Les chèvres. Ce surnom provient de la rivalité qui anime les deux clubs de la ville de Guadalajara : le CD et l’Atlas FC. Suite à une victoire du CD face à l’équipe de Tampico, sur le plus faible des scores (1-0), le 1er octobre 1948, le journal El Informador publia le résumé de la rencontre sous le titre « Jugaron a las carreras y ganaron las ‘chivas’ uno a cero » (ils ont courus et les chèvres ont gagné 1-0). L’article avait pourtant été écrit par un journaliste, Manuel Gómez Gutiérrez, fan du CD, mais un autre journaliste, Martín del Campo, supporteur de l’Atlas, avait été chargé de relire et de donner un titre à la chronique de son partenaire. Le ton de l’article fut tout aussi sévère avec la prestation du CD : « Uno de los partidos más desastrosos que hemos presenciado en los torneos de Liga Mayor…No valió la pena el evento, que se fue haciendo tedioso a medida que transcurría, pues los jugadores se concretaban a ejecutar carreras por todos lados, sin organizar ningún avance digno de mención…El verdadero futbol brilló por su ausencia » (Un des matchs les plus désastreux auxquels nous ayons assisté dans le championnat mexicain … L’événement n’en valait pas la peine, c’est devenu fastidieux au fur et à mesure que le temps passait, car les joueurs faisaient des courses partout, sans s’organiser, aucune attaque digne d’être signalée … Le vrai football a brillé par son absence). Aux yeux des journalistes, le club avait gagné mais en déroulant un jeu digne des chèvres. Pourquoi prendre comme référence des chèvres plutôt qu’un autre animal ? Pendant le match, les journalistes entendirent, provenant du rang des supporteurs, un cri « ¡Míralos, parecen Chivas! » (regardez on dirait des chèvres). Le spectateur faisait alors référence à un joueur du CD qui avant chaque centre, sautillait à côté du défenseur de Tampico, motivant la comparaison avec les chèvres. Evidemment, suite à l’article, les rivaux de l’Atlas reprirent le terme de chivas pour désigner de manière désobligeante les fans et l’équipe du CD. Et comme souvent, le mot ironique ou insultant utilisé par les fans adverses est devenu une référence pour le club moqué. En effet, un an plus tard, en 1949, les joueurs du CD rentrèrent sur le terrain accompagnés d’une chèvre habillée aux couleurs de l’équipe. Le gardien de but de cette équipe lança alors cette phrase qui immortalisa ce surnom : « ¡Sí, somos «Chivas» y qué! ¡Decir «Chivas» es decir Guadalajara! » (Oui, nous sommes des chèvres et alors ! Dire chèvres c’est dire Guadalajara).
Étiquette : Match/Compétition
#357 – ŠK Slovan Bratislava : Jastrabi z Tehelného poľa
Les faucons de Tehelného poľa. 21 mai 1969, le ŠK Slovan Bratislava devint le premier et unique club tchécoslovaque (à l’époque, Tchéquie et Slovaquie ne formaient qu’un) à remporter une Coupe d’Europe. A Bâle, après un parcours qui le vit éliminer les yougoslaves du FK Bor, les portugais du FC Porto, les italiens du Torino et les écossais de Dunfermline, le Slovan retrouvait le FC Barcelone en finale et les slovaques le remportèrent 3 buts à 2. Le célèbre commentateur Gabo Zelenay déclara à la fin du match « Vyhrali sme 3:2 ! Náš je pohár. Slávny a veľký. Nádherný ! Bravo, chlapci, naši jastrabi z Tehelného poľa bratislavského ! » (Nous avons gagné 3: 2 ! La Coupe est à nous. Célèbre et génial. Splendide ! Bravo, les garçons, nos faucons du Tehelného poľa de Bratislava !). Cette phrase est devenue célèbre et le faucon est resté comme un symbole et surnom du club. Mais pourquoi les avoir comparé à un faucon ? Personne ne le sait. Peut-être faut-il chercher dans les vieilles légendes et chansons slaves qui comparaient en effet l’homme jeune et vaillant à ce rapace respecté pour sa force légendaire. En faisant preuve de courage et de résistance, l’équipe fit alors penser à un faucon. Ou peut-être faut-il se tourner dans l’histoire du club. En 1949, le club changea de nom, suite à des fusions, et se dénomma Sokol NV Bratislava. Sokol était une association créée en 1862 et avait pour objectif de promouvoir l’identité slave et en particulier le nationalisme tchèque. Pour y parvenir, Sokol prônât une philosophie basée sur la pratique sportive et les valeurs morales. L’association devint une pierre angulaire dans la construction du jeune état Tchécoslovaque à la sortie de la première guerre mondiale. Ce fut dans ce contexte que le Slovan fut créé en 1919. A l’époque, les clubs de football de Bratislava étaient des organisations pour les communautés allemandes ou hongroises. L’intelligentsia slovaque voulait donner un élan à la nation par la création d’associations sportives ou culturelles slovaques mais son éducation et ses compétences étaient encore trop marquées par les influences de l’ancienne monarchie hongroise. Ainsi, l’idée de créer le premier club de football slovaque vint finalement de tchèques. La première réunion de travail eut lieu le 29 mars 1919 et tous les participants décidèrent la création d’un club tchéco-slovaque indépendant. Si le Sokol qui était donc très présent en Tchécoslovaquie à cette époque, ne participa pas directement à la création du club, son influence, sa philosophie y contribuèrent indirectement. Finalement, le club s’en revendiqua quelques années plus tard. Sokol signifiait faucon et l’oiseau était son emblème, qui symbolisait la liberté et le courage dans les pays slaves.
Tehelného poľa est le nom du stade où le Slovan Brastislava évolue depuis 1940. Le stade fut démoli en 2013 et reconstruit en 2014, pour devenir une enceinte moderne de 22 500 places.
#338 – Argentinos Junior : el Tifón de Boyacá
Le typhon de Boyacá. Continuons à rendre hommage à Diego Maradona avec son club formateur de Argentions Junior dont nous avons déjà présenté d’autres surnoms (cf articles #201 et #90). Diego Maradona fut formé au club et y passa 5 saisons professionnelles au début de sa carrière. En 2018, une statue de la gloire fut érigé près du stade du club qui porte le nom de la légende argentine Ce stade fut construit en 2003 mais il est situé à l’emplacement de l’ancien stade dénommé Boyacá, du nom du quartier. En 1937, Argentinos disposait d’un stade de 10.000 places sur un terrain appartenant à la société de chemin de fer Ferrocarril del Pacífico mais il en fut expulsé suite au non-paiement des loyers. En 1939, le nouveau président du club, Gastón García Miramón, loua, avec ses propres fonds, à la municipalité de Boyacá un terrain nu. En récupérant les éléments de l’ancien stade, Argentinos put construire une nouvelle enceinte en bois en 1940. Le stade ouvrit ses portes le 27 avril 1940 et l’équipe l’inaugura avec une victoire 2 à 1 contre Barracas Central, pour la première journée du championnat de deuxième division. Cette année-là, Argentinos finit champion et espérait monter en première division. La Fédération Argentine refusa l’accession en raison du stade qui n’était pas aux normes de la première division. Certaines légendes racontent que le recyclage des matériaux donna une enceinte d’une piètre qualité, au point que l’on pouvait imaginé que le stade avait été ravagé par un typhon. Mais, le surnom ne naquit pas à ce moment. Il apparaît réellement dans la presse en octobre 1955. A la suite d’une victoire 6 à 1 contre Argentino de Quilmes, le quotidien, El Líder, titra le lendemain, el Tifón de Boyacá, l’équipe d’Argentinos ayant balayé à la manière d’un typhon ses adversaires. 1955 fut l’année de la renaissance pour le club qui accéda à la première division argentine après 18 ans de purgatoires. Une première époque dorée démarra avec des joueurs comme Oscar Di Stéfano, Héctor Pederzoli et Orlando Nappe.
#337 – SSC Naples : i Ciucciarelli
Les petits ânes dans le dialecte napolitain. Après Boca Junior, autre hommage à Diego Maradona avec son second club de cœur, le SSC Napoli, et l’un de ses surnoms que le club n’aurait pas hérité si l’équipe napolitaine des années 1920 avait compté Diego dans ses rangs. Dans les premières années du club, le cheval en était son symbole et s’affichait sur son écusson. L’attachement de la ville avec le cheval remontait aux premières heures de son existence. Les premiers colons grecs, fondateur de la cité, aurait découvert des chevaux dont les sabots résistants leur permettaient de se balader sur les pentes abruptes et recouvertes de blocs de lave du Vésuve. Ils firent du cheval l’emblème de leur nouvelle cité et, au moins, à partir IIIème siècle, un culte équin était célébrait dans la cité. Les habitants se réunissaient auprès d’une statue monumentale de cheval en bronze, attribuée à Virgile, pour prier et obtenir la guérison de leur équidé. Au XIVème siècle, le cheval était toujours vénéré puisque l’évêque de Naples fit abattre une statue de cheval en 1322 pour faire cesser cette tradition païenne. Au XIXème siècle, un cheval cabré orna les armes de la province. Une race de cheval est même issue de la région et est dénommée encore aujourd’hui Napolitain.
Pourtant, lors de la saison 1926-1927, la première du club, le symbole passa du cheval vers l’âne et cette transformation n’avait pas pour objectif de rendre hommage aux joueurs. Le club concourrait dans l’un des groupes de la Série A et la saison se révéla catastrophique. L’équipe termina dernière de son groupe de 10 avec seulement un point obtenu, 61 buts encaissés et 7 marqués. En 18 matchs, les joueurs parvinrent seulement à obtenir un résultat positif : un match nul face à Brescia à domicile. Le reste des confrontations se résuma uniquement à des défaites, dont certaines particulièrement sévères (9-2 face à l’Inter ou 8-0 face à la Juventus).
Les supporteurs napolitains, avec l’ironie qui les caractérisent, affublèrent les joueurs du surnom de ciucciarelli. Selon une légende, la scène se déroula dans un bar brésilien, lieu de rencontre de fervents supporteurs. Un des fans, exaspéré par les résultats, déclara : « sta squadra nosta me pare o ciuccio ‘e fichelle: trentatrè piaghe e ‘a coda frucida » (cette équipe me paraît être un âne se plaignant de ses trente-trois plaies et de sa queue pelucheuse). L’anecdote fut rapportée au journal local, qui reprit dans son édition un âne plein de tâches et une petite queue pour caricaturer le club. Depuis, l’animal, prénommé O Ciuccio, a supplanté le cheval qui disparaît du blason en 1928.
#325 – Brescia Calcio : Rondinelle
Les petites hirondelles. Alors qu’un lion figure sur le blason du club, un autre animal s’est invité comme surnom, l’hirondelle. Alors, comment cela-a-t-il pu arriver ? L’origine de ce surnom semble remonter aux années 1920. Lors d’un match entre Brescia et le Torino, où l’équipe lombarde dominait (3-1), un fan de Brescia connu sous le nom de Bogia s’exclama « Mais vardì…. i somea ‘na team de rondéne qui va zo a becàga i coregn del tòr ! » (Regardez … ils ressemblent à un troupeau d’hirondelles descendant pour picorer les cornes du taureau !). La similitude séduisit et le surnom fut lancé. Pourquoi comparer les joueurs à des hirondelles ? Brescia est un des rares clubs à arborer un scapulaire (comme Bordeaux et Velez) qui de loin ressemble à une hirondelle stylisée. Il apparût pour la première fois lors de ce fameux match contre le Torino. Le club venait de déménager dans un nouveau stade, stadium di Viale Piave, qui appartenait à la congrégation de l’Oratoire de San Filippo Neri, dite « des Pères de la Paix ». Pour occuper le stade de manière perpétuelle et gratuite, le club reprit le scapulaire sur son maillot du club avec qui il venait de fusionner et qui était une émanation de la congrégation, le Voluntas Pace. Ce dernier avait un scapulaire qui symbolisait le V de son nom.
#324 – AC Ajaccio : l’Orsu
L’ours. L’ours a été introduit en Corse au XVème siècle mais a disparu au XVIème siècle, étant donné qu’il fut un concurrent pour les bergers locaux. Avec une présence aussi courte et lointaine, difficile d’imaginer qu’il réussit à laisser son empreinte 400 ans plus tard pour un club de football. Fondé en 1910, le club d’Ajaccio choisit l’ours comme emblème suite à un match amical. Le navire britannique militaire HSM Carnavon mouillait dans la rade d’Ajaccio et l’équipage souhaitait pratiquer le football. Un match fut proposé au club d’Ajaccio. Ainsi, l’équipe corse affronta sur la place du Diamant celle composée des marins du navire. Ajaccio perdit le match 3 à 1. L’unique buteur corse était Martin Baretti. Suite au but, le public scanda le prénom du joueur. Mais, au vue de la corpulence du joueur, sa puissance et sa pilosité, le public ne criât plus le nom du joueur mais « l’Ours, l’Ours » à chaque fois que Baretti touchait le ballon. Quelques mois plus tard l’Ours fît son apparition sur le maillot du club, un ballon sur la patte droite. Jusqu’au début des années 80, l’ours était présent sur l’écusson du club et donc sur le maillot. Puis, sa présence fut plus sporadique. En 2014, l’ours fut réintroduit sur le blason, dans le quartier haut droit. De ce surnom, d’autres en sont tirés : les oursons, a Squadra di l’Orsu (l’équipe de l’ours) et l’Orsi di Timizzolu (les ours de Timizzolu, Timizzolu étant le nom du stade où évolue l’ACA).
#305 – Club Universidad de Chile : el León
Le lion. Drôle de surnom pour ce club qui affiche une chouette sur son blason et dont justement son surnom est la chouette (cf article #26). Dans les années 60, le club argentin d’Estudiantes La Plata domina le football sud-américain et même mondial. Sous la houlette de l’entraîneur Osvaldo Zubeldía, le club argentin mit en place une équipe jeune terriblement douée, dont Carlos Bilardo est le capitaine. Cette équipe brisa d’abord l’hégémonie des 5 grands clubs argentins (River Plate, Boca Juniors, Racing Club, Independiente et San Lorenzo) en remportant le championnat de 1967. Dans la foulée, le club remporta la Copa Libertadores 3 fois de suite (1968, 1969 et 1970), première équipe à réaliser cet exploit. Puis, en 1968, Estudiantes grimpa sur le toit du monde en battant le Manchester United de Georges Best lors de la finale de la Coupe Intercontinentale. L’équipe d’Estudiantes était alors surnommé el Léon (le lion). L’une des légende indique que ce surnom fut hérité du style de jeu de cette équipe qui se battait comme un lion sur le terrain et dont les attaques griffaient ces adversaires. A cette époque, la Universidad vivait aussi une époque dorée mais seulement au niveau national (Champion du Chili en 1962, 1964, 1965, 1967 et 1969). L’équipe jouait un football offensif et technique. Les deux équipes s’affrontèrent et l’équipe chilienne battit Estudiantes. La presse chilienne s’emballa devant ce qu’elle qualifia de démonstration de beau football et surnomma alors la Universidad el león chileno (le lion chilien), en référence au surnom de l’équipe argentine. Aujourd’hui, le lion est devenu la mascotte du club.
#300 – Atlético de Madrid : el Pupas
Les maudits. L’acte fondateur de ce surnom remonte à la finale de la Coupe des Clubs Champions de 1974. Après un parcours parfait, l’Atlético affrontait le Bayern Munich au Heysel. Les deux équipes se neutralisèrent jusqu’à la 114ème minute. Sur coup franc, Luis Aragonés trompait Sepp Maier et la coupe tendait alors les bras au club madrilène. Sauf qu’à une poignée de secondes de la fin du match, Schwarzenbeck décrocha une frappe de 30 mètres et le Bayern revint à un partout. Un match d’appuie fut organisé. L’Atlético s’écroula et perdit 4 à 0. Les supporteurs madrilène surnommait ce match « el casi » (le match où l’Atlético fut quasiment champion d’Europe). Le président du club, Vicente Calderón, déclara, lui, après le but de Schwarzenbeck, « somos El Pupas F.C. » (nous sommes le Maudits FC). Cette terminologie négative colle depuis à la peau du club et les supporteurs l’ont adopté à défaut.
Il faut dire que la malchance de 1974 ne fut pas isolé. 40 ans plus tard, l’Atlético arriva une nouvelle fois en finale de la Ligue des Champions. Depuis la 36ème minutes, l’Atlético menait au score grace à un but du défenseur uruguayen Diego Godín. Une fois de plus, la coupe aux grandes oreilles tendaient les bras au club madrilène. Mais, dans les arrêts de jeu (93ème), son adversaire et grand rival, le Real Madrid, obtint un corner et Sergio Ramos parvint à placer sa tête pour égaliser. Lors du temps additionnel, l’Atlético s’écroula une nouvelle fois et le match se termina sur un 4 à 1 en faveur du Real. Deux ans plus tard, les deux clubs se retrouvèrent une nouvelle fois en finale de la Ligue des Champions. Le scénario fut moins cruel mais le résultat fut le même. Une nouvelle défaite de l’Atlético aux tirs au but.
La malédiction s’exprima aussi dans d’autres domaines. Par exemple, Jesus Gil, l’omnipotent président pendant 16 ans, considéra que son centre de formation coûtait trop cher et le supprima. Les jeunes en formation durent trouver de nouveaux clubs et l’un d’eux, qui était le meilleur buteur de l’Atlético au niveau junior, décida de rejoindre le Real Madrid. Ce jeune joueur était Raul Gonzalez, qui porta haut les couleurs de la Casa Blanca pendant 16 ans.
Ce fatalisme est traduit différemment par les adversaires. El Pupas devint les pleurnichards, les adversaires considérant que les supporteurs de l’Atlético se plaignent trop souvent de ce manque de chance.
#291 – SC Corinthians : Mosqueteiro
Les mousquetaires. Le surnom vient de la mascotte du club qui est un mousquetaire. Plusieurs versions existent sur l’origine de ce mousquetaire. La plus ancienne remonte à 1913. A cette époque, la plupart des équipes paulistes rejoignirent la nouvelle ligue créée, l’APEA (Associação Paulista de Esportes Atléticos). Seuls 3 clubs, Germânia, Internacional et Americano, demeurèrent dans la Liga Paulista de Futebol et furent comparés aux 3 mousquetaires, Athos, Porthos et Aramis, du roman d’Alexandre Dumas, qui résistèrent à la nouvelle ligue. Corinthians souhaita intégrer la ligue mais, pour cela, l’équipe devait démontrer sa détermination et sa valeur. Ainsi, Corinthian affronta et défit les autres prétendants qu’étaient Minas Gerais et FC São Paulo et obtint ainsi le droit de participer à la ligue au côté des 3 autres équipes. Naturellement, en tant que 4ème participant, ayant prouvé sa valeur et rejoignant une ligue déjà formée dont les autres équipes étaient déjà comparées aux mousquetaires, l’analogie avec D’Artagnan fut évidente. Mais seul les Corinthians gardèrent ce surnom de Mousquetaires. Toutefois, cette version n’est pas étayée par des documents de l’époque. De plus, le championnat pauliste de 1913 de la LPF a été joué par cinq équipes (incluant Ypiranga), et non par quatre.
La deuxième version apparaît plus plausible et naquit en 1929, lorsque les Corinthiens connurent leur première victoire international. Sur le plan local, l’équipe dominait, ayant remporté les deux derniers championnat pauliste. Le 1er mai 1929, les Corinthiens disputèrent un match amical au Parque São Jorge contre l’équipe argentine de Barracas et le remportèrent 3 à 1 (buts d’Apparicio, Rodrigues et Rato), marquant ainsi la reconnaissance sur le plan international de la qualité de l’équipe. Ce match montra aussi deux équipes déterminées et pratiquant un football flamboyant, séduisant les spectateurs et les journalistes. Le lendemain, Thomaz Mazzoni, journaliste au « Gazeta Esportiva », écrivit une chronique où il compara les joueurs corinthiens aux braves et courageux mousquetaires. Selon le journaliste, les joueurs gagnèrent avec la fibra de mosqueteiro (la fibre de mousquetaire).
#278 – Zamalek SC : النادي الملكي
Le club royal. Basé au Caire, le club a bénéficié, à une époque, du parrainage royal, en se dénommant Farouk, du nom du Roi d’Egypte Farouk. En 1944, la Coupe d’Egypte put enfin débuter en Avril, après 8 long mois d’attente. En effet, 14 joueurs du club Al-Ahly furent suspendus suite à une tournée que l’équipe réalisa en Palestine contre l’avis de la Fédération Égyptienne. Or, cette suspension émanait de la Fédération Égyptienne, alors présidée par Muhammad Haider Pacha, également président de Zamalek, le club qui disputait et dispute toujours à d’Al-Ahly la suprématie cairote et national. Cette décision fut donc vécue comme une injustice par les supporteurs de Al-Ahly et ne fit qu’attiser un peu plus le feu entre les deux rivaux. Après un tournoi condensé (environ 1 mois), les deux clubs se retrouvent en final comme en 1942, coupe alors remportée par Al-Ahly 3 buts à 0. L’édition de 1943 avait été annulée en raison de la suspension des joueurs d’Al-Ahly. Le résultat du match, qui se joua le 2 Juin 1944, fut sans appel : 6 à 0 en faveur du Zamalek. Le Roi Farouk qui assistait à la final fut impressionné par la performance de Zamalek (qui s’appelait Mukhtlat à l’époque), qui demeure encore comme la plus grande différence de but dans ce derby. Farouk demanda alors à son Ministre de la Guerre, Muhammad Haider Pacha (qui était également le président du Zamalek), de donner son nom au club. Ainsi, le club s’appela de 1944 à 1952 (date de la chute de la Monarchie), le Farouk Club, le liant alors à la royauté. Mais, récemment, cette version a été remise en cause. En effet, il aurait été retrouvé un article du journal Al-Ahram qui publiait l’Arrêté Royal du 27 Juin 1941 ordonnant le changement de nom du club pour Farouk Club. Ce changement de nom résultait des tensions politiques de l’époque où le Roi Farouk s’opposait au parti laïque du Wafd. Ce dernier était alors lié à Al-Ahly et par opposition le Roi Farouk adouba le club Zamalek pour en faire le club royal.
