#1185 – Levante UD : los Granotas

Ce terme pourrait laisser penser qu’il dérive de la couleur grenat, que le maillot du club associe avec du bleu, à l’image du FC Barcelone. Mais, il n’en est rien, le surnom provenant du règne animal. En valencien, le mot granota désigne les grenouilles. Il n’est pas rare aujourd’hui de voir dans l’enceinte de « Ciutat de Valencia » des Kermits la grenouille accompagnés les fans de Levante.

Pratiqué dès 1903 dans la ville de Valence, le football s’organisa dans la région en 1909, lors de la création de la Fédération valencienne de football. Lors de cette même année, deux clubs virent également le jour : Levante FC et le Gimnástica FC. Ces deux associations représentaient deux quartiers différents et ne s’adressaient pas aux mêmes classes sociales. Levante FC s’établissait à Cabañal-Cañamelar, le quartier de pêcheurs, au bord des plages. Il jouait ses matchs sur un terrain en face de la plage de « Las Arenas ». Le terme Levante faisait allusion au vent venant de l’est (du levant) qui entre dans la ville de Valence par cette plage. Gimnástica était une émanation du Patronato de la Juventud Obrera, un établissement d’enseignement catholique créé en 1883 et qui cherchaient à contrecarrer les mouvements socialistes et libéraux émergents en attirant les classes populaires vers des associations catholiques sportives et culturelles.

Les deux clubs furent naturellement rivaux mais, après la guerre civile espagnole, en 1939 ils finirent par unir leurs forces, sous le nom de l’Union Sportive Levante-Gimnástica et, deux ans plus tard, pour l’actuel Levante UD. Le Levante FC légua son nom ainsi que nombre de ses joueurs. Gimnástica donna ses couleurs et son terrain de jeu. Ce dernier se situait sur le lit de la rivière Turia, qui abritait un grand nombre de grenouilles. Le pseudonyme ne tarda pas à apparaître (d’ailleurs, il est probable que le surnom fut déjà attribué à Gimnástica).

Le sobriquet fut vite détourné par le rival du Valence CF en sapos, ce qui signifie les crapauds. Pour autant, il est toujours un motif de fierté pour les supporteurs et un symbole identitaire du club. Outre la grenouille qui apparaît sur de nombreux produits dérivés, le vert habilla parfois la tenue de l’équipe.

#1175 – Newport County AFC : the Exiles

Les exilés. Fondé en 1912, le club du Sud du Pays de Galles évolue depuis 1920 dans les ligues nationales anglaises quasiment sans interruption. Certes, il n’a jamais réussi à accéder à la seconde division mais Newport a connu un age d’or dans les années 1980, remportant notamment la Coupe du Pays de Galles en 1980 et parvenant en quart de finale de la Coupe des Vainqueurs de Coupe en 1981.

Après cette période, la descente aux enfers débuta. A l’issu de la saison 1986-1987, Newport fut relégué en 4ème division. Puis, la saison suivante, en avril, Newport stagnait à la dernière place, en passe d’encaisser plus de 100 buts, après avoir perdu trois matchs consécutifs 4-0 à domicile. En grande difficulté financière, tous les joueurs professionnels furent licenciés et l’équipe première puisa pour les derniers matchs de la saison des joueurs dans les formations de jeunes du club. Une défaite 6-1 suivie d’une autre 6-0 eurent raison des derniers espoirs du club et confirmèrent la 2ème relégation consécutive de Newport, cette fois hors ligues nationales pour la première fois depuis les années 1930. Face à une dette de 330 000 £, le club fit faillite le 27 février 1989.

À l’été 1989, 400 supporteurs se mobilisèrent, n’acceptant pas que leur ville ne comptât plus d’équipe de football, et refondèrent une nouvelle entité. Seulement la volonté populaire se heurta à deux adversaires de taille. D’un côté, la municipalité considéra que ce nouveau club n’était que l’héritier de l’ancien et devait donc s’acquitter de ses dettes (notamment des loyers du stade impayés) pour pouvoir s’installer dans l’enceinte historique de Somerton Park. De l’autre, la fédération galloise (Football Association of Wales) prétendait que le nouveau club n’avait aucun lien avec l’ancien et devait gravir les échelons du football gallois. Mais, comme le club voulait évoluer dans les ligues régionales anglaises (comme il l’avait toujours fait historiquement) et qu’il n’avait pas les moyens d’éponger les dettes, l’équipe de Newport s’exila pour la saison 1990-1991 dans la ville de Moreton-in-Marsh, dans le Gloucestershire, à 130 km de Newport. Comme le rappelait le président du club, David Hando, même si 400 fans de Newport se déplaçaient le week-end à Moreton-in-Marsh, « Every game was effectively an away game » (chaque match était effectivement un match à l’extérieur). A l’issu de la saison, Newport gagna sa promotion à l’échelon supérieur et la municipalité ne pouvait plus snober ce succès populaire et sportif. Newport réinvestit Somerton Park pour les saisons 1990-1991 et 1991-1992.

Néanmoins, le club refusa l’invitation de la fédération gallois à rejoindre la toute nouvelle ligue du Pays de Galles (à la demande de l’UEFA, une compétition nationale fut mise en place en 1992). Nouvelle ire de la fédération face aux clubs récalcitrants et nouvel exil pour Newport en Angleterre, à Gloucester (80 km de Newport). Le club intenta un procès à la fédération qu’il remporta en 1994. En 1995, les exilés revenaient définitivement à Newport, mais dans une nouvelle enceinte, Somerton Park ayant laissé place à des logements.

#1152 – FC Saint-Gall : die Espen

Le club de Saint-Gall est considéré comme le doyen suisse, ayant été fondé officiellement le 19 avril 1879. Des recherches récentes démontrent que le Saint-Gall était déjà organisé et des matchs étaient joués dès 1876 dans la commune voisine de Rorschach. Au début du XXème siècle, l’équipe évoluait sur le terrain de jeu situé à Kreuzbleiche. Mais, ce dernier se révélait souvent indisponible et ne permettait pas de faire payer une entrée régulièrement. La nécessité de trouver un nouveau lieu se faisait pressant pour accompagner le développement du club. La municipalité porta un premier projet mais les électeurs rejetèrent la proposition. Résultat, fort de ses 338 membres, le FC Saint-Gall décida de racheter un terrain à la ville et d’y construire son propre aire de jeu. Ainsi, en 1910, le stade qui comprenait des tribunes en bois de 600 places, s’éleva dans le quartier de Heiligkreuz, à l’est de la ville. Le budget initial de 12 000 francs suisses fut dépassé de près de 3 000 francs suisses. La somme avait été réunie grâce à des dons (8 360 francs suisses) et via les recettes dont un match contre l’Internazionale de Milan qui avait permis un encaissement record de 1 050 francs suisses.

Le stade fut inauguré le 16 octobre 1910 par une victoire du FC Saint-Gall face à son rival locale, le SC Brühl. Il fut dénommé Espenmoos, du nom du lieu. Ce mot provient du Moyen haut allemand Ezzisch, signifiant « champ de semences » et qui désignait un champ cultivé qu’une année sur deux. Ainsi, le nom du stade détint sur le surnom de l’équipe. Et même, si cette enceinte fut abandonnée, lors de la saison 2007-2008 au profit du stade moderne du Kybunpark, le surnom est resté du fait du long attachement du club avec son stade.

Une autre version avance que Espen est le terme allemand pour désigner le Tremble ou Peuplier tremble. Son feuillage vert dense associé à son tronc blanc homogène aurait fait penser aux couleurs historiques du club, vert et blanc.

#969 – Heart of Midlothian FC : the Gorgie Boys

Les garçons de Gorgie. La date de création du club n’est pas connue avec certitude mais ce serait vers 1874. Tout serait partie d’une bande de copains fréquentant un club de danse et qui fut séduit par une nouvelle pratique sportive qui mélangeait les règles du football et du rugby. Sous la direction d’un policier, ils se retrouvaient pour jouer au Meadows, un grand parc public au sud du centre-ville d’Édimbourg. Puis, suite à un match d’exhibition entre Queens Park FC et Clydesdale FC, ils choisirent définitivement le football association. En août 1875, le Heart of Midlothian FC rejoignit la Scottish Football Association et participa à la fondation de la Edinburgh Football Association. Comme un certain nombre d’équipes, dont les rivaux d’Hibernians, Heart jouait toujours dans le parc de Meadows et le siège se situait à l’Est du parc (West Crosscauseway) dans la taverne Anderson. Au début de la saison 1878-1879, les Hearts s’exhibaient encore à East Meadows et le siège du club était maintenant la boutique de Mackenzie dans Chapel Street à proximité. Cependant la fréquentation du parc était de plus en plus importante et le public perturbait le déroulement des matchs, le terrain n’étant pas protégé. Pour les matchs importants, l’équipe émigrait sur le terrain de la ligue d’Édimbourg à Powburn, au Sud de Meadows. Outre le fait d’être sur un terrain plus praticable, le club pouvait également faire payer les entrées. Avant le début de la saison 1879-80, le club se structura en possédant son premier terrain à Powderhall Grounds mais ce qui impliqua de quitter son quartier historique pour se rendre au Nord du centre-ville.

Puis, en février 1881, le club reprit un nouveau terrain privé dans la banlieue industrielle florissante de Dalry, quartier qui se rapprochait de Meadows. L’enceinte, inaugurée le 9 avril 1881, se situait sur Wardlaw Street et Wardlaw Place. Néanmoins, ce stade était considéré en dehors des limites de la ville. En conséquence, Hearts proposait parfois deux matchs pour le prix d’un ou fixait un prix d’admission bien inférieur à celui de ses rivaux situés plus proche du centre ville. Mais, l’expansion du quartier nécessita de laisser le terrain aux promoteurs afin qu’ils construisent de nouvelles habitations. En 1886, le club traversa alors la Gorgie Road pour établir sa nouvelle enceinte, dénommée Tynecastle Park, dans le quartier de Gorgie. Le 10 avril 1886, l’inauguration du stade fut marquée par une victoire 4 buts à 1 face au Bolton Wanderers. Le stade comptait deux terrains et une foule de 5 500 personnes vit Tom Jenkinson marquer le premier but dans la nouvelle maison de Heart. D’abord locataire, Heart acheta définitivement le terrain en 1926. D’une capacité de 19 852 places aujourd’hui, sixième plus grand stade de football d’Écosse, l’enceinte a été souvent remaniée et les dernières rénovations datent de 1997 et 2017.

#923 – FC Lausanne-Sport : les Seigneurs de la Nuit

Ce surnom rappelle pour tous les supporteurs lausannois les grandes heures du club dans les années 1960. A l’orée de la saison 1960, le club vaudois comptait parmi les cadors du championnat et avait déjà connu une première période dorée, 30 ans auparavant. En effet, dans les années 1930, Lausanne-Sport remportait 3 championnats (1932, 1935, 1936) et deux coupes de Suisse (1935, 1939, plus une finale en 1937).

A la fin des années 1950, l’équipe possédait déjà quelques joueurs renommés tels que le latéral droit André Grobéty et l’attaquant Robert Hosp. D’ailleurs, en 1958, après être sorti premier de son groupe de la Coupe des Villes de Foire (l’ancêtre de la Ligue Europa) face à deux équipes allemandes, elle atteignit la demi-finale, perdue contre une sélectionne londonienne (le règlement de la compétition imposait la participation d’une seule équipe par ville et pour celle qui possédaient plusieurs équipes, des sélections furent constituées).

Puis, les défenseurs Ely Tacchella et Heinz Schneiter, le milieu international Norbert Eschmann ainsi que Kurt Armbruster et l’attaquant Richard Dürr renforcèrent l’équipe. Au bord de la relégation lors de la saison 1959-1960 (12ème place), puis seulement 9ème en 1961, Lausanne se métamorphosa pour terminer vice-champion lors des 2 années suivantes (1961-1962 et 1962-1963). En 1962, Lausanne gagna en outre une Coupe de Suisse face à Bellinzone. Lors de la saison 1963-1964, l’entraineur autrichien Karl Rappan reprit la direction de l’équipe, qui fut également consolidée par l’arrivée de l’attaquant international néerlandais Pierre Kerkhoffs. Si l’équipe termina à la 5ème place en championnat lors de cette saison, elle remporta une nouvelle Coupe de Suisse, empêchant alors La Chaux-de-Fonds de réaliser le doublé. La saison suivante, Lausanne toucha enfin le Graal. En tête de la première à la dernière journée, les vaudois remportèrent le 7ème titre de champion de Suisse de leur histoire (et également le dernier). Le club termina meilleure attaque (61 buts), avec Kerkhoffs finissant meilleur buteur (19 buts). Cette même année, en Coupe des Coupes, l’équipe fut stoppée en quart de finale par les anglais de West Ham United, emmenés par son légendaire capitaine Bobby Moore (champion du monde en 1966), après avoir éliminé le Budapest Honvéd, puis le Slavia Sofia. D’ailleurs, pendant ces années, le club se qualifia régulièrement en Coupe d’Europe. Or, cette équipe conquérante connut une révolution. A cette époque, le stade de Lausanne se vit doter d’un éclairage qui permit de jouer le soir. L’équipe fit ainsi vivre de grandes soirées au peuple vaudois. Dans le cadre de ces premières joutes nocturnes et victorieuses, l’équipe, avec ses maillots blancs immaculés par la lumière artificielle, gagna son surnom des seigneurs de la nuit. Peu utilisé aujourd’hui, le surnom sert à nommer actuellement l’espace VIP dans le stade.

#736 – Stirling Albion FC : the Binos

Cela ne signifie rien puisqu’il ne s’agirait que d’un anagrame d’Albion (toutefois sans le A et le L). Pour nous, français, la perfide albion rappelle la Grande-Bretagne et sa capacité à trahir. Alors pourquoi retrouver cette expression synonyme du Royaume dont les Ecossais souhaitent souvent s’affranchir dans le nom d’un club écossais ? Provenant du grecque Ἀλβίων et latinisée en Albiōn, l’utilisation de ce terme remonterait au VIème siècle avant J.C. et semblait désigner déjà la Grande-Bretagne. Au Ier siècle, le nom faisait référence sans équivoque à l’île. Aujourd’hui, Albion est devenu un nom alternatif, poétique pour la Grande-Bretagne. Mais, il ne désigna pas uniquement l’île dans son ensemble puisque son utilisation se restreint uniquement à l’Ecosse, sous la forme gaélique d’Alba. Au IXème siècle, le royaume des Pictes et des Scots réunis se nomma Royaume d’Alba. Pour en revenir au club de football, remontons à sa fondation en 1945. Alors que l’ancienne équipe de football de la ville, King’s Park, n’avait pas survécu à la Seconde Guerre mondiale, Thomas Fergusson, un entrepreneur local dans le charbon, créa le club de Stirling et acheta le domaine d’Annfield pour y construire un stade pour son club. La légende raconte que le nom Albion fut choisi en raison de la marque des camions utilisés par l’entreprise de Fergusson, des Albion Automotive (constructeur écossais d’automobiles et de véhicules utilitaires). En effet, ces camions servaient de tribune au stade d’Annfield et lors d’un tir, le ballon s’arrêta au pied d’un camion et les supporteurs remarquèrent la marque Albion. Néanmoins, la véritable origine serait plus prosaique et reviendrait à la signification originelle d’Albion, la Grande-Bretagne, qui avait une signification pour le fondateur Fergusson.

#628 – Club Universidad Nacional UNAM : Los del Pedregal

Ceux de Pedregal. Situé sur la Ceinture de feu, le Mexique connut et connait une activité volcanique et sismique dense. Ainsi, on dénombre des centaines de volcans à travers le pays, dont 14 se trouvent être encore actifs. Le 12 Septembre 2021, le volcan Popocatepetl (“La Montagne qui fume” en nahuatl), situé à 70 km de la capitale Mexico, connut d’ailleurs plusieurs explosions qui véhiculèrent gaz et cendres près de la ville. Car, le sud de la ville de Mexico est ceinturé par une chaîne volcanique du nom de Chichinautzin.

Un de ses volcans, Xitle (« Nombril » en nahuatl), n’eut qu’une seule éruption mais qui fut à la fois à l’origine d’un conne de cendre d’une hauteur approximative de 3 100 mètres et qui donna également naissance à une grande zone urbaine de Mexico. En effet, autour de 245-315 après J.-C., son explosion entraina une coulée de lave qui s’étala sur 70 km, détruisant au passage la ville mésoaméricaine Cuicuilco. Sur ces terres de lave volcanique parfois fertiles ou arides, dénommées pedregal (coulée, éboulement), la ville de Mexico s’étendit à partir des années 1940. On y trouve aujourd’hui aussi bien le quartier de Jardines del Pedregal, regroupant de somptueuses demeures bourgeoises, que le Pedregal de Santo Domingo, une des dernières zones disponibles dans l’aire urbaine de Mexico dans les années 1970 et colonisé illégalement en une nuit, en Septembre 1971, par 5 000 familles pauvres, migrant depuis les campagnes du Mexique.

En 1943, alors que les bâtiments universitaires de l’UNAM étaient dispersaient dans le centre ville de Mexico, la décision fut prise d’établir le nouveau campus, regroupant l’ensemble de l’université, sur cette espace volcanique, tout près du nouveau quartier en édification de Jardines del Pedregal. L’idée de construite une cité universitaire germait depuis les années 1920. Le Congrès de l’Union approuva ce choix le 31 décembre 1945 et le 11 Septembre 1946, le président Ávila Camacho publia le décret d’expropriation des 7 000 km2 de terrain destinées à la construction de la Cité Universitaire. Le plan d’ensemble du site fut réalisé par les architectes Mario Pani et Enrique del Moral, également directeur de l’Ecole d’Architecture de l’Université et chaque bâtiment fut dessiné par des étudiants de cette école. Edifiée durant les années 1950, la Cité Universitaire, par son mariage de la tradition et du moderne, sa conception harmonieuse et faisant place à la nature, et par l’implication des meilleurs architectes, ingénieurs et artistes du Mexique (dont Diego Rivera), fut déclarée site du patrimoine mondial par l’UNESCO en 2007. C’est dans cette cité que fut également construit naturellement le Stade Olympique (d’une capacité de 72 000 places) en 1952 pour accueillir les Jeux Olympiques de 1968 mais surtout l’équipe de football professionnelle de l’Université.

#597 – MC Alger : الشهداء

Les martyrs. Lors d’une soirée de 1921, le futur fondateur du club, Aouf Abderrhamane, se baladait sur le Place du Gouvernement, au centre d’Alger, près de la Casbah, et regarda des jeunes arabes jouer au football. Un groupe de soldats français passa à côté d’eux et un sergent dit aux enfants « Ici, c’est le Parc des Princes des arabes ! ». A l’époque, le Parc des Princes était un terrain de Rugby (où le XV de France joua son 1er match officiel en 1906) et de Football (l’équipe de France y joua également son 1er match officiel en 1905), ceinturé par un vélodrome. Avec le stade de Colombes et celui de Pershing, il était l’une des principales arènes sportives françaises. Aouf Abderrhamane se sentit insulté par cette remarque et décida de fonder le premier club musulman capable de rivaliser avec les clubs français. Le 7 août 1921, les statuts du Mouloudia Club d’Alger furent déposés. En 1962, après l’indépendance du pays, la Place du Gouvernement fut renommée place des Martyrs et donna son surnom au club.

#560 – AS Cannes : les Dragons

Dans les années 1990, le centre de formation de l’AS Cannes sortit un certain nombre de grands joueurs français tels que Patrick Vieira, Johan Micoud, David Jemmali, Peter Luccin, Sébastien Frey, Jonathan Zebina, Julien Escudé et surtout Zinédine Zidane et d’autres stars évoluèrent dans l’équipe première tels que William Ayache, Luis Fernandez et Bruno Bellone. Mais ces équipes ne furent pas à l’origine du surnom, les dragons.

Ce surnom provient de l’ancien stade où évoluait l’équipe entre 1920 et 1975. Le stade Louis-Grosso (du nom d’un marchand de meubles cannois qui aida au développement du club de football), était surnommé le stade des Hespérides car il était situé le long de l’avenue des Hespérides. Dans la mythologie grecque, les Hespérides étaient un jardin qui se trouvait sur les pentes du mont Atlas (sa situation actuelle varie selon les sources et les études entre les côtes Libyennes d’un côté et le Maroc de l’autre). Héra, déesse du foyer, sœur et femme de Zeus, se vit offrir un pommier par Gaïa ou Zeus, qui donnait des fruit en or et le planta dans son jardin des Hespérides. Elle en confia la garde aux Hespérides, nymphes du Couchant et filles d’Atlas. Mais, Héra se rendit compte que ces dernières volaient les pommes. Elle plaça alors un dragon, Ladon, autour du pommier pour en interdire l’approche. Cette créature, fils d’Échidna et de Typhon (les deux étant des monstres à forme de serpent), était dotée de cent têtes, chacune parlant une langue différente. Et voilà donc le dragon, surnom du club et qui apparaît sur son blason. Ce dragon fut tué par Héraclès lors du onzième travaux. Pour le remercier de ses loyaux services, Héra plaça sa dépouille dans le ciel, là où se trouve désormais la Constellation du Dragon.

#539 – FC Libourne : les Pingouins

Un beau pingouin s’affiche sur l’écusson du club mais son apparition comme emblème demeure une inconnue. Heureusement les versions ne manquent pas. D’ailleurs, ce pingouin serait en réalité un manchot, ce qui expliquerait la première version. Dans le pays du rugby, une querelle de bars ou de clochers devaient certainement s’inviter dans ces légendes. Les rugbymen, qui utilisaient leurs mains pour tater le ballon, surnommaient les footballeurs les manchots car ces derniers ne se servaient que de leurs pieds. Les footballeurs auraient alors eu suffisamment d’auto-dérision pour prendre l’animal comme symbole. Cette version ne plait pas à tout le monde et d’autres préfèrent avancer une filiation avec le Racing Club de France. En 1936, peu de temps après sa création, les membres fondateurs voulaient placer le club sous d’heureux auspices. A cette époque, le Racing Club de France était un club dominant du football français et qui venait de réussir l’exploit de faire le doublé Coupe-Championnat. Résultat, les dirigeants sollicitèrent le parrainage du club francilien et l’obtinrent. L’emblème du Racing était un pingouin que le club girondin reprit donc à son compte. Comme « jamais 2 sans 3 », une troisième version fit son apparition. Au tout début, le club évoluait sur un terrain qui était un vrai champ de patates. Lors d’un jour d’hiver, en découvrant le terrain gelé, les adversaires auraient dit « Mais sur cette banquise, on va jouer contre des pingouins ! ». L’animal serait resté.