#1243 – Etoile Carouge : les Stelliens

Le terme stellien dérive du mot latin Stella qui désigne une étoile. Tout paraît logique pour un club qui se dénomme Etoile. Le football prend ses racines dans la commune de Carouge à la fin du XIXème siècle. En 1889, des étudiants fondèrent le FBS Studium, avec en tête la célèbre citation latine Mens sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain). En effet, cette nouvelle association était une société littéraire avec une section sportive pratiquant le football. En 1900, le mélange des genres prit fin, la société abandonnant sa vocation culturelle pour se concentrer sur le football. Au passage, elle changea de nom pour devenir le FC Victoria. En 1905, le FC Victoria devint le FC Carouge. En parallèle de ce club, un autre vit le jour au début du XXème siècle sous le nom de FC Etoile Sportive du Léman, par la volonté de quelques écoliers âgés de 10 à 14 ans. En 1922, pour gagner en « puissance », l’Etoile Sportive et le FC Carouge opéraient leur fusion pour devenir l’Etoile Carouge.

Signe distinctif, évocateur d’une aura, de la noblesse ou la splendeur, l’étoile demeura le symbole du nouveau club et s’inscrit aujourd’hui encore dans son nom et, en couleur or, sur l’écusson du club. D’autres associations suisses avaient déjà opté pour ce symbole comme l’Etoile Sporting La Chaux-de-Fonds (fondé en 1898) ou l’Etoile Sportive FC Gland et aurait donc pu inspirer les fondateurs de Carouge. Une autre hypothèse pourrait également être avancée. Le 17 avril 1867, trois élèves (Charles Dupan, Charles Girard et Alfred Prévost) du gymnase de Genève décidèrent de fonder une société dont le nom était Stella. Cette association étudiante visait à créer entre ses membres des liens de camaraderie et d’amitié.

Alors pourquoi cette hypothèse paraît plausible alors qu’aucun document ne vient l’attester (en tout cas, je n’en ai pas trouvé) ? En premier lieu, l’association étudiante naquit au milieu du XIXème siècle et au début du XXème siècle, lorsque le club sportif émergeait, elle était bien établie, au point qu’une structure nationale dénommée Stella Helvetica regroupait depuis 1870 les 5 sections cantonales de Vaud, Genève, Neuchâtel, Berne et Zürich. En second lieu, Carouge est la banlieue de Genève où l’aura de l’association Stella pouvait déteindre. En troisième lieu, les fondateurs de l’Etoile Sportive était des écoliers qui pouvaient être influencés par le courant des mouvements étudiants. En quatrième lieu, en Suisse francophone et romande, le mot stellien désigne avant-tout les membres comme tout ce qui se rapporte à l’association étudiante Stella. Enfin, le symbole du club sportif est une étoile dorée tout comme celle qui orne la faluche des membres du Stella estudiantin.

#1239 – Athens Kallithéa : Πεντάστερη

Les 5 étoiles. Le mercato de l’été 2024 a marqué le retour à 40 ans de Matthieu Valbuena dans le championnat grecque. Après ses passages à l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais, Petit Vélo avait fait un séjour remarqué à l’Olympiakos entre 2019 et 2023. A son âge avancé (pour un footballeur), son point d’atterrissage a été un club de première division mais moins prestigieux d’Athènes, Athens Kallithéa.

Fondé en 1966, Athens Kallithéa s’était rapidement établi au sein de la seconde division nationale. Une première incursion au sein de l’élite avait été réalisée en 2002 mais le club redescendit en 2006. 2024 annonce le retour du club de la capitale (après le Panathinaïkós, l’AEK et Paniónios) au sein du plus haut échelon de la hiérarchie. Mais, est-ce vraiment un club d’Athènes ? Athens Kallithéa est apparu en 2022 lorsque le club omnisport GS Kallithéa, basé dans la banlieue éponyme d’Athènes, a décidé de renommer sa section football en ajoutant le nom de la capitale afin d’augmenter sa notoriété et d’élargir sa zone de chalandise. Ce renommage fut accompagné d’un relookage moderne du blason, oubliant au passage la tradition du club. En effet, les supporteurs s’offensèrent de l’abandon des cinq étoiles rouges barrant diagonalement l’ancien blason bleu et qui était le symbole de Kallithéa.

Mettons les choses au clair : la présence de ces étoiles ne témoigne pas du palmarès de Kallithéa, qui est famélique. Dans les années 1960, un mouvement de fusion de clubs de football fut initié dans toute la Grèce, sous l’impulsion de la junte militaire, qui souhaitait réduire significativement le nombre d’associations sportives afin d’une part créer des places fortes et d’autre part de plus facilement les surveiller et contrôler. La ville de Kallithéa ne fut pas exclue de cette démarche et quatre clubs (Esperos, Iraklis, Kallithea AE et Kallithaikos) fusionnèrent en Août 1966 pour donner naissance au GS Kallithéa. Pour symboliser ces 4 fondateurs, le blason de l’équipe affichait 4 cercles entrelacées. Les cercles représentaient l’harmonie et la fraternité entre les clubs. Un an plus tard, le club de Pyrsos s’associa, amenant à rajouter un 5ème cercle. Seulement, 5 cercles entrelacées introduisait une confusion avec le fameux symbole olympique. La décision fut prise en 1972 de remplacer les cercles par des étoiles, ajoutant du prestige à l’insigne.

A noter que le nouvel écusson présente un monogramme où se mêle les initiales du nouveau nom du club, « A » et « K », et qui possède 5 sommets, censés symboliser les 5 clubs fondateurs. Mais sans succès auprès de fans plus conservateurs … à juste titre.

#1104 – AS Tanda : l’Etoile du Zanzan

En Côte d’Ivoire, les équipes de la capitale économique Abidjan (ASEC Mimosas, Africa Sports, Stade d’Abidjan, Stella d’Adjamé, Racing Club, Jeunesse Club) dominent le football et en particulier le championnat de l’élite. Elles ont remporté 56 titres sur les 65 disputés (en 2023). En Coupe nationale, la domination est tout aussi impressionnante (54 titres sur les 64). Mais, dans ce règne quasi-sans partage, d’autres clubs parviennent à se frayer un chemin et à se constituer un petit palmarès.

Dans le Nord-Est du pays, non loin de la frontière ghanéenne, la ville de Tanda se situe dans la région du Gontougo, à 420 km d’Abidjan, capitale économique et environ 418 km de Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire. La ville comme la région a peu connu les honneurs footballistiques jusqu’à que l’AS Tanda monta en première division lors de la saison 2013-2014. Terminant à la 6ème position pour sa première saison, le club réussit la surprise de remporter son premier titre de champion dès la saison 2014-2015, avec un point d’avance sur le géant de l’ASEC Mimosas. L’année suivante, l’équipe doubla la mise avec un nouveau titre de champion. Ce fut un incroyable exploit qu’un club venu du pays profond prenne les commandes du football ivoirien deux années de suite. Depuis, le club rentra dans le rang et finit même par rétrograder à l’issue de la saison 2020-2021. Pour autant, ils sont demeurés des étoiles, la fierté d’une région qui ne fut pas représenté aussi haut par un autre club. Ce surnom s’adapte en faisant parfois référence à l’ancien nom de la région (Zanzan, tiré du Mont Zanzan) qui est demeuré le nom du district ou de l’actuel région, Gontougo.

#858 – Dalian Shide FC : 八星大连

L’équipe aux 8 étoiles. Fondé officiellement en 1983 par la volonté de la commission municipale des sports de Dalian, le club reprenait les activités de plusieurs équipes déjà existantes. En 1993, la direction du Dalian FC opta pour le statut professionnel, devenant ainsi le premier club de football professionnel de l’histoire du football chinois. En 1994, le club participa à la création du championnat professionnel chinois, Chinese Super League et fut repris la même année par l’important conglomérat Wanda. Le club mit alors la main sur le championnat durant les premières années. Il remporta ainsi le premier championnat en 1994. Puis, de 1995 à 1997, l’équipe obtint des résultats brillants, remportant deux championnats (1996 et 1997), établissant un record de 55 matchs de championnat invaincus et en gagnant une Super Coupe de Chine en 1996. En 1998, le club remporta un troisième championnat consécutif. 4 autres titres de champion de Chine se rajoutèrent en 2000, 2001, 2002 et 2005. Ainsi, sur les 11 premières éditions du championnat professionnel chinois, le club en gagna 8. Cette domination sans partage conduisit à adopter ce surnom d’équipe aux 8 étoiles (reprenant une tradition et recette marketing du football sud-américain et européen où chaque étoile représente un trophée remporté). Ces 8 étoiles s’affichèrent naturellement sur le blason du club et donc sur son maillot.

A ces titres, d’autres trophées complétèrent le palmarès de la meilleure équipe chinoise de la fin des années 1990 et du début du nouveau siècle. 2 Coupes de Chine en 2001 et 2005 (plus 3 finales perdues en 1999, 2003 et 2006). 3 Super Coupes de Chine en 1997, 2001 et 2003 (plus 3 finales perdues en 1998, 1999 et 2002). L’équipe parvint également à exister sur le plan continental, avec une finale de Coupe d’Asie des Vainqueurs de Coupe en 2001 et une autre en Ligue des champions de l’AFC en 1998. A cette époque, quelques connaissances du football français atterrirent dans ce club exotique. L’ancien attaquant de la grande époque nantaise, Nicolas Ouedec, qui en 20 matchs, marqua 10 buts pour le compte de Dalian. Le tchèque Václav Němeček, qui réalisa plusieurs saisons à Toulouse, fréquenta également Dalian en 1999.

Repris en 2000 par le groupe Shide, le club ne survit malheureusement pas à la déchéance de son président, Xu Ming, dans la cadre de l’affaire Bo Xilai. Le club fut dissous en 2012 tandis que Xu Ming mourut à l’age de 44 ans en 2015.

#702 – Helsingfors IFK : Tähtirinnat

La poitrine avec l’étoile. Bien que les joueurs évoluent dans un maillot rouge, ils arborent sur leur poitrine le célèbre écusson du club, bleu et blanc. Surtout, ce dernier présente la date de création du club, 1897, le sigle IFK ainsi qu’une étoile à 4 branches. Si la section football apparut en 1907, le club omnisport débuta son existence en 1897 par le ski. Puis, il se développa vers l’athlétisme, la natation, le patinage de vitesse, la lutte, le kayak et la gymnastique. Mais, revenons à sa création. Le sigle IFK signifie Idrottsföreningen Kamraterna et se réfère au mouvement sportif suédois. En 1895, deux étudiants, dont Louis Zettersten, créèrent ce mouvement IFK (Camaraderie d’associations sportives, en français) et publièrent une annonce dans le journal « Kamraten » exhortant les jeunes à créer des clubs sportifs pour filles et garçons. Ainsi, plusieurs clubs se créèrent sous l’égide de l’IFK en Suède mais le mouvement se propagea également dans les autres pays scandinaves. Il faut rappeler qu’à la fin du XIXème siècle, la Norvège était unie à la couronne suédoise et la Finlande, sous domination russe, était auparavant intégrée à la Suède jusqu’en 1809. Le journal Kamraten fut donc certainement lu en Finlande et l’appel de Louis Zettersten trouva un écho au sein des étudiants du Ruotsinkielisen Reaalilyseon, lycée de langue suédoise, à Helsinki. Georges Doubitsky, un élève de 15 ans du Lycée, contacta alors la Suède pour approuver la création de la filiale d’IFK à Helsinki. Comme tout club s’inscrivant dans le mouvement IFK, celui d’Helsinki reprit ses couleurs (bleu et blanc) et son symbole (l’étoile). Cette dernière se compose de 4 branches qui décrivent les quatre valeurs cardinales du club : la persévérance (Ihärdighet), l’habileté (Färdighet), la puissance (Kraft) et la camaraderie (Kamratskap). Toutefois, l’étoile du HIFK est doré tandis que celle de l’organisation est blanche.

#625 – Red Star FC : l’Etoile Rouge

La traduction française de son nom est un symbole fort du club et de ses supporteurs. Même si le club évolue en vert et blanc (et que le rouge n’a jamais été une couleur marquante de ses équipements), l’étoile rouge orne fièrement depuis sa création son écusson. En outre, si le club changea de nombreuses fois de nom au gré des fusions avec d’autres associations, le terme Red Star y demeura toujours et sévèrement ancré (Red Star Club Français, Red Star Amical Club , Red Star Olympique, Red Star Olympique Audonien, Stade français-Red Star, Red Star FC, AS Red Star, AS Red Star 93, Red Star FC 93, Red Star FC). Installé à St Ouen, l’étoile rouge semblerait assez logique. En effet, la commune comme son département de Seine-Saint Denis se sont mariés à la cause rouge lorsque la banlieue Est parisienne accueillit des usines et sa cohorte d’ouvriers dès le XIXème siècle. A la fin de ce dernier, les partis de gauche ravirent la mairie de St Ouen, et de 1945 à 2020, la municipalité fut même dirigée par seulement 3 maires et mairesses, tous d’obédience communiste. St Ouen était alors au cœur de la Ceinture Rouge, ce cordon communiste entourant la bourgeoise capitale parisienne. Supporté par les ouvriers et les syndicalistes du coin, le club adopta également une conscience de gauche. On peut encore entendre aujourd’hui, dans son vieux stade, des chants politisés (« flic, arbitre ou militaire, qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour un salaire ? »). En Septembre 21, des rumeurs de cessions apparaissent et mettent le feu aux poudres entre la municipalité et la direction, le maire (PS) arguant que la vente pourrait se faire au profit d’un partenaire financier (gros mot dans la bouche de gens de gauche) qui ne serait pas en phase avec les valeurs de la ville et du club.

Pourtant, ce lien entre l’Etoile Rouge et les mouvements politiques de gauche résulte d’un malentendu. Tout d’abord, le club adopta l’étoile rouge dès sa fondation en 1897 avant que ce symbole soit accaparé par l’Internationale ouvrière ou les régimes communistes (elle apparût sur le drapeau de l’URSS en 1922). Ensuite, le club à sa naissance et pendant quelques années fut un repère bourgeois. En effet, il naquit et établit son siège dans un bar au croisement de la rue de Grenelle et de l’avenue de La Bourdonnais, au sein du chic et aristocrate 7ème arrondissement de Paris. Ses fondateurs, les frères Modeste et Jules Rimet (l’instigateur de la Coupe du Monde de Football), Jean de Piessac, Georges Delavenne, Ernest Weber et Charles de Saint-Cyr (un des éminents membres du Racing Club de France), étaient tous issus de famille bourgeoise. Même si leur volonté était, au travers des valeurs du sport, de créer un club qui rapprochent les classes sociales, leur association n’attira d’abord que les fils de bonne famille sur le Champs de Mars voisin. Dans un monde sportif dominé par les anglo-saxons (tous les nouveaux sports venaient d’Outre-Manche), les fondateurs cédèrent, comme beaucoup de club à l’époque, au snobisme britannique en dénommant le club Red Star. Rimet raconta plus tard que le choix de ce symbole provenait de sa gouvernante anglaise, Miss Jeny, qui avait proposé de reprendre le nom de la compagnie britannique Red Star Line qu’elle empruntait souvent pour retourner au pays. Au XIXème siècle, plusieurs compagnies de transport maritime apparurent et dont les navires se différenciaient en mer par leurs drapeaux et les couleurs de leurs cheminées. Un des symboles largement repris par ces compagnies (car facilement reconnaissable) étaient l’étoile et chacune choisit sa couleur. Ainsi, naviguaient la White Star Line (qui exploita le Titanic), la Blue Star Line et donc la Red Star Line.

Une autre légende était racontée par le capitaine emblématique du club, Lucien Gamblin (joueur du club de 1907 à 1923). Selon lui, l’Etoile Rouge aurait été inspirée par la présence d’un cirque américain sur le Champs de Mars. Par n’importe quel cirque, celui de William Cody, mieux connu sous le nom de Buffalo Bill. Son attraction connut un grand succès à Paris en 1889, lors de l’exposition universelle. Or, Buffalo Bill arborait une étoile rouge qui aurait alors inspiré Jules Rimet.

Consulter le site du footichiste pour son article dédié au Red Star

#319 – MVV Maastricht : de Sterrendragers

Les porteurs de l’étoile. Bien qu’un célèbre traité européen porte son nom et que le drapeau de l’Europe se caractérise par 12 étoiles en cercle, le surnom de l’équipe de football de la ville n’y puise pas son explication. En fait, ce surnom provient de l’écusson du club qui reprend celui de la ville : une étoile à 5 branches blanche sur fond rouge. L’origine de cette étoile à cinq branches comme armoiries de Maastricht est inconnue même si le fort culte à l’Etoile de Mer (Sterre der Zee) pourrait en être la raison. L’Etoile de la Mer est un ancien titre donné à Marie, allégorie de la Vierge comme étoile, guide des hommes vers Dieu. Sterre der Zee est le nom populaire d’une statue de la Vierge Marie du XVème siècle exposée dans la Basilique Notre-Dame de Maastricht. La dévotion à Marie, Etoile de la mer est particulièrement populaire dans le sud des Pays-Bas (Marie, Etoile de la Mer est même la sainte patronne des Pays-Bas.) et la statue de la basilique Notre-Dame constitue le plus important sanctuaire marial des Pays-Bas. L’étoile à 5 branches est mentionné pour la première fois en 1253 comme sceau de la ville. Une oeuvre confirme ces armes. Ainsi, le tableau Gerechtigheidstafereel (Scène de Justice), attribué à Jan Van Brussel et daté de 1475, représente une riche source d’information pour la ville de Maastricht puisqu’il décrit notamment le premier paysage urbain de Maastricht. Surtout, le tableau contient trois images des armoiries. Le premier apparait sur les vêtements d’une personne. Le deuxième blason de la ville est représenté sur un vitrail dans la salle d’audience. Le troisième est tenu par une figure féminine, placée comme une statue au sommet d’une colonne. Le tableau fut suspendu pendant plus de 350 ans à la mairie de Maastricht. A compter du 16ème siècle, un ange, porteur du blason, fut ajouté. Si l’écusson du club de football reprend à l’identique les armoiries de la ville, l’ange n’y apparaît pas mais cet ange porteur fait partie du folklore de la ville. Et les joueurs du club sont donc les porteurs de l’étoile.

#87 – ER Belgrade : Звезда

L’étoile, le surnom du club étant son symbole. En 1945, à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, les clubs sportifs serbes d’avant-guerre avaient tous disparu et les autorités communistes profitèrent de cet état pour réorganiser le tissu sportif, avec l’objectif de diffuser son idéologie et consolider le nouveau régime. Dans ce contexte, à l’initiative du Conseil principal de l’Union unie de la jeunesse antifasciste de Serbie (USAOS), les deux grands clubs serbes émergèrent à quelques jours d’écart : l’Etoile Rouge le 4 mars, puis Partizan le 4 octobre 1945. L’Etoile Rouge s’empara des structures du SK Jugoslavija, l’un des clubs les plus importants de Belgrade d’avant guerre. Lorsqu’il fallut trouvé un nom, les dirigeants proposèrent ceux en vogue à cette époque : Mladost (Jeunesse), Udarnik (Ouvrier performant), Staline, Lenine, Torpedo, Dinamo, Lokomotiva. Slobodan Ćosić, vice-président, déclara « on pourrait l’appeler l’Etoile ? », ce à quoi Zoran Žujović, l’autre vice-président, répliqua « Étoile, d’accord mais, elle sera rouge alors comme le SK Jugoslavija ». La proposition « Etoile Rouge » fut adoptée et le parti socialiste de Yougoslavie fut ravi de cette idée. Elle avait l’avantage de faire un lien entre le passé (un club historique de l’entre-deux guerres) et le futur (un étendard du communisme).

#56 – Botafogo FR : Estrela Solitária

Vous ne pouvez pas manquer l’Estrela Solitária (l’étoile solitaire) si vous supportez ou regardez Botafogo. L’Etoile blanche sur fond noir apparaît sur le blason du club et sur l’ensemble des symboles du club. C’est donc logiquement son surnom. Evidemment, pour trouver son origine, il faut lever les yeux vers le ciel.

Le 1er juillet 1894 un club d’aviron fut fondé sous le nom de Club de Regatas Botafogo. Puis, le 12 août 1904, un club de football vit le jour dans le même quartier sous le nom de Botafogo Football Club. Les deux clubs se réunissent le 8 décembre 1942. Le Club de Regatas Botafogo n’avait officiellement de blason mais l’étoile était son symbole depuis les débuts. Pour le nouveau club, l’étoile fut conservée.

Pourquoi, les rameurs décidèrent d’opter pour ce symbole. Le jour de la fondation du club, les créateurs auraient aperçu l’étoile du matin, la première étoile à apparaître dans le ciel. Pour d’autres, les rameurs qui venaient s’entrainer dans la baie de Botafogo admiraient souvent l’étoile du matin briller. De toute manière, quelque soit les personnes qui l’ont aperçu, l’étoile du matin n’en est pas une et est en fait la planète Vénus … connue sous le nom Estrela d’Alva (Etoile de l’Aube). En France, on parle plutôt de l’Etoile du Berger. En outre, elle apparaît parfois le matin et d’autre fois le soir, en fonction de sa position par rapport au Soleil et la Terre. Etant plus proche du Soleil avec une orbite plus courte que celle de la Terre, Vénus se trouve avant ou après la Terre, ce qui fait qu’elle est visible soit le matin, soit le soir. Vénus dépasse la terre tous les 584 jours, passant allant du matin au soir ou vice-versa. À l’œil nu, Vénus est le troisième objet naturel le plus brillant du ciel (après le Soleil et la Lune).

#16 – Wisła Cracovie : Biała Gwiazda

Biała Gwiazda signifie l’Etoile blanche. Elle figure en bonne place sur le blason du club, en plein centre. Dans les premières années d’existence, après la fusion avec d’autres clubs, le Wisła Cracovie commanda de nouveaux maillots à un fabriquant berlinois. Ce maillot arborait sur la poitrine deux étoiles bleus. Mais, au fil des utilisations, une seule étoile persista et sa couleur virait au blanc. Depuis, le club est surnommé l’Etoile Blanche. Jusqu’à la fin des années 1990, le maillot affichait cette étoile blanche. La direction du club décida alors de la remplacer par l’écusson, qui comportait une étoile blanche, mais plus petite. Cette décision ne plut pas aux supporteurs. Lors du centenaire du club, l’étoile blanche réapparut sur le maillot et ne le quitta quasiment plus depuis.