#1369 – Newcastle United : Geordies

C’est à la fois le gentilé et le dialecte des habitants de Newcastle et, plus généralement, de la région de Tyneside dans le nord-est de l’Angleterre. Le dialecte se compose d’un accent qui le rend rapidement reconnaissable ainsi que d’un vocabulaire riche et original, difficiles à comprendre pour des anglais d’autres régions et des étrangers. Il s’est retrouvé « à l’honneur » grâce à une téléréalité assez trash qui s’appelle Geordie Shore. Quelques stars l’ont conservé comme Cheryl Cole, Sting et les présentateurs Ant et Dec. Mais, que vous le parliez ou pas, si vous habitez la région, vous serez pour le reste de l’Angleterre un geordie. Plusieurs théories se font concurrence pour expliquer l’origine du terme Geordie mais toutes s’accordent pour penser que le terme provient d’un diminutif familier du prénom George.

L’une des plus connue fait référence à la rébellion jacobite. Lors de la Glorieuse Révolution de 1688, le Roi d’Angleterre, d’Irlande et d’Ecosse Jacques II Stuart, catholique, fut détrôné par les ligues protestantes. Jusqu’en 1746, les partisans de Jacques II (les jacobites) continuèrent à lutter pour tenter de rétablir sa dynastie face à la Maison d’Orange-Nassau puis celle d’Hanovre. En 1715, la couronne anglaise était portée par Georges Ier de la Maison d’Hanovre dont les habitants de Newcastle étaient de fervents partisans, selon les jacobites qui étaient majoritaires dans le reste du Northumberland rural. Ces derniers surnommèrent alors les habitants de Newcastle de Geordies, en référence à une chanson populaire « Cam Ye O’er Frae France » (Viens-tu de France) dans laquelle le Roi Georges était appelé Geordie Whelps (George le Guelfe).

Dans cette région où le charbon fit la richesse et la pauvreté de nombres de personnes, naturellement, certaines théories rattachent geordie au monde des mineurs. Le prénom Georges aurait été tout d’abord porté par de nombreux mineurs. Ensuite, alors que les mineurs du reste de l’Angleterre utilisaient les lampes dénommées Davy, ceux du Comté de Tyne and Wear préféraient la lampe Geordie qui avaient été conçues par George Stephenson, surnommé « geordie the engine-wright » (geordie le mécanicien) en 1815 à Newcastle. Pourtant, le terme geordie serait antérieur puisque dès 1793, les chansons de la région désignaient sous ce terme les mineurs. Et tout au long du au XIXème siècle, le mineur resta une figure emblématique de la région appelée geordie. Le terme s’étendit ensuite à tous les habitants.

Une dernière version, moins répandue, avance que, du XIème au XVIIème siècle, le long de la frontière anglo-écossaise, de nombreuses familles importantes étaient établies de chaque côté et portaient des nom pittoresques. Parmi ces familles, le nom Geordie était répandu comme les Geordie Kang Irvine, Ill-Drowned Geordie Nixon et Jingling Geordie.

#1338 – Patro Eisden Maasmechelen : Koempels

Mineurs en dialecte limbourgeois. Inquiet de voir les jeunes de la paroisse partir vers d’autres villes pour assouvir leurs passions sportives, l’aumônier Maurice Vanschoenbeek (vicaire dans la cité d’Eisden) fonda le club du VV Patro Eisden, Patro indiquant que ce club était un patronage. En 1942, le club était admis à l’Association royale belge de football, avec pour président d’honneur et président, les directeurs de la mine d’Eisden. Car, la vie de la commune d’Eisden tournait autour de la mine de charbon dont l’exploitation avait débuté une vingtaine d’année auparavant.

En Belgique, au XIXème siècle, les bassins houillers se situaient en Wallonie (Liège, Charleroi, Borinage) mais, l’industrialisation de plus en plus importante de l’économie européenne entraina une demande croissante de charbon et favorisa la recherche de nouveaux bassins en Flandre. Bien qu’exploité depuis le Moyen-Âge, l’importance des réserves de charbon dans le quart sud-est de la région du Limbourg fut mise en évidence vers 1870. Ce bassin, qui prolongeait celui d’Aix-la-Chapelle, s’étendait de Landgraaft (Pays-Bas) à Berlingen (Belgique). La partie néerlandaise se dénomma Bassin du Limbourg et compta jusqu’à 12 mines tandis que celle belge s’appella Bassin de Campine. Ce dernier filon fut découvert en 1901 mais, en raison de problèmes techniques et politiques, l’exploitation ne démarra que dans les années 20 pour atteindre sa vitesse de croisière après la Seconde Guerre mondiale et s’organisa autour de 7 mines, chacune ayant deux puits.

La mine de charbon de Limburg-Maas à Eisden (village depuis absorbé par Maasmechelen) fut la deuxième mise en service en 1923. Elle descendait jusqu’à 900 mètres. La production totale de cette mine atteignit 73 191 000 tonnes avec un record annuel en 1957 à 1 883 420 tonnes. A son apogée, en 1955, 7 340 mineurs travaillaient dans la mine. Toutefois, dans cette zone frontalière relativement peu peuplée, les sociétés exploitant la mine durent attirer une main d’oeuvre importante. Après l’installation d’une ligne de train, l’entreprise minière se lança rapidement dans la construction d’habitations et de toutes les commodités d’une ville au sein du concept de « Cité-Jardin« . Du directeur aux mineurs, en passant par les ingénieurs et les employés, toutes les collaborateurs de la mine habitèrent dans cette Cité-Jardin, organisée autour de deux larges avenues. Outre des restaurants et des maisons closes, 3 cinémas, un monastère, des écoles, un casino, et un hôpital y étaient également implantés.

De manière générale, les conditions difficiles de travail (282 mineurs moururent dans des accidents dans la mine Limburg-Maas) créa une grande solidarité et camaraderie entre les ouvriers. Ce sentiment était renforcé dans les villes construites autour de la mine où les familles des ouvriers se côtoyaient quotidiennement et vivaient les mêmes difficultés. Ainsi, le mot Koempels fut utilisé en limbourgeois pour désigner les mineurs. Ce nom vient de l’allemand Kumpel, qui signifiait à l’origine ami ou compagnon. Et parmi les dirigeants, joueurs et supporteurs du club, on retrouvait de nombreux koempels.

#1154 – CD Lota Schwager : Lamparita

Les ampoules. Le club réside dans la ville de Coronel, centre d’une région de gisements de charbon importants. La première exploitation minière débuta en 1852 avec l’entreprise Compañía Carbonífera de Lota. La production de charbon servait initialement à approvisionner les navires traversant le détroit de Magellan. Puis, l’arrivée du chemin de fer dans la région en 1888 ouvrit de nouveaux marchés vers l’intérieure du pays au XXème siècle. L’exploitation des gisements conduisirent au développement des villes de Lota et Coronel pour accueillir la main d’œuvre nécessaire pour l’extraction du charbon. Cette activité fut rendue possible par les investissements réalisés par des entrepreneurs tels que Matías Cousiño, Jorge Rojas, Guillermo Delano et Federico Schwager. Ce dernier, homme d’affaires anglo-allemand, démarra l’exploitation de mines de charbon en 1859 à Coronel. Vers 1890, il fonda la Compañía Carbonífera y de Fundición Schwager pour consolider ses différentes mines de la région de Lota et Coronel. De l’autre côté, Matías Cousiño et Tomás Garland fondèrent la Compañía Cousiño & Garland en 1852 pour exploiter la mine de Lota Alto. Au fil du temps, le nom de l’entreprise minière changea et devint la Compañía Explotadora de Lota y Coronel en 1870. En 1933, elle s’appela Compañía Carbonifera e Industrial de Lota. Après la Seconde Guerre mondiale, l’utilisation croissante du pétrole et de l’électricité dans les industries et les activités de transport provoqua une baisse continue de la demande qui aboutira à fermer les mines en 1997. Dans cette période, les différentes sociétés charbonnières furent réorganisées, fusionnées, nationalisées puis privatisées. Par exemple, en février 1964, la Compañía Carbonífera y de Fundición Schwager fusionna avec la Compañía Carbonifera e Industrial de Lota, donnant naissance à Carbonifera Lota-Schwager.

Le boom minier fit la fortune de certaines familles, qui financèrent de nombreuses œuvres caritatives et d’embellissement de villes. Assez naturellement, leurs entreprises offrirent des activités sportives et culturelles à leurs personnels. Ainsi, le club de football Federico Schwager était celui de l’entreprise Schwager tandis que la société Compañía Carbonifera e Industrial de Lota supportait le club de Minas Lota. En 1966, deux ans après la fusion des sociétés, les deux clubs prirent le même chemin et donnèrent naissance au CD Lota Schwager. Ce dernier était donc totalement ancré dans la culture minière. Or, les mineurs portaient des casques avec une ampoule dessus, pour les éclairer sous la terre. Dès ses débuts, l’institution reprit la lampe minière caractéristique du bassin houiller dans son écusson.

#1074 – Energie Cottbus : Energie

Lorsque votre nom n’est pas commun, il a l’avantage de bien vous identifier et donc la presse comme vos supporteurs se simplifient la vie en l’utilisant comme raccourci et surnom. Ce fut naturellement le cas pour ce club de l’ex-RDA. Le 7 Octobre 1949, l’Allemagne de l’Est se sépara officiellement de la partie occupée par les troupes alliées et devint la République Démocratique d’Allemagne (RDA). Les autorités communistes entreprirent alors d’importantes réformes en ligne avec leur idéologie. Le sport n’y échappa pas. Dans le nouveau district de Cottbus, une première équipe de football vit le jour, le SC Aktivist Brieske-Senftenberg, sous le patronage d’Aktivist, qui regroupait les associations sportives d’entreprise des industries minières et des matériaux de base de la RDA. Mais, au début des années 1960, les autorités décidèrent une restructuration du système des clubs sportifs qui conduisait à un club sportif par district, situé dans la capitale. Résultat, le club omnisport du SC Cottbus fut créé. Situé à 40 km de la capitale du district et déclinant sportivement, le SC Aktivist Brieske-Senftenberg disparût au début de la saison de football 1963-1964 en se fondant dans le SC Cottbus. Mais, fin 1965, l’Association de football de la RDA prît le partie de séparer les sections de football des clubs omnisports et d’en faire des clubs à part entière. Ainsi, la section football du SC Cottbus devint indépendante en se transformant en une association sportive corporatiste, sous le nom d’Energie Cottbus à partir du 31 janvier 1966.

Le quotidien locale, « Lausitzer Rundschau » , organisa un concours pour trouver le nom de ce nouveau club. Bodo Krautz, l’un des 450 passionnés de sport qui participèrent, proposa le terme « Energie ». Car, la région de Cottbus était connue comme un producteur d’énergie grace à ses nombreuses centrales électriques et mines de lignite. Rien donc d’étonnant que son prédécesseur, le SC Aktivist Brieske-Senftenberg, fusse sous le patronage des industries minières. Cottbus-Senftenberg est l’un des principaux centres d’exploitation du bassin de lignite de Lusace, qui s’étend dans le sud-est du Brandebourg et le nord-est de la Saxe (même aux frontières avec la Pologne et la Tchéquie auapravant). Il s’agit du 2ème plus grand gisement de lignite d’Allemagne après le bassin rhénan. L’exploitation de ce bassin démarra vers 1789 mais, avec la révolution industrielle, elle s’intensifia. Après la Première Guerre mondiale, les mines à ciel ouvert de Lusace devinrent névralgiques pour l’économie allemande en alimentant les centrales à charbon. L’utilisation du lignite fut par la suite particulièrement intensive en RDA. Les gisements fossiles étaient de loin la première source d’énergie du pays et servait pour tout (électricité, chauffage urbain, briquettes, coke, goudron, pétrole, gaz). Au plus fort de l’exploitation minière du lignite, un tiers du district de Cottbus, qui avait gagné le surnom Energiebezirk (district énergétique), était consacré à l’exploitation minière. La centrale électrique de Boxberg (à 50 km de Cottbus) consommait environ 100 000 tonnes de lignite par jour. Aujourd’hui, environ un tiers du lignite allemand est extrait dans la région de Lusace. En 2018, 60,7 millions de tonnes était extrait en Lusace (provenant de 4 mines à ciel ouvert) sur les 166,3 millions produites en Allemagne. Ses débouchés portent essentiellement vers les centrales électriques de Jänschwalde, Schwarze Pumpe, Boxberg et Chemnitz-Nord. L’industrie du lignite emploie environ 4 500 personnes dans le Land de Brandebourg actuellement, l’un des plus grands employeurs privés. Cottbus, qui accueille aujourd’hui le Braunkohlenausschuss (Comité Lignite) qui prend des décisions régionales en matière de planification et de rénovation, connaissait une première mine, dont l’exploita débuta en 1981 et s’arrêta le 23 décembre 2015. La seconde mine de Jänschwalde se situe au nord-est de Cottbus. Environ 10 millions de tonnes de lignite y sont extraites chaque année, qui sert exclusivement à alimenter en combustible la centrale électrique de Jänschwalde.

#1069 – CA Chaco For Ever : Albinegro

Les blanc et noir. Le club argentin de la ville de Resistencia, située dans la province du Chaco, fut fondé le 27 juillet 1913, par des jeunes qui décidèrent de quitter le CA Sarmiento et de créer une nouvelle institution sportive. Depuis, les deux clubs sont les grands rivaux de Resistencia. Le choix du nom était important pour les fondateurs car ils voulaient qu’il soit agréable et s’inscrive dans le temps. Une connaissance des fondateurs, d’origine anglaise et surnommée « Mister King », il suggéra « Chaco for Ever » (Chaco – le nom de la province – pour toujours), un cri identitaire et fière. Le choix des couleurs releva finalement du hasard. En effet, un jour, l’équipe fut rejoint par un étudiant en droit nommé Maistegui. Il se présenta sur le terrain avec un maillot rayé noir et blanc qui fit forte impression auprès des autres joueurs. Il s’agissait d’un maillot du club CA Estudiantes de Buenos Aires. Tous les joueurs décidèrent d’opter pour ce maillot qu’ils considéraient élégant mais aussi dont les couleurs rappelaient les richesses de la province : le blanc pour la culture du coton et le noir pour le charbon.

L’agriculture constitue une des principales activités de la province du Chaco. En particulier, la filière du coton. Historiquement (culture développée dès le début du XXème siècle), le Chaco était le principal producteur national de coton depuis les années 1950 même si sa position fut remise en cause ces dernières années avec la réduction de la surface cultivée de coton en raison de la concurrence des céréales et des oléagineux (principalement maïs, tournesol et soja …). Toute la filière (égreneurs, filatures, ateliers de tissage, fabrication de produits textiles) s’est développée dans le Chaco. La culture s’étend dans pratiquement toute la province et les égreneurs représentent 60 % de la capacité argentine. En 2019-2020, la superficie plantée était de 185 000 hectares, avec une production de 338 000 tonnes, principalement tournée vers le marché intérieure, soit respectivement 42% et 32% de la part nationale. En 2021-2022, la production monta à 379 000 tonnes. L’industrie textile représentait 21,3% de l’emploi total de l’industrie manufacturière. En 2019, 36 usines d’égrenage étaient en activité, avec une capacité totale d’égrenage de 890 500 tonnes.

Dans la province du Chaco, la production de charbon ne provient pas de mines car il s’agit de charbon végétal (et non minéral). En effet, la région comprend de vastes forêts de quebracho. Cet arbre, symbole du Chaco, présente un bois extrêmement dur et durable, qui est exploité pour réaliser des meubles, des tanins et du charbon de bois. Dans les années 1950 et 1960, cette production de charbon de bois trouvait un débouché naturel vers la province de Jujuy où étaient situées des usines sidérurgiques en demande de coke. En 1967, le Chaco produisait 11,58% de la production nationale de charbon (environ 50 000 tonnes). Désormais, en 2018, la production de charbon de la province s’élevait à 272 000 tonnes par an et le Chaco représentait 80 % des exportations argentines.

#930 – CSM Jiul Petroşani : Minerii

Les mineurs. Petroşani est une ville du comté de Hunedoara, en Transylvanie, au sud ouest du pays. Elle est surtout située dans la vallée de la Jiu qui fut connu pendant longtemps comme le plus grand bassin houiller de Roumanie. Entourée par les chaînes montagneuses Retezat et Parâng, qui constituaient une barrière naturelle, cette vallée fut naturellement longtemps isolée du reste du pays et donc faiblement peuplée. Au milieu du XIXème siècle, cette région particulièrement riche en ressources naturelles, surtout du charbon et de la lignite, attira les convoitises des entrepreneurs, encouragés par la révolution industrielle. L’Empire Austro-Hongrois élabora une législation favorable à l’exploitation minière (loi générale sur les mines du 23 mai 1854) et les premières mines apparaissaient alors. Pour les 150 années suivantes, cette activité minière va stimuler le développement économique et culturel de la région et complétement la transformer. Provenant de tout l’Empire, les mineurs s’installèrent dans les villes nouvelles, dont Petroşani,et firent grimper la population de la vallée, passant de 6 670 habitants en 1854 à 50 015 en 1910. La découverte de plusieurs gisements de houille ainsi que le progrès technique conduisirent à la création d’un complexe industriel moderne. La production de charbon explosa de 853 tonnes en 1868 à 2 229 850 tonnes à la veille de la Première Guerre Mondiale. Jusqu’en 1948, les mines relevaient d’exploitation privée puis, avec l’avènement des communistes, le secteur passa dans le giron public. Les différents gouvernements communistes axèrent les activités roumaines vers des industries lourdes, consommatrices de charbon. Les mines de la vallée de la Jiu fonctionnaient alors à plein régime et en 1979, le nombre de mineurs atteignait 179 000. Les mineurs faisaient alors parti des travailleurs « privilégiés » du régime. A la chute du communisme en 1989, il y avait encore 50 000 mineurs. Le changement de régime et la faible productivité de ces mines furent fatals à l’activité de la vallée. Après la révolution de décembre 1989, le gouvernement roumain maintint la politique de Ceausescu consistant à subventionner l’industrie minière déficitaire. Toutefois, sans entamer les réformes nécessaires pour améliorer la productivité des mines, cette politique ruina les finances publiques et en 1999, le gouvernement entama la fermeture des activités économiques déficitaires. Le nombre de mineurs diminua à 20 000 en 2000. Pourtant, à la fin des années 1990, 80 % de la main-d’œuvre de la vallée dépendait encore des mines. En 1990, 15 mines étaient en activité. 8 furent fermées entre 1994 et 2015 et il n’en reste que 4 en activité aujourd’hui qui assurent 12% de l’approvisionnement en charbon de la Roumanie.

Le secteur minier, principal moteur de l’économie, fut donc structurant pour la région et régit toutes les activités des populations locales. A l’été 1919, alors que le football commençait à s’installer dans la vallée du Jiu, des matchs se déroulaient sur l’emplacement actuel de la mine Dâlja. Dans la foulée, Ion Winklehner, directeur général des mines de Societății Petroșani, organisa la création du club, alors connu sous le nom de Clubul Atletic al Minelor Petroșani (Club Athlétique des Mineurs de Petroșani). Le surnom de minerii apparut particulièrement dans les années 1950 quand les surnoms fleurissaient pour toutes les équipes.

#874 – Barnsley FC : the Colliers

Les mineurs (des mines de charbon). En regardant l’écusson du club, on peut y voir un mineur, sa lampe de fosse suspendue à son cou, tenant une pioche et de l’autre côté un souffleur de verre, soutenant un chalumeau. Ces deux ouvriers représentent les deux pans de l’économie du pays de Barnsley lors de la révolution industrielle : l’extraction de charbon et la verrerie. L’exploitation des ressources du sol démarrèrent dès le Moyen-Âge mais de manière assez artisanale. Même si l’extraction de charbon était facilité (car les réserves étaient peu profondes), l’enclavement de la région limitait cette industrie. En 1806, Barnsley ne comptait que 24 mineurs, soit seulement 2,4% de la population. Résultat, avant 1850, l’économie de Barnsley était dominée par le commerce du lin. Mais, avec les besoins de la révolution industrielle, les importantes réserves de charbon autour de Barnsley ne pouvaient pas rester inexploitées. Encouragé par le développement des voies ferrés qui permirent le transport de la production, Barnsley devint le principale filon du bassin houiller du Yorkshire, connu mondialement sous le nom de Barnsley Bed. La bonne qualité du charbon en faisait un excellent combustible pour les chemins de fer et un composant pour la sidérurgie. Plus que toute autre activité, les mines transformèrent le paysage rural du South Yorkshire. Outre, le développement des houillères, des terrils, des canaux et des chemins de fer, de nombreuses villes épousèrent cette économie. En effet, la population du bassin houiller augmenta de manière phénoménal et la nouvelle population minière, dont beaucoup étaient des migrants d’autres régions du pays, devait être logée à proximité des puits. De petites colonies furent ainsi construites, transformant des villages ruraux en petite ville ou en créant de toute pièce de nouvelles communautés. A partir de 1950, l’industrie du charbon commença son déclin. La réorganisation de l’industrie du charbon dans les années 1970 et 1980 conduisit à la fermeture de nombreuses fosses. Puis, la dernière mine ferma en 1991.

Barnsley est encore synonyme aujourd’hui de mine de charbon. La légende raconte même que dans ses premières années d’existence, le club de football s’en allait crier dans les puits pour recruter de nouveaux joueurs.

#284 – Chakhtar Donetsk : Гірники

Les mineurs. L’histoire du club est inéluctablement liée à l’activité des mines de charbon. Le Donbass, où se situe Donetsk, qui est une contraction de l’expression « bassin houiller du Donets », est donc comme son nom l’indique un bassin houiller, partagé entre l’Ukraine et la Russie. Elle demeure une zone importante de production qui représentait une surface de 60 000 km2 et en 2014 encore 30% des exportations ukrainiennes. En 2014, 641 terrils de mines de charbon étaient en activité pour 108 entreprises (privées et publiques) travaillant dans la filière. Son développement économique démarra vers 1860, sous l’Empire russe. Dans les années 1930, l’exploitation des mines était un des piliers économiques de l’Union Soviétique, au point que la propagande se chargea de monter la légende d’Aleksei Stakhanov, un mineur de charbon du Donbass, afin d’accélérer les cadences et promouvoir l’homme communiste. Selon la légende, il aurait extrait 102 tonnes de charbon en moins de 6 heures (14 fois son quota) le 31 août 1935. Le 19 septembre, Stakhanov aurait établi un nouveau record en extrayant 227 tonnes de charbon en un seul quart de travail. En réalité, ces exploits furent gonflés afin de servir la propagande du régime. Au début des années 1960, le Donbass ukrainien était au premier rang pour la production de charbon en URSS. Même si elle fut rapidement doublé par le Kouzbass en Sibérie, dans les années 1970, la région fournissait plus de 30% du charbon extrait en Union Soviétique – dont plus de la moitié de son charbon à coke – et sa production excédait celle des autres grands bassins tels que celui de la Ruhr en Allemagne ou de Pennsylvanie aux USA. Malgré la faible qualité et les difficultés pour l’extraire (certains puits plongent jusqu’à 1,5 km), le charbon demeure l’ « or noir » de la région. Le sol du Donbass regorgent également de minerais métalliques (fer et manganèse), « condamnant » la région à devenir un important centre minier et sidérurgique.

En 1936, le Conseil de l’Union sur la Culture Physique et les Sports créa un championnat de l’URSS et facilita la création d’un club regroupant les 22 meilleurs joueurs du Donbass qui furent recrutés au sein des mineurs. Le club se dénomma pendant quelques mois Вугільники (mineur de charbon). Puis, rapidement, un nouveau nom lui fut attribué Стахановець, ce qui signifie « le participant du mouvement stakhanovite » (en hommage au fameux Aleksei Stakhanov). En juillet 1946, le club fut transformée en Шахтар (Chakhtar), association nationale qui devait désormais fédérer les équipes sportives des entreprises charbonnières du pays. Шахтар signifie en Ukrainien mineur.

#237 – FC Baník Ostrava : Baníček

Le mot est dérivé du nom du club Baník, qui signifie Mineur. Fondé en 1922 grâce à l’enthousiasme de plusieurs mineurs sous le nom de SK Slezská Ostrava (club sportif de Slezská Ostrava), le club changea plusieurs fois de nom jusqu’à devenir Baník Ostrava en 1952. Dans les années 1950, la Tchécoslovaquie était sous le règne communiste et il fut ordonné de rattacher les clubs au monde ouvrier. Ainsi, Ostrava inclut dans son nom le terme Baník. Car si la ville d’Ostrava est connu sous le nom du « cœur d’acier » en raison de l’importance de son industrie sidérurgique, c’est en raison du bassin houiller d’Ostrava-Karviná. Ce dernier (d’environ 1 500 km²) fait partie du bassin de Haute-Silésie, dont la majorité du territoire est située en Pologne (5 500 km²). Dès la préhistoire, les hommes utilisèrent le charbon de la région. L’exploitation minière de manière industrielle débuta dans les années 1830 avec des mines tels que celles de Micha (qui plonge a plus de 600 m) ou Anselm (la plus ancienne – 1781). La plupart des mines fermèrent dans les années 1990 mais en 2014, 4 mines sont toujours en exploitation par la compagnie OKD.

#184 – Roda JC Kerkrade : de Koempels

Les mineurs. Comme beaucoup d’autres clubs (comme Schalke 04), ce surnom rappelle l’histoire minière de la région. En effet, la ville de Kerkrade accueillait la plus ancienne mine de charbon des Pays-Bas, la mine Domaniale, dont l’exploitation débuta en 1114. Après divers changement de propriétaire et de pays, en 1839, la Mine Domaniale passa sous domination néerlandaise et devint en 1925 la Domaniale Mijn Maatschappij NV. En 1958, 3 000 employés y travaillaient pour extraire 481 000 tonnes de charbon. Cette mine et Kerkrade faisait partie d’un plus grand bassin houiller, celui du Limbourg, qui s’étend de la frontière allemande jusqu’en Belgique. Ce bassin était l’unique des Pays-Bas. La région compta 12 mines dont 5 appartenant à l’Etat via la société DSM (Dutch State Mines), qui est devenue ultérieurement une importante multinationale de la chimie. A la fin des années 50, plus de 55 000 personnes travaillaient dans les mines de la région. Dans les années 1960, 70% de la population du Limbourg vivait directement ou indirectement des mines. Mais, en 1965, suite à la découverte du gisement de gaz naturel de Groningue, une énergie plus propre et moins chère, l’Etat Néerlandais décida la fermeture des exploitations minières. La dernière mine ferma en 1974 et au final, les 12 mines du Limbourg produisirent près de 600 millions de tonnes de charbon (12 millions de tonne par an dans les années 50). Pendant les années de développement de l’industrie minière, la région, qui était auparavant essentiellement agricole et comptait un peu plus de 22 000 habitants, connut un afflux important de population. Comme souvent, la création de clubs de football permit de divertir pour les mineurs. Ce fut donc le cas à Kerkrade.