#843 – PWD Social Club Bamenda : Abakwa Boys

Les garçons d’Abakwa. Créé en 1962, PWD Social Club était jadis parrainé par la société Public Works Department (PWD), dépendant du Ministère des Travaux Publics, et réside dans la ville de Bamenda, située au Nord-Ouest du pays, chef-lieu du département de la Mezam. Abakwa est le surnom de la ville de Bamenda et ce terme provient de l’ethnie des haoussas. Ces derniers, qui vivaient principalement au Niger et dans le Nigéria voisin, émigrèrent sur les hauts plateaux du Cameroun au XIXème siècle. Selon certaines sources, ils créèrent plusieurs colonies, appelés abakwa. Ce terme ferait référence aux descendants de mariages entre des hommes haoussas et des femmes autochtones et principalement non-musulmanes. Pour d’autres, la région était une partie du fondom (royaume) Mankon qui était l’une des plus anciennes monarchies des peuples du Nord-Ouest. Le Fon (Roi) de Mankon, Angwafor II, offrit un terrain aux haoussas qui s’y établirent donc. Leur nouvelle maison, Ntambeng, qui forme le noyau de l’actuel ville de Bamenda, devint largement connue sous le nom d’Abakwa en langue haoussa, qui signifiait « Terre des étrangers ».

A compter de la fin du XIXème siècle, le Nord-Ouest du Cameroun fut une colonie allemande. Puis, pendant la Première Guerre Mondiale, la Grande-Bretagne et la France mirent la main sur le Kamerun allemand. En 1919, la Grande-Bretagne récupère l’intégralité de la région du Nord-Ouest et le Cameroun d’aujourd’hui se retrouva coupé entre la partie anglaise et la partie française jusqu’à son indépendance en 1961. La région de Bamenda constitue désormais le Cameroun anglophone et connait des revendications indépendantistes (l’Ambazonie s’est déclarée indépendante en 2017).

#842 – ASPA Cotonou : les Portuaires

ASPAC sont les initiales d’Association Sportive du Port Autonome de Cotonou et, avec cette simple explication, le surnom apparaît comme une évidence. En 1968, la société Port Autonome de Cotonou (PAC) en charge de l’entretien et de l’exploitation des installations portuaire décida de créer une entité sportive où ses salariés pourraient s’émanciper sportivement. Depuis lors, le club est totalement lié à l’entreprise publique. D’une part, dans les symboles. L’écusson du club affiche une ancre marine et ses couleurs sont le blanc, le bleu et l’orange, également celles du PAC. Surtout, le nom du club rappelle ce lien filial. D’autre part, dans l’organisation. Certains membres de la direction, mais surtout le président du club, sont des cadres du PAC. En outre, le directeur général du Port Autonome de Cotonou est d’office président d’honneur de l’ASPAC. La dernière élection du bureau directeur en Mars 2022 s’est d’ailleurs déroulée dans les locaux du PAC (en présence de son Directeur Général). Ce soutien n’est pas symbolique car le port de Cotonou constitue le poumon économique du pays.

Plus grande ville du Bénin, Cotonou est la capitale économique du pays grâce aux activités portuaires. Sa position demeure stratégique pour les échanges dans la région et son port se présente comme le 1er port de transit d’Afrique de l’Ouest. Coincé entre le Lac Nokoué et l’Océan Atlantique, à 40 km de la capitale administrative, Porto-Novo, et à peine plus du géant africain, le Nigéria, Cotonou bénéficie d’infrastructures portuaires, routières et aéroportuaires qui lui permettent d’être le pivot logistique des pays de l’hinterland (notamment le Niger) et du Nigéria (un marché de 220 millions d’habitants). En 2018, 49 % du trafic d’importation étaient réexpédiés vers le Niger. Le port de Cotonou contribue à plus de 60 % au PIB du pays (notamment via les droits de douane) et mobilise plus de 90 % des ressources intérieures. Construit en 1965 (auparavant une simple passerelle métallique construite en 1891 constituait le port), le port subit la forte concurrence d’Abidjan en Côte d’Ivoire et de Tema au Ghana, en mesure d’accueillir des navires plus gros. Le gouvernement a donc entrepris de lourds investissements pour redynamiser le port. En 2018, le PAC s’est associé avec le Port of Antwerp International (PAI) pour bénéficier de l’expérience du port anversois. En outre, d’ici 2025, 450 milliards de FCFA seront investis pour en faire une plateforme logistique moderne. 700 personnes travaillent au PAC, pour plus de 10 000 personnes sur le port.

#841 – ASCK : les Chauffeurs

Le surnom des conducteurs est également utilisé. Le club de la ville de Kara située au nord du pays est devenu un acteur majeur du football togolais depuis ces dernières années. Fondé en 1997, il a longtemps stagné en seconde division avant d’atteindre en 2017 l’élite togolaise. Alors qu’il disputait seulement sa 2ème saison en première division en 2019, il remporta le titre de champion. Pour ne pas bouder ce plaisir, l’équipe réalisa même le doublé cette année-là. Mais, cette rapidité à conquérir les titres ne mena pas à ce surnom. En réalité, tout est lié à la naissance du club. Passionné de football, un jeune membre du syndicat des conducteurs (transport en commun, taxi …) de la région de Kara créa un club de football, afin de renforcer les liens entre les jeunes qui constituent le syndicat. Le club prit le nom d’Association Sportive des Chauffeurs de la Kozah (ASCK). Pari réussit 20 ans plus tard et même au delà. Le club est populaire aussi bien parmi les membres du syndicat que les différentes couches de la cité.

#840 – ATK Mohun Bagan FC : দ্য মেরিনার্স

Les marins. Parmi les géants de la planète (en termes de population), l’Inde est le dernier à ne pas avoir totalement succombé au football-roi. Bien qu’elle reste encore un nain au niveau planétaire, la Chine tente depuis une vingtaine d’année de faire émerger une équipe nationale digne de ce nom et un championnat qui compte sur le continent. Les Etats-Unis avaient entamé le virage quelques années auparavant et la greffe de la MLS semble avoir pris. Du côté de l’Inde, le football demeurait un parent pauvre. Il faut dire qu’au pays du cricket, difficile de se faire une place. Mais, l’Inde n’est pas hermétique à ce sport populaire et, en 2013, un nouveau championnat national, l’Indian Super League, sur le modèle de la MLS américaine, essaye de faire aimer le football au plus grand nombre. Pour l’instant, ce championnat demeure encore très exotique. Pour le rendre populaire, les nouveaux clubs ont attiré des stars du ballon rond. Toutefois, ces mercenaires ou missionnaires étaient déjà des retraités (ce fut la même chose pour la MLS et la CSL à leurs débuts mais avec des footballeurs moins âgés tout de même) et après l’euphorie des débuts, peu aujourd’hui tentent cette aventure. En 2020, un évènement eut lieu avec la fusion d’une des principales franchises de l’ISL, l’ATK, avec l’un des clubs de football historique du pays, Mohun Bagan FC. Peut-être un premier pas vers une normalisation de la ligue et l’unification du football indien.

Alors que l’ATK s’était aligné sur les symboles de son partenaire européen, l’Atlético Madrid, le nouveau club, ATK Mohun Bagan FC, reprit tous les symboles de l’association sportive historique, pour bénéficier de sa réputation et plus facilement instaurer un lien avec la nouvelle structure. Fondé en 1889, Mohun Bagan était plus qu’un club sportif pour les indépendantistes, surtout après la victoire de l’équipe face aux anglais du East Yorkshire Regiment en 1911. Elle était alors la première équipe indienne à remporter l’IFA Shield et alors que les joueurs indiens avaient joué pied nus face à des anglais équipés normalement. Après l’indépendance, le club avait perdu ce symbole nationaliste pour devenir le garant de la tradition et de l’élite de Calcutta.

Mais, revenons à l’essentiel de cette article : le surnom du nouveau club. ATK Mohun Bagan FC reprit donc les couleurs de Mohun Bagan (vert et marron), l’écusson (montrant un marin et son voilier) et hérita donc du surnom de marins. Mohun Bagan fut fondé dans le nord de Calcutta, dans une villa dénommée Mohun Bagan (ce qui donna le nom du club) le 15 août 1889. Ce quartier se trouvait près des rives du Hooghly, branche occidentale du Gange, où circulait de nombreux bateaux. A la fin du XIXème siècle, Calcutta était l’un des plus grands centres commerciaux de l’Inde britannique, notamment en raison de ses voix navigables qui favorisaient les échanges. Ainsi, le club s’identifia avec les marins de la ville.

#839 – NK Inter Zaprešić : Keramičari

Les céramistes. Vous avez évidemment deviné que la poterie ne constitue pas une activités des entrainements de l’équipe. En revanche, la présence de l’usine de porcelaine d’Inkerpor, filiale du groupe espagnole Porvasal, dans la ville de Zaprešić n’est certainement pas étrangère à ce surnom. En 1929, le club de football fut fondé sous le nom de NK Sava. En 1932, le club changea son nom en NK Jelačić, qu’il porta jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, nouveau changement de nom pour NK Zaprešić. Puis, en 1962, le nouveau nom qui nous intéresse : NK Jugokeramika. En effet, à partir de cette date et jusqu’à l’indépendance du pays, le club fut patronné par la société Jugokeramika. Son usine s’installa dans la ville de Zaprešić en 1953. Sa production était diversifiée et sa gamme allait de carreaux de céramique aux appareils sanitaires, en passant par la vaisselle en porcelaine, dès 1956. Ses produits avaient alors une bonne réputation dans toute la Yougoslavie. A l’orée de l’indépendance du pays en 1991, le club obtint le titre non-officiel de champion de Croatie (ce premier championnat n’était pas encore officiellement reconnue mais il avait une haute valeur symbolique pour le peuple). A la même époque, Jugokeramika fut privatisé et changea de nom pour INKER (INdustrija KERamike). En conséquence, le club modifia son nom pour Inker Zaprešić. Mais, avec l’effondrement de la Yougoslavie, les marchés des territoires de l’ancien État n’étaient plus porteurs et les marchés étrangers connaissaient la crise. L’activité de l’usine déclina alors comme son soutien au club. Finalement, au début des années 2000, l’usine ne manifestait plus aucun désir de coopérer avec le club et aucune aide financière ne parvenait. Selon les dirigeants de l’époque, l’usine ne répondait même plus aux demandes d’explication ou d’aide de l’équipe. La direction du club constata donc le divorce en 2003 en abandonnant le nom de l’entreprise et devint l’Inter Zaprešić, qui avait l’avantage d’être proche de son ancienne dénomination. Le surnom en revanche resta.

#838 – OFK Vihren : гладиаторите

Les gladiateurs. Le 24 mai 1925, le club de Vihren (sous le nom de FC Ustrem) fut fondé dans la ville de Svéti Vratch. En 1949, les autorités communistes donnèrent un nouveau nom à la ville, Sandanski, en l’honneur du révolutionnaire bulgare Iané Sandanski. Néanmoins, un autre révolutionnaire fit la réputation de la ville et donna son surnom au club :  le chef du plus grand soulèvement de l’Antiquité, Spartacus. D’origine thrace, Spartacus serait né dans cette ville bulgare vraisemblablement aux alentours de l’an 100 avant J.C.. Si la rebellion qu’il mena fut relatée par les auteurs latins, sa vie précédent ces évènements demeure peu documentée et repose sur de nombreuses hypothèses ou déductions. Il serait un Thrace libre de la tribu des Maides. Ces derniers s’établissaient entre Paionia et Thrace, soit l’actuel sud-ouest de la Bulgarie (où se situe la ville de Sandanski). Les romains commencèrent à conquérir ces régions à l’époque de Spartacus. Ses qualités de combattants et son éducation laissent supposer qu’il était d’une condition élevée, aristocratique. Certainement capturé au cours de la campagne de Caius Scribonius Curio en Dardanie en 75 avant J.C., il fut acheté par un laniste de Capoue qui en fit un gladiateur. En 73 avant J.C., 70 gladiateurs de cette école s’évadèrent et se réfugièrent en Campanie, sur les pentes du Vésuve. Avec ses lieutenants gaulois Crixus, Gannicus, Castus et Œnomaüs, Spartacus prit la tête et organisa ces rebelles, qui étaient renforcés par des esclaves et ouvriers agricoles. Il conduisit cette révolte, qui devint la 3ème guerre servile. En effet, deux rebellions d’esclaves contre la République romaine avaient déjà eu lieues et matées. Toutefois, contrairement aux précédentes guerres, les troupes de Spartacus connurent quelques succès et menacèrent directement la République et ses citoyens durant deux ans (entre 73 et 71 avant J.C.). Spartacus et ses troupes remontèrent jusqu’en dans la plaine du Pô et battit de nombreuses armées consulaires. Face à ces succès, le Sénat Romain envoya finalement une dizaine de légions commandées par le riche et intransigeant Crassus qui finirent par anéantir les rebelles et tuer Spartacus. Cette révolte modifia que légèrement les conditions des esclaves mais avantagea les carrières politiques de Crassus et de Pompée, qui devinrent Consuls. Le XIXème siècle, qui voyait les théories sociales s’affirmer, fit de Spartacus la figure d’un révolutionnaire. Bien que les véritables raisons de cette révolte (volonté d’être affranchis ou de fuir leurs conditions ou d’abolir l’esclavage) sont méconnues, Spartacus devint pour les idéologues du XIXème siècle le symbole de la lutte contre l’esclavagisme et pour l’auto-émancipation des classes sociales opprimées.

#837 – BATE Borisov : жоўта-блакітныя

Les jaune et bleu. Ville de près de 145 000 habitants, à 70 km au nord-est de la capitale Minsk, Baryssaw accueille le football depuis le début des années 1900. A l’aube de la Première Guerre Mondiale, la ville comptait déjà quatre clubs de football. Par la suite, le football dans la ville connut des hauts et des bas et dans les années 1950 et 1960, deux clubs la représentaient dans le championnat de la République Soviétique Biélorusse : Торпедо et Строителя. Строителя constituait une équipe solide de la ligue et en 1968, elle était un candidat sérieux au titre. Mais, des problèmes financiers eurent raison de ses ambitions et le club fut dissout avant même la fin du championnat de cette même année. La passion pour le football dans la cité était forte et cette dernière ne pouvait rester sans représentant. Comme les finances avaient été le point faible de Строителя, toute nouvelle organisation qui voulait devenir l’étendard footballistique de la ville devait s’adosser à un mécène. Nikolai Busel, le directeur de l’usine BATE (Барысаўскі завод аўтатрактарнага электраабсталявання – Usine de Borisov d’équipements électriques pour automobiles-tracteurs), qui était un des grands employeurs de la ville, fonda un nouveau club de football au sein de l’entreprise en 1973. Ce dernier prit donc le nom de son sponsor (BATE) et également le logo de l’entreprise qui devint son blason (et donc les couleurs jaune et bleu de la société). Disparu en 1984, BATE réussit tout de même en une décennie à remporter 3 titres de champion de Biélorussie (1974, 1976 et 1979). Sous le patronage de l’entrepreneur Anatoly Kapsky, qui était également le directeur de l’usine BATE, l’équipe renaquit de ses cendres en 1996 pour de nouveau ramener la ville de Baryssaw sur le devant de la scène. Et ce fut fait et de quelle manière ! Depuis 1996, BATE a gagné 15 titres de champions (dont 13 d’affilés entre 2006 et 2018, ce qui signifie avoir conquis 70% des titres de champion depuis l’indépendance de la Biélorussie) et 5 Coupes nationales. Il est aussi le premier club biélorusse à intégrer la phase de groupes de la Ligue des champions (2009) et de la Ligue Europa (2010).

#836 – CSM Diables Noirs : Yaka dia Mama

Le manioc de sa mère. Sous le nom de l’Association Sportive de la Mission, le club naquit en 1950 par la volonté du Français Aimé Brun. Il est le représentant de l’ethnie Lari. Sous-groupe du peuple Kongo, les Laris compteraient pour 20% à 25% de la population totale du Congo. Outre le soutien naturel apporté par cette large partie de la population, le club gagna aussi sa réputation grace à son palmarès, l’un des plus fournis du pays (7 championnats et 9 coupes nationals). Ce fort soutien populaire ne s’est jamais démenti même dans les périodes difficiles du club. Ceci faisait dire que les fans supportaient leur club quelque soit les résultats comme les enfants mangeaient le manioc préparé par leur mère qu’il soit bon ou mauvais.

#835 – Charleston Batterry : Holy City FC

Le FC Ville Sainte. Si le club n’évolue pas dans la grande ligue nationale de la MLS (il appartient aujourd’hui à l’USL), il demeure un des piliers du football professionnel américain. D’une part, il est l’un des plus anciens clubs de football professionnels en activité aux États-Unis (titre partagé avec les Richmond Kickers). D’autre part, son palmarès demeure l’un des plus fournies du pays dans les ligues mineures, avec un titre USISL Pro League en 1996, une USL A-League en 2003, la dernière saison de la USL Second Division en 2010 et en 2012, le championnat USL Pro. Mais, ce n’est ni sa longévité, ni son palmarès qui lui permit d’être en odeur de sainteté mais plutôt la réputation de Charleston. En termes de spiritualité, on pense naturellement à Jérusalem (3 fois saintes en tant que lieu saint des 3 grandes religions monothéistes) et Rome (résidence de la papauté). Charleston a quant à elle gagné ses galons grace à sa grande tolérance religieuse et aux nombreux lieux de prière que compte la cité de Caroline du Sud.

En effet, depuis la côté, la vue de l’horizon ciselée par les nombreux clochers de la cité, est saisissante. On y dénombre plus de 400 clochers (pour une ville de 150 000 habitants). Fondée en 1670, la cité accueillit de nombreux immigrants d’Écosse, de France, d’Allemagne, d’Irlande et d’autres pays, apportant avec eux de nombreuses branches protestantes ainsi que le judaïsme et le catholicisme romain. Ne trouvant pas d’opposition à la libre expression de leurs confessions, différents lieux de cultes se construisirent. En 1681, s’établissait la Circular Congregational Church, la plus ancienne du Sud des Etats-Unis. Cette congrégation fut fondée par des protestants anglais, des presbytériens écossais et des huguenots français. Déjà un début d’ouverture d’esprit. La First Baptiste Church apparut en 1682. Fuyant les persecutions en France, un groupe de 40 huguenots trouvèrent également refuge à Charleston et construisirent leur église en 1687. En 1702, la communauté religieuse de Charleston se définissait à 45 % calviniste, 42 % anglicane, 10% baptiste et le solde quaker et juive. L’église luthérienne St Jean fut établi par des immigrants allemands en 1742. En 1749, la première synagogue du nom de Kahal Kadosh Beth Elohim fut réalisée, pour ce qui est devenu la plus ancienne congrégation juive de la côte Est, également centre du judaïsme réformé. L’église Catholique Romaine se posa à Charleston en 1789. En 1810, deux églises anglicanes furent érigées (la cathédrale St Luc et l’église St Paul). En 1791, les affranchis et esclaves noirs américains se réunirent au sein de l’Emanuel African Methodist Episcopal Church et construisirent leur église en 1818. A cette époque, les noirs ne bénéficiaient pas d’une grande liberté pour prier (en étant notamment séparer dans les offices des églises des communautés blanches) et cette église à Charleston faisait partie des premières ouvertes pour et diriger par les afro-américains. La deuxième synagogue fut fondée en 1854 et est la plus ancienne synagogue orthodoxe du Sud. Sa congrégation d’origine était formée d’immigrants prussiens et polonais. La légende raconte que ce surnom de Holy City fut donné à la ville par un admirateur passionné mais d’autres estiment que le surnom fut inventé au 20ème siècle, probablement comme une moquerie de l’attitude suffisante des Charlestoniens à propos de leur ville.

#834 – Tauro FC : los Toros de Pedregal

Les taureaux de Pedregal. Le football panaméen est assez méconnu et a longtemps été peu organisé. Mais, à la fin des années 1980, avec l’enthousiasme d’un immigré italien, il a versé dans le professionnalisme avec la création d’un championnat national. Cet immigré italien, Giampaolo Gronchi, avait quatre ans auparavant fondé son club, le Tauro FC, et ne satisfaisait plus de faire évoluer son équipe dans des ligues régionales ou corporatistes. Giampaolo Gronchi, technicien dans l’art du tannage du cuir, quitta l’Italie pour s’établir en Colombie et enseigner le tannage. Puis, en 1974, il s’exila au Panama pour poursuivre son art et fonda sa tannerie. En réussite, il utilisa une partie de ses richesses pour établir une équipe de football. Il prit pour nom Tauro, en référence à l’animal, qui s’affiche également sur le blason du club. Ce choix symbolisait en premier lieu le métier de Giampaolo Gronchi et sa tannerie, où il travaille la peau du taureau. En deuxième lieu, comme de nombreux italiens, Gronchi est un fervent supporteur de la Juventus, où il avait vu évoluer l’argentin, Omar Sivori, Gianpiero Boniperti et le géant gallois John Charles. La Juventus (tout comme son rival le Torino) met en avant le taureau, symbole de la ville de Turin. En effet, dès le moyen-âge, le taureau apparaissait sur le blason de la ville piémontaise, qui était dit parlant. Car le nom de la ville de Turin provient du nom du peuple, Taurin, vivant dans le piémont avant sa romanisation. Taurin est sans doute basé sur le latin taurus qui signifie « taureau ». Les auteurs latins, les seuls à avoir mentionné les Taurins, leur donnèrent ce nom peut-être parce que ce peuple gaulois semblait vouer un culte à un dieu thérianthrope à tête de taureau (cf. #849).

Enfin, Pedregal est le nom du quartier de Panama City où le club fut fondé et réside.