#824 – AFC Chindia Târgoviște : Micul Ajax

Le petit Ajax. Le club roumain ne s’étalonne pas directement au héros grec, Ajax, mais son surnom s’inspire du grand club d’Amsterdam. Tout d’abord, l’AFC Chindia Târgoviște a hérité ce surnom de l’ancienne équipe nommée FCM Târgoviște, qui disparut en 2015. En effet, en raison de divergence entre la direction du FCM Târgoviște et la mairie en 2010, cette dernière choisit de fonder une nouvelle entité en association avec l’ancien international Gheorghe Popescu et l’ancien arbitre Ion Crăciunescu. Ce nouveau club reprit quasiment le nom de l’ancienne association, également ses couleurs (bleu et rouge) et reçut son surnom historique. Au début des années 1990, le FCM Târgoviște évoluait en 3ème division roumaine (comme souvent dans son histoire et en l’espèce depuis 12 ans). Mais, bénéficiant d’une génération dorée de jeunes formés au club pratiquant un football tournée vers l’avant, le club obtint deux promotions consécutives, de 3ème en 2ème division lors de la saison 1994-1995 et de 2ème en 1ère en 1995-1996. Couvée par les entraineurs Silviu Dumitrescu et Gică Păsărică, l’équipe s’appuyait sur Adrian Bogoi, Vasile Bârdeș, Bogdan Liță, Cristian Țermure, Cristian Bălașa, Remus Gâlmencea et Laurențiu Reghecampf. Malheureusement, l’apprentissage de l’élite fut plus difficile. L’équipe se classa à la 16ème place lors de la saison 1996-1997. Dans l’édition suivante, elle termina à la même place mais cette fois, ce classement donnait lieu à la relégation de l’équipe. Il n’empêche que la performance de l’équipe basée sur un style de jeu offensif et des jeunes joueurs talentueux formés au club valut au club d’être comparé au mythique Ajax, qui porte ces valeurs au plus haut. Mais, effectivement, il valait mieux le qualifier de « petit » pour remettre les choses en perspective.

#756 – FC Unirea Urziceni : Chelsea par Ialomița

Le Chelsea de Ialomița. Voila un autre club qui pourrait servir d’exemple aux nouveaux riches qui s’imaginent être un grand d’Europe grâce aux subventions de leurs mécènes. Fondé en 1954, l’équipe évolua principalement au 3ème échelon roumain jusqu’en 2002. A cette date, un homme d’affaires, Dumitru Bucșaru, proche du président roumain, Traian Basescu, racheta via sa société Valahorum le club, qui, avec les fonds de son nouveau mécène, commença son ascension dans le football roumain, atteignant en 2006 la première division nationale. Outre cet apport financier, la nomination de l’ancien joueur Dan Petrescu comme entraineur en 2007 favorisa la progression du club. Il amena le club en finale de la Coupe nationale en 2008 puis au titre de Champion en 2009. L’année suivante, en phase de poule de la Ligue des Champions, Urziceni battit les Glasgow Rangers et enregistra deux matchs nuls face aux écossais et au VfB Stuttgart. Dan Petrescu était la pierre angulaire du projet footballistique de Bucșaru, avec le directeur général, Mihai Stoica, également ancien footballeur. Ancien lateral droit, Petrescu joua 5 saisons pour Chelsea et remporta plusieurs titres dont une Coupe des Vainqueurs de Coupes et une Super Coupe d’Europe en 1998 (plus une Coupe d’Angleterre en 1997 et une Coupe de la Ligue en 1998). Il se plaisait tellement dans ce club anglais qu’il prénomma sa fille Chelsea. Résultat, il prit l’initiative de convertir Urziceni au mode de fonctionnement de l’équipe londonienne. Cela passa notamment par le changement d’écusson qui copia fortement celui de Chelsea (ce qui était facilitait par le fait que l’écussion d’Urziceni était déjà bleu et blanc et incorporait un lion comme Chelsea). Et comme le club anglais avec Roman Abramovich, Urziceni connaissait une nouvelle naissance grâce à un mécène ambitieux et généreux. Il n’en fallait pas plus pour surnommer le club de la région de Ialomița le Chelsea de Ialomița. Seulement, ce soutien s’arrêta plus tôt que celui d’Abramovich. En 2010, en raison d’une dette contractée auprès du propriétaire du Steaua, Unirea Urziceni vendit presque toute l’équipe au cours de la première moitié du championnat. Terminant la saison avec des joueurs prêtés par le Steaua et le Dinamo, le club évita de justesse la relégation. La saison suivante, Dumitru Bucșaru renonça à renouveller la licence du club qui fut donc dissout. Dumitru Bucșaru aurait dilapidé une grande partie de sa fortune dans le football (estimée à 80 millions d’euros) mais d’autres avances qu’il piocha allègrement dans le butin du club, constitué lors de la campagne européenne de 2010 (près de 20 millions d’euros) pour renflouer ses piteux projets immobiliers. Il a aujourd’hui disparu de la circulation, avec toutefois la justice au trousse en raison de différents délits financiers. Du côté du football, la municipalité d’Urziceni a relancé une nouvelle structure en 2016.

#745 – FC Corvinul Hunedoara : Corbii

Les corbeaux. Disparu en 2004, le club fondé en 1921 était l’un de ses pourvoyeurs de talents durant le régime communiste pour les clubs de Bucarest, en particulier le Dinamo. Son nom (Corvinul) comme son blason reprennent le symbole de la ville, le corbeau. Hunedoara est inexorablement lié à la famille Hunyadi, maison également connue sous le nom de CorvinCorvinus ou Corvinești. A compter du XIVème siècle, la cité était connue comme la résidence de la famille Hunyadi. Le 18 octobre 1409, Wayk de Hunyad fut annobli et reçut en récompense de sa bravoure militaire et sa loyauté envers Sigismond de Luxembourg, roi de Hongrie, la citadelle et le domaine royal de Hunedoara. Le village reçut les privilèges de ville en 1448 et le fils de Wayk, Jean Hunyadi, consolida la citadelle, la réputation de la ville ainsi que la position de la famille. Matthias Corvin, fils de Jean, continua l’oeuvre de son père, en agradissant le château de Hunedoara qui devint l’un des plus grands du monde médiéval, et le pouvoir de la maison Hunyadi. Le nom de la cité serait une translation du hongrois Hunyadvár signifiant « Château de Hunyad ». Cette forteresse était le signe de la puissance de la famille Hunyadi, témoignant de sa grandeur en tant que guerriers et hommes d’État. Matthias fut d’ailleurs élu Roi de Hongrie. Les origines de cette famille demeurent confuses tout comme l’animal qui la représentait, le corbeau. Son nom, CorvinCorvinus ou Corvinești provient certainement du mot latin corvus (corbeau). L’oiseau s’affichait aussi sur les armoiries en tenant dans son bec un anneau en or. D’où vient ce lien avec le corbeau ? D’après les annales de Silésie, un jour un corbeau vola l’anneau que le roi Jean Hunyadi avait retiré de son doigt. Jean parvint à le tuer avec son arc et récupéra sa bague. Selon la légende, il aurait alors pris le corbeau comme symbole de son sceau pour commémorer cet incident. D’autres historiens pensent que les armoiries rappellent que le chateau de la famille se situait sur le rocher au corbeau (Hollókő en hongrois). Certains prétendent que la mère de Matthias put communiqué avec lui lorsqu’il fut emprisonné à Prague graçe à un corbeau. Cette histoire permet aussi d’expliquer pourquoi le service postal hongrois a eu comme symbole un corbeau pendant plus d’un siècle. Mais, finalement, ce lien pourrait être « parlant » car l’origine géographique de la famille étant obscure, leur racine pourrait être la ville serbe de Kovin.

Outre le corbeau, le club hérita également du surnom de Corviniștii qui signife les Corvin (du nom de la famille).

#721 – FC UTA Arad : Textiliștii

Les textiles. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le 18 Avril 1945, la ville d’Arad accueillait un nouveau club de football, le FC UTA, issu de la volonté d’un seul homme, Francisc von Neuman, baron de Végvár. Passionné de football, aristocrate argenté, il tenta en 1938 de racheter l’équipe d’AMEFA, un club qu’il soutenait financièrement, mais son offre fut refusée. N’ayant pas abandonné l’idée de posséder une équipe de football capable de rivaliser avec les clubs voisins de Timișoara (Chinezul et Ripensia), le baron créa donc son équipe avec quelques membres de l’entreprise qu’il détenait, Uzina Textilă Arad (Usine Textile d’Arad).

Les ancêtres du baron venaient de l’ancien Empire austro-hongrois, quelque part près de Vienne. Puis, la famille Neuman s’installa en Roumanie, sur les terres d’Arad. Les premiers entrepreneurs de la famille Neumann furent les frères Moritz et Jakab qui établirent une usine de spiritueux. Les descendants se diversifièrent avec un moulin et une fabrique de levure, nommée Indagrara. Leurs produits devinrent célèbres dans tout l’Empire, avec des entreprises s’étendant dans plusieurs pays européens. Au début du XXème siècle, la famille Neumann avait accumulé une certaine richesse et créa, en 1909, l’usine textile d’Arad, qui devint rapidement la plus importante de Transylvanie. Francisc von Neuman étudia à Manchester en Angleterre l’ingenierie textile et reprît l’usine dans les années 1930. En 1936, UTA comptait plus de 2 000 employés. L’usine fut nationalisée par les autorités communistes en 1948 et était la seule de Roumanie à produire du velours et la deuxième, après Bucarest, à disposer de lignes de production de linge de maison, connu internationalement. En décembre 1989, UTA employait près de 8 000 personnes.

Donc en 1938, Francisc von Neuman réunit certains de ses amis et du personnel de l’usine pour fonder le nouveau club. Il leur demanda de trouver un nom et des couleurs. Une première proposition fut Gloria mais rapidement abandonnée. Finalement, d’autres souhaitèrent que le club porta le nom de l’usine auqeul il était lié, qu’il représentait. Pour les couleurs, le vert et le blanc sortirent du lot. Mais, rappelant celles du nazisme, récemment vaincu, le rouge et blanc fut proposé, couleurs du club d’Arsenal que le Baron avait supporté lors de ses aventures anglaises.

#687 – CS Universitatea Craiova : Leii din Bănie

Les lions de Bănie. Suite à l’article #371, vous connaissez les péripéties qui chamboulèrent la vie du plus grand club roumain du Steaua Bucarest. Malheureusement, ce n’est pas le seul et la situation du club de Craiova est encore plus ubuesque. Fondée en 1948, le club représentait la section football de l’université de Craiova et appartenait à l’État roumain, à travers l’Union nationale des étudiants roumains. Jusqu’en 1991, le club rencontra de beaux succès sur le plan national (4 Championnats, 7 Coupes) et international (demi-finale de la Coupe de l’UEFA en 1982-1983). Puis patatras. La section football se sépara du club sportif de l’université mais en perdant les droits sur l’histoire du club (record, logo et couleurs). Après plusieurs histoires, le club fut repris par un homme d’affaires, Adrian Mititelu, en 2005. En 2011, face à des difficultés financières liées à sa mauvaise gestion, Adrian Mititelu tenta de faire déménager le club dans une nouvelle ville, ce qui entraina un conflit avec la fédération roumaine et la mairie de Craiova. Résultat, cette dernière décida de rétablir l’ancienne équipe historique de l’Université de Craiova (celle d’avant 1991) et créa le club du CS Universitatea Craiova en 2013. La fédération accepta que ce club reprenne officiellement l’historique du club de 1948. Néanmoins, après sa faillite en 2016, le club d’Adrian Mititelu fut redémarré en 2017 avec le nom de FCU Craiova 1948, en se réclamant de l’héritage du club qui dura de 1991 à 2016 mais également avec le club initial de 1948. En conséquence, la première division roumaine se retrouve aujourd’hui avec deux clubs qui se réclament du club historique du CS Université de Craiova (1948-1991). Les deux partagent le même stade et arborent le même logo : un lion encerclé par 5 U en parallèle. Cet article s’intéresse à celui qui officiellement poursuit l’activité du club historique puisque il a aussi son surnom.

Le lion du blason donna ce surnom et provient du logo de l’université qui inclut un lion rampant. Ce dernier est un héritage direct des armes de la région historique de Roumanie, l’Olténie. Egalement appelée Petite Valachie, cette région se situe dans l’ouest de la Roumanie, avec pour principale ville Craiova. Le symbole héraldique traditionnel de l’Olténie est, sur un champs de gueule (rouge), un lion rampant, faisant face à dextre (gauche), avec une étoile entre ses pattes. Il est intégré dans les armes de la Roumanie (quart inférieur à gauche).

#637 – FC Rapid Bucarest : Ciocănari

Les marteaux. Ce surnom était celui des ouvriers qui travaillaient aux ateliers de maintenance ferroviaire de la capital, du nom d’Atelierele Griviţa. Pourquoi le club en a-t-il hérité ? En 1897, une usine se monta au nord de Bucarest afin de proposer des services de réparation et de maintenance des locomotives à vapeur. Ces ateliers étaient initialement consacrés aux trains desservant Bucarest, notamment depuis la Gare du Nord (Gara București Nord), toute proche et construite en 1872. Mais, au fil des années, ils devirent un maillon essentiel pour l’ensemble de l’industrie ferroviaire roumaine. Dans ces ateliers, il y avait des forges et les ouvriers utilisaient souvent des marteaux pour réaliser leurs travaux. Ainsi, ils gagnèrent le surnom de marteau.

Autour des ateliers, se développa un nouveau quartier de la capitale roumaine du nom de Grivița. Comme souvent à l’époque, lorsqu’il y avait une grande population ouvrière, les hommes passaient leur temps libre à joueur aux nouveaux sports à la mode dont le football. Ainsi, le 25 juin 1923, les ouvriers d’Atelierele Griviţa se réunirent à l’école primaire du quartier et signèrent l’acte de fondation d’une nouvelle équipe du nom de CFR Bucarest. Les autres petites équipes du quartier, telles que Rampa Militari et Excelsior, se joignirent alors à cette nouvelle organisation. Le premier président fut le contremaître Teofil Copaci et le capitaine de l’équipe le tourneur Grigore Grigoriu. L’ingénieur Aurel Fotiade fut nommé le secrétaire du club.

#459 – FC Petrolul Ploiești : Lupii Galbeni

Les loups jaunes. Si le club évolue depuis les années 1940 dans la ville de Ploiești, il est né en 1924 de la fusion de deux clubs de la capitale Bucarest qui se dénommaient Romcomit et Triumf. En 1920, la banque italienne Banca Commerciale Italiana décida d’ouvrir une filiale en Roumanie, du nom de Banca Commerciale Italiana e Romena. La plupart des salariés étaient des expatriés italiens et la direction de la Banque, dirigée par le directeur Etore Brunelli, supporta en 1922 la création d’une association sportive sous le nom de Romcomit Bucarest, qui était l’abréviation du nom de la banque. La direction et les joueurs du nouveau club revendiquèrent leur culture latine. Ainsi, le blason du club affichait les symboles de Rome avec la louve nourrissant Remus et Romulus. Même si la louve ne fut pas transmise comme symbole au nouveau club crée en 1924, elle demeura dans l’esprit des supporteurs et donna le surnom au nouveau club. Il faut dire que, lors de la fusion, Romcomit imposa son héritage italien. Notamment, le nom du nouveau club fut FC Juventus Bucarest (les fondateurs voulurent-ils rendre hommage au club turinois ou simplement latiniser le nom du club ? Personne ne sait). De même, étant donné que Romcomit possédait un stock important de maillot, la Juventus reprit ses couleurs rouge et bleu, qui représentaient respectivement la Roumanie et l’Italie. Par la suite, lors du déplacement du club de Bucarest à Ploiești, il changea de nom et le rouge fut remplacé par le jaune qui devint la couleur dominante.

#371 – FCSB : Militarii

Les militaires. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’armée roumaine sortit affaibli. D’une part, les pertes de ces 5 années de guerre étaient de près de 500 000 hommes (plus 200 000 prisonniers) et les effectifs en 1945 sont de 316 000 hommes, un tiers des troupes de 1944. D’autre part, dès 1944, l’Union Soviétique mit la main sur l’armée, effectuant une purge au niveau des officiers. Dans une structure militaire en reconstruction, l’activité sportive pouvait être à la fois un élément fédérateur et favorisant l’entretien physique des jeunes recrues. Ainsi, l’Inspection générale de l’armée créa une section « Art et Sports » qui organisait notamment des compétitions sportives internes à l’armée. Le succès des compétitions poussa un groupe d’officiers à faire plus. 

Sous l’égide du Ministère de la Guerre, il fut décidé de créer une structure unique à Bucarest puis, en cas de succès, de l’étendre au niveau national. Le 7 juin 1947, le général Mihai Lascăr signa l’arrêté portant création de l’Asociația Sportivă a Armatei (Association Sportive de l’Armée), club qui comportait huit disciplines : football, escrime, équitation, boxe, tir, volley-ball, athlétisme et tennis. Le football se développa et le club changea plusieurs fois de nom pour arriver au Steaua (Etoile) en 1961.

Les militaires dirigèrent le club jusqu’en 1998, la section professionnelle se séparant alors de l’organisation militaire (le CSA Steaua). Le nom de Steaua ainsi que le blason furent concédés pour 20 ans à la nouvelle organisation sportive par l’armée. Mais, en 2011, le CSA Steaua poursuivit le club de football, exigeant l’annulation du logo enregistré par ce dernier. Après plusieurs décisions contradictoires, la justice roumaine se prononça en faveur de l’armée. L’équipe de football perdit les droits sur l’emblème et le nom hérité du précédent Steaua. Le CSA Steaua conserva l’ancien blason et rétablit une nouvelle équipe de football qui commença sa nouvelle histoire dans les ligues mineures de Bucarest. Quand à l’équipe professionnelle, elle créa alors un nouveau blason et changea de nom pour FCSB en avril 2017. Mais, toutes ces péripéties ne changèrent pas l’histoire de ce club, intimement lié à l’Armée.

#321 – FC Viitorul Constanța : Puștii lui Hagi

Les enfants d’Hagi. Hagi et le football roumain. Hagi est le football roumain. Né en 1965, Gheorghe Hagi est un ancien footballeur roumain, considéré comme le plus grand footballeur roumain de tous les temps. Formé au Farul Constanța, il passa bien entendu dans les rangs du Steaua (juste après sa victoire en Coupe des Clubs Champions), puis au Real Madrid, à Brescia, au FC Barcelone et enfin à Galatasaray. Sa carrière en Europe de l’Ouest au sein de clubs prestigieux ne fut pas à la hauteur de son talent mais, sous le maillot de l’équipe nationale, accompagné d’une belle génération dont Florin Rǎducioiu ou Dan Petrescu, Hagi fit des merveilles. Lors de la Coupe du Monde 1994, la Roumanie réussit sa meilleure performance, quart de finale après avoir terminé premier de son groupe. Surnommé le « Maradona des Carpates » ou le « Roi », Hagi est considéré comme un héros par les roumains. 7 fois nommés footballeur roumain de l’année, il fut sélectionné en 2003 par la fédération roumaine de football comme meilleur joueur de Roumanie au cours des 50 dernières années. 

Cette reconnaissance d’un pays pour l’un de ses plus grands sportifs lui est bien rendu par Hagi. Attaché à son pays et à son football, Hagi prit la décision en 2009 de fonder une académie de football visant à former de jeunes joueurs et leur fournir une plate-forme pour leur progression vers le football professionnel et, finalement, l’équipe nationale. 250 jeunes joueurs y sont aujourd’hui présents, répartis en 13 catégories d’âge, de 6 à 19 ans. Outre cette académie, Hagi poursuivit ce projet en créant la même année une nouvelle équipe professionnelle qui offrait un débouché naturel pour les meilleurs éléments de l’académie. Cette équipe est le FC Viitorul Constanța, Viitorul signifiant en roumain, l’avenir. L’aventure démarra en 2009 en 3ème division et l’équipe atteignit l’élite du football roumain 2 ans après. En 2015, soit 6 ans après la création, l’académie avait déjà fourni près de cinquante joueurs à l’équipe nationale roumaine (des équipes de jeunes aux seniors). Tous ces jeunes talentueux ne sont pas encore les héritiers de Hagi, aucun n’ayant encore sa magie et son palmarès, mais ils sont bien ses enfants, Hagi ayant couvé leur éclosion.

#241 – FC Rapid Bucarest : Alb-vișiniii

Les blanc et grenat (ou pourpre ou cerise en fonction de la traduction). Ceci traduit le rouge violacé du maillot du club. A la création du club, le choix de ces couleurs résulta d’une déduction pratique. Le 25 juin 1923, les fondateurs, des cheminots des ateliers ferroviaires du quartier de Griviţa, mirent en place le projet dans une salle de l’école primaire du quartier et dénommèrent le club Asociația Culturală și Sportivă CFR (Association Culturelle et Sportive de CFR, CFR étant la compagnie ferroviaire roumaine). Pour les couleurs, le choix revint à l’épouse du capitaine de l’équipe, Grigore Grigoriu (également tourneur aux ateliers) qui avait pour mission de concevoir les maillots et de s’occuper de l’équipement des joueurs à chaque match. Dans sa maison, elle possédait de nombreux textiles grenat ainsi que du blanc. Mme Grigoriu choisit comme couleur principale le grenat car elle estimait que les maillots se saliraient moins vite et qu’ils seraient plus faciles à nettoyer, cette couleur n’étant pas aussi sensible au lavage que le blanc. Le fait qu’elle possédait du tissu grenat et du blanc n’était peut-être pas un hasard. En effet, les couleurs de la CFR sont le rouge foncé et le blanc. D’ailleurs, l’autre grand club ferroviaire du pays, le CFR Cluj, évolue également en pourpre et blanc.