#1361 – Gimnasia y Esgrima La Plata : Basurero

Désigne aussi bien le lieu où les ordures sont jetées et empilées (décharge) mais également la personne dont le travail consiste à ramasser les ordures (éboueur). Ce surnom aurait pu rester une insulte des fans adverses mais les supporteurs de Gimnasia l’ont repris avec fierté. Certes, il est moins populaire que triperos (cf. #621) et lobo (cf. #312) mais il demeure toujours synonyme du club argentin.

Le 2 avril 1968, Oscar Emir Venturino accéda à la présidence du club après la démission du Dr Pedro Osvaldo Enrique Soria. Sa présidence fut marquante pour l’institution bleue et blanche. Tout d’abord, 52ème président de l’association, il demeura à sa tête durant 11 années consécutives (jusqu’en 1979), la plus longue période d’exercice d’un président de Gimnasia. Ensuite, il débuta sa présidence en 1970 par un conflit. Alors que l’équipe (qui comptait Delio Onnis, Hugo Orlando Gatti, Ricardo Rezza, Roberto Zywica et Héctor Pignani) connue sous le surnom de La Barredora (le bulldozer) jouait le titre, il envoya des jeunes joueurs disputer la demi-finale contre Rosario Central (perdu 3 à 0) pour ne pas accéder aux exigences financières de l’équipe première. Enfin, il réalisa l’acquisition et la construction du centre d’entrainement de « Estancia Chica ».

Alors comme il était également le propriétaire de l’entreprise « Nueve de Julio », qui était chargée de la collecte et du traitement des déchets, le club gagna son surnom. D’ailleurs, Oscar Emir Venturino titra son autobiographie « Yo el basurero » (Moi l’éboueur). Il peut être entendue dans plusieurs des chants que les supporters de Gimnasia entonnent match après match comme dans le célèbre « Hola Basurero » (Bonjour Eboueur) ou dans le traditionnel « El Basurero provocó hasta terremotos » (La décharge provoque même des tremblements de terre), qui célèbre le but mémorable de José Perdomo lors du Clasico Platense qui eut lieu le 5 avril 1992 pour le Tournoi de Clausura.

#1360 – Paphos FC : γαλάζιους

Les Bleus. Le club du richissime anglo-russe Roman Dubov a arraché son ticket pour la Ligue des Champions 2025-2026, devenant le 3ème club chypriote à réaliser cet exploit. En remportant la coupe nationale en 2024 puis le titre de champion de Chypre en 2025, Paphos FC a donc atteint l’objectif fixer par ses fondateurs … il y a seulement 11 ans. Une décennie en arrière, la petite ville côtière comptait deux clubs professionnels : l’AE Paphos et l’AEK Kouklia. Mais, ces derniers se débattaient avec des problèmes financiers et ne parvenaient pas à se maintenir au haut niveau. D’où l’idée de fusionner les deux clubs pour se renforcer le 9 Juin 2014. L’AEK, le club des expatriés grecs d’Asie Mineure, évoluait logiquement en noir et jaune (cf. #234) et absorbait formellement l’AE. Mais, le nouveau club opta pour les couleurs de l’AE, le bleu et le blanc (même si le jaune apparait sur l’écusson).

L’AE résultait déjà d’une fusion opérée au début du XXIème siècle avec la même finalité. En 2000, afin de devenir la place forte du football de Pharos, les clubs de APOP (fondé en 1953) et Evagoras (fondé en 1961), qui oscillaient entre la seconde et la première division du pays, unirent leur force. Les deux clubs évoluaient en bleu et blanc (Evagoras jouait en vert et blanc de sa fondation jusqu’en 1962 puis en bleu et blanc), ce qui facilita donc le choix pour la nouvelle association de l’AE.

Ces couleurs bleus et le blanches, qui se sont transmises de club en club, pourraient symboliser l’héritage maritime de la ville côtière et le ciel clair de Chypre. Situé sur la côté ouest de l’île, Pharos constituait à partir du Moyen Âge, le port occidental de Chypre. Mais, l’émergence de Nicosie et du port de Larnaca lui fit perdre son importance. Après l’invasion turque de Chypre en 1974, l’activité économique a connu une forte croissance dans tous les secteurs, notamment le tourisme. La municipalité, 4ème ville du pays, est devenue aujourd’hui une station balnéaire prisée des touristes et son port de pêche connait un regain d’activité.

Mais, l’origine du bleu et du blanc pourrait provenir de l’histoire récente de la ville. Outre la couleur, un autre élément se transmit au fil des fusions : le visage sur le blason du club. Il s’agit d’Evagoras Pallikarides, un militant grec-chypriote. Il apparut d’abord sur l’écusson de l’Evagoras (qui portait le nom du martyr) et fut conservé par l’AE puis le Pharos FC. Né à quelques kilomètres de Pharos, il était membre du mouvement indépendantiste EOKA. Il fut arrêté le 18 décembre 1956 alors qu’il transportait des armes et pendu le 27 février 1957, devenant le plus jeune combattant à être exécuté à Chypre. Son mouvement, EOKA, au-delà de l’indépendance, souhaitait comme beaucoup de grecs-chypriotes l’union avec la Grèce et donc reprit sur son drapeau les couleurs bleues et blanches (une croix blanche sur fond bleu). Le club Evagoras s’inspira de ces couleurs. Tout comme l’APOP dont plusieurs de ses fondateurs et sportifs étaient membres de l’EOKA (d’ailleurs Evagoras Pallikaridis était un athlète de l’APOP).

#1359 – Dumbarton FC : the Sons

Les fils. Fondé le 23 décembre 1872 par un groupe de jeunes hommes qui venaient d’assister à un match entre Queen’s Park et Vale of Leven FC voisin, Dumbarton constitue aujourd’hui l’un des plus anciens clubs de football d’Écosse. Son âge d’or où il remporta une coupe d’Ecosse (1883) et deux titres de champion d’Ecosse (1890-1891 et 1891-1892) paraît bien loin. Ayant longtemps évolué dans le vieux stade de Boghead Park (de 1879 à 2000), l’équipe déménagea au début du XXIème siècle, dans son antre actuel de Dumbarton Football Stadium, au pied du château qui surplombe la ville.

Le château de Dumbarton (en gaélique écossais Dùn Breatainn « la forteresse des Bretons ») est, à l’image du club de football de la ville, le doyen des châteaux forts de Grande-Bretagne (son histoire remontant à 1 600 ans). Il constitua le centre du royaume breton indépendant de Strathclyde puis devint un important château royal dans l’Ecosse médiévale. A partir du XVIème siècle, il demeurait un fort de garnisons. Pour l’admirer, il faut graver près de 500 marches car sa particularité est de se situer sur un rocher volcanique en basalte, formé il y a environ 340 millions d’années, connu sous le nom de Dumbarton Rock et haut de 73 mètres. Pour les habitants, ce rocher a la forme d’un éléphant et l’écusson du club affiche depuis les années 1970 un éléphant avec un château sur le dos (symbolisant le Dumbarton Rock avec le Dumbarton Castle). Ce Rock étant l’identité de la ville, les habitants ont gagné le surnom de Sons of the Rock qui a été réduit à Sons pour l’équipe de football.

#1358 – NK GOŠK Gabela : Plavi lavovi

Les lions bleus. Dans la Bosnie-Herzégovine multi-ethnique, le club de GOŠK a toujours représenté la communauté croate de la ville de Gabela. On retrouve d’ailleurs sur son écusson un ballon aux couleurs croates (le damier blanc et rouge, šahovnica). Et ce ballon se situe sous les pattes d’un lion. Pourtant, le club était dénommé par le passé Zmaj, ie le dragon (de 1919 – date de sa fondation – à 1926 puis de 1948 à 1949), et le lion ne symbolise que la région de la Dalmatie, dans la Croatie actuelle. Alors, ce lion, qui donne le surnom au club, provient d’un autre voisin plus éloigné et qui fut à une certaine époque plus puissant : la République de Venise (697-1797). Au Moyen-Âge, les marchands et marins vénitiens dominèrent une grande partie de la Mer Adriatique (et même plus loin), laissant aujourd’hui dans ces contrées un héritage important dont des lions ailés. Et dans la cité de Gabela, on trouve une stèle sur laquelle est représenté un lion, datant de 1693 à 1715, époque à laquelle la municipalité bosniaque était possédée par Venise. Il s’agit du dernier symbole restant de la domination vénitienne dans la Bosnie d’aujourd’hui.

Le lion ailé tenant une bible est associé à la cité des Doges depuis le IXème siècle et continue d’être son symbole universel aujourd’hui. Ce fameux lion constitue la représentation symbolique dans l’iconographie chrétienne de l’évangéliste Saint Marc. En effet, dans deux passages de la Bible, il est évoqué le tétramorphe, quatre créatures ailées, qui plus tard furent associés au quatre évangélistes : le lion pour Marc, l’homme ou l’ange pour Matthieu, le bœuf pour Luc et l’aigle pour Jean. Cette attribution résulterait des premiers mots de leurs évangiles. Ainsi, pour Saint Marc, les premières lignes de son évangile décrive la prédication de Jean le Baptiste dans le désert (« un cri surgit dans le désert »), équivalent à un lion rugissant.

Au IXème siècle, dans une Europe déchirée mais profondément chrétienne, Venise se cherchait une protection et elle le trouva dans des reliques, celles de Saint Marc. A cette époque, les cités qui possédaient des reliques gagnaient non seulement un sentiment de protection spirituelle et une identité pour leur peuple, mais tiraient aussi des revenus importants des pèlerinages. En 828, deux marchands vénitiens, Buono da Malamocco et Rustico da Torcello, se rendirent à Alexandrie et volèrent les reliques de Saint Marc. Le Doge fit alors construire la célèbre basilique pour accueillir ces reliques. Le choix des reliques de Saint Marc ne fut pas le fruit du hasard puisqu’une vieille légende, évoque Saint Marc, voyageant en bateau d’Aquilée (vers Udine) à Alexandrie en Égypte, et qui fit face à une tempête et dut accoster au Rialto. Le Saint aurait alors trouvé l’hospitalité dans une pauvre cabane de pêcheurs et, dans un rêve, un ange lui serait apparu qui lui aurait prédit : « Sur cet îlot, ô Marc, un jour surgira une grande ville merveilleuse et tu y trouveras ton dernier repos et tu auras la paix ».

#1357 – MSV Duisbourg : die Zebras

Les zèbres. L’équidé apparaît de partout au siège comme au Schauinsland-Reisen-Arena, en passant par tous les produits dérivés. Associé à l’écusson du club, il est aussi accolé aux différents éléments de sa vie : les boutiques du club (Zebra Shop), l’hymne (« Zebratwist »), le magazine (« ZebraMagazin »), les supporteurs (« Die Zebras 74 »), l’association (« Zebra-Familie ») … Et bien entendu, la mascotte du club est un zèbre dénommé « Ennatz » (provenant du surnom d’un des joueurs légendaires du club, Bernard Dietz).

Fondé le 2 juin 1902 sous le nom de Meidericher Spiel-Verein, le club arborait déjà ses couleurs désormais traditionnelles, bleu et blanche. Donc pas les couleurs du pelage du zèbre, animal qui a souvent inspiré le surnom des équipes évoluant en maillot rayé noir et blanc (Royal Charleroi #268, Miramar Misiones #1298 et surtout la Juventus #36). Toutefois, Duisbourg adopta rapidement un maillot à rayures horizontales bleues et blanches (au moins à compter de la saison 1909-1910 comme le montre une photo de l’époque). Ce motif rayé devint une identité visuelle emblématique du club et rappelait pour les supporteurs la robe d’un zèbre. Ainsi, dans les années 1920, le surnom die zebras apparut pour désigner l’équipe. Il s’agissait d’une des premières périodes d’apogée de Duisbourg qui dominait ses championnats régionaux et participa pour la première fois au championnat d’Allemagne de l’Ouest, puis au championnat allemand. Ses bons résultats firent affluer des invitations pour des matchs amicaux de toute l’Allemagne (notamment de Berlin) mais également de l’étranger (Ajax d’Amsterdam en 1920). Ce fut aussi en 1920 qu’une petite entorse fut réalisée puisque l’équipe porta une nouvelle tenue composée d’un maillot blanc et d’un short noir.

Le club exploite désormais à fond ce surnom. Le maillot du club a d’ailleurs parfois adopté des rayures toujours horizontales mais peu rectilignes pour imiter les rayures spécifiques de la robe du zèbre.

#1356 – Rijnsburgse Boys : de Uien

Les oignons. Sur la côte hollandaise, 66 000 âmes résident paisiblement dans la ville de Katwijk. Ville moyenne des Pays-Bas, elle compte tout de même 3 clubs évoluant en troisième division (VV Katwijk, Quick Boys et Rijnsburgse Boys) et deux (FC Rijnvogels, Valken ’68) dans la division inférieure. Rijnsburgse Boys vit un peu dans l’ombre de la féroce rivalité que se vouent VV Katwijk et Quick Boys. Il représente le village de Rijnsburg, qui a été absorbé par Katwijk. La réputation de Rijnsburg provient de ses cultures de bulbes à fleurs et la présence d’une plateforme de Royal FloraHolland, la coopérative de producteurs de fleurs et la plus importante des maisons de vente de fleurs aux enchères au monde. La culture et le commerce des fleurs remontent à Charlemagne (vers 800), époque à laquelle fut introduit le lys de la Madone. Vers 1400, on cultivait déjà des roses à l’abbaye de Rijnsburg. 

La fondation de l’abbaye de Rijnsburg, vers 1125, encouragea justement le développement de l’horticulture mais également l’agriculture. Parmi les cultures les plus répandues, l’oignon constitua un des produits les plus exportés de Rijnsburg au XVIème et XVIIème siècle. Très réputés à l’étranger et bons, les oignons devinrent le surnom des habitants de Rijnsburg. L’oignon de Rijnsburg est aujourd’hui encore une variété, rond et jaune pâle.

Cela n’apparaît pas comme un surnom flatteur. Pourtant, le club se l’est approprié car l’oignon est une plante robuste, saine et qui fleurit magnifiquement. En dégageant un gaz irritant lorsqu’il est coupé, l’oignon apparaît résistant. Finalement, pour le club, ces valeurs collaient bien à son équipe.

#1355 – Fluminense : Tricolor

Le tricolore. Le maillot comme l’écusson de Fluminense se distinguent par leur mélange de 3 couleurs, qui les ont souvent fait élire comme les plus beaux du monde. Les fameuses trois couleurs sont le vert, le blanc et le grenat. Pourtant, à la fondation du club en 1902, sa tenue se composait d’un maillot blanc et gris associé à un short blanc. L’écusson reprenait également ses couleurs sur lesquelles était apposées en rouge les lettres FFC. Toutefois, cette équipement avec ces couleurs était difficile à trouver même lorsque le président Oscar Cox avec son ami Mário Rocha se rendirent à Londres où se trouvaient les principaux équipementiers. Résultats, les deux membres tombèrent sous le charme d’un maillot aux couleurs vert, grenat et blanc. Le 15 juillet 1904, lors d’une assemblée générale, une lettre envoyée d’Angleterre par Oscar Cox et Mário Rocha décrivant leur trouvaille convainquit les membres d’adopter ces nouvelles couleurs. Fluminense porta pour la première fois son maillot tricolor lors d’une victoire 7 buts à 1 contre Rio Cricket le 7 mai 1905.

En 1940, le parolier Lamartine Babo (avec le chef d’orchestre Lyrio Panicali) composa un nouvel hymne pour le Fluminense, qu’il appela « Marcha Popular« . Et dans les 3 dernières strophes, il donna une raison à chacune des couleurs. Tout d’abord, la première phrase clame « Sou tricolor de coração » (Je suis tricolore dans l’âme). Puis, la 3ème strophe déclare que « Vence o Fluminense/Com o verde da esperança » (Fluminense gagne/Avec le vert de l’espoir). La 4ème « Vence o Fluminense/Com o sangue do encarnado » (Fluminense gagne/Avec le sang du rouge). Enfin, le 5ème et dernier « Vence o Fluminense/Usando a fidalguia/Branco é paz e harmonia » (Fluminense gagne/En utilisant la noblesse/Le blanc est la paix et l’harmonie).

Ce surnom est décliné en Tricolor carioca, Máquina Tricolor (la machine tricolore) et Tricolor de Laranjeiras (Laranjeiras étant le nom du quartier d’origine de Fluminense).

#1354 – Tokyo Verdy : ヴェルディ

Verdy. Pour de nombreuses équipes de football japonaise, leurs noms se composent d’un mot-valise à l’origine européenne et Tokyo ne fait pas exception. Verdy provient du portugais verde et signifie la couleur verte. Assez logique pour une équipe portant des maillots verts.

La médaille de bronze obtenue par l’équipe nationale japonaise aux Jeux Olympiques de 1968 à Mexico engendra une vague d’intérêt pour le football au pays du soleil levant. En 1969, le groupe de media Yomiuri et le groupe télévisuel NTV s’associèrent pour fonder le Yomiuri Football Club, avec l’objectif d’en faire une association moteur du football professionnel. De 1978 à la création de la J-League en 1992, Yomiuri s’imposa comme une puissance dominante de l’île. Lorsque la J-League émergea, sa volonté était de rapprocher les clubs de leurs bases de fans et cela passait par un changement de nom des équipes. D’une part, les clubs devaient prendre le nom de leurs villes de résidence. D’autre part, elles devaient exclure les noms d’entreprise de leur dénomination. Ainsi, Yomiuri FC devint le Kawasaki Verde (le club déménagea dans la capitale au début des années 2000).

Si le célèbre attaquant brésilo-japonais Ruy Ramos qui évolua à Verdy de 1977 à 1996 aimait à déclarer « 俺の体には緑の血が流れてるんだヨ!」と言うくらい » (j’ai du sang vert qui traverse tout mon corps), le maillot du Verdy ne fut pas toujours vert. De 1969 à 1978 (date de la première promotion en première division), les joueurs portaient un maillot bleu. Puis, la couleur verte commença à s’imprimer sur la tenue. Toutefois, à l’époque, les clubs adoptèrent une certaine liberté avec leur équipement. Ainsi, jusqu’en 1981, Yomiuri FC évoluait avec des maillot verts mais également avec des chemises à rayure verticale bleu et rouge. Puis, en 1982, les joueurs portèrent régulièrement un maillot rayé noir et bleu ciel, similaire à celui du Grêmio Porto Alegre. Mais, plus populaire au sein des joueurs et des fans, le vert s’imposa définitivement en 1984.

D’où vient ce vert ? Selon certains, la couleur fut proposée par l’entraineur George Yonashiro qui œuvra de 1972 à 1989 à Yomiuri. Né à São Paulo, il appréciait l’équipe brésilienne de Palmeiras. Toutefois, d’autres avancent que l’équipe qui inspira Yomiuri FC fut Saint-Etienne. Un de ses joueurs, Toshifumi Tonami, était un passionné de maillot d’équipe européenne et il commanda le maillot vert à col bleu-blanc-rouge de Saint-Etienne. Ce dernier fut répliqué à l’identique par Yomiura FC.

#1353 – América Cali : el Pentacampeón

Le quintuple champion. Au début des années 1980, l’América débuta son incroyable voyage vers les titres et les records, qui en fait aujourd’hui l’un des plus grands de Colombie. Fin 1978, l’expérimenté Docteur Gabriel Ochoa Uribe (7 titres de champion remportés entre 1959 et 1972 avec Millonarios et Santa Fe) remplaça l’entraîneur uruguayen Víctor Pignanelli. Partisan d’un football défensif, Uribe construisit l’équipe autour d’une défense solide et d’un jeu fermé, surtout quand son équipe menait. Après avoir laissé son rival du Deportivo Cali remporter le tournoi Apertura, l’équipe conquit son premier titre national en 1979. En 1980, América recruta le gardien uruguayen Ladislao Mazurkiewicz et l’attaquant argentin Carlos Miori et atteignit les demi-finales de la Copa Libertadores. La saison suivante, l’argentin Julio César Falcioni remplaça Mazurkiewicz et l’argentin Roque Alfaro renforça le milieu de terrain. L’América remporta pour la première fois le tournoi Apertura.

1982 marqua le début de la suprématie de l’América sur le football colombien. Avec l’intégration du jeune attaquant Antony de Ávila, l’América fut sacré champion national pour la deuxième fois de son histoire et, pour la première fois en Colombie, l’équipe remporta tous les tournois (Apertura, Finalización et Finale octogonale). En 1983, l’América recruta l’attaquant Willington Ortiz et l’équipe remporta son deuxième titre consécutif. L’année suivante, l’équipe se consolida avec les offensifs péruviens César Cueto et Guillermo La Rosa tandis qu’Álex Escobar fit ses débuts en équipe première. Nouveau sacre national, avec la victoire dans tous les tournois une nouvelle fois ainsi qu’une série de 23 matchs sans défaite. En 1985, América engagea les internationaux Ricardo Gareca (Argentine) et Roberto Cabañas (Paraguay) et l’équipe gagna son 4ème titre national consécutif. Pour la première fois de son histoire, América atteignit la finale de la Copa Libertadores mais la perdit face à Argentinos Juniors. En 1986, l’América fut une nouvelle fois champion, ravissant son 5ème titre consécutif au nez et à la barbe de son rival du Deportivo. Face à River Plate, l’équipe perdit sa deuxième finale de Libertadores. Si sa suprématie nationale s’arrêta sur ce 5ème titre (devenant le premier et l’unique Pentacampeón de Colombie), América atteignit sa 3ème finale consécutive de Copa Libertadores en 1987, face à l’uruguayen Peñarol, mais sans plus de succès.

#1352 – Calcio Padoue : Biancoscudati

Le bouclier blanc. Le 29 Janvier 1910, au sein d’un club nautique créé 5 ans plus tôt, l’équipe de Padoue vit le jour, avec le baron Giorgio Treves de’ Bonfili comme président et le marquis Giuseppe Corradi comme vice-président. Le baron déclara « I colori saranno quelli della città di Padova: il bianco e il rosso » (Les couleurs seront celles de la ville de Padoue : blanc et rouge). Le 20 février 1910, l’AC Padova disputait son premier match officiel contre l’Hellas Vérone et la rencontre se solda par un score nul et vierge. Le maillot porté par les onze joueurs ce jour-là était donc blanc et rouge (une partie rouge à gauche ou à droite selon les joueurs et l’autre partie blanche, à la façon de Blackburn). Puis, l’activité s’interrompit brusquement pour reprendre à partir le 25 novembre 1912. Le nom de l’association demeura. En revanche, jusqu’en 1920, les joueurs portèrent un maillot rayé noir et blanc. Cependant, il fut décidé de revenir aux origines et, à partir de la saison 1920-1921, Padoue se présenta sur le terrain avec un maillot blanc bordé de rouge sur les manches. La véritable nouveauté du maillot fut l’apparition de l’écusson du club : un blason en forme de bouclier intégrant à gauche la croix rouge sur fond blanc (armoiries de la ville) et à droite le nom du club en blanc sur un fond rouge. La tenue traditionnelle du club était alors née et son surnom avec.

Même si le maillot évolua au fil des années dans la présentation des couleurs rouges et blanches (maillot blanc avec quelques liserés rouges, maillot rouge à manches blanches …), un détail immuable demeura sur la poitrine des joueurs, le blason-bouclier qui ne variait pas. Le maillot des saisons 1972-1973 et 1973-1974 laissèrent les supporteurs bouches bées puisque pour la première fois depuis 1920, l’écusson disparut du maillot. Pour le plus grand bonheur des fans, il revint la saison suivante pour ne plus quitter le maillot. À partir de la saison 1990-1991 et jusqu’au début des années 2000, sous la présidence de Marino Puggina, le blason en forme de bouclier évolua vers une forme plus carré. Avec l’arrivée d’Alberto Mazzocco à la présidence en 2000, Padoue lança un sondage d’opinion auprès de ses supporters dans les pages du quotidien « Il Mattino di Padova » concernant l’écusson à adopter. Le résultat fut sans appel : les fans demandèrent le rétablissement du blason original.

Les armoiries de la ville présente donc cette croix rouge sur fond blanc. Leurs origines sont difficiles à établir bien qu’elles semblent apparaître au XIIème siècle. A cette époque, le pape et le Saint-Empire romain germanique connurent un différend sur la nomination des évêques et des abbés puis sur la succession au titre d’Empereur. Les cités-États d’Italie centrale et du Nord se divisèrent alors entre les factions rivales des guelfes et des gibelins qui défendaient respectivement les intérêts du pape et du Saint-Empire. Commune indépendante, Padoue rejoignit la ligue lombarde, une association de cités italiennes qui soutenait le partie guelfe et qui affronta l’Empereur Frédéric Barberousse qui cherchait à les soumettre. En 1167, lors du serment de Pontida, la Ligue adopta comme symbole l’emblème de Milan, une croix rouge sur fond blanc (la croix de Saint-Georges) qui fut brandit triomphalement lors de la victoire de Legnano le 29 mai 1176. Padoue l’aurait donc adopté à partir de cette date comme armoiries.

Depuis, on y trouve plein de symbolisme. Le rouge représenterait la couleur du sang versé par les Padouans lors des nombreuses batailles pour défendre la ville. Le blanc symboliserait la pureté, la foi et la justice. Enfin la croix, symbole chrétien, rappellerait que Padoue était l’une des villes italiennes qui soutenaient les campagnes religieuses. Pour d’autres, la croix collerait à la géographie du centre-ville, qui fut modelé par les routes perpendiculars romaines (Le Cardo maximus (du Nord au Sud) et le Decumanus maximus (d’Ouest en Est)).