#932 – Club Universidad de Chile : el Romántico Viajero

Le voyageur romantique. Ce surnom du club chilien invite au voyage et au lyrisme, à la poésie mais certainement au football. Il faut expliquer que ce surnom est tiré directement du titre de l’hymne officiel du club. En 1933, un groupe d’étudiants en architecture, appartenant à la Casa de Bello, réalisa un voyage en bateau, à bord du Reina del Pacífico, en direction de la ville d’Antofagasta. Pendant ce voyage, les étudiants se laissèrent aller à clamer leur amour pour leur Universidad de Chile et petit à petit, leurs inspirations se marièrent pour se transformer en une chanson. Cette chanson ne parlait pas de football mais de leur adoration pour leur école, de leurs rêves. En outre, leur chanson se terminait par un mot qui est devenu un célèbre cri au Chili : Ceacheí. Dans ce groupe, figurait Julio Cordero Vallejos qui composa les accords de la chanson et la nomma « Romántico Viajero« . Il enregistra les paroles et la musique de l’hymne à la Bibliothèque nationale, raison pour laquelle il est reconnu officiellement comme son auteur. Toutefois, il a toujours été soucieux de reconnaître qu’il s’agissait d’une oeuvre collective avec ses compagnons de voyage. Pendant quelques années, ce groupe d’étudiants oublièrent la chanson jusqu’au moment où on leur rapporta que la chanson était entonné dans les travées du stade universitaire. En effet, en 1940, elle devint l’hymne officiel du club. Dans les années 1950, Jaime Aranda Farías, chanteur lyrique de l’Académie de chant Lucía del Campo et qui travaillait à Radio Minería, fut choisit pour l’interpréter.

Ser un romántico viajero y el sendero continuar, (Soyez un voyageur romantique et le chemin continue)
ir más allá del horizonte, do remonta la verdad (pour aller au-delà de l’horizon, là où la vérité s’élève
)
y en desnudo de mujer contemplar la realidad
(et dans la nudité de la femme contempler la réalité)

Brindemos, camaradas, por la Universidad (Portons un toast, camarades, à l’Université)
en ánforas azules de cálida emoción. (dans des amphores bleues d’émotion chaleureuse.)
Brindemos por la vida fecunda de ideal (Portons un toast à la vie fructueuse de l’idéal)
sonriendo con el alma prendida en el amor. (souriant avec une âme prise dans l’amour.)

Ser un romántico bohemio, cuyo ensueño es el querer (Être un bohémien romantique, dont la rêverie est de)
ver las amadas ya olvidadas y dejadas al pasar
(voir les êtres chers déjà oubliés et laissés pour compte.)
y en desnudo de mujer contemplar la realidad
(et dans le nu d’une femme contempler la réalité)

Brindemos, camaradas, por la Universidad (Portons un toast, camarades, à l’Université)
en ánforas azules de cálida emoción.
(dans des amphores bleues d’émotion chaleureuse.)
Brindemos por la vida fecunda de ideal
(Portons un toast à la vie fructueuse de l’idéal)
sonriendo con el alma prendida en el amor.
(souriant avec une âme prise dans l’amour.)


La, lará, lará, lará, lará
la ,lará, lará, lará, lalará
ceacheí, ceacheí, ceacheí
CEACHEÍÍÍÍ

#305 – Club Universidad de Chile : el León

Le lion. Drôle de surnom pour ce club qui affiche une chouette sur son blason et dont justement son surnom est la chouette (cf article #26). Dans les années 60, le club argentin d’Estudiantes La Plata domina le football sud-américain et même mondial. Sous la houlette de l’entraîneur Osvaldo Zubeldía, le club argentin mit en place une équipe jeune terriblement douée, dont Carlos Bilardo est le capitaine. Cette équipe brisa d’abord l’hégémonie des 5 grands clubs argentins (River Plate, Boca Juniors, Racing Club, Independiente et San Lorenzo) en remportant le championnat de 1967. Dans la foulée, le club remporta la Copa Libertadores 3 fois de suite (1968, 1969 et 1970), première équipe à réaliser cet exploit. Puis, en 1968, Estudiantes grimpa sur le toit du monde en battant le Manchester United de Georges Best lors de la finale de la Coupe Intercontinentale. L’équipe d’Estudiantes était alors surnommé el Léon (le lion). L’une des légende indique que ce surnom fut hérité du style de jeu de cette équipe qui se battait comme un lion sur le terrain et dont les attaques griffaient ces adversaires. A cette époque, la Universidad vivait aussi une époque dorée mais seulement au niveau national (Champion du Chili en 1962, 1964, 1965, 1967 et 1969). L’équipe jouait un football offensif et technique. Les deux équipes s’affrontèrent et l’équipe chilienne battit Estudiantes. La presse chilienne s’emballa devant ce qu’elle qualifia de démonstration de beau football et surnomma alors la Universidad el león chileno (le lion chilien), en référence au surnom de l’équipe argentine. Aujourd’hui, le lion est devenu la mascotte du club.

#26 – Club Universidad de Chile : la Chuncho

La Chuncho est le hibou de Patagonie. Il s’agit du symbole de club, qui apparaît sur le blason. Ce symbole, version chilienne de l’oiseau de Minerve, provient du « Club Náutico Universitario », le club de natation de l’Université, un des clubs fondateurs du CU de Chile. A la fondation du club de natation, un dirigeant distingué, Pablo Ramírez Rodríguez, avocat et l’un des principaux dirigeants sportifs de l’époque, ramena d’un de ses voyages en Allemagne les écussons de plusieurs clubs de sport. Or, certains utilisaient la chouette qu’il attribua alors à son club. Il déclara que « le chuncho de le U symbolise la sagesse, la connaissance mutuelle, l’harmonie entre le corps et l’esprit, aspiration suprême du sport. ». Depuis, l’antiquité la chouette possède une forte charge symbolique. Toutefois, le hibou a une image tantôt négative, tantôt positive, en fonction des époques et des peuples. D’un côté, comme le hibou a une vie nocturne, un cri stridant et peut voir dans l’obscurité, nos ancêtres pensaient qu’il possédait des pouvoirs magiques et était lié à la mort. Le rapace était l’interprète d’Atropos, la Moire qui coupe le fil de la destinée. Pour les Romains, le cri du hibou présageait une mort prochaine. D’ailleurs, le meurtre de César aurait été annoncé par le cri de hiboux. Des peuples amérindiens l’associaient également à la mort et pour les Aztèques, la chouette symbolisait Mictecacihuatl, le dieu de la mort. Enfin, les Romains associèrent le nom de hibou (strix) avec celui des sorcières (striga), réputation de sorcellerie que la religion chrétienne entretint également au Moyen-Âge. D’un autre côté, la chouette était également le compagnon de la déesse de la guerre et de la sagesse, Athéna, dont son attribution était l’intelligence. Les Romains poursuivirent cette tradition avec Minerve. L’oiseau devenait donc associé à la sagesse et à la connaissance. Du fait que la chouette a une vision perçante et nocturne, le philosophe français René Guénon estimait que cette aptitude symbolisait la connaissance rationnelle (perception de la lumière dans la nuit) par opposition à la connaissance intuitive (perception directe via la lumière solaire). Enfin, le philosophe allemand Friedrich Hegel fit de cet oiseau le représentant de la philosophie. Intelligence, sagesse, connaissance, les valeurs défendues par une université comme celle du Chili.