#1225 – FC Andorra : Els Tricolors

Les tricolores. Incongru de parler d’un club andorran vu la faiblesse sportive de ce pays ? Mais écrire sur le FC Andorran, c’est aussi mettre en avant l’Espagne. Fondé en 1942, il est le premier club de la principauté d’Andorre mais, en l’absence de fédération nationale, il intégra dès 1945, la fédération espagnole et ses ligues régionales. Quand en 1994 la fédération andorrane émergea, le FC Andorra préféra snober l’instance et demeurer en 3ème division espagnole. Mais, le club se retrouva sous les projecteurs en Décembre 2018 suite à son rachat par la société Kosmos Sports, détenue et présidée par le défenseur du FC Barcelone, Gerard Piqué. Le projet était ambitieux pour la star puisqu’il souhaiter la transformer en équipe professionnelle et, à termes, la faire participer à la Ligue des Champions. Le premier objectif fut atteint en atteignant la seconde division en 2022 (en rachetant la licence du CF Reus Deportiu en faillite toutefois)

Certes, l’histoire du club se dilue dans les championnats espagnols mais son identité puise dans l’histoire de la principauté. Petit État indépendant logé dans les Pyrénées et coincé entre la France et l’Espagne, elle possède la particularité que son trône se partage entre l’évêque catalan d’Urgell et le Président de la République Française (droit hérité d’un paréage de 1278). Attention, les joueurs du club ne porte pas un maillot à 3 couleurs en référence à la France, son co-prince, mais, au regard des couleurs traditionnelles d’Andorre. Mais, le lien n’est pas éloigné tout de même. Composé de trois bandes verticales bleues, jaunes et rouges, le drapeau actuel d’Andorre est apparu en 1866 et officiellement adopté le 27 août 1971. Les couleurs rouge et jaune du drapeau trouvent leur origine dans l’écu du comte de Foix. Cet écu (bandes verticales jaunes et rouges) avait déjà inspiré le premier drapeau de la Principauté en 1806 (une bande jaune et une bande rouge) et dérive directement des armoiries des comtes de Barcelone, Foix ayant été vassal de l’État catalan. Pour rappel, les comtes de Barcelone avaient adoptés pour emblème les fameuses pals d’Aragon (cf #190). La couleur bleue vient de la couleur des sabots, des cornes et du collier des deux bœufs du bouclier béarnais (le reste des corps desdits bœufs, placé sur un fond jaune, sont rouges, ces deux couleurs étant finaleent très répandues dans l’héraldisme de l’Aquitaine à la Catalogne – cf #1198). Tous ces éléments sont présents sur les armoiries d’Andorre (qui se compose de 4 quartiers, 2 avec les pals d’Aragon (un pour le Comté de Foix et un pour le Comté de Barcelone), un pour le Béarn et un qui représente le blason de La Seu d’Urgell).

Certains avancent aujourd’hui que ces 3 couleurs rappellent également celles des deux États voisins. Le drapeau espagnole se compose de 2 bandes rouges et une bande jaune, placées de manière horizontales. Tandis que la bannière française est un tricolore vertical, bleu, blanc et rouge. Les 3 bandes du drapeau andorran sont verticales comme la France. Le jaune et le rouge rappellerait l’Espagne et le bleu et le rouge la France. Ces 3 bandes ne sont pas de même largeurs, la centrale jaune étant plus grande, comme sur le drapeau espagnol.

#1219 – FK Shkëndija : Kuq e Zi

Les rouge et noir. Sauf qu’en macédonien, puisque la ville où il réside, Tetovo, se situe en Macédoine du Nord, « rouge et noir » s’écrit Црвено-црните. Alors pourquoi le surnom s’exprime en langue albanaise, Kuq e Zi ? Tetovo est une ville du nord-ouest de la Macédoine du Nord, construite sur les contreforts du Mont Šar, traversée par la rivière Pena. Distante de seulement 40 km de la capitale Skopje, elle est également à seulement 20 km du Kosovo, dont la majorité (92%) de la population est albanaise. A quelques encablures supplémentaires se trouve l’Albanie et la ville de Kukës. Naturellement, l’influence albanaise à Tetovo se fait forte et plus de 70% des habitants de la ville sont d’origine albanaise. La ville fut même sous domination albanaise durant la première indépendance du pays entre 1444 et 1479. Dans la mosaïque yougoslave, où le pouvoir central communiste écrasait toute velléité régionaliste, les idées nationalistes des peuples s’exprimèrent notamment au travers des clubs sportifs. Ainsi, les populations albanaises de Tetovo défendirent leur identité en fondant un club de football en 1979 et en choisissant les couleurs de l’Albanie, le rouge et le noir, comme symbole.

Depuis l’indépendance de l’Albanie actuel, en 1912, le drapeau du pays représente un aigle noir à deux tête sur un fond rouge. Le rouge symbolise la bravoure, la force, la valeur et le sang, tandis que l’aigle est le symbole traditionnel des Albanais. Ses origines remontent au XVème siècle et à Georges Kastrioti plus connu sous le nom de Skanderbeg. Sa famille noble, la maison des Kastrioti, possédait une vaste principauté, qui occupait une partie du territoire albanais actuel et qui faisait face à l’Est à l’Empire Ottoman. Après la chute de Constantinople, les incursions ottomanes dans la péninsule des Balkans se firent de plus en plus fréquentes. Au point que suite à la mort du père de Skanderbeg, l’Empire annexa la principauté au lieu d’installer Skanderbeg sur le trône. Skanderbeg quitta alors les rangs de l’armée ottomane et, pendant 25 ans, mena une forte résistance aux Ottomans. La ville de Tetovo épaula les troupes de Skanderbeg lors de la victoire de la bataille de Polog face à Ibrahim Pacha, libérant la ville du joug ottoman. Skanderbeg déclara son indépendance le 28 novembre 1443, hissant son drapeau rouge à l’aigle noir. Il avait adopté le drapeau impérial romain d’Orient, avec l’aigle à deux têtes et le fond rouge et en avait fait les armes de sa famille. De 1444 à 1479, l’Albanie connut sa première période d’indépendance sous le nom de Ligue de Lezhë et Skanderbeg apparaît comme un héros national pour les albanais.

#1198 – Rodez AF : les Sang et Or

Le rouge et le jaune ne sont pas des couleurs originales dans la préfecture de l’Aveyron. Le club de football les arbore tout comme de nombreux clubs sportifs de la ville (rugby à XV avec le Stade Rodez Aveyron, l’athlétisme avec le Stade Rodez Athlétisme, le Judo avec le Judo Rodez Aveyron). Ces similitudes ne résultent pas du hasard mais des armoiries de la ville. Car ces dernières se décrivent comme « De gueules (rouge en héraldique) à trois roues d’or (jaune), deux en chef et une en pointe ».

Ces armes sont directement tirées de celles des Comtes de Rodez dont le premier sceau conservé date de 1275. Ces deux couleurs reprenaient déjà celles des armes du Comté de Rouergue, qui dominait la région avant le XIIème siècle (période d’avènement du Comté de Rodez). Or, le rouge et le jaune trouvèrent un écho particulier dans le Sud de la France puisqu’on les retrouvait sur les armes d’Albi, des Comtes de Foix, des Comtes de Bigorre, des Comtes du Gévaudan, des Comtes d’Angoulême, des Vicomtes de Millau, des Comtes de Toulouse, des Vicomtes du Béarn, des Comtes de Roussillon, des Vicomtes de Soule, des Comtes du Périgord et des Comtes de Provence. Et pour tous ces territoires, leurs armoiries dérivaient souvent de celles de leurs deux puissants voisins. A l’Ouest, le Duché d’Aquitaine (devenu au XIIIème siècle, Duché de Guyenne), qui arborait des armoiries avec un léopard/lion jaune sur fond rouge (tirés des armoiries de l’Angleterre et de la Maison Plantagenêt). Le Comté de Rouergue comme le Comté de Toulouse furent rattachés un temps au Duché d’Aquitaine et adoptèrent donc les couleurs. Au Sud, le Comté de Barcelone et le Royaume d’Aragon avec des armes représentant des rayures verticales jaunes et rouges (les pals d’Aragon, cf #190) qui déteignirent sur le Vicomté de Millau, le Comté de Foix, le Comté de Roussillon et le Comté de Provence.

Pourquoi ces deux couleurs furent elles choisies ? Plusieurs versions pourraient être avancées mais sans aucune certitude. Tout d’abord, le pragmatisme : Sur les champs de bataille, les belligérants devaient être reconnus à distance et en conséquence choisissaient de couleurs qui se distinguaient, comme le rouge et le jaune. Ensuite, le symbole. Le jaune comme le rouge pourraient rappeler le soleil et la chaleur qui caractérisent ces régions. Puis, l’historique. Les couleurs des bannières de l’Empire Romain et du Capitole étaient le pourpre et l’or (#980) et en réclamer l’héritage pouvait renforcer son aura.

En tout cas, ces deux teintes furent adoptées par le club de Rodez dès l’origine. Selon Aimé Biau, auteur de l’ouvrage « Le Football ruthénois de sa naissance, 1927, à nos jours, 1979 » , lors de la première rencontre dans la Ligue du Midi, en 1931, l’équipe du Stade Ruthénois évoluait en jaune et rouge.

#1163 – Véria NFC : Κυανέρυθροι

Les bleu et rouge. Après une relégation en seconde division à l’issue de la saison 2016-2017, le club historique de la ville de Véria, le GAS Véria, rencontra de graves difficultés financières qui conduisirent au non-paiement de deux de ses joueurs, Antonio Tomás et Roberto Battión. La sanction par la ligue fut immédiate avec un retrait de 6 points. En février 2018, empêtrée dans la crise, la direction fut contraint de retirer le club du championnat, entrainant une réaction forte, conformément au règlement, du conseil de discipline de la ligue : la relégation du GAS dans les lointaines divisions amateurs grecques. Cette sanction sonna le glas du football professionnel à Véria et du GAS. Un an plus tard, le 17 juillet 2019, une initiative permit la création d’un nouveau club professionnel à Véria, sous le nom de Véria NFC.

Mais, pour éviter d’éventuels problèmes juridiques liés aux droits du GAS sur son logo et ses couleurs (le bleu et le rouge), la ligue, sur recommandation de la FIFA, imposa au NFC une refonte de l’emblème de l’équipe et un changement des couleurs, afin de ne pas créer de lien avec le GAS. Par conséquent, Véria adopta un nouvel écusson reposant sur les couleurs blanc, noir, gris et or. Le noir représentait le dynamisme de l’équipe dans la nouvelle ère qui commence, le blanc les valeurs de pureté et la santé financière du nouveau club, le gris, l’âme de l’équipe qui était les supporteurs et l’or le rayonnement, le prestige et le glamour de la nouvelle association. Mais, finalement, lors de la saison 2022-2023, le club retrouva les couleurs traditionnelles de son prédécesseur, et finalement aussi son surnom.

En 1959-1960, la fédération grecque parvint enfin à refondre l’organisation du football d’élite et créa une première division nationale unique. Dans ce contexte, l’idée de fusionner les deux équipes de Véria, PAO Véria et ΑΟ Hermès, fit son chemin afin de créer une entité sportive capable de batailler dans cette nouvelle compétition nationale. La fusion eut lieu en juillet 1960, donnant naissance au GAS. Pour cette nouvelle aventure, et afin de ne pas privilégier les supporteurs d’un club au détriment des autres, la décision fut prise de reprendre ni les couleurs du PAO (jaune et noir), ni celles de Hermès (vert et blanc). Le joueur et entraîneur du PAO Kostas Sotiriadis dit Kostaras proposa de prendre les couleurs restantes du spectre chromatique, le bleu et le rouge, qui étaient surtout celles de l’équipe dans laquelle il avait évolué auparavant, Panionios (cf. #944).

#1135 – DC United : Black and Red

Les noir et rouge, couleurs identifiées de l’équipe de la capitale des Etats-Unis. United faisait parti des 10 nouvelles franchises de la saison inaugurale de la MLS et participa au premier match de la ligue le 6 avril 1996 contre les San Jose Clash (devenu depuis San Jose Earthquakes). Même si le club n’est plus aussi dominant, il constitue une des références de la MLS avec 4 titres de champion, 4 coupes nationales et 1 Coupe des champions de la CONCACAF (la première remportée par un club américain).

Le processus de création du club remonte à 1994. Le nom s’inspirait directement des clubs anglais de Manchester, Newcastle et Leeds, alors au firmament et qui représentaient la culture footballistique, mais le terme United traduisait également la volonté d’unir les fans derrière cette nouvelle bannière sportive. Les couleurs et le logo de l’équipe furent annoncés en octobre 1995, lors d’une présentation à New York. La direction opta pour le noir et le blanc, avec des accents rouges qui venaient soulignaient les deux premières. Outre le mariage parfait de ces trois teintes qui caractérisaient l’unité, elles avaient pour vocation de supporter le symbolisme de l’aigle aux ailes déployées choisi pour apparaitre sur le logo : puissance, passion, intensité et liberté.

Le rouge et le blanc proviennent directement du drapeau du District of Columbia. Il se compose de trois étoiles rouges au-dessus de deux bandes rouges horizontales sur fond blanc, qui correspond simplement aux armoiries de la famille Washington, dont était issu George Washington, premier président des Etats-Unis et qui donna son nom à la capitale américaine. Le District adopta les armes de cette famille dans sa bannière en 1938. La famille Washington trouve ses racines en Angleterre au XIIIème siècle dans le comté de Durham. Les premières armes représentaient un lion rampant en 1203. Des armoiries ressemblantes à celles d’aujourd’hui furent enregistrées la première fois en 1346 (les couleurs étaient alors inversées). À la fin du XIVème siècle, la conception actuelle apparut. On retrouve les armoiries de la famille et donc le drapeau du District of Columbia sur le blason du club de foot.

#1128 – FC Emmen : Rood-Witten

Les rouge et blanc. Fondé le 21 août 1925, le club néerlandais connut différentes phases chromatiques. Dans ses premières années d’existence, l’équipe joua dans des tenues rouge et noir, héritées d’un des prédécesseurs, le VEV (Vlug en Vaard). Mais, au bout de quelques temps, le club évolua vers des uniformes vert et blanc. Finalement, il opta pour les couleurs rouge et blanc, qui devinrent ses teintes traditionnelles. Outre les couleurs, l’équipement se distingua à partir de la saison 1993-1994, en se composant d’un maillot rouge avec une bande centrale verticale blanche, accompagné d’un short blanc. Un peu le négatif du maillot de l’Ajax.

D’où viennent ces deux couleurs ? Le club a tout simplement reprit les couleurs du drapeaux et des armoiries de la région de Drenthe. Emmen est une ville de la province de Drenthe, au Nord-Est des Pays-Bas. Au Xème siècle et jusqu’à 1025, la région de Drenthe passa sous la domination de différentes seigneuries. Puis, en 1024, l’évêque d’Utrecht reçut à la mort d’Henri II, Empereur du Saint-Empire, le comté de Drenthe. Cette donation fut confirmée définitivement en 1046. Les Evêques d’Utrecht étaient également seigneurs temporels de la principauté d’Utrecht et la région Drenthe fut intégrée à cette principauté. Jusqu’en 1528, l’évêque d’Utrecht resta seigneur de Drenthe puis la principauté fut cédée à l’Empereur Charles Quint et rejoignit les possessions des Habsbourgs aux Pays-Bas. Aujourd’hui, les armoiries de la région de Drenthe reprennent les couleurs blanches et rouges de la principauté d’Utrecht. Elles pourraient également correspondre aux couleurs traditionnelles des saxons dont Drenthe fut un fief au IXème siècle.

#1125 – Étoile Sportive du Sahel : الحمراء

Le rouge. Fondé le 11 mai 1925 dans le lycée franco-tunisien et reconnu par les autorités françaises le 11 juillet 1925, le club de Sousse qui est devenu une icone nationale s’inscrivit d’abord dans le mouvement des nationalistes sahéliens (par opposition aux clubs de Sousse qui regroupaient d’autres communautés : Patriote de Sousse pour les Français, Savoya qui réunissait les Italiens, Red Star pour les Maltais et Maccabi qui regroupait les joueurs de confession israélite). Résultat, le choix fut fait de retenir les couleurs du drapeau de la Tunisie, rouge et blanc.

Suite à la défaite de la flotte ottomane, qui comportait plusieurs navires tunisiens, face à une alliance franco-russo-britannique à la bataille navale de Navarin le 20 Octobre 1827,  Hussein II, Bey de Tunis, décida la création d’un drapeau à destination des bateaux tunisiens, pour les distinguer des autres flottes. Plusieurs pays de la Méditerranée, vassale de l’Empire Ottoman, utilisaient alors un drapeau à dominante rouge s’inspirant du drapeau de la Sublime Porte. Ainsi, la Tunisie étant elle-même un vassale de l’Empire Ottoman, le choix du drapeau se porta en 1831 sur un étendard rouge et comportant, en son milieu, un disque blanc où figure un croissant et une étoile à cinq branches rouges. Depuis cette date, le drapeau tunisien a subi peu de modification. Il y a différentes interprétations sur la symbolique attachée à ce drapeau. Il est communément admis que la couleur rouge exprimerait le sang des martyrs tombés durant la conquête par les Ottomans en 1574. Même couleur qui pour d’autres serait soit le symbole de la résistance contre la suprématie turque (sic), soit elle propagerait la lumière sur le monde musulman. Le blanc symboliserait la paix tandis que le cercle de cette couleur évoquerait le soleil. Le croissant et l’étoile à 5 branches, vieux symboles associés depuis l’Antiquité et devenus aujourd’hui une des images largement répandues du monde musulman, étaient à l’époque présent sur l’étendard de l’Empire Ottoman. La Tunisie le reprit à son compte, le croissant incarnant l’unité de tous les musulmans et les branches de l’étoile les 5 piliers de l’islam. Mais, le croissant pourrait également apporter la chance ou désigner le dernier croissant de Lune, qui marque la fin du mois du ramadan. Il n’empêche que si la Tunisie s’inspira des symboles de l’Empire Ottoman, le croissant et le soleil étaient déjà utilisés par la Carthage Punique (814 av. J.-C. – 146 av. J.-C.), et finalement, ce ne serait qu’un retour aux sources.

#1112 – UD Almería : los Rojiblancos

Les blanc et rouge. Si, par des choix erronés et contestables, l’arbitre a désavantagé Almería en offrant au Real une victoire imméritée ce week-end à Bernabéu, le choix de porter des maillots rayés rouge et blanc, similaires à ceux du rival madrilène de l’Atlético Madrid, n’en est pas la raison. Les couleurs d’Almería ne s’inspirèrent pas des clubs anglais comme pour l’Atlético et Bilbao (cf #43 et #9) et remontent à une époque plus ancienne que l’invention du football.

En effet, le club a tout simplement repris les deux couleurs de la bannière de la ville et de la province (la dernière étant une copie de la première) et qui se retrouvent également dans les armoiries. Il s’agit d’une croix de Saint Georges (donc rouge sur fond blanc), qui n’est autre que le drapeau de l’Angleterre. Mais, une fois de plus, pas de lien avec le pays de Charles III. En 1147, les musulmans Almoravides occupaient la région d’Almería depuis des siècles. Outre les croisades vers Jérusalem et la Palestine, les Chrétiens s’étaient également donnés pour mission de chasser les musulmans d’Espagne. Le Roi de León et Castille, puis à compter de 1135, Imperator totius Hispaniæ (empereur de toutes les Espagnes), Alphonse VII décida de reprendre Almería et monta une expédition avec l’aide du Roi de Pampelune García V de Navarre, du Prince d’Aragon et Comte de Barcelone Raimond-Bérenger IV, du seigneur de Montpellier Guillaume VI, des chevaliers du Temple de Castille et d’Aragon ainsi qu’avec le soutien naval décisif des républiques de Pise et de Gênes. Les troupes génoises, composées de près de 200 navires, débarquèrent sur une des plages de Cabo de Gata et y campèrent dans cette baie pendant au moins deux mois jusqu’à l’attaque de la ville. La plage prit le nom de Playa de los Genoveses (Plage des Génois) et le drapeau de Gênes flotte désormais comme bannière de la ville et de la province.

La Croix de Saint Georges est un dérivé de l’étendard papale, le Vexillum Sancti Petri. Cette croix fut cousu sur les vêtements des chevaliers partant en croisade (pour certain en rouge, car cette couleur représentait la passion du Christ). Certains des Etats européens participant aux croisades adoptèrent alors la croix. Ce fut le cas de la République des Gênes qui prit la croix de Saint-Georges comme drapeau. Qui inspira donc à son tour, un territoire d’une autre croisade.

#1111 – Suwon Samsung Bluewings : 청백적

Les bleu, blanc, rouge ou le corps bleu, blanc, rouge (청백적 군단). Si les couleurs du club coréen copient celle de notre étendard, la France n’a pas inspiré les fondateurs de Suwon. Selon le site du club, le rouge et le bleu portent des symboliques précises. Le rouge représente la passion et le défi, exprimant le dynamisme du club. Tandis que le bleu symbolise la jeunesse et l’enthousiasme. Enfin, selon d’autres sources, le blanc représente la pureté et le fair play. L’origine du choix de ses couleurs n’est pas expliquée mais, on peut légitiment se dire que, comme son nom l’indique, son lien avec le conglomérat Samsung modela la symbolique du club.

Car le conglomérat coréen s’affiche en bleu et blanc. La marque d’électronique grand public apparut pour la première fois en 1938. À cette époque, le terme Samsung s’écrivait en utilisant les caractères chinois « 三星 », qui littéralement signifiait « trois étoiles ». Le fondateur Byeong-cheol Lee déclarait « 하늘의 별처럼 크고 강력하고 영원하라 » (Soyez grand, puissant et éternel comme les étoiles dans le ciel). Ces trois étoiles apparurent sur le logo de 1938 à 1979 en noir et blanc. Puis, en 1980, le logo évolua. Les 3 étoiles étaient toujours présentes mais se distinguèrent en étant blanches dans des cercles rouges. En 1992, alors que l’entreprise devint une marque mondiale, le rouge et les étoiles disparaissent au profit d’un grand oval bleu. Samsung explique que le fond bleu symbolise le ciel et la mer, et que l’ovale incliné symbolise l’univers. Le bleu représente également la technologie et l’innovation. Finalement, tout au long de son existence, le blanc est demeurée une des couleurs de l’entreprise. Et les 3 couleurs bleu, blanc et rouge ont fait partie de son histoire.

#1081 – FC Rouen : les Diables Rouges

Fin du XIXème, le football normand se concentrait dans la ville du Havre, avec notamment la présence du doyen, le Havre Athletic Club, et les autres villes ne pouvaient pas laisser perdurer cette hégémonie. Après l’introduction du football vers 1896 à Rouen par un commerçant du nom de Willing, 3 clubs apparurent : US Sottevillaise, US Rouennaise et le FC Rouannais. Mais, pour concurrencer les autres équipes de la région, ces 3 clubs unirent leurs forces et le 10 juillet 1899, le FC Rouennais naquit officiellement. Il semble que le club évolua en rouge dès sa fondation et vers 1909, à l’initiative d’un journaliste local, Charles Hangard, l’équipe gagna alors le surnom de « diables rouges ». A cette époque, le club rouannais commençait à émerger sur la scène régionale. En 1910, l’équipe parvint même à obtenir son premier titre de Champion de Haute-Normandie aux dépends du redouté HAC.

La couleur rouge du maillot s’inspire vraisemblablement des armoiries de la ville de Rouen. Elles se décrivent ainsi : De gueules (rouge) à l’agneau pascal d’argent (blanc), la tête nimbée et contournée, portant une bannerette du même chargée d’une croisette d’or, au chef cousu d’azur (bleu) semé de trois fleurs de lys d’or. La partie principale se compose donc d’un agneau pascal sur fond rouge. L’agneau est le symbole du Christ (dès le XIIème siècle, Rouen fut un centre religieux important. A la fin du Moyen Âge, elle comptait près de trente églises paroissiales et quinze communautés religieuses. Elle accueillait un archevêché et un chapitre cathédrale qui étaient parmi les plus riches de France, le diocèse s’étendant sur 1 300 paroisses. La ville gagna le surnom « ville aux cent clochers ») et représente aussi la puissante corporation des drapiers (de par sa position géographique et son ancienne appartenance à la couronne d’Angleterre, Rouen fut un centre économique important faisant le lien entre l’Angleterre et l’Europe du Sud. Au Moyen Âge, les drapiers comme les autres métiers liés (laneurs, teinturiers) firent la richesse de la ville pendant 7 siècles à compter du XIIIème, en achetant la laine en Angleterre et en vendant dans les foires de Champagne et à Paris leur production renommée de tissus et draps. Leur confrérie était la plus puissante et riche de la ville).

Ces armoiries s’installèrent comme celles de la cité de Rouen à compter du XIVème siècle de façon certaine. Le rouge pourrait venir des armoiries de l’important Duché de Normandie (De gueules à deux léopards d’or) car avant l’apparition du blason décrit précédemment, il semble que Rouen adopta les armes de la Normandie. Si au départ, les léopards (ou des lions) sur fond bleu puis rouge étaient attachées à la personne du Duc de Normandie Geoffroy Plantagenêt qu’il transmit à sa descendance (Henri II Plantagenêt, Richard Cœur de Lion), elles s’ancrèrent comme celles de la Normandie vraisemblablement au cours du XIIIème siècle. Puis donc à Rouen.