#417 – SC Recife : Leão do Norte

Le lion du Nord. Le lion est la mascotte du club, apparaissant de profil sur l’écusson depuis 1919, soit 14 ans après la création du club. Le surnom apparût en même temps que la modification du blason. En 1919, le club de Recife était déjà reconnu pour son football dans son Etat du Pernambucano. Il fut alors invité à un tournoi à Belem, où la réputation et la qualité de jeu des équipes de football étaient élevées. SC Recife joua 5 match dont un contre la sélection des meilleurs joueurs de l’Etat de Pará, pour un bilan positif : 2 victoires, 1 nul et 2 défaites. Lors du match du 3 avril 1919, SC Recife affronta une équipe composée des joueurs des 2 meilleurs clubs de l’Etat, Clube do Remo et Paysandu SC. Quelques jours auparavant, Recife obtint miraculeusement un 3 partout contre cette sélection et perdu un match contre le club de Paysandu SC. Ce fut donc à la surprise générale que le club de Recife remporta 2 buts à 1 le match et également le trophée qui était en jeu. Ce dernier était un bronze venant de France, appelé le Lion du Nord, qui représentait un archer grec accompagné d’un lion imposant. Après la victoire mauricienne, un partisan rival endommagea la queue du lion avec un tuyau de fer. Mais, Recife conserva le trophée et il est toujours exposé aujourd’hui dans le musée du club. Ce lion en bronze plaisait au dirigeant. le félin fut adopté comme nouveau symbole du club car il représentait l’audace, le courage et l’esprit de victoire. Ce surnom donna deux autres : Leão da Ilha (Lion de l’ile) et Leão da Praça da Bandeira (Lion de la Place des Drapeaux). Il font référence à l’emplacement du stade, Estádio Adelmar da Costa Carvalho qui se situe dans le quartier Ilha do Retiro (également le surnom du stade), à proximité de la Place des Drapeaux (Praça da Bandeira).

#416 – CA Belgrano : los Piratas

Les pirates. Diverses légendes entourent ce surnom. Une remonte aux temps anciens du club, peu après sa fondation. Au début du siècle, l’équipe jouait sur un terrain aux installations précaires. Résultat, les joueurs comme les supporteurs empruntèrent alors des éléments aux habitations alentours pour améliorer leurs conditions. Toutefois, cet emprunt était réalisé sans le consentement des propriétaires et ils ne les rendaient jamais. De vrai pirate. Une autre version rapporte une histoire moins « sympathique ». Dans les années 60, les les supporteurs du CA Belgrano se déplaçaient en masse et apportaient tout leur soutien. Mais cela s’accompagnait d’excès et de nombreux débordements. Lors d’un match le 9 juillet 1968 face au Sportivo Belgrano à San Francisco, de durs affrontements eurent lieu entre les supporteurs du CA et la police locale. Face à l’intervention de la cavalerie, les supporteurs répondirent en jetant tous les objets qui se trouvaient à portée de main. Tous les kiosques à boissons et les chariots de choripán (sandwich argentin) étaient dévastés. Un fan de Belgrano, dénommé « Fat » Salguero déclara « ¡Estos son piratas de verdad! » (ce sont des pirates !). Après cet évènement, le club de supporteurs « los piratas celestes » (les pirates bleus ciels) fut fondé. Enfin, une autre rumeur raconte que le surnom fut donné par les fans du Racing de Córdoba. Les hinchas du CA Belgrano auraient dérobé leurs haillons et crièrent « piratas » .

#415 – KV Mechelen : de Kakkers

Les cacas. Le surnom n’est évidemment pas flatteurs et fut donné aux supporteurs du club de Malines. En 1904, des étudiants de 3 écoles catholiques différentes (l’internat Saint-Victor d’Alsemberg, l’Université de Louvain et le collège Saint-Rombout) se réunirent pour créer un club afin de pratiquer leur sport favori, le football. Puis, le 28 janvier 1906, le club s’affilia à la fédération belge de l’URBSFA et le club élit à la tête de son conseil d’administration le chanoine, Francis Dessain. Le club était alors définitivement associé au mouvement catholique. A l’inverse, l’autre club de la ville, le Racing Mechelen, représentait plutôt celui de la classe moyenne de gauche. Dans les années 20, lors des derbys, les supporteurs du Racing surnommèrent péjorativement ceux du KV les kakkers, en faisant un « jeu de mot » entre katholieke (catholique) et kakker (caca). Cette version paraît la plus probable mais ce n’est pas la seule. Les autres histoires sont en revanche bien plus drôles. Dans l’une, un ancien président du KV Mechelen portait un chapeau haut de forme quand il venait assister au match. Puis, il s’asseyait sur son chapeau en guise de chaise, le long du terrain. La scène fut immortalisée par un photographe qui publia l’image dans les journaux le lendemain. Evidemment, les lecteurs imaginèrent tous la même chose : le président du KV faisait caca. Dans l’autre histoire, nous sommes plus proche de la blague que de la légende mais elle mérite d’être raconté. Les deux clubs furent fondés en 1904 et s’affilièrent à la fédération en 1906. Lors de l’affiliation, un numéro unique d’identification était attribué au club et ceux-ci étaient simplement donnés dans l’ordre de la date d’affiliation. Le représentant du KV Mechelen se présenta à la fédération mais s’en alla aux toilettes faire la grosse commission. Pendant ce temps, celui du Racing arriva et affilia le club. Aujourd’hui, le Racing a le numéro matricule 24 tandis que le KV a le matricule 25. Quelque soit la véritable raison de ce surnom, comme souvent, les supporteurs, dont il était censé se moquer, se l’approprièrent et en sont aujourd’hui fiers, au point d’organiser une campagne dénommée « kakken for life » (caca pour la vie) où étaient vendus des rouleaux de papier toilette aux couleurs du club.

#414 – FC Slovan Liberec : Modrobílí

Les bleus et blancs. Si le club tchèque fut fondé en 1958, le football dans la région des Sudètes (nord de la Tchéquie) puise évidemment ses origines au début du siècle dans la communauté allemande. 90% de la population de la ville était alors germanophone et la région de Bohème faisait partie de l’Empire Austro-Hongrois. Ainsi, à la fin du XIXème siècles, différents clubs apparurent, certain représentant la communauté allemande, d’autres les tchèques. Deux clubs commencèrent à sortir du lot : le Sparta Ober Rosenthal qui changea par la suite son nom en Sparta, pour les allemands et le SK Liberec, le premier club purement tchèque. Le premier jouait en vert et blanc tandis que le second opta pour le bleu et blanc. En 1934, SK Liberec prit le nouveau nom de Slavia Liberec afin de revendiquer son caractère slave à un moment où le régime nazi dans l’Allemagne voisine présentait déjà une menace sérieuse pour l’ex-Tchécoslovaquie. Puis, en 1938, la région devint allemande. A la sortie de la guerre, Liberec s’affirma alors comme une ville tchèque et les deux clubs reprirent leur rivalité. Un nouveau club à l’identité tchèque naquit en 1949, le Sokol Čechie Liberec XI (Sokol était une association créée en 1862 et avait pour objectif de promouvoir l’identité slave et en particulier le nationalisme tchèque). Afin de se renforcer, ces différentes entités commencèrent à fusionner et en 1958, les 2 derniers représentants s’unir pour créer le Slovan. Le bleu et le blanc étaient alors les couleurs qui se retrouvaient dans au moins 2 des 3 clubs. En outre, c’était les couleurs du premier club tchèque de la ville, le SK Liberec. Elles s’imposèrent donc naturellement pour le nouveau Slovan.

#413 – IF Elfsborg : di Gule

Les jaunes. Le sextuple champion suédois évolue en jaune et noir, dans la ville de Borås. Borås est une ville situé à 60 km de Göteborg qui fut fondé par le Roi de Suède, Gustave II Adolphe, en 1621. L’objectif du Roi était tout d’abord de créer un marché officiel où les commerçants locaux pourraient vendre leurs marchandises (et ainsi permettre au Roi de percevoir des taxes sur ce commerce). Ensuite, à cette époque, à l’ouest, la Suède avait un accès à la mer limité via un couloir étroit à l’embouchure de la rivière Göta. Toute la partie occidentale de la Suède actuelle était alors danoise. Göteborg, principal port sur la mer de Cattégat et fondée la même année que Borås, avait besoin de soutien. Ainsi, le Roi dota, en 1624, Borås d’un régiment dénommé Älvsborg.

Ce régiment d’infanterie exista et demeura à Borås entre 1624 et 1998. Cet unité d’infanterie, dénommé aussi I 15, participa à presque toutes les guerres suédoises, soit dans l’armée de campagne, soit en tant que garnison dans les forteresses. Avant la création du régiment, deux unités de fantassins (appelées alors fänika) étaient constituées, une pour la région du Västergötland et une autre pour le Dalsland. En 1610, elles furent réunis au sein du grand régiment du Västergötland. Lorsque le régiment d’Älvsborg fut créé en 1624, les fantassins du Västergötland formèrent l’épine dorsale du nouveau régiment. Ce dernier porta un certain nombre de drapeaux au fil des ans mais quasiment tout au long de son existence, les couleurs jaunes et noires furent présentes et considérées comme les couleurs de la garnison. Ainsi, le drapeau était divisé six bandes horizontales jaunes et noires. Les armoiries étaient constitués d’un lion rampant noire sur fond jaune. Ces deux couleurs (comme le lion) pourraient provenir du fänika de Västergötland car les armoiries de cette province se composent d’un blason divisé en diagonale. En haut, un lion jaune sur fond noir tandis que la partie basse affiche un lion noir sur fond jaune. Etant donné l’importance et le prestige de ce régiment, ses couleurs furent naturellement reprises par le club de foot en 1904.

#412 – FK Rostov : сельмаши

Il (prononcé selmash) s’agit de la combinaison et abréviation de deux mots сельскохозяйственные машины qui signifient machines agricoles. Le club, fondé le 10 mai 1930, était l’émanation sportive de l’entreprise Rostselmash, spécialisée dans la fabrication de moissonneuses-batteuses et de tracteurs, elle-même récemment créée un an auparavant. Excepté pendant la seconde guerre mondiale où l’usine fut déplacée Tachkent, la principale unité de production comme le siège social se trouve à Rostov. En 1969, le groupe avait déjà construit 1.000.000 de moissonneuses-batteuses et 25 ans plus tard, la 2 millionièmes machines étaient produites. Privatisé en 2000, plus de 10.000 personnes travaillent pour Rostselmash aujourd’hui. Le club de football s’appela naturellement au départ Сельмашстрой (Selmashstroy) jusqu’en 1936, puis Сельмаш (Selmash) pendant 5 ans et même Трактор (Tracteur) pour rappeler clairement les origines du club. Enfin, de 1957 à 2003, le nom du club se résuma simplement au nom de l’entreprise. Puis, suite à la privatisation de l’entreprise en 2000, le club s’en sépara et fut racheté en 2002 et devint alors le FK Rostov.

#411 – ACN Sienne 1904 : Bianconeri

Encore un club évoluant en blanc et noir en Italie. Tout d’abord, le club, qui a vu évoluer Vincent Candela, Tore Andre Flo et Enrico Chiesa, a de nouveau connu la faillite à l’été 2020, après la précédente en 2014. Mais, le noir sur le maillot ne symbolise pas le marasme dans lequel le club vit depuis près d’une décennie. Sienne adopta ses couleurs à sa création en 1904, en reprenant les couleurs de la ville. A partir de la seconde moitié du XIIIème siècle, le blason argent (blanc) et noir comme principal symbole de la ville s’affirma et prit le nom de balzana, dérivé de l’arabe بلقاء (balqâ) signifiant « bigarré de blanc et de noir ». La raison exacte de ce mariage de couleurs est inconnue mais de nombreuses hypothèses existent, mêlant mythologie et histoire. La première version repose sur la fondation de la ville par les romains Senius et Aschius, fils de Rémus, frère de Romulus (les fondateurs de Rome). Après le meurtre de leur père par Romulus, les deux frères fuirent de Rome et emmenèrent avec eux la louve (qui éleva Rémus et Romulus) jusqu’à la vallée de Tressa où ils fondèrent Sena Julia (Sienne). La légende raconte que pour leur fuite, les deux frères montèrent un cheval blanc et un autre noir. Toutefois, d’autres avancent que pour remercier les Dieux de la fondation de la ville, ils allumèrent un feu dont la fumée était blanche et noire. Mais, les explications ne s’arrêtent pas là. Pour certain, ce blason noir et blanc rappelle les marbres blanc et vert foncé (proche du noir) qui ornent la Cathédrale Santa Maria et d’autres palais de la ville. Pour d’autres, le blanc et le noir, couleurs opposées, symbolisent deux populations de la ville. Mais, de même, les versions diffèrent. D’un côté, ces deux couleurs représenteraient la noblesse et le peuple de la ville. D’un autre côté, cette union dans un seul blason indiquerait la paix conclue entre les factions rivales des Guelfes blancs et noirs (au Moyen-Âge, alors que la guerre entre Gibelins, les partisans du Saint-Empire et les Guelfes, les soutiens de la Papauté, faisait rage, le partie Guelfe se divisa encore entre les deux clans). Enfin, une dernière hypothèse veut que ces deux couleurs soient tirés des emblèmes des anciens Comtes de la cité à l’époque Carolingienne.

#410 – Sport Boys Warnes : el Toro Warneño

Le taureau de Warnes. Fondé en 1954, à Santa Cruz de la Sierra, les premières années du club bolivien furent insignifiantes et plutôt confidentielles. Au début des années 2000, un groupe de passionnés de football vivant à Warnes, dirigé par Pedro Zurita, avaient le désir d’avoir une équipe qui représenterait cette population du nord de Santa Cruz. Ils acquirent alors le club de Sport Boys et le renommèrent. En Octobre, à Warnes, se déroule la fête patronale en hommage à la Virgen del Rosario (Vierge au Rosaire). Ces fêtes donnent lieu à des nombreuses célébrations dont une procession de la Vierge Marie dans la ville. Les festivités se poursuivent avec des traditions plus païennes tels que le fameux jocheo de toro. Ces jeux de tauromachie consiste à provoquer (jochear dans la langue vernaculaire) la bête avec un drap dans le but de réaliser une figure en l’évitant tandis que d’autres tentent de lui arracher un petit sac contenant un peu d’argent. Les dirigeants donnèrent alors le surnom de taureau au club.