#877 – CA Colón : los Rojinegros

Les rouge et noir. Il s’agit évidemment des deux couleurs du club. Mais, comme il y a deux couleurs, il existe deux versions quand aux choix de ces teintes. Une histoire a pris le pas sur l’autre en étant quasi-officielle. Elle est d’ailleurs racontée par le club sur son site internet. En 1905, un groupe d’ami fonda le club du CA Colón et jouait des partis de football face à d’autres clubs de leur quartier près du port, sur un champs dénommé « el Campito » . Les membres décidèrent d’uniformiser leur équipement et lancèrent une collecte pour les acheter. Ils retinrent les couleurs noires et rouges d’une péniche qui se trouvait non loin de leur terrain de jeu pour leur nouveau maillot, avec une exigence particulière. Ils indiquèrent que le maillot devait se partager en deux parties (à la façon du célèbre maillot de Blackburn) : le rouge à gauche et le noir à droite. La commande fut passée à un fabriquant de la ville « voisine » de Rosario. Toutefois, la surprise fut grande quand à la réception des kits, les membres se rendirent compte que les couleurs étaient inversées : rouge à droite, noir à gauche. L’autre surprise pour le club de Santa Fe fut de découvrir qu’une équipe de Rosario possédait le même maillot, Newell’s Old Boys (cf. Article #340). Il était impossible pour les deux clubs d’évoluer avec le même maillot en particulier s’il devait s’affronter lors d’un match. En 1911, les deux clubs décidèrent de jouer un match pour déterminer laquelle des deux équipes conserverait le maillot et ses couleurs. Le match fut remporté par Colón (1-0), mais Newell’s ne respecta pas l’accord et aujourd’hui, les deux clubs portent le même maillot.

L’autre version beaucoup moins connue avance qu’au sein du groupe des fondateurs, certains voulaient un maillot comme celui de Newell’s (qui avait été fondé deux ans auparavant) et les autres préféraient prendre les couleurs, rouges et blanches, qui étaient celles de l’Union civique radicale (un parti argentin de centre gauche). Entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle, ce parti participa à de nombreux soulèvements, notamment à celui de 1905 qui fut l’un des plus importants de l’époque et qui se déroula à Santa Fe en particulier. Pour régler le choix du maillot, les fondateurs organisèrent un match opposant les deux camps et dont le vainqueur pourrait décider la proposition retenue. Vous vous en doutez le camp du rouge et noir l’emporta.

Le club joue donc depuis ses débuts avec ce maillot rouge à droite et noir à gauche sauf lors de deux saisons. En 1974 et lors du championnat 1984-1985, les deux couleurs furent inversées, comme si le club avait tenté de coller à la première version. Mais, après tant d’habitude, les fans n’étaient pas prêts pour ce changement et le club revint toujours à son design originel.

#855 – CA Chacarita Juniors : el Funebrero

Le croque-mort. Le surnom du club argentin n’invite pas à la fête que pourrait être un match football. Mais, il reflète bien la vie du quartier de Buenos Aires auquel le club est attaché. Le 1er mai 1906, un groupe d’amis de la paroisse de San Bernardo fonda un nouveau club de football dans les locaux de la 17ème section du Parti socialiste. Tous habitant le quartier de Chacarita, ils donnèrent au club le nom de leur quartier, auquel ils accolèrent le terme « Junior » en allusion à leur jeunesse.

Situé dans le centre de Buenos Aires, et comptant près de 25 000 habitants, le quartier s’étale sur 3,12 km² mais une grande partie de sa superficie est occupée par un cimetière homonyme. Le 14 avril 1871, ce cimetière fut inauguré, après une construction en un temps record. En effet, les deux cimetières existants à l’époque (celui du nord : Recoleta, et celui du sud : à Parque Patricios) avaient atteint leurs pleine capacité en raison de l’épidémie de fièvre jaune qui faisait des ravages dans la ville de Buenos Aires. Sur ces 5 premiers hectares, ce nouveau lieu de sépulture permit de faire face dans un premier temps au besoin. Près de 500 enterrements pouvaient avoir lieu en une journée. En outre, les décès dus à la fièvre jaune étaient si nombreux que 4 jours après l’ouverture du cimetière, une gare fut édifiée pour faciliter leur transport. Mais, vu l’activité et les structures rudimentaires du lieu, les conditions d’hygiène étaient minimales et les odeurs et le manque d’assainissement dérangeaient le voisinage. En 1875, l’Etat le ferma et chercha un autre endroit pour un nouveau cimetière. Pourtant, il fonctionna encore pendant 11 ans, jusqu’à l’ouverture du nouveau à l’emplacement actuel. Aujourd’hui, sur 95 hectares, le cimetière de Chacarita est le plus grand des 3 de la ville (les deux autres étant ceux de Flores et de Recoleta) et l’un des plus grands du monde. Il accueille de nombreuses personnalités de la politique, du sport et de la culture argentines dont le plus connu est Carlos Gardel, un des célèbres représentants du Tango. Décédé en 1935, le mausolée de Carlos Gardel représente l’un des sites les plus visités du cimetière. Il renferme également de nombreux monuments funéraires singuliers tels que des panthéons inspirés des temples médiévaux espagnols ou des voûtes Art nouveau. L’entrée principale d’ailleurs se constitue d’un grand péristyle de style néoclassique à 24 colonnes.

#848 – CA Sarmiento : el Verde

Le vert. Ce club de la région de Buenos Aires demeure assez méconnu du grand public européen. Mais, il possède une petite réputation en Argentine. Le 20 décembre, le club s’offrit un beau cadeau en faisant le gros coup du mercato. Lisandro López, l’ancien attaquant de Porto et de Lyon, accepta de quitter son club de cœur, le Racing, pour réaliser une dernière pige à Sarmiento, là où il naquit et grandit. Outre ce renfort de choix, Maradona s’affichait avec un maillot du club en 2020 (tout comme semble-t-il dans les années 1980) tout comme Kylian MBappé, peu de temps après la victoire en coupe du monde en 2018.

Tous ces petits évènements ne sont évidemment pas à l’origine de ce surnom qui provient tout simplement de la couleur du maillot de l’équipe. Les couleurs officielles du club sont le vert et le blanc depuis sa création en 1911. Le choix des fondateurs se porta au départ sur un maillot rayé blanc et vert. Malheureusement, la qualité des kits de l’époque n’était pas bonnes et les maillots se délavaient souvent. La décision fut donc prise par la direction de changer pour une chemise intégralement verte afin d’éviter que les adversaires pensent que le club se laisse aller.

Cette année, Sarmiento présenta comme tenue alternative un maillot rayé blanc et rouge, dont les bandes sont entourés de liserés verts. Ce choix pouvait apparaître surprenant. En réalité, le club avait déjà réalisé des entailles à ses traditions et ce nouveau maillot y rend hommage. En 2022, le club fête ses 70 ans au sein de l’association argentine de football (AFA). Pour marquer cette anniversaire, le club rappelle ses origines en reprenant le blanc et rouge, les couleurs de la Liga Deportiva d’Oeste, la ligue régionale dans laquelle le club évolue en amateur depuis sa fondation. Ce choix de couleur n’est pas nouveau pour Sarmiento. Le 12 octobre 1952, Sarmiento battait Nueva Chicago 2 buts à zéro et portait déjà le rouge et blanc de la Ligue. En 1981, Sarmiento recevait Ferro Carril Oeste dans ces couleurs. Enfin, en 1996, ce fut également le cas pour un match contre Chacarita Juniors, qui était alors le premier match retransmis par une chaîne nationale depuis le stade de Sarmiento.

#798 – CA Huracán : los Quemeros

Ce terme dérivant de quema qui signifie bruler est parfois traduit comme « les bruleurs ». En Argentine, il revêt une définition un peu différente puisque il caractérise une personne qui collecte et revend les objets de valeur qui se trouvent parmi les déchets envoyés à l’incinérateur ou à l’usine de traitement. Avec une vision d’aujourd’hui, une sorte d’écolo des temps anciens. Néanmoins, pour les adversaires de Huracán, le terme se rapprochait plutôt de l’idée de « sans-abris, clochards » pour ridiculiser ceux de Huracán. Comme souvent, le terme ironique ou insultant se transforma en une fierté pour les personnes moquées. Aujourd’hui, le surnom convient au club et un de ses principes groupes de supporteurs a adopté également ce nom.

Au final, toutes ces définitions se rejoignent pour Huracán. Le club naquit dans le quartier du Parque de los Patricios, au coeur de Buenos Aires. En 1871, la mairie installa l’incinérateur municipal dans le quartier, au niveau du Puente Alsina et 2 ans plus tard, inaugura le « trencito de la basura » (train des déchets), qui traversait le quartier sept fois par jour pour transporter les ordures de la ville vers l’incinérateur. Celui-ci se trouvait non loin du premier stade du club et ses émanations bouchaient souvent la vue et le nez des spectateurs du match. Le Parque de los Patricios était reconnu au début du XXème siècle comme un quartier ouvrier où la municipalité avait construit de nombreux logements sociaux. Il était donc vu comme un quartier pauvre. Tout cela explique que les supporteurs et l’équipe soient à la fois des « bruleurs » et des « clochards ».

#782 – AC San Martín de Mendoza : los Chacareros

Les paysans. Le terme ne s’entend pas dans son sens péjoratif et est assumé avec une profonde fierté par les supporters du club. Il fait directement référence à l’une des principales activités économiques de la région de Mendoza, l’agriculture. Située au pied de la cordillère des Andes dans le centre-ouest de l’Argentine, la province de Mendoza offre des sols fertils, des rivières généreuses et des climats à la fois tempérés, continentaux ou méditérrannéen, conditions propices à diverses cultures. L’histoire agricole est donc riche, avec des premiers témoignages qui remontent à 9 000 ans avant J.-C. et des écrits des colonisateurs européens au XVIème siècle. L’activité agricole dans la région est d’abord dominé par la vigne. Mendoza est, sans aucun doute, la province argentine avec la plus grande superficie dédiée à la culture de la vigne et représente 71% de la superficie totale cultivée en vigne dans le pays. 98% de cette production est destinée à la production de vin. Grâce aux oasis, les arbres fruitiers constituent la deuxième culture de Mendoza et produisent des pommes, poires, pêches, nectarines, cerises, prunes, raisins mais également des noix et des amandes. Enfin, la province de Mendoza est l’une des principales productrices de légumes d’Argentine (la deuxième place du pays). La culture maraîchaire constitue la première employeuse de la région. Productrice d’Oignons, de Citrouilles, de Tomates, de Carottes et de Pomme de Terre, Mendoza est surtout le premier fournisseur d’ail du pays et représente 97% des exportations d’ail d’Argentine (80 344 tonnes exportés en 2016, +18 % vs 2014). Pour encore mesurer l’importance de l’activité, il faut rappeller que sur ces 2 denrières années, le gouvernement provincial a consacré 100 millions d’euros de financement pour moderniser les infrastructures, acheter du matériel agricole (dont des filets anti-grêle) et améliorer l’efficacité des systèmes d’irrigation. Enfin, outre les grandes fermes, en 2021, Mendoza était la première province du pays en nombre d’exploitations familiales (8 025 unités).

Ce surnom fut instauré en 1967 par le célèbre journaliste radio José María Muñoz lors du premier match du club dans l’élite du pays face à Independiente de Avellaneda.

#760 – CD Godoy Cruz : el Expreso

L’express. Le mythe veut qu’une voie de chemin de fer de la Ferrocarril longeait le siège du club et de son ancien stade Feliciano Gambarte, situé dans les rues Castelli et Las Heras. Mais ce serait une mauvaise histoire. La véritable origine de ce surnom remonterait à 1933 et aux performances de l’équipe de l’époque. Tout commença le 23 avril 1933 quand Godoy Cruz receva l’équipe du CA Pacífico (aujourd’hui CA Argentino) pour le compte de la 3ème journée de la Ligue de Mendoza. Le CA Pacífico était alors une équipe redoutée mais Gody Cruz les vainquit 3 buts à 2. Cette victoire permit au club de prendre la tête du classement à égalité avec Gimnasia y Esgrima mais marqua surtout le début d’une succession de victoires, par de larges scores ou en retournant en seconde période des situations qui paraissaient perdues face à des équipes supposées supérieures. Cette équipe se composait de joueurs tels que la star paraguayenne du milieu de terrain, Constantino Urbieta Sosa, et pratiquait un football combatif et offensif. Ce style de jeu n’échappa pas aux journalistes de l’époque. Ainsi, un journaliste de « La Libertad » ne tarissait pas d’éloges sur l’équipe et l’appela El Expreso Departamental (l’Express départemental), car tel un train lancé, les joueurs poussaient continuellement pour marquer des buts.

#740 – CA Talleres de Córdoba : el Matador

Le tueur. Pas d’Hannibal Lecter dans les supporteurs du club, ni d’hinchada de chasseurs. Une version présente la série de 66 matchs sans défaite d’affillée dans la ligue de Córdoba comme les racines de ce surnom. Toutefois, la version la plus communément admise (et aussi documentée) remonte à une victoire en 1970. 20 septembre 1970, 3ème journée du Nacional (à cette époque, le championnat argentin se divisait en deux tournois distincts : le Metropolitano réunissant les équipes directement affiliées à la fédération et le Nacional, avec les meilleures du Metropolitano et celles qualifiées via des tournois régionaux), Talleres reçevait une superbe équipe de San Lorenzo. Cette dernière avait terminé 3ème du Metropolitano 1970, à deux points du champion Independiente. Les bleus et grenats avaient également conclu une belle tournée en Espagne quelques mois plus tôt. Enfin, la base de l’équipe était constituée des fameux joueurs qui avait remporté le Metropolitano en 1968. Cette année là, San Lorenzo avait été le premier champion invaincu du football argentin de l’ère professionnelle (16 victoires et 8 nuls), avec la meilleure attaque (49 buts marqués) et la meilleure défense (12 buts encaissés). En produisant un football offensif et séduisant lors de ce tournoi et en remportant les matchs face à leurs grands rivaux (Estudiantes, le vainqueur de la Coupe Intercontinentale, Independiente de Brandao, le Boca de Rojitas et Rattin, le Lanús de Silva et Acosta, Huracán de Loayza, et le River de Matosas, Carrizo et l’Onéga), les joueurs de San Lorenzo étaient entrés dans l’histoire comme l’une des équipes les plus brillantes du football argentin et avaient gagné le surnom de Matadores. Même si le match apparaissait déséquilibré, Talleres n’était pas totallement désarmé. Le club avait gagné son ticket pour le tournoi national en remportant 2 matchs âpres face à son grand rival de Belgrano et avait bien débuté le Nacional en triophant lors du match initial contre le Racing Club (2-1) et faisant un match nul 1-1 contre Gimnasia de Mendoza. En première mi-temps, les joueurs de Talleres jouèrent sans complexe et dominèrent leurs adversaires, qui misèrent sur la contre-attaque. Mais, à la mi-temps, San Lorenzo menait 1 but à 0 après un tir de Pedro Alexis González. Au retour des vestiaires, Talleres reprit son jeu et marqua par deux fois avec son attaquant Miguel Patire. L’international Rafael Albrecht de San Lorenzo parvint à égaliser à 2-2 et, alors que l’on se dirigeait vers un match nul qui convenait aux deux équipes, Patire marqua un dernier but pour donner la victoire à Talleres sur le score de 3-2. Le lendemain, afin de résumer un match remarquable où Talleres tint tête et vainquit cette grande équipe de San Lorenzo, le journal La Voz del Interior titra « El Matador fue Talleres » (le tueur était Talleres), une idée reprise par plusieurs autres hebdomadaires. Talleres gagna donc un match et un surnom à vie tandis que los Matadores demeura finalement dans l’histoire de San Lorenzo que comme le surnom attribué à la génération de 1968 qui comprenait Rodolfo Fischer, Victorio Cocco, Roberto Telch et Pedro González, entre autres.

#713 – CA All Boys : los Albos

Les blancs. Fondé le 13 mars 1913, le club ne fut officiellement enregistré que deux jours plus tard par superstition. Les 12 membres fondateurs adoptèrent un nom à consonnance anglaise, dans le pure style de l’époque (Boca Juniors, River Plate, Newell’s Old Boys, Racing Club … et cette mode ne se difusa pas seulement en Argentine mais dans de nombreux pays Athletic Bilbao, Genoa Cricket Football Club, Le Havre Athletic Club, Grasshopper …). Comme ils étaient tous des jeunes garçons, ils dénommèrent le club All Boys. Les couleurs du nouveau club devaient irradier les joueurs et les fondateurs choisirent le blanc pour équiper les joueurs. En effet, cette teinte vierge représentait la pureté et la loyauté. Pour le premier match du club, les maillots blancs furent confectionnés par les épouses et mères de joueurs qui rajoutèrent des poignets et un col noirs. Depuis, le club arbore toujours ces deux couleurs.

#692 – CA Colón : los Sabaleros

Les pêcheurs de sábalo, un poisson de rivière (dénommé en France Prochilode rayé) qui abonde dans la zone de Santa Fe, où le club réside. Surnom le plus connu pour désigner l’équipe et ses fans, il existe deux versions qui se rapportent à son origine mais globalement elles parviennent à la même conclusion : les pêcheurs de ce poisson s’activaient près du stade du club et devaient être également passionnés par le club. La première version indique que le premier terrain où évolua le club se situait près du río Salado del Norte, une importante rivière (longueur totale est de 2 355 km) qui conflue avec le río Saladillo à Santa Fe et où pullule le poisson sábalo. Les fans du club vivaient donc pour la plupart de la pêche de ce poisson. Pour l’autre version, moins reconnue, au début des années 1900, l’une des plus grandes inondations de la ville de Santa Fe se produisit. Le stade où jouait l’équipe fut naturellement inondé et assez longtemps. Résultat, le terrain de sport était devenu une zone de pêche de sábalo pour les fans.

Lors des premiers affrontements au niveau national avec d’autres clubs, les fans adverses criaient sabaleros comme une insulte à l’équipe de Colón et ses supporteurs. En effet, sabaleros, vient de l’argot sabalaje, qui désigne de manière péjorative un groupe d’individus pauvres, venant des banlieues ou vivant dans la boue, à l’image du club de Colón qui résida et réside toujours dans les quartiers périphériques de la ville (El Campito, Sunchales et Centenario), comptant sur des supporteurs venant des classes populaires mais également du poisson qui vit et se nourrit de la boue et que ces supporteurs pêchaient. D’ailleurs, si cette dernière activité était si développé dans les quartiers où résidaient le club, c’est que ce poisson pullulait et était bon marché, ce qui en faisait une nourriture de base ou un moyen de subsistance pour nombre des habitants. Mais, la pêche intensive de ce poisson a conduit les autorités de Santa Fe à durcir la réglementation (même à l’interdire ponctuellement dans les années 2000). Au final, comme souvent, les moqueries adverses se transforment en force, en élément mobilisateur pour ceux insultés et les supportèrent de Colón s’approprièrent avec fierté ce surnom.

#681 – CA Rosario Central : los Canallas

Les vauriens, pour traduire le terme de manière plutôt poli. Pour comprendre ce surnom peu agréable, il faut lire en parallèle de cette article, celui consacré à Newell’s Old Boys (#104). Les deux clubs sont les grands rivaux qui se partagent l’amour des fans de la ville de Rosario. En 1920, la commission des Dames de l’Hôpital Carrasco souhaita profiter de cette rivalité pour organiser un match de charité entre les deux clubs afin de collecter des fonds pour les personnes souffrant de la maladie de Hansen, ie la lèpre. Newell’s Old Boys accepta mais le Rosario Central refusa, pour une raison inconnue. Résultat, les supporteurs de Newell’s traitèrent le Rosario de club de vauriens. Il s’agit de la version la plus communément admise mais une autre circule qui se base également sur la rivalité avec un autre club. En 1928, les supporters de Rosario Central auraient mis le feu à une bâche qui se trouvait près du terrain de Belgrano (club avec lequel les fans de Rosario entretenaient une grande rivalité). Quand les supporters de Belgrano virent la situation, ils auraient scandé « ¡Son unos canallas!, ¡son unos canallas! » (ce sont des vauriens, ce sont des vauriens).