Les blanc et grenat (ou pourpre ou cerise en fonction de la traduction). Ceci traduit le rouge violacé du maillot du club. A la création du club, le choix de ces couleurs résulta d’une déduction pratique. Le 25 juin 1923, les fondateurs, des cheminots des ateliers ferroviaires du quartier de Griviţa, mirent en place le projet dans une salle de l’école primaire du quartier et dénommèrent le club Asociația Culturală și Sportivă CFR (Association Culturelle et Sportive de CFR, CFR étant la compagnie ferroviaire roumaine). Pour les couleurs, le choix revint à l’épouse du capitaine de l’équipe, Grigore Grigoriu (également tourneur aux ateliers) qui avait pour mission de concevoir les maillots et de s’occuper de l’équipement des joueurs à chaque match. Dans sa maison, elle possédait de nombreux textiles grenat ainsi que du blanc. Mme Grigoriu choisit comme couleur principale le grenat car elle estimait que les maillots se saliraient moins vite et qu’ils seraient plus faciles à nettoyer, cette couleur n’étant pas aussi sensible au lavage que le blanc. Le fait qu’elle possédait du tissu grenat et du blanc n’était peut-être pas un hasard. En effet, les couleurs de la CFR sont le rouge foncé et le blanc. D’ailleurs, l’autre grand club ferroviaire du pays, le CFR Cluj, évolue également en pourpre et blanc.
Étiquette : Grenat
#200 – FC Barcelone : Blaugrana
Les bleus et grenats. Les couleurs du FC Barcelone font partie des symboles majeurs du club et remontent à la création du club, même si les raisons de ce choix ne sont pas connues avec certitude. Le club défend la version suivante : Le 13 décembre 1899, lors de la deuxième réunion du comité de direction, le directeur et joueur Arthur Witty proposa ces couleurs. Witty souhaitait reprendre les couleurs de l’école de rugby du collège anglais Merchant Taylors de Liverpool, où il avait évolué entre 1893 et 1894. Cette version serait corroborée par l’histoire d’un autre club de sport barcelonais. En avril 1899, le club de tennis, dénommé Barcelona Lawn Tennis Club, fut fondé avec comme premier président le consul de la Grande-Bretagne à Barcelone, Ernest F.C. Witty, le père d’Arthur. Or, l’écusson du club de tennis portait lui aussi les couleurs bleu et grenat, ce qui démontrerait que la famille Witty soit à l’origine de ces couleurs.
Or, le club de tennis de Barcelone compte également un autre fondateur, Hans-Max Gamper, qui est à l’origine de l’autre version, bien ancrée dans la mémoire collective. Suisse exilé à Barcelone, Hans-Max Gamper était un sportif émérite et un passionné de football. Il fut capitaine du FC Bâle en 1896 et, suite à des divergences avec le club, fonda en 1897 le FC Zurich. Son employeur l’envoya à Lyon où il évolua avec le FC Lyon. Mais, son passage fut bref et émigra alors à Barcelone. Comme à son habitude, il s’investit dans le sport et, avec 11 amis, créa le FC Barcelone. Toujours fan du FC Bâle, Hans-Max devenu Joan Gamper en Catalogne donna les couleurs du club suisse (rot-blau) à son nouveau club catalan.
#173 – Trabzonspor FT : Bordo-Mavililer
Les bordeaux et bleu. Ce jeu de couleurs n’est pas forcément répandu sauf en Angleterre où Aston Villa, West Ham, Burnley et Scunthorpe United arborent ces étonnantes teintes. Et ce n’est pas le fruit du hasard si le club turc s’inspire de ces clubs pour son maillot.
Trabzon fut l’une des premières villes d’Anatolie à rencontrer le football en raison de sa position qui en faisait le centre névralgique des échanges commerciaux de l’Empire Ottoman en Mer Noire. Au delà des flux de marchandises, la culture des autres régions irriguaient également la cité pontique. et favorisait également les échanges. Réservé au départ aux populations étrangères de la ville, le football s’invita aussi chez les autochtones et en 1911, le premier club de turques fut fondé sous le nom d’İdmanyurdu. S’en suivirent de nombreux autres comme İdmanocağı, İdmangücü, Necmiati, Birlikspor, Karadenizgücü, Doğanspor, Yolspor, Martıspor, Erdoğdu Gençlik. Deux émergèrent et nourrissaient une rivalité acharnée : İdmanocağı et İdmangücü. Les derbys entre les jaune et rouge d’İdmanocağı et les vert et blanc d’İdmangücü animaient la ville et était comparable à celui de Galatasaray-Fenerbahçe.
Plus tard, en pleine structuration du football turc (création du championnat de première division en 1959 et de seconde division en 1963), les autorités du football ainsi que celles de la municipalité poussèrent pour que les différentes « petites » équipes locales réunirent leurs forces pour fonder une nouvelle place forte. Mais, les instances firent face au refus des deux principaux clubs (İdmanocağı et İdmangücü) pour qui ils étaient impensables de s’unir au regard de leur antagonisme. Finalement, les 3 clubs amateurs d’İdmangücü, Karadenizgücü et Martıspor fusionnèrent le 21 juin 1966 pour donner vie à Trabzonspor. Les couleurs initiales étaient le rouge et le blanc. Inquiet de voir son vieil ennemi se renforcer, İdmanocağı déposa une plainte auprès de la justice qui lui donna raison. Trabzonspor première version disparaissait. Après de nombreuses tractations et pressions des autorités, İdmanocağı se joignit à l’initiative et Trabzonspor seconde version naquit définitivement le 2 août 1967.
Selon une version, les moyens étaient alors limités et le club ne disposait pas de jeu de maillots. Les dirigeants du club décidèrent de contacter plusieurs formations anglaises pour obtenir un don de maillot. Aucun ne répondit … sauf Aston Villa qui envoya un jeu de ses maillots. Peut-être que le club de Birmingham se rappela qu’à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, les maillots anglais inspirèrent de nombreux et débutants clubs européens et certains héritèrent de don.
#144 – FC Metz : les Grenats
Le club lorrain joue effectivement en grenat. Mais d’où provient cette couleur ? A la fondation du club, en 1932, le club évoluait dans les couleurs de la ville de Metz, le noir et le blanc. Tirées du blason de la ville, ces couleurs ont pour origine celles de l’écusson qui représentait le paraige dénommée « Commun ». Au nombre de 6, les paraiges, des associations de familles bourgeoises et commerçantes, dirigeaient la ville, lors de la République Messine (1234 – 1552).
Le 27 décembre 1936, le FC Metz se déplaça à Marseille pour affronter l’OM. Le club perdit le match 4 à 0. Au-delà de la défaite, Raymond Herlory, le Président du club, et Charles Fosset, l’un des joueurs, entendirent surtout les supporteurs de l’OM insulter les joueurs messins. Ils leur lançaient des injures à caractère anti-allemand. En effet, avec leur maillot blanc et noir, le club rappelait l’équipe nationale d’Allemagne et, à l’époque, les souvenirs de la grande guerre étaient encore vivaces pour les deux partis. En particulier pour les messins qui avaient connu l’annexion de la Moselle en 1870 par l’Allemagne et qui n’étaient pas toujours considérés comme des français par les français de l’intérieur, depuis leur retour dans la Mère Patrie en 1918. Le Président et son joueur eurent donc l’idée de changer les couleurs pour améliorer l’image du club et optèrent pour le grenat. Le grenat avait été la couleur du CAM (Cercle Athlétique Messin), l’une des deux formations à l’origine du FC Metz.
#96 – Servette Genève : les Grenats
Ce surnom se rattache à la couleur des maillots du club genevois. Mais, l’origine de cette couleur n’est pas vraiment connu. A la création du club en 1890, les premières couleurs furent vertes et rouges, suite au don par un de ses fondateurs, M. Fiala, d’un tissu affichant ces couleurs. Puis, rapidement, les gazettes de l’époque surnommait le Servette, les rouges. Ce fut notamment le cas dans un article du 11 décembre 1903 du « Journal de Genève ».
Mais, ce même journal, 5 ans plus tard (le 6 septembre 1908), dénomma l’équipe, les grenats. Les motivations pour changer de couleur demeurent inconnues et les versions se multiplient. Certains évoquent que les raisons furent politiques. Ainsi, dans certains cantons suisses, les instances du football poussèrent des clubs liés au syndicat à changer leur maillot rouge, couleur trop connoté politiquement, pour d’autre. Toutefois, le Servette n’était pas un club prolétarien mais peut-être que les dirigeants de l’époque suivirent le mouvement et se détachèrent du rouge pour une couleur proche mais plus « noble ».
D’autres avancent une raison de courtoisie. La période 1905-1910 marqua l’émergence des premiers matchs internationaux. Bien que la fédération suisse fut créée en 1895, le premier match officiel de l’équipe nationale suisse se joua contre la France seulement le 12 février 1905 à Paris. Et dès ce premier match, le maillot de la sélection devint rouge, à l’image du drapeau de la Confédération helvétique. Par respect, le club genevois aurait donc délaissé le rouge pour que cette couleur fusse seulement portée par la Nati, l’équipe nationale helvète.
Enfin, la dernière hypothèse serait plus prosaïque et lié à la réalité de nombreuses équipes de l’époque. La qualité des maillots était aléatoire et en 1905, le fournisseur du club leur procura des maillots dont le rouge tiré vers le brun-rouge. Cette couleur sombre plut probablement aux dirigeants qui l’adoptèrent définitivement.
#37 – Torino FC : I Granata
Les grenats. Ce surnom fait référence à la couleur des maillots du club. Plusieurs histoires, dont on ne sait pas laquelle est vrai, expliquent ce choix de couleur. Au départ, le club fut issu de la fusion de deux autres, International Torino et FC Torinese, dont les couleurs étaient le jaune et le noir. Sauf que ces couleurs rappelaient celles des armes de la famille des Habsbourg et du Saint-Empire Germanique, ennemie de la famille de Savoie qui règnait sur l’Italie. Le club opta alors pour le grenat.
L’histoire la plus largement acceptée est qu’elle fut adoptée en l’honneur du duc Victor-Amédée II de Savoie, qui, après avoir libéré Turin des Français en 1706, choisit cette couleur en référence au mouchoir ensanglanté du messager tué chargé de délivrer la nouvelle de la victoire. D’autres témoignages, jugés moins fiables, parlent d’un hommage au fondateur suisse du club, Alfredo Dick, fan de l’équipe genevoise du Servette qui évoluait en grenat. La couleur aurait pu aussi être adoptée en référence à celle de l’Internazionale Torino qui la porta à ses début, en l’honneur du club anglais de Sheffield FC, le plus ancien club de football du monde. Il est aussi possible que ce choix du grenat fut le fruit du hasard. En effet, le club aurait initialement choisi des maillots rouges mais, à la suite de lavages répétés, ces derniers seraient devenus grenats.
