#476 – Helsingborgs IF : Mjölkkossan

La vache à lait. Fondé en 1907, Helsingborgs est un club historique de la ligue suédoise et participa à sa création en 1924. Il fut l’un des principaux animateurs du championnat, le remportant à 4 reprises dans ces premières années (1929, 1930, 1933 et 1934) et finissant régulièrement dans les 4 premières positions. L’équipe attirait alors les foules aussi bien à domicile qu’à l’extérieure. Dans les années 20-30, pour les clubs qui recevaient Helsingborgs, c’était une garantie de percevoir une recette importante. Le club était une vache à lait. La situation a bien changé avec les années. Même si le club s’est constitué un solide palmarès (notamment en réalisant un triplé historique : Super Coupe, Coupe de Suède et l’Allsvenskan en 2011), le nombre de spectateurs s’est réduit ces dernières années. En 2015, Helsingborgs connut de grave difficulté financière. Le budget était tablé sur 10 000 spectateurs mais à peine 6 000 au plus se rendaient dans le stade. Une souscription fut lancée et permis de sauver le club financièrement. Mais sportivement, il fut relégué la saison suivante en seconde division et financièrement, la situation était restée tendue.

#413 – IF Elfsborg : di Gule

Les jaunes. Le sextuple champion suédois évolue en jaune et noir, dans la ville de Borås. Borås est une ville situé à 60 km de Göteborg qui fut fondé par le Roi de Suède, Gustave II Adolphe, en 1621. L’objectif du Roi était tout d’abord de créer un marché officiel où les commerçants locaux pourraient vendre leurs marchandises (et ainsi permettre au Roi de percevoir des taxes sur ce commerce). Ensuite, à cette époque, à l’ouest, la Suède avait un accès à la mer limité via un couloir étroit à l’embouchure de la rivière Göta. Toute la partie occidentale de la Suède actuelle était alors danoise. Göteborg, principal port sur la mer de Cattégat et fondée la même année que Borås, avait besoin de soutien. Ainsi, le Roi dota, en 1624, Borås d’un régiment dénommé Älvsborg.

Ce régiment d’infanterie exista et demeura à Borås entre 1624 et 1998. Cet unité d’infanterie, dénommé aussi I 15, participa à presque toutes les guerres suédoises, soit dans l’armée de campagne, soit en tant que garnison dans les forteresses. Avant la création du régiment, deux unités de fantassins (appelées alors fänika) étaient constituées, une pour la région du Västergötland et une autre pour le Dalsland. En 1610, elles furent réunis au sein du grand régiment du Västergötland. Lorsque le régiment d’Älvsborg fut créé en 1624, les fantassins du Västergötland formèrent l’épine dorsale du nouveau régiment. Ce dernier porta un certain nombre de drapeaux au fil des ans mais quasiment tout au long de son existence, les couleurs jaunes et noires furent présentes et considérées comme les couleurs de la garnison. Ainsi, le drapeau était divisé six bandes horizontales jaunes et noires. Les armoiries étaient constitués d’un lion rampant noire sur fond jaune. Ces deux couleurs (comme le lion) pourraient provenir du fänika de Västergötland car les armoiries de cette province se composent d’un blason divisé en diagonale. En haut, un lion jaune sur fond noir tandis que la partie basse affiche un lion noir sur fond jaune. Etant donné l’importance et le prestige de ce régiment, ses couleurs furent naturellement reprises par le club de foot en 1904.

#356 – IFK Norrköping : Snoka

Voici un surnom qui a plusieurs interprétations et traductions possibles. Il existe deux versions principales qui découlent de la rivalité avec l’autre club de la ville, l’IK Sleipner. En effet, dans les deux cas, le surnom fut donné par les rivaux et au final, fut adopté par les supporteurs de l’IFK. Pour la première version, Snoka dérive de Snokar, qui signifie serpent. Sleipner était l’équipe de la classe ouvrière tandis que l’IFK représentait les écoliers aisés. Les partisans de Sleipner déclarèrent que les joueurs de l’IFK était comme des serpents, c’est à dire qu’ils tentaient de paraître dangereux mais en réalité ils étaient tout à fait inoffensifs.

L’autre version se concentre sur les années 1940 et 1950, age d’or de l’IFK Norrköping, et signifie « les fouineurs » . Le club de Sleipner remporta en 1938 le premier titre de champion de Suède de la ville de Norrköping mais l’équipe ne capitalisa pas sur cette victoire. Dès la saison 1940, le club descendit en seconde division. Les raisons de ce déclin étaient certainement multiples mais l’une d’elle fut l’incapacité du club à former de nouveaux talents. En 1938, l’autre club de la ville gagna aussi son championnat, moins glorieux car il s’agissait de la seconde division mais ce titre lui procura son billet pour la ligue principale. Au contraire de Sleipner, 1938 fut le point de départ de l’age d’or de l’IFK. En effet, entre 1943 et 1963, l’IFK remporta 11 titres de champion de Suède et 2 Coupes nationales. Un splendide palmarès qu’il se forgea avec l’entraîneur hongrois Lajos Czeizler et le recruteur « Nalle » Halldén. Ce dernier fut un joueur du club et devint à la fin des années 30, son recruteur (il fut même président entre 1952 et 1955). Il commença par nettoyer les finances d’IFK puis il changea la façon dont le club travaillait avec le recrutement des joueurs. Dans un premier temps, il se détourna de l’université, qui était un viviers naturel pour le club (vu qu’il fut fondé en son sein). Halldén commença à sillonner la Suède en long, en large et en travers et se constitua un réseau solide de superviseurs. C’est ainsi qu’il « fouina » des nouveaux talents et inconnus qui allaient devenir les piliers du club et de la sélection nationale. L’IFK dénicha par exemple, Gunnar Nordahl, Knut Nordahl, Nils Liedholm, Torsten Lindberg et Birger Rosengren qui furent ensemble médaillés d’or olympiques à Londres en 1948. Gunnar Nordahl et Nils Liedholm constituèrent aussi un célèbre trio avec un autre joueur (Gunnar Gren mais non-formé à l’IFK), « Gre-No-Li », qui fera les belles heures de l’AC Milan.

Il existe une troisième version plus rarement mentionnée. Cette théorie portait sur le fait que les joueurs qui étaient recrutés par le club se voyaient proposer également des emplois dans la ville, façon de contourner l’obligation d’amateurisme de l’époque. Ils se retrouvaient ainsi comme pompiers, policiers ou douaniers. Dans ses voyages, « Nalle » Halldén était en effet accompagné par le chef de la police pour proposer des emplois au futur recruté. Or, le surnom de Snoka aurait alors son origine dans le fait que les douaniers étaient communément appelés tullsnokar (les douaniers serpents/fouineurs).

#182 – Hammarby IF : Bajen

Hammarby n’est pas le club le plus connu de Stockholm et de Suède (son palmarès est assez réduit) mais il bénéficie d’un fort soutien populaire (la moyenne de spectateurs est de 22 000 par saison, soit la plus haute de Scandinavie) et compte un grand nombre de joueurs dans ses différentes équipes (près de 3 000) ainsi que Zlatan Ibrahimović comme actionnaire (23,5%). Fondé par la section aviron, le club est aujourd’hui omnisports, avec notamment une section de Hockey sur Glace qui fut l’une des plus grandes équipes de Suède. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l’économie suédoise était à plat. Le football ne faisait plus recette, au contraire du Hockey sur Glace qui demeurait le sport le plus populaire. En outre, à compter des années 20, pour Hammarby, la section de football fit le yo-yo entre première et seconde division, sans réaliser aucun exploit marquant. En revanche, la section Hockey enregistra ses plus belles performances, en remportant 7 fois le championnat de Suède entre 1932 et 1945. Résultat, les joueurs de football d’Hammarby émigraient vers d’autres équipes ou se tournaient vers le Hockey. Ainsi, le surnom du club provient du Hockey sur Glace. En 1946, lors de la tournée en Grande-Bretagne réalisée par l’équipe de Hockey, l’un des joueurs stars, Stig-Emanuel « Stickan » Andersson, détourna la pronunciation anglaise de Hammarby (qui se disait Hammerbay en Anglais) pour en faire le diminutif Bajen. Le surnom s’ancra au sein des supporters dans les années 60 et en 1981, l’un des principaux groupes de supporteurs (6 000 membres en 2012) se créa avec le nom de « Bajen Fans ».

#176 – Djurgårdens IF : Järnkaminerna

Les poêles en fonte. Le surnom remonte au second age d’or du club, dans les années 50. A compter de 1920 et pendant 35 ans, le club faisait l’ascenseur entre la seconde division et l’Allsvenskan, l’élite du football suédois. Au passage, l’équipe subissait, lors de la saison 1945-1946, la plus grosse défaite de tous les temps dans l’Allsvenskan contre l’IFK Norrköping (11 buts à 1).

En 1954, la direction nomma comme entraineur, le sino-anglais Franck Soo (qui exerçait depuis deux ans en Suède). Sous son impulsion, le club retrouva son lustre d’antan. Pour cela, Franck Soo développa un style de jeu rugueux et physique, basé sur des entraînements physiques rigoureux. Ainsi, le club remporta le championnat de Suède en 1955, avec le plus grand nombre de victoires (14), le plus petit nombre de défaite (3), la meilleure attaque (53) et la meilleure défense (27). Franck Soo ne resta qu’une saison à la tête de l’équipe mais son jeu s’imposa au club pour la décennie, avec son joueur emblématique Gösta « Knivsta » Sandberg. Djurgårdens rajouta ainsi 3 nouveaux titres de champion en 1959, 1964 et 1966. Ce jeu physique, dur fut symbolisé par ce surnom de poêle en fonte (cet ustensile de cuisine était si dur et faisait mal quand on se cognait avec). Cette image collait bien également avec les couleurs du club. L’équipe arborait un maillot rayé bleu foncé et rouge foncé. Le bleu rappelait la fonte, tandis que le rouge la lueur du feu.

#95 – AIK Solna : Gnaget

Les rongeurs. Le surnom est peu flatteur et son origine n’est pas connu. Il remonterait aux années 20. Pourtant, le club aurait déjà été surnommé ainsi dans un magazine sportif suédois Nordiskt Idrottslif dès 1914. La version la plus admise est lié à la couleur des maillots. En effet, le choix du club, à sa création, s’était porté sur le noir et jaune. Malheureusement, comme souvent à l’époque, les couleurs résistèrent mal aux lavages successif et rapidement le noir tourna au gris, rappelant la robe grisée de certains rongeurs, comme les rats. Le club fut alors surnommé les rongeurs. Parfois, un autre surnom lui est donné, Råtta, qui signifie rat.

Une autre théorie place également ce surnom dans les années 1920. Au cours de la saison 1928/1929, il se disait que l’AIK « rongeait » (dans le sens de monter) l’une après l’autre les places au classement et, grâce à ce travail progressif, réussit à se maintenir en Allsvenskan, la première division suédoise.

#77 – IFK Göteborg : Blåvitt

Les bleus et blancs. L’IFK Göteborg joue en bleu et blanc et ce n’est pas un hasard. A la fin du XIXème siècle, il existait un magazine pour la jeunesse appelé « Kamraten » (Camarade) qui était publié dans tout le pays. En 1895, deux étudiants, Louis Zettergren et Per Ehnemark, lancèrent un appel pour créer un mouvement sportif dans toute la Suède et publièrent une annonce en ce sens le 1er février dans le magazine « Kamraten ». Au mois de Mars, la première réunion de l’association se tint et la décision fut prise de la dénommer Idrottsföreningen Kamraterna (IFK – Camaraderie d’associations sportives, en français). A une époque où il n’existait pas d’organisation sportive nationale, cette association visait à développer le sport en Suède en créant un club à Stockholm et en essaimant des « filiales » dans les autres villes. Un nouvel appel à la jeunesse fut publié dans le journal « Kamraten » et les invitait à fonder des clubs sous la devise ihärdighet, färdighet, kraft och kamratskap (Persévérance, Compétence, Pouvoir et Camaraderie). Très vite, de nombreux clubs naquirent un peu partout. En 1904, une 39ème structure apparut, l’IFK Göteborg.

Ce dernier adopta alors comme tous les autres clubs de l’IFK, les couleurs bleus et blancs. Ces dernières sont censées symboliser l’innocence (blanc) et la loyauté (bleu). Elles furent inscrites dans les statuts de l’association générale dès 1899 et tous les IFK respectent cette charte. Ou alors, il faut obtenir une dérogation pour afficher d’autres couleurs. C’est le cas de l’IFK Malmö qui utilise le jaune et le blanc ou le bleu et rouge de l’IFK Stockholm.

Le club de Göteborg s’inscrivit donc dans la tradition bleue et blanche de l’IFK certainement aussi car ces deux couleurs correspondent à celles de la ville. D’ailleurs, l’écusson du club repose sur les armes de la cité. Göteborg se situe dans la région du Götaland, cœur historique de la Suède, dont les armoiries étaient celles de la Maison de Bjelbo, également connue sous le nom de Maison de Folkung. Cette dernière fut l’une des plus puissantes et riches familles nobles de Suède à partir du XIIème siècle. Elle donna au royaume de Suède plusieurs évêques et souverains ainsi que 3 rois de Norvège et un roi de Danemark au XIVème siècle. La description la plus ancienne des armoiries du Götaland apparaît dans une lettre de privilège de 1607.