#1362 – SFK Etar Veliko Tarnovo : Болярите

Les boyards. Je vous rassure tout de suite, le célèbre fort de Charente-Maritime n’a pas déménagé en Bulgarie et ne fait qu’entamer une cure de jouvence (travaux de restauration et de protection qui dureront de 2025 à 2028). Les boyards du club de Veliko Tarnovo font ici référence à un titre héréditaire médiéval, porté par la plus haute strate de l’aristocratie féodale des Balkans entre le Xème et le XVIIème siècle.

Etar, du nom slave de la rivière Yantra qui serpente près de Veliko Tarnovo et qui signifie « eau vive », connut une histoire mouvementée, à l’image de nombreux clubs d’un ancien pays communiste. Tout débuta le 24 avril 1924, suite à l’unification de 4 clubs de Veliko Tarnovo (Slava, Phoeni, Victoria et Bulgaria). Le club ressuscita 12 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale puis réalisa quelques coups d’éclat en Coupe et au sein de l’élite. En 2002, le club disparut mais renaquit un an après sous le nom de Etar 1924. Nouvelle faillite en 2012 et nouvelle renaissance en 2013 sous le nom actuel. Mais, si l’histoire fut accidentée ces dernières années, la tradition de porter un maillot violet perdura, et le surnom avec.

En effet, la couleur violette a longtemps était difficile à produire car rare à l’état naturel. Durant l’antiquité et des siècles encore après, la teinture pourpre était vendue principalement dans la cité de Tyr (aujourd’hui au Liban) et produite à partir d’un escargot de mer, le murex épineux, qui était extrêmement rare et qui produisait peu de mucus. Les tissus de cette couleur étaient donc chers et plutôt réserver à la noblesse. Et les boyards comme tout riche aristocrate européen appréciaient ces tissus pourpres. D’ailleurs, lors de fouille dans l’Eglise des Saints-Quarante-Martyrs à Veliko Tarnovo, qui abrite les sépultures de dignitaires bulgares, des vêtements violets furent découverts.

En Bulgarie, les boyards furent des aristocrates, au départ de simples chefs militaires qui acquirent un pouvoir et des richesses importants. Les boyards bénéficiaient de nombreux privilèges et occupaient les plus hautes fonctions administratives et militaires. D’ailleurs, sous les Premier (681–1018) et Second Empires (1185–1396) bulgares, le souverain bulgare était conseillé par un cercle restreint de boyards. De manière générale, ils concentrèrent un grand pouvoir entre leurs mains, ce qui conduisit à de fréquentes conspirations contre le souverain ou à la sécession de régions entières de l’État. Le titre de boyard fut aboli et les privilèges supprimés après la conquête de la Bulgarie par l’Empire ottoman.

#1337 – Jagiellonia Białystok : Jaga

Jaga est un diminutif de Jagiellonia. Le club a atteint le sommet du football polonais la saison dernière en remportant le titre de champion après 124 ans d’existence. Il fut fondé le 30 Mai 1920 par les soldats du bataillon de réserve du 42ème régiment d’infanterie. Le premier nom du club était donc KSBZ 42 PP (ie Klub Sportowy Batalionu Zapasowego 42 Pułku Piechoty – Club Sportif du Bataillon de Réserve 42 Régiment d’Infanterie). Puis, en 1932, l’équipe de football du KSBZ 42 PP fusionna avec le club d’athlétisme KS Związku Młodzieży Wiejskiej pour créer un nouveau club multisports appelé Białostocki Klub Sportowy (Club sportif de Białystok) Jagiellonia. Après la Seconde Guerre Mondiale, les autorités communistes dissolvaient le club (le 42ème régiment d’infanterie ayant combattu les bolcheviques lors de la Guerre soviéto-polonaise de 1919 à 1921) pour faire la place à une nouvelle entité, PKS Motor Białystok, devenu en 1948 le Wici Białystok, puis le Związkowiec Białystok un an plus tard. Le club fut finalement absorbé en 1951 par le Budowlani Białystok. Le 26 janvier 1957, avec la fusion de Budowlani Białystok et du Sparta Białystok, le club retrouva son nom historique, Jagiellonia.

Jagiellonia rappelait le lien historique de la ville et de la région avec la dynastie de la Maison Jagellon, qui régna sur une partie de l’Europe centrale entre le XIVème siècle et le XVIIIème siècle. Branche cadette de la dynastie ducale lituanienne des Gediminides, le règne de Maison Jagellon débuta avec Ladislas II Jagellon, qui, Grand-Duc de Lituanie de 1377 à 1392, devint également le premier Roi de Pologne en 1386, prémices du futur rapprochement des deux nations. Ses descendants étendirent leurs pouvoirs et récupèrent entre-autre la couronne de Hongrie de 1440 à 1444 et de 1490 à 1526 ainsi que de Bohême de 1471 à 1526 et furent électeurs impériaux (1471-1526). Leurs territoires couvraient la Lituanie, la Pologne, la Biélorussie, l’Ukraine, la Hongrie, la Bohême, la Moldavie, la Lettonie, l’Estonie, la région de Kaliningrad et d’autres parties occidentales de la Russie. Dans cette histoire, Białystok fut fondée entre 1440 et 1444, lorsque Jakub Raczko Tabutowicz reçut ces terres de Casimir IV Jagellon, Grand-Duc de Lituanie et Roi de Pologne, deuxième fils de Ladislas II Jagellon.

#1297 – PFK Neftochimic Bourgas : Шейховете

Les cheiks. Un club bulgare aurait été racheté par un fonds du Qatar, de l’Arabie Saoudite ou des EAU ? Non. Le football bulgare semble avoir échappé à ce phénomène, même pour faire des clubs bulgares des satellites d’un club d’un des grands championnats. Ce club de la ville de Bourgas a connu plusieurs vie mais a toujours conservé son surnom qui fait référence aux origines de ces fondateurs et à l’économie locale.

Le club originel fut créé en 1962 à l’initiative d’un groupe d’ouvriers qui travaillaient à la construction de la raffinerie de pétrole. L’équipe fut initialement dénommée Stroitel. En 1964, lorsque la raffinerie fut finalement baptisée sous le nom de Neftochimic, l’équipe suivit le mouvement en se renommant Neftochimic et regroupait des ouvriers de la raffinerie, qui s’entraînaient après leurs journées de travail. Il réussit à atteindre la seconde division nationale en 1965. Mais, 4 ans plus tard, le parti communiste eut la volonté de réunir les meilleurs joueurs de football de Bourgas sous la bannière d’un unique club, celui de Chernomorets, avec la conséquence de faire disparaître tous les autres, dont Neftochim. En réalité, il ne fut pas totalement dissout mais se concentra uniquement à des championnats locaux corporatistes. En revanche, sa force fut de conserver son sublime stade de plus de 10 000 places (Stade Neftochim renommée depuis Lazur), sur lequel d’autres clubs lorgnaient. Finalement, en 1981, le club des cheminots du Lokomotiv Bourgas, qui évoluait en 2nde division et cherchait un terrain, fusionna avec Neftochimic. Cette opération ramena Neftochimic dans le football professionnel et la nouvelle équipe, enregistrée en 1986, prit le nom de DSF Neftochimic. En 1990, avec un soutien financier plus fort de la raffinerie, le club commença une période dorée qui dura 14 ans et le club fut même renommée, Naftex, du nom de la compagnie pétrolière qui en devint l’actionnaire majoritaire. Tout s’arrêta en 2004 avec le départ du président qui fut à l’origine de ces succès. Après quelques péripéties, le club disparut 10 ans plus tard. En 2015, une nouvelle association naquit des cendres de Naftex, avec le nom de Neftochimic.

Et malgré ces épisodes périlleux, les différents clubs conservèrent le lien avec l’industrie pétrolière et donc avec le surnom de « cheik ». Car les grandes réserves de pétrole se sont longtemps situées dans les pays de la péninsule arabe et, suite à l’independence de ces pays, l’aristocratie locale, représentée par les cheiks, mit la main sur l’or noir et s’enrichit de manière incroyable. Dans l’imaginaire collectif, les cheiks devinrent la représentation humaine du pétrole.

Situé à 15 km de la ville, le complexe industriel de Bourgas débuta son exploitation en 1964 et comprenait donc une raffinerie mais son activité s’étendait à toute la pétrochimie (usine de production d’éthylène, de différents polymères, de polystyrène, de butane, de soufre gazeux …). En 1969, la construction du pipeline entre Bourgas et Sofia démarra. Le site fut privatisé le 12 octobre 1999 au profit du groupe russe Lukoil. Aujourd’hui, le complexe demeure l’un des plus grandes sites de raffinage de pétrole de la péninsule balkanique (en 2020, la capacité de la raffinerie était de 7 millions de tonnes) et produit aussi des produits pétrochimiques, avec près de 1 400 collaborateurs. Il constitue l’une des entreprises privées qui contribue le plus au PIB de la Bulgarie.

#1290 – Viborg FF : den Gamle Hovedstad

L’ancienne capitale. Regroupant près de 100 000 habitants et deuxième plus grande ville du pays par sa superficie, l’agglomération de Viborg est surtout l’une des plus anciennes villes du Danemark, avec une présence de colonies vikings datant de la fin du VIIème siècle. En outre, Viborg présente une situation avantageuse en étant géographiquement au centre du Danemark, en faisant un point de passage de nombreuses routes commerciales. Enfin, Viborg bénéficie d’une aura spirituelle, son nom faisant allusion à un lieu consacré au culte de Dieu (Vi en vieux danois signifie sanctuaire).

Vers 1060, le Jutland fut divisé en diocèses et Viborg devint un siège épiscopal. En 1130 commença la construction de sa cathédrale, qui dura près de 50 ans. En 1150, la ville obtint son droit de bourg et devint en même temps le siège du conseil départemental du Jutland du Nord. Un an plus tard, Sven III de Danemark, co-Roi du Danemark, fit fortifié la ville. Plusieurs monastères (dominicain en 1227, franciscain en 1235) s’établirent dans la ville qui compta alors 5 monastères et 12 églises paroissiales. Le Roi Éric V fut couronné le jour de Noël 1259 dans la cathédrale de Viborg (il y fut également enterré en 1286) et jusqu’en 1655, les rois danois reçurent un hommage royal à Viborg lors de leur couronnement. La plus grande foire commerciale et fête de la région, dénommé « Snapstinget », dont la plus vieille mention date du 7 Janvier 1442, se déroulait à Viborg. Mais, avec la Réforme luthérienne qui rencontra un vif succès au Danemark au XVIème siècle, toutes les institutions ecclésiastiques de Viborg furent détruites et la ville perdit de son prestige religieux. Puis, l’instauration du pouvoir absolu en 1661 stoppa les cérémonies de couronnement à Viborg et la ville perdit son rôle politique symbolique.

Ainsi, au Moyen-Âge, Viborg constituait l’une des plus importantes villes du pays politiquement, spirituellement et commercialement mais perdit de son aura à partir du XVIème siècle pour demeurer aujourd’hui la capitale de la région du Jutland. Ayant joué un rôle central dans le développement du pays, Viborg est souvent considérée comme l’une des capitales du Danemark (même si officiellement elle n’a pas eu le statut). D’où parfois ce rôle est contesté par les rivaux de Viborg. Mais, pour le club de football et ses supporteurs, cela ne fait pas de doute. Les articles de la boutique y font mention tout comme les chantes des fans : « Åh, vi er fra Viborg, den gamle hovedstad, olé, olé, olé » (Oh, nous sommes de Viborg, l’ancienne capitale, olé, olé, olé).

#1235 – Cordoue FC : los Califas

Les califes. 3ème ville de la région de l’Andalousie avec ces plus de 320 000 habitants, après Séville et Malaga, la cité de Cordoue possède une longue et riche histoire. En 169 avant J.-C. ou en 152 avant J.-C., le proconsul Claudius Marcellus fonda une colonie sous le nom de Colonia Patricia Corduba. De par sa position stratégique face à des peuples Ibères peuplant la vallée du Guadalquivir et sa forte activité économique grace aux mines de la Sierra Morena, à l’élevage de moutons et à l’exportation d’huile d’olive, Cordoue devint la capitale de la province romaine d’Hispanie. Après la chute de l’Empire Romain au Vème siècle, les Wisigoths occupèrent la ville puis au début du VIIIème siècle (711), les musulmans envahirent la cité et tout le Sud de l’Espagne.

Dans la lignée de l’époque romaine, les maures en firent un de leur principal centre politique et économique d’Al-Andalus. En 756, Abd al-Rahman Ier, prince omeyyade, conquit la cité et se proclama émir (commandant en chef). Cet émirat, dont Cordoue était la capitale, gagna son indépendance du califat Abbasside de Bagdad en 773. Puis, en 929, l’émir Abd al-Rahman III s’octroya le titre de calife (successeur de Mahomet), rompant alors avec les Abbassides et fit de Cordoue la capitale de son califat. Sous le règne des califes de 929 à 1031, Cordoue connut sa période la plus faste. La ville compta entre 250 000 et 350 000 habitants, plus de six cents mosquées et sept cents bains publics. Elle possédait une célèbre université et une bibliothèque publique contenant quelque 400 000 livres ainsi que 27 écoles gratuites destinés aux populations pauvres. La grande mosquée de Cordoue, qui avec une superficie de plus de 23 000 m2 était la deuxième plus grande du monde musulman, comme les nombreux somptueux palais, dont celui d’Al-Zahra dont la construction dura 25 ans et sollicita 10 000 ouvriers, magnifiaient la ville. Elle rivalisait par sa puissance alors avec Constantinople, capitale de l’Empire Romain d’Orient. Après la mort d’Almanzor, le déclin Cordoue débuta, la reléguant dans la hiérarchie en ville secondaire.

#1207 – Real Potosí : el León Imperial

Le lion impérial. Malgré une jeune histoire, le club ayant vu le jour seulement en 1988, il est devenu la fierté de la ville de Potosí, face à son vieux rival du Nacional (fondé en 1942). Le Real remporta le premier titre de champion de Bolivie pour la ville de Potosí en 2007 et en 2002, le club faisait découvrir pour la première fois la Copa Libertadores aux potosinos. Toutefois, ces exploits ne sont pas à l’origine de son surnom qui provient de l’histoire de Potosí. Le club opta pour le lion comme symbole et mascotte car le roi des animaux représente le pouvoir, la force et la royauté, des valeurs attachée à l’histoire de la ville de Potosí (tout comme le terme impérial utilisé dans le surnom).

La découverte des terres vierges des Amériques au XVème siècle fit naître rapidement des mythes et des légendes vivaces auprès des explorateurs européens en quête de nouvelle richesse. Il y eut Eldorado (de l’espagnol El Dorado qui signifie « le doré ») qui faisait exister de mystérieuses cités regorgeant d’or au Nord du continent sudaméricain. De même, au Sud, il y avait la célèbre légende de la Sierra de Plata (la montagne d’argent), une montagne qui abriterait des tonnes de métaux précieux. Aucun de ces trésors ne fut découvert mais une montagne entretint ces mythes, le Cerro Rico (Montagne riche). Haute de 4 782 mètres, cette montagne renfermait d’importants gisements de minerai d’argent, déjà connus des incas. Les espagnols s’empressèrent de les exploiter et fondèrent au pied de la montagne la ville de Potosí en 1545. L’immense richesse du Cerro Rico et l’exploitation intense des Espagnols furent la source de sa richesse et provoquèrent son incroyable développement. En 1560, quinze ans seulement après sa naissance, sa population atteignait déjà 50 000 habitants. En 1573, Potosí comptait 120 000 habitants, 150 000 en 1611 et 160 000 habitants en 1650, soit plus que de nombreuses villes européennes comme Séville, Paris et Madrid. Entre 1545 et 1600, la moitié de la production mondiale d’argent était extraite des mines de Potosí et la ville battait monnaie pour la couronne espagnole, dont elle faisait la richesse. La renommée et l’opulence de la ville était si grande qu’un dicton espagnol disait « vale un Potosí » (cela vaut un Potosí) pour signifier que quelque chose vaut une fortune.

Dès 1547, Charles 1er, Roi d’Espagne (mieux connu sous le nom de Charles Quint, Empereur du Saint Empire), accorda le statut de ville impériale à Potosí, titre qui fut confirmé et renforcé par un acte du 21 Novembre 1561, dénommé Capitulación de Potosí. Dans ses armes, la ville hérita logiquement d’abord de l’aigle bicéphale du Saint Empire, puis le Roi Philippe II d’Espagne lui ajouta les armoiries de la couronne espagnole, dont les fameux lions de León (il s’agit des armes parlante du Royaume de León, qui joua un rôle de premier plan dans la Reconquista et dans la formation du Royaume d’Espagne). Ils apparaissent encore aujourd’hui sur le drapeau et le blason de Potosí et ne sont certainement pas étrangers au surnom du club de football.

Du fait de la localisation de la ville au pied du Cerro Rico, à 4 000 mètres d’altitude, le surnom du club de football est également León de las Alturas (le lion des hauteurs).

#1174 – ASC Jaraaf : le Prince

Au Sénégal, deux clubs dominent le palmarès local : la Jeanne d’Arc et le Jaraaf. Chacun représente un quartier de la capitale sénégalaise Dakar : le premier représente le quartier de Médina, tandis que le second incarne celui du Plateau. Mais, si la Jeanne d’Arc demeure le doyen des clubs de football sénégalais (1923), le club ne fréquente plus l’élite depuis 2011 et son palmares prend un peu la poussière, alors que celui du Jaraaf continue de s’enrichir.

Le club naquit le 20 septembre 1969 sous l’impulsion de la réforme « Lamine Diack ». Ministre du Sport du Président Léopold Senghor, Lamine Diack fit voter une loi instituant le regroupement des petits clubs pour créer de nouvelles places fortes sportives en mesure de s’imposer sur le plan continental. Lamine Diack, qui fut entraineur au Foyer France Sénégal, club fondé en 1933, invita son club à s’associer à d’autre. Ainsi, le Foyer France Sénégal se maria avec les Espoirs de Dakar, créé en 1958.

Le club compte 12 championnats du Sénégal, le record du pays (1968, 1970, 1975, 1976, 1977, 1982, 1989, 1995, 2000, 2004, 2010, 2018). La Jeanne d’Arc, 2ème plus grand détenteur de titre, en a 10. En Coupe du Sénégal, même refrain : le Jaraaf détient le record national avec 16 coupes, dont la dernière remporté en 2023 (1967, 1968, 1970, 1973, 1975, 1982, 1983, 1985, 1991, 1993, 1994, 1995, 2008, 2009, 2013, 2023). La Jeanne d’Arc est une nouvelle fois deuxième mais avec seulement 6 coupes. Le Jaraaf a aussi perdu 6 finales (1971, 1976, 1979, 1981, 1992, 2004). Résultat, avec ce palmarès fourni, le club se définit comme le prince du Sénégal.

#1170 – Íþróttafélagið Fylkir : Fylkismenn

Les hommes de Fylkir. Le nom de ce club islandais n’est pas courant et l’a naturellement caractérisé. Basé dans le quartier de Selás, au sein du district d’Árbær, Fylkir est un club relativement jeune, ayant été fondé le 28 mai 1967, alors que le quartier se développait, avec la construction de nombreux logements. Les jeunes de ce quartier souhaitaient pratiquer le football dans leur propre quartier et fondèrent alors une association sous le nom Knattspyrnufélag Seláss og Árbæjar (KSÁ), ie le Football Club de Selás et Árbær. Depuis la création du club, l’accent est mis sur la formation des jeunes et dans les premières années, il n’y avait pas d’équipe senior. En 1972, la première équipe senior se présenta en 3ème division et depuis, le club est un participant régulier de l’élite islandaise. Il compte deux coupes nationales à son actif.

Mais, dans les premières années, le nom du club, KSÁ, ne plaisait pas à tous les membres et une nouvelle identité fut recherchée. En 1969, le conseil d’administration vota pour le terme Fylkir, qu’il préféra à une autre proposition, Elliði. Elliði est un mot de vieux norrois, une langue scandinave médiévale, qui désigne un navire. D’ailleurs, dans le district d’Árbær coule une rivière du nom d’Elliðaár, dont son étymologie fait référence à une légende de l’île. En effet, selon la Saga des Sturlungar, un manuscrit islandais du XIIIème siècle, un vieux colon du nom de Ketilbjörn Ketilsson débarqua de Norvège en Islande à bord d’un navire appelé Elliði. Mais, revenons au nom du club, Fylkir, qui est également un terme de vieux norrois, qui signifie un chef ou un roi. Certainement que pour les membres du club, ce nouveau nom montrait l’aspiration de l’association au leadership, à l’excellence et aux triomphes. Au-delà de ses connotations sportives, le nom reliait également ce club de quartier à la mythologie islandaises, à son riche héritage.

#1141 – Reading FC : the Royals

Les royaux. Pour un club certes historique (fondation le 25 Décembre 1871) mais au palmarès réduit, le surnom semble très pompeux. En réalité, il provient de la situation du comté de Berkshire où est localisée la ville de Reading. En 1958, la Reine Elisabeth II accorda au comté le titre royal, en raison des relations entre la région et la monarchie, et des lettres patentes ont confirmé ce statut en 1974.

Tout d’abord, le Berkshire abrite le chateau de Windsor (situé à 30 km à l’Est de Reading) où la Reine Elisabeth II (tout comme son fils maintenant) passait régulièrement ses week-end et congés. Plus ancien et plus grand château occupé au monde (52 000 m2 et plus de 1 000 pièces), il est la résidence des monarques britanniques depuis près de 1 000 ans. Sa chapelle St George a également accueilli de grands événements officiels comme une quinzaine de mariages. Une tradition inaugurée par le mariage d’Edward VII et de la princesse Alexandra de Danemark, en 1863, et suivie par les mariages des nombreux enfants de la reine Victoria, celui du Prince Harry et de Meghan Markle en 2018 tout comme celui du prince Charles avec Camilla en 2005. A l’inverse, le chateau abrite plusieurs lieux de sépulture royale comme le mausolée de Frogmore où sont enterrés la Reine Victoria et le Prince Albert. La chapelle Saint-Georges est aussi la dernière demeure de plusieurs monarques britanniques, dont le Roi Henri VIII et le Roi George VI. La Reine Elizabeth II et le Prince Phillip reposent également à Windsor.

Ensuite, située au cœur de Reading, l’abbaye royale fut pendant longtemps l’un des centres de pèlerinage de l’Angleterre médiévale et l’une des maisons religieuses les plus riches et les plus importantes. Entretenant des relations multiples et fortes avec le pouvoir royal, elle accueillait la tombe du Roi Henri Ier.

Le Berkshire héberge aussi le réputé collège d’Eton fondé en 1440 et où les progénitures de toute l’élite britannique se retrouvent. Evidemment de nombreux membres de la famille royale fréquentèrent cette institution, dont Harry et William. En outre, en juin, la course de chevaux de renommée mondiale, la Royal Ascot, se passe à l’hippodrome d’Ascot, dans le Berkshire. L’événement est suivi par des membres de la famille royale, qui arrivent en calèches et regardent les courses depuis la loge royale.

Enfin, des évènements politiques majeures s’y déroulèrent. En 1215, à Runnymede, le Roi Jean sans terre dut se résoudre à signer avec ses barons la Magna Carta, une charte qui limitait le pouvoir du monarque et établissait l’État de droit. En 1957, un mémorial fut érigé à Runnymede, à 500 mètres de l’endroit où cette charte aurait été négociée.

#1140 – FC Vaduz : Fürstenverein

Le club princier. Bordé par la Suisse et l’Autriche, en plein cœur des Alpes, le Liechtenstein est le quatrième plus petit pays d’Europe, avec une superficie d’environ 160 km2 et une population d’environ trente-neuf mille habitants. Ayant un des PIB par habitant les plus élevés au monde, ce petit état indépendant est une principauté depuis le XVIIIème siècle et le FC Vaduz est son symbole footballistique. Province romaine, un peuple germanique, les Alamans, envahirent la région au Vème siècle, qui sous le règne de Charlemagne, devint le comté de Vaduz. Puis, le Saint-Empire Germanique et la maison des Habsbourg prit un contrôle direct sur la région jusqu’en 1699.

Originaire de Basse-Autriche, la maison de Liechtenstein étendit ses possessions au fil des années, principalement en Moravie, en Basse-Autriche, en Silésie et en Styrie. Mais elle demeurait toujours inféodée à des seigneurs, membres de différentes branches des Habsbourg, ce qui ne permettait pas à la dynastie du Liechtenstein d’obtenir un siège à la diète impériale, le Reichstag. La famille cherchait alors des terres à acquérir qui ne dépendaient pas d’un seigneur. En 1608, en raison de son ralliement et de ses conseils, Charles Ier du Liechtenstein fut nommé Fürst (prince) par l’Empereur romain germanique Matthias Ier de Habsbourg. Son petit-fils, Jean-Adam Ier, fut autorisé à acheter la seigneurie de Schellenberg et le comté de Vaduz respectivement en 1699 et 1712. Puis, en 1719, l’empereur germanique Charles VI unifia les deux territoires et les éleva au rang de principauté d’Empire sous le nom de Liechtenstein. Enfin, en 1862, le Liechtenstein devint un État indépendant lorsque le prince Jean II promulgua une constitution instaurant une monarchie constitutionnelle.