#1299 – Tottenham Hotspur FC : the Lilywhites

Blanc comme neige, blanc comme le lys. Cette expression anglaise colorée rend hommage au maillot blanc immaculé du club londonien. Pourtant, l’histoire ne démarra pas dans les draps blancs. Le club fut fondé le 5 septembre 1882 par un groupe d’écoliers, joueurs de cricket, qui cherchaient une activité sportive pendant les mois d’hiver. La première année d’existence, l’équipe joua peu et il ne reste pas de trace de la couleur de leur tenue. Lors de la première assemblée générale du club en août 1883, les membres adoptèrent officiellement un maillot bleu foncé, frappé d’un H sur la poitrine gauche, une culotte blanche, des bas bleu foncé et une casquette.

La légende raconte qu’en 1884 (ou 1885), les joueurs préférèrent annuler un match pour aller assister à la finale de la FA Cup, remportée par les Blackburn Rovers, qui dominaient cette compétition durant 3 saisons de suite (1884, 1885 et 1886). Impressionnés, les joueurs de Tottenham empruntèrent alors le maillot de Blackburn, découpé verticalement, une partie blanche et l’autre bleu ciel, jusqu’en 1888. A cette date, le maillot blanc, accompagné d’un short bleu foncé, fit sa première apparition mais pour une seule saison. S’en suivit 6 années où un maillot intégralement rouge remplaça la chemise blanche. En 1896, pour marquer leur passage au niveau professionnel, les Spurs portèrent un maillot rayé décrit avantageusement comme « chocolat et or », en hommage au Wolverhampton Wanderers (vainqueur de la coupe en 1893 et finaliste en 1896). Finalement, en 1898, le club opta pour son célèbre maillot blanc avec le short bleu foncé, en s’inspirant, encore une fois, d’une autre puissance du football britannique : Preston North End (champion d’Angleterre en 1889 et 1890, vice-champion de 1891 à 1893 et vainqueur de la FA Cup en 1889). Autre avantage, Tottenham se distinguait en Southern League (elle était la seule équipe à évoluer dans ces teintes).

Depuis cette date, les joueurs de Tottenham évoluent en maillot blanc accompagné d’un short bleu foncé … sauf dans les compétitions européennes, où le blanc gagne l’ensemble de leur tenue. Sortant d’un doublé Coupe-Championnat, Tottenham disputa sa première Coupe des Clubs champions en 1961 et inaugura la tradition du kit intégralement blanc lors de son premier match européen contre les polonais de Górnik Zabrze. L’histoire populaire raconte que le célèbre manager de l’équipe londonienne, Bill Nicholson, s’inspira de la tenue blanche du Real Madrid, qui écrasa l’Europe lors des 5 premières éditions de la Coupe d’Europe, afin d’encourager ses joueurs à ressembler aux madrilènes. Il semblerait que la raison soit plus pragmatique. A la fin des années 1950, l’éclairage des terrains apparût mais, étant donné leur qualité moyenne, la luminosité n’était pas optimale. Bill Nicholson chercha un moyen d’aider les joueurs à mieux se repérer sur le terrain lors de match nocturne. Ainsi, les joueurs de Tottenham commencèrent à porte un maillot et un short blanc, qui se distinguaient mieux sous les projecteurs, dès 1956. Toutefois, comme les matchs en soirée se déroulaient principalement en Coupe d’Europe, cette tenue immaculée était surtout portée lors de cette compétition, donnant lieu à cette tradition.

#748 – Real Salt Lake : Real

Royal. Le surnom royals est également cité. La ville de Salt Lake se dota d’une franchise de MLS en 2004, 10 ans après la création de la ligue américaine de football. Dave Checketts, un businessman américain actif dans le sport et qui fit ses études dans l’Utah, fut à l’origine de la création de la franchise. Il avait notamment dirigé des clubs de basket de NBA (Utah Jazz et New York Knicks) mais également fut en charge au début des années 1990 du développement à l’international de la NBA. Il déclarait en 2005 « In the early 1990s when I was working for N.B.A. International, my purpose was to take basketball to Europe. But I found that I fell in love with soccer and with taking it to the United States » (Au début des années 1990, lorsque je travaillais pour NBA International, mon objectif était d’amener le basket en Europe. Mais j’ai découvert que je suis tombé amoureux du football et je voulais l’emmener aux États-Unis). Quand le projet fut présenté, le nouveau club de football ne possédait pas encore de nom mais Dave Checketts voulait un nom authentiquement footballistique. Là encore, il fit appel à ses bons souvenirs européens car en découvrant le basket à Madrid, il rencontra le Real Madrid, actif dans le basket et le football avec la même aura : « In Madrid, I was looking at an organization that was amazing. I wanted to draw on Real Madrid’s brand credibility. And we wanted a name where no one would question what sport the team is playing » (À Madrid, je regardais une organisation qui était incroyable. Je voulais m’appuyer sur la crédibilité de la marque du Real Madrid. Et nous voulions un nom où personne ne remettrait en question le sport pratiqué par l’équipe). Real était utilisé par Madrid mais également par plusieurs autres clubs espagnols (Sociedad (cf #292), Betis, Valladolid, Saragosse, Murcie, Gijon, Espanyol …) et était une distinction accordée par le Roi Alfonso XIII, au début des années 1910, à certaines associations sportives, sans donner de droit particulier (sauf pour le souverain qui pouvait assister gratuitement et en grande pompe aux matchs de son choix et devenait Président d’honneur du club). Toutefois, dans un sport naissant en Espagne, cette distinction honorifique donnait un certain prestige et une légitimité au club. Alfonso XIII exporta son adoubement hors d’Espagne, en accordant le titre Real au Real Club España, club de Mexico, en 1920. Tradition perpetuée par le Roi Juan Carlos Ier qui donna cette distinction au club hondurien du Real España. D’autres familles royales ont également couronné des clubs comme en Belgique (Anderlecht, Anvers, Charleroi, Liège, Seraing …). Pour Checketts et son nouveau club, cela permettait donc de l’ancrer dans la culture football et de profiter du rayonnement du Real Madrid. Toutefois, ce choix ne faisait pas l’unanimité parmi les futurs fans qui semblaient préférer Pioneers, Blitzz, Golden Spikers ou Highlanders. En outre, Checketts craignait que le terme espagnol fusse confondu avec le mot anglais real (réel). Finalement, à l’issu d’un vote, Real l’emporta et Checketts obtint l’approbation du conseil d’administration du Real Madrid pour utiliser le nom en 2004.

Le plus drôle, dans cette histoire, provient du choix des couleurs. En effet, Checketts choisit le bleu et bordeau, comme couleurs de l’équipe. Cependant, l’équipe américaine, « sœur » du Real Madrid, s’affichait ainsi avec les couleurs de l’éternel rival de Madrid, le FC Barcelone. Face à cette contradiction, Checketts déclara « But we had so much educating to do, that if someone came up to me and asked, ‘Why’d you use the Real name with Barcelona colors,’ I would have said, ‘I’m so happy you know that.’ » (Mais nous avions tellement de culture générale à acquérir que si quelqu’un venait me voir et me demandait: Pourquoi as-tu utilisé le nom Real avec les couleurs de Barcelone, j’aurais répondu Je suis si heureux que tu le saches). Comme quoi la culture du football demeurait encore limitée outre-atlantique.

#612 – AS Real Bamako : le Réal

Le surnom est tiré directement du nom du club. Dans la foulée de l’indépendance du pays en 1960, les anciens clubs coloniaux de l’époque donnèrent naissances aux actuels en fusionnant entre eux. Ce fut le cas pour le rival du Real, le Stade Malien (cf article #600). Ce fut donc aussi l’origine du Real de Bamako. Le grand club malien qui vit passer la plus grande star du pays, Salif Keita, naquit de la fusion de deux clubs de la capitale : Racing Club de Bamako (fondé dans les années 1940) et l’Avenir de Bamako (fondé en 1950). Les responsables des deux clubs hésitèrent pendant une journée pour trouver le nom du nouveau club. Le doyen, Kadialy Diawara, pharmacien de son état et président du Racing invita l’assemblée constituante à nommer le club Real en référence au Real Madrid. Le prestige du club espagnol, qui dominait le football européen en venant de remporter sa 5ème Coupe des Clubs Champions et en possédant les meilleurs joueurs de l’époque, convainquit les fondateurs que le nouveau club se plaçait donc sous les meilleurs auspices.

#317 – Real Madrid : Blancos, Casa Blanca

Les blancs, la maison blanche. La couleur blanche est indissociable du club madrilène et ce depuis sa création en 1902. Dans les statuts du club, les fondateurs établirent que l’uniforme réglementaire se composerait d’une chemise blanche, d’un pantalon bleu foncé et de chaussettes foncées. Des pantalons et des chaussettes qui avec le temps deviendront totalement blancs. Deux légendes coexistent pour expliquer le choix de cette couleur. Au début du football, il aurait été courant de jouer avec un maillot blanc et presque toutes les équipes portaient du blanc. La raison de ce penchant immaculé était le prix des équipements. Les équipes pouvaient se procurer facilement des chemises blanches à des prix compétitif alors que les tenues colorés venant d’Angleterre étaient onéreuses. Au fil du temps, les équipements se démocratisèrent et de nombreux clubs choisirent de coloriser leurs uniformes mais le Real Madrid continua à utiliser des maillots blancs, sous prétexte qu’il était l’un des plus anciens clubs madrilènes.

L’autre version est celle qui est la plus connue. Les fondateurs auraient choisi le maillot blanc avec un pantalon et des chaussettes noires pour rendre hommage au club anglais des Corinthians FC, qui évoluait dans cette tenue. Ce dernier était un club amateur basé à Londres et fondé en 1882 par Nicholas Lane Jackson, secrétaire adjoint de la Fédération Anglaise. Jackson voulait rassembler dans ce club les meilleurs joueurs amateurs pour rivaliser avec l’équipe nationale d’Ecosse, qui dominait alors les débats. En outre, le club défendit un certain football, promouvant l’esprit sportif et le fair-play, et jouant pour l’amour du jeu. Le club anglais inspira ainsi plusieurs nouveaux clubs naissant. Le Real Madrid en aurait repris les couleurs et les brésiliens du Sport Club Corinthians Paulista copièrent le nom. Mais, en 1925, le club subit deux défaites sévères face à Barcelone (5-1 à domicile et 3-0 dans la capitale catalane) et le président Pedro Paragés conclut que les tenus foncées étaient la cause de ces deux revers. Le short tourna alors blanc et 26 ans plus tard les chaussettes suivirent.

#248 – Leeds United FC : Whites

Les blancs. L’équipe n’a pas toujours portée un uniforme blanc. Au cours des 15 premières années, le kit du club était calqué sur les chemises rayées bleues et blanches de Huddersfield Town car le président de ce dernier, Hilton Crowther, qui avait prêté 35 000 £ à Leeds, était tenté de fusionner les deux entités. En 1934, Leeds passa à des maillots coupées en deux avec une partie bleue et l’autre jaune, couleurs principales du blason de la ville, qui furent adoptées au milieu du XVIIème siècle.

A l’issue de la saison 1962, le club échappa de justesse à la relégation en 3ème division, grâce à une victoire au dernier match, et rencontrait des difficultés financières. La direction prit la décision de confier les rênes de l’équipe à un ancien joueur de 33 ans, Don Revie. Ce dernier décida de donner une nouvelle impulsion au club. Ceci passa notamment par le changement de couleurs. Il fit adopter une combinaison toute blanche, en référence à l’équipe qui dominait l’Europe, le Real Madrid (Madrid avait déjà remporté à cette époque les 5 premières Coupes des clubs champions et une Coupe intercontinentale). Son objectif était d’inspirer les joueurs et encourager les supporteurs que United pouvait rencontrer le même succès que l’équipe espagnole. Evidemment, pour les observateurs de l’époque, cette comparaison sembla absurde.

Mais, Don Revie prit plaisir à leur donner tord. Il obtint le titre de 2ème division dès 1964 et remporta même la Premier League en 69 et en 74. Au final, au cours de ses 13 années à la tête du club, Revie guida Leeds vers 2 titres de champion d’Angleterre (1969 et 1974), une FA Cup (1972), une Coupe de la Ligue (1968), deux Coupes des villes de foire (Europa League, 1968 et 1971), un titre de deuxième division (1964) et un Charity Shield (1969). Le club atteignit également trois fois la finale de la FA Cup, une finale de la Coupe des villes de foire (1967) et une finale de la Coupe des vainqueurs de coupe (1973) ainsi qu’une demi-finale de la Coupe des Clubs Champions (1970). L’équipe termina aussi deuxième de la première division à cinq reprises, troisième une fois et quatrième deux fois. Dans une enquête réalisée par le magazine Total Sport auprès de grands écrivains, historiens et universitaires du football, le Leeds United de Revie a été élu comme l’une des 50 plus grandes équipes de football de tous les temps. Avant la nomination de Revie, le club n’avait aucun palmarès. Absurde la comparaison ? Inspiration manquée ?

#224 – Real Madrid : los Merengues

Les meringues comme cette fameuse confiserie à base de blanc d’œuf et de sucre qui a une couleur blanche. La même couleur que l’équipe porte et qu’il a toujours porté depuis sa création. En 1902, le Real Madrid établit dans ses statuts que l’uniforme réglementaire se composerait d’une chemise blanche, d’un pantalon bleu foncé et de chaussettes foncées. Des pantalons et des chaussettes qui avec le temps deviendront totalement blancs. Deux versions existent pour expliquer le choix de cette couleur.

Au début du football, il aurait été courant de jouer avec un maillot blanc et presque toutes les équipes portaient du blanc. La raison de ce penchant immaculé était le prix des équipements. Les équipes pouvaient se procurer facilement des chemises blanches à des prix compétitif alors que les tenues colorés venant d’Angleterre étaient onéreuses. Au fil du temps, les équipements se démocratisèrent et de nombreux clubs choisirent de coloriser leurs uniformes mais le Real Madrid continua à utiliser des maillots blancs, sous prétexte qu’il était l’un des plus anciens clubs madrilènes.

Les fondateurs auraient choisi le maillot blanc pour rendre hommage au club anglais des Corinthians FC, qui évoluait en blanc. Ce dernier était un club amateur basé à Londres et fondé en 1882 par Nicholas Lane Jackson, secrétaire adjoint de la Fédération Anglaise. Jackson voulait rassembler dans ce club les meilleurs joueurs amateurs pour rivaliser avec l’équipe nationale d’Ecosse, qui dominait alors les débats. En outre, le club défendit un certain football, promouvant l’esprit sportif et le fair-play, et jouant pour l’amour du jeu. Ceci permit au club de devenir une référence, affligeant à Manchester United sa plus large défaite 11–3 (record encore aujourd’hui) ou de défaire 8-1 Blackburn Rovers qui venait pourtant de remporter la Coupe d’Angleterre face à Queens Parks, alors la référence des équipes écossaises et de l’époque.

Il y a des sources qui soulignent que le surnom était déjà utilisé par la presse dès 1913. Dans une chronique publiée le 13 mars 1916 dans Mundo Deportivo, le journaliste écrivit « Su combinación fue perfecta, jugando todos con el afán bien palpable de hacer un buen papel y cuando de una corrección tan exquisita que han merecido en Madrid, donde tan aficionados son a ponerle a todo motes, el alias Merengue Club » (Leur combinaison était parfaite, tous jouant avec le désir très palpable de faire du bon travail et quand ils ont donné une correction si exquise qu’ils ont méritée à Madrid, où ils aiment tellement donner des surnoms à tout, le pseudonyme de Club Merengue). Le Merengue soulignait alors le beau jeu développé par l’équipe. Mais la vulgarisation du surnom fut l’œuvre de l’animateur de radio, Matias Prats Cañete, qui a commencé à l’utiliser dans les années 1940 dans ses émissions.

#222 – FK Radnički Niš : Real sa Nišave

Le Real de la Nišava. Ce surnom place le club serbe au même niveau que le Real Madrid et s’est vu attribué au club par ses supporteurs (on n’est jamais mieux servi que par soit-même). Le 14 avril 1963, lors du match FC Radnicki – OFK Belgrade, les supporteurs du club déployèrent dans le stade une banderole où était inscrit « le Real de la Nišava ». Cette banderole fut régulièrement arboré dans le stade du club pendant les années 60. Pourtant le club de Niš, avant 1963, était un modeste club de région et errait dans les divisions inférieures de Yougoslavie. En 1963, le club atteignit pour la première fois la première division et les supporteurs voulurent indiquer par cette banderole (et avec cette comparaison très flatteuse pour le club serbe) que les fans considéraient leur club au sommet, qu’ils en étaient fiers, à quel point il lui portait de l’estime. Malgré ce surnom, le club serbe n’a jamais été en mesure de lutter avec les grands clubs serbes (Etoile Rouge et Partizan) mais il réussit tout de même l’exploit de parvenir en demi-finale de Coupe de l’UEFA en 1982. En 2019, le club termina pour la première fois vice-champion de Serbie. La Nišava est la rivière qui traverse la ville de Niš et qui lui a donné son nom.

#42 – Real Madrid : los Vikingos

Le Real Madrid est connu aussi comme les Vikings. Pourtant, Erik le Rouge ne semble pas avoir déambulé sur Gran Vía. Il existe 3 légendes à propos de ce surnom, moins utilisés de nos jours. La première raconte que dans les années 1960 un journaliste du magazine anglais, Times, compara les madrilènes aux géants du nord. En effet, après la création de la première coupe d’Europe en 1956, le Real Madrid écrasa la concurrence européenne en remportant les 5 premières éditions. Suite à la victoire en finale de la coupe d’Europe 1960 face à l’Eintracht Francfort 7 buts à 3, la 5ème Coupe des Champions remportée par le club, le journaliste écrivit dans son article « Le Real Madrid traverse l’Europe comme les Vikings avaient l’habitude de marcher, détruisant tout sur leur passage ».

La deuxième est née dans les années 1970. Le club du Real Madrid signa à cette époque des joueurs provenant d’Europe du Nord (Allemagne et Scandinavie) tels que Günter Netzer (1973-1976), Paul Breitner (1974-1977), Uli Stielike (1977-1985) ou Henning Jensen (Danemark, 1976-1979), qui affichaient des longues crinières, des moustaches et des visages blancs plutôt nordiques. Leur apparence semblait similaire aux Vikings. Il faut lire également ce surnom en mirroir de celui gagné à la même époque par les rivaux de l’Atlético, les Indiens (cf #269).

Enfin, la dernière histoire se rapporte à la géographie. Les supporteurs rivaux de l’Atlético de Madrid appelaient ainsi les joueurs du Real car le stade de Bernabeu était au nord du stade Calderón (le stade de l’Atlético). Ils venaient donc du Nord.