#1296 – Wellington Phoenix FC : the Nix

Diminutif du nom de la franchise. Après 26 ans d’existence, le championnat australien de football (NSL) s’essoufflait avec le départ croissant des meilleurs joueurs australiens vers des ligues étrangères, un accord de télévision désastreux, le manque d’affluence et la baisse de sponsoring qui en a résulté. Un nouveau championnat fermé, A-League, fut donc lancé en 2004 avec 10 franchises, dont 9 basées dans les principales villes australiennes. Mais, comme la NSL l’avait fait en 1999 en favorisant la fondation des Auckland Kingz, la fédération australienne invita à la création d’une franchise en Nouvelle-Zélande, New Zealand Knights à Auckland. Mais, après deux saisons, cette dernière fut dissoute car les résultats étaient catastrophiques (2 fois derniers, 6 victoires en 42 matchs) et donc les affluences aussi. Toutefois, la A-League et la fédération néo-zélandaise souhaitaient conserver cette présence étrangère et une nouvelle franchise fut donc installée.

Après les échecs de quelques candidatures, Terry Serepisos, un promoteur immobilier de Wellington porta un nouveau projet et apporta les garanties financières nécessaires. Le nouveau club de Wellington fut confirmé le 19 mars 2007. Evidemment, il fallait trouver un nom au nouveau club, élément marketing important dans les franchises des nouveaux marchés. Le propriétaire organisa un concours et plus de 250 noms furent proposés par le public le 23 mars 2007. Le Phoenix ressortit devant les autres dont FC Wellington, Wellington United et Wellington City. La liste fut réduite à 6 et une nouvelle consultation fut lancée dans le journal « Dominion Post ». Parmi les lecteurs, le nom classique « FC Wellington » reçut le plus de soutien, mais parmi les autres cinq noms, plus illustrés, « Phoenix » devança les propositions « Wasps » et « Centurions », tandis que « Thunder » et « Crew » étaient les moins populaires. Les participants avaient une idée, tel que l’écrit l’un d’eux « Follow the lead of the best, stick with a traditional name and let a nickname come from the crowd » (Suivez l’exemple des meilleurs, restez avec un nom traditionnel et laissez un surnom venir de la foule). Seulement, ce n’était peut-être pas satisfaisant pour un propriétaire de franchise qui avait besoin de créer une identité plus rapidement avec le public.

Terry Serepisos retint donc « Phoenix » car « Phoenix took my eye and has stayed with me. It symbolises the fresh start, the rising from the ashes and the incredible Wellington support that has come out » (Phoenix a attiré mon attention et est resté avec moi. Il symbolise le nouveau départ, la renaissance des cendres et l’incroyable soutien de Wellington qui s’est manifesté). Le nom faisait appel à la mythologie, ce qui créait un symbole, une identité connue de tous, et faisait référence à la renaissance du football néozélandais après l’échec de la première franchise. Et comme le dira ultérieurement l’un des membres du groupe de supporteurs, Yellow Fever, « There’s always a feeling of hope around the Phoenix » (il y a toujours le sentiment d’un espoir avec le Phoenix).

#1211 – CA Fénix : el Ave

L’oiseau. A Montevideo, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, les échanges commerciaux du Royaume-Uni avec la capitale uruguayenne étaient nombreux, favorisant l’arrivée des nouvelles modes britanniques, notamment le sport. Le football se répandit ainsi à Montevideo et dans chaque quartier de la capitale émergèrent des clubs de football. Dans celui de Capurro, en 1909, un club vit le jour sous le nom de Guaraní mais il cessa ses activités dès 1913. Le 7 Juillet 1916, des jeunes qui avait connu l’aventure Guaraní décidèrent de fonder un nouveau club pour le quartier de Capurro. Ils le nommèrent Fénix (Phénix en Français) en référence à l’oiseau magique qui renaît de ses cendres, afin de signifier que l’ancien club de Guaraní renaissait au travers de la nouvelle association. L’oiseau apparaît sur le blason du club sous sa forme héraldique, ie de face, tête de profil, ailes étendues, sur son bûcher, appelé « immortalité » .

Cet oiseau mythique au plumage souvent rouge et doué d’une extraordinaire longévité (pas moins de 500 ans) a le pouvoir de renaître de son cadavre ou de ses cendres, après s’être consumé sur un bûcher. Il représente ainsi la mort et la renaissance, la survie de l’âme. Cette immortalité le dote d’un grand pouvoir et il est donc un oiseau respecté. Son apparition peut être annonciateur d’un évènement important. Certes, les flammes le brulent, le tuent mais il s’agit d’un feu de purification et de passion. Ainsi, le phénix est également appelé oiseau de feu. Au final, le phénix représente la cyclicité du monde : le cycle de la vie par sa faculté à naître, vivre et mourir, le cycle solaire en accompagnant le feu du soleil de l’aube au crépuscule et le cycle du temps, tout n’étant qu’un éternel recommencement. Mentionné sous le nom de phénix chez les grecs et les romains, il apparaît également dans de nombreuses autres cultures. Ainsi, dans la mythologie égyptienne, il est l’âme du Dieu soleil, Rê et se nomme Bénou. Dans les croyances kurdes et perses, il s’appelle Simurgh ou Rokh. Dans la culture chinoise, il s’apparente à Fenghuang et pour les japonais à Ho-ou. Chez les juifs, les oiseaux Khôl et Ziz présentent les mêmes caractéristiques. Dans le bouddhisme tibétain, on le retrouve sous le nom de Khyung. Enfin, chez les chrétiens, il est l’un des emblèmes du Christ, mort puis ressuscité.

#1066 – Gimcheon Sangmu FC : 불사조

Le phénix. L’histoire de ce club coréen se confond avec l’association sportive de l’armée de Corée du Sud. Avant 1982, chaque corp d’armée avait sa propre association de sportifs : celle de l’armée de terre se dénommait 충의 (Loyauté), celle de la Marine était 해룡 (Dragon des mers) et celle des forces aériennes se nommait 성무 (Nébuleuse). Puis le Ministère de la Défense réunifia les 3 unités et le 4 janvier 1984 apparaissait 국군체육부대 (Corps d’athlétisme des forces armées), avec 21 sports pratiqués et 400 athlètes. Sachant que la durée du service militaire était de 18 mois, l’objectif de cette institution était de permettre aux sportifs de haut niveau de ne pas suspendre leur carrière le temps de leur obligation militaire en participant aux compétitions nationales. La nouvelle entité prit le nom de 상무 (Directeur) et le phénix (불사조) comme symbole (noir sur fond orange). Cet animal extraordinaire apparait dans de nombreuses cultures de l’antiquité et à travers le monde. Il s’agit d’un oiseau à la longue longévité et qui a la particularité de de renaître soit de son propre cadavre, soit après s’être consumé dans les flammes. Ainsi, pour l’institution, l’animal mythologique représente, en tant qu’espèce immortel, l’esprit brave, indestructible et sacrificiel d’un soldat qui protège son pays. Il traduit un célèbre proverbe coréen 칠전팔기 qui signifie au travers de ces 4 caractères Hangeul « Même si vous tombez sept fois, relevez vous une huitième fois ».

Dans la foulée de la création du 국군체육부대, plusieurs clubs furent fondés afin de permettre aux sportifs évoluant dans des sports collectifs de participer aux compétitions nationales. Ainsi, apparut le club de football de Sangmu FC, le 11 janvier 1984. Le club reprit alors, comme toutes les autres sections sportives, les symboles dont le phénix. Il trône sur l’emblème du club.