Lorsque le club du DC Virunga rencontre le FC Mont Bleu et que vous entendez les supporteurs criaient « allez les montagnards », ne pensez pas qu’il s’agit des fans du FC Mont Bleu. Les Montagnards est bien le surnom des joueurs du DC Virunga. Fondé en 1964, ce club réside dans la ville de Goma, province du Nord-Kivu, au Nord-Est du pays, limitrophe du Rwanda. Contrairement au centre du pays qui est largement occupé par une cuvette (couvrant environ un tiers du territoire) et l’Ouest par des plaines côtières, l’Est du pays se signale par ses plateaux, vallées et montagnes. Ainsi, la ville de Goma se trouve au bord du lac Kivu mais elle se caractérise surtout par le fait de s’être installée autour du mont éponyme, qui est un volcan éteint. Situé à 1 500 mètres d’altitude, le sol de la cité est constitué par d’anciennes coulées de lave issues principalement du volcan Nyiragongo, à 15-20 km au Nord. Ce dernier culminant à 3 470 mètres est encore actif avec une dernière éruption le 22 mai 2021 et considéré comme l’un des plus dangereux au monde, notamment en raison de la rapidité de ses coulées de lave. Goma se trouve au sein de la chaîne volcanique des montages des Virunga (qui a donné son nom au club), qui comprend 8 volcans dont seulement deux sont encore actifs (le Nyiragongo donc et le Nyamuragira). Le mont Karisimbi, qui s’élève à 4 507 mètres, constitue le point culminant de ces montagnes.
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# 1034 – Racing Santander : los Montañeses
Le terme se traduirait pas les montagnards. L’aire métropolitaine de Santander s’étend autour de la baie de Santander, considérée comme une des plus belles baies du monde. Le point culminant de la ville s’établit peiniblement à 139 mètres. En clair, c’est un environnement qui ne plaide pas vraiment pour le surnom de montagnards. Santander est aussi la capitale de la région autonome de Cantabrie, au nord du Pays, entre le Pays-Basque, la Castille-et-León et les Asturies. La province de Cantabrie a été constituée le 28 juillet 1978 mais elle existe historiquement depuis bien plus longtemps. Son nom provient du peuple celte des Cantabres.
Toutefois, à compter du XIIIème siècle, une région recouvrait un peu plus que la Cantrabrie et s’appelait La Montaña. Au XVIIIème siècle, le nom de Cantabrie fut revendiqué par les habitants de la région comme synonyme de La Montaña et depuis, les deux termes coexistent. En 1833, les régions espagnoles furent réorganisées et la Cantabrie fut confondue définitivement avec la région historique de La Montaña. Toutefois, la nouvelle région prit le nom de sa capitale, Santander. Si le nom de Cantabrie s’est définitivement imposé administrativement à compter de 1982, il n’est pas rare que dans les textes académiques, la région soit encore dénommée La Montaña-Cantabria. Le nom de La Montaña provient tout simplement de la présence sur une majeure partie du territoire de la chaîne montagneuse, la Cordillère Cantabrique. Plus de 40% de la surface du territoire se situe au-dessus de 700 mètres d’altitude et près d’un tiers est constitué de pentes à plus de 30%. Situé à 15-20 km de la côte, le massif des Picos de Europa, qui s’étend sur 3 régions dont la Cantabrie, se distingue parmi cette chaîne avec plusieurs sommets à plus de 2 500 mètres. Pour la partie cantabrique, le point culminant est le Peña Vieja à 2 617 mètres.
Le terme La Montaña désignait directement le dessin escarpé et montagneux de la région. Comme indiquait quelques lignes plus haut, le mot Cantabrie dérive du peuple des Cantabres. Pour certains, le terme Cantabre pourrait venir de « cant-« , d’origine celte signifiant « frontière », et « -abr », utilisé dans beaucoup de régions celtes. Toutefois, une autre explication avance que Cantabre signifie « les gens qui vivent dans les rochers » ou « la montagne », créant alors un lien avec La Montaña. En tout cas, les habitants de la région se nomment eux-même montañeses depuis des siècles et le terme est souvent repris dans les journaux ou utilisé pour désigner des évenements culturels ou sportifs de la région.
#1032 – Berwick Rangers FC : the Borderers
Les frontaliers. Depuis la forte concentration des moyens financiers et donc sportifs dans 4 grands championnats en Europe, et en particulier en Premier League, le championnat écossais s’est fortement dévalorisé et même le Celtic et les Rangers ne parviennent plus à être aussi attractifs et compétitifs. Au point que certains n’hésitent pas à vendre l’idée de l’intégration des deux grands clubs écossais au championnant anglais. De quoi faire avaler de travers les indépendantistes écossais. Ils pourront se consoler avec Berwick Rangers … petite consolation.
Dans les îles britanniques, le pragmatisme l’a emporté sur le respect des frontières. En effet, plusieurs clubs d’un des états évoluent dans les compétitions d’un des autres états. Par exemple, les clubs de Newcastle AFC (pas celui de Premier League mais d’un petit village du Shropshire) et de Trefonen se situent en Angleterre mais évoluent dans les divisions inférieures du championnat gallois. A l’inverse, les prestigieux clubs gallois de Cardiff City et Swansea City disputent le championnat anglais. Dans les autres divisions anglaises, on trouve également les clubs gallois de Newport County, Wrexham AFC et Merthyr Town.
Cité de 12 000 habitants, Berwick-upon-Tweed s’établit dans le comté de Northumberland, le moins peuplé d’Angleterre, et constitue la ville anglaise la plus septentrionale du pays. La frontière écossaise se situe à seulement 5 km du centre ville et Berwick est plus proche de la capitale écossaise Édimbourg que de Newcastle, la grande ville du Nord de l’Angleterre. La ville faisait auparavant partie de l’Écosse et changea de mains plusieurs fois avant qu’elle soit définitivement conquise par l’Angleterre en 1482. Du côté du football, le club fut fondé vers 1881 et débuta dans des ligues locales du Nord du comté de Northumberland. Après avoir enregistré de très bons résultats, le club postula à une ligue anglaise plus élevée mais son adhésion fut refusée par les autres clubs, qui refusaient de voyager si loin au Nord pour des raisons financières. Rejetés par les leurs, les Rangers se tournèrent vers l’Ecosse et s’affilièrent à la Scottish Football Association vers 1905. Depuis lors, ils évoluent dans les ligues écossaises, atteignant à la fin des années 1970, la seconde division nationale. Aujourd’hui, pour des raisons logistiques et financières, il n’est pas envisageable pour les Rangers de réintégrer les compétitions anglaises. De toute manière le club comme ses supporteurs se sentent écossais. Un sondage réalisé par « The Berwick Advertiser » indiquait que 78% des votants soutenaient la réunification avec l’Ecosse.
Depuis 2016, Berwick se sent moins seul, le club anglais de Tweedmouth Rangers jouant également en Ecosse. Si vous trouvez la situation incongrue, pensez à l’AS Monaco en France ou au suisse du FC Chiasso en Italie en autre.
#1029 – AEL Limassol : Οι Γαλαζοκίτρινοι
Les bleu et jaune. L’AEL Limassol fait parti de ses grands clubs omnisports du monde grec, avec notamment des sections de football, basket-ball et volley-ball qui excellent au niveau national (mais aussi du futsal, du handball, du bowling et du billard). Le football apparaît même le sport le moins titré du club avec « seulement » 6 championnats de Chypre et 7 coupes. Revenons aux racines du club en 1930. Parmi la bonne société de la cité de Limassol, un jeune homme de 20 ans, Theodosis Konstantinidis, se passionnait pour le sport et convainquit son ami Nikos Solomonidis de créer une association sportive. L’idée se propagea au sein de la jeunesse de toutes les couches sociales de la ville et séduit même le directeur local du cadastre qui soutint l’initiative. Le premier rassemblement qui réunit une vingtaine de personnes eut lieu le 4 octobre 1930 à la confiserie Σεντ Τζορτζ de la rue Agiou Andreou. La première assemblée décida de nommer le club AEΛ (AEL) pour Αθλητική Ένωση Λεμεσού (Association sportive de Limassol). Puis Penos Antoniadis proposa les couleurs du club, le bleu, le jaune et le blanc, qui furent adoptées. Contrairement à bien d’autres choix que j’ai relaté, cette proposition ne reposait sur aucune symbolique mais simplement sur l’appréciation de l’association de ces 3 couleurs. Le club défend cette idée même si certains essayent de trouver une justification. Ainsi, Limassol étant une ville baignée par la mer (le bleu) et le soleil (le jaune).
#1001 – Tcherno More Varna : моряците
Les marins. Les racines du club remontent à 1909 ou 1913 (selon le point de vue des passionnés) mais il est certain qu’il naquit dans la communauté étudiante. L’association prit son nom actuel qu’en 1959 après de nombreuses fusions entre club. Or son nom, Tcherno More (Черно море) signifie Mer Noire et renvoie, comme son surnom, à la situation géographique de la ville et son fort lien avec la mer.
Situé entre le lac de Varna et la Mer Noire, Varna véhicule l’image d’après la légende répandue dans le pays d’être la capitale maritime de la Bulgarie (même si ce titre est contesté par une autre ville côtière, Bourgas). 3ème plus grande cité du pays, avec plus de 330 000 habitants, Varnas demeure comme une des villes les plus anciennes d’Europe, sa fondation sous le nom d’Odessos ayant eu lieu il y a 2 600 ans par des colons de la ville grecque de Milet. Son développement économique est prospère et robuste : une croissance de 20% de son PIB ces dernières années (représentant 15% du PNB bulgare) et un taux de chômage à peine supérieure à 3%. Sa position favorable le long de la courbe de la baie de Varna, qui en fait un pont entre l’Europe et l’Asie (particulièrement entre l’Ukraine, la Russie et les pays européens), y contribua. La relation de Varna avec la mer est multiple.
Dès l’antiquité, la cité constituait un centre d’activité portuaire. Jusqu’en 1369, Varna était l’un des ports les plus importants du royaume de Tarnovo et constituait un point de passage essentiel et apprécié pour les navires vénitiens et génois. Au XVIème et XVIIème siècle, l’occupation turque tout au long des côtes de la Mer Noire ferma le port au commerce. Il retrouva par la suite son intérêt. Mais, sa libération de la domination turque le 27 juillet 1878 constitua le point de départ du développement important du port, pour devenir le plus grand centre maritime de Bulgarie et de la Mer Noire. La décision de construire un port moderne fut prise par le tout jeune Etat Bulgare en 1888 et le 18 mai 1906, le nouveau port fut inauguré. Il fut agrandi en 1974 avec la construction d’un deuxième terminal (Varna Ouest). Constitué de deux terminaux séparés de 30km, il dispose de 35 postes d’amarrage, 76 142 m² de surface d’entrepôt couvert et 458 870 m² de zone de stockage extérieure. Sa capacité de fret est de 300 tonnes/heure. En 2018, il a traité plus de 160 000 containeurs EVP (équivalent vingt pieds), soit plus de 7,5 millions de tonnes de fret avec 2 240 navires. L’activité de pêche représente encore 11% du trafic avec plus de 400 bateaux. La construction navale demeure un autre pan important de l’économie locale, représentant un cinquième de la production de Varna, soit 1 milliard de lev bulgare. Au moins 100 entreprises, employant près de 3 700 personnes, dont l’usine de réparation navale la plus grande et la mieux équipée du pays, MTG Dolphin, constituent ce fleuron. Enfin, point d’échange entre l’Europe et l’Asie, le port de Varna accueille aussi des passagers et des paquebots (35 en 2015), avec un terminal dédié.
Les forces navales de la Bulgarie ont également établi leur amirauté depuis le 13 janvier 1899 dans la base navale militaire de Varna, qui avait émergé deux ans auparavant par un décret princier. Même si depuis son apogée dans les 1980 son rôle a diminué, la base navale de Varna demeure un des postes importants de la force navale opérationnelle de la Bulgarie.
Enfin, la côté offre de très nombreuses plages qui ont fait naitre quelques stations balnéaires courues et huppées près de Varna : Sts Constantin et Hélène, première station balnéaire de Bulgarie à 8km de Varna, Sunny Day et Chayka à 10km et les Sables d’Or à 18km entre autre. Après la Première Guerre mondiale et le traité de Neuilly (la Bulgarie avait rejoint la Triple Alliance), la ville avait perdu de son attrait économique. Le tourisme fut alors apprécié comme une bouée de secours pour relancer le commerce. Ainsi, Varna fut déclaré « Station Balnéaire » officiellement le 10 juin 1921 et lança la construction de bains de mer (achevé en 1925). Les touristes affluèrent rapidement de l’Europe entière, la fréquentation passant de 12 500 personnes en 1926 à près de 50 000 personnes dans les années 1930. Aujourd’hui, Varna demeure la principale station balnéaire de la Bulgarie et le tourisme demeure un secteur clé de la ville, représentant 7% de l’économie locale.
#995 – IR Tanger : فارس البوغاز
Les chevaliers du détroit. 5 ans après avoir remporté son premier et unique titre de champion du Maroc, l’IR Tanger vit des heures difficiles en cette année 2023 : changement forcé de gouvernance en début d’année, changement d’entraineur et grèves des joueurs en Mai, toujours relégables à quelques journées de la fin du championnat. Une situation inquiétante pour la municipalité et cette ville de près de 1,5 millions d’habitants, deuxième poumon économique du pays (après Casablanca). De par sa situation et son histoire, elle constitue un point de rencontre entre la Mer Méditerranée et l’Océan Atlantique d’une part, et entre les continents européen et africain d’autre part. En effet, Tanger se situe au nord-ouest du Maroc, sur le détroit de Gilbratar (à une douzaine de kilomètres à l’est du cap Spartel, qui forme l’entrée ouest du détroit de Gibraltar) et est donc surnommé la ville du détroit.
Le détroit est l’unique passage maritime entre l’Océan Atlantique et la Mer Méditerranéen. Emprunté par plus de 100 000 navires annuellement, elle représente une étape incontournable du commerce international de marchandises et la deuxième voie maritime la plus fréquentée au Monde. On estime que 20% du trafic mondial de conteneurs le traverse et que 75 % des marchandises importées en Europe transitent par ce détroit. Le port de Tanger est un des principaux centres d’activité de la région. En 2018, 3,5 millions de conteneurs avaient transité par ses quais et les derniers investissements permettront d’atteindre une capacité de traitement de 9 millions de conteneurs, couronnant Tanger premier port méditerranéen. Large de 14,4 km à son point le plus étroit, le détroit offre également un lien entre l’Afrique et l’Europe. Pour les Grecs et les Romains, le détroit constituait la limite du monde civilisé. En 429, les vandales franchissaient le détroit pour envahir le Maghreb. En sens inverse, en 711, à partir de Tanger, Tariq ibn Ziyad, gouverneur omeyyade, lançait la conquête musulmane de l’Espagne. Aujourd’hui, 5 millions de personnes et un million de véhicules feraient le chemin entre les deux continents via le détroit.
#968 – Seattle Sounders FC : Sounders
Au pays du marketing roi, tout est réfléchi lors de la création d’une franchise, blason, couleur, nom … . Tous ces éléments doivent permettre de créer un lien d’identification entre le club et ses futurs fans. Bien que Seattle était une terre de football avec une vrai base de supporteurs, la ville de la Côte Ouest des Etats-Unis dut attendre 14 ans avant qu’une franchise puisse intégrer la MLS. Le nouveau club fut présenté le 7 avril 2008, avec le logo, les couleurs et le blason, au Space Needle, une tour d’observation considérée comme une icône de la ville (et qui apparaissait sur le logo). Côté couleurs, le choix se porta sur le Sounder Blue, qui était un rappel aux eaux bleus du Puget Sound (le détroit de Puget), un bras de mer de l’océan Pacifique. La 2ème couleur était le Rave Green, couleur des forêts avoisinantes (la ville est même surnommée The Emerald City (La cité émeraude) en raison des importantes forêts l’entourant). Enfin, la dernière couleur était Cascade Shale, représentant la chaîne montagneuse des Cascades à l’Est de Seattle.
Pour le nom, la direction se lança dans un référendum en ligne organisé entre le 27 et le 31 mars 2008. 3 noms furent soumis aux fans : Seattle FC, Seattle Republic et Seattle Alliance. La liste déçut les supporteurs car elle n’incluait pas le nom de la première équipe professionnelle de la ville, les Seattle Sounders. Don Graber, le commissaire de la MLS déclarait « I have great respect for the Sounders and the club’s history » (J’ai un grand respect pour les Sounders et l’histoire du club) mais le copropriétaire et directeur général de la nouvelle franchise, Adrian Hanauer, compléta « We just felt like it was a new time, new league » (Nous avions juste l’impression que c’était une nouvelle époque, une nouvelle ligue). Mais, face à la grande déception des fans, une case vide fut rajoutée, offrant la possibilité aux votants de suggérer n’importe quel nom. Finalement, sur les 14 500 votes reçus, une grande majorité, 49% des bulletins, exprima la volonté de nommer l’équipe Sounders. La direction se rangeât à ce choix qui respecter la tradition, Hanauer reconnaissant « The team playing at the highest level in our region has always been called Sounders » (L’équipe qui joue au plus haut niveau dans notre région s’est toujours appelée Sounders).
De 1973 à 1983, dans la première tentative de ligue professionnelle américaine (la NASL), les Sounders représentèrent Seattle. La franchise fut 2 fois finalistes et marqua les habitants de la ville au point qu’ils avaient envi d’un revival. A la fin de la NASL, une nouvelle franchise à Seattle s’installa pour évoluer dans les ligues mineures de soccer qui reprit également le nom Sounders jusqu’en 2007. Ainsi, de 1973 à 2007, le nom Sounders s’était bien établi dans les esprits des amateurs de football à Seattle. Il était donc évident que la nouvelle franchise devait exploiter ce capital, cet héritage. En 1973, le choix du nom de l’équipe s’était également déroulé au travers d’un sondage. En janvier 1974, une liste restreinte de six noms fut proposée (Cascades, Evergreens, Mariners, Schooners, Sockeyes et Sounders). Le vainqueur fut donc Sounders, après avoir recueilli 32% des 3 735 votes exprimés. Sounders faisait référence au Puget Sound (le détroit de Puget).
#946 – CA Aldosivi : el Tiburón
Le requin, qui, dans un style simplifié, trône fièrement sur la gauche du blason. Ce club argentin de Mar el Plata a une connexion particulière avec la France. Le gouvernement argentin lança le 12 décembre 1909 un appel d’offres pour la construction d’un port à Mar del Plata et, le 26 novembre 1910, ce fut la solution des ingénieurs entrepreneurs français Allard, Dolfus, Sillard et Wirriot qui remporta ce concours. Leurs ouvriers décidèrent de créer un club de football pour s’adonner à leur nouveau loisir. Pour le nom de leur association, ils prirent les premières lettres de leur employeur ALlard, DOlfus, SIllard et WIrriot.
Le surnom du club est tiré à la fois de la situation géographique de la ville de Mar el Plata ainsi qu’au tempérament prétendu ou réel de l’équipe. Située sur la côte Atlantique, au bord de la Mer d’Argentine, Mar el Plata est un important port et une station balnéaire renommée. L’objectif initial de ce port était d’exporter la production des riches plaines fertiles de l’intérieur du pays vers les pays consommateurs européens. Aujourd’hui, il est principalement tourné vers les activités de pêche (en 2007, 44 000 tonnes de poissons transitaient dans le port) tandis que le transport de céréales et l’importation de pétrole demeurent des activités secondaires. Le tourisme s’est également développé. Ainsi, le port accueille une réplique de la grotte de Lourdes. Surtout, une réserve d’otaries, située sur une plage de la côte intérieure de la digue sud, abrite une colonie de 800 spécimens mâles. Le conseil municipal déclara l’animal « monument historique » de Mar del Plata. Mais, pour représenter le lien de la ville, de son club de foot avec la mer, l’otarie apparaissait peut-être trop gentil. Ce fut donc un autre animal maritime et endémique qui inspira le surnom, le requin. En effet, en Mer d’Argentine, il existe une trentaines d’espèces de requins, présents à la fois sur les côtes, en pleine mer et dans les profondeurs. Beaucoup d’entre eux sont migrateurs. Les plus communs sont le requin épineux et la roussette, qui peut atteindre un mètre et demi. Les plus grands sont le requin cuivre, requin-taureau ou le requin plat-nez, avec environ 3 mètres de long.
Le surnom apparût en 1975 quand le club remporta 3 titres consécutifs dans la ligue régionale (1973, 1974 et 1975) et joua ces 3 mêmes saisons en première division. Lors de cette dernière saison, il remporta même un match face à Boca Junior, 2 buts à 1. Le surnom devait donc se rapporter au port mais surtout le requin est le roi des mers (comme le lion l’est sur terre). Or, l’équipe semblait dévorer ses adversaires comme le requin.
Aujourd’hui, si le requin apparaît sur l’écusson, le club possède également une réplique de requin de 20 mètres de long qui se ballade sur le terrain à chaque match à domicile. En outre, en 2015, l’équipementier du club sortit un maillot gris, avec pour motif, la peau d’un requin.
#942 – Auckland City FC : the Navy Blues
Les bleus marines. En 2004, un nouveau championnat néo-zélandais, dénommé New Zealand Football Championship (NZFC), vit le jour en remplacement de la National Soccer League, avec un système fermé de franchises. Ainsi, huit nouvelles franchises furent créer en substitution des clubs traditionnels. Pour faciliter l’attachement des fans à ses nouvelles marques, les clubs choisirent des couleurs uniques et en lien avec leur territoire. Ainsi, Auckland City opta pour le bleu, couleur traditionnelle de la cité du Nord du pays. D’ailleurs, la franchise de Rugby à XV d’Auckland, fondée en 1996, s’appelle tout simplement Blues. Normalement, le bleu traditionnel tire plus vers le bleu clair mais, en observant l’écusson du club, on comprend que le bleu marine représente aussi le lien de la cité avec la mer.
Grande ville métropolitaine de l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande, Auckland baigne entre deux eaux, colonisant l’isthme qui relie la Péninsule de Northland au reste de l’île du Nord. D’un côté le Golfe de Hauraki qui s’ouvre sur l’Océan Pacifique. De l’autre, la Mer de Tasman. Avec cette exposition, la ville se tourna naturellement vers les activités maritimes, au point d’avoir deux ports. Au Nord, le port de Waitematā qui s’étend à l’Est jusqu’au Golfe de Hauraki. Au Sud, le port de Manukau qui s’ouvre à l’Ouest sur la Mer de Tasman. Le port de Waitematā (Waitematā Harbour) est l’infrastructure portuaire principale de la ville et est donc souvent simplifié en Port of Auckland. S’étendant sur 55 hectares, il constitue le plus grand port commercial de la Nouvelle-Zélande, manipulant pour plus de 20 milliards de dollars néo-zélandais de marchandises par an. Le port d’Auckland gère le mouvement de 60 % des importations néo-zélandaises et de 40 % de ses exportations. 811 565 containers (équivalent 20 pieds) sont passés par le port en 2022. Le port de Manukau est le deuxième plus grand port naturel de Nouvelle-Zélande par sa superficie et concentre ses activités sur la pêche, la plaisance et les sports maritimes. Les deux ports sont gérés par la société publique Ports of Auckland. Les activités maritimes ont toujours constituées l’une des principales ressources de la ville. Au milieu du XIXème siècle, les colons commencèrent à bâtir un port et dès les années 1920, ce dernier devint le port principal de Nouvelle-Zélande. Selon des études économiques, 173 000 emplois dans la région d’Auckland dépendent du commerce via les ports, qui concentrent un tiers de l’économie locale. Le recensement de 2001 montra que 60 500 des 149 900 marins du pays vivaient dans la région d’Auckland. Résultat, depuis plus de 30 ans, la ville acquit le surnom de City of Sails.
#919 – Unión Magdalena : el Ciclón Bananero
Le cyclone bananier. Ce club réside dans la ville de Santa Marta, capitale du département de Magdalena, et réussit l’exploit en 1968 à remporter le championnat colombien, une première pour une équipe de ce département. Ville côtière au Nord-Est du pays, Santa-Marta baigne dans la Mer des Caraïbes et connaît un climat tropical. De par cette situation, la cité enregistre aussi des vents importants et réguliers (notamment les alizées de nord-est), qui inspirèrent la première partie du surnom du club, ciclón.
L’économie du département de Magdalena est plus agricole que la Colombie dans son ensemble (le secteur agricole contribue à hauteur de 20% du PIB départemental contre 9 % au niveau national) et dans ce secteur, la banane occupe une place exceptionnelle, tant par la surface cultivée, le nombre d’emploi et la génération de revenus. Les bananes sont le principal moteur de l’économie et produit d’exportation du département de Magdalena depuis les premières années du XXème siècle. La première exploitation de bananes débuta en 1887 avec des hommes d’affaires colombiens. La culture de la banane se développa et prévalut sur les autres cultures en raison de divers facteurs: ce n’était pas intensif en capital, les rendements étaient plus rapides (la maturité est de sept mois pour la banane contre 3 ou 4 ans pour le café) et ne nécessitait aucun processus de transformation comme la canne à sucre. Rapidement, des capitaux étrangers investirent dans la région. En 1899, plusieurs sociétés étrangères se réunirent pour former une nouvelle compagnie sous le nom de United Fruit Company (UFC), avec pour objectif de concentrer et gérer l’activité bananière en Amérique centrale et dans le bassin des Caraïbes. Pendant des décennies, UFC contrôla le commerce de la banane dans cette zone et à destination des Etats-Unis. Dans les années 1960, UFC se retira du département de Magdalena pour investir dans d’autres régions. L’économie de Magdalena en souffrit mais la culture de la banane demeure aujourd’hui encore un pilier. Avec 47,1% de la production, la banane représente de loin la première culture du département (suivi par le manioc 20,6% et le palmier à huile 15,9%). Magdalena est le deuxième producteur national de bananes destinées à l’exportation en Colombie après Antioquia, avec une part de 30 % de la production nationale. Pour l’année 2019, la superficie plantée en bananes dans la zone de Magdalena était de près de 17 000 hectares et la productivité moyenne pour cette même année était de 2 155 caisses (environ 20 kg) par hectare. La production de bananes dans la région représente un peu plus de 20 000 emplois directs et environ 45 000 emplois indirects et se situe dans 800 propriétés, réparties sur 6 communes. Au niveau mondial, en 2020, la banane demeurait encore le fruit le plus exporté, avec 21,4 millions de tonnes (soit plus du double de celui de la pomme (7,6 millions de tonnes), second fruit le plus vendu au monde), soit environ 30 % du commerce global de fruits. Les exportations de bananes sont dominées par l’Equateur (380 millions de boîtes en 2021) et les autres principaux pays étaient les Philippines (entre 140 et 160 millions de caisses de bananes), le Guatemala (près de 130 millions de caisse) puis le Costa-Rica (près de 120 millions de caisse). La Colombie, qui était le 3ème exportateur mondial en 2011 (avec 1,7 millions de tonne), occupait en 2021 la 5ème place, avec 110 millions de caisse. A noter que trois des cinq principaux producteurs mondiaux de bananes – l’Inde, la Chine et le Brésil – produisent presque exclusivement pour leurs marchés nationaux.
