#1194 – Bendel Insurance FC : the Benin Arsenal

L’Arsenal de Benin. Attention à ne pas tomber dans le piège facile de penser que l’on parle d’un club béninois. En réalité, Bendel Insurance est un club nigérian représentant la capitale de l’État d’Edo, Benin City. Cette ville se situe sur les bords de la rivière Bénin et fut également la capitale d’un Royaume puissant dénommé Royaume du Bénin. Ce royaume dura du XIIème siècle à 1897, année où il tomba face aux Britanniques. Le terme Benin serait la prononciation portugaise du mot itsekiri Ubinu, qui signifie « capitale de la royauté » et désignait Benin City.

Le football fut importé dans le pays au début du XXème siècle par les missionnaires et les colons britanniques, en particulier Frederick Baron Mulford, qui organisait régulièrement des matchs entre des jeunes britanniques et des locaux à Lagos. En 1945, la Fédération nigériane de football fut fondée pour organiser et superviser le sport dans le pays. Enfin, dans le but d’améliorer la qualité du football nigérian et de fournir un environnement compétitif pour le développement des talents locaux, la ligue professionnelle nigériane fut crée en 1972, rebaptisée Ligue professionnelle en 1990 et Premier League en 1993. Parmi les fondateurs, le club du Bendel Insurance, fondé la même année. De 1972 à 2008, Bendel Insurance joua dans l’élite nigériane et remporta deux titres en 1973 et en 1979. Mais, en 2008, la propriété du club fut disputée entre deux parties, ce qui affaiblit l’équipe qui termina à la dernière place et fut reléguée en fin de saison. Toutefois, avec ses 37 saisons sans discontinuées parmi l’élite, Bendel fut comparé au club anglais d’Arsenal qui est le recordman de présence consécutive au sein de l’élite anglaise. En effet, Arsenal évolue en première division anglaise depuis la saison 1919-1920, soit 99 saisons (à date), et devance largement le deuxième club à la plus grande longévité, Everton (1954-1955). Suite à sa relégation, le surnom retrouva un peu de consistance lors de la saison 2022-2023 lorsque le club réussit à ne pas perdre un match (18 matchs dont 8 victoires) dans la première partie de saison, rappelant ainsi les fameux invincibles d’Arsenal (#941).

#1192 – Deportivo Independiente Medellín : el Equipo del Pueblo

L’équipe du peuple. Dans la Colombie du début du XXème siècle, les classes huppées souhaitaient se distinguer de la population ouvrières et paysannes en pratiquant des activités culturelles et sportives différentes de la plèbe. Les modes venant d’Europe et qui étaient méconnues de la population rencontraient donc un certain succès chez les jeunes bourgeois et le football en faisait parti. Ainsi, le 14 novembre 1913, Alberto Uribe Piedrahíta et ses frères Luis et Rafael, accompagnés d’un groupe de jeunes issus de familles riches, comme Guillermo Greiffenstein et José Luis Jaramillo fondèrent une équipe de football sous le nom de Medellín FootBall Club afin d’affronter un autre club de la ville, le Sporting (également appelé « Los Extranjeros », les étrangers, car il comptait dans ses rangs des joueurs belges et suisses). Au fil des années et des victoires contre les rivaux locaux, le prestige de Medellín grandit au sein de la ville ainsi que de la région d’Antioquia. En 1928, les joueurs de Medellín formèrent une grande partie de l’équipe représentant la région d’Antioquia au tournoi organisé à Cali et qui arriva en finale. En 1930, l’équipe fut invitée à Bogota comme étant le meilleur club d’Antioquia joua plusieurs matchs contre les meilleurs de la capitale dont Bartolinos, La Salle, Internacional et Juventud. A partir de ces années, Medellín FootBall Club devenait le représentant d’une région entière et emporta la passion et la fierté de ses habitants, notamment des quartiers populaires. Débutant comme un club de l’élite, il commença alors à être connu comme l’équipe du peuple.

Aujourd’hui, l’Independiente Medellín suscite toujours la sympathie parmi toutes les classes sociales, tous les âges et toutes les communautés d’Antioquia. Son rival, l’Atlético Nacional, représente désormais la bourgeoisie de la ville de Medellín. Ce surnom est tellement ancré qu’en 2012 la société qui racheta le club se nommait El Equipo del Pueblo SA. Et même si sa propriété changea, elle demeure l’unique actionnaire du club de football.

#1186 – 1. FC Nuremberg : der Altmeister

Le vieux maître. Depuis quelques décennies, dans la Bundesliga, le Bayern Munich concoure quasiment sans rival. Certes, le Bayer a réussi une superbe saison 2023-2024 et remporté avec brio le championnat allemand. Dortmund titille régulièrement l’arrière-train du club bavarois. Mais, fondamentalement, le Bayern demeure le maître de l’Allemagne et possède un palmarès à faire pâlir bien des clubs européens (33 Championnats d’Allemagne (record national, dont 32 à l’ère Bundesliga et 11 d’affilé), 20 Coupes d’Allemagne (record national), 10 Super Coupes d’Allemagne (oui encore record national) et 6 Coupes de la Ligue (faut-il préciser qu’il possède le record national)). Bien que le Bayern remporta quelques titres avant la Seconde Guerre mondiale, son hégémonie démarra à la fin des années 1960. Auparavant, le club dominant se trouvait également en Bavière mais à Nuremberg.

Fondé en mai 1900 par 18 lycéens en tant que club de rugby, le FC Nuremberg se concentra rapidement sur le football et se constitua un palmarès (ponctué par 3 titres de champion de Bavière et 2 titres de Champion d’Allemagne du Sud) et une certaine réputation avant le déclenchement des hostilités de la Première Guerre mondiale. Mais, la période faste du club bavarois débuta au début des années 1920 et s’étendit jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. Entre juillet 1918 et février 1922, l’équipe resta invaincue lors de 104 matches officiels. En 1919, à son jeu déjà développé, le club ajouta une touche raffinée hongroise, avec l’ailier gauche Péter Szabó et l’avant-centre Alfréd Spezi Schaffer. Puis, en 1921, en provenance du rival du SpVgg Fürth, Hans Sutor renforça l’équipe, alors portée par le milieu Hans Kalb et le gardien Heinrich Stuhlfauth. Le titres s’enchainèrent : champion d’Allemagne en 1920, 1921, 1924, 1925, 1927 et 1936 (et vice-champion en 1934 et 1937), vainqueur de la coupe d’Allemagne en 1935 et 1939 auxquels s’ajoutèrent de nombreux championnat et ligues régionaux. Cette décennie des années 1920 marqua l’histoire du club comme le football allemand. En remportant 5 des 9 championnats en jeu sur cette période, le FC Nuremberg était le maître du football allemand. Dans cette décennie, Nuremberg fournit parfois la moitié de l’équipe nationale allemande. Seuls le rival du SpVgg Fürth et l’équipe d’Hambourg SV réussirent à se hisser quelque fois au niveau du club bavarois dans la lutte pour le championnat allemand.

#1176 – CSD Municipal : el Mimado de la Afición

Le chouchou des fans. Fondé le 17 Mai 1936 par des employés municipaux de la ville de Guatemala, Municipal s’est constitué l’un des plus beaux palmarès du pays. Il partage la première place du pays avec son grand rival, Comunicaciones FC : 31 titres de champion du Guatemala (1942-1943, 1947, 1950-1951, 1954-1955, 1963-1964, 1965-1966, 1969-1970, 1973, 1974, 1976, 1987, 1988-1989, 1989-1990, 1991-1992, 1993-1994, Clôture 2000, Ouverture 2000, 2001, Clôture 2002, Ouverture 2003, Clôture 2004, Clôture 2005, Ouverture 2005, Clôture 2006, Ouverture 2006, Clôture 2008, Ouverture 2009, Clôture 2010, Ouverture 2011, Clôture 2017, Ouverture 2019), 8 coupes nationales (1960, 1967, 1969, 1994, 1995, 1998, 2003, 2004) ainsi que 5 supercoupes du pays (1952, 1967, 1977, 1994, 1996). Au plan continental, Municipal a mis tout le monde d’accord avec le plus beau palmarès guatémaltèque : une coupe des champions de la Concacaf (1974), la seule remportée par un club du Guatemala et 4 coupes Interclubes de l’UNCAF (1974, 1977, 2001, 2004).

Avec ce palmarès, Municipal est l’une des équipes les plus populaires du Guatemala et compte une large base de fans. Son stade Manuel Felipe Carrera, surnommé El Trébol, de 6 500 places affiche à quasiment chaque journée de championnat l’une des plus fortes affluences. La fréquentation peut atteindre plus de 6 000 personnes quand d’autres équipes évoluent devant moins de 300 spectateurs. Lors du tournoi de clôture 2019, le nombre de spectateurs cumulé au Trébol atteignait 62 509 personnes, record du pays bien que le club joua deux matchs de moins par rapport au champion, Antigua GFC. Pour la finale retour du tournoi de clôture 2024, la vente des billets débuta le 7 Mai dernier et en moins de 3 heures, toutes les places du stade El Trébol furent vendues.

Ce type de surnom se trouve souvent attribué en Amérique central, tandis qu’en Amérique du Sud, le terme el más querido (le plus aimé) est plus usité.

#1174 – ASC Jaraaf : le Prince

Au Sénégal, deux clubs dominent le palmarès local : la Jeanne d’Arc et le Jaraaf. Chacun représente un quartier de la capitale sénégalaise Dakar : le premier représente le quartier de Médina, tandis que le second incarne celui du Plateau. Mais, si la Jeanne d’Arc demeure le doyen des clubs de football sénégalais (1923), le club ne fréquente plus l’élite depuis 2011 et son palmares prend un peu la poussière, alors que celui du Jaraaf continue de s’enrichir.

Le club naquit le 20 septembre 1969 sous l’impulsion de la réforme « Lamine Diack ». Ministre du Sport du Président Léopold Senghor, Lamine Diack fit voter une loi instituant le regroupement des petits clubs pour créer de nouvelles places fortes sportives en mesure de s’imposer sur le plan continental. Lamine Diack, qui fut entraineur au Foyer France Sénégal, club fondé en 1933, invita son club à s’associer à d’autre. Ainsi, le Foyer France Sénégal se maria avec les Espoirs de Dakar, créé en 1958.

Le club compte 12 championnats du Sénégal, le record du pays (1968, 1970, 1975, 1976, 1977, 1982, 1989, 1995, 2000, 2004, 2010, 2018). La Jeanne d’Arc, 2ème plus grand détenteur de titre, en a 10. En Coupe du Sénégal, même refrain : le Jaraaf détient le record national avec 16 coupes, dont la dernière remporté en 2023 (1967, 1968, 1970, 1973, 1975, 1982, 1983, 1985, 1991, 1993, 1994, 1995, 2008, 2009, 2013, 2023). La Jeanne d’Arc est une nouvelle fois deuxième mais avec seulement 6 coupes. Le Jaraaf a aussi perdu 6 finales (1971, 1976, 1979, 1981, 1992, 2004). Résultat, avec ce palmarès fourni, le club se définit comme le prince du Sénégal.

#1168 – Trabzonspor FT : Karadeniz Fırtınası

La tempête de la Mer Noire. Au Nord-Est de la Turquie, se dresse la ville de Trabzon (historiquement connue sous le nom de Trébizonde), avec ses plus de 800 000 habitants. Baignée d’un côté par la Mer Noire et coincée de l’autre par la chaîne montagneuse des Alpes pontiques, Trabzon bénéficie d’un microclimat, typique de la région orientale de la Mer Noire. Il est marqué par des hivers plutôt doux (en moyenne 5°C), bien que les tombées de neige y soit régulières et des étés chauds (23°C) et humides. La période entre la fin de l’été et la fin de l’hiver peut-être tempétueuse avec des précipitations particulièrement abondantes (les 2/3 des précipitions annuelles se concentrent pendant cette saison). Le mois d’Octobre demeure celui qui enregistre le plus de pluie (110 mm). Le reste de l’année, quoique moins nombreux, les épisodes de pluie demeurent forts et parfois orageux. Classé par les climatologues comme subtropical humide, il est appelé climat pontique doux (l’ancien nom de la Mer Noire était Pont-Euxin, d’où l’adjectif pontique pour qualifier le littorale de la Mer Noire). Ainsi, ce microclimat bien connu dans la région où les violents orages ne sont pas rares a permis d’identifier le club (tempête de la Mer Noire).

Et ce climat colle bien aussi à l’histoire du club qui a su s’imposer dans le football turque longtemps atrophié à Istamboul. Trabzonspor fut la première équipe anatolienne à briser l’hégémonie des 3 clubs stambouliotes (Fenerbahçe, Galatasaray et Beşiktaş) en remportant le titre de champion de Turquie lors de la saison 1975-1976, après seulement sa deuxième saison au sein de l’élite. Il parvint même à le conserver l’année suivante (1976-1977). Pendant 10 saisons, Trabzonspor balaya tout sur son passage comme une tempête. Le club devint une place forte du football turque et se constitua un solide palmarès (4 nouveaux titres de champion en 1979, 1980, 1981 et 1984, vice-champion en 1978, 1982 et 1983, 3 coupes nationales en 1977, 1978 et 1984, 3 fois finalistes de la coupe en 1975, 1976 et 1985 ainsi que 6 Supercoupes de Turquie en 1976, 1977, 1978, 1979, 1980 et 1983). Vous lisez bien : entre 1976 et 1984, Trabzonspor était soit champion, soit vice champion et entre 1975 et 1978 il atteignait au moins la finale de la coupe.

#1122 – Deportivo Pereira : el Grande Matecaña

Le grand matecaña. Le club émergea d’une bagarre. Au début des années 1940, la rivalité des deux clubs de la ville de Pereira, Vidriocol (l’équipe des classes populaires de Pereira) et Otún (l’équipe des classes aisées de la ville), se traduisait par des affrontements excessifs sur le terrain. A l’issu d’une nouvelle altercation lors d’un derby en Février 1944, plusieurs personnes, soutenues par le capitaine de Police, proposèrent de créer un nouveau club, ce qui fut fait le 12 février 1944. 78 ans plus tard, le club de la province de Risaralda remporta le titre de champion de Colombie, avec une équipe composée uniquement de joueurs colombiens. Un véritable exploit.

Il est difficile de dire pourquoi le club a hérité de ce surnom. Matecaña, que l’on peut traduire par « tueur de cannes à sucre », est le nom de l’aéroport de la ville. Il fut construit sur l’ancien hippodrome qui portait déjà ce nom. Ces terrains se dénommaient déjà ainsi au milieu du XIXème siècle, ce qui laisse supposé qu’il y avait une exploitation de cannes à sucre à cette époque. De par sa construction difficile et les services rendues, l’aéroport constitue une fierté pour les habitants de la ville et son nom est utilisé parfois comme un gentilé.

Quand au club, son équipe joua dans le stade « El fortín de Libaré » (aujourd’hui nommé Mora Mora) jusqu’en 1971. Il ne semble pas que le stade ait été construit sur un ancien champs de cannes à sucre. Donc le terme Matecaña fut certainement retenu dans le surnom comme un synonyme de Pereira. Pour le terme Grande, il symbolise peut-être le fait que « El fortín de Libaré » (le fort de Libaré) était un lieu imprenable où le club réalisa de grands exploits. Après un match mémorable, le Deportivo tint en échec (4 buts partout après avoir mené) le Millonarios de Di Stéfano le 23 Juillet 1953. Le club enregistra dans cette enceinte la victoire 9 à 0 contre Huracán en 1951 et la victoire historique 6 à 0 sur l’Atlético Nacional en 1962. L’autre surnom de la même trempe est la Furia Matecaña (la fureur matecaña).

#1120 – Botafogo FR : o Glorioso

Le glorieux. La direction comme les supporteurs du club n’hésitent pas à dire de leur club « tu és o glorioso » (tu es le glorieux). Au début du XXème siècle, le football brésilien était déchiré entre les différents championnats des Etats et aucune compétition brésilienne au niveau nationale avait émergé. Créé en 1906, celui de Rio de Janeiro (le championnat carioca) s’installa rapidement comme une des références du pays. Botafogo inscrit son nom pour la première fois au palmarès de la compétition lors de la saison 1910 (le titre de champion de 1907 est historiquement le premier de Botafogo mais il fut attribué en 1996 après près de 90 ans d’un combat juridique. Botafogo avait terminé cette édition premier ex-aequo avec Fluminense et les deux équipes n’étaient pas parvenues à se départager. Ayant un meilleur goal-average, Fluminense se déclara champion). La victoire de 1910 donna naissance au surnom qui l’accompagne encore aujourd’hui o glorioso.

L’équipe débuta le championnat par une défaite face à l’America (4-1) mais redressa rapidement la barre en enchainant 4 victoires (25 buts marqués pour seulement 2 encaissés) qui lui permit de prendre la tête (à égalité avec America et Fluminense) à l’issu des matchs aller. Pour les matchs retour, l’équipe enregistra 3 nouvelles victoires écrasantes face à Rio Cricket (5-0), Riachuelo (15-1) et l’America (3-1). Avec cette série impressionnante, le club recevait déjà des félicitations d’admirateurs et de rivaux via des télégrammes adressés o glorioso. L’avant-dernier match face à son rival de Fluminense faisait office de finale. En cas de victoire, Botafogo qui devançait d’un point au classement Flu aurait été mathématiquement champion. En cas de match nul, le dernier match des Alvinegro contre Haddock Lobo apparaissait comme une formalité, offrant alors le titre. Dans son enceinte, le Dimanche 25 septembre 1910, Botafogo écrasa Fluminense 6 buts à 1, s’adjugeant le titre par une victoire symbolique. Comme prévu, le dernier match se transforma en récital (11 buts à 0). La presse subjuguait par ce nouveau style de jeu offensif et dynamique (qui permit à Botafogo de marquer 66 buts en 10 matchs) adopta aussi ce surnom flatteur et certains journalistes considérèrent que la victoire de Botafogo contre Fluminense contribua à populariser le football parmi les habitants.

Un an auparavant, le Dimanche 30 mai 1909, Botafogo avec des joueurs comme Flávio Ramos, Dinorah, Coggin, Lulú Rocha, Rolando de Lamare et Gilbert Hime marqua déjà les esprits en remportant un match face Mangueira sur un score fleuve : 24 à 0. Le match s’étant joué sur 80 minutes, cela signifiait un but toutes les 3 minutes. Botafogo avait montré l’image d’une machine sans pitié, avec des passes et tirs efficaces et précis. Cette déroute constitue encore aujourd’hui le record de la plus large victoire lors d’une compétition brésilienne.

#1104 – AS Tanda : l’Etoile du Zanzan

En Côte d’Ivoire, les équipes de la capitale économique Abidjan (ASEC Mimosas, Africa Sports, Stade d’Abidjan, Stella d’Adjamé, Racing Club, Jeunesse Club) dominent le football et en particulier le championnat de l’élite. Elles ont remporté 56 titres sur les 65 disputés (en 2023). En Coupe nationale, la domination est tout aussi impressionnante (54 titres sur les 64). Mais, dans ce règne quasi-sans partage, d’autres clubs parviennent à se frayer un chemin et à se constituer un petit palmarès.

Dans le Nord-Est du pays, non loin de la frontière ghanéenne, la ville de Tanda se situe dans la région du Gontougo, à 420 km d’Abidjan, capitale économique et environ 418 km de Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire. La ville comme la région a peu connu les honneurs footballistiques jusqu’à que l’AS Tanda monta en première division lors de la saison 2013-2014. Terminant à la 6ème position pour sa première saison, le club réussit la surprise de remporter son premier titre de champion dès la saison 2014-2015, avec un point d’avance sur le géant de l’ASEC Mimosas. L’année suivante, l’équipe doubla la mise avec un nouveau titre de champion. Ce fut un incroyable exploit qu’un club venu du pays profond prenne les commandes du football ivoirien deux années de suite. Depuis, le club rentra dans le rang et finit même par rétrograder à l’issue de la saison 2020-2021. Pour autant, ils sont demeurés des étoiles, la fierté d’une région qui ne fut pas représenté aussi haut par un autre club. Ce surnom s’adapte en faisant parfois référence à l’ancien nom de la région (Zanzan, tiré du Mont Zanzan) qui est demeuré le nom du district ou de l’actuel région, Gontougo.

#1087 – Club Guaraní : el Legendario

La légende. Le club paraguayen constitue une légende à double titre. Tout d’abord, Club Guaraní, qui fête ses 120 ans cette année (fondé le 12 Octobre 1903) est l’un des doyens du football paraguayen. S’il existe plusieurs versions sur l’arrivée du football au Paraguay, elles se rejoignent sur le fait que vers 1901, la pratique se développait sur une ou plusieurs places à Asunción. Le néerlandais William Paats, qui joua un rôle dans l’importation du football dans le pays, contribua à la création du premier club, Olimpia, le 25 juillet 1902. Le Club Guaraní fut donc fondé un peu plus d’un an plus tard. L’emballement se poursuivit et le nombre de clubs s’accrut en 1906. La fédération paraguayenne voyait alors le jour la même année. Aujourd’hui, Olimpia et Guaraní sont les plus anciennes associations du pays.

Le palmarès et les exploits du Club Guaraní participèrent à fonder également sa légende. Certes, parmi les quatre grands clubs du pays (Olimpia, Cerro Porteño, Libertad et Guaraní), Guaraní ne présente pas le palmarès le plus fourni. Le club compte « seulement » 11 titres de champion (contre 46 pour Olimpia, 34 pour Cerro Porteño et 24 pour Libertad). Au delà des titres, le club était l’un des fondateurs de la Fédération paraguayenne de football en 1906. Dans la foulée, Guaraní marqua les esprits en remportant le premier championnat de première division qui se déroula la même année et en demeurant invaincu face aux 5 autres clubs (obtenant 18 sur 20 points possibles, avec 32 buts marqués et seulement 2 encaissés). Pas rassasié, le club réédita l’exploit la saison suivante, en ne perdant aucun match. Aujourd’hui encore, il est le seul club à avoir réalisé le doublé sans défaite. La récolte de titres de l’équipe se poursuit en 1921, 1923 et 1949. L’âge d’or de Guaraní se produisit dans les années 1960 avec 3 titres (1964, 1967 et 1969). Ces deux derniers championnats furent les plus mémorables, le gardien du club, Raimundo Aguilera, battant les records d’invincibilité (1 019 et 1 017 minutes respectivement).