#214 – CF Monterrey : los Rayados

Les rayés. Ce surnom fut décidé par les fans du club. En raison de la promotion du club en première division en 1956, le club décida de choisir un surnom et réalisa un vote auprès de ses supporteurs. A l’issue du premier tour de scrutin, 5 noms furent proposé au second tour aux supporteurs : Rayados (les rayés), Jaladores (les tireurs), Cachorros (les chiots), Miserables (les misérables) et Industriales (les industriels). Le 26 août 1956, à la fin d’un match, le résultat du vote fut annoncé : avec une marge de 362 voix sur le second choix Rayados (3 974 voix) remporta le vote. Industriales arriva en deuxième position avec 3 612 voix, Miserables en troisième position avec 1 825 voix, Cachorros en quatrième position avec 1 211 voix et Jaladores en dernière position avec 789 voix. La plupart de ces propositions étaient déjà des surnoms officieux du club. Rayados était déjà utilisé par les fans dès 1952-1954. En effet, il apparut dans la presse le 12 ou 13 septembre 1952, par l’intermédiaire du journaliste César M. Saldaña qui qualifia l’équipe de Rayados. Mais quel est son origine ? Plusieurs hypothèses existent dont la plus à la moins probable sont précisées ci-après.

Le surnom mettrait en avant le maillot rayé du club qui n’a pas toujours joué avec. Le CF Monterrey fut fondé en 1946 et arborait un maillot barré diagonalement avec dans la partie haute du bleu et dans la basse du blanc. Mais la première saison se révéla difficile. A peine un mois après sa création, lors d’un voyage vers Guadalajara pour jouer la 4ème journée de championnat, le bus qui transportait les joueurs prit feu à une station essence. De nombreux joueurs furent gravement blessés et 2 succombèrent dans les semaines qui suivirent. L’équipe était décimée. Même si les autres clubs mexicains se montrèrent solidaires en prêtant des joueurs à Monterrey pour leur permettre de poursuivre le championnat, le cœur n’y était plus et le club termina dernier. Les membres décidèrent alors de suspendre les activités du club. 6 ans plus tard, le président de la ligue de football de l’Etat de Nuevo León (dont Monterrey est la capitale), Carlos Canseco González, redonna naissance au club. L’équipe commença à porter un maillot blanc avec des rayures bleues horizontales, semble-t-il inspiré par le maillot du club de Tampico Madero FC, dont Carlos Canseco González était fan (il était même né dans la ville de Tampico). Puis, les rayures devinrent verticales au début des années 60. Ceci fut réalisé sous l’impulsion de José Ramón Ballina, un représentant du club et ancien joueur du club du CF Asturias, club qui portait un maillot rayé verticalement bleu et blanc. Pourtant, des photos de la saison 1952-1953 montrent l’équipe avec des maillots rayés verticalement.

Une autre raison, moins admise, avance que ce surnom serait lié à la fortune du club et aux salaires élevés perçus par les joueurs du club (les gens disaient que les joueurs avaient une bonne paye (buen raya en espagnol)). Pourtant, le club était plutôt pauvre au départ mais il est vrai que ses dirigeants cherchèrent de l’argent partout où il pouvait et ils amassèrent un petit pactole.

Une autre hypothèse vient de la tribu indienne qui vivait sur le territoire de Coahuila qui s’étend en partie dans la région de Nuevo León. Les premiers Espagnols avaient surnommés cette tribu notamment les rayados (parmi 28 autres surnoms …).

#196 – Tigres UANL : los Felinos

Les félins. En s’appelant Tigres, le club ne pouvait avoir un autre surnom que celui-ci. Pourtant, lorsque le prédécesseur du club fut fondé en 1957, son surnom était certes animalier mais portait sur un animal moins impressionnant, le sanglier. Le surnom de félin s’attacha au club lorsque ce dernier fut repris par l’Université de Nuevo Leon (Universidad Autónoma de Nuevo León) suite à des problèmes financiers. Or, l’Université avait déjà comme mascotte le Tigre et ses équipes sportives adoptaient ce nom. En particulier l’équipe de football américain qui est à l’origine de ce surnom. Créé en 1944, le nom d’origine de l’équipe de football américain était osos (les ours) qui devint pendant les 3 premières années d’existence cachorros (les oursons). Le 25 janvier 1947, les oursons rencontrèrent une équipe de Monterrey dénommée Gatos Negros (les chat noirs) qui était invaincu. Les oursons remportèrent le match. Tony Corona, chroniqueur pour le journal El Norte, baptisa l’équipe de l’Université les Tigres du Bengale car « les étudiants universitaires se sont comportés sur le terrain avec beaucoup de courage et de substance, cessant ainsi d’être des oursons pour devenir plutôt des tigres avides de victoire ».

#155 – Club América : Águilas

Les aigles. Souvent, il est apparu dans ces articles que le surnom de l’équipe remontait aux origines du club. Mais, ce n’est pas toujours le cas, comme pour ce club populaire mexicain. L’aigle est devenu le symbole et donc le surnom du club. Bien que cet emblème apparu fugacement dans une variante de l’écusson du club en 1938, il s’imposa massivement au début des années 1980. A cette époque, le club entama une grande restructuration, après avoir terminé 13ème lors de la saison 1980/1981 (son pire classement depuis 1948-1949). Tout d’abord, l’entraîneur José Antonio Roca fut remercié et remplacé par Carlos Reinoso. Puis, le 10 septembre 1981, le président Guillermo Cañedo quitta la présidence après 20 ans et Emilio Díaz Barroso prît le relais. Ce dernier imposa tout de suite sa marque en voulant renforcer l’image du club. Le 20 septembre 1981, il prît la décision de prendre pour le club comme symbole et surnom « les Aigles » car l’animal représente l’orgueil et surplombe ces proies dans les airs. Il faut garder à l’esprit que l’Aigle fait partie des armes du Mexique. Sur le drapeau national, l’aigle apparaît avec un serpent dans le bec et posé sur un nopal (cactus). Ces armes sont inspirées de la légende de Tenochtitlan, zone où se trouve la ville de Mexico (où siège le club). Selon le récit, les dieux auraient dit aux Aztèques de fonder une ville là où ils trouveraient un aigle en train de dévorer un serpent, posé sur un nopal. Au final, appuyé par une grande et longue (près de 20 ans) campagne marketing et publicitaire (le club étant lié au groupe de média Televisa, ce matraquage fut facilité), ce surnom s’imprima chez les supporteurs et les médias, supplantant alors les autres vieux surnoms. Ce changement s’imposa aussi car le club retrouva de son lustre avec ce surnom. En effet, lors de la saison 1981-82, l’équipe termina deuxième dans le tableau général et fut éliminée en demi-final des play-off. La saison suivante, le club réalisa l’une des meilleures performances de l’histoire de la saison régulière, concluant le tournoi avec 26 victoires, 9 nuls et 3 défaites en 38 matchs, 69 buts pour et 27 contre et s’adjugeant les titres de meilleure attaque et meilleure défense. Mais, l’équipe échoua une nouvelle fois en demi-final des play-off. La saison suivante permit d’atteindre le Graal avec le gain du titre de Champion du Mexique. Exploit renouvelé la saison d’après. Au final, avec ce changement, notamment de surnom, le club recommença à déployer ses ailes sur le football mexicain.

#130 – CF Atlas : los Zorros

Les renards. Ce surnom s’insipire du style de jeu de l’équipe et souligne la ruse et la rapidité des joueurs du club. Au début des années 60, le club connut une période de grâce où il remporta la Coupe du Mexique en 1962. Une semaine plus tard, Atlas était opposé à son éternel rival de CD Guadalajara en finale de la Super Coupe du Mexique (dénommée Champion des Champions). Il s’agissait de la première fois que les deux clubs de Guadalajara se rencontrait dans cette compétition. L’équipe conquit la coupe (victoire 2 buts à 0) et mit également fin à une série de derbys perdus débuté en 1951. Lors de la saison 1965-1966, le club atteint même la finale du championnat (perdu contre America). Enfin, en 1968, la 4ème Coupe du Mexique entra dans la vitrine des trophées de l’institution.

Emmenée par des joueurs tels que Alfredo « Pistache » Torres, qui à l’époque était déjà un défenseur expérimenté, accompagné d’autres excellents footballeurs tels que Guillermo « Campeón » Hernández, le brésilien Ney Blanco et les milieux Pepe Delgado et José Rodríguez, l’équipe développa un jeu de qualité et efficace. Les joueurs d’Atlas étaient alors reconnus pour leur capacité à trouver des espaces, à surprendre leurs adversaires et à construire des stratégies élaborés. Or, ces caractéristiques sont celles du renard d’où la survenance de ce surnom. De plus, le renard symbolise également la ténacité et la persévérance, qualités que le club ne renie pas.

Une autre version indique que ce surnom fut soufflé, par un supporteur dénommé « Zorro banderas » , au Conseil d’Administration qui l’accepta.

En 2015, la mascotte vit le jour sous la forme d’un renard évidemment, que le club dénomma « Lico » en hommage à l’un des fondateurs du club, José « Lico » Cortina. Ce dernier fut une figure clé lors de la fondation de l’équipe, notamment en soufflant le nom de l’équipe, qu’il voyait sur comme soutenir le monde. Début 2025, la mascotte Lico tira sa révérence pour laisser la place à deux nouveaux renards, nommés Maggi (une femelle) et Fury (un mâle).

#81 – Cruz Azul : los Cementeros

Les cimentiers. Le club fut fondé le 22 mai 1927 (c’est donc son 73ème anniversaire à la date de parution de cet article) par des employés de la société Cooperativa La Cruz Azul S.C.L., fabricant de ciment. A l’époque, à Jasso, la ville où le club fut créé, il n’y avait rien d’autres que cette cimenterie et il fallait donc bien occuper le personnel. Le baseball était roi. Mais, Guillermo Álvarez Macías, directeur général de la cimenterie, et Carlos Garcés, directeur de l’action sociale, tous fans de football, fédérèrent plusieurs ouvriers pour bâtir les bases du club. Depuis, le club est fortement lié par ses origines à cette entreprise (il en reprend d’ailleurs le logo) mais également car le cimentier a été l’unique sponsor du club jusqu’en 1997 et depuis, reste un partenaire majeur.

#40 – Club Universidad Nacional UNAM : Pumas, los Félinos

Les pumas, les félins (le puma est un félin). Le Club Universidad Nacional est le club de football de l’Université Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM). Le club hérita du puma comme symbole et donc comme surnom dans les années 1940. En effet, entre 1942 et 1946, l’entraîneur de l’époque, le célèbre Robert « Tapatío » Méndez, utilisait souvent lors de ses speechs à ses joueurs de football américain des comparaisons avec des pumas ou les « traiter » de puma pour les encourager. il était convaincu qu’il s’agissait d’un félin qui réunissait les caractéristiques qu’il désirait voir chez tout joueur : fort, agressif, vaillant, rapide et intelligent. En outre, le puma n’est pas un animal imposant en termes de taille mais il sort souvent victorieux des affrontements avec des rivaux plus grands, grâce à son agilité et sa ruse. Puis, il décida que le surnom de l’équipe serait Pumas. Toutefois, le surnom était initialement dédié aux joueurs de football américain. Il devint si populaire qu’il se répandit pour l’ensemble des équipes sportives de l’université.

Symbole de l’équipe, le puma s’imposa sur l’écusson en 1962 puis disparut en 1970 pour laisser la place au blason initial représentant un « U ». Puis, il revint de nouveau le 20 avril 1974 dans la forme qu’on lui connait aujourd’hui encore. Il se compose du visage d’un puma en or, réalisé à partir de la silhouette d’un poing fermé, sur un triangle bleu aux coins arrondis. Le triangle symbolise les 3 valeurs clés de l’université : l’enseignement, la recherche et la diffusion de la culture. L’université avait commandé le projet à Manuel Andrade Rodríguez, dans le cadre de la rénovation de l’image de la Direction générale des activités sportives et récréatives et il fut choisi parmi 16 œuvres. Dans le cadre de ce même programme de modernisation de l’identité, la tête de puma s’installa également sous une forme géante et au centre du maillot de football. Depuis, le maillot à la tête de puma demeure un signe fort d’identité du club et un classique pour les collectionneurs de tenue sportive.

#39 – Club Necaxa : Electricistas

Les électriciens. Le club fut fondé en 1923 par un ingénieur anglais, W.H.Frazer, directeur de la société électrique Luz y Fuerza del Centro. Pratiquant le football dans sa jeunesse et convaincu que le sport était bénéfique pour la santé des travailleurs, il fusionna l’équipe de football de Luz y Fuerza del Centro et celle de la société de transport, Tranvías, au sein de cette nouvelle structure. D’où le surnom des électriciens. En outre, en 1943, alors que le professionnalisme gagnait le Mexique, le club n’y résista pas et se retrouva en quasi-faillite. Soutenu puis repris par le syndicat mexicain des électriciens (Sindicato Mexicano de Electricistas), le club put continuer son existence.