#1119 – Greenock Morton FC : the Ton

Très simple de deviner que ce surnom est le diminutif du nom du club. Avec l’accent local, Morton se prononce Mon Eh ‘Ton et donna donc le surnom. Le club réside dans la ville de Greenock, dans le comté d’Inverclyde. Si le club évolue en seconde division écossaise, il ne bénéficie pas d’une grande aura. Outre son titre en coupe d’Ecosse en 1922, Morton est connu pour détenir le record du plus grand nombre de promotions et de relégations de l’élite (10 promotions et 10 relégations). Et pourtant, avec 150 ans d’histoire, il apparaît comme un des doyens du football écossais.

Au début des années 1870, de nombreuses équipes de football se formèrent en Écosse et l’intérêt pour le football gagna également la ville de Greenock où divers groupes de jeunes commencèrent à former leurs propres équipes. Puis, en 1874, Robert Aitken, John Barrie, James Farrell, Matthew Park et Alexander Ramsay convoquèrent une réunion pour fonder le club. Les premiers mots du procès-verbal de cette réunion inaugurale furent « that this club be called Morton Football Club » (que ce club s’appelle Morton Football Club). Ce n’est que pour son 120ème anniversaire que le club adossa le nom de la ville au sien.

L’opinion générale est que le club fut nommé Morton en raison d’un lotissement de maisons, dénommé Morton Terrace, où vivaient certains des joueurs et où se situaient le terrain boueux qui leur servait de stade. Aujourd’hui, si ce lotissement n’existe plus, il correspond à Octavia Cottages, sur Crawford Street, non loin du stade actuel de l’équipe, Cappielow Park. Toutefois, certains pensent que le club fut nommé directement en l’honneur de l’influent entrepreneur James Morton (1822-1890), constructeur local et prévôt (maire) de Greenock de 1868 à 1871, qui devint l’un des premiers mécènes du Morton Football Club.

#1118 – Palerme FC : Rosanero

Le rose et le noir. Contrairement à d’autres, le club ne joue pas en rose pour avoir cédé aux sirènes du marketing. Palerme est l’un des rares clubs de football à avoir opté pour cette couleur si atypique, surtout au début du XXème siècle. Avec le soutien de la communauté britannique présente à Palerme, le club vit le jour officiellement le 1er novembre 1900 sous le nom Anglo-Palermitan Athletic and Foot-Ball Club, rebaptisé plus tard, en 1907, Palermo Foot-Ball Club. Les couleurs des premiers maillots du club étaient le bleu et le rouge. Certainement en hommage à cette communauté britannique.

Le rose et le noir apparurent en 1907 et ne quittèrent plus jamais le club. Il est souvent avancé que ce changement résultait d’un délavage. En effet, les tissus et leurs teintures n’étant pas d’une qualité exceptionnelle à cette époque, à force de les laver, le rouge déteignit en rose et le bleu en noir. D’autres clubs connurent la même mésaventure (cf. #1092, #848, #327, #247, #105, #103). Mais, il n’existe aucune certitude sur cette version et surtout une autre circule, avec des éléments de justification. Une lettre de 1905 adressée par le journaliste Giuseppe Airoldi à son ami Joshua Whitaker, membre de la famille Whitaker et dont le frère Joseph était président d’honneur du club, l’inviter à changer les couleurs du club pour le rosanero. Le contenu était le suivant : « Caro Giosuè, alcuni amici marinai mi hanno fatto osservare che i colori del Vostro Palermo sono sfruttati parecchio. Il Genova ha i Vostri, i nostri colori. Ieri, Michele Pojero era del parere di mister Blak e di Norman di cambiare il rosso e il blu in rosa e nero. Michele dice che i colori sono quelli dell’amaro e del dolce. I Vostri risultati sono alterni come un orologio svizzero. In avvenire, come raccontava Vincenzo Florio al circolo Sport Club di via Mariano Stabile, quando perdete potete bere sempre il suo amaro di colore nero, mentre il rosa potete assaporarlo nel liquore dolce. La mia salute non è più buona e i dolori della vecchiaia sono tanti, perciò affrettatevi a battere le prossime squadre. » (Cher Joshua, des amis marins m’ont fait remarquer que les couleurs de votre Palermo sont très utilisées. Gênes a vos couleurs, nos couleurs. Hier, Michele Pojero était d’accord avec l’entraîneur Blak et Norman pour remplacer le rouge et le bleu par du rose et du noir. Michele dit que les couleurs sont amères et douces. Vos résultats alternent comme une montre suisse. À l’avenir, comme l’a dit Vincenzo Florio au Sport Club de la Via Mariano Stabile, lorsque vous perdez, vous pouvez toujours boire son amer de couleur noir, tandis que le rose peut être dégusté dans la liqueur douce. Ma santé n’est plus bonne et les douleurs de la vieillesse sont nombreuses, alors dépêchez-vous de battre les prochaines équipes).

Nous comprenons que le choix se fit pour se distinguer d’autres équipes. En outre, ces deux couleurs mettaient en valeur des liqueurs dont la famille Whitaker était productrice en Sicile. Cette riche famille était originaire du Yorkshire et le père de Joshua et Joseph vint s’installer en Sicile au XIXème siècle pour aider son oncle Benjamin Ingham dans ses entreprises. Les deux parvinrent à monter une fructueuse entreprise, active dans la production de vin et de liqueur, la finance et le transport maritime entre autre. Etant donné sa puissance, la famille Whitaker, et en particulier Joseph, joua un rôle dans les premières années du club. Parmi les liqueurs produites, il existait un amaro (amer) de couleur noir ainsi qu’un rosolio, une liqueur de couleur rose plus sucrée.

Néanmoins, le changement ne se fit pas immédiatement. A cette époque, il était compliquer de se procurer des tissus de flanelle rose. Le président du club, Ignazio Majo Pagano, se tourna vers l’entreprise Gulì, qui commanda les tissus en Angleterre. Le 27 février 1907, le président Pagano décida, avec le consentement de l’assemblée des membres, d’abolir les chemises rouges et bleues suite à une suggestion de Giuseppe Airoldi et changea également le nom du club en Palerme FC.

#1117 – CA Unión Santa Fe : los Tatengues

Dans l’argot argentin du début du XXème siècle, il existait ce mot, tatengue. Ce terme désignait les personnes appartenant à la bourgeoisie, l’élite et qui étaient raffinés. La traduction n’existe pas mais nous pourrions dire « bien-né » ou « snob ». Pour certain, l’équivalent actuel serait le mot cheto qui est utilisé dans de nombreux pays sud-américains pour désigner péjorativement quelque chose ou quelqu’un de distingué, de snob, de « m’as-tu-vu » . Pour comprendre, pourquoi les supporteurs de l’Unión sont appelés ainsi, il faut aussi se reporter au surnom de son grand rival, le CA Colón. Car, comme pour les deux grands rivaux de Rosario, CA Newell’s Old Boys et le CA Rosario Central (cf. #104 et #681), les surnoms de l’Unión et de Colón se lisent en miroir.

Colón était moqué par les fans adverses de l’Unión avec le sobriquet los sabaleros. Ce terme provient de l’argot sabalaje, qui désigne de manière péjorative un groupe d’individus pauvres, venant des banlieues ou vivant dans la boue, à l’image du club de Colón qui résida et réside toujours dans les quartiers périphériques de la ville de Santa Fe et dont les supporteurs viennent des classes populaires (cf. #692). A l’inverse, le club de l’Unión fut fondé le 15 avril 1907 par un groupe d’amis qui avaient quitté le Santa Fe FC et étaient arrivé à la conclusion qu’aucun club ne les accepterait. Les fondateurs dirigés par Belisario Osuna se rencontrèrent alors dans la maison familiale d’un des membres (Antonio Baragiola), située dans la rue Catamarca (aujourd’hui Avenue Eva Perón), au cœur du centre ville. Le siège du club comme le stade où il jouait dans ses premières années se situaient également dans le centre ville. Même si le club se déplaça, cette position géographique centrale ne changea pas jusqu’à aujourd’hui. Ces quartiers du centre étaient ceux des classes sociales aisées. En les surnommant tatengues, les fans des équipes adverses insultaient ceux de l’Unión mais comme souvent, le sobriquet devint un motif de fierté, une composante de l’identité du club. Ainsi, la rivalité entre l’Unión et Colón synthétise l’affrontement entre ceux vivant dans le centre et ceux des quartiers périphériques, les riches contre les pauvres.

Un autre surnom en est dérivé : el Tante.

#1116 – Ermís Aradíppou : Ο Φτεροπόδαροι

Les jambes ailées. Ermís est le nom du Dieu grec Hermès, dont l’un des attributs est des sandales ailées. Le club naquit en 1958, dans un contexte particulièrement tendu à Chypre. En 1878, après la domination de l’Empire Ottoman, le Royaume-Uni administra l’île jusqu’en 1960. Mais, les britanniques exploitant les ressources de l’île au détriment de la population locale, qui se composait des communautés grecs et turcs, le sentiment nationaliste chypriote monta. En 1950, sans l’autorisation des autorités britanniques, l’Eglise Orthodoxe organisa un référendum où 95,7 % des votants se déclarèrent en faveur de l’Énosis (rattachement de Chypre à la Grèce). L’occupant ne reconnut pas évidemment le résultat, poursuivit sa répression et les indépendantistes d’origine grecque reprirent la lutte armée. En 1955, les britanniques interdirent certaines organisations liés à la mouvance nationalistes, dont l’ΕΔΟΝ (l’équivalent des jeunesses communistes). A Aradíppou, des anciens de l’ΕΔΟΝ se réunirent 3 ans plus tard pour créer un club de sport, avec l’objectif d’entretenir l’esprit sportif et nationaliste de la jeunesse locale. Un symbolisme en rapport avec la culture grec était une évidence pour marquer son nationalisme et le dieu Hermès fut choisi.

Messager des Dieux, Hermès portait des sandales ailées (ou talaria). Fabriqué par le dieu de la forge, Héphaïstos, elles permettaient à Hermès de se déplacer plus vite dans les airs. Elles se retrouvent mentionnées pour la première fois dans l’Odyssée d’Homère. D’autres auteurs anciens (Ovide, Nonnos de Panopolis) les mentionnèrent également. Sur l’écusson du club, Hermès est présent avec ses deux autres attributs, le caducée et le casque ailé.

#1115 – CD Guadalajara : el Rebaño Sagrado

Le troupeau sacré. Tout d’abord, l’équipe de Guadalajara est vu comme un troupeau car l’un de ses surnoms les plus communs est las chivas (les chèvres). Au départ, ce surnom leur avait été attribué car évidemment le jeu produit lors d’un match en 1948 n’emballa pas les spectateurs et la presse. Repris par les fans adverses comme une moquerie, les supporteurs du CD Guadalajara se l’approprièrent finalement et aujourd’hui, il s’agit d’une fierté, pour un ultra du club, d’être comparé à une chèvre. Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article #361.

Mais, il ne s’agit pas de n’importe quel troupeau car en l’occurrence, celui-ci est sacré. En 1957, le club et ses supporteurs s’étaient récemment réappropriés le surnom de chivas et dans la ville de Guadalajara officiait un évêque du cru, José Garibi y Rivera. Né dans la Perla de Occidente (la perle de l’occident est le surnom de Guadalajara) en 1889, il fit ses études au séminaire de Guadalajara et, en tant que prêtre, favorisa la construction de la basilique du Saint-Sacrement de Guadalajara. Sa carrière ecclésiastiques se poursuivit dans sa ville natale : évêque auxiliaire le 16 décembre 1929, vicaire général de l’archidiocèse en 1933, évêque coadjuteur en 1934, archevêque de Guadalajara le 12 août 1936 et enfin cardinal le 15 Décembre 1958. Homme d’Eglise certes mais aussi homme passionné de football et supporteur du CD Guadalajara. Ainsi, lorsque le club remporta son premier championnat mexicain lors de la saison 1956-1957, l’archevêque Garibi donna une messe, au cours de laquelle il entonna un Te Deum (chanté à l’occasion de messe solennelle célébrant une victoire, lors de fêtes nationales, de naissances monarchiques, de processions …) pour célébrer le titre de champion. Puis, Garibi reçut tout l’équipe de chivas et montra aux joueurs, que sous sa soutane, il portait le maillot de Guadalajara.

Mais, l’action de Garibi ne s’arrêta pas là. En effet, il fit envoyer le 3 Janvier 1957 au Pape un télégramme pour l’informer que le CD Guadalajara dédicaçait au Saint-Père le championnat gagné. Monseigneur Garibi demandait en retour une bénédiction pour l’équipe de football. Ce que le Pape Pie XII fit en invoquant les grâces célestes et en leur envoyant sa bénédiction.

Résultat, le fait que l’équipe puisse être soutenu par d’aussi importants hommes d’Eglise donna lieu dans la presse à l’utilisation du surnom rebaño sagrado.

#1114 – Stade Lausanne Ouchy : les Lions

Créé en 2000 suite à la fusion entre le FC Ouchy et le FC Stade Lausanne, le club découvre l’élite suisse cette saison alors qu’il y a moins de 10 ans, il végétait encore en ligue interrégionale (D5). En réalité, il s’agissait d’une absorption de Ouchy par le Stade. Ce dernier fut fondé en 1901 (Ouchy étant un peu plus ancien avec une fondation en 1895) et adopta comme blason et couleurs, ceux de la ville de Lausanne. Et aujourd’hui encore, les deux demeurent. Vous avez certainement noté la présence de deux lions qui entourent l’écusson. Ces derniers donnèrent naissance au surnom.

Les origines des armoiries de la ville de Lausanne doivent se chercher dans les bannières des 5 quartiers (Le Pont, La Palud, La Cité, Bourg, St Laurent) de la ville moyenâgeuse. Ces bannières, qui remontaient au XIVème siècle, avaient le point commun d’être divisé en deux parties, dont une était rouge (gueule en langage héraldique) et l’autre blanche (argent). Lors de la fusion des 4 quartiers avec celui de La Cité en 1481, cette similitude fut le dénominateur commun qui s’imposa sur les armes de la nouvelle cité de Lausanne et copiait les armoiries de l’évêque et du chapitre de Lausanne, qui de 1032 à 1536 dominaient un petit État ecclésiastique autours de Lausanne. Ce partage rouge et blanc des armoiries de l’évêque se fixèrent également au XIVème siècle. Sur des façades de l’Hotel de Ville apparaissent les armoiries de l’évêque avec des anges les portant (elles datent de 1455-1460). Au XVème siècle, l’ange episcopale fut remplacé par un aigle sur les armes de la ville. En effet, en 1483 le Duc de Savoie accorda à Lausanne de coiffer ses armoiries d’un aigle, en raison du statut impériale de la cité. Cette sentence fut confirmée par Charles III de Savoie en 1517. L’aigle laissa sa place à deux lions (en support, ie entourant les armes) au milieu du XVIème siècle, avec l’idée d’exprimer la puissance de la cité. Ces animaux tiennent souvent l’un le sceptre et l’autre l’épée.

L’écusson du Stade peut d’ailleurs vous rappeler celui d’un autre club suisse, le FC Zurich. Etonnement, s’il n’y a aucun lien entre les deux, il n’en demeure pas moins que leur histoire est semblable (cf. #553).

#1113 – FC Red Bull Salzburg : die Mozartstädter

Les habitants de la ville de Mozart. L’Austria Salzbourg connut ses heures de gloires entre 1993 et 1997. Le club remporta ses 3 premiers titres nationaux (1994, 1995, 1997), 3 super coupes d’Autriche (1994, 1995, 1997) et surtout atteignit une finale de Coupe de l’UEFA (1994) face à l’Inter Milan. Puis, en 2005, le groupe de boisson énergisante, Red Bull, racheta l’Austria pour établir sa première franchise footballistique. Cette acquisition intégrait une stratégie marketing globale de l’entreprise qui visait à assimiler les valeurs du sport avec les bienfaits supposés de la boisson. Résultat, les couleurs, l’écusson tout comme le nom du club changèrent pour reprendre tous les codes de Red Bull.

Un surnom survécut toutefois à cette mutation, die Mozartstädter, car il est plus attaché à la ville qu’à l’ancien club de l’Austria. Le 27 janvier 1756, Wolfgang Amadeus Mozart naquit à Salzbourg au 9 de la Getreidegasse. Même si à partir de 6 ans, Mozart entreprit des tournées à travers l’Europe, Mozart vécut à Salzbourg jusqu’à ses 24 ans et fut même le premier violon du prince-archevêque de Salzbourg, Hieronymus von Colloredo-Mansfeld. Finalement, il mourut à 35 ans après avoir passé ses 10 dernières années à Vienne. La reconnaissance mondiale et intemporelle de son oeuvre considérable (893 œuvres répertoriées) intervint après sa mort (il fut même peu connu de ses contemporains à Salzbourg). Depuis qu’il fut élevé comme un génie de la musique après son décès, Salzbourg tissa un lien fort avec Mozart. Dès 1841, un bâtiment regroupant une école de musique et une collection de documents concernant Mozart fut ouvert et porte aujourd’hui encore le nom de Mozarteum. La maison de sa naissance (et où il vécut jusqu’à ses 17 ans) fut élevé au rang de musée en 1880, tout comme le second appartement, situé au 8 Hannibalplatz (aujourd’hui Makartplatz) où il habita de 17 ans à ses 24 ans. En 1842, malgré les protestations, une statue de Mozart fut élevée sur une des places principales de la ville. En 1849, cette place fut rebaptisée Mozartplatz (Place Mozart). L’aéroport de la ville fut également nommé W-A-Mozart. Depuis la fin du XIXème siècle, de nombreux festivals et manifestations musicales en l’honneur de Mozart se sont développés dans la ville, dont le fameux festivale de Salzbourg (Salzburger Festspiele) depuis 1920.

#1112 – UD Almería : los Rojiblancos

Les blanc et rouge. Si, par des choix erronés et contestables, l’arbitre a désavantagé Almería en offrant au Real une victoire imméritée ce week-end à Bernabéu, le choix de porter des maillots rayés rouge et blanc, similaires à ceux du rival madrilène de l’Atlético Madrid, n’en est pas la raison. Les couleurs d’Almería ne s’inspirèrent pas des clubs anglais comme pour l’Atlético et Bilbao (cf #43 et #9) et remontent à une époque plus ancienne que l’invention du football.

En effet, le club a tout simplement repris les deux couleurs de la bannière de la ville et de la province (la dernière étant une copie de la première) et qui se retrouvent également dans les armoiries. Il s’agit d’une croix de Saint Georges (donc rouge sur fond blanc), qui n’est autre que le drapeau de l’Angleterre. Mais, une fois de plus, pas de lien avec le pays de Charles III. En 1147, les musulmans Almoravides occupaient la région d’Almería depuis des siècles. Outre les croisades vers Jérusalem et la Palestine, les Chrétiens s’étaient également donnés pour mission de chasser les musulmans d’Espagne. Le Roi de León et Castille, puis à compter de 1135, Imperator totius Hispaniæ (empereur de toutes les Espagnes), Alphonse VII décida de reprendre Almería et monta une expédition avec l’aide du Roi de Pampelune García V de Navarre, du Prince d’Aragon et Comte de Barcelone Raimond-Bérenger IV, du seigneur de Montpellier Guillaume VI, des chevaliers du Temple de Castille et d’Aragon ainsi qu’avec le soutien naval décisif des républiques de Pise et de Gênes. Les troupes génoises, composées de près de 200 navires, débarquèrent sur une des plages de Cabo de Gata et y campèrent dans cette baie pendant au moins deux mois jusqu’à l’attaque de la ville. La plage prit le nom de Playa de los Genoveses (Plage des Génois) et le drapeau de Gênes flotte désormais comme bannière de la ville et de la province.

La Croix de Saint Georges est un dérivé de l’étendard papale, le Vexillum Sancti Petri. Cette croix fut cousu sur les vêtements des chevaliers partant en croisade (pour certain en rouge, car cette couleur représentait la passion du Christ). Certains des Etats européens participant aux croisades adoptèrent alors la croix. Ce fut le cas de la République des Gênes qui prit la croix de Saint-Georges comme drapeau. Qui inspira donc à son tour, un territoire d’une autre croisade.

#1111 – Suwon Samsung Bluewings : 청백적

Les bleu, blanc, rouge ou le corps bleu, blanc, rouge (청백적 군단). Si les couleurs du club coréen copient celle de notre étendard, la France n’a pas inspiré les fondateurs de Suwon. Selon le site du club, le rouge et le bleu portent des symboliques précises. Le rouge représente la passion et le défi, exprimant le dynamisme du club. Tandis que le bleu symbolise la jeunesse et l’enthousiasme. Enfin, selon d’autres sources, le blanc représente la pureté et le fair play. L’origine du choix de ses couleurs n’est pas expliquée mais, on peut légitiment se dire que, comme son nom l’indique, son lien avec le conglomérat Samsung modela la symbolique du club.

Car le conglomérat coréen s’affiche en bleu et blanc. La marque d’électronique grand public apparut pour la première fois en 1938. À cette époque, le terme Samsung s’écrivait en utilisant les caractères chinois « 三星 », qui littéralement signifiait « trois étoiles ». Le fondateur Byeong-cheol Lee déclarait « 하늘의 별처럼 크고 강력하고 영원하라 » (Soyez grand, puissant et éternel comme les étoiles dans le ciel). Ces trois étoiles apparurent sur le logo de 1938 à 1979 en noir et blanc. Puis, en 1980, le logo évolua. Les 3 étoiles étaient toujours présentes mais se distinguèrent en étant blanches dans des cercles rouges. En 1992, alors que l’entreprise devint une marque mondiale, le rouge et les étoiles disparaissent au profit d’un grand oval bleu. Samsung explique que le fond bleu symbolise le ciel et la mer, et que l’ovale incliné symbolise l’univers. Le bleu représente également la technologie et l’innovation. Finalement, tout au long de son existence, le blanc est demeurée une des couleurs de l’entreprise. Et les 3 couleurs bleu, blanc et rouge ont fait partie de son histoire.

#1110 – Everton Viña del Mar : los Ruleteros

Les roulettes. Ce club chilien n’a pas eu le plaisir d’accueillir ZZ venu effectuer quelques roulettes dans son enceinte Estadio Sausalito. Pour autant, il fait parti des principaux clubs du pays, avec 4 titres de champion, et avec un nom évocateur. Car, comme certains autres clubs sud-américains (Liverpool FC en Uruguay, Arsenal Sarandi en Argentine, Barcelona SC en Equateur, CSD Rangers au Chili, CA Torino au Pérou), le vieux continent avec ses institutions sportives constituèrent une source d’inspiration. Tout débuta le 24 juin 1909 quand le club fut porté sur les fonds baptismaux de la ville de Valparaíso par un groupe de jeunes mené par les enfants d’immigrés anglais David et Arturo Foxley, Frank et Hugh Boundy, Percy Holmes, Malcon Fraser et les frères « chiliens de souche » Abelardo et Carlos González. La légende la plus répandue prétend que le nom fut choisit en l’honneur du club de Liverpool qui effectuait alors une tournée en Argentine et en Uruguay. Il se peut d’ailleurs que la famille Foxley qui était le principal moteur du projet était originaire de la ville de la Mersey.

Dans les années 1930, la vie du club fut mouvementée avec par deux fois des arrêts prolongés de l’activité. Une première fois en 1933 car le club s’estima lésé par les décisions prises par la ligue de Valparaíso à son encontre suite à une plainte de son rival, Unión Española de Valparaíso. En 1936, le club reprit son activité mais moins d’un an plus, nouvelle pause en raison de problèmes financiers. Il fallut attendre 1942 pour enfin voir le club renaître. La direction entreprît alors d’importants chantiers pour structurer le club et le préparer au professionnalisme. En premier lieu, le club déménagea dans la ville voisine de Viña del Mar. Ensuite, il agrandit son stade de Sausalito et envisagea d’acheter son siège Viana 161 à Viña del Mar. Pour cela, le club emprunta auprès de ses membres et de ses supporteurs mais également avec le soutien du monde des affaires de la cité, dont le Casino de Viña del Mar, qui sponsorisait le club à hauteur de 0,03% de ses revenus. Ce fort sponsoring du Casino fut à l’origine du surnom.