#1046 – Etoile Filante de Ouagadougou : la Reine des Stades

Depuis 1961 et le premier championnat du pays, l’EFO domine le football burkinabais (ex-Haute Volta). Tout d’abord, il est parvenu à remporter 13 championnats de première division (1962, 1965, 1985, 1986, 1988, 1990, 1991, 1992, 1993, 1994, 2001, 2008, 2014), dont 5 d’affilées entre 1990 et 1994. Ces 13 championnats constituent le record de titre remporté, à égalité avec son grand rival du ASFA Yennenga. Côte Coupe nationale, la coupe est bien plus peine avec 22 titres (1963, 1964, 1965, 1970, 1972, 1975, 1976, 1985, 1988, 1990, 1992, 1993, 1996, 1999, 2000, 2001, 2003, 2006, 2008, 2011, 2017 et 2022), cette fois le record national sans partage. Par 2 fois, l’EFO s’attribua la Coupe 3 années de suite (1963, 1964, 1965 et 1999, 2000, 2001). Aucun autre club burkinabais n’est parvenu à réaliser cette performance. A ce palmarès, il convient de rajouter 7 Super Coupes du Burkina Faso (1994, 1996, 1999, 2003, 2006, 2011, 2017), là aussi le record.

Sans conteste, ce palmarès impressionnant, le plus important du pays, fait de l’EFO la Reine des Stades du Burkina Faso. Pourquoi pas le Roi ? Tout d’abord, l’EFO est une étoile. Par ailleurs, son grand rival du ASFA Yennenga prît le nom de la Reine fondatrice du Royaume Mossi, Yennenga. Être la reine des stades était aussi un pied de nez à ceux qui avait prit le nom d’une Reine historique. Si l’EFO remporta la coupe l’année dernière, son aura pâlit, le club ayant flirté avec la relégation lors du dernier exercice du championnat.

#1044 – RC Bafoussam : Tout-Puissant de l’Ouest

3ème ville du Cameroun, Bafoussam put compter sur le Racing pour défendre les couleurs de l’Ouest du Pays face aux clubs de la capitale politique (Yaoundé) et de la capitale économique (Douala). Le club fut fondé en 1959 par la fusion de deux associations dénommées Lynx (représentant de la mission catholique) et Diamant (représentant de la mission protestante). Mais, ce ne fut pas ce double patronage chrétien qui donna pour surnom une comparaison avec le Dieu de ces religions.

Le club fut ainsi surnommé en raison d’un exploit qu’il réalisa dans les années 1960. En effet, l’équipe, qui évoluait déjà en première division camerounaise, parvint à finir la saison invaincue. Mais, l’exploit fut vain car le club termina à la seconde place. Selon certaines sources, cette saison incroyable se déroula en 1965 et ce fut l’Oryx de Douala qui remporta le titre.

Le Racing ne fit pas honte par la suite à son surnom. Le club connut son apogée au début des années 1990, en gagnant 4 championnats du Cameroun (1989, 1992, 1993, 1995) ainsi qu’une Coupe du Cameroun (1996 ainsi que 2 autres finales perdues en 1988 et 1991). Pour l’Ouest, il est sans conteste le plus puissant.

#1037 – KSK Beveren : Klein Anderlecht

Le petit Anderlecht. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le RSC Anderlecht va s’imposer comme la place forte du football belge avec un style de jeu technique et des titres à la pelle. 14 titres de champion entre 1947 et 1968. Dans les années 1970, la compétition interne s’accrut (montée en puissance du FC Bruges et du Standard notamment) et les titres pour Anderlecht s’espaçaient. Mais, le club de la capitale devint l’étandard du football belge au niveau européen (3 finales consécutives de Coupe des Vainqueurs de Coupe entre 1976 et 1978 dont 2 victoires). Anderlecht était donc la réréfence du football belge.

Dans ce panorama, Beveren parvint à se hisser au niveau de cette compétitition à 3 (Anderlecht, Bruges et Liège) à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Une première génération dorée (avec Wilfried Van Moer, Paul Vangenechten, Jean et Omer Janssens, Robert Rogiers et Freddy Buyl) emmena le club et l’installa au sein de l’élite belge à la fin des années 1960. En 1978, entrainée par Urbain Braems, l’équipe intégrait alors de jeunes joueurs comme Jean-Marie Pfaff, Wim Hofkens ou Albert Cluytens et était encadrée par le capitaine vétéran, Jean Janssens, et deux joueurs allemands, le meneur de jeu Heinz Schönberger et l’attaquant Erwin Albert. Le SK Beveren attint alors pour la première fois la finale de la Coupe de Belgique qu’il remporta face à Charleroi 2 buts à 0. A la suite de ce premier titre national, Urbain Braems fut remplacé par Robert Goethals, avec son adjoint Rik Pauwels, tous deux néophytes au plus haut niveau, laissant supposé que l’apogée du club était derrière. Mais, la saison suivante fut certainement la plus aboutie. En premier lieu, le SK Beveren gagna son premier titre de champion avec 4 points d’avance sur Anderlecht, et s’accapara également la Super Coupe de Belgique. Puis, sur le plan continental, le club belge élimina l’Inter Milan en quart de finale de la Coupe des Vainqueurs de Coupe, en faisant match nul 0-0 à San Siro et en s’imposant 1-0 à domicile. Le gardien Jean-Marie Pfaff fut désigné en 1978 soulier d’or suivi l’année d’après par Jean Janssens. Erwin Albert termina meilleur buteur du championnat l’année du titre (avec 28 buts en 33 matchs). L’équipe pratiquait un football plaisant et avec les titres remportés, gagna le surnom de klein anderlecht. Pourtant, un certain nombre de joueurs et même l’entraineur étaient amateurs. Le stoppeur Paul Van Genechten était pompier et devait trouver un remplaçant lorsqu’il jouait. Jean Janssens gagnait sa vie comme docker dans le port d’Anvers. Bob Stevens travaillait comme ingénieur commercial et devait prendre des jours de congé pour jouer en Coupe d’Europe la semaine.

Après ces deux grandes années, et malgré le départ de certains jouers (comme Pfaff au Bayern Munich), Beveren attint la finale de la Coupe de Belgique en 1980 et en 1985 et la remporta une nouvelle fois en 1983. Enfin, en 1984, pour son 50ème aniversaire, le club gagna une seconde fois le championnat de Belgique et reçut le titre de « Société Royale » , devenant le KSK.

#1024 – Ittihad Alexandrie : سيد البلد

Les rois de la ville. Alexandrie, ville millénaire, compte en son sein de nombreux clubs de football, Ittihad, Tram Club, Al Olympi, Haras El-Hedood Club et Smouha SC, qui participèrent ou défendent encore l’honneur de la ville au niveau national. Mais, parmi ces clubs, Ittihad se distingua au niveau régional et national. Avant 1948, le football égyptien se disputait au sein de ligues locales (Le Caire, Alexandrie, Bahri, et Canal de Suez) et d’une compétition nationale, la Coupe d’Egypte. Dans ces compétitions, Ittihad remporta un certain nombre de titres, bien plus que ses rivaux. Tout d’abord, la Ligue d’Alexandrie se joua entre 1922 et 1953 (la première ligue égyptienne fut créée en 1948, provoquant la fin des championnats locaux dont celle d’Alexandrie en 1953) et Ittihad laissa peu de place à la concurrence. Entre 1926 et 1953, Ittihad fut champion d’Alexandrie chaque année, soit 27 fois d’affilée. Au niveau d’Alexandrie, Ittihad était donc le maître du football sans contestation. Par ailleurs, en Coupe d’Egypte, l’équipe gagna 6 fois le trophée (1926, 1936, 1948, 1963, 1973, 1976), soit le record pour un club d’Alexandrie. Finalement, seul Al Olympi réussit pour Alexandrie à remporter le titre de champion national (en 1966) mais le reste de son palmarès est famélique. Résultat, Ittihad possède le palmarès le plus fourni des clubs d’Alexandrie et fut le roi de la ville lorsqu’elle possédait son propre championnat.

#1000 – Boca Juniors : el Único Grande

L’unique grand. Il y a 3 ans, je démarrais ce site avec Boca Junior et son surnom spécifique de Xeneize. Depuis, de nombreux autres clubs et surnoms l’ont enrichi mais, pour le millième article, je devais revenir à Boca, qui ne manque pas de surnoms, et en présenter un qui soit à la hauteur. Si le club, par ses présidents et ses supporteurs, s’est autoproclamé el Único Grande, il ne s’agit pas d’un vol. Certes, ses détracteurs et rivaux ne manqueront pas d’invalider ce titre non-officiel mais en regardant le palmarès et la popularité de Boca, on ne peut pas dire que ce n’est pas mérité.

De base, Boca fait parti des 5 grands. Dans le football argentin, les clubs de Boca Juniors, Independiente, Racing Club, River Plate et San Lorenzo de Almagro sont considérés comme les cinq principaux clubs du pays. A ce titre, on les nomme los cinco grandes del fútbol argentino (les cinq grands du football argentin). Pour illustrer ce propos, ces 5 clubs ont remporté environ les 2 tiers des championnats d’Argentine et concentre près des 3 quarts des Copa Libertadores gagnés par l’Argentine.

Sur le plan national, Boca n’est pas le champion le plus titré, devancé par son rival de River mais le club affiche tout de même 35 championnats argentins au compteur (le premier gagné en 1919, deuxième détenteur de titres de champion). Surtout, parmi les 5 grandes, et depuis la relégation de River en 2011 et d’Independiente en 2013 en seconde division, il est le seul à ne pas avoir quitté l’élite argentine depuis son accession en 1914. Du côté de la Coupe nationale, Boca remporta la première édition en 1969 et 3 autres suivirent (en 2012, 2015 et 2020), en faisant le recordman de titres. Le club détient aussi le record de SuperCoupe d’Argentine remporté avec deux victoires (2018 et 2022) ainsi que de Coupe de la Ligue avec également deux trophées (2020 et 2022). Sur le plan international, Boca peut se vanter d’avoir conquis 3 Coupes Intercontinental (1977, 2000 et 2003 face respectivement au Borussia Mönchengladbach, au Real Madrid et au Milan AC), 6 Copa Libertadores (1977, 1978, 2000, 2001, 2003 et 2007 auquel s’ajoute 5 finales perdues), 2 Copa Sudamericana (2004 et 2005 – record de la compétition), 4 Recopa Sudamericana (1990, 2005, 2006 et 2008 – record de la compétition), 1 Supercopa Sudamericana (1989), 1 Copa Máster de Supercopa (1992) et 1 Copa de Oro Nicolás Leoz (1993). Boca Juniors est le club sud-américain qui a disputé le plus de finales de compétitions internationales, avec un total de 29 finales. A cela s’ajoute une multitude de tournois régionaux.

Il a été désigné comme le meilleur club d’Amérique du Sud du 21ème siècle par la Fédération internationale de l’histoire et des statistiques du football (IFFHS) en 2011, club le plus mythique de l’histoire de l’Amérique et le huitième plus mythique du monde selon le magazine allemand Kicker en 2014 et club de football le plus emblématique du monde pour le magazine anglais FourFourTwo en 2015. Boca Junior est le club argentin qui compte le plus grand nombre de peñas (clubs de supporters) en Argentine, avec 269 recensés, ainsi que dans divers pays du monde (Brésil, Mexique, États-Unis, Canada, Espagne, Italie, Israël et Japon). Selon de nombreux sondages, le club est le plus populaire d’Argentine, adoré par environ 35%-40% des fans argentins de football, devant River et loin devant les autres.

#984 – Instituto AC Córdoba : la Gloria

La gloire. Le club, qui a vu passé à leurs débuts Mario Kempes et Osvaldo Ardiles ou plus récemment Paulo Dybala, retrouve cette saison l’élite argentine, qu’il ne connut que 17 ans sur ces 104 ans d’existence. Son palmarès demeure limité, avec seulement des titres de seconde division nationale (1999, 2004). Mais, si l’Instituto possède ce surnom, c’est qu’il traversa au moins une période faste.

Fondé le 8 août 1918 par un groupe de cheminots des Ferrocarril Central Córdoba, le club s’affilia immédiatement à la Liga Cordobesa de Fútbol et débuta en seconde division. L’ascension du nouveau club fut rapide puisque en 1919 et en 1920, il remportait déjà l’antichambre de l’élite de Córdoba. Puis, l’équipe de l’Instituto mit la main sur le football local, en remportant le championnat de première division de la Liga Cordobesa de Fútbol, 4 année du suite (de 1925 à 1928). Après le premier titre de 1925, l’équipe le conserva la saison suivante en étant invaincue (11 victoires et 3 nuls). Lors de cette campagne, à l’avant dernière journée, l’Instituto restait à 5 points de Talleres mais comptait 3 matchs de retard. Il remporta ces 4 derniers matchs pour s’adjuger le titre. Le 3ème titre, en 1927, fut le plus difficile à gagner. A l’issue des 16 matchs de championnat, l’équipe comptait 10 victoires, 5 nuls et 1 défaite (avec 39 buts pour et 17 contre) mais se retrouvait pourtant à égalité avec Talleres à la tête du championnat. Le match pour les départager se joua le 6 novembre 1927 et l’Instituto écrasa Talleres 4 buts à 1. Enfin, la campagne de 1928 fut certainement la plus aboutie et facile. Le club termina avec 7 points d’avance sur le second, Talleres, remportant 14 matchs sur 16 (dont 7 d’affilée), soit 29 points sur 32 possible. Cette domination à Córdoba convainquit plusieurs des meilleurs clubs du pays à affronter l’Instituto. En 1927, Newell’s Old Boys réussit, ce qui semblait impossible, à vaincre l’Instituto 6-3 à Córdoba. Mais au match retour, l’Instituto prit sa revanche avec une victoire 4-2 à Rosario. En 1928, à Rosario, le club les battit à nouveau 5 buts à 2.

Ces quatre titres ont conduit Instituto à recevoir le surnom de Los Gloriosos, simplifier plus tard en La Gloria. De cette époque glorieuse, les noms de José María Lizondo, Pedro Saldaño, Manuel Zárate, Atilio Pedrotti, Rosendo Cepeda, Félix Pacheco, Roberto Devoto et Tomás Tapia ressortent.

#950 – Atlético Mineiro : Campeão do Gelo

Le champion de la glace. Le club est basé dans la ville de Belo Horizonte, dans l’Etat de Minas Gerais, qui bénéficie d’un climat tropical, avec des températures qui descendent rarement en dessous de 10°C. Donc, autant dire que la glace est une denrée rare si elle n’est pas industrielle. Le surnom remonte aux années 1950, à l’issue d’une tournée de l’équipe en Europe, principalement en Allemagne. En 1950, la fédération allemande (DFB) décida d’organiser des confrontations entre une équipe brésilienne et les principales équipes allemandes. Il faut se rappeler qu’à l’époque, les matchs internationaux entre clubs n’étaient pas légions en l’absence de coupes européennes ou intercontinentales. Ainsi, pour se jauger, les tournées constituaient une échelle. Les clubs de Rio de Janeiro et de São Paulo, qui dominaient le football brésilien, refusèrent l’invitation et le choix de la DFB se reporta sur le club du Minas Gerais qui avait également une belle équipe, qui venait de remporter deux fois de suite le championnat de Belo Horizonte. Cette dernière débarqua à Francfort le 27 octobre 1950 où elle fut accueillie chaleureusement par les médias allemands, puisqu’il s’agissait de la première tournée d’une équipe brésilienne sur le sol allemand. Le 1er novembre 1950, le premier match se déroula à Munich face à Munich 1860 et se solda par une première victoire 4 buts à 3 pour l’Atlético Mineiro. Elle enchaina avec une nouvelle victoire 4 buts à 0 face à Hambourg le 4 novembre. Le 5 novembre, l’Atlético se heurta au Werder Breme et s’inclina 3 buts à 1, la fatigue des déplacements et du match joué la veille ayant pénalisé les brésiliens. Après quelques jours de repos, le 12 novembre, Schalke 04 tomba face à l’Atlético (3 buts à 1). Ce match représentait les adieux de deux légendes du clubs allemands, Ernst Kuzorra et Fritz Szepan. Le 16 novembre, le club traversa la frontière pour affronter le Rapid Vienne devant 60 000 personnes. Composé d’une grande partie de l’équipe nationale autrichienne (dont Erich Probst et Ernst Happel), Vienne s’imposa 3 buts à 0. La tournée se poursuivit dans le protectorat de la Sarre où les brésiliens rencontrèrent le FC Saarbrücken. Le 20 novembre, l’Atlético gagna le match 2 buts à 0. 2 jours plus tard, les brésiliens affrontèrent les belges du RSC Anderlecht, double champion en titre du plat pays, et les vainquirent par 2 buts à 1. L’enchainement des matchs ainsi que les conditions climatiques hivernales commencèrent à épuiser les joueurs brésiliens. Le 26 novembre, retour en Allemagne, où l’Atlético fit match nul (3-3) face à l’Eintracht Braunschweig. Le 5 décembre, nouveau match nul sur le même score face aux luxembourgeois de l’Union Luxembourg. Enfin, la tournée européenne s’acheva au Parc des Princes face au Stade Français par une victoire 2 buts à 1. Deux autres matchs avaient été programmés face à Arsenal et à Lille mais, les brésiliens étant épuisés, ils durent être annulés.

Pour une des premières équipes brésiliennes à concourir sur le continent européen, le bilan du parcours de l’Atlético Mineiro ressortit plus que positif. L’Atlético disputa dix matches et en gagna 6, en perdit 2 et fit 2 matchs nuls, marquant 24 buts et en concédant 18. Après le drame de la finale perdue de la Coupe du Monde de 1950 (où le Brésil perdit face à l’Uruguay au Maracanã – évènement connu sous le nom de Maracanaço), ce magnifique parcours de l’Atlético Mineiro face à des équipes européennes redonna de la fierté aux fans brésiliens. Disputer dix matchs dans des pays et des villes différents, dans un calendrier restreint et par un temps défavorable, avec un résultat de six victoires constitua un exploit glorieux qui donna naissance à ce surnom de Campeão do Gelo. A son retour au Brésil, le club fut honoré par la fédération brésilienne au Maracanã, avant un match du championnat carioca.

#949 – CS Herediano : el Equipo Que Nació Grande

L’équipe qui naquit grande. Au Costa-Rica, 3 clubs de football dominent le football local : le Deportivo Saprissa, le LD Alajuelense et enfin le CS Herediano. Ce dernier a conquis en 100 ans 29 titres de champion du Costa-Rica, agrémenté d’une Ligue de la Concacaf en 2018. En 1918, une première tentative avait réuni les meilleurs joueurs des 5 clubs d’Heredia pour fonder une meilleure équipe et représenter ainsi la ville. Mais, il fallut attendre le 12 juin 1921 pour que plusieurs sportifs de la ville d’Heredia fondèrent officiellement le club du CS Herediano. A peine un mois plus tard, la fédération costaricienne de football naquit. Apparu vers 1876, le football se répandit rapidement dans le pays à la fin du XIXème siècle grace aux jeunes Costaricains ayant étudié en Angleterre et à l’arrivée d’entrepreneurs et d’ouvriers anglais qui travaillaient au développement des chemins de fer. Les premiers clubs de football virent le jour au début du XXème siècle et en raison de la croissance rapide de la pratique du football, la nécessité de créer un organisme centralisé pour diriger et organiser ce sport se fit sentir. Résultat, la fédération costaricienne de football fut fondée le 13 juillet 1921, sous le nom de Ligue nationale de football, par 7 clubs dont le CS Herediano. Parallèlement, la Ligue créa le premier tournoi national dont le vainqueur apparaissait comme le champion du pays. Or, l’année de sa création, le CS Herediano remporta le tournoi, en ayant remporté 10 matchs sur 12 (plus un nul et une défaite). Cette première campagne fut marqué par quelques succès retentissants comme une victoire 8 buts à 0 face au LD Alajuelense, un de ses futurs grands rivaux. Un an après ce triomphe mémorable, le CS Herediano doubla la mise, après avoir enregistré sept victoires, deux nuls et une défaite. Et après avoir laissé le titre au CS Cartaginés en 1923, le CS Herediano gagna une nouvelle fois en 1924. Le club d’Heredia naquit donc sous les meilleures auspices et avait donc tout d’un grand, en devenant champion l’année de sa naissance et en dominant la Ligue durant ses premières années d’existence. Ce succès originel constitua sa marque de fabrique et ce surnom est devenu le slogan du club.

#941 – Arsenal : the Invincibles

Les invincibles. Vous ne rêvez pas depuis quelques mois. Arsenal est bien en tête de la Premier League et apparaît désormais comme un prétendant sérieux au titre suprême. Cela faisait bien des années que l’équipe du Nord de Londres n’avait pas lutté face aux cadors des Manchester, de Liverpool et de Chelsea. Il y a 20 ans en arrière, alors dirigé par le flegmatique Arsène Wenger, Arsenal constituait pourtant une des équipes majeures de l’élite anglaise et remportait son dernier titre de champion en 2004, au terme d’une saison incroyable et dont la formation demeure connu sous le surnom des Invincibles.

Entre le 7 mai 2003 et le 16 octobre 2004, cette équipe enchaina 49 matchs sans défaite en championnat (avec 36 victoires et 13 matchs nuls). Cet exploit, Arsène Wenger, en avait déjà rêvé la saison précédente. A la recherche de la perfection, le manager français annonçait déjà la couleur dans la presse anglaise en Septembre 2002 « Arsenal can go unbeaten all season […] It’s not impossible as A.C. Milan once did it but I can’t see why it’s so shocking to say it. Do you think Manchester United, Liverpool or Chelsea don’t dream that as well? They’re exactly the same. They just don’t say it because they’re scared to look ridiculous, but nobody is ridiculous in this job as we know anything can happen. » (Arsenal peut être invaincu toute une saison […] Ce n’est pas impossible comme l’AC Milan l’a fait une fois (ndlr : saison 1991-1992, Milan remporta la Série A avec 0 défaites), mais je ne vois pas pourquoi c’est si choquant de le dire. Pensez-vous que Manchester United, Liverpool ou Chelsea n’en rêvent pas aussi ? Ils sont exactement les mêmes. Ils ne le disent pas parce qu’ils ont peur d’avoir l’air ridicule, mais personne n’est ridicule dans ce travail car nous savons que tout peut arriver). Néanmoins, pour l’exercice 2002-2003, Arsenal échoua dans la conquête du titre face à Manchester United et enregistrait 6 défaites. Les deux derniers matchs de la saison se soldèrent par deux victoires faciles (6-1 face à Southampton et 4-0 face à Sunderland) qui allaient en appeler d’autres. A l’aube du nouvel exercice, la concurrence se renforça. Le Chelsea, tout juste racheté par le milliardaire russe Abramovich, commença ses transferts records avec 120 millions d’euros investis sur Makelele, Verón, Duff, Crespo, Joe Cole et Mutu. A l’inverse, Manchester United misa sur une jeunesse dorée (Cristiano Ronaldo, Saha, Alan Smith, Djemba-Djemba, Bellion et Howard). Arsenal ajusta sa formation avec l’intégration de Lehmann, Reyes, Clichy, van Persie et Fàbregas tandis que Vieira et Pires prolongeaient leur aventure londonienne. Si l’inusable David Seaman qui approchait des 40 ans et avait joué 13 saisons pour le club, le quitta, l’équipe comptait encore dans ses rangs des piliers comme son capitaine Patrick Vieira, Martin Keown, Robert Pires, Freddie Ljungberg, Dennis Bergkamp, Ray Parlour, Sol Campbell et surtout la star de l’attaque, Thierry Henry.

Arsenal débuta la campagne avec style, enregistrant quatre victoires et un nul. Mais, dès le 21 Septembre 2003, la saison à peine commencée, Arsenal se déplaçait chez son rival de Manchester United. Ce fut le moment clé, peut-être le déclic que l’exploit était possible. Dominé tout au long du match, diminué par l’expulsion de Vieira 10 minutes avant la fin du match, Arsenal connut la chance du futur champion puisque Ruud van Nistelrooy vit son pénalty s’écraser sur la barre transversale à la dernière minute de la rencontre. Arsenal repartit avec le point du match nul et enchaîna les victoires par la suite (battant au passage Liverpool et Chelsea). Cette équipe était faite d’acier et rien ne semblait les empêcher d’être champion, réussissant des matchs accomplis et des victoires mémorables. Le 9 avril 2004, alors mené à domicile 2 buts à 1 par Liverpool, Henry et Pires renversèrent la vapeur en seconde période pour l’emporter 4 buts à 2. Arsenal conquit mathématiquement le titre lors du derby face à Tottenham. Certes, il se conclut par le score de 2 buts partout mais pour les fans d’Arsenal, ce nul eut une saveur particulière puisque l’équipe était sacrée sur le terrain de leur ennemie de Tottenham. Après ce gain, la formation ne se relâcha pas et finit le travail en restant invaincue sur les 4 derniers matchs de la saison. Pourtant, elle faillit gâcher la fête lors de la dernière échéance. Alors que les joueurs londoniens affrontaient Leicester City, déjà relégué en Championship, ce dernier était devant à la mi-temps. Néanmoins, Arsenal se réveilla lors de la seconde période et finit par l’emporter grâce à ses français Henry et Vieira. Arsenal parvenait alors à égaliser l’exploit réalisé en 1888-1889 par Preston North End d’être invaincu lors d’une saison complète de championnat (seulement Preston n’avait disputé que 22 matchs contre 38 pour Arsenal). Les gunners finirent meilleure attaque (73 buts) et meilleure défense (26 buts encaissés). Thierry Henry fut consacré meilleur buteur avec 30 goals, premier joueur d’Arsenal à atteindre ce chiffre depuis les 33 buts de Ronnie Rooke lors de l’exercice 1947-1948. Les reconnaissances individuels tombèrent également. Arsène Wenger reçut les titres de Manager de l’année par l’association des managers et par la ligue. Thierry Henry récupéra les 3 titres de meilleurs joueurs de la Premier League décernés respectivement par les journalistes, les fans et les joueurs. 6 joueurs d’Arsenal (Lauren, Ashley Cole, Sol Campbell, Patrick Vieira, Robert Pires, Thierry Henry) finirent dans l’équipe type. Enfin, le titre d’équipe la plus fair-play comme le titre des meilleurs fans échurent également à l’équipe londonienne.

Puis, le 22 août 2004, lors de la saison suivante, le record de Nottingham Forest de 42 matchs sans défaite qui durait depuis 26 ans, tomba après une victoire difficile contre Middlesbrough, à Highbury. En effet, l’équipe combla un déficit de 3-1 en marquant 3 buts en 10 minutes puis le dernier but à la dernière minute (score finale de 5-3). L’exploit ne s’arrêta pas là puisque les gunners remportèrent 6 nouveaux matchs et enregistrèrent un match nul. Toute belle histoire a une fin et celle d’Arsenal s’arrêta face à son eternal rival de United. Le 24 octobre 2004, Manchester battait Arsenal 2 buts à 0 dans son antre d’Old Trafford. La barre s’arrêta donc ce mythique chiffre de 49 matchs sans défaite.

Lors de cette magnifique saison 2003-2004, Arsenal ne snoba pas les autres compétitions. Certes, il ne les remporta pas mais son parcours fut plus qu’honorable. Ces campagnes permirent aussi de rassurer ses rivaux anglais qui purent enfin les battre. En FA Cup, Arsenal fut éliminé en demi-finale par Manchester United. En Ligue des Champions, ce fut au tour de Chelsea de mettre fin aux espoirs d’Arsenal en quart de finale. En Coupe de la Ligue, le parcours s’arrêta en demi-finale face à Middlesbrough.

Dans le livre d’Amy Lawrence, « Invicible », Arsène Wenger déclarait « C’est douloureux pour moi de regarder en arrière, car je suis toujours énormément focalisé sur le fait d’aller vers l’avant. C’était l’un de mes rêves, finir champion en étant invaincu. Et je veux encore le faire. ».

#926 – Club Olimpia : el Rey de Copas

Le roi des coupes. Il s’agit d’un surnom souvent utilisé pour les clubs sud-américains au riche palmarès. Au point qu’un club hondurien, homonyme du Club Olimpia, porte également ce surnom (#375). Revenons à celui objet de cet article. Déjà doyen du football paraguayen, le Club Olimpia possède aussi le plus beau palmarès locale. Fondé en 1902, le club conquit rapidement ses premiers titres. Le club fut ainsi champion du Paraguay pour la première fois lors de la saison 1912. Puis, les titres de champion s’enchaînèrent. Présent au sein de l’élite sans discontinuité depuis la création du championnat en 1906, soit 113 saisons (seul club paraguayen à avoir réalisé cette performance), Club Olimpia a remporté 46 championnats (soit 40% des titres en jeu et record national) et fut 26 fois vice-champion. La formation gagna le titre au moins une fois par décennie. Il fut également le premier à le conquérir 3 fois d’affilée (de 1927 à 1929), 5 fois (de 1956 à 1960), puis enfin 6 fois consécutivement (de 1978 à 1983). Il faut noter que le Paraguay n’avait pas de Coupe nationale avant 1976 (malgré quelques épreuves de Copa República et Torneo de Integración) et que la véritable coupe apparût seulement en 2018. Le championnat se dénommait donc Copa el Diario, pour des raisons de sponsoring et encore aujourd’hui, porte le nom Copa de Primera Tigo Visión Banco. D’où le Club Olimpia est le roi des coupes, qui sont en réalité des championnats.

Mais l’incroyable palmarès de ce club est également complété par des coupes plus classiques. Tout d’abord, il remporta 2 Torneo República en 1976 et 1992, qui était l’ancêtre de l’actuel Copa Paraguay (équivalent à notre de Coupe de France). Puis, il a déjà gagnait une Copa Paraguay en 2021 et une Super Coupe du Paraguay en 2021. Il conquit également 4 Plaqueta Millington Drake, un ancien tournoi de pré-saison qui avait une certaine renommée, en 1943, 1947, 1948 et 1951. Mais ses plus hauts faits d’armes furent réalisés sur la scène continentale. La formation fut la première et la seule à ce jour équipe paraguayenne à remporter la Copa Libertadores en 1979. Deux titres supplémentaires vinrent compléter le tableau en 1990 et 2002. Elle atteignit également 4 fois la finale dont celle de la première édition en 1960, perdue face à Peñarol. Il ramena aussi au pays 1 Supercopa Sudamericana (1990) et 2 Recopa Sudamericana (1991, 2003). Enfin, il conquit deux titres intercontinentaux : 1 Coupe Intercontinentale (1979) et 1 Copa Interamericana (1980).