#814 – Slavia Prague : Červenobílí

Les rouge et blanc. Couleurs du maillot de l’équipe depuis sa création en 1895 (bien qu’il y ait eu quelques dérives en bleue, blanche ou en jaune pendant les années 1953-1955 en raison de l’interdiction du maillot traditionnel par les autorités communistes). Lors de la réunion de fondation le 31 mai 1895, les deux couleurs furent choisies pour souligner un peu plus l’identité slave du club.

Il faut rappeler que le club naquit à un moment où le nationalisme tchèque était exacerbé alors que la région faisait parti de l’Empire Austro-Hongrois. Avec la diminution de l’influence de l’Autriche dans sa zone traditionnelle (l’Italie et l’Allemagne), son Empereur, François-Joseph Ier, souhaita renforcer son pouvoir en Europe Centrale. Pour conserver la couronne hongroise en 1867, il garantit à la noblesse locale ses privilèges ancestraux en créant un royaume hongrois quasi-indépendant. Toutefois, cet accord avec la noblesse hongroise se fit au dépend de la constellation des autres peuples slaves qui vivaient dans les territoires de la double monarchie (Tchèques, Slovaques, Polonais, Ukrainiens, Slovènes, Croates, Serbes). Les aspirations nationalistes montèrent donc au sein de ses populations. Les mouvements sportifs étaient un moyen de développer les qualités physiques de la jeunesse mais également de diffuser les idées politiques, notamment celle de l’indépendance. Le Slavia se voulut le successeur d’un premier club qui avait été porté par les étudiants de l’association patriotique universitaire Literární a čnický spolek Slavia (Société littéraire et oratoire de Slavia).

Tout d’abord, le nom du nouveau club reprenait déjà un premier symbole puisque Slavia provient du latin et désigne dans la littérature médiévale le territoire habité par les Slaves. Ensuite, le drapeau du club copiait celui du Royaume de Bohême : une bande blanche au dessus du bande rouge. Le Royaume de Bohême constituait depuis 1085 le territoire principale des Tchèques. D’ailleurs, aujourd’hui, ces derniers dénomment cet Etat monarchique, Royaume Tchèque. Le rouge et le blanc dérivaient des armes initiales du Roi de Bohême, Vladislav II, qui représentaient un aigle argenté (blanc) sur un champ de gueule (rouge). Il était le deuxième souverain à obtenir le titre de Roi de Bohême en 1158. Outre ce symbolisme nationaliste, la direction donna un sens à chaque couleur. Ainsi, la couleur blanche symbolise la pureté des pensées et l’intention de gagner dans un combat loyal, où l’adversaire n’est pas un ennemi, mais un adversaire reconnu. La couleur rouge est un symbole du cœur que les joueurs mettaient à l’ouvrage à chaque match.

#21 – Slavia Prague : Sešívaní

Sešívaní signifie les maillots cousus. Le surnom peut paraître étrange mais lorsqu’on regarde le maillot du club, composé d’une large pièce rouge et d’une autre blanche, la raison commence à apparaître. Sešívaní fait effectivement allusion au maillot cousu de plusieurs pièces en blanc et rouge. Ce maillot remonte aux origines du club en 1895-1896. A des fins d’économie, pour le premier match, le maillot fut réalisé par la sœur d’un joueur du club. Cette dernière n’avait pas assez de tissu pour réaliser une tunique unie et dut coudre deux pièces de tissus de couleurs différentes (une rouge et une blanche).

Toutefois, il se pourrait que ce soit une légende car les couleurs comme le maillot (ainsi que le nom du club) revêtent une symbolique forte, notamment lié à la culture tchèque et sa volonté d’émancipation de l’époque. Les deux moitiés cousues sont censés montrées qu’aucun homme, aucune chose, n’a qu’un seul côté, et qu’il faut trouver une harmonie entre la volonté et le sentiment, entre la force et la subtilité technique, entre l’enthousiasme et la déception, entre le soleil et l’ombre. Et, au final, l’harmonie qui ressort du maillot témoignerait du fait que le sport doit être pratiqué avec une joie sincère et qu’il doit apporter joie et satisfaction à tous, joueurs comme supporteurs. Du côté des couleurs, le rouge et le blanc ne résultent pas du hasard puisqu’elles font référence à celles du Royaume de Bohême. Ce dernier constituait depuis 1085 le territoire principale des Tchèques. Le rouge et le blanc dérivaient des armes initiales du Roi de Bohême, Vladislav II, qui représentaient un aigle argenté (blanc) sur un champ de gueule (rouge). Il était le deuxième souverain à obtenir le titre de Roi de Bohême en 1158. Outre ce symbolisme nationaliste, la direction donna un sens à chaque couleur. Ainsi, la couleur blanche symbolise la pureté des pensées et l’intention de gagner dans un combat loyal, où l’adversaire n’est pas un ennemi, mais un adversaire reconnu. La couleur rouge est un symbole du cœur que les joueurs mettaient à l’ouvrage à chaque match. Toute une histoire …