#1276 – FK Obolon Kiev : Пивовари

Les brasseurs. Quand vous regardez un match de football devant votre TV, vos compagnons idéaux sont alors une pizza et de la bière. Au stade aussi, la bière coule à flot. Cette association n’est pas étonnante vu que la bière, boisson populaire qui se retrouve dans tous les pays, ne pouvait que s’associer à un sport également apprécié par tous. Les brasseurs s’intéressèrent donc rapidement à ce débouché naturel et écoulant d’important volume et en firent un outil marketing, un support des ventes. Dès le XIXème siècle, des clubs s’étaient liés à des brasseurs comme Manchester City (#678) et cette tradition se poursuivit au fil du temps et des pays (Quilmes en Argentine #160 et Sporting Cristal au Pérou #116).

L’Europe de l’Est n’échappa à cette tendance. Le 13 Juin 1992, un nouveau club de football était fondé à Kiev, dans le district d’Obolon (nord du centre-ville), sous le nom de FC Zmina (zmina signifiant « la génération suivante »). Rapidement, cette nouvelle association s’installa durablement dans la seconde division ukrainienne puis à l’issue de la saison 1998-1998, gagna son ticket pour l’élite. Cette réussite attira et nécessita l’arrivée de nouveaux soutiens financiers. Or, le quartier d’Obolon abritait la plus grande brasserie du pays, détenu par l’entreprise de boisson ukrainienne, Obolon. Footballeur amateur dans sa jeunesse, son président trouvait alors un moyen d’allier sa passion et sa production, avec un lien local. Ce sponsoring dura jusqu’en 2013 lorsque des divergences entre la direction du club et celle du sponsor conduisirent l’entreprise à abandonner le club et en créer un nouveau, sous le nom Obolon Brovar (Brasserie Obolon), reprenant toute sa symbolique. Désormais renommé FK Obolon, il fait parti intégrante de l’entreprise.

La brasserie d’Obolon est encore la plus grande du pays et même d’Europe. Elle démarra son activité en 1980 avec pour objectif de fournir une bière soviétique aux Jeux Olympiques à Moscou, en profitant de la qualité de l’eau et des céréales de la région de Kiev. En 2020, l’entreprise éponyme, active dans la bière, les sodas et les eaux minérales, détenait 17,5 % du marché ukrainien de la bière et exportait 80% de sa production dans 33 pays. 60% de son activité se concentre sur la bière. Avant la guerre, elle employait plus de 7 500 personnes réparties sur 9 sites. En 2008, 111 100 000 décalitres de bière furent produites, ce qui constitua son record.

#1244 – Lokomotiv Kiev : залізничники

Les cheminots. Vu le nom du club, le lien avec le surnom est évident. Ce club de la capitale ukrainienne a toujours représenté le monde ferroviaire. En 1919, le club de Zheldor (Залдор, qui est un diminutif de Chemin de fer) vit le jour à Kiev, avec le soutien de la compagnie ferroviaire, Південно-Західна залізниця (chemin de fer du sud-ouest), et de ses cheminots de la gare centrale. Le premier chemin de fer en Ukraine (alors dans l’Empire Russe) fut édifié en 1843 (un train tiré par des chevaux d’une longueur d’un kilomètre). Puis, les premières grandes lignes apparurent vers 1860, partant notamment de la capital Kiev. La gare de Kiev s’éleva pour accueillir deux chemins de fer : Kiev-Baltique et Koursk-Kiev. Le 7 juin 1870, la compagnie ferroviaire « chemin de fer du sud-ouest » fut fondée pour gérer l’exploitation ferroviaire de la partie occidentale de l’Ukraine, en particulier de Kiev jusqu’à Odessa. Au 1er janvier 1904, elle employait près de 50 000 personnes et en 1913, son réseau s’étendait sur plus de 4 000 km et la compagnie exploitait 1 480 locomotives à vapeur, 31 809 wagons de marchandises et 1 650 wagons de voyageurs.

En 1936, Zheldor changea de nom pour Lokomotiv, et donc demeura dans le giron du monde ferroviaire. Cette modification du nom n’était pas le produit du hasard. Le 5 Décembre 1935, à Moscou, le Comité central des syndicats ferroviaires et le Commissariat du peuple aux chemins de fer décidèrent de fonder une nouvelle société sportive qui avait pour objectif d’améliorer la santé des cheminots et de leurs familles. Le premier club de cette nouvelle association fut le Lokomotiv Moscou le 12 janvier 1936 et dans la foulée, celui de Kiev se rallia.

#1180 – SK Dnipro-1 : чорно-жовті

Les noir et jaune. Pour un club relativement jeune (fondation le 29 novembre 2015), il s’est fait rapidement une place dans le paysage footballistique ukrainien. Vice-champion de division 3 lors de la saison 2017-2018. L’exercice suivant, le club remporta le titre de champion de division 2. Puis, en 2022-2023, il devint vice-champion de première division. Le club fut fondé à l’initiative de l’homme politique ukrainien Yury Bereza et de l’homme d’affaires Gennady Polonsky. Tout s’accéléra pour Dnipro-1 quand le club historique de la ville, le FK Dnipro, rencontra des difficultés financières qui engendrèrent une crise sportive. En 2019, après 100 ans d’existence et une finale de Ligue Europa en 2015, le FK Dnipro fit faillite et ce qui restait du club, principalement son académie de formation, rejoignit le Dnipro-1. L’ancien footballeur international Andriy Rusol, qui avait joué 8 ans pour le FK Dnipro, s’associa à cette nouvelle aventure. Le Dnipro-1 devenait ainsi le successeur du FK et le club numéro un de la ville. Pour autant, il ne reprit pas les symboles du FK et conserva les siens, dont ses couleurs noir et jaune.

Le fondateur Yury Bereza est un militaire, homme d’affaires et homme politique qui s’illustra lors de l’apparition des manifestions pro-russes en Ukraine et les premières insurrections dans le Donbass. En Avril 2014, les militants pro-russes organisèrent des référendums dans les régions de Louhansk et de Donetsk afin d’obtenir leur sécession de l’Ukraine et leur intégration dans le giron russe. L’Etat ukrainien et son armée étant en faillite financière et organisationnelle, le ministre de l’intérieur Arsen Avakov prit la décision de former des milices armées avec pour objectif de rétablir l’ordre dans les régions de l’Est. Le 14 avril 2014, le bataillon dénommé Dnipro-1 fut créé comme une force spéciale du Ministère de l’intérieur, avec le soutien financier de l’oligarque Ihor Kolomoïsky. Au printemps, le bataillon sévit dans les régions de Donetsk et de Dnipropetrovsk et participa à la libération de Marioupol en juin 2014. Son commandant d’alors était Yury Bereza. Soucieux de ses troupes (et de son image), il poussa à la fondation d’un club de football dont l’objectif principal était de réhabiliter et d’aider les militaires à travers le sport. La nouvelle association reprit le nom du bataillon, Dnipro-1, ainsi que son emblème intégralement noir, qui se compose du trident ukrainien (tryzoub). Mais si le noir et le jaune orangé sont les couleurs apparaissant sur le blason du club, l’équipe évolue dans des maillots bleu et jaune, les couleurs nationales.

#1149 – Dynamo Kiev : менти

Les flics. Le Dynamo est évidemment le grand club ukrainien. A l’époque soviétique, il n’était pas le seul club à porter ce nom et appartenait à une organisation sportive bien plus large. En effet, Félix Edmundovich Dzerzhinsky, président de la GPU (police politique, ancêtre du KGB), voulait développer la culture physique et le sport parmi les forces de l’ordre après la révolution d’octobre et la guerre civile. À l’automne 1922, les autorités de Moscou ordonnèrent la fermeture des clubs sportifs dit bourgeois et le transfert de leurs biens aux clubs d’éducation physique nouvellement créés par les ouvriers et les jeunes du Komsomol. Et en 1923, dans le cadre de la réorganisation des sports en URSS, ces clubs furent absorbés dans des organisations dépendant des grandes administrations et corps d’Etat (police, armée …). Dzerzhinsky favorisa donc, en 1923, la création d’une société sportive du nom de Dynamo. Le slogan était « Сила — в движении » (La force est dans le mouvement). Le football comptait parmi les sports les plus populaires et plusieurs équipes amateurs existaient parmi les membres des forces de l’ordre. Il fut donc aisé de les regrouper au sein du Dynamo et de recruter les joueurs parmi ces équipes. Après le décès en 1926 de Dzerzhinsky, et suite à la transformation de la GPU en NKVD (puis KGB), la société sportive sorta du giron direct de la police politique mais conserva une affiliation plus générale à l’administration des affaires intérieures et aux agences de sécurité de l’État. Pendant toute la période soviétique, les différents clubs Dynamo continuèrent à représenter les forces de l’ordre et étaient identifiés en tant que telle par les supporteurs. Les joueurs des clubs du Dynamo étaient officiellement des militaires qui progressaient en grade et salaire, en évoluant au sein de l’équipe. Après la dislocation de l’Union Soviétique, l’organisation centrale du Dynamo disparut et les clubs de sports devinrent des sociétés privées. La première branche ukrainienne du Dynamo vit le jour en 1924 du côté de Kharkiv. Celui de Kiev apparut le 13 mai 1927.

#913 – FK Oleksandria : фараони

Les pharaons. Les pyramides ne sont pas légions dans la région de Kirovohrad mais la sonorité du nom de la ville Oleksandria (en ukrainien : Олександрія) rappelle étrangement celle d’Alexandrie en Egypte. Et c’est tout simplement pour cette homonymie que les supporteurs du club le surnommèrent en référence aux rois de l’Egypte antique. Pourtant, le nom de la ville ukrainienne n’a rien à voir avec celui de la cité égyptienne … ou plutôt le lien est lointain.

Les premières mentions de la ville remontent au XVIIIème siècle. L’Ukraine était alors partagé entre l’Empire Ottoman en Crimée, un état cosaque sur la partie orientale, et la République des Deux-Nations (Pologne-Lituanie) au Nord-Ouest, tout ceci sous l’œil attentif de l’Empire Russe voisin. Dès 1739, au confluent de la rivière Berezivka avec la rivière Inhoulets (ie aux environs d’Oleksandria), il y avait plusieurs colonies d’immigrants cosaques. En 1746, ces différentes colonies se réunirent sous l’impulsion du chef cosaque Hrytsky Usyk et formèrent un bastion fortifié dont l’objectif était de faire obstacle aux raids tatars (ottoman). La ville se nomma en l’honneur de Hrytsky Usyk, Oussivka. Au milieu du XVIIIème siècle, Catherine la Grande, impératrice de Russie, mit fin à l’état cosaque, le Hetmanat, et invita de nombreux peuples (dont des slaves, des allemands, des hollandais, des roumains, …) à venir coloniser ces terres nouvelles. La région de Kirovohrad (où se situe Oleksandria) accueillit ainsi une importante colonie serbe et fut renommée Nouvelle-Serbie. En 1751, une garnison de l’armée russe (3ème compagnie du régiment novo-serbe de Pandoure) s’installa à Oussivka et était composée de serbes, de roumains, de hongrois, de croates et de bulgares. La ville fut renommée en Becha, en l’honneur de la cité serbe de Bečej dont les serbes étaient originaires. En 1764, la Nouvelle-Serbie fut dissoute avec la volonté de réintégrer définitivement ces nouvelles colonies dans le système impérial russe. En 1784, un décret réorganisa les provinces de l’ancienne Nouvelle-Serbie et la fortification de Becha devint un chef-lieu, dénommé Oleksandriysk. Puis, vers 1806, Oleksandria fut adopté.

D’où vient ce nom ? Avec la colonisation de l’Ukraine au XVIIIème siècle, le pouvoir impérial russe décida de créer de nombreuses nouvelles villes, habitées par des migrants de tout l’Empire, et même d’Europe centrale. Pour nommer ces nouvelles cités, deux tendances étaient à la mode : la première consistait à rendre hommage à des membres de la famille impériale et l’autre s’inscrivait dans un mouvement européen d’exaltation de l’antiquité. Ainsi, l’antiquité grec s’imposa dans le nom de nombreuses villes ukrainiennes qui ont pour suffixe la syllabe « pol » qui provient du mot grec ancien πόλις (polis) signifiant cité. Simferopol résulta du mariage de simphero qui signifie « se rassembler, se connecter » ou « être utile, bénéficier » avec polis et véhicule l’idée d’une ville du bien commun. Ville portuaire sur la Mer Noire fondée en 1783, Sébastopol rassemble sebastos (majestueux, royal) et polis d’où la ville sacrée. Et la liste peut s’allonger : Nikopol (Niko étant le nom de la déesse de la victoire), Ovidiopol (du poète romain Ovide), Teofipol (la ville de Téophile) ou Melitopol (méli signifiant miel). Mais, le suffixe polis n’était pas la seule marque de cette vogue grecque. La ville de Kherson a été fondée en 1778 et Potemkine lui donna son nom en souvenir de l’antique Chersonèse, une colonie grecque à l’ouest de la Crimée, près de l’actuelle Sébastopol. A la fin du XVIIIème siècle sur le site de l’ancienne colonie slave de Kotsyubievo, une ville nommée Odessa apparut. Son nom était tiré de l’ancienne colonie grecque Odessos, dont on pensait à l’époque qu’elle se situait à cet endroit (en réalité elle se trouvait dans la région de la ville de Varna en Bulgarie). L’autre mode était donc de rendre hommage à la famille impériale. Avant de s’appeler Dnipro, la cité se nommait Ekaterinoslav ou Iekaterinoslav, qui signifiait gloire de Catherine, en l’honneur de l’impératrice Catherine II. Marioupol mixe même les deux tendances puisque le nom signifie en grec ville de Marie et fut nommée en 1779 en l’honneur de Marie Féodorovna (nom russe de Sophie-Dorothée de Wurtemberg), impératrice de Russie et femme du tsar Paul Ier. Même si les origines d’Oleksandria aurait pu s’attacher à la mode antique, il s’avère qu’elles pencheraient plutôt sur la seconde tendance. Des théories pensent que le nom rendrait hommage à Alexandre Nevski (prince de Novgorod, héros national russe suite à ses victoires militaires) ou à Alexandre le Grand (le célèbre conquérant macédonien pour lequel Catherine II aurait été une admiratrice. Or, roi bâtisseur, sa plus grande oeuvre fut la fondation d’Alexandrie). Mais, l’opinion la plus admise est que la ville fut nommée en l’honneur du tsarévitch Alexandre (fils de Paul Ier et Marie Féodorovna), le futur tsar Alexandre Ier.

#860 – FK Desna Tchernihiv : Сіверяни

Les Séverianes. Le club de Tchernihiv a une histoire à la fois longue et récente. Fondé en 1960, il évolua durant de longues années en seconde division et troisième division des championnats soviétiques. Il mourut deux fois. Une première fois en 1970 lorsque le nouveau dirigeant de la région de Tchernihiv décida de couper son soutien financer à l’équipe. Le club réussit à se relancer en 1976. En 2010, des problèmes financiers achevèrent une nouvelle fois le club. Mais, tel le phénix, il connut une renaissance grâce aux efforts des autorités de la ville et des nouveaux propriétaires du club, des industriels de l’alcool et de la vodka.

Même, s’il n’y a pas eu de réalisations remarquables ou de moments brillants dans l’histoire de Tchernihiv, sa vie est riche et son surnom est étroitement lié à la région. Localisé sur les bords de la rive droite de la rivière Desna, Tchernihiv est au nord de Kiev et du pays. Les premières traces d’implantation humaine sur le site actuel remontent au VIIème siècle. A cette époque, la région fut envahie et occupée par les Séverianes, une tribu ou une confédération tribale des premiers Slaves de l’Est. Affiliés au départ aux Khazars, les Séverianes se soumirent à l’autorité du prince Oleg le Sage, prince varègue de la Russ’ de Kiev, au IXème siècle et se dissolvaient définitivement dans la Russ’ de Kiev au XIème siècle. Les Séverianes étaient principalement engagés dans l’agriculture et différents artisanats tels que la poterie, le tissage et le travail des métaux. L’étymologie du nom, Séverianes, est sujette à discussion. La théorie la plus connue propose une dérivation du mot slave pour « nord » (sěver, hommes du nord). D’ailleurs, le mot ukrainien Сіверяни se traduit littéralement par « nordiste ». Pourtant, cette communauté n’était pas la plus septentrionale des peuplades slaves. Une autre version estime que « nord » était le nom du groupe de population local originel, qui a ensuite été assimilé par les Slaves, qui ont adopté l’ethnonyme original. Une autre hypothèse avance que le nom dérive du nom de la tribu sarmate Seuer (seu signifiant « noir ») qui occupait une grande partie de la Scythie, nom donné aux actuelles Ukraine et Russie méridionale au temps de Darius Ier. Cette hypothèse prend du corps avec le fait que Tchernihiv signifie ville noire. Mais, d’autres hypothèses existent également.

#739 – FK Tchornomorets Odessa : Моряки 

Les marins. S’il y a quelques débats concernant la date de naissance du club (1936, 1958 ou 1959), la fin des années 1950 furent déterminantes. En 1958, le club prit le nom de Tchornomorets qui signifie les « hommes de la Mer Noire » . Puis en 1959, après avoir été attaché à d’autres syndicats, le club intégra la Черноморское морское пароходство (Compagnie Maritime de la Mer Noire). Cette dernière est la plus ancienne compagnie maritime de la Mer Noire, débutant son histoire à l’époque de l’Empire Russe en 1833. Son port d’attache a toujours été la ville d’Odessa. Avec ces deux événements, le surnom semble évident (en plus, avec la guerre actuelle, tout le monde sait où se situe Odessa). Au départ, la Compagnie Maritime de la Mer Noire avait pour objectif de faciliter les communications entre Odessa et Constantinople au moyen de bateaux à vapeur. Elle se développa dans le transports de marchandises et de passagers. A la veille de l’effondrement de l’Union soviétique, la Compagnie était la plus puissante d’Europe et l’une des plus importantes du monde, avec environ 360 navires de différentes classes. Puis, le démentelement de l’Union Sovietique l’affaiblit, avec une flotte en diminution et des dettes en augmentation. Elle se trouvait au bord de la faillite avant la guerre. Odessa était la base idéale de la Compagnie avec son port important, qui comprenait notamment des chantiers de réparation. Construit en 1794, il prit sa forme moderne en 1905. Situé sur la côte nord-ouest de la Mer Noire, dans la partie sud-ouest de la baie d’Odessa, il est le plus grand port d’Ukraine en termes de chiffre d’affaires de fret et le 3ème de la Mer Noire. Côté trafic de passagers, il est reconnu comme le port de croisière de base de l’Ukraine et possède l’un des plus grands terminaux de passagers d’Europe.

#570 – FC Volyn Loutsk : Хрестоносці

Les croisés. La croix est un symbole fort qui se retrouve sur l’écusson du club, le drapeau de la ville de Loutsk et sur les armes de la région de Volhynie (le nom Volyn du club fait référence à la région). Cette croix pattées qui s’affichent sur ces différents éléments est appelée souvent la croix de Volhynie ou croix de Loutsk. Dès le XIVème siècle, des images de croix se trouvent sur les pièces de monnaie du prince Lubart de  Volhynie, le dernier souverain du royaume russe (1340-1383) et de son fils Fédor (1384-1387). A cette époque, la Volhynie était au centre du royaume russe et la croix était dans la forme d’une croix de Saint-Georges. Au début du XVème siècle, le grand sceau du grand-duc de Lituanie et de Russie (aussi bien Vytautas le Grand que Sigismond Ier Kęstutaitis) affichait une croix pour représenter la Volhynie. Vytautas choisit Loutsk comme deuxième résidence après Vilnius et la ville devint pratiquement la capitale de la principauté lituanienne. C’est aussi à cette époque qu’apparaît les premières versions colorisées où la croix était blanche sur fond rouge. Puis au fil des époques et des dominations (Polonaise ou Russe), la croix blanche sur fond rouge demeura l’emblème de la Volhynie. Elle se transforma parfois à compter du XVIIIème en croix pattée. Les raisons du choix de cette croix sont inconnues. En revanche, pour la ville de Lutsk, capitale de la Volhynie, même si le symbole de la croix est lié à celle de la région, elle pourrait aussi se justifier par le fait que la ville est un grand centre religieux, aussi bien orthodoxe que catholique romain. En 1427, Vytautas le Grand transféra l’évêché catholique de Volodymyr-Volynskyi à Loutsk. La ville se développa rapidement et à la fin du XVe siècle, elle comptait 19 églises orthodoxes et deux églises catholiques. C’était le siège de deux évêques, un catholique et un orthodoxe. En conséquence, la ville était surnommée la Rome de Volhynie.

#520 – Zorya Louhansk : Мужики

Les hommes. De 2011 à 2019, le club ukrainien fut entrainé par Yuri Vernidub. Il fut un entraineur créatif et talentueux, qui permit au club de sortir de ses années de léthargie pour revenir à des résultats honorables. Si aucun titre ne fut conquis pendant cette période, le club atteignit régulièrement les places européennes ainsi qu’une finale de Coupe d’Ukraine (perdu contre le Shakhtar 2-0). En 2015, suite à un match nul face au Dynamo Kiev, Yuri Vernidub commenta ainsi le résultat : « Мої хлопці – професіонали, мужики. Вважаю, що заслужено поділили сьогодні очки з Динамо » (Mes gars sont des professionnels, des hommes. Je pense que nous avons à juste titre partagé les points avec le Dynamo aujourd’hui). Ces termes plurent aux supporteurs du club qui décidèrent de l’adopter. Dans le stade, des bannières reprenant le mot apparurent et il n’est pas rare d’entendre les supporteurs crier « Мужики! Мужики! » (les hommes, les hommes).

#468 – FC Karpaty Lviv : леви

Les lions. Un lion s’affichait fièrement sur le blason du club l’année dernière encore. Le roi des animaux est depuis longtemps un symbole du club mais surtout de la ville de Lviv. Au XIVème siècle, le lion devint sans équivoque l’emblème territorial de l’État de Galice-Volyn, dont le centre administratif était Lviv. En 1359, le plus ancien sceau de la ville connu représentait un lion marchant dans une porte de ville ouverte avec trois tours déchiquetées et des meurtrières. Depuis, le lion apparait sur les armes de la ville. Ce sont des armes parlantes. En effet, colonisé dès le Vème siècle, Lviv fut refondé au XIIIème siècle par Daniel Ier, roi de Galicie-Volhynie de la dynastie des Romanovitch. Il donna à la ville le nom de son fils, Lev (dont la traduction française est Léon). Ce dernier reconstruit la ville et sa forteresse après l’invasion mongole ver 1270. Lev ou Léon sont dérivés du latin leo qui signifie lion. En outre, la famille Romanovitch arborait au moins à partir du XIVème siècle des armes avec un lion rampant.