#545 – Queen’s Park Rangers FC : the R’s

Ce surnom provient directement du nom du club. Le club londonien fut fondé en 1886 par la fusion de deux équipes : Christchurch Rangers et St. Judes Institute. Aux alentours de 1884, Edward Bottle, le directeur d’une école londonienne, St Jude’s Institute, située sur Droop Street, créa, avec un groupe de jeunes étudiants, une équipe de football appelée St Jude’s. Un des fondateurs, Fred Weller, avec l’aide de Gordon Young, le révérend de l’église St Jude, eut l’idée de fusionner l’équipe de football avec un autre petit club d’un quartier voisin (Ponsard Road), les Christchurch Rangers, fondé par George Wodehouse en 1882. La plupart des joueurs viennent alors du quartier adjacent de Queen’s Park. Queen’s Park était un nouveau quartier situé dans le nord-ouest, à la limite de Londres, où un parc de 12 ha venait d’être inauguré le 5 septembre 1887 et dénommé Queen, en l’honneur de la Reine Victoria. Les membres du club décidèrent de nommer le club comme le nom du quartier et y ajoutèrent la mention de Rangers. Evidemment, ce dernier terme faisait référence au nom d’un des deux clubs fondateurs, les Christchurch Rangers. J’ajouterai aussi d’autres hypothèses. Tout d’abord, ranger signifiant garde forestier, cela put être un autre argument pour un club dont le nom était celui d’un parc. Enfin, une autre possibilité. A cette époque, l’Ecosse était un pays dominant du football grace à un style de jeu innovant fait de passes et de mouvements et le porte drapeau était l’équipe des Queen’s Park. Fondé en 1867, ce club, doyen des associations de football écossaise, trustait les coupes d’Ecosse (8 titres entre 1874 et 1886), formait la base de l’Equipe nationale (En 1872, le onze écossais, affrontant l’Angleterre, était exclusivement formé de joueurs de Queen’s Park. Ils portèrent les maillots du club, bleu marine, qui devint la couleur de l’équipe nationale) et structurait le football en Ecosse (en participant à la fondation de la ligue écossaise ou à la définition des règles). Son aura dépassait le mur d’Hadrien car, dans les premières années de la Coupe d’Angleterre, les clubs écossais étaient souvent invités à concourir. Queen’s Park termina deux fois finalistes de l’épreuve (en 1884 et en 1885) et leur dernière participation fut lors de la saison 1886-1887. Peut-être que le club londonien voulut aussi se différencier de son voisin écossais en ajoutant le terme rangers.

Le nom du club donna également les surnoms QPR (initiales du nom) et Rangers.

#544 – 1. FC Kaiserslautern : die Roten Teufel

Les diables rouges. Ce surnom est apparu après la Seconde Guerre Mondiale et a un lien avec le style de jeu de l’équipe à cette époque et à la couleur du maillot. Fleuron du Lander de la Rhénanie-Palatinat, le club actuel résulte de la fusion de plusieurs associations de la ville de Kaiserslautern au début du XXème siècle. Pour choisir les couleurs de la nouvelle formation, celles de la ville, rouge et blanc, s’imposèrent comme symbole unificateur (tous les membres pouvaient s’identifier à ces nouvelles couleurs) et pacificateur (elles n’étaient pas particulièrement liés à l’un des clubs précédents) et demeurèrent les principales. A la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, les pénuries et difficultés financières dans l’Allemagne battu étaient nombreuses. Le club se rabattit alors sur le tissu le plus commun, le plus facile à trouver pour faire fabriquer des maillots (avec le soutien de quelques donateurs) et les joueurs évoluèrent ainsi avec un kit intégralement blanc en 1946 et 1947. Mais, cette tenue n’enchanta pas la star de l’équipe, Fritz Walter, et, dès que la situation s’améliora pour le club, il convainquit la direction pour opter pour un kit intégralement rouge. Fritz Walter s’inspira du kit rouge complet de l’équipe de football de l’armée allemande qui se dénommait rote jäger (les chasseurs rouges) et pour laquelle il joua pendant la guerre. Cette tenue fut inaugurée lors d’une finale régionale le 1er mai 1948 face au SV Saarbrücken et le résultat fut sans appel pour Kaiserslautern (7 à 0), impressionnant les reporters locaux. Une nouvelle victoire deux semaines plus tard, le 15 mai 1948, face au Bayern Munich sur le score de 5 buts à 1, enthousiasma public et dirigeants et entérina la décision du changement de couleur. En outre, le 8 août 1948, le club joua et perdit la finale du championnat d’Allemagne en blanc car son adversaire, Nuremberg, évoluait également en rouge et, en tant que sextuple champion d’Allemagne avant guerre, put conserver ses couleurs. Avec cette mésaventure, le rouge s’imposa définitivement. Une période faste débuta alors pour le club sous cette couleur (Champion d’Allemagne en 1951 et 1953, vice-champion en 1948, 1954 et 1955, champion de la zone française en 1947, 1948, 1949 et 1950).

Au-delà de la tenue, le style de jeu développé par la star Fritz Walter et ses équipiers fut la base de cette période dorée. Les mouvements rapides et virevoltants des joueurs semaient l’horreur dans les rangs défensifs adversaires, comme la vision du diable l’aurait fait. En juillet 1948, le club rencontra en phase finale du championnat d’Allemagne, le TSV Munich 1860, qu’il battit 5 buts à 1. Flamboyant, Kaiserslautern éblouit une nouvelle fois spectateurs et journalistes. Edmund Kronenberger, journaliste au Rheinpfalz, compara les joueurs au diable et titra son article « Walters Rote Teufel überfahren München 5:1 » (Les diables rouges de Walter écrase le Bayern 5:1). Ses collègues bavarois du Münchner Abendzeitung et du Süddeutsche ne furent pas en reste et titrèrent respectivement « Pfälzer Rote Teufel in großer Fahrt » (Les Diables Rouges du Palatinat en grande pompe) et « Gegen Rote Teufel auch Löwen machtlos » (Contre les diables rouges, les lions aussi sont impuissants -cf article #406). Le surnom ne s’imposa pas de suite, notamment car l’équipe était plutôt connue sous le nom de « Waltermannschaft » (l’équipe de Walter) ou « Walterelf » (le onze de Walter), en raison de la présence du maître à jouer, Fritz Walter, et de son frère Ottmar. Avec le premier titre de championnat remporté le 30 juin 1951, contre Preußen Münster (que cette fois Kaiserlautern disputait dans leur tenue rouge), le surnom fut reprit allégrement par la presse berlinoise et devint ainsi populaire dans tout le pays et même au-delà.

Il semblerait aussi que la comparaison avec le diable soit née avant guerre. Le terme teuflisch (diabolique) ou wie die Teufel (comme le diable) aurait été utilisé pour décrire le style de jeu de l’équipe déjà avant guerre. Dès 1934, le magazine Der Kicker qualifia les joueurs de diables car, suite à une série de victoires du club, le journaliste indiqua que les joueurs couraient wie wildgewordene Teufel umher (comme des diables déchaînés). Si la façon de jouer inspira cette comparaison, quelques habitants et supporteurs de la ville font un lien entre le diable et le Betzenberg, cette colline où se situe le stade de Kaiserslautern. Le nom Betzenberg pourrait dériver de Belzebuth et Betzen est un terme qui désigne les sorcières dans cette région d’Allemagne. Toutefois, ces dernières hypothèses reposent sur de vieilles histoires, des rumeurs, non documentées.

En 1951 (ou lors du deuxième titre en 1953), un diable défila au côté de l’équipe lors de son retour triomphal à Kaiserslautern. Avec les départs en retraite à la fin des années 50 des frères Walter, Waltermannschaft et Walterelf disparurent des gazettes et le surnom de Roten Teufel prit définitivement le relais et le club se l’appropria. En 1977, la mascotte dénommée Betzi et représentant un diable fut créée. A compter de 1991, elle circule le long du terrain lors des matchs à domicile. Malheureusement, ce club historique connait depuis 10 ans une longue descente aux enfers puisqu’il descendit en 3ème division en 2018 et se plaça en faillite en 2020.

#543 – UR La Louvière Centre : les Loups

L’animal apparaît sur le blason du club et provient directement des armes de la ville, et surtout du nom de la ville. Les armoiries de la ville, qui furent autorisées par un arrêté royal datant du 5 mars 1954, reprend le blason de la célèbre abbaye d’Aulne, sur lequel a été rajouté une louve. Justement l’abbaye d’Aulne possédait des terres importantes qui correspondaient au territoire actuel de la ville et qui était dénommées, dans les chartes du XIIème siècle, en roman, menaulu ou meneilut (ce qui signifie le repère du loup). Ceci paraît logique car ce territoire était constituée de bois, où des loups devaient vivre. Le nom se transforma en latin en luperia en 1157 puis lovaria en 1168, gardant toujours le lien avec le loup. Puis, en 1217, le nom fut retraduit en lovière, puis le lovière en 1284. Enfin, le nom définitif de La Louvière apparût, pour nommer une ferme (La Grande Louvière, dont la Chapelle est encore visible).

Au centre de la ville, sur la place de la louve, se dresse depuis 1953 une statue, réalisée par l’artiste Alphonse Darville, d’une louve, ressemblant à la louve capitoline, avec ses mamelles. Elle rappelle la légende des loups. Selon cette histoire, une louve aurait allaité un enfant dans la région.

#542 – Akademik Sofia : Студентите

Les étudiants. Dans les années 1940, les championnats sportifs inter-étudiants devirent populaires en Bulgarie. En 1947, un groupe d’étudiants de l’Université de Sofia se décida à créer un club de football au sein du plus ancien et plus grand établissement d’enseignement supérieur de Bulgarie (fondé le 1er octobre 1888). À cette époque, près de 14 000 étudiants fréquentaient l’université, avec un corps professorale composé de 182 enseignants et 286 assistants. Avec l’arrivée des communistes au pouvoir, des transformations profondes avaient lieu dans l’université. Trois nouvelles écoles furent fondées en 1947 au sein de l’Université, une sur les forêts , une de zoologie et une d’économie. De nombreux départements firent, dans le même temps, sécession pour former des institutions distinctes. C’est donc dans cet environnement bouillonnant que le club vit le jour, en se référant à l’Université.

#541 – RNK Split : Crveni

Les rouges. Le surnom fait effectivement référence à la présence de la couleur dans le blason du club comme sur le maillot du club (aujourd’hui, le kit du club est même intégralement rouge). Mais, ce surnom fait également le lien avec l’orientation politique du club dont la couleur résulte. Le club fut fondé en 1912 sous le nom de HRŠD Anarch. HRŠD était l’acronyme de Hrvatsko Radničko Sportsko Društvo (Société Sportive des Travailleurs Croate) et Anarh, diminutif de Anarchiste. On comprend immédiatement que le club représentait des idées très à gauche de l’échiquier politique et avait le soutien de la classe ouvrière de la ville (notamment des travailleurs du chantier naval). Le fondateur du club, Šimun Rosandić, déclara « Mi učenici Muške zanatske škole – maranguni – odlučili smo osnovati nogometni klub. Igrali smo za gušt, ali i iz protesta prema svakom zlu. Dugo smo smišljali kako dati ime klubu, meni je prvome palo napamet ime – Anarhist! Poslin smo ga skratili u Anarh. Učinilo mi se da je to najbolje ime, jer je ono u sebi imalo i – ništo drugo! A šta drugo? E, neka to drugi misle! » (Nous, étudiants de l’école d’artisanat pour hommes – Maranguni – avons décidé de fonder un club de football. Nous jouerons pour le plaisir, mais aussi par protestation contre tous les maux. Nous avons longtemps réfléchi à comment nommer le club, j’ai été le premier à penser au nom – Anarchiste !. Il me semblait que c’était le meilleur nom, parce qu’il était tout et rien d’autre ! Et quoi d’autre ? Eh bien, que les autres pensent ça !). Cet engagement politique n’était pas de vains mots. Pendant la guerre civile espagnole, les membres du club tentèrent de monter un bataillon de volontaires pour combattre aux côtés de la coalition antifasciste contre Franco. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux joueurs et membres du club répondirent à l’appel des communistes pour combattre les occupants.

La première couleur du club n’était pas le rouge. Certains défendent que le maillot était noir (couleur des anarchistes) tandis que d’autres prétendent qu’il était rayé bleu et blanc. Toutefois, dès les années 1920 ou 1930, pour réaffirmer son appartenance aux mouvements ouvriers, le club opta pour le rouge. Tout au long de son histoire, Split modifia le design de son maillot relativement souvent au gré des changements de nom du club, du manque d’argent (qui ne permettait pas d’acheter le maillot souhaité) mais le rouge demeurait la couleur prédominante. Dans la décennie qui a suivi l’indépendance de la Croatie en 1991, la nouvelle direction souhaita imprimer une nouvelle marque et, en 1996, ils optèrent pour un maillot bleu et blanc à rayures verticales, sur le modèle du premier maillot du club. Mais, après quelques années, en 2001, la direction revint à la célèbre couleur rouge du club.

#540 – Real Cartagena FC : los Heroicos

Les héroïques. Ce surnom est avant tout attaché aux habitants de la ville de Carthagène des Indes. Pendant plus de 275 ans, Carthagène était une ville importante de l’Empire Américain Espagnole, notamment en ayant un rôle clé dans l’administration de l’Empire et la traite négrière. Avec l’annexion de l’Espagne par la France au début du XIXème siècle, le sentiment indépendantiste grandit dans l’Empire et Carthagène y joua un rôle essentielle. En 1811, la ville déclara son indépendance et le leader indépendantiste, Simón Bolívar, entama une libération de la Colombie et du Venezuela. Avec le retrait des troupes françaises d’Espagne en 1815, le Roi retrouva des moyens et lança, sous la houlette de Pablo Morillo, une expédition pour rétablir son pouvoir aux Amériques. Le 18 août 1815, Morillo aborda les côtés de la ville de Carthagène et commença le siège de la ville. Jusqu’au 6 décembre de la même année, la ville et ses habitants résistèrent, malgré la faim et les épidémies. A la fin du siège, remporté par les espagnols, 6 000 personnes étaient mortes dans les murs de la ville (sur une population de 20 000) et la ville était quasiment détruite. Carthagène des Indes fut ruinée par le siège et perdit son leadership politique et son rôle de premier plan. Reconquise par les patriotes le 10 octobre 1821, il faudra plus d’un siècle à la ville pour retrouver la population de 1815. À la suite de cet épisode, la ville recevra le titre de Ville héroïque. Depuis, ses habitants sont héroïques.

#539 – FC Libourne : les Pingouins

Un beau pingouin s’affiche sur l’écusson du club mais son apparition comme emblème demeure une inconnue. Heureusement les versions ne manquent pas. D’ailleurs, ce pingouin serait en réalité un manchot, ce qui expliquerait la première version. Dans le pays du rugby, une querelle de bars ou de clochers devaient certainement s’inviter dans ces légendes. Les rugbymen, qui utilisaient leurs mains pour tater le ballon, surnommaient les footballeurs les manchots car ces derniers ne se servaient que de leurs pieds. Les footballeurs auraient alors eu suffisamment d’auto-dérision pour prendre l’animal comme symbole. Cette version ne plait pas à tout le monde et d’autres préfèrent avancer une filiation avec le Racing Club de France. En 1936, peu de temps après sa création, les membres fondateurs voulaient placer le club sous d’heureux auspices. A cette époque, le Racing Club de France était un club dominant du football français et qui venait de réussir l’exploit de faire le doublé Coupe-Championnat. Résultat, les dirigeants sollicitèrent le parrainage du club francilien et l’obtinrent. L’emblème du Racing était un pingouin que le club girondin reprit donc à son compte. Comme « jamais 2 sans 3 », une troisième version fit son apparition. Au tout début, le club évoluait sur un terrain qui était un vrai champ de patates. Lors d’un jour d’hiver, en découvrant le terrain gelé, les adversaires auraient dit « Mais sur cette banquise, on va jouer contre des pingouins ! ». L’animal serait resté.

#538 – FC Winterthour : die Löwen

Les lions. Le club suisse possède un écusson avec deux lions rouges, qui est une copie quasi-exacte des armoires de la ville de Winterthour. Ces armes remontent au XIIIème siècle et proviennent d’une importante famille noble régnant sur la région à cette époque, la Maison de Kybourg. Au Xème siècle, les Udalrichingers, dont les représentants étaient également connus sous le nom de comtes de Winterthour, dominaient la ville. Au XIème siècle, la cité fut apportée en dot lors du mariage de Hartmann I von Dillingen et Adelheid, la fille du dernier seigneur de la ville, Adalbert II von Winterthur, qui créa une nouvelle branche à la Maison de Dillingen, les Kybourg. Winterthour devint alors la capitale du nouveau Comté de Kybourg et les Kybourg sont considérés comme les fondateurs de la cité.

La Maison de Kybourg avaient des armoiries composés de deux lions et d’une barre en diagonale les séparant. Ce sont ces armes qui furent reprises par Winterthour dès 1252, peu de temps avant l’extinction de la Maison de Kybourg. La présence des lions sur les armes des Kybourg s’explique probablement par l’union des deux familles, celle des seigneurs de Winterthour (Adelheid, la fille d’Adalbert) et de celle de Dillingen (Hartmann I von Dillingen). Ces deux familles avaient des lions dans leurs armoiries (Les comtes de Dillingen affichaient sur leur arme 4 lions ors sur fond bleu). Les armoiries de Kybourg ont servi de base à de nombreux blasons de localités suisses, telles que le canton de Thurgovie et les villes Diessenhofen, Andelfingen, Kybourg et donc Winterthour.

#537 – FC Zbrojovka Brno : Flinta

Les pistolets. Le club fut fondé le 14 janvier 1913 par un fils de fabricant de farine, Cyril Lacina. Après la Seconde Guerre Mondiale et l’avènement du communisme en République Tchécoslovaque, le club passa sous le patronage de Zbrojovka Brno, une usine de fabrication d’armes. Créée en 1918 par absorption de la branche armement léger de Skoda, la société, dénommée alors Československé závody na výrobu zbraní v Brně (Usine d’armes tchécoslovaque à Brno), réparait, à l’origine, des voitures, des fusils, du matériel de communication et ferroviaire. Dans les années 1920 et 1930, elle étendit également son activité à la construction automobile et aux machines à écrire Remington. Mais, son activité principale, qui fit sa renommée, fut la fabrication de pistolets puis de fusils militaires et mitrailleuses ainsi que des armes de chasse, exportés dans le monde entier. La société fit finalement faillite en 2006. Le club sorta du giron de l’entreprise avant la faillite (au début des années 90) et changea de nom pour Boby Brno. Mais, en 2010, la nouvelle direction revint aux sources pour donner un nouveau souffle au club qui venait de chuter en seconde division après plus de 20 ans dans l’élite : Zbrojovka réapparut donc dans le nom du club. Il faut dire qu’à la fin des années 1970, sous le patronage de l’usine, le club écrivit les plus beaux chapitres de son histoire. Sous la houlette de l’entraîneur Josef Masopust, Brno remporta son seul titre de champion de Tchécoslovaquie lors de la saison 1977/78 (le club termina 3ème la saison suivant et 2ème la saison 1979/1980). Un beau tir groupé.

#536 – BV De Graafschap : de Superboeren

Les supers-fermiers. Basé dans la ville de Doetinchem, le club représente la région de Achterhoekse, anciennement connu sous le nom de De Graafschap. Cette région orientale est principalement rurale, avec beaucoup de forêts et d’exploitation agricole mais dépourvue de grandes villes. Environ la moitié de l’Achterhoek est actuellement utilisé comme prairie et un quart comme terre arable. Le secteur agricole pèse environ 700-800 millions d’euros et représente en 2012 9 250 emplois. Près de 4 300 fermes (soit 14% des entreprises de la région) se situent sur ce territoire, principalement tournées vers l’élevage bovin et la production laitière ainsi que la culture fourragère. La région produit aussi du porc, du maïs, des céréales, des pommes de terre, des betteraves et des fruits. Ces dernières années, de nouvelles cultures ont démarré, comme la vigne et les bulbes à fleurs. La ville de Lochem accueille le siège de la société ForFarmers qui produit des aliments pour animaux de ferme tels que bovins, porcs et volailles. Ancienne coopérative, l’entreprise est désormais côté en bourse et réalisa, en 2020, 2,4 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Enfin, région agricole, elle est désormais une destination touristique pour des vacances vertes. L’équipe porte ce nom depuis le début des années 1990, car ce surnom définit la mentalité du club : des travailleurs acharnés et des gens terre-à-terre. Il aurait été inventé par un supporter inconnu dans les tribunes. L’ancien joueur du club, Hans Kraay Jr., a été le premier à utiliser ce nom dans les médias et le popularisa. Le surnom s’applique aussi bien aux joueurs qu’aux supporteurs du club.