#231 – CD Cobreloa : los Naranjas

Les oranges. La couleur des premiers maillots du club était rouge (accompagné d’un short blanc) mais ce choix résultat d’une improvisation pour permettre de jouer un match. Très rapidement, le club mua vers un kit orange. Il existe plusieurs versions pour expliquer ce choix.

Selon l’un des premiers présidents, José Gorrini Sanguinetti, le club opta pour l’orange afin de rendre hommage à l’équipe de football des Pays-Bas. Le club fut créé en 1977 et à cette époque, Cruyff, Rensenbrink, Repp et autre Neeskens faisaient rêver le monde du foot. L’équipe des Pays-Bas était alors surnommé « l’orange mécanique ». Une autre version raconte que l’orange fait référence à la couleur du cuivre et de la société minière Codelco, éléments indissociables de la région de Calama (où réside le club). L’extraction du cuivre est un des piliers de l’économie du pays. Le Chili est en effet le premier producteur de la planète (plus de 30% de la production mondiale) et plus de 5,6 millions de tonnes de cuivre ont été extraits en 2013. L’activité minière représente plus de 50% de ses exportations et près de 20% de son PIB. L’extraction du cuivre s’effectue surtout au nord du pays, dans le désert d’Atacama, et notamment à Chuquicamata, plus grande mine à ciel ouvert du monde, situé à 15 km de Calama. Cette activité est contrôlée par Codelco, société d’État chilienne et plus grande entreprise mondiale d’extraction du cuivre. Or, le football à Calama a toujours été soutenu par Codelco. D’ailleurs, l’entreprise fut largement associée à la création du club, son directeur adjoint, José Gorrini Sanguinetti déclarant que la société Codelco soutiendrait pleinement l’initiative afin de « donner aux travailleurs de l’entreprise un bien-être, via des activités de loisirs et de loisirs sains ». Une autre version avance également une hypothèse liée aux entreprises de la région. En choisissant la couleur orange, le club cherchait à obtenir le soutien financier de la compagnie aérienne Ladeco. Disparue en 1998, Ladeco était la compagnie aérienne dédiée au transport du fret et des passagers des camps miniers du nord et du centre du Chili, principalement ceux appartenant à Codelco. D’autres versions indiquent que la couleur orange fut choisie, sous l’influence de Pierre Kerkhoffs Nijstens, l’un des fondateurs de Cobreloa et qui descendait d’une famille néerlandaise. 

Quelque soit la véritable raison, le choix fut certainement influencé par l’activité minière et son représentant Codelco ainsi que par les Pays-Bas. En tout cas, le club a depuis lors toujours conservé cette couleur.

#230 – VfB Stuttgart : die Schwaben

Les souabes. La ville de Stuttgart, qui compte plus de 600.000 habitants (tandis que la région métropolitaine de Stuttgart compte près de 6 millions de personnes), fait partie de la région de la Souabe. Il s’agit d’une région historique de l’Allemagne, comprise entre le Rhin qui la sépare à l’Ouest de l’Alsace, le lac de Constance au Sud qui fait office de frontière avec la Suisse, le Lech qui marque son territoire avec la Bavière à l’Est, et au Nord par la Franconie. Historiquement, elle constituait un des grands duchés du Saint-Empire romain germanique qui donna son nom au pays (puisqu’elle était aussi dénommé l’Alémanie). Son nom provient du peuple germain des Suèves et regroupe plus que l’aire géographique puisqu’il désigne également les habitants comme son dialecte. Même si la région s’est éclaté entre différents pays au fil des siècles et qu’elle ne constitue pas un Land, sa culture demeure forte. Fière de cette identité, Stuttgart se revendique comme Schwabenmetropole (métropole souabe).

#229 – Mamelodi Sundowns FC : the Brazilians

Les brésiliens. Ce surnom est dû à la tenue du club sud-africain puisque ce dernier arbore un maillot jaune avec des parements verts ainsi qu’un short bleu, exactement la tenue portée par l’équipe nationale brésilienne. Ce kit fut mis en place à la reprise du club par Zola Mahobe en 1985. Homme d’affaires, il révait depuis son enfance de posséder un club de football. Au début des années 1980, Mamelodi était une modeste équipe de la ligue sud-africaine et, avant son rachat, frolait avec la relégation. Mahobe réalisa un certain nombre d’innovations, jusqu’alors inédites dans le football sud-africain. D’abord, il donna des moyens financiers au club pour recruter de bons joueurs, en leur faisant signer des contrats (choses rares à l’époque) et des salaires importants, ainsi qu’un entraineur qui allait mettre en place un style de jeu particulier. Les joueurs partaient en camp d’entrainement au Brésil et en Italie. Mahobe avait conscience aussi que l’image était importante pour créer un grand club. Il se fixa de transformer ses joueurs en vedettes médiatique, notamment en leur donnant des surnoms comme Harold “Jazzy Queen” Legodi, Harris “TV4” Tshoeu, Sam “Eewie” Kambule et Jan “Malombo” Lechaba. Il prit aussi la décision d’inspirer les joueurs et de séduire les supporteurs en leur faisant porter une tenue identique à l’une des équipes les plus reconnues, qui faisait rêver (déjà détentrice de 3 titres de champion du monde et qui comptait à l’époque Zico et Socrates) : le Brésil.

#228 – EC Bahia : Esquadrão de Aço

L’équipe d’acier. Bahia gagna ce surnom lors d’un match contre le São Paulo FC en 1946. Le club du Nord-Est brésilien le remporta 7 buts à 2, dominant le match de bout en bout. L’ancien joueur et membre fondateur du club, Aristóteles Góes, devenu journaliste au quotidien local A Tarde, titra son article résumant le match « Esquadrão de Aço« , marquant ainsi la force et la solidité que dégagea l’équipe lors de ce match. Toutefois, ce fut éphémère car le reste de la saison fut plus difficile pour le club, voyant même son rival, Guarany, remporter son premier championnat de l’Etat. En 1947, le surnom fut plus justifié, le club remportant le championnat d’Etat avec 14 victoires en 19 matches, trois nuls et seulement deux défaites. En 1979, le dessinateur Ziraldo créa la mascotte du club, ressemblant à Superman. D’une part, Superman est surnommé l’homme d’acier. D’autre part, il porte un uniforme bleu et rouge, couleurs du club de Bahia. En 2015, Penalty, l’équipementier du club, sortit un maillot du club version third de couleur argenté (Camisa de Aço). Ce fut un véritable succès, les ventes enregistrant des records dès son lancement : 3.000 pièces vendues en 24 heures et plus de 7.500 en une semaine.

#227 – Liverpool FC : the Reds

Les rouges. En Angleterre, comme partout dans le monde, reds est synonyme du club de la Mersey. Sauf que Liverpool n’a pas joué en rouge depuis sa création. Né d’une scission au sein d’Everton en 1892 (un problème de loyer entre le propriétaire du terrain et les toffees), Liverpool opta pour un maillot bleu et blanc, les couleurs du rival, Everton … qui lui jouait en rouge cette année-là. De quoi faire perdre leur latin aux supporteurs actuels. Liverpool se serait inspiré du style et des couleurs du maillot de Blackburn Rovers (qui était une référence à l’époque puisque le club du Lancashire avait déjà remporté 5 éditions de la Coupe d’Angleterre). Mais, dès l’année suivante, Everton revint au bleu (ciel et non roi comme aujourd’hui) et Liverpool changea 3 ans plus tard (1896) pour le rouge afin de se différencier.

Le maillot rouge s’imposa et après une année avec un short noir, le blanc s’imposa pour le bas de l’uniforme à compter de Septembre 1896. Jusqu’à un match de Coupe d’Europe en 1964. Pour la réception d’Anderlecht en huitième de finale de la Coupe des Clubs Champions, le manager de l’époque, Bill Shankly, imposa un short et des chaussettes rouges afin que le kit du club soit intégralement écarlate. En jouant avec un maillot rouge sang, son idée était de montrer que ses joueurs étaient des guerriers et ainsi inspirer la peur à leurs adversaires. La petite histoire raconte que Bill Shankly jeta un short rouge à son défenseur écossais Ron Yeats. Pourtant surnommé the colossus en raison de sa corpulence, Shankly lui dit « Get into those shorts and let’s see how you look’. ‘Christ, Ronnie, you look awesome, terrifying. You look 7’ tall » (Enfile ce short et voyons l’air de quoi tu as l’air. Bon sang, Ronnie, tu es superbe, terrifiant. On dirait que tu fais 2 mètres de haut). L’attaquant Ian St John proposa de faire le grand saut en mettant également des chaussettes rouges. Shankly était persuadé que ce kit intégralement rouge aurait un effet psychologique certain sur les adversaires, cette couleur symbolisant le pouvoir et le danger. Ce coup fut gagnant car Liverpool gagna 3-0. Cette nuit-là, en rentrant à la maison, il dit à sa femme Ness « Tonight, around Anfield for the first time, there was a bright flame, as if a fire was spreading » (Ce soir, aux alentours d’Anfield et pour la première fois, il y avait une flamme éclatante, comme si un feu se propageait).

Selon certaines recherches récentes, les chaussettes rouges n’auraient été introduites que lors d’un match de quatrième tour de la FA Cup contre Stockport County le 3 février 1965. Toutefois, les chaussettes rouges furent déjà portés (entre 1896 et 1934), avant que les bas rayés rouges et blancs s’imposèrent entre 1936 et 1959. Il y eut parfois des tentatives en noir pendant ces années. Ce ne fut qu’à compter de 1959 que les chaussettes blanches furent utilisées et finalement pour peu de temps.

#226 – Denizlispor : Horozlar

Les coqs. Denizlispor affiche un coq sur son blason et ce n’est pas parce que le club est francophile. Ce symbole fut choisi à la création du club en 1966 par Yakup Ünel, membre fondateur. Il n’a pas eu besoin de faire preuve d’une grande imagination car le coq apparaît sur les armes de la ville de Denizli et, surtout, demeure le symbole de la ville dans toute la Turquie. Des motifs de coq furent découverts en 2003 sur un bas-relief vieux de 900 ans lors de fouilles dans l’ancienne ville de Laodicée, à proximité du site de Denizli.

Le coq est devenu le symbole de cette ville de Turquie car une race de coq se dénomme Denizli. Il n’existe aucune information détaillée sur l’histoire passée de cette espèce. Cependant, il s’agit d’une race endémique locale qui a survécu grâce à l’intérêt porté par les habitants de cette région pour les coqs au long chant. Elle est reconnue parmi les 108 races de poule du British Poultry Standard. Cette race se décompose en plusieurs groupes selon la couleur, la forme de la crête et la structure du corps. Avec un plumage coloré et une posture fière, le coq pèse environ 3 à 3,5 kg et est surtout réputé pour son chant harmonieux et long (il peut atteindre 20 à 25 secondes). Les yeux du coq attirent l’attention par leur couleur noire et leur aspect khôlé. Les poules ont un poids moyen compris entre 2 et 2,5 kg, pour un rendement en œufs de 90 à 130 en moyenne

Aujourd’hui, il est possible de voir le symbole ou la statue du coq partout dans la ville. Le coq donne son nom également à une fameuse türkü (chanson populaire) nommée Denizli’nin Horozları (Les coqs de Denizli). Cet animal-totem a gagné une réputation nationale et internationale. Résultat, dans la culture turque, le coq représente le courage, la force et l’indépendance.

#225 – FC Copenhague : Løverne

Les lions. Le FC Copenhague s’est imposé comme l’équipe numéro 1 du Danemark à compter des années 2000 et joue régulièrement les phases de poule de la ligue des champions. Beau résultat pour un club qui ne fut créé qu’en 1992. En effet, il résulte de la fusion de deux clubs historiques de Copenhague : Kjøbenhavns Boldklub (fondé en 1876) et du Boldklubben 1903 (fondé en 1903). Si ces deux clubs étaient des places fortes de Copenhague et du football danois (jusqu’à la fin des années 70 ils avaient remporté en cumulé 22 championnats et 3 coupes du Danemark), ils connaissaient à cette période de nombreuses difficultés sportives ou économiques. L’achèvement du nouveau stade de la sélection danoise, le Parken Stadium, offrit un environnement propice à la fusion en offrant une enceinte moderne pour accueillir la nouvelle formation. Comme dans toute fusion, il fallut choisir de nouveaux symboles. Lors d’une conférence de presse le 21 avril 1992, le logo du club fut présenté et l’idée originale du design fut proposé par Keld Jørgensen, manager de longue date du club de KB: une tête de lion bleu avec la crinière stylisée sur fond blanc (qui comprenait également le nom du club et un drapeau danois). La tête de lion s’inspira des armoiries de la vieille ville de Copenhague (ainsi que celles du Danemark – trois lions sur un écu d’or). En outre, le lion, le roi des animaux, symbolisait le courage et la force, dont l’équipe devait faire preuve. Comme espéré, le club fut rapidement surnommé les Lions et la mascotte du club apparut sous la forme d’un lion nommé Leo.

#224 – Real Madrid : los Merengues

Les meringues comme cette fameuse confiserie à base de blanc d’œuf et de sucre qui a une couleur blanche. La même couleur que l’équipe porte et qu’il a toujours porté depuis sa création. En 1902, le Real Madrid établit dans ses statuts que l’uniforme réglementaire se composerait d’une chemise blanche, d’un pantalon bleu foncé et de chaussettes foncées. Des pantalons et des chaussettes qui avec le temps deviendront totalement blancs. Deux versions existent pour expliquer le choix de cette couleur.

Au début du football, il aurait été courant de jouer avec un maillot blanc et presque toutes les équipes portaient du blanc. La raison de ce penchant immaculé était le prix des équipements. Les équipes pouvaient se procurer facilement des chemises blanches à des prix compétitif alors que les tenues colorés venant d’Angleterre étaient onéreuses. Au fil du temps, les équipements se démocratisèrent et de nombreux clubs choisirent de coloriser leurs uniformes mais le Real Madrid continua à utiliser des maillots blancs, sous prétexte qu’il était l’un des plus anciens clubs madrilènes.

Les fondateurs auraient choisi le maillot blanc pour rendre hommage au club anglais des Corinthians FC, qui évoluait en blanc. Ce dernier était un club amateur basé à Londres et fondé en 1882 par Nicholas Lane Jackson, secrétaire adjoint de la Fédération Anglaise. Jackson voulait rassembler dans ce club les meilleurs joueurs amateurs pour rivaliser avec l’équipe nationale d’Ecosse, qui dominait alors les débats. En outre, le club défendit un certain football, promouvant l’esprit sportif et le fair-play, et jouant pour l’amour du jeu. Ceci permit au club de devenir une référence, affligeant à Manchester United sa plus large défaite 11–3 (record encore aujourd’hui) ou de défaire 8-1 Blackburn Rovers qui venait pourtant de remporter la Coupe d’Angleterre face à Queens Parks, alors la référence des équipes écossaises et de l’époque.

Il y a des sources qui soulignent que le surnom était déjà utilisé par la presse dès 1913. Dans une chronique publiée le 13 mars 1916 dans Mundo Deportivo, le journaliste écrivit « Su combinación fue perfecta, jugando todos con el afán bien palpable de hacer un buen papel y cuando de una corrección tan exquisita que han merecido en Madrid, donde tan aficionados son a ponerle a todo motes, el alias Merengue Club » (Leur combinaison était parfaite, tous jouant avec le désir très palpable de faire du bon travail et quand ils ont donné une correction si exquise qu’ils ont méritée à Madrid, où ils aiment tellement donner des surnoms à tout, le pseudonyme de Club Merengue). Le Merengue soulignait alors le beau jeu développé par l’équipe. Mais la vulgarisation du surnom fut l’œuvre de l’animateur de radio, Matias Prats Cañete, qui a commencé à l’utiliser dans les années 1940 dans ses émissions.

#223 – Vitória Setúbal : Vitorianos

Ce surnom est dérivé du nom du club, Vitória. Au début du XXe siècle, un nouveau sport anglais, le football, était arrivé à Setúbal. L’engouement pour cette nouvelle activité se confirma vite. En 1905, les premiers clubs de la ville furent fondés, parmi lesquels le Grupo Académico, l’União Futebol Avenida, Ginásio Setubalense, le Bonfim Futebol Clube, le Sport Clube Académico, le Setubalense Sporting Clube entre autres. Le 10 novembre 1910, les tensions croissantes entre les membres du Bonfim Futebol Clube (l’un des clubs les plus populaires de Setúbal) conduisirent Joaquim Venâncio, Henrique Santos et Manuel Gregório à quitter le club et à en créer un nouveau. Joaquim Venâncio encouragea ses collègues dissidents en déclarant « A Vitória será nossa » (La victoire sera à nous), ce qui donna le nom du club.

#222 – FK Radnički Niš : Real sa Nišave

Le Real de la Nišava. Ce surnom place le club serbe au même niveau que le Real Madrid et s’est vu attribué au club par ses supporteurs (on n’est jamais mieux servi que par soit-même). Le 14 avril 1963, lors du match FC Radnicki – OFK Belgrade, les supporteurs du club déployèrent dans le stade une banderole où était inscrit « le Real de la Nišava ». Cette banderole fut régulièrement arboré dans le stade du club pendant les années 60. Pourtant le club de Niš, avant 1963, était un modeste club de région et errait dans les divisions inférieures de Yougoslavie. En 1963, le club atteignit pour la première fois la première division et les supporteurs voulurent indiquer par cette banderole (et avec cette comparaison très flatteuse pour le club serbe) que les fans considéraient leur club au sommet, qu’ils en étaient fiers, à quel point il lui portait de l’estime. Malgré ce surnom, le club serbe n’a jamais été en mesure de lutter avec les grands clubs serbes (Etoile Rouge et Partizan) mais il réussit tout de même l’exploit de parvenir en demi-finale de Coupe de l’UEFA en 1982. En 2019, le club termina pour la première fois vice-champion de Serbie. La Nišava est la rivière qui traverse la ville de Niš et qui lui a donné son nom.