#341 – Sevilla FC : Nervionenses

Ceux de Nervión. Dernier hommage à Diego Maradona avec son dernier club où l’argentin tenta sa rédemption après 15 mois de suspension. Il joua évidemment au stade du club, l’Estadio Ramón Sánchez Pizjuán. Le club s’installa dans ce nouvel écrin le 7 septembre 1958, même si les travaux s’achevèrent finalement en 1974, pour atteindre une jauge de 70.000 places. Le stade est situé non loin du centre ville, en plein cœur du quartier dénommé Nervión. Ce dernier commença à se développer à partir de 1910 quand Luis Lerdo de Tejada trouva cette zone idoine pour construire une cité-jardin. Ces terres appartenaient alors au Marquis de Nervión, qui donna son nom à ce nouveau quartier. Le marquis de Nervión est un titre nobiliaire espagnol créé vers 1864 par Isabel II, reine d’Espagne et qu’elle attribua à Francisco Armero y Fernández de Peñaranda, Capitaine Général de la Marine et Sénateur. Le nom de Nervión fait référence à la rivière du même nom qui traverse le nord de l’Espagne (notamment Bilbao). Le choix de ce nom n’était pas le fruit du hasard. En effet, Francisco Armero se distingua lors du siège de Bilbao, pendant la première guerre carliste. Il remonta en particulier la rivière Nervión pour briser les lignes ennemies et le siège de Bilbao. La famille de Francisco Armero était originaire de Fuentes de Andalucía, une ville de la campagne sévillane, et possédait de nombreuses terres autours de Séville.

#257 – Sevilla FC : Rojiblancos

Les rouges et blancs. Ville portuaire, la ville entretenait des liens économiques forts avec le Royaume-Uni. Outre les liaisons maritimes, ces liens existaient au travers des usines où des entrepreneurs anglais avaient investis et où des ouvriers anglais avaient immigrés. Une des compagnies maritimes anglaises se dénommait MacAndrews et dont le co-propriétaire était Edward Farquharson Johnston, vice-consul britannique à Séville. Comme souvent à cette époque, cette immigration anglaise importa ses coutumes dont le football. En 1890, Edward Farquharson Johnston participa, aux côtés de jeunes espagnoles de descendance anglaise, à la fondation du club qui servira plus tard de base pour la création officielle du FC Séville. Le capitaine des premières années étaient l’écossais Hugh Mac-Coll, qui travaillait en tant qu’ingénieur pour la grande fonderie locale. En 1895, ce dernier rentra en Angleterre pour créer son entreprise à Sunderland, près du stade du club de football. En 1908, 3 ans après la fondation officielle du FC Séville, le club chercha de nouveaux maillots et demanda à l’un de ses membres anglais, John Wood, également capitaine du SS Cordova, bateau de la MacAndrews, de s’en procurer auprès de Sunderland, qui était un club phare du championnat anglais. Hugh Mac-Coll fut alors un intermédiaire pour faciliter l’échange avec le club de Sunderland. C’est ainsi que le rouge et blanc devient les couleurs du club andalous.

Une autre hypothèse est avancée concernant ce choix de couleurs. Dans le quartier supérieur gauche de l’écusson du club, apparaît 3 personnages. Le Roi Ferdinand III de Castille entouré de Saint Isidore et Saint Léandre, deux archevêque de la ville du VIIème siècle. Ferdinand III marqua profondément l’histoire de l’Espagne médiévale. D’une part, mort dans la ville en 1252, il délivra Séville et une grande partie de la péninsule ibérique du joug maure. D’autre part, son influence politique fut considérable, notamment en unifiant définitivement les royaumes de Castille et de León, en 1230. Ses armes reprenaient alors celles de ces deux royaumes et dont les principales couleurs était le gueules (rouge) et l’argent (blanc). Le club aurait voulu lui rendre hommage en reprenant ses couleurs.

Comme le maillot est rayé, il n’y a pas d’ordre dans les couleurs. D’où le surnom s’inverse également en blanquirrojos (les blancs et rouges).

#45 – Sevilla FC : las Palanganas

Las palanganas sont des bassines et il existe plusieurs versions à l’origine de ce surnom, qui sont très différentes les unes des autres.

Selon la rumeur, aucun supporteur ne se rappelle que ce surnom de palanganas soit utilisé avant les années 1970. Avant cette période, le club évoluait dans une tenue intégralement blanche, voire avec des parements noires (de sa fondation aux années 1950). Mais, au milieu des années 1970, la direction associa au maillot blanc intégral des lignes rouges sur le col et le bout des manches, teinte que l’écusson du club affichait depuis des décennies. Or, ce nouveau maillot faisait penser aux anciennes vasques blanches aux bords rouges typiques de la céramique de Triana. Situé à l’Ouest de la ville, ce quartier accueille traditionnellement les artisans spécialisés dans l’art de la poterie et des azulejos.

Une autre version avance que cela est lié à l’antre du club, le stade Ramón Sánchez-Pizjuán. Construit en 1958, la forme de l’enceinte ainsi que la couleur des sièges (la plupart était blanc avec certaines rangées rouges) rappelaient la forme de ces bassines.

Enfin, une légende se base sur un apprenti coiffeur nommé Félix Medina Mancera qui, dans les années 1930, s’occupait d’un directeur fondateur du FC Séville, qui aimait lui raconter des histoires sur le club. Il contait que le Sevilla FC souhaitait recruter un jeune joueur prometteur. Mais, ce dernier venait d’un milieu modeste. Certains membres virent d’un mauvais œil le recrutement d’un joueur appartenant à la classe ouvrière alors que le club représentait la noblesse et la bourgeoise. La signature de ce joueur créa une telle polémique que certains membres quittèrent l’équipe de Séville pour fonder un club dissident, le Real Betis. Au moment des adieux, ils offrirent à leurs anciens équipiers une bassine blanche avec une bande rouge (couleurs de Séville) accompagnée de la note suivante : « Aquí os dejamos como despedida esta palangana, que la utilizaréis de por vida para recoger las lágrimas que derramaréis, no por vuestros fracasos, sino por nuestros triunfos, pues a partir de ahora estaréis más pendientes de ellos que de vuestra propia realidad » (Nous vous laissons ce bassin en guise d’adieu, qui vous servira toute votre vie à recueillir les larmes que vous verserez, non pas pour vos échecs, mais pour nos triomphes, parce qu’à partir de maintenant, vous serez plus préoccupés par eux que par votre propre réalité).