#1203 – RAEC Mons : les Dragons

Sur le logo du club, un dragon apparaît mais son style semble peu commun (même si personne n’a jamais observé un dragon) et renvoie plutôt à char de carnaval. Mons est l’une des villes du Nord (Nord de la France et Belgique) qui s’anime à l’époque du carnaval avec des fêtes traditionnelles et des figures folkloriques (des géants ou des dragons). Lors du week-end de la trinité, soit une semaine après la pentecôte ou huitième dimanche après Pâques (donc entre mi-mai et mi-juin), Mons célèbre la Ducasse (ou Doudou, nom de la musique jouée pendant la fête).

La fête s’étire du Samedi au Lundi, jalonnée de plusieurs manifestations scénarisées. Tout commence le Samedi soir, lorsque la Châsse (le coffre contenant les reliques) de Sainte Waudru, considérée comme la fondatrice de la ville, quitte la collégiale qui porte son nom et est confiée au bourgmestre. Le Dimanche, la Châsse déambule dans les rues de la ville, posée sur un immense char d’apparat de près de 2 tonnes datant de 1780 et tiré par 6 robustes chevaux, le Car d’Or, et accompagnée de près 1 500 participants en costumes d’époque représentant les corporations et personnes importantes de la ville, comme les confréries, les paroisses, la famille de la sainte et les personnages liés à sa vie. Puis, la foule en liesse pousse les chevaux pour effectuer la remontée de la rampe qui longe la collégiale. A l’issue de cette remontée commence l’apogée de la ducasse, le Combat dit Lumeçon, qui chorégraphie la lutte de Saint Georges (le bien) contre le dragon (le mal). Descendant de la collégiale, les acteurs du combat, Saint Georges et le dragon, ainsi que 44 personnages folkloriques comme les chins-chins, diables, hommes blancs et hommes de feuilles, cybèle, poliades, pompiers et policiers, rejoignent la Grand Place et se livrent à un rituel précis et parsemé de nombreux éléments symboliques, où, au final, Saint Georges terrasse le dragon. Mu par les Hommes blancs et les Hommes feuilles, le dragon se nomme El’ Biète, mesure environ 10 mètres de long et pèse 180 kilos. Un des objectifs des spectateurs est d’attraper un crin de la queue du Dragon qui est ensuite porté en bracelet comme porte-bonheur. Puis, les festivités se poursuivent jusqu’au Lundi avec des concerts, braderies, jeux …

La procession en l’honneur de la patronne de la ville remonte à 1248. Sa date aurait été fixée au dimanche de la trinité en 1349. La représentation du combat serait apparue au XVème ou XVIème siècle, selon les sources. Puis, elle cessa au XVIIIème avant de revenir au XIXème siècle. La fête reprit de la vigueur dans les années 1930, sous l’impulsion du chanoine Edmond Puissant, qui contribua à la création de nouveaux groupes et au renouvellement des costumes. Enfin, en 1972, pâtissant de nombreux débordements et bagarres, le combat fut réaménagé par Georges Raepers qui travailla sur la scénographie et son aspect ludique. En 2005, la Ducasse de Mons obtint le statut de chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO.


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