#903 – Cosenza Calcio : Lupi della Sila

Les loups de la Sila. L’équipe calabraise a pris pour symbole et donc surnom l’un des animaux emblématiques de ses environs. Sur les 40 ans dernières années, l’écusson du club a évidemment évolué mais une tête de loup, généralement gueule ouverte, est demeurée une constante. L’origine de sa présence n’est pas à cherchée du côté des armes de la ville mais plutôt vers le plateau de la Sila. Ce dernier est un vaste plateau des Apennins calabrais, qui s’étend sur 150 000 hectares à travers les provinces de Cosenza, Crotone et Catanzaro. Paysage caractéristique de la région connu dans toute l’Italie, ce plateau accueille des lacs et de grandes forets de conifères et de feuillus et son sommet s’élève à 1 928 mètres. En hiver, recouvert de neige, son apparence approche des grandes étendues scandinaves. Considérée comme l’un des plus sauvages d’Italie, le territoire silane abrite une riche flore et faune. La faune est constituée des animaux typiques des régions des Apennins (cerf, chevreuil, sanglier, buse, chouette, épervier …). Mais, l’un des animaux emblèmes de la Sila est le loup des Apennins, qui habitent la région depuis longtemps, malgré les persécutions, la disparition de son habitat et la raréfaction de ses proies. Au bord de l’asphyxie dans les années 1970, la population de loups est désormais protégée par la loi et renforcée par quelques réintroductions. Aujourd’hui, il y a 3 meutes de loups recensées, composées de 3 à 4 individus chacune, pour un total d’environ 15 à 20 spécimens dans tout la Sila. Ils constituent aujourd’hui le principal prédateur des forêts calabraises. En 1997, le parc national du Sila fut créé sur 73 000 hectares et prit comme symbole le loup.

Pour le club, le loup s’est immiscé dans tous ses symboles. Ainsi, l’hymne historique de Cosenza est Lupi alè (Les loups, Allez), une chanson écrite en 1988 et interprétée par le chanteur de musique populaire Tonino Lombardi. Evidemment, depuis 2009, la mascotte de Cosenza est Denis, un loup, qui porte l’uniforme classique rouge et bleu. En 2013, pendant une courte période, avant les matchs à domicile, un chien-loup tchécoslovaque, avec une écharpe rouge et bleue autour du cou, faisait une apparition dans le virage sud du stade San Vito, occupé par les groupes d’ultras. Sa présence était considérée comme de bon augure.

#885 – Shandong Taishan FC : 泰山队

L’équipe du Mont Tai. Basé dans la ville de Jinan dans la province du Shandong, le club s’est établi comme une place importante du football chinois, avec ses 4 titres de champion dont celui remporté lors de la saison 2021. Le club actuel trouve sa source dans une association semi-professionnelle, créée le 10 avril 1956 par le gouvernement local de la province du Shandong, avec pour objectif de représenter la province dans la nouvelle ligue de football chinoise. En 1993, la professionnalisation du football chinois entraina la fondation du club, soutenu par la municipalité de Jinan, avec toujours la province comme zone de « chalandise ». Représentant de la province, il en prit l’un des symboles, le Mont Tai. D’ailleurs, le terme Taishan est dérivé du Mont Tai. Ce dernier est situé dans l’ouest du Shandong, juste au nord de la ville de Tai’an et au sud de Jinan. Son point culminant est le pic de l’Empereur de Jade, qui s’élève à 1 532,7 mètres.

Ce mont tient une place particulière dans la culture de la région mais également dans toute la Chine. Signifiant montagne tranquille, il est d’une importance cultuelle clé aussi bien pour la religion traditionnelle chinoise (en étant l’une des cinq montagnes sacrées de Chine et même la première d’entres-elles), que pour la Taoïsme et le Bouddhisme. Il est associé au levée du soleil, à la naissance et au renouveau. 5 Dieux de la mythologie chinoise lui sont associés dont la grande divinité du Mont Tai, qui est une « réincarnation » de Pangu, l’un des principaux êtres, responsable de la séparation du ciel et de la terre. Lieu de culte depuis au moins 3 000 ans, il accueille de nombreux temples et a été l’un des centres cérémoniels les plus importants de Chine. Il fut un lieu de pèlerinage pour les empereurs chinois au moins depuis l’an 1 000 avant J.-C.. Les empereurs installaient sur le mont des autels pour offrir des sacrifices afin de prier pour la paix ou rendre hommage au ciel et à la terre (cérémonies de Fengchan). Le mont, ses paysages et sa charge religieuse sont également des sources d’inspiration pour les écrivains et les poètes. Confucius et Du Fu le visitèrent et écrivirent des poèmes. Un célèbre dicton de Confucius dit « 登泰山而小天下 » (Escaladez le mont Tai et rendez le monde petit). Depuis 1987, le Mont Tai est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est l’un des premiers sites touristiques en Chine, avec, en 2003, environ 6 millions de visiteurs.

#628 – Club Universidad Nacional UNAM : Los del Pedregal

Ceux de Pedregal. Situé sur la Ceinture de feu, le Mexique connut et connait une activité volcanique et sismique dense. Ainsi, on dénombre des centaines de volcans à travers le pays, dont 14 se trouvent être encore actifs. Le 12 Septembre 2021, le volcan Popocatepetl (“La Montagne qui fume” en nahuatl), situé à 70 km de la capitale Mexico, connut d’ailleurs plusieurs explosions qui véhiculèrent gaz et cendres près de la ville. Car, le sud de la ville de Mexico est ceinturé par une chaîne volcanique du nom de Chichinautzin.

Un de ses volcans, Xitle (« Nombril » en nahuatl), n’eut qu’une seule éruption mais qui fut à la fois à l’origine d’un conne de cendre d’une hauteur approximative de 3 100 mètres et qui donna également naissance à une grande zone urbaine de Mexico. En effet, autour de 245-315 après J.-C., son explosion entraina une coulée de lave qui s’étala sur 70 km, détruisant au passage la ville mésoaméricaine Cuicuilco. Sur ces terres de lave volcanique parfois fertiles ou arides, dénommées pedregal (coulée, éboulement), la ville de Mexico s’étendit à partir des années 1940. On y trouve aujourd’hui aussi bien le quartier de Jardines del Pedregal, regroupant de somptueuses demeures bourgeoises, que le Pedregal de Santo Domingo, une des dernières zones disponibles dans l’aire urbaine de Mexico dans les années 1970 et colonisé illégalement en une nuit, en Septembre 1971, par 5 000 familles pauvres, migrant depuis les campagnes du Mexique.

En 1943, alors que les bâtiments universitaires de l’UNAM étaient dispersaient dans le centre ville de Mexico, la décision fut prise d’établir le nouveau campus, regroupant l’ensemble de l’université, sur cette espace volcanique, tout près du nouveau quartier en édification de Jardines del Pedregal. L’idée de construite une cité universitaire germait depuis les années 1920. Le Congrès de l’Union approuva ce choix le 31 décembre 1945 et le 11 Septembre 1946, le président Ávila Camacho publia le décret d’expropriation des 7 000 km2 de terrain destinées à la construction de la Cité Universitaire. Le plan d’ensemble du site fut réalisé par les architectes Mario Pani et Enrique del Moral, également directeur de l’Ecole d’Architecture de l’Université et chaque bâtiment fut dessiné par des étudiants de cette école. Edifiée durant les années 1950, la Cité Universitaire, par son mariage de la tradition et du moderne, sa conception harmonieuse et faisant place à la nature, et par l’implication des meilleurs architectes, ingénieurs et artistes du Mexique (dont Diego Rivera), fut déclarée site du patrimoine mondial par l’UNESCO en 2007. C’est dans cette cité que fut également construit naturellement le Stade Olympique (d’une capacité de 72 000 places) en 1952 pour accueillir les Jeux Olympiques de 1968 mais surtout l’équipe de football professionnelle de l’Université.

#379 – FK Čukarički : Brđani

Les hommes de la colline. Le club fut fondé le 4 juillet 1926, dans le quartier ouvrier du vieux Čukarica, à Belgrade. Jusqu’au milieu des années 90, le club concourrait surtout dans les ligues régionales. Puis, il commença à apparaître en première division yougoslave puis serbe (et même en Coupe d’Europe). Malheureusement, le 18 novembre 2011, le club fut déclaré et mis aux enchère. Le 17 avril 2012, le conglomérat ADOC (actif dans le BTP, la pharmacie …) racheta le club et ce dernier devint le premier club serbe privatisé. Grâce à la privatisation, la situation financière et organisationnelle du club se stabilisa et s’améliora même considérablement. L’entreprise investit également pour améliorer les infrastructures (doublement de la capacité du stade à 8.500 places, construction d’un centre d’entrainement). Résultat, l’équipe remporta en 2015 son premier titre majeur, la Coupe de Serbie. Aujourd’hui, le FK Čukarički est un club sain financièrement et sportivement, qui commence à se faire une place parmi les grands du football serbe. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit avant tout d’un club construit dans un quartier de Belgrade, situé sur les pentes d’une colline d’une hauteur d’environ 220m et dominant la Save et l’île d’Ada Ciganlija.

#189 – Deportivo Independiente Medellín : El Poderoso de la Montaña

Le puissant de la montagne. L’origine du surnom n’est pas connue avec exactitude mais il remonte certainement aux années où l’équipe dominait le football colombien amateur. Fondé en 1913, le club est l’un des plus vieux du pays. Avant 1948 et la création de la première division professionnelle, le football colombien était amateur et composé de championnats régionaux puis nationaux. Dès son match inaugural, l’équipe impressionna le public en battant par 11 buts à 0 l’équipe du Sporting (également appelé Los Extranjeros – les étrangers), une équipe de Paisa fondée en 1913 par un groupe de locaux et d’Européens, notamment belges et suisses. Dès sa première année d’existence, l’équipe était respectée par ses rivaux (Antioquia, Unión et Sporting) qui étaient des équipes reconnues et qu’elle avait battu aisément. Le club de Medellín remporta 8 championnats nationaux (1918, 1920, 1922, 1923, 1930, 1936, 1937, 1938) ainsi que 8 championnats régionaux de la Liga Antioqueña (1937, 1938, 1939 1941, 1942, 1943, 1944 et 1945). En 1941, elle sortit même invaincu du championnat régional. En 1924, dans des jeux inter-régionaux, les joueurs de l’Independiente Medellín représentait la quasi-totalité de l’équipe du département d’Antioquia. En 1930, le club fut invitée à un tournoi à Bogota car son équipe était considéré comme étant la meilleure d’Antioquia.

A l’ère du football professionnel, même s’il fut moins dominateur, le club remporta 6 championnats de Colombie (1955 , 1957 , 2002-Clôture , 2004-Ouverture , 2009-Clôture et 2016-Ouverture) et 3 Coupes nationales (1981, 2019, 2020).

Enfin, Medellín est la capital d’Antioquia, un des départements de la Colombie et occupe la vallée encaissée de l’Aburrá. La cité repose sur un sol incliné, entre 1 800 et 1 500 mètres d’altitude et la hauteur officielle est de 1 479 m d’altitude. Un tiers de la région est occupé par des chaînes de montagnes, constituant la partie centrale et occidentale des Andes. Plus 200 sommets importants se détachent dans la région, culminant à des altitudes comprises entre 1 000 et 4 080 m d’altitude. Quand à la cité de Medellín, elle est entourée de plateaux et montagnes qui dépassent les 2 000 m d’altitude. Les principales hauteurs du territoire de Medellín sont l’Alto Padre Amaya (3 100 m d’altitude), l’Alto Patio Bonito (2 750 m d’altitude), l’Alto Boquerón (2 600 m d’altitude), l’Alto Venteadero (2 500 m d’altitude) et l’Alto Las Cruces (2 400 m d’altitude), entre autres.

#165 – CDC Atlético Nacional : el Verde, el Verde y Blanco

Le vert, le vert et blanc. Ces deux couleurs sont celles du club colombien, ayant l’un des plus beaux palmarès du pays. Né en 1947, le club opta pour les couleurs vertes et blanches, celles qui apparaissent sur le drapeau du département d’Antioquia. Le club représente la ville de Medellín, qui est la capital du département d’Antioquia. Ce drapeau remonte à l’indépendance du pays en 1810. Les couleurs choisit faisaient référence à celles de l’Université d’Antioquia, fondée quelques années plus tôt, en 1803. Mais également aux couleurs de la province de Carthagène lorsqu’elle déclara son indépendance de l’Espagne en 1811. Le drapeau est composé de deux bandes horizontales, une blanche en haut et une verte en bas, de largeur égale. Selon la version officielle, la couleur blanche symbolise la pureté, l’intégrité, l’obéissance, l’éloquence et le triomphe. Le blanc rappèle aussi pour le club la couleur de la fleur du Pourpier, une plante endémique de la régio, qui donna également un autre surnom au club. La couleur verte représente les montagnes du département, l’espoir, l’abondance, la foi, le service et le respect. Pour unifier le département, Medellín retiendra également le même drapeau, en rajoutant ses armoiries au centre. D’autres surnom ont dévié de ceux-ci, en particulier el verde de la montaña (le vert de la montagne). Le département d’Antioquia est traversé par deux chaînes de la cordillère des Andes, les chaînes de montagnes occidentale et centrale, qui atteignent plus de 4.000 mètres. Pour cette raison, Medellín est appelée « la capitale de la montagne ». Le club est également surnommé el Verde Paisa, le paisa vert. Paisa est à la fois le nom de la région nord-est de Colombie, englobant plusieurs départements dont celui d’Antioquia, ainsi que les habitants de cette région. Paisa est un apocope du mot espagnol  Paisano, qui signifie paysan (la région étant une important aire de production agricole du pays, notamment le café). Dans certains pays d’Amérique du sud (Panamá, Equateur, Venezuela), le terme est un synonyme de Colombien.