#822 – Queen’s Park FC : the Spiders

Les araignées. Fondé le 9 juillet 1867, Queen’s Park demeure le plus ancien club de football d’Ecosse mais son aura et son influence dépasse son âge. En effet, dans de nombreux domaines, il participa au développement du football en Grande-Bretagne et constitue une institution en Calédonie même s’il n’évolue plus au sein de l’élite depuis plus de 70 ans. Il concourra à installer le football en Irlande, notamment en inspirant la création du premier club, Cliftonville FC. Au niveau du jeu, alors que les anglais pratiquaient déjà le simpliste kick and rush, l’équipe développa un jeu basé sur des passes courtes et des mouvements rapides, qui fit la réputation du style écossais et encouragea le recrutement de joueurs écossais par les clubs anglais. Il fut donc une place forte du football à la fin du XIXème siècle en remportant 10 Coupes d’Ecosse entre 1874 et 1893 (1874, 1875, 1876, 1880, 1881, 1882, 1884, 1886, 1890 et 1893) et en étant le seul club écossais à atteindre la finale de la Coupe d’Angleterre (par deux fois en 1884 et 1885). L’institution possède également des valeurs fortes. Attaché à l’amateurisme, qui est inscrit dans sa devise, Ludere Causo Ludendi (jouer pour le plaisir de jouer), le club refusa par exemple d’intégrer la nouvelle Ligue écossaise de football créée en 1890 car sa direction estimait que cette nouvelle organisation conduirait forcément vers le professionnalisme (ce qui se réalisa en 1893). De même, le club resta amateur jusqu’en Novembre 2019, ce qui limita ses possibilités de revenir en première division. Enfin, outre le style de jeu, le club fut à l’origine de nombreuses innovations dans le football. Avec des règles pas encore normalisées, le club appliqua ses propres lois du football jusqu’en 1870 (année où il rejoignit la fédération anglaise qui était la seule organisation existante qui organisait le jeu). Queen’s Park inventa ainsi la barre transversale, la pause à la mi-temps et les coups francs. Il innova aussi au niveau des équipements. Ainsi, dans ses premières années d’existence, le club imposa le port d’éléments de couleurs tels que des badges, des brassards, des bonnets … afin de distinguer sur le terrain les joueurs de chaque équipe. Les joueurs portèrent aussi des chemises bleus et cela conduisit la direction à modifier ses statuts pour codifier un uniforme commun à toute l’équipe. Ainsi, le 7 juillet 1870, les statuts indiquaient désormais qu’aucun membre ne pouvait prendre part à un match à moins de porter l’uniforme officiel ie une chemise bleue et une cape (bleue ou rouge). Deux ans plus tard, les chaussettes devaient être rayées bleues et blanches. Cette même année 1872, le 30 Novembre se déroula la première confrontation officielle entre la sélection anglaise et l’équipe nationale écossaise. Les joueurs de Queen’s Park constituèrent la totalité de l’équipe écossaise et jouèrent donc dans leur couleur traditionnelle bleu marine. Depuis, l’Ecosse évolue dans un maillot bleu marine. Le 9 avril 1873, les statuts du club furent une nouvelle fois modifiées pour définir pour la première fois l’uniforme complet : cape rouge, maillot bleu marine et culotte blanche. Mais, ce choix ne faisait pas l’unanimité au sein de Queen’s Park et finalement une nouvelle décision fut prise : un maillot blanc barré de petites rayures noires, accompagné d’une cape rouge et d’un short blanc. La finesse des rayures rappellerait les toiles d’une araignée et donna donc naissance au surnom. Certains aiment à rajouter que le style de jeu fait de passes courtes et rapides participa également à renforcer ce surnom car celui-ci revenait à tisser une toile autour des joueurs adverses.

#818 – EC Bahia : Tricolor

Le tricolore. Si l’équipe de Salvador joue avec un maillot blanc, ce dernier intègre toujours des parements bleu et rouge. D’ailleurs, son second maillot, qui se compose de rayures bleues et rouges entrecoupées de bandes blanches (à la manière de celui de Fluminense), est très célèbre. Le blason du club, basé sur l’insigne du club des Corinthians, reprend ces 3 couleurs et valorise en son centre un drapeau bleu, blanc et rouge qui est semblable à la bannière de l’Etat de Bahia. Il semblerait que le club est choisi les mêmes couleurs que celles de l’Etat. Mais, revenons en 1930, quelques mois avant la création du club le 1er janvier 1931. Deux clubs omnisports coexistaient à Bahia : l’Associação Atlética da Bahia (fondé en 1914) et le Clube Bahiano de Tênis (fondé en 1916). Chacun de ces clubs créa rapidement une section football. L’équipe de football du Clube Bahiano de Tênis connut même un certain succès, en remportant notamment le championnat de l’Etat en 1927. Toutefois, les deux clubs décidèrent pour des raisons inconnues de fermer leurs sections football en 1930. Les membres pratiquant le football de ces deux clubs se retrouvèrent désœuvrés et jouèrent séparément dans des matchs amateurs à Salvador et dans sa banlieue. Le 8 décembre 1930, certains membres des deux anciennes équipes se rencontrèrent lors d’un match et discutèrent la fondation d’une nouvelle équipe de football. 4 jours plus tard, plus de 70 personnes, pour la plupart d’anciens athlètes des deux clubs, entérinèrent l’idée et le 1er janvier 1931, l’EC Bahia naquit. Les 3 couleurs bleu, blanc et rouge furent approuvées. Le bleu fut choisi car elle était celle de l’Associação Atlética da Bahia. De même, les fondateurs retinrent le blanc et le noir, couleurs du Clube Bahiano de Tênis. Toutefois, le futur premier président, Waldemar Costa, estima que le noir pourrait porter la malchance à la nouvelle équipe. Le noir fut alors remplacé par le rouge, qui était la troisième couleur du drapeau de l’Etat.

Alors que la fin de l’Empire Brésilien approchait, les idées républicaines faisaient leur chemin dans l’élite du pays. Ainsi, cette dernière pensait que la création de nouveaux symboles pour les Etats régionaux (dont les drapeaux) soutiendrait l’affaiblissement de la monarchie et l’avènement de la république. Pour l’Etat de Bahia, le choix se porta sur des symboliques républicaines fortes. La composition rappelle ainsi la première démocratie mondiale, les Etats-Unis, et les couleurs sont celles de la France, vieille république qui diffusait ses idées dans le monde. En outre, il comporte un triangle, symbole maçonnique, dont la philosophie est plutôt acquise aux idées républicaines. Enfin, ces 3 couleurs avaient déjà été utilisées lors de la conjuration bahianaise en 1798. Ce mouvement populaire à caractère indépendantiste se déroula dans la capitainerie de Bahia et reprenait les idées des lumières dont la République, la liberté et l’égalité. La jeune France révolutionnaire était également une source d’inspiration et les révolutionnaires bahianais se levèrent sous une bannière tricolore, bleu, blanc et rouge.

Le surnom de tricolore est parfois associé avec l’autre (cf #228), donnant ainsi le Tricolor de Aço. De même, comme il n’est pas le seul à porter 3 couleurs et avoir ce surnom, il est parfois qualifier de Tricolor Baiano.

#814 – Slavia Prague : Červenobílí

Les rouge et blanc. Couleurs du maillot de l’équipe depuis sa création en 1895 (bien qu’il y ait eu quelques dérives en bleue, blanche ou en jaune pendant les années 1953-1955 en raison de l’interdiction du maillot traditionnel par les autorités communistes). Lors de la réunion de fondation le 31 mai 1895, les deux couleurs furent choisies pour souligner un peu plus l’identité slave du club.

Il faut rappeler que le club naquit à un moment où le nationalisme tchèque était exacerbé alors que la région faisait parti de l’Empire Austro-Hongrois. Avec la diminution de l’influence de l’Autriche dans sa zone traditionnelle (l’Italie et l’Allemagne), son Empereur, François-Joseph Ier, souhaita renforcer son pouvoir en Europe Centrale. Pour conserver la couronne hongroise en 1867, il garantit à la noblesse locale ses privilèges ancestraux en créant un royaume hongrois quasi-indépendant. Toutefois, cet accord avec la noblesse hongroise se fit au dépend de la constellation des autres peuples slaves qui vivaient dans les territoires de la double monarchie (Tchèques, Slovaques, Polonais, Ukrainiens, Slovènes, Croates, Serbes). Les aspirations nationalistes montèrent donc au sein de ses populations. Les mouvements sportifs étaient un moyen de développer les qualités physiques de la jeunesse mais également de diffuser les idées politiques, notamment celle de l’indépendance. Le Slavia se voulut le successeur d’un premier club qui avait été porté par les étudiants de l’association patriotique universitaire Literární a čnický spolek Slavia (Société littéraire et oratoire de Slavia).

Tout d’abord, le nom du nouveau club reprenait déjà un premier symbole puisque Slavia provient du latin et désigne dans la littérature médiévale le territoire habité par les Slaves. Ensuite, le drapeau du club copiait celui du Royaume de Bohême : une bande blanche au dessus du bande rouge. Le Royaume de Bohême constituait depuis 1085 le territoire principale des Tchèques. D’ailleurs, aujourd’hui, ces derniers dénomment cet Etat monarchique, Royaume Tchèque. Le rouge et le blanc dérivaient des armes initiales du Roi de Bohême, Vladislav II, qui représentaient un aigle argenté (blanc) sur un champ de gueule (rouge). Il était le deuxième souverain à obtenir le titre de Roi de Bohême en 1158. Outre ce symbolisme nationaliste, la direction donna un sens à chaque couleur. Ainsi, la couleur blanche symbolise la pureté des pensées et l’intention de gagner dans un combat loyal, où l’adversaire n’est pas un ennemi, mais un adversaire reconnu. La couleur rouge est un symbole du cœur que les joueurs mettaient à l’ouvrage à chaque match.

#788 – OIdense BK : de Stribede

Les rayés. Pour reconnaître Odense BK sur un terrain de première division danoise, il suffit de trouver les joueurs qui portent un maillot composé de rayures blanches et bleues verticales. Cette chemise, qui donna le surnom de rayé, est emblématique du club et aurait été portée dès les origines du club. En 1916, une entorse fut faite à la tradition en raison de problèmes d’approvisionnement liés à la Première Guerre Mondiale. Le club dut s’équiper de maillots toujours rayés bleus et blancs mais cette fois, les bandes étaient horizontales. Pourtant, certaines voix avancent que dans les premiers temps le maillot était intégralement noir, raison pour laquelle cette couleur réapparaîtrait parfois subtilement sur le kit d’Odense. Malheureusement, les raisons qui menèrent à ce choix de couleurs et à ces rayures ne sont pas connues.

On pourrait avancer que l’imagination des membres s’inspira des armoiries de la ville d’Odense. Les couleurs bleues et blanches y apparaissent, l’écu étant sur fond blanc et présentant un chevalier bleu avec un oriflamme de la même couleur. Ce blason se base sur un sceau de la ville daté de 1460.

Autre possibilité assez courante à l’époque, emprunter les couleurs et symboles d’une équipe anglaise. Odense BK étant fondé en 1887, le football anglais était alors dominant et influenceur. Or, de 1883 à 1892, les vainqueurs de la Coupe d’Angleterre, comme parfois les finalistes, possédaient des kits bleus et blancs, souvent à rayures, tels que Blackburn Rovers, West Bromwich Albion et Preston North End.

Néanmoins, 1887 fut l’unique année où le vainqueur jouait dans d’autres couleurs mais avec un maillot rayé (Aston Villa). En outre, Odense fut d’abord fondé en tant qu’association de cricket et la section football apparût seulement deux ans plus tard. Etonnant que les joueurs danois de cricket s’inspirassent de clubs de football. A moins que la théorie d’un maillot différent les premières années auquel se substitua le maillot rayé bleu et blanc quelques temps plus tard fusse vrai. Les joueurs de cricket auraient opté pour un premier maillot puis les footballeurs auraient imposé le célèbre kit, en l’honneur d’un club anglais. Simple supposition. Car on pourrait très bien mixer ces deux hypothèses. D’une part, les couleurs s’inspirèrent du blason de la ville. D’autre part, les rayures étaient à la mode à l’époque, la plupart des équipes anglaises précitées en ayant.

#787 – Hércules Alicante CF : Blanquiazules

Les blanc et bleu. Cette année, le club fête dignement son centenaire, enflamant les débats entre historiens. En effet, si l’enregistrement officiel fut effectué en 1922, certains estiment que le club d’Alicante entamait ses premiers pas doucement dès 1919 (voire 1914). Le club commença son activité en portant des chemises rayées rouges et blanches accompagnées d’un short noir et de chaussettes à l’image du maillot. L’explication du choix est inconnue mais la ressemblance avec les maillots de l’Athletic Bilbao et de l’Atlético de Madrid, clubs bien établis et bénéficiant d’une certaines réputation, n’est peut-être pas un hasard. Hércules évolua avec ce kit jusqu’en 1928 où la direction prit la décision d’opter pour des maillots rayés bleus et blancs. Alors pourquoi ?

Pendant les premières années d’existence du club, une autre association attirait toute la lumière d’Alicante, le Club Natación Alicante. Concentré au départ sur la natation, ce club se développa et devint omnisport, avec notamment une section football. Ses joueurs évoluaient en bleu et blanc. Son ascension fut fulgurante, avec en apogée la saison 1923-1924. Lors de cette année, l’équipe de football du club de natation jouait dans la catégorie régionale la plus élevée (Groupe A) et parvint à remporter le championnat, devenant le premier club d’Alicante à gagner ce titre régional. Mais, sa chute fut tout aussi rapide. Le 28 avril 1927, face à des difficultés économiques et au refus de la Federación Levantina de les admettre en raison d’incidents qui se déroulèrent lors d’un match, le Club Natación Alicante disparut. Club historique d’Alicante et l’un des plus aimés, il laissa un vide qui fut comblé par Hércules, les deux rivaux s’affrontant régulièrement par le passé. Le 4 novembre 1928, lors du premier match de championnat de deuxième catégorie contre Albacete, Hércules joua ce match dans l’enceinte du Campo de La Florida, ancienne antre des nageurs, et décida donc de changer son kit rouge et blanc pour le bleu et blanc en mémoire du club de natation d’Alicante. Par ce geste, Hércules s’inscrivait comme l’héritier du club de natation, espérant bénéficier de sa réputation et de sa popularité. En outre, ce match fut l’occasion également de rendre hommage à José Muñoz Gómis, un professeur de gymnastique et premier promoteur du football à Alicante. Il créa le premier terrain de football d’Alicante qu’il inaugura le 5 avril 1903 en faisant s’affronter deux équipes, dénommée Blanco (blanc) et Azul (bleu), couleurs de la ville d’Alicante. Double raison pour désormais porter ces couleurs. Dans un communiqué de presse daté du 31 octobre 1928, il était indiqué : « la activa directiva « herculana » acordó anoche dedicar el encuentro entre « herculanos » y « albacetenses » a nuestro querido don José. Muy de veras celebramos este acuerdo, así como el de cambiar los colores del « jersey », hoy rojiblanco por los gloriosos colores del antiguo Club Natación Alicante. En el partido homenaje a José Muñoz, los « equipiers » del Hércules saldrán luciendo la camiseta blanquiazul, colores que un día llegaron a ostentar el preciado título de campeones de levante. Esta modificación de cambiar los colores, de ello estamos plenamente convencidos, será recibida con muestras de simpatía por los aficionados alicantinos. » (le conseil d’administration de la « herculana » a accepté hier soir de dédier le match entre « herculanos » et « albacetenses » à notre cher Don José. Nous nous félicitons de cet accord, ainsi que de celui qui consiste à changer les couleurs du maillot, aujourd’hui rouge et blanc, pour les couleurs glorieuses de l’ancien club de natation d’Alicante. Pour ce match d’hommage à José Muñoz, les « équipiers » d’Hercules porteront le maillot bleu et blanc, couleurs qui ont autrefois porté le titre très prisé de champions de Levante. Nous sommes pleinement convaincus que ce changement de couleurs sera accueilli avec sympathie par les supporteurs d’Alicante).

Le drapeau d’Alicante se découpe en deux morceaux égaux avec l’écusson de la ville en son milieu. A gauche, une bande blanche. A droite, une bande bleue. Un arrêté royal du 30 juillet 1845 établissa des pavillons nautiques permettant d’identifier les navires en fonction de leur province maritime d’attache. Ainsi, le ministère de la Marine attribua à la province d’Alicante un drapeau blanc et bleu séparé verticalement. Finalement, le 31 octobre 1857, ce système fut aboli mais, passé dans les usages, il perdura jusqu’au XXème siècle. Même les bateaux de pécheurs qui n’avaient pas à l’utiliser en 1845 arborer ce pavillon. Le 1er février 1893, le conseil municipal d’Alicante adopta ce drapeau comme celui officiel de la ville.

#777 – PFC Slavia Sofia : Белите

Les blancs. Même si le noir est une des couleurs officielles du club qui apparait dans le blason et sur l’équipement du club, le club évolue principalement en blanc (maillot et short), depuis sa création. Fondé le 10 avril 1913, le Slavia est actuellement le plus ancien club sportif de Sofia et l’un des deux seuls clubs du football bulgare à n’avoir jamais été relégué de l’élite nationale. Au début du XXème siècle, dans le centre de Sofia, près du Monument Russe, deux clubs de quartier existaient : le Ботев (Botev), fondé en 1909 et Развитие (Razvitie), créé l’année suivante. Les jeunes du Botev pratiquaient le football dans les rues du quartier tandis que leur voisin de Razvitie s’exercaient dans de meilleures conditions à la gymnastique. Entammées en 1912, les discussions portant sur le rapprochement entre les deux structures se concluèrent le 10 avril 1913 par la fondation du Slavia. Dans une région balkanique qui se libérait à peine du joug ottoman (indépendance de la Bulgarie en 1878 et première guerre balkanique de 1912 à 1913) et avec l’émergence d’un mouvement panslave (à compte du congrés de Prague en 1848), le terme Slavia surgit de la bouche Georgi Grigorov-Furlanata. Non seulement ce mot affirmait l’identité du club, ancré dans ses racines bulgares et slaves (ce qui permettait de rassembler, de faire adhérer la population plus facilment) mais en outre le terme Slave provient certainement du vieux-slave slava, qui a le sens de « renommée », « gloire » (de quoi placer la nouvelle association sous les meilleurs auspices). En outre, le club tchèque du Slavia de Prague commencait à posséder une certaine réputation en dehors de ses frontières. Du côté des couleurs, les joueurs s’équipèrent d’un maillot blanc et d’un short noire. Certes, un autre membre fondateur, Pavel Grozdanov, proposa la couleur blanche pour sa portée symbolique (elle représente la pureté et la lumière). Les maillots devaient donc aider à attirer la « lumière » sur leur équipe. Mais surtout, il était facile et pas cher de se procurer des maillots blancs.

D’autres surnoms suivirent avec la référence à la couleur бялата лавина (l’avalanche blanche) et Бялата дама (la dame blanche).

#775 – Bangu AC : Alvirrubro

Les blanc et rouge, couleurs du club carioca depuis ses origines. Bangu, quartier de Rio de Janeiro, vit apparaître le football grâce à la présence de l’usine textile locale, Fábrica de Tecidos Bangu, où de nombreux employés anglais travaillaient. Car, comme dans beaucoup de pays, les expatriés anglais apportèrent avec eux leurs savoir-faire industriels mais également leurs nouveaux loisirs, tels que le football. En particulier, l’écossais Thomas Donohoe apporta des ballons de football à Bangu. En décembre 1903, l’anglais Andrew Procter proposa, notamment à ses collègues britanniques de l’usine, John Starck, Thomas Donohoe, Clarence Hibbs, Willian French, Willian Procter, et Thomas Hellowell, la création d’un club. Lors de l’assemblée constituante, le choix des couleurs se porta sur le rouge et le blanc. On suppose aujourd’hui que ce choix fut dicté par la dominance des anglais au sein du club puisque le rouge et le blanc aurait célébré Saint Georges, saint patron de l’Angleterre et présent sur le drapeau anglais au travers de sa croix rouge et blanche. En effet, la représentation de Saint Georges, terrassant un dragon, est l’aggorie de la victoire de la Foi sur un Démon. Ainsi, Saint Georges avait un cheval blanc, signe de pureté et portait également un écu et une barnière d’argent à la croix de gueules (en termes moins héraldiques, blanc et rouge). Toutefois, une autre version est apparue, avec l’aide (intentionnelle ?) du club. Comme pour d’autres clubs, les employés britanniques de l’usine textile et fondateurs étaient des fans, en particulier du club de Southampton. Ce dernier évoluait dans des maillots rayés rouge et blanc et avait une certaine notoriété, ayant été finaliste de la FA Cup en 1900 et 1902. En 2015, le club s’équipa d’un maillot extérieur bleu marine à parement jaune, totalement similaire à celui de Southampton. De quoi relancer cette version.

#755 – CF Estrela da Amadora : Tricolores

Les tricolores. Estrela da Amadora joue effectivement avec un maillot qui arbore 3 couleurs : vert, grenat et blanc. Après avoir connu son heure de gloire en 1990 avec la victoire en Coupe du Portugal, l’étoile de la ville Amadora palit en 2010 à la suite de problèmes d’ordre financier qui le mena à la banqueroute. La persevérance des supporteurs permit de refonder le club immédiatement et des fusions avec d’autres associations d’atteindre de nouveau la seconde division portugaise. Entre sa fondation et le début des années 1950, les joueurs évoluaient dans un maillot bleu avec une bande horizontale verte, un short blanc et des chaussettes vertes. En 1951, deux représentants du club brésilien de Fluminense, en tournée alors en Europe, rendirent visite au club lusitanien. Touchés par l’accueil chaleureux et la gentillesse des membres du club d’Estrela (mais certainement aussi par les faibles moyens de ce club de la périphérie de Lisbonne), ils décidèrent à leur retour à Rio de Janeiro de les remercier en envoyant des uniformes de Fluminense. Les dirigeants portugais adoptèrent alors les couleurs de Fluminense pour leur club.

En 1985, le défenseur brésilien Duílio quitta Fluminense pour rejoindre le Sporting de Portugal. Son premier match fut contre Estrela da Amadora et il raconta que « Quando entrei em campo e olhei para o adversário, perguntei a um companheiro de equipe se iríamos jogar contra o Fluminense? Foi a minha primeira experiência com o Tricolor de Portugal » (Quand je suis entré sur le terrain et que j’ai regardé l’adversaire, j’ai demandé à un coéquipier si nous allions jouer contre Fluminense ? C’était ma première expérience avec le Tricolor du Portugal). Quelques années plus tard, il signa pour Estrela et remporta la Coupe du Portugal 1990.

#724 – SC Telstar : de Witte Leeuwen

Les lions blancs. Au nord du pays, dans l’aglommération de Velsen, deux clubs, VSV et Stormvogels, fusionnèrent en 1963 pour donner naissance au SC Telstar et ainsi conserver une équipe professionnelle aux moyens financiers plus importants. Dans ce genre de fusion, la difficulté est de trouver un subtile équilibre entre la culture des deux clubs pour former l’identité de la nouvelle entité.

Pour le nom du club, les pourparles s’éternisaient pour trouver la bonne combinaison de noms de VSV et de Stormvogels. Les négociations se déroulaient dans les bureaux du président de Stormvogels, qui se trouvaient dans sa société d’ingénierie et de construction de bateaux. Entre les sessions de discussion, les directeurs se promenèrent dans l’usine et découvrirent un bateau commandé par le pêcheur belge Willy van Waes et nommé Telstar par la mère de ce dernier. Elle avait choisi ce nom en l’honneur du satellite du même nom qui avait été lancé en 1962 et qui avait rendu possible la première communication entre les continents. Les membres du club trouvèrent que ce symbole de connexion entre deux continents s’accordait bien avec l’union du VSV et de Stormvogels et le club fut dénommé Telstar.

Après d’avoir convenu du nom, le choix du blason fut le nouveau défi. Henk Zwart, membre du conseil d’administration, chargea son fils Jack de le réaliser. Ce dernier dessina le satellite Telstar confondu avec une torche enflammée sur un fond reprennant les couleurs de chacun des clubs : rouge (VSV) et bleu (Stormvogels).

Enfin, il fallait trouver un accord sur les couleurs du maillot du nouveau club. Dans les discussions initiales, il était prévu d’opter pour un maillot orange, couleur qui devait représenter le mélange du rouge du VSV et du bleu de Stormvogels. Mais, pour une raison inconnue, le 7 août 1963, l’équipe Telstar se présente pour la première fois à son public au Sportpark Schoonenberg, pour un match d’entraînement, contre DWS avec un maillot entièrement blanc. Peut-être que la neutralité de cette couleur fut le moyen de trouver un meilleur compromis que l’orange. Une autre histoire indique que ce choix fut influencé par le conseiller municipal de Velsen, M. de Boer, qui avait un penchant pour Tottenham Hotspur. Depuis lors, l’uniforme de Telstar a toujours été blanc.

Dans le surnom, en revanche, un club a pris le pas. S’il fait référence à la couleur du nouveau club, ce surnom se base sur celui du VSV, qui avait pour sobriquet de Rode Leeuwen (les lions rouges). Le lion apparaissait sur le blason du VSV et, aux Pays-Bas et en particulier dans la région de Hollande où se trouve la ville de Velsen, il est un symbole héraldique important. Le Comté de Hollande, au Moyen-Âge, utilisait depuis utilisé 1198 le lion rouge, qui était les armes d’une famille régnante de l’époque, les Gerulfingen.

#713 – CA All Boys : los Albos

Les blancs. Fondé le 13 mars 1913, le club ne fut officiellement enregistré que deux jours plus tard par superstition. Les 12 membres fondateurs adoptèrent un nom à consonnance anglaise, dans le pure style de l’époque (Boca Juniors, River Plate, Newell’s Old Boys, Racing Club … et cette mode ne se difusa pas seulement en Argentine mais dans de nombreux pays Athletic Bilbao, Genoa Cricket Football Club, Le Havre Athletic Club, Grasshopper …). Comme ils étaient tous des jeunes garçons, ils dénommèrent le club All Boys. Les couleurs du nouveau club devaient irradier les joueurs et les fondateurs choisirent le blanc pour équiper les joueurs. En effet, cette teinte vierge représentait la pureté et la loyauté. Pour le premier match du club, les maillots blancs furent confectionnés par les épouses et mères de joueurs qui rajoutèrent des poignets et un col noirs. Depuis, le club arbore toujours ces deux couleurs.