#250 – FC Lorient : les Merlus

Un poisson comme surnom pour le club d’une ville de Bretagne, cité portuaire et arsenal maritime, cela parait une évidence. Le FC Lorient fut fondé le 2 avril 1926 sur les bases d’un club corporatiste dénommé « La Marée Sportive », créé un an plus tôt. A l’origine de ces deux clubs, Joseph Cuissard et sa femme « Madame Cuissard » , propriétaires d’un magasin de mareyage sur le port de pêche de Lorient. Les footballeurs de « La Marée Sportive » portaient des maillots bleus à parements rouges, ornés d’un insigne en forme de poisson rouge, censé être un grondin. Ce grondin fut remplacé par un merlu dans le premier logo du club, certainement car le merlu est à la fois une spécialité historique du Port de Lorient et un poisson plus noble.

Avec 110 bateaux immatriculés, 625 marins et 275 entreprises (générant 3 000 emplois), le port de Lorient-Keroman est le 1er port de pêche français, le plus important port de Bretagne et le 1er port de débarquement de langoustines vivantes. 25 000 tonnes de pêche fraiche y sont débarquées et vendues sous criée chaque année, et au total 80 000 tonnes de produits de la mer y sont traitées (coquillages, crustacés, crevettes cuites, crevettes vivantes, filets de poisson, produits préparés). Les espèces les plus pêchées sont le merlu, la lingue, la sardine, la baudroie et le lieu noir. Outre sa naissance dans un magasin de mareyage, le lien du club avec le port fut intense jusqu’aux années 1980 quand les activités portuaires commencèrent à décliner. Par exemple, lors de la saison 1982-1983, l’équipe lorientaise évolua avec un maillot blanc sur lequel apparaissait un poisson « emmêlé » dans une carte de la bretagne, accompagnée du nom Breizh Pesked (poisson de Bretagne). Breizh Pesked était une association du port de pêche, sponsor du club.

#208 – FC Nantes : les Canaris

Comme beaucoup d’équipe évoluant en jaune, le club nantais a hérité du surnom « les canaris » . Ces couleurs jaunes et vertes furent décidées lors de la création du club. Au printemps 1943, 5 clubs amateurs de la région nantaise, sous l’impulsion de 3 entrepreneurs locaux, Marcel Braud, Marcel Saupin et Jean Le Guillou, fusionnèrent pour donner naissance au FC Nantes afin de « développer, par la pratique du football, les forces physiques et morales des jeunes gens et pour créer entre tous les membres, des liens d’amitié et de solidarité ». Cet objet, dans la lignée de la politique de vichy, n’était pas un hasard car les 3 entrepreneurs étaient des collaborationnistes et Jean Le Guillou fit sa fortune en travaillant pour la Luftwaffe et la Kriegsmarine. Avec cet argent, Jean Le Guillou acquît des cabarets parisiens, des bijouteries, des boutiques de haute couture ainsi qu’une écurie de chevaux de courses. Dans son haras, figurait un crack, dénommé Ali Pacha qui était monté par un jockey en casaque jaune et verte. Fasciné par son crack et mécène du jeune club, Jean Le Guillou fit adopter alors les couleurs jaunes et vertes au club de football.

#193 – Stade Rennais : les Rouge et Noir

Fondé en 1901 par des étudiants de l’Université de Rennes, le club arborait un maillot rayé bleu ciel et bleu marine, s’inspirant des teintes du Havre AC. En 1902 débuta le championnat régional dont le premier vainqueur fut le FC Rennais. Puis, le Stade Rennais remporta la seconde édition. Mais, un troisième club l’US Servannaise, club malouin principalement composé de joueurs britanniques, s’avérait être de plus en plus un redoutable rival. Afin de concurrencer l’équipe de Saint-Malo, le Stade Rennais et le FC Rennais décidèrent d’unir leurs forces en 1904 pour devenir le Stade Rennais Université Club. Le nouveau club opta pour son maillot pour les rayures du Stade Rennais et les couleurs du FC Rennais, le rouge et le noir.

Selon l’historien du club, Claude Loire, ces deux couleurs représentent d’un côté l’esprit laïque (le rouge de la République française) et de l’autre la religion catholique (le noir rappelle la couleur des soutanes), deux courants à la base de l’identité du FC Rennais, fondé par des étudiants de mouvance anarcho-syndicaliste. Tout ceci, un avant la Loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat. Si les couleurs sont désormais traditionnelles, les rayures disparurent assez vite. D’abord blanc et noir (couleur de la ville de Rennes), le logo du club s’aligna avec les couleurs du maillot rouge à partir des années 1960.

Pour la petite histoire, en 2024, alors que le Stade Rennais s’apprêtait à accueillir l’AC Milan, dans le cadre des barrages de la Ligue Europa, la préfecture décida d’interdir de porter des insignes aux couleurs du club italien … sauf que les couleurs du Milan sont celles de Rennes.

L’union des deux club ne donna pas à court terme les résultats escomptés. Si l’US Servannaise et le Stade Rennais UC se partagèrent les titres régionaux jusqu’en 1914, l’équipe malouine remporta la majorité des titres (8 au total). Parfois de manière assez singulière. Lors de la dernière journée de la saison 1904-1905 les deux clubs étaient à égalité. L’US Servannaise joua son dernier match face au Stade Vannetais qui se termina par un résultat nul. Mais les Vannetais refusèrent de jouer la prolongation (pourtant obligatoire), donnant ainsi sur tapis vert la victoire à l’US Servannaise. Avec ses deux points, le club malouin remporta son premier titre. La saison suivante, l’US Servannaise fut suspendu à un match de la fin et termina dernière du championnat. Le nouveau Stade Rennais fut donné vainqueur. Mais, le 9 avril 1906, l’US Servannaise déposa un appel pour obtenir de rejouer le titre. Devant le refus du Stade Rennais, le titre fut donné à l’US Servannaise. Lors de la saison 1906-1907, l’US Servannaise domina haut la main le championnat au point de se permettre de ne pas jouer la dernière journée contre le Stade Rennais.

#174 – AS St Etienne : les Verts

Le club stéphanois a acquis sa popularité grâce à ses campagnes européennes des seventies (en particulier celle de la saison 1976 qui les verra prendre une bain de foule lors de la descente des Champs-Elysées alors qu’il venait de perdre la finale de la C1 face au Bayern Munich), et à une chanson « Qui c’est les plus forts ?… Évidemment c’est les Verts », sorti en 1976 et chanté par Jacques Monty. Car le club est reconnu parmi tous par ses maillots intégralement verts, une couleur assez peu portée par les équipes françaises. Est-ce la couleur du gazon qui inspira le club pour le choix du vert ? Oui et Non. Si la fondation du club remonte officiellement à 1933, le club puise ses origines dans l’équipe corporatiste de la grande enseigne de distribution, Casino. Le fondateur du groupe, Geoffroy Guichard, naquit au sein d’une famille d’épicier à St Etienne. En 1889, il s’allia à son cousin par alliance Paul Perrachon qui dirigeait depuis dix ans une épicerie installée dans l’ancien Casino Lyrique de Saint-Etienne. Ce Casino Lyrique était un cabaret aux mœurs légères, ce qui entraîna sa fermeture en 1858. L’espace rouvrit en 1860 mais pour accueillir une épicerie de détail. Le propriétaire, M. Bréchaud, conserva le nom de « Casino » pour son magasin (une notoriété facile à gagner auprès des clients), comme le feront les suivants, parmi lesquels la famille Perrachon et Geoffroy Guichard. Ce dernier racheta les parts de son cousin par alliance en 1892 puis fonda en 1898 la société des magasins Guichard-Perrachon, à l’origine du Groupe Casino. L’établissement se développa rapidement, comptant déjà 100 succursales dans toute la région en 1904. Comme souvent à cette époque, l’entreprise accompagna ses employés dans la vie courante via des oeuvres sociales et sportives. En 1904, les employés de Casino bénéficièrent d’une caisse de prévoyance et d’assurance décès, puis d’un service médical et pharmaceutique en 1905, de primes aux familles nombreuses et à la naissance en 1910 ou encore d’allocations familiales et d’une participation aux résultats à partir de 1916. En 1912, Casino créa également une association sportive (l’Amicale des employés de la Société des magasins Casino), qui lança une section football en juillet 1919. Réservée aux employés de Casino, cette dernière changea plusieurs fois de nom jusqu’à se fondre en 1933 dans le nouveau club professionnel créé à St Etienne, l’ASSE. Fortement affilié et soutenu par le groupe Casino, le nouveau club adopta les couleurs de l’enseigne, le vert. Pourquoi Geoffroy Guichard et Casino choisirent le vert comme couleur des magasins ? Le bâtiment du Casino Lyrique qui devint le siège du groupe était situé au 5 rue des Jardins. Or, les Jardins firent penser à la verdure, donc au vert.

#144 – FC Metz : les Grenats

Le club lorrain joue effectivement en grenat. Mais d’où provient cette couleur ? A la fondation du club, en 1932, le club évoluait dans les couleurs de la ville de Metz, le noir et le blanc. Tirées du blason de la ville, ces couleurs ont pour origine celles de l’écusson qui représentait le paraige dénommée « Commun ». Au nombre de 6, les paraiges, des associations de familles bourgeoises et commerçantes, dirigeaient la ville, lors de la République Messine (1234 – 1552).

Le 27 décembre 1936, le FC Metz se déplaça à Marseille pour affronter l’OM. Le club perdit le match 4 à 0. Au-delà de la défaite, Raymond Herlory, le Président du club, et Charles Fosset, l’un des joueurs, entendirent surtout les supporteurs de l’OM insulter les joueurs messins. Ils leur lançaient des injures à caractère anti-allemand. En effet, avec leur maillot blanc et noir, le club rappelait l’équipe nationale d’Allemagne et, à l’époque, les souvenirs de la grande guerre étaient encore vivaces pour les deux partis. En particulier pour les messins qui avaient connu l’annexion de la Moselle en 1870 par l’Allemagne et qui n’étaient pas toujours considérés comme des français par les français de l’intérieur, depuis leur retour dans la Mère Patrie en 1918. Le Président et son joueur eurent donc l’idée de changer les couleurs pour améliorer l’image du club et optèrent pour le grenat. Le grenat avait été la couleur du CAM (Cercle Athlétique Messin), l’une des deux formations à l’origine du FC Metz.

#137 – OGC Nice : les Aiglons

Le club niçois tire son surnom des armoiries de la ville où figure un aigle dominant trois collines et la mer. On retrouve la trace de ces armoiries dès 1431 dans des parchemins contenant les statuts de la commune de Nice délivrées par le Duc de Savoie, Amédée VIII. A cette époque, Nice était rattaché au Duché de Savoie depuis seulement quelques années. Suite à un problème de succession, entre 1380 et 1388, deux maisons (la maison d’Anjou-Sicile et la maison de Duras) s’affrontèrent pour la domination du Comté de Nice. Le Pays Niçois était rallié à la Maison de Duras mais faisait face aux Provençaux et leurs alliées de l’armée d’Anjou. Incapable d’être secouru par les Duras, les niçois se tournèrent vers Amédée VIII et la Maison de Savoie pour les défendre. Le 28 Septembre 1388, une carte connue sous le nom d’acte de dédition de Nice à la Savoie donna des premiers droits à Amédée VIII sur le Comté de Nice. Ces derniers furent réaffirmés face à la Maison Duras en 1391. Puis en 1419, la Maison d’Anjou-Sicile, par la régente de Naples Yolande d’Aragon, abandonna ses prétentions sur la région, marquant le rattachement définitif de Nice aux possessions de la Maison de Savoie. Cette incorporation étant nouvelle, le Duc souhaita marquer de son seau la ville. Or, Amédée VIII n’était pas uniquement Duc et avait également le titre de vicaire impérial, ce qui lui donnait une autorité et un prestige complémentaire. État indépendant rattaché au Saint-Empire romain germanique, la Maison de Savoie avait obtenu ce titre au XIIIème. Ainsi, pour affirmer leur domination sur la ville, les Ducs de Savoie imprimèrent, sur les armoiries de la cité, l’aigle, emblème impérial, qui dominait 3 collines et la mer, représentant le pays niçois.

Cette tradition de l’aigle sur les armes d’une ville impériale était largement diffusée au sein du Saint-Empire romain germanique, particulièrement pour les villes dites libres ou impériales. Aujourd’hui, les villes d’Aix-la-Chapelle (Allemagne – ville impériale en 1166), de Besançon (France – ville impériale en 1290), Dortmund (Allemagne – ville impériale en 1236), Essen (Allemagne – ville impériale en 1377), Lübeck (Allemagne – ville impériale en 1226), Nimègue (Pays-Bas – ville impériale en 1230), Nördlingen (Allemagne – ville impériale en 1215) ou Reutlingen (Allemagne – ville impériale vers 1240) affichent sur leurs armoiries, généralement un aigle noir sur fond jaune. Ce symbolisme était directement tiré des armes du Saint-Empire romain germanique (d’or, à l’aigle déployé à bec de sable et membré de gueules). Le Saint-Empire était une sorte de confédération de plusieurs Etats et principautés mais n’a jamais constituait un Etat-Nation au sens moderne. Issu de la décomposition de l’Empire de Charlemagne après le traité de Verdun (843), cet ensemble débuta par la réunion de deux divisions de l’Empire carolingien au Xème siècle et s’étendait principalement sur une partie de l’Allemagne et de l’Italie actuelle (jusqu’au XIVème siècle). Ainsi, les dynasties qui régnèrent qualifièrent l’Etat de « Saint » (à compter de 1157) pour exprimer que son monarque était établi par la volonté de dieu et régnait par droit divin. Ensuite, le terme « Romain » apparu vers 1184 (et de façon constante à partir de 1254) établissait un lien direct entre l’ancien Empire Romain (disparu en 476) et le nouvel Etat (qui occupait des régions historiques de l’Empire Romain). D’ailleurs, le monarque du Saint-Empire était titré « Empereur des Romains ». Pour renforcer l’héritage, les armes du Saint-Empire reprit les attributs de Rome dont l’Aigle. L’oiseau à l’époque de l’Empire romain était le protecteur des légions sur le champ de bataille et, selon leur croyance, favorisait les victoires des Romains au combat. Il apparaissait sur l’étendard des légions (aquila). Dès l’antiquité grec, l’aigle, animal favori de Zeus, le Dieu de tous les Dieux, symbolisait la puissance, la victoire et la prospérité. Dans la mythologie romaine, il demeurait attaché au Dieu des Dieux, Jupiter, en étant son messager. Pour le Saint-Empire, les armes d’un aigle noir sur fond jaune devint attestées vers 1250, la « Chronica maiora », un livre historique du moine bénédictin anglais, Matthieu Paris, attribuant un Reichsadler (l’aigle impérial) à deux têtes à l’Empereur Otto IV. Ce symbole, le Reichsadler, a traversé les âges, en étant représenté sur les armes du Saint-Empire, l’Empire Allemand, la République de Weimar, le 3ème Reich et jusqu’à aujourd’hui, la République Fédérale Allemande.

L’aigle se retrouve aujourd’hui sur l’écusson du club.

#121 – RC Lens : les Sangs et Ors

Ce sont les couleurs du club du Pas-de-Calais. Lens vit la création de son club en 1906. Cette jeune équipe arborait des maillots à damier ou rayures noirs, référence aux mines de charbon, et verts, comme la Place Verte (ancien nom de la Place de la République), sur laquelle les jeunes jouaient au football avant de créer le club. Plusieurs fois, le club rendit hommage à ces couleurs avec son maillot extérieur (2018-2019, 2019-2020 et 2025-2026). Puis, de 1908 à 1914, le club aurait arborait un maillot intégralement noir. Le club fut emporté avec le début de la Première Guerre mondiale.

Mais, en 1919, il renaît grâce à Monsieur Laroche, directeur du Comité de Secours Américain. En contrepartie de la mise à disposition d’un terrain, il demanda au club de rejoindre le giron de l’Union Sportive du Foyer Franco-américain et de porter dorénavant ses couleurs ie le bleu ciel pour le maillot, le blanc pour la culotte et le rouge pour les bas.

En 1923, René Moglia fut élu président et il fit changer les couleurs pour le fameux sang et or. La légende raconte que le nouveau président du Racing eut cette idée en passant devant les ruines de l’Église Saint-Léger, détruite lors d’un bombardement le 19 janvier 1916 et dernier vestige de la présence espagnole dans la région au XVIIIème siècle (jusqu’en 1648 la ville de Lens était une place forte des Pays-Bas espagnols). René Moglia prit alors les couleurs du drapeau espagnol. Selon le site officiel du club, les premiers maillots sang et or furent portés pour la première fois en 1924 lors de l’inauguration du nouveau stade municipal Raoul Briquet (aujourd’hui stade Léo Lagrange). Il s’agissait d’un tricot rayé verticalement sang et or, couplé à une culotte noire.

#105 – Stade Lavallois : les Tangos

Non, le surnom n’aucun rapport avec la célèbre danse. Ni Laval n’abrite une forte communauté argentine, ni le Stade Lavallois n’a été un incubateur de talents venant de la pampa (seulement 3 joueurs argentins ayant porté le maillot Tango en tout et pour tout selon le site Tangofoot). Ce surnom fait référence à la couleur du maillot qui marqua de nombreuses générations des années 70-80. Il faut dire que cette couleur distinguait le club par rapport aux équipes de division 1 (et en plus, il était sublimé par la célèbre équipe hollandaise de Johann Cruyff).

Lors de la création du club, en 1902, ses dirigeants auraient opté d’abord pour le rouge et noir, comme les voisins du Stade Rennais. Mais, deux ans après, en 1904, l’équipe apparût vêtue d’une tunique rayée verte et blanche. Puis, à la sortie de la guerre en 1918, le club se résolut à porter des maillots de couleur tango. Le quotidien « La Mayenne » du 19 Septembre 2023 relatait que le Dimanche 16 Septembre lors de la victoire face au Stade Nantais, « nos concitoyens avaient remplacé leurs maillots vert et blanc par des maillots tango ». La légende dit qu’au départ, les dirigeant préférèrent des maillots rouges sangs (peut-être une influence des armes de la ville qui représente un léopard jaune sur un fond rouge). Mais, avec l’usure, ces derniers tournaient rose. L’effet certainement recherché avec la couleur rouge sang devenait plutôt ridicule en rose. Les dirigeants se rabattirent alors sur les couleurs tango et noir.

#85 – Nîmes Olympique : les Crocodiles, les Crocos

L’animal est l’emblème du club mais son origine dépasse le Nîmes Olympique. En effet, les armes de la ville expose un crocodile enchaîné à un palmier. Pour comprendre ce symbole, il faut remonter à 31 avant J.C et à la bataille d’Actium. Les armées romaines d’Octave réduisirent à néant les dernières ambitions de Cléopâtre et Marc-Antoine. L’Egypte des Pharaons tomba alors sous le joug de l’Empire Romain. La légende veut qu’Octave octroya des terres à ses vétérans d’Actium à Nîmes, favorisant l’essor de la ville. Au-delà de cette version, la colonie de Nîmes eut surtout le droit de frapper une monnaie en mémoire de cette victoire : l’as de Nîmes (aussi désigné comme dupondius au crocodile). Cette pièce de bronze affichait sur son avers Octave, désormais élevé au rang d’Empereur, et son gendre Agrippa (commandant de la flotte à Actium et principal artisan de la victoire) et, au revers, le fameux crocodile enchaîné à un palmier couronné de lauriers, surmontés de l’inscription « Col. Nem. », qui signifie COLonia NEMausensis, ie colonie nîmoise. Le crocodile et le palmier symbolisent l’Egypte soumise à Rome (la couronne de lauriers).

#73 – SM Caen : Malherbe

Le surnom est simplement tiré du nom du club, Stade Malherbe de Caen. Mais pourquoi Malherbe ? Le club fut fondé le 15 octobre 1913 et résultait de la fusion de deux associations sportives : le Club Malherbe caennais et le Club Sportif caennais. Le compromis entre les deux clubs parvint à adopter le « Malherbe » dans le nom du club ainsi que les rayures verticales du CMC et le « S » du CSC ainsi que ses couleurs rouge et bleu. Le Club Malherbe caennais était une émanation de l’Union Athlétique du Lycée Malherbe. Les origines du club se trouvent donc au Lycée Malherbe de Caen, un des plus grand lycée de France, accueillant près de 2 000 élèves. Créé en 1804, il prend son nom définitif en 1892 et fait référence à François de Malherbe. Ce dernier était né à Caen et fut le poète officiel des rois Henri IV et Louis XIII. Il ouvrit la voie au classicisme en imposant à la langue et à la littérature française un idéal de rigueur, d’harmonie et de clarté. Pas sur pour autant que les joueurs du SM Caen soient rigoureux, classiques voire des poètes.