des activités sportives. Ainsi, en 1924, l’AEK fut fondé par la communauté grecque ayant fuit Constantinople (d’où le K de AEK qui signifie Konstantinoupóleos). Le club souhaitait alors se rappeler cette catastrophe dans tous ces symboles, notamment les couleurs des maillots. Ainsi, le jaune symbolise l’espoir des milliers de réfugiés après le déracinement. Cette couleur prend également ses racines dans l’empire byzantin le jaune étant l’une des ses couleurs. Le noir indique la douleur de cette génération, qui a été forcée de se déplacer vers les centres urbains de la Grèce.

#207 – BV 09 Borussia Dortmund : Schwarz-Gelben

Les noir et jaune. De la création du club en 1909 jusqu’en 1913, le Borussia ne portait pas les couleurs noirs et jaunes qui nous apparaissent traditionnelles aujourd’hui. Le club débuta son existence avec une tenue multicolore : maillot rayé bleu et blanc, ceinture rouge et pantalon noir. Il semble que les tenues étaient un héritage de la congrégation religieuse que fréquentait les membres avant la fondation du club. Une histoire raconte que cette étroite bande de tissu rouge, populaire auprès de diverses équipes sportives de l’époque, aurait pu être portée comme un symbole à la fois de solidarité avec le mouvement ouvrier et de résistance à l’Église. Il ne faut pas oublier que le club se créa suite à une opposition farouche avec l’aumônier de la congrégation (cf. #84).

Selon le récit de Maria Risse, épouse du co-fondateur Willi Jacobi, le kit original posa beaucoup de problèmes. Chaque fois qu’elle essayait de nettoyer les tenues, les couleurs bleu et blanc disparaissaient au lavage. De plus, les ceintures lâchement suspendues provoquaient souvent des bagarres pendant les matchs car elles s’emmêlaient ou volaient au-dessus de la tête des joueurs pendant qu’ils couraient. D’où il semblait inévitable de changer complètement de kit.

Le jour de la Saint-Valentin, le 14 février 1913, les membres de la direction du club optèrent pour un nouveau maillot. Ce dernier était jaune citron et arborant un « B » noir sur le côté gauche de la poitrine. Les raisons de ce choix de teintes sont inconnus. Mais une option possible pourrait être les couleurs des armes de la ville de Dortmund. Ces armes représentent un aigle impérial noir. Le champs (fond) des armes était habituellement représenté en argent (le blanc en héraldique). Toutefois, au début du XXème siècle, la couleur azur (bleu) était également utilisé avec un aigle noir ou blanc. Ceci pourrait expliquer les couleurs de la première tenue du club. En outre, dans un manuscrit du XVIIème siècle, le champ apparaît or, tout comme dans le blason officiel et actuel (mais qui passa de l’argent à or en 1946). Même si ce n’est pas la couleur traditionnelle, elle pouvait être connue des membres du club. Une autre option serait que le jaune rappelait la couleur des blouses de ses ouvriers-supporteurs tandis que le noir faisait référence à ses supporteurs-mineurs.

#205 – Santos FC : Alvinegro

Les blancs et noirs. Lorsque le club de Santos fut fondé en 1912, le premier choix des couleurs se portèrent sur le blanc, le bleu et l’or. Le maillot était alors rayé bleu et blanc, avec de fines bandes dorées. Mais, après à peine un an d’existence, le 31 mars 1913, les membres décidèrent de changer pour opter pour un maillot rayé noir et blanc, fixant alors définitivement les couleurs du club. Les raisons du changement étaient simples. Il est probable que les joueurs constatèrent que les couleurs bleus et dorées passaient assez vite après quelques lavages. Il fallait donc refaire régulièrement des maillots. Or, les finances du club ne devaient pas le permettre. Surtout, la couturière de l’équipe, connue sous le nom de Dona Didi, se plaignait de ne pas réussir à trouver les tissus nécessaires (en particulièrement celui doré) pour réaliser le maillot du club. Lors de cette réunion du 31 mars 1913, Paulo Peluccio, membre du club, suggéra de retenir un maillot à rayures blanches et noires. Le noir aurait représenté la noblesse et le blanc symbolisait la paix. Surtout, ces couleurs étaient plus simple à trouver à l’époque.

En 1913, le maillot fut donc rayé verticalement en noir et blanc. Mais, en 1915, en même temps qu’il dut changer de nom pour participer au tournoi de Santos, le club porta un maillot intégralement blanc, marqué seulement de son blason. Ce fut une réussite avec le titre au bout. En 1925 et en 1935 (pour le premier titre dans le championnat de l’Etat de São Paolo), le maillot fut une nouvelle fois intégralement blanc. Dans la version de 1925, le maillot intégrait toutefois au niveau de la taille une bande noire, comme une ceinture. Pour celle de 1935, tout l’équipement était blanc, les chaussettes ayant quelques détails noirs. Au milieu des années 1930, Santos porta l’uniforme le plus inhabituel de son histoire. En effet, si le short était blanc, le maillot était dans une couleur surprenante pour le club, rouge. Cet uniforme fut utilisé que dans quelques matchs. Au début des années 1940, Santos avait pour équipement une chemise à larges rayures noires et blanches mais cette fois horizontales. Lors de la grande période du Santos de Pelé, l’uniforme redevint complètement blanc, à l’exception de la taille où la ceinture était noire. Toutefois, en 1963, la direction tenta un nouveau maillot blanc à fines rayures noires, le short et les chaussettes demeurant blancs. Ce fut un échec auprès des supporteurs et le club revint au kit blanc. Dans les années 1970, l’équipement se stabilisa avec comme premier uniforme, un kit intégralement blanc, et en maillot extérieur, celui rayé noir et blanc. Enfin, dans les années 1990, le club céda à la mode des tenues extravagantes et si les couleurs demeurèrent, les shorts affichèrent des damiers, des étoiles, des traits …

Comme d’autres équipes ont adopté ces couleurs et ont donc gagné ce surnom d’Alvinegro, celui de Santos a été enrichi par la suite en Alvinegro da Vila et Alvinegro Praiano. Le premier se réfère au stade dans lequel évolue Santos, le stade Urbano Caldeira, mieux connu sous le nom de Vila Belmiro, quartier où il se situe. Enfin, Praiano est un adjectif pour désigner un objet, un lieu ou une personne situé sur le littoral. Ce qui est le cas de la ville de Santos, située sur la côte de l’ État de São Paulo et qui est le plus grand port d’Amérique Latine.

#193 – Stade Rennais : les Rouge et Noir

Fondé en 1901 par des étudiants de l’Université de Rennes, le club arborait un maillot rayé bleu ciel et bleu marine, s’inspirant des teintes du Havre AC. En 1902 débuta le championnat régional dont le premier vainqueur fut le FC Rennais. Puis, le Stade Rennais remporta la seconde édition. Mais, un troisième club l’US Servannaise, club malouin principalement composé de joueurs britanniques, s’avérait être de plus en plus un redoutable rival. Afin de concurrencer l’équipe de Saint-Malo, le Stade Rennais et le FC Rennais décidèrent d’unir leurs forces en 1904 pour devenir le Stade Rennais Université Club. Le nouveau club opta pour son maillot pour les rayures du Stade Rennais et les couleurs du FC Rennais, le rouge et le noir.

Selon l’historien du club, Claude Loire, ces deux couleurs représentent d’un côté l’esprit laïque (le rouge de la République française) et de l’autre la religion catholique (le noir rappelle la couleur des soutanes), deux courants à la base de l’identité du FC Rennais, fondé par des étudiants de mouvance anarcho-syndicaliste. Tout ceci, un avant la Loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat. Si les couleurs sont désormais traditionnelles, les rayures disparurent assez vite. D’abord blanc et noir (couleur de la ville de Rennes), le logo du club s’aligna avec les couleurs du maillot rouge à partir des années 1960.

Pour la petite histoire, en 2024, alors que le Stade Rennais s’apprêtait à accueillir l’AC Milan, dans le cadre des barrages de la Ligue Europa, la préfecture décida d’interdir de porter des insignes aux couleurs du club italien … sauf que les couleurs du Milan sont celles de Rennes.

L’union des deux club ne donna pas à court terme les résultats escomptés. Si l’US Servannaise et le Stade Rennais UC se partagèrent les titres régionaux jusqu’en 1914, l’équipe malouine remporta la majorité des titres (8 au total). Parfois de manière assez singulière. Lors de la dernière journée de la saison 1904-1905 les deux clubs étaient à égalité. L’US Servannaise joua son dernier match face au Stade Vannetais qui se termina par un résultat nul. Mais les Vannetais refusèrent de jouer la prolongation (pourtant obligatoire), donnant ainsi sur tapis vert la victoire à l’US Servannaise. Avec ses deux points, le club malouin remporta son premier titre. La saison suivante, l’US Servannaise fut suspendu à un match de la fin et termina dernière du championnat. Le nouveau Stade Rennais fut donné vainqueur. Mais, le 9 avril 1906, l’US Servannaise déposa un appel pour obtenir de rejouer le titre. Devant le refus du Stade Rennais, le titre fut donné à l’US Servannaise. Lors de la saison 1906-1907, l’US Servannaise domina haut la main le championnat au point de se permettre de ne pas jouer la dernière journée contre le Stade Rennais.

#157 – Udinese Calcio : Bianconeri

Les blancs et noirs. Depuis sa fondation en 1896, le club du Frioul joue dans un maillot noir et blanc. Quand il fallut choisir les couleurs du club, les membres fondateurs ne firent pas preuve d’originalité. En effet, ils reprirent tous simplement les couleurs de la ville d’Udine, qui elle-même reprend les armes de la famille Savorgnan. Les membres de la famille Savorgnan furent baron, marquis et comte dans le Frioul et en 1385, la famille fut agrégée à la noblesse vénitienne. Créé en 1896, Udinese est le second club le plus ancien d’Italie, après le Genoa. Et ses couleurs sont répandus au sein de la péninsule, d’autres clubs héritant également du surnom de Bianconeri (Juventus, AC Sienne, Ascoli). Ainsi, il est parfois décrit comme I Primi Bianconeri d’Italia (les premiers blancs et noirs d’Italie).