#1368 – JK Nõmme Kalju : Roosad Pantrid

Les panthères roses. Fondé en 1923 par les lutteurs Aleksander Šneider et Mart Liiv, Nõmme Kalju est l’un des plus anciens clubs de football d’Estonie. Actif jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le club disparut avec l’avénement du régime soviétique. Puis, Värner Lootsmann, un homme politique de Nõmme, Uno Piir, un des entraîneurs les plus célèbres d’Estonie, et Anton Siht insufflèrent une nouvelle vie au club en 1997. Puis, en 2002, Kuno Tehva, entrepreneur dans le divertissement et les lubrifiants, accéda à la présidence du club avec la volonté de faire de Nõmme Kalju un club professionnel en mesure de remporter le titre de champion. Et cette volonté de réussite sportive s’accompagnait pour Tehva d’une politique marketing active, à l’image des autres clubs européen mais encore bien novateur pour le football estonien.

Recrutement d’un entraineur (Fredo Getúlio Aurelio) et de joueurs brésiliens (Felipe Nunes , Alan Arruda), campagne publicitaire décalée et massive, Kuno Tehva mit d’importants moyens innovants pour l’Estonie afin de rendre, selon ses dires, son équipe glamour. Cette stratégie se diffusa aussi sur les maillots. Evoluant dans des couleurs sombres (noir et blanc), Tehva introduisit une troisième couleur plus original et glamour, le rose. En 2007, les joueurs portèrent ainsi un maillot rose. Voyant cette tenue, Rootsi Kunn, célèbre supporter du FC Flora, surnomma les joueurs de Nõmme Kalju les Roosad Pantrid. Pas du tout fâché, les supporters de Kalju adoptèrent ce surnom. Depuis, la panthère rose est devenu la mascotte du club et le principal groupe de supporteurs du club se nomme également ainsi.

#1366 – Seoul E-Land FC : 표범

Les léopards. En 2014, la capitale coréenne voyait la naissance d’une nouvelle franchise de football, sous le patronage de l’entreprise E-Land, le Seoul E-Land FC. Le nom du club avait fait l’objet d’un vote auprès des fans et, sur les 3 400 participants, Seoul E-Land FC l’avait emporté face à Eastern Seoul FC et Seoul Gangnam FC. Le blason avait fait aussi l’objet d’un concours où plus de 100 designs furent reçus. 8 furent assemblés et retravaillés pour donner l’écusson actuel chargé de nombreuses symboliques.

L’emblème du club est composé de 5 étoiles représentant les 5 valeurs commençant par un « E » et poursuivies par le club et par le groupe E-Land (Excellence, Entertainment (divertissement), Economie, Exchange (communication) et Example (modèle)). Il intègre aussi le mont Namsan et le fleuve Han, éléments emblématiques de la ville de Séoul. Puis, 3 léopards coréens (appelées aussi Léopard de l’Amour) s’incrivent sur la gauche de l’écusson. Elles représentent les caractéristiques (qui commencent par un « S » comme Seoul) du style de football que Seoul E-Land souhaite incarner : la vitesse (Speed), l’endurance (Stamina) et la technique (Skill). Enfin, une couronne chapeaute l’écusson et s’inspire du design de la couronne de la famille royale britannique, pays berceau du football. D’ailleurs, les léopards peuvent également être un rappel de l’Angleterre car ils ressemblent aux 3 lions apparaissant sur les armoiries de l’Angleterre, qui sont de profil sur trois pattes, la tête de face, ce qui correspond au « léopard » héraldique.

Cette inspiration britannique trouve ses origines dans l’histoire de la société E-Land. Ce chaebol (conglomérat coréen), qui opère dans la mode, la distribution, les loisirs, la restauration et la construction, démarra ses activités en 1980 avec une boutique de vêtements appelée « England ». Si le groupe fut rebaptisé en E-Land en 1986, son logo reprenait les codes des armoiries de la famille royale anglaise.

#1363 – FC Rapid Bucarest : Vulturii vișinii

Les aigles bordeaux. L’écusson du club, avec son aigle aux ailes déployées et ses couleurs bordeaux et blanches, est assez évocateur. Et ses ailes déployées semblent indiquées que l’oiseau mit la main sur la symbolique traditionnelle du club. Car, fondé par des cheminots des ateliers ferroviaires du quartier de Griviţa, le club épousa d’abord et pendant longtemps la symbolique des chemins de fer roumain.

Tout d’abord, ses couleurs, grenat et blanc. L’épouse du capitaine de l’équipe, Grigore Grigoriu, avait pour mission de concevoir les maillots et de s’occuper de l’équipement des joueurs à chaque match. Dans sa maison, elle possédait de nombreux textiles grenat ainsi que du blanc. Mme Grigoriu choisit comme couleur principale le grenat car elle estimait que les maillots se saliraient moins vite et qu’ils seraient plus faciles à nettoyer, cette couleur n’étant pas aussi sensible au lavage que le blanc. Le fait qu’elle possédait du tissu grenat et du blanc n’était peut-être pas un hasard. En effet, les couleurs de la CFR (« Căile Ferate Române », la compagnie ferroviaire nationale) sont le rouge foncé et le blanc.

Concernant son blason, le club reprit celui du CFR, une roue de locomotive accompagnée d’ailes déployées. Ce symbole fut souvent associé aux compagnies ferroviaires (comme la SNCB en Belgique ou les régiments du train au sein de l’Armée Française). Au fil des années, cette image se stylisa aussi bien sur le logo de la CFR que sur le blason du club. Puis, au tournant du millénaire, la direction du club, qui était détenu par le puissant homme d’affaires, George Copos, souhaita moderniser l’écusson et ainsi se donner une nouvelle impulsion. L’aigle apparût alors avec incrusté dans son corps l’image traditionnelle de la roue ailée. Selon la rumeur la plus répandue, au-delà que l’imagerie de l’oiseau était esthétique, le club se serait inspiré de l’aigle d’un grand d’Europe, le Benfica Lisbonne (cf. #153). Seulement l’Aigle est un animal commun en héraldique footballistique. Et justement, à cette époque, l’oiseau ornait également le blason du STEAUA, le rival du Rapid. Et une dizaine d’année auparavant, l’aigle décorait aussi le blason du Dinamo, l’autre rival de la capitale roumaine.

#1358 – NK GOŠK Gabela : Plavi lavovi

Les lions bleus. Dans la Bosnie-Herzégovine multi-ethnique, le club de GOŠK a toujours représenté la communauté croate de la ville de Gabela. On retrouve d’ailleurs sur son écusson un ballon aux couleurs croates (le damier blanc et rouge, šahovnica). Et ce ballon se situe sous les pattes d’un lion. Pourtant, le club était dénommé par le passé Zmaj, ie le dragon (de 1919 – date de sa fondation – à 1926 puis de 1948 à 1949), et le lion ne symbolise que la région de la Dalmatie, dans la Croatie actuelle. Alors, ce lion, qui donne le surnom au club, provient d’un autre voisin plus éloigné et qui fut à une certaine époque plus puissant : la République de Venise (697-1797). Au Moyen-Âge, les marchands et marins vénitiens dominèrent une grande partie de la Mer Adriatique (et même plus loin), laissant aujourd’hui dans ces contrées un héritage important dont des lions ailés. Et dans la cité de Gabela, on trouve une stèle sur laquelle est représenté un lion, datant de 1693 à 1715, époque à laquelle la municipalité bosniaque était possédée par Venise. Il s’agit du dernier symbole restant de la domination vénitienne dans la Bosnie d’aujourd’hui.

Le lion ailé tenant une bible est associé à la cité des Doges depuis le IXème siècle et continue d’être son symbole universel aujourd’hui. Ce fameux lion constitue la représentation symbolique dans l’iconographie chrétienne de l’évangéliste Saint Marc. En effet, dans deux passages de la Bible, il est évoqué le tétramorphe, quatre créatures ailées, qui plus tard furent associés au quatre évangélistes : le lion pour Marc, l’homme ou l’ange pour Matthieu, le bœuf pour Luc et l’aigle pour Jean. Cette attribution résulterait des premiers mots de leurs évangiles. Ainsi, pour Saint Marc, les premières lignes de son évangile décrive la prédication de Jean le Baptiste dans le désert (« un cri surgit dans le désert »), équivalent à un lion rugissant.

Au IXème siècle, dans une Europe déchirée mais profondément chrétienne, Venise se cherchait une protection et elle le trouva dans des reliques, celles de Saint Marc. A cette époque, les cités qui possédaient des reliques gagnaient non seulement un sentiment de protection spirituelle et une identité pour leur peuple, mais tiraient aussi des revenus importants des pèlerinages. En 828, deux marchands vénitiens, Buono da Malamocco et Rustico da Torcello, se rendirent à Alexandrie et volèrent les reliques de Saint Marc. Le Doge fit alors construire la célèbre basilique pour accueillir ces reliques. Le choix des reliques de Saint Marc ne fut pas le fruit du hasard puisqu’une vieille légende, évoque Saint Marc, voyageant en bateau d’Aquilée (vers Udine) à Alexandrie en Égypte, et qui fit face à une tempête et dut accoster au Rialto. Le Saint aurait alors trouvé l’hospitalité dans une pauvre cabane de pêcheurs et, dans un rêve, un ange lui serait apparu qui lui aurait prédit : « Sur cet îlot, ô Marc, un jour surgira une grande ville merveilleuse et tu y trouveras ton dernier repos et tu auras la paix ».

#1357 – MSV Duisbourg : die Zebras

Les zèbres. L’équidé apparaît de partout au siège comme au Schauinsland-Reisen-Arena, en passant par tous les produits dérivés. Associé à l’écusson du club, il est aussi accolé aux différents éléments de sa vie : les boutiques du club (Zebra Shop), l’hymne (« Zebratwist »), le magazine (« ZebraMagazin »), les supporteurs (« Die Zebras 74 »), l’association (« Zebra-Familie ») … Et bien entendu, la mascotte du club est un zèbre dénommé « Ennatz » (provenant du surnom d’un des joueurs légendaires du club, Bernard Dietz).

Fondé le 2 juin 1902 sous le nom de Meidericher Spiel-Verein, le club arborait déjà ses couleurs désormais traditionnelles, bleu et blanche. Donc pas les couleurs du pelage du zèbre, animal qui a souvent inspiré le surnom des équipes évoluant en maillot rayé noir et blanc (Royal Charleroi #268, Miramar Misiones #1298 et surtout la Juventus #36). Toutefois, Duisbourg adopta rapidement un maillot à rayures horizontales bleues et blanches (au moins à compter de la saison 1909-1910 comme le montre une photo de l’époque). Ce motif rayé devint une identité visuelle emblématique du club et rappelait pour les supporteurs la robe d’un zèbre. Ainsi, dans les années 1920, le surnom die zebras apparut pour désigner l’équipe. Il s’agissait d’une des premières périodes d’apogée de Duisbourg qui dominait ses championnats régionaux et participa pour la première fois au championnat d’Allemagne de l’Ouest, puis au championnat allemand. Ses bons résultats firent affluer des invitations pour des matchs amicaux de toute l’Allemagne (notamment de Berlin) mais également de l’étranger (Ajax d’Amsterdam en 1920). Ce fut aussi en 1920 qu’une petite entorse fut réalisée puisque l’équipe porta une nouvelle tenue composée d’un maillot blanc et d’un short noir.

Le club exploite désormais à fond ce surnom. Le maillot du club a d’ailleurs parfois adopté des rayures toujours horizontales mais peu rectilignes pour imiter les rayures spécifiques de la robe du zèbre.

#1346 – Casa Pia AC : os Gansos

Les oies. Fondé le 3 juillet 1920, le club lisboète est lié à l’institution d’utilité publique Casa Pia dont la mission est de promouvoir les droits et de protéger les jeunes. Créée en 1780, elle se vouait à l’éducation des orphelins et à la réinsertion, par le travail, des mendiants et des prostituées. La formation des jeunes passa également par l’éducation sportive. En 1898, l’institution forma une équipe de football qui remporta un match face un club d’expatriés britanniques (Carcavelos Club), une victoire contre une référence de l’époque et qui allait populariser la pratique du football parmi la population portugaise. 22 ans plus tard, alors que des anciens bénéficiaires de Casa Pia avaient participé à la fondation du Benfica et au GS Luz Soriano, le football s’institutionnalisa au sein d’un club officiel, notamment grâce à Cândido de Oliveira, entraîneur national et joueur du Benfica, et futur co-fondateur du journal A Bola (la référence des quotidiens sportifs portugais).

L’Oie est la mascotte du club et, dans une des salles du stade, on peut trouver un tableau, signé par un ancien de l’institution Casa Pia, Tavares Correia, représentant une scène cocasse où un peintre revient vers sa toile et la trouve entourée d’oies. A l’arrière plan, on aperçoit la chapelle du Restelo où les pensionnaires de Casa Pia étudiés. Car ce surnom est un autre lien entre le club et l’institution puisque les oies est le surnom des élèves de Casa Pia. Plusieurs histoires viennent expliquer ce sobriquet qui serait apparu au milieu du XIXème siècle. Les Lisboètes aurait choisi ce surnom à cause de la posture fière et disciplinée des étudiants lors des défilés. En effet, la reine disait lors des cortèges en voyant les casapiens « Aí vêm os gansos ! » (Voilà les oies !).

Une autre explication réside dans la pratique sportive des étudiants de Casa Pia. L’institution était la première école à proposer des cours de natation. Or, les nageurs couraient torse nu de la plage de Jerónimos à celle de Bom Sucesso pour nager. Comme des oies selon les observateurs.

#1344 – OFC Pirin Blagoevgrad : Орлетата

Les aigles. Le précédent article traitait déjà d’un club dont le surnom est les aigles mais qui dérive directement des armoiries de la ville. Pour ce club bulgare, il faut plutôt chercher dans son environnement. Grâce à son centre de formation, Pirin est connu comme le nid de nombreux talents du football bulgare, sans conteste le plus renommé étant Dimitar Berbatov. Fondé en 1922 sous le nom d’Ilinden, le club connut une histoire compliquée, fusionna avec plusieurs autres formations avant de prendre son nom actuel en 1970. Et c’est à partir de cette date qu’il commença à s’établir dans les divisions supérieures du football bulgare.

Résidant dans la ville de Blagoevgrad, le club prit le nom du massif montagneux qui la borde, le Pirin. Ce dernier, délimité par les vallées des rivières Struma et Mesta, donna son nom à la région sud-ouest de la Bulgarie, la Macédoine du Pirin, qui correspond à l’actuel oblast de Blagoevgrad. Tirant probablement son nom de la divinité slave Pérun, le Pirin est dominé par le pic Vihren, culminant à 2 914 mètres, deuxième plus haut sommet du pays. Mais, un autre pic, situé dans la partie centrale et dénommé, Orelyak, donne une première réponse à la question des origines du surnom. Culminant à 2 098,6 mètres, il s’agit d’un magnifique pic de marbre qui, vu du nord, ressemble à un aigle aux ailes légèrement déployées. Et dans cette chaîne montagneuse, la présence de l’aigle ne se résume pas à cette forme. Une grande diversité d’espèces animales habitent dans le Pirin. On en recense plus de 2 000 invertébrés (araignées , mille-pattes, insectes …) et près de 250 vertébrés dont 45 mammifères et 177 espèces d’oiseaux. Parmi ces derniers, 3 types d’aigle (l’aigle tacheté, l’aigle botté et l’impressionnant aigle royal) cohabitent au sommet de ce massif rocheux. Ainsi, l’écusson du club présente depuis de nombreuses années la chaîne de montagne surmonté par un aigle.

#1343 – NK Triglav Kranj : Orli

Les aigles. Capitale des Alpes Slovène et 3ème ville du pays, Kranj est fier de son équipe de football qui fut fondé en 1920, sous le nom de SK Korotan. Et dans la symbolique, la cité et le club se confondent. En effet, l’écusson du club affiche, sur un fond blanc, un aigle rouge aux ailes déployées et la tête tournée vers la droite. Exactement les armoiries de la ville.

Cet aigle apparait sur le plus ancien sceau de la ville qui remonte au XIIIème siècle. Puis, à la renaissance, en 1530, ce sceau inspira les armoiries de la cité. Mais d’où vient cet aigle ? De la famille qui régnait sur la ville à compter du XIIème siècle, les Comté d’Andechs. Maison noble bavaroise, dont les armoiries représentaient un lion blanc au dessus d’un aigle de la même couleur sur fond bleu, les Andechs fut tout d’abord seigneurs sur des régions au sud-ouest de la Bavière autour du lac Ammer. Au fil des années, les Andechs étendirent leur possession en Bavière. Puis, ils acquirent des territoires étendus dans le Sud-Est du Saint-Empire suite au mariage de Berthold II, considéré comme le fondateur de la dynastie comtale, avec Sophia, la fille du comte Poppo II de Weimar-Orlamünde, margrave de Carniole, la région historique où se situe Kranj. Même si la Maison de Sponheim leur contesta, les Andechs dirigèrent la cité de Kranj mais surtout lui accordèrent des privilèges, en particulier les droits de cité à compter du premier tiers du XIIIème siècle. Les Comtes d’Andechs devinrent également Duc de Méranie (une des filles, Agnès, fut Reine de France) mais la lignée s’éteignit avec Othon VIII d’Andechs, qui mourut en 1248, sans héritier. Devenu cité, Kranj gagna en indépendance, possédait un tribunal provincial et devint un important centre commercial. Puis, la région et Kranj tombèrent à compter du XIVème dans l’escarcelle de la Maison des Habsbourg.

#1336 – FK Haugesund : Måkene

Les mouettes. Le football apparut dans les années 1910 dans la ville côtière du Sud-Ouest de la Norvège, Haugesund. Rapidement, deux clubs virent le jour : SK Vard en 1916 et SK Djerv en 1919. Puis, en 1939, un troisième larron fut fondé, le SK Haugar. Les 3 clubs se disputèrent la suprématie de la cité et cette rivalité déclencha une dynamique intéressante pour la région. Dès qu’un club avait fait sa part sur la scène nationale et entamait alors un déclin, un nouveau prenait le relais et portait fièrement l’étendard de Haugesund. Mais, les exigences du haut niveau devinrent de plus en plus difficile à suivre et, après plusieurs années d’errance en termes de résultat, ponctuées de difficultés financières, les trois fleurons de la ville envisagèrent d’unir leurs forces. Finalement, Vard abandonna le projet et le FK Haugesund naquit en 1993 de la fusion de deux autres clubs. Le club retint les couleurs de la ville (bleu et blanc) pour son maillot et une mouette orna son écusson, reprenant l’oiseau des armoiries.

Située sur la côte et protégée par les détroits de Smedasund et de Karmsundet, Haugesund reposa son développement sur les activités maritimes, en particulier la pêche. Dans les mers du Nord et Baltique, le hareng regorgeait car ces mers correspondaient à son aire de ponte. Le poisson était alors particulièrement gros et facile à pêcher et, salés ou fumés, il se conservait aisément. Sa pêche constitua donc une ressource importante pour toutes les villes et villages du Nord de l’Europe et devint même le produit de base des commerçants de La Ligue Hanséatique. Lorsque la ville se dota d’armoiries officielles le 29 décembre 1862, le conseil municipal adopta des éléments relatifs à ce pan important de la vie de la cité. Ainsi, trois barils de hareng sur lesquels reposait une ancre décoraient le centre des armes. En arrière-plan, le port maritime apparaissait, accompagné de trois mouettes blanches volant dans le ciel. A l’occasion du 75ème anniversaire de la ville, de nouvelles armes, plus simples, virent le jour en 1930. Les barils de hareng furent supprimés en raison du déclin de cette industrie et les nouvelles armoiries ne représentaient plus que 3 mouettes blanches sur un fond bleu. Le bleu et les mouettes rappelaient les liens historiques et forts de la cité avec la mer. Car si la pêche au hareng constitua l’activité historique et importante, au fil des années, d’autres secteurs se développèrent dont la pêche à la baleine, la construction navale et le transport maritime (la ville possédait autrefois la troisième plus grande flotte marchande de Norvège).

#1319 – NK Varteks : Bumbari

Les bourdons. Le NK Varteks est la version croate de l’AFC Wimbledon ou du FC United of Manchester, les deux icones anglais de l’anti-footbusiness. En opposition avec la stratégie optée par les nouvelles directions de leurs clubs de coeur, les supporteurs anglais avaient pris la décision la plus déchirante en abandonnant leurs clubs pour en créer des nouveaux qui respecteraient leurs cultures et histoires. La même histoire se répéta donc au fin fond du Nord de la Croatie. En juin 2010, l’usine textile Varteks ne renouvela pas son parrainage du club qui avait débuté en 1958 et avait conduit à abandonner son nom de NK Tekstilac au profit de NK Varteks. Mais, la fin du sponsoring poussa la direction du club à changer le nom en NK Varaždin (du nom de la ville de résidence). Seulement pour les supporteurs, ce nom dépassait le statut publicitaire pour représenter les grandes heures du club dans les années 1990 et 2000. En 2011, les fans du White Stonesa (pierre blanche) firent secession et créèrent donc le NK Varteks. Moins de 4 ans plus tard, le NK Varaždin faisait banqueroute.

La volonté des White Stonesa était de revenir au source, notamment, en reprenant certains symboles : les maillots s’inspiraient donc de ceux portés par la célèbre génération des années 1990. Ces mêmes maillots affichaient (et encore souvent aujourd’hui) un bourdon, pour transmettre le surnom d’une l’équipe à l’autre. En effet, le NK Varteks historique prit le surnom de Bumbari dans les années 1990. Emmenée par Dražen Besek, Mladen Posavec, Robert Težački, Miljenko Mumlek, Đuro Lukač, Zlatko Dalić, Davor Vugrinec, Marijan Mrmić, Samir Toplak et Zoran Brlenić, l’équipe fut finaliste de la Coupe de Croatie en 1996 et 1998. Sur la scène européenne, en 1999, elle se qualifia pour les quarts de finale de la Coupe des vainqueurs de coupe et élimina Aston Villa de la Coupe UEFA en 2001.

Ses joueurs avaient marqué le président du club, Anđelko Herjavec. Il avait notamment déclaré à propos du joueur Zoran Brlenić « Svaki igrač ima svoje mušice u glavi, ali Brla ima bumbara » (Chaque joueur a ses propres mouches dans la tête, mais Brla [le diminutif de Brlenić] a un bourdon). Avoir une mouche dans la tête est une expression croate qui signifie être obsédé par une pensée folle. D’autres avancent que les joueurs aimaient sortir tard et boire un peu trop. Au point quand le lendemain, aux entrainements, ils avaient un peu la tête à l’envers et le président Herjavec disait qu’ils étaient « natečeni kao Bumbari » (gonflés comme des bourdons). Herjavac commença à les appeler les bourdons et comme cela plut et donna une belle image de marque, il inséra l’insecte sur les maillots. Le surnom s’imposa alors.