#1347 – Hillerød Fodbold : Slotsbyens hold

L’équipe de la ville du château. Fondé en 1938, le club monta lentement mais surement des divisions locales à l’échelon national en 2017. Dénommé initialement Ullerød Gymnastik Forening, reflétant la résidence du club dans le district d’Ullerød dans la partie ouest de Hillerød et la principale activité sportive parmi ses membres (la Gymnastique), le club changea de nom pour l’actuel afin de mieux s’identifier à la ville.

Cité de 36 000 habitants, Hillerød est située au nord de la région du Zélande, à quelques encablures (30 km) de la capitale Copenhague. Bien qu’il y eut une présence humaine avant, les plus anciennes traces de l’existence du village d’Hillerødsholm remontent à 1275. Mais, en 1560, la ville prit son envol avec la transformation, par le Roi danois, Frédéric II, d’un manoir, construit sur un îlot dans une zone marécageuse entourée de forêts, en une résidence royale, baptisée Frederiksborg. Son fils, Christian IV, remania la majeure partie du château entre 1600 et 1625. Le palais devint un symbole fort du pouvoir, représentant la puissance de la monarchie absolue danoise (le Roi régnait alors sur de vastes étendues dont le Schleswig du Sud aujourd’hui allemand, la Norvège, le Sud de la Suède, l’Islande, les Îles Féroé ainsi que le Groenland). Les rois y résidaient et entre 1671 et 1840, ils furent couronnés dans l’église du château, qui est également la chapelle des ordres de chevalerie danois (l’Ordre de l’Éléphant et l’Ordre du Dannebrog).

Avec ses briques rouges, ses pignons, ses flèches et des détails en grès clair, le chateau est de style Renaissance néerlandaise. Le bâtiment principal se compose de trois grandes maisons de quatre étages : l’aile royale au milieu, l’aile de l’église à gauche et l’aile de la princesse à droite. Il subit plusieurs incendies (en 1692, 1733 et 1834) mais celui du 17 Décembre 1859 fut le plus dévastateur. Le bâtiment principal fut réduit en cendres en quelques heures et une grande partie des décorations intérieures et collections partirent en fumée. La destruction ayant été vécue comme une tragédie nationale, le chateau fut reconstruit à partir de plans et de représentations anciennes et ses appartements furent rouverts au public le 1er Février 1882 sous le nom de Musée national d’histoire danoise. Plus grand palais de la Scandinavie, il est souvent surnommé le « Versailles danois » et demeure l’une des attractions culturelles les plus visités du Danemark. De par sa situation reculée, la région attira peu la population danoise jusqu’à la construction du château. Puis, la ville de Hillerød devint fortement dépendante du château, son expansion économique suivant le développement de la résidence royale. Le château et son immense parc se situe désormais au centre de la ville.

#1344 – OFC Pirin Blagoevgrad : Орлетата

Les aigles. Le précédent article traitait déjà d’un club dont le surnom est les aigles mais qui dérive directement des armoiries de la ville. Pour ce club bulgare, il faut plutôt chercher dans son environnement. Grâce à son centre de formation, Pirin est connu comme le nid de nombreux talents du football bulgare, sans conteste le plus renommé étant Dimitar Berbatov. Fondé en 1922 sous le nom d’Ilinden, le club connut une histoire compliquée, fusionna avec plusieurs autres formations avant de prendre son nom actuel en 1970. Et c’est à partir de cette date qu’il commença à s’établir dans les divisions supérieures du football bulgare.

Résidant dans la ville de Blagoevgrad, le club prit le nom du massif montagneux qui la borde, le Pirin. Ce dernier, délimité par les vallées des rivières Struma et Mesta, donna son nom à la région sud-ouest de la Bulgarie, la Macédoine du Pirin, qui correspond à l’actuel oblast de Blagoevgrad. Tirant probablement son nom de la divinité slave Pérun, le Pirin est dominé par le pic Vihren, culminant à 2 914 mètres, deuxième plus haut sommet du pays. Mais, un autre pic, situé dans la partie centrale et dénommé, Orelyak, donne une première réponse à la question des origines du surnom. Culminant à 2 098,6 mètres, il s’agit d’un magnifique pic de marbre qui, vu du nord, ressemble à un aigle aux ailes légèrement déployées. Et dans cette chaîne montagneuse, la présence de l’aigle ne se résume pas à cette forme. Une grande diversité d’espèces animales habitent dans le Pirin. On en recense plus de 2 000 invertébrés (araignées , mille-pattes, insectes …) et près de 250 vertébrés dont 45 mammifères et 177 espèces d’oiseaux. Parmi ces derniers, 3 types d’aigle (l’aigle tacheté, l’aigle botté et l’impressionnant aigle royal) cohabitent au sommet de ce massif rocheux. Ainsi, l’écusson du club présente depuis de nombreuses années la chaîne de montagne surmonté par un aigle.

#1329 – Uruguay Montevideo FC : la Celestina

La petite céleste. Voici un club dont il est aisé de savoir son origine : Montevideo, capitale de l’Uruguay. Il fut fondé le 5 janvier 1921, dans le quartier de Pueblo Victoria à Montevideo, dans un contexte national favorable. De 1903 à 1920, sous la présidence de José Batlle y Ordóñez, l’Etat se modernisait et initiait de nombreuses réformes sociales en parallèle d’une économie qui prospérait. En outre, l’Uruguay connaissait une longue période de paix et se rapprochait du centenaire de son indépendance (25 août 1825) après avoir connu des guerres (notamment civiles), qui attestaient de la tutelle de ses puissants voisins argentins et brésiliens. Dans cet environnement, un certain élan patriotique s’exprima au sein des associations sportives.

Ainsi, fières de leur pays et son armée, les fondateurs donnèrent à leur club le nom de deux navires de guerre de la marine uruguayenne : le torpilleur/croiseur « Uruguay » (mis en service en 1910) et la frégate « Montevideo » (mis en service en 1908). Pour la tenue, ils retinrent celle de l’équipe nationale : maillot bleu ciel et short noir. Car, l’équipe de football d’Uruguay était l’honneur et la joie du peuple. Ses résultats étaient remarquables. En 1921, 4 éditions de Copa América avaient été disputés et les uruguayens l’avaient remporté 3 fois dont la dernière en 1920 (durant cette dernière compétition, l’Uruguay avait infligé un cinglant 6-0 au Brésil). Et dans ses rencontres annuelles face à l’Argentine (au travers des Copa Lipton et Copa Newton), l’Uruguay avait gagné 11 fois (sur 27 rencontres).

Alors attention si le drapeau uruguayen se compose de bandes horizontales bleues et blanches, le bleu du maillot de l’équipe est ciel et ne trouve pas ses origines dans la bannière du pays. Dans les premières années, la couleur du maillot de la sélection uruguayenne changea à de nombreuses reprises, en reprenant notamment les couleurs des grands clubs du pays. Le maillot bleu ciel et short noir fut adopté au lendemain de la première victoire des Uruguayens face à l’Argentine, à Montevideo, le 15 août 1910, en Copa Lipton. Lors de cette rencontre, l’équipe nationale portait pour la première fois un maillot bleu clair, s’inspirant de la chemise du River Plate FC, un des principaux clubs uruguayen de l’époque, et qui avait battu les argentins d’Alumni quelques jours plus tôt.

Le surnom de la sélection est devenu la Celeste et donc l’Uruguay Montevideo FC reçut celui de Celestina. Parfois, l’équipe est aussi créditée du surnom de Celeste de Pueblo Victoria (la celeste de Pueblo Victoria, le quartier dont est originaire l’équipe).

#1324 – Cove Rangers FC : the Toonsers

Comme si l’accent écossais n’avait pas suffit à dérouter plus d’un anglophone, plusieurs dialectes locaux viennent encore un peu plus écorcher la langue de Shakespeare. Au Nord-Est du pays, dans la région d’Aberdeen, le Doric se parle et, dans ce dialecte, Toonsers est un mot qui désigne un habitant de la ville (par opposition à Teuchter qui est un gars de la campagne). Et la compréhension de ce surnom peut se rechercher dans différentes sources.

Fondé en 1922, le club a longtemps évolué dans les ligues amateurs locales (jusqu’en 1985) puis pendant 33 ans dans la Highland Football League (5ème niveau nationale, regroupant les régions des Highlands ainsi que le Moray, les régions d’Aberdeen et de Dundee, l’Angus et certaines parties du Nord du Perthshire. Ce championnat accueille donc des équipes de petits villages du Nord de l’Ecosse. Or, Cove Rangers détonnait dans ce paysage car il représentait le petit village de Cove Bay, mais qui fut absorbé par la ville d’Aberdeen en 1975. Et Aberdeen est non seulement la 3ème plus grande ville d’Ecosse, avec ses 220 000 habitants, mais aussi une riche cité, avec son économie florissante (papier, textile, construction navale et maintenant l’extration pétrolière). D’où, Cove Rangers et ses joueurs étaient le symbole de la grande ville contre les petites équipes de la campagne.

Mais, la distinction pourrait aussi apparaît au sein même d’Aberdeen. En effet, Cove Bay est un quartier plutôt cossu d’Aberdeen, accueillant une petite bourgeoisie ayant réussi dans le commerce ou l’industrie. Cela opposait la ville et son équipe aux autres quartiers d’Aberdeen, plutôt représentant de la classe ouvrière qui œuvrait dans les usines textiles ou au port, dans la construction navale. Dire que ces derniers étaient des teuchters les dégradaient par opposition aux habitants de Cove Bay, qui apparaissaient comme de riches citadins.

#1320 – Loughgall FC : the Villagers

Les villageois. Une belle lecture aujourd’hui dans l’Equipe où le quotidien revient à des articles de qualité plutôt que faire l’agence de com de Wemby ou un énième article sur les exploits extra-sportifs de KMB. En Irlande du Nord, à une soixantaine de kilomètres à l’Ouest de Belfast, perdu au milieu des champs de pommiers et des moutons, se trouve le village de Loughgall, dans le comté d’Armagh. Pourtant la modeste bourgade attire les lumières de l’Europe entière depuis la saison 2023-2024. Car, elle peut s’engorneuillir de détenir le record de la plus petite commune disposant d’une équipe en première division d’une ligue européenne, détrônant ainsi Streymnes, village des Îles Féroé de 334 habitants accueillant l’équipe d’EB/Streymur. Oui, Loughgall est vraiment un petit village de seulement 282 habitants (au dernier recensement de 2011).

Vous connaissez le RC Lens, qui joue dans un stade de 38 000 places alors que la ville ne compte que 32 000 habitants. Encore plus fort avec Hoffenheim, ce charmant village de 3 191 habitants qui évolue avec la manne financière du patron de SAP dans un stade de 30 000 places en Bundesliga. Désormais, vous connaissez le champion en la matière. Dans ce village où il n’y a même pas un pub pour réunir les fans, les joueurs de Loughgall FC évoluent dans un stade pouvant accueillir 2 000 spectateurs (dont seulement une centaine peuvent s’assoir) et représentent 10% de la population locale.

En terminant champion de deuxième division en 2023, le Loughgall FC s’est offert le privilège de remonter dans l’élite du football nord-irlandais, qu’il avait quitté en 2007. Par deux fois, la montée s’était refusée au club : en 2010, les autorités n’avaient pas accordé la licence nécessaire et en 2020, le championnat avait été annulé en raison de la pandémie de Covid-19. Malgré les railleries et les insultes, Loughgall avait déjoué les pronostiques et terminait la première saison au sein de l’élite à la 9ème place. La saison actuelle demeure plus compliquée et, malheureusement, la magie risque de prendre fin avec une probable relégation. Toutefois, leurs exploits ne sont pas passés inaperçus. L’émission « Football Focus » de la chaîne publique anglaise, BBC s’est rendu sur place, tout comme le célèbre cinéaste allemand Max Neidlinger qui a tourné un reportage pour la ZDF.

#1247 – Deportivo Riestra : los Malevos de Pompeya

Dans l’argot argentin, un malevo désigne un habitant de la banlieue de Buenos Aires, souvent avec un accent péjoratif. Car ce banlieusard était vulgaire, querelleur au point que le terme pouvait même désigner un brigand, la racaille. Mais, avant de rechercher les origines de ce surnom pour un club qui depuis deux ans évolue en première division (après près de 100 ans d’existence), revenons à l’environnement footballistique de la capitale argentine. Buenos Aires, la mégalopole qui respire le football, le cœur et les poumons du football argentin. Quand on s’extasie en France, de la prochaine arrivée d’un 2ème club à Paris, Buenos Aires compte pas moins de 36 enceintes de plus de 10 000 places et la première division argentine abrite sur 28 participants 15 clubs de la capitale et sa banlieue. Les cinco grandes del fútbol argentino, les 5 principaux clubs du pays (Boca Juniors, Independiente, Racing Club, River Plate et San Lorenzo de Almagro), résident tous à Buenos Aires. Et au-delà de ces grands représentants, chaque quartier de la capitale (48 au total) constitue un village, avec sa culture, sa population et qui a ses propres équipes de football, supportés par des fans enflammés (parfois un peu trop).

Nueva Pompeya, au Sud de la ville, est un quartier populaire, prolétaire avec une longue tradition de tango. Au XIXème siècle, il était connu sous le nom de quartier Bañado, car ses terres étaient souvent inondées par le cours d’eau Riachuelo. Mais, il était connu également sous le nom de Ranas et le terme rana désignait un homme intelligent et rusé, attributs des habitants de ce quartier. A cette époque, cette zone comptait une faible population, qui travaillait dans l’abattoir de bétail situé dans le quartier voisin du Parque Patricios. Ces résidents avaient un tempérament querelleur et l’environnement était dangereux. Puis, au XXème siècle, le quartier s’industrialisa et une classe laborieuse et prolétaire s’installa. Dans ce contexte, un groupe de jeunes de ce quartier formait une équipe de football qui participait à des tournois de quartier et était connue sous le nom de « los de Riestra » (ceux de Riestra), qui était l’avenue où se trouvait la laiterie où les jeunes se réunissaient. Le 22 février 1931, le club fut officiellement fondé. Club d’un quartier populaire, banlieue de la capitale, dont les habitants avaient une réputation querelleuse, de voyous, le terme malevo s’imposa comme surnom.

#1228 – Hapoël Jérusalem : קטמון

Katamon, nom d’un quartier du centre-Sud de Jérusalem, officiellement nommé Gonen. L’Hapoël est un club historique du football israélien et du mouvement sportif Hapoël. En 1926, souhaitant pénétré l’ensemble des milieux de la société, le syndicat socialiste הסתדרות (Histadrout – Fédération générale des travailleurs de la Terre d’Israël) fonda un mouvement sportif du nom Hapoël (הפועל) qui essaima des clubs dans tout le pays, en commençant par les deux plus grandes villes, Tel Aviv et Jérusalem (12 Juin 1926). Club historique certes mais sans un grand palmarès puisqu’il ne compte qu’une ligne significative, une Coupe en 1973. Naviguant régulièrement entre l’élite et son antichambre, il connut même une grave crise dans les 2000.

En 1995, l’équipe fut achetée par l’entrepreneur Yossi Sassi, qui nomma son collègue Victor Yona comme président. Seulement, la relation se détériora entre les deux suite à un différend sur la propriété du club. Les frictions, qui se déplacèrent sur le terrain juridique, conduisirent à des problèmes de gestion et financiers. une forte baisse de la popularité de l’équipe mais avant tout des résultats sportifs en berne (relégation en 3ème division en 2001). Face à cette situation désespérante, des supporteurs militants réunirent des fonds, dans un premier temps pour racheter en vain l’Hapoël, puis, dans un second temps, fondèrent un nouveau club sous le nom de Hapoël Katamon Jérusalem en 2007. Katamon était un clin d’œil aux racines de leur ancien club de cœur. Des années 1950 au début des années 1980, l’Hapoël Jérusalem évolua au Stade Katamon, qui se situait dans le quartier éponyme. Cette gestion communautaire entre supporteurs porta ses fruits et l’équipe monta progressivement les échelons pour se hisser jusqu’en division 2 en 2013, là où végétait l’historique Hapoël Jérusalem. Destin croisé. L’Hapoël continua sa dégringoladen, reculant en 3ème division en 2016. Le 26 août 2019, la Fédération israélienne de football refusa d’inscrire l’Hapoël historique dans la ligue en raison de problèmes financiers. En 2020, finalement, l’Hapoël Katamon racheta les droits de l’Hapoël historique et le club de Katamon reprit le nom d’Hapoël Jérusalem. Pour ne pas oublier ses racines, Katamon demeura comme surnom.

#1207 – Real Potosí : el León Imperial

Le lion impérial. Malgré une jeune histoire, le club ayant vu le jour seulement en 1988, il est devenu la fierté de la ville de Potosí, face à son vieux rival du Nacional (fondé en 1942). Le Real remporta le premier titre de champion de Bolivie pour la ville de Potosí en 2007 et en 2002, le club faisait découvrir pour la première fois la Copa Libertadores aux potosinos. Toutefois, ces exploits ne sont pas à l’origine de son surnom qui provient de l’histoire de Potosí. Le club opta pour le lion comme symbole et mascotte car le roi des animaux représente le pouvoir, la force et la royauté, des valeurs attachée à l’histoire de la ville de Potosí (tout comme le terme impérial utilisé dans le surnom).

La découverte des terres vierges des Amériques au XVème siècle fit naître rapidement des mythes et des légendes vivaces auprès des explorateurs européens en quête de nouvelle richesse. Il y eut Eldorado (de l’espagnol El Dorado qui signifie « le doré ») qui faisait exister de mystérieuses cités regorgeant d’or au Nord du continent sudaméricain. De même, au Sud, il y avait la célèbre légende de la Sierra de Plata (la montagne d’argent), une montagne qui abriterait des tonnes de métaux précieux. Aucun de ces trésors ne fut découvert mais une montagne entretint ces mythes, le Cerro Rico (Montagne riche). Haute de 4 782 mètres, cette montagne renfermait d’importants gisements de minerai d’argent, déjà connus des incas. Les espagnols s’empressèrent de les exploiter et fondèrent au pied de la montagne la ville de Potosí en 1545. L’immense richesse du Cerro Rico et l’exploitation intense des Espagnols furent la source de sa richesse et provoquèrent son incroyable développement. En 1560, quinze ans seulement après sa naissance, sa population atteignait déjà 50 000 habitants. En 1573, Potosí comptait 120 000 habitants, 150 000 en 1611 et 160 000 habitants en 1650, soit plus que de nombreuses villes européennes comme Séville, Paris et Madrid. Entre 1545 et 1600, la moitié de la production mondiale d’argent était extraite des mines de Potosí et la ville battait monnaie pour la couronne espagnole, dont elle faisait la richesse. La renommée et l’opulence de la ville était si grande qu’un dicton espagnol disait « vale un Potosí » (cela vaut un Potosí) pour signifier que quelque chose vaut une fortune.

Dès 1547, Charles 1er, Roi d’Espagne (mieux connu sous le nom de Charles Quint, Empereur du Saint Empire), accorda le statut de ville impériale à Potosí, titre qui fut confirmé et renforcé par un acte du 21 Novembre 1561, dénommé Capitulación de Potosí. Dans ses armes, la ville hérita logiquement d’abord de l’aigle bicéphale du Saint Empire, puis le Roi Philippe II d’Espagne lui ajouta les armoiries de la couronne espagnole, dont les fameux lions de León (il s’agit des armes parlante du Royaume de León, qui joua un rôle de premier plan dans la Reconquista et dans la formation du Royaume d’Espagne). Ils apparaissent encore aujourd’hui sur le drapeau et le blason de Potosí et ne sont certainement pas étrangers au surnom du club de football.

Du fait de la localisation de la ville au pied du Cerro Rico, à 4 000 mètres d’altitude, le surnom du club de football est également León de las Alturas (le lion des hauteurs).

#1187 – FC Machida Zelvia : Zelvia

L’aventure du football dans la ville de Machida, l’une des principales villes de le banlieue de la capitale japonaise, débuta dans les écoles de la cité en 1977. Les professeurs des écoles primaires enseignaient le football aux élèves, estimant que ce sport était un bon moyen de développer le sens de l’équilibre des enfants. Une sélection des meilleures scolaires fut réunit sous l’égide d’un nouveau club, appelé Machida FC. Le club adulte vit le jour plus tard en 1989 sous le nom du FC Machida Top. En 1997, le club attint le sommet de la pyramide amateur de la ligue tokyoïte et, en prévision de l’accession à la Première Division de la Ligue de Tokyo, il changea de nom pour FC Machida Zelvia.

Le club créa un mot valise rassemblant les deux principaux symboles de la cité de Machida. D’un côté, l’arbre dénommé zelkova. De l’autre, la fleur salvia. Depuis le 15 juin 1972, ces deux éléments de la flore sont devenus des symboles officiels de Machida. Originaire du Japon, le zelkova (aussi connu sous le nom de keyaki (欅)) est un arbre majestueux pouvant atteindre 30 mètres de hauteur, caractérisé par un tronc court et un faisceau de branches formant une tête large et ronde. Sa croissance rapide avec ses branches s’étendant vers le ciel collait bien alors à l’image que voulait donner la municipalité à sa cité en pleine croissance. L’arbre est particulièrement populaire au Japon, où il orne de nombreux parcs et avenues, et notamment à Machida. Originaire du Brésil et venue au Japon en 1895, la salvia (ou sauge rouge, connu sous le nom de Higoromosou (緋衣草)) se caractérise par des fleurs rouges vives, donnant une apparence énergique qui représente la jeunesse et la vitalité de la ville. On retrouve cette fleur dans de nombreux parterres dans toute la ville et est très appréciée des citoyens.

#1177 – Côme 1907 : Lariani

Grace à son lac, sa nature luxuriante, son climat doux et ses vues sublimes, la ville de Côme constitue une destination de charme prisée, souvent considérée comme l’une des plus romantiques et belles du monde. Mais, depuis quelques jours, elle a regagné ses galons sportifs. 20 ans après sa dernière apparition, l’équipe de football fait de nouveau partie de l’élite italienne, la Série A. Et les habitants se mettent à rêver d’un destin footballistique, avec les propriétaires du club, les frères indonésiens Hartono, 71ème et 76ème fortunes mondiales selon le classement Forbes qui font du club, le plus riche de Série A. Au côté des Hartono, d’autres grands noms ont aussi investi comme Thierry Henry, Denis Wise et Cesc Fabregas. Quand en 2019, les frères Hartono reprirent le club, ce dernier venait de nouveau de faire faillite (à deux reprises au cours des deux dernières décennies) et redémarrait tout juste Série D. 5 ans plus tard, Côme est donc de retour en Série A.

Le surnom du club ne provient pas de son histoire mais de la situation géographique de la ville. Son lac se dénomme en italien lago di Como ou Lario, qui dérive directement de son nom latin de Larius lacus (qui donna donc le surnom lariani). Car l’environnement enchanteur du lac séduisait dès le premier siècle après JC, les riches citoyens romains dont les villas et les fermes parsemaient les rives. Pline le Jeune y construisit les stations balnéaires de Comedia et de Tragedia. Puis, le le lac devint la résidence privilégiée des rois barbares. Par la suite, au XVIIIème siècle, la coutume du « Grand Tour », un voyage initiatique que les gens instruits entreprenaient pour visiter la ville, découvrir les œuvres d’art et admirer le paysage, se répandit dans toute l’Europe. Stendhal, Liszt, Bellini, Churchill et aujourd’hui George Clooney, Madonna et Donatella Versace profitèrent également de la région et investirent les prestigieuses demeures.

D’une superficie de 146 kilomètres carrés, le lac se distingue par sa forme en « Y » et constitue le troisième plus grand lac d’Italie, après le lac de Garde et le lac Majeur. Avec plus de 400 mètres de profondeur, c’est le cinquième lac le plus profond d’Europe. Le lac dessine un fjord, creusé dans les pentes montagneuses des Préalpes. Côme se situe à l’extrémité de la branche sud-ouest.