#570 – FC Volyn Loutsk : Хрестоносці

Les croisés. La croix est un symbole fort qui se retrouve sur l’écusson du club, le drapeau de la ville de Loutsk et sur les armes de la région de Volhynie (le nom Volyn du club fait référence à la région). Cette croix pattées qui s’affichent sur ces différents éléments est appelée souvent la croix de Volhynie ou croix de Loutsk. Dès le XIVème siècle, des images de croix se trouvent sur les pièces de monnaie du prince Lubart de  Volhynie, le dernier souverain du royaume russe (1340-1383) et de son fils Fédor (1384-1387). A cette époque, la Volhynie était au centre du royaume russe et la croix était dans la forme d’une croix de Saint-Georges. Au début du XVème siècle, le grand sceau du grand-duc de Lituanie et de Russie (aussi bien Vytautas le Grand que Sigismond Ier Kęstutaitis) affichait une croix pour représenter la Volhynie. Vytautas choisit Loutsk comme deuxième résidence après Vilnius et la ville devint pratiquement la capitale de la principauté lituanienne. C’est aussi à cette époque qu’apparaît les premières versions colorisées où la croix était blanche sur fond rouge. Puis au fil des époques et des dominations (Polonaise ou Russe), la croix blanche sur fond rouge demeura l’emblème de la Volhynie. Elle se transforma parfois à compter du XVIIIème en croix pattée. Les raisons du choix de cette croix sont inconnues. En revanche, pour la ville de Lutsk, capitale de la Volhynie, même si le symbole de la croix est lié à celle de la région, elle pourrait aussi se justifier par le fait que la ville est un grand centre religieux, aussi bien orthodoxe que catholique romain. En 1427, Vytautas le Grand transféra l’évêché catholique de Volodymyr-Volynskyi à Loutsk. La ville se développa rapidement et à la fin du XVe siècle, elle comptait 19 églises orthodoxes et deux églises catholiques. C’était le siège de deux évêques, un catholique et un orthodoxe. En conséquence, la ville était surnommée la Rome de Volhynie.

#315 – PFC Botev Plovdiv : Жълточерните

Les jaunes et noirs. Le Botev Plovdiv, dont le nom rend hommage au poète et révolutionnaire bulgare, Hristo Botev, est l’un des plus anciens clubs bulgares de football, né officiellement le 11 mars 1912. Mais, dès le début du XXème siècle, des équipes de football s’organisèrent au sein des écoles de la ville et diffusèrent auprès de la jeunesse urbaines ce nouveau sport. Le 11 mars 1912, les élèves du Collège de Saint Augustin et ceux du Premier Lycée d’Hommes unirent leurs ressources pour fonder le club du Botev Plovdiv. Toutefois, l’époque était troublée par les guerres balkaniques (ainsi que la première guerre mondiale) et ceci perturba les premières années d’existence du club, qui fut parfois au bord de la disparition. Finalement, les membres décidèrent de renforcer le club et rédigèrent les premiers statuts en 1917. Ils adoptèrent également les couleurs du club : le jaune et le noir.

Le jaune reprenait la couleur du Collège catholique de Saint-Augustin, dont venait une partie des fondateurs. Elle symbolisait aussi « златните жита на Тракия » (les grains d’or de Thrace), ce qui signifiait les grands champs de céréales cultivés en Thrace. Plovdiv est située dans la région historique de la Thrace. L’autre couleur, le noir, était celle de l’orthodoxie, religion du Premier Lycée d’Hommes, provenance des autres membres du club. En outre, le noir rappelait le tchernoziom du sol fertile de la région. Le tchernoziom est le nom donné à cette terre épaisse et noire, contenant un fort pourcentage d’humus (3 à 15 %), riche en potasse, phosphore et oligo-éléments. Ainsi, religion et agriculture furent les inspirations des membres du club pour décider les couleurs du club.

#118 – PAOK Salonique : Δικέφαλος Αετός του Βορρά

L’aigle à double tête. Il s’affiche sur le blason du club et est un de ses symboles forts. En effet, le club fut fondé en 1926 mais il se considère reprendre le flambeau du club sportif et culturel Hermès Sport Club (le K signifie Konstantinoupolitón, Costantinople). Créé en 1877, cette association fut la première existant à Constantinople et devint le principal club sportif de la communauté grecque au sein de l’Empire ottoman. Mais, en 1919, portée par son nationalisme, la Grèce lança une expédition militaire pour occuper les régions d’Asie Mineure où habitèrent des populations orthodoxes de langue grecque, héritières de l’époque hellénistique, qui étaient persécutaient par l’Empire Ottoman. Soutenu par les britanniques et les français ainsi que leurs victoires, la Grèce obtint des possessions en Anatolie suite au Traité de Sèvres (1920). Mais, ce traité ne fut pas ratifié par les deux parties, qui demeuraient insatisfaites, et la guerre reprit. Au final, les troupes de la jeune Turquie renversèrent le jeu des alliances et gagna des batailles qui conduisit pour les grecs à la Megalê katastrophê (la Grande Catastrophe) en 1922. La Grèce perdit tous les territoires conquis et surtout un grand échange de population eut lieu. 1 300 000 Grecs de Turquie émigrèrent vers la Grèce tandis que 385 000 Turcs quittèrent la Grèce pour la Turquie.

Certains de ces grecques atterrirent à Salonique et se réunirent au sein d’association sportive et culturel. A l’instar de l’AEK Athènes (#74), le PAOK Salonique reprit des symboles forts de la communauté grecque de Constantinople, l’aigle à deux tête. Ce dernier est à la fois le symbole de l’Empire Byzantin (l’âge d’or de Constantinople et de la religion Orthodoxe) et celui du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Contrairement à celui de l’AEK Athènes, l’aigle du PAOK a les ailes repliés afin de signifier le deuil de l’expulsion de la patrie.

Cet aigle bicéphale s’imposa dans l’héraldisme byzantin avec la dynastie macédonienne des Paléologue. Le motif se trouvait déjà dans l’art à l’âge du bronze, mais également en Grèce mycénienne et dans le Proche-Orient ancien, en particulier dans l’iconographie mésopotamienne et hittite. L’aigle à deux têtes apparaît vers le Xème siècle dans l’art byzantin mais bien plus tard comme emblème impérial au cours du dernier siècle de la dynastie des Paléologues (XIIIème-XVème siècle). Cette famille utilisait un aigle à deux têtes de couleur or sur fond rouge (couleur de l’Empire romain) sur lequel, au niveau de la poitrine, se trouvait le sympilima, monogramme de la famille. Toutefois, une autre famille dynastique utilisait également l’aigle à deux têtes. Il s’agissait des Comnènes qui régnèrent de 1057 à 1185 sur l’Empire Byzantin. Originaire de la région de Paphlagonie, au Nord de la Turquie, cette famille s’inspira certainement de l’aigle à deux têtes des Hittites, qui était associé à la ville paphlagonienne de Gangra. En tout cas, cet aigle à deux têtes qui ne se regardent pas pouvait être interprété par la suite comme l’Empire Romain dans ses composantes occidentale et orientale.

#74 – AEK Athènes : δικέφαλος αετός

L’aigle à deux têtes, surnom mais également symbole du club qui s’affiche sur son écusson. Pour connaître le choix de ce symbole, il faut remonter aux origines du club.

En 1919, portée par son nationalisme, la Grèce lança une expédition militaire pour occuper les régions d’Asie Mineure où habitaient des populations orthodoxes de langue grecque, héritières de l’époque hellénistique, qui étaient persécutaient par l’Empire Ottoman. Soutenu par les britanniques et les français ainsi que leurs victoires, la Grèce obtint des possessions en Anatolie suite au Traité de Sèvres (1920). Mais, ce traité ne fut pas ratifié par les deux parties, qui demeuraient insatisfaites, et la guerre reprit. Au final, les troupes de la jeune Turquie renversèrent le jeu des alliances et gagna des batailles qui conduisit pour les grecs à la Megalê katastrophê (la Grande Catastrophe) en 1922. La Grèce perdit tous les territoires conquis et surtout un grand échange de population eut lieu. 1 300 000 Grecs de Turquie émigrèrent vers la Grèce tandis que 385 000 Turcs quittèrent la Grèce pour la Turquie.

Arrivée en 1922, notamment à Athènes, ces immigrés se regroupèrent au sein de nouvelles structures proposant des activités sportives. Ainsi, en 1924, l’AEK fut fondé par la communauté grecque ayant fuit Constantinople (d’où le K de AEK qui signifie Konstantinoupóleos). Le club souhaitait alors se rappeler cette catastrophe et des origines des fondateurs du club et reprit de nombreux symboles de l’Empire Byzantin (l’âge d’or de Constantinople et de la religion Orthodoxe), dont le fameux aigle à deux têtes. Celui-ci était en outre le symbole du Patriarcat œcuménique de Constantinople.

Cet aigle bicéphale s’imposa dans l’héraldisme byzantin avec la dynastie macédonienne des Paléologue. Le motif se trouvait déjà dans l’art à l’âge du bronze, mais également en Grèce mycénienne et dans le Proche-Orient ancien, en particulier dans l’iconographie mésopotamienne et hittite. L’aigle à deux têtes apparaît vers le Xème siècle dans l’art byzantin mais bien plus tard comme emblème impérial au cours du dernier siècle de la dynastie des Paléologues (XIIIème-XVème siècle). Cette famille utilisait un aigle à deux têtes de couleur or sur fond rouge (couleur de l’Empire romain) sur lequel, au niveau de la poitrine, se trouvait le sympilima, monogramme de la famille. Toutefois, une autre famille dynastique utilisait également l’aigle à deux têtes. Il s’agissait des Comnènes qui régnèrent de 1057 à 1185 sur l’Empire Byzantin. Originaire de la région de Paphlagonie, au Nord de la Turquie, cette famille s’inspira certainement de l’aigle à deux têtes des Hittites, qui était associé à la ville paphlagonienne de Gangra. En tout cas, cet aigle à deux têtes qui ne se regardent pas pouvait être interprété par la suite comme l’Empire Romain dans ses composantes occidentale et orientale.